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La représentation de la captivité au Mémorial de Caen

p. 221-227

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Index géographique : France


Texte intégral

1À la mémoire de Jean-Bernard Moreau

2Pendant que les troupes alliées débarquent sur les plages de Normandie, le 6 juin 1944, Caen est sous les bombes. Dans l’enfer de la guerre, de jeunes caennais lycéens et étudiants œuvrent dans les équipes d’urgence de la Croix-Rouge pour secourir leurs concitoyens. Quelque quarante ans plus tard, ces témoins de la ville en souffrance se retrouvent pour former l’équipe municipale menée par l’un d’entre eux, Jean-Marie Girault.

3Soucieux de participer au devoir d’histoire, attachés au souvenir de leur ville meurtrie et à la mémoire des caennais morts dans la bataille, le conseil municipal et son maire se lancent dans le projet de la création d’un musée. Collectes de témoignages et d’archives par l’Association des Amis du musée Mémorial sont entreprises dès 1981. Le projet émerge enfin en 1986. La réalisation architecturale est confiée à l’architecte caennais Jacques Millet. La scénographie revient à Yves Devraine puis, plus tard en 2002, à Zette Cazalas pour le projet d’extension. Les équipes d’historiens de l’Institut d’histoire du temps présent, Robert Frank, François Bédarida, Jean-Pierre Azéma et Denis Peschanski – pour n’en citer que quelques-uns – assument la difficile tâche de la vulgarisation de la connaissance historique pour la mettre à la portée de tous les visiteurs. Sous leur impulsion, le projet se transforme et s’enrichit. Ce qui devait être, somme toute, un traditionnel musée de guerre, le « musée de la Bataille de Caen » puis « le musée de la Bataille de Normandie » se développe au fur et à mesure de la réflexion pour devenir un ambitieux musée d’histoire de la Seconde Guerre mondiale qui ouvre ses portes le 6 juin 1988.

4Il ne s’agit plus de montrer la guerre mais de l’expliquer pour mieux la combattre. Ici, point de discours anti-allemand, point de valorisation des armes et des armées mais un discours antinazi : expliquer la montée des fascismes et des dictatures pour mieux défendre la démocratie. Le musée allie à la fois un projet scientifique fort, un discours politique au sens large du terme, dans un souci pédagogique constant et une scénographie sensible, privilégiant l’image et la photographie pour susciter autant la réflexion que l’émotion du visiteur.

5Fort de sept millions de visiteurs depuis son ouverture, dont la moitié a moins de 20 ans, le Mémorial de Caen peut s’enorgueillir de son succès. Il n’est néanmoins pas à l’abri de l’évolution de la recherche historique et de la mémoire de notre société. Il doit sans cesse concilier les deux et se renouveler. Et pas plus qu’ailleurs, le Mémorial de Caen n’échappe à son époque. Force est de reconnaître que l’histoire des prisonniers de guerre n’y avait pas, jusqu’à récemment, de place dans le parcours muséographique.

Les musées d’histoire 1939-1945 en France et les prisonniers de guerre

6Combien de musées en France consacrent une partie ou leur totalité à un aspect de la Seconde Guerre mondiale ? La question reste sans réponse car il n’existe pas de base de données ni de guide exhaustifs sur les musées d’histoire de la Seconde Guerre mondiale en France. La direction des musées de France dispose d’une base accessible sur le site du ministère de la Culture qui compte 1 229 musées dont 529 musées d’histoire1. Le guide des musées de France de Pierre Cabane n’est malheureusement plus d’actualité car il n’a pas été réédité depuis 1990. En revanche, une initiative privée a permis l’édition d’un « Guide des Musées 39/45 » publié en 2006 qui dénombre plus de 800 musées en France et dans sept pays d’Europe, il reste l’un des plus complets et le plus récent2.

7Le recensement est sans aucun doute difficile à mettre en œuvre car tous ces musées sont extrêmement hétérogènes dans leurs formes comme dans leurs fonds. Ils se différencient par leur statut : un musée classé « Musée de France » est reconnu par le ministère de la Culture pour son travail scientifique et ses collections patrimoniales, d’autres musées sont totalement privés et n’abritent qu’une seule collection : celle de son propriétaire. Il peut aussi dépendre d’une collectivité, ville ou département ou d’une association de résistants, de déportés ou de passionnés de vestiges militaires. Ils varient aussi par leur superficie et leur accès : d’une petite salle attenante à la mairie jusqu’à plusieurs centaines de mètres carrés, de quelques heures d’ouverture par semaine à toute l’année…

8Leur raison d’être est généralement liée à un emplacement géographique. Les lieux où se sont déroulés des événements historiques engendrent de nombreux musées. Dans l’Est de la France, en Alsace et en Moselle, outre les musées d’histoire locale, d’anciennes fortifications de la ligne Maginot sont transformées en lieux de mémoire (Fort de Schoenenbourg, le musée de l’abri à Hatten, le Musée de la Ligne Maginot à Marckolsheim) pour évoquer la drôle de guerre et surtout les combats de mai-juin 1940, sans qu’il soit fait pour autant mention des prisonniers de guerre. De même, en Basse-Normandie, site du Débarquement du 6 juin 1944, de nombreuses localités de la côte accueillent des musées consacrés aux unités américaines (Musée-Mémorial d’Omaha Beach), britanniques (Mémorial Pegasus) ou canadiennes (Juno Beach Centre) qui ont libéré le territoire. Les musées d’histoire ont aussi investi les vestiges du Mur de l’Atlantique, dans le Nord et l’Ouest de la France (La Coupole, Le grand blockhaus à Saint-Nazaire) avec un succès inégal du point de vue scientifique et scénographique. Dans la région Centre, le Massif Central et en Savoie, la plupart des musées sont consacrés à l’histoire de la Résistance et des maquis (musée du Mont-Mouchet, musée de la Résistance et de la Déportation de l’Ain). Initiés par des associations locales de déportés et/ou de résistants, ces musées sont aussi riches d’une histoire locale et de destins humains qui permettent d’évoquer la libération d’une ville ou d’une région, le courage des résistants et la souffrance de ceux qui ont connu les camps de concentration.

9Et encore en ce début de xxie siècle, des musées d’histoire naissent tous les ans : le Juno Beach Centre ouvre en juin 2004, le Centre européen du résistant déporté et la Maison du souvenir à Maillé (Indre-et-Loire) en 2005 et sans doute en 2007 le Mémorial de Rivesaltes racontera l’histoire des camps d’internement dans le Sud de la France.

10Les prisonniers de guerre ne sont pas ou peu évoqués dans ces musées, y compris au musée de l’Armée aux Invalides qui a renouvelé tout dernièrement ses espaces consacrés aux deux guerres mondiales. Éxilés dans le Reich nazi, les prisonniers de guerre n’ont pas de « lieu historique » en France, pas de lieu de recueillement. Les Frontstalags n’ont eu qu’une existence éphémère (sauf pour les prisonniers de guerre de l’empire colonial) mais ni les uns ni les autres n’ont laissé de trace. L’histoire des Français vaincus est restée en Allemagne ou en Pologne, sur les lieux de leur captivité. Et il est heureux de constater que, peu à peu, Polonais et Allemands s’approprient cette histoire pour nous la restituer. Mais l’absence de lieu historique en France ne suffit pas à expliquer ce vide car, si les lieux manquent, les collections sont d’une richesse exceptionnelle, qu’elles soient versées dans le domaine public ou restées dans l’espace privé. L’exposition des archives municipales de Lorient en témoigne3. L’histoire des prisonniers de guerre c’est l’histoire d’une défaite et – à la différence des déportés et résistants – la société française est peu encline à s’en souvenir. Ces « exclus de la victoire4 », ces « oubliés de l’histoire » ne se sont pas manifestés après-guerre car ils représentaient une histoire soi-disant peu glorieuse. Ils se sont tus et ont été oubliés. La recherche historique a, depuis la fin de la guerre, fait son travail en recherchant les causes morales, politiques et militaires de la défaite. Le courage des soldats n’est pas à mettre en cause : les 92 000 morts des 45 jours de la campagne de France – autant que pendant les six premiers mois de la Première Guerre mondiale – en témoignent. Pour autant, aucun musée français n’a été créé et n’est consacré à l’histoire des PG malgré les tentatives renouvelées d’anciens prisonniers de guerre et d’associations lors de l’arrivée de François Mitterrand à la présidence de la République, en 1981.

Genèse d’un espace « Prisonniers de guerre » au Mémorial de Caen

11La partie consacrée à la Seconde Guerre mondiale dans le Mémorial de Caen se divise en trois espaces : la faillite de la paix, de la fin de la Première Guerre mondiale à la signature du pacte germano-soviétique en août 1939 ; la France des années noires qui évoque la France occupée de 1940 à 1944 et enfin Guerre mondiale, guerre totale qui expose différents aspects du monde en guerre : de l’engagement des États-Unis après l’attaque de Pearl Harbor en décembre 1941 jusqu’aux préparatifs du Débarquement au printemps 1944. Des thèmes transversaux sont abordés tels l’effort de guerre et la propagande.

12Fidèle à ses axes de recherches, la France des Années noires conçue par l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP) mettait l’accent sur la France de l’occupation, coupée en deux par la ligne de démarcation et par les choix politiques des Français : résistant ou collaborateur… en s’interrogeant sur le propos fameux d’Henri Amouroux : « 40 millions de collaborateurs – 40 millions de résistants ? » La Collaboration était illustrée par une photographie de Pierre Laval, des journaux des partis de collaboration ; la Révolution nationale s’expliquait à travers le culte du Maréchal Pétain. La situation française était mise en perspective à travers les situations politiques dans les autres pays d’Europe occupée. Enfin des vitrines expliquaient la Résistance intérieure et extérieure, puis la répression politique et raciale. Une vitrine présentait une veste de déporté, les catégories de déportés et une carte des camps de concentration dans le Reich. À l’ouverture du musée en 1988, les prisonniers de guerre n’étaient évoqués qu’à travers une seule mention de deux lignes : le nombre de prisonniers de la campagne de France et leur sort.

13Soucieux de transmettre une histoire de la Seconde Guerre mondiale au plus près de sa réalité, les historiens et pédagogues du musée ont entrepris une série de modifications dans le parcours muséographique. Des aspects jusqu’alors passés sous silence ou peu traités sont développés : la drôle de guerre, la Bataille d’Angleterre, la Résistance dans le Calvados. Mais la vie des Français en Allemagne, les 1 850 000 prisonniers de guerre et les 650 000 travailleurs forcés, est encore, douze ans après son ouverture, totalement passée sous silence. Il faut attendre les années 2000 et l’arrivée de M. Jean-Bernard

14Moreau au Pôle scientifique du Mémorial pour que la question soit enfin abordée et le sujet traité en 2002. Auteur d’une thèse sur les Oflags5, il était particulièrement sensible à ce sujet (illustrations 80 et 81).

15Le projet était donc de replacer dans l’histoire de la France occupée, celle d’autres Français exilés en Allemagne. L’espace retenu n’est pas négligeable puisqu’il occupe un « sous-espace » formé d’une grande vitrine de 3,50 m de largeur sur 2 m de hauteur à laquelle s’ajoute un panneau introductif.

16Plusieurs données devaient être mentionnées :

17L’ampleur du phénomène :

  • avec l’appui de chiffres : 1 850 000 prisonniers, 1 500 000 partent en Allemagne, près de 15 % des hommes de 20 à 50 ans, 800 000 captifs encore au printemps 1945 ;
  • la carte des Stalags et Oflags répartis sur le Reich.

18Le statut spécifique des prisonniers de guerre français :

  • la présentation de la Convention de Genève de 1929 qui établit la protection des prisonniers et en garantit un traitement humain ;
  • un emballage de colis de denrées alimentaires de la Croix-Rouge canadienne destinés aux prisonniers de guerre ;
  • le statut particulier des prisonniers de guerre français est illustré par une photographie de Georges Scapini avec une notice biographique. La collaboration franco-allemande a permis la signature d’un accord propre à la France sur la création du Service diplomatique des prisonniers de guerre dirigé par Scapini. Son rôle dans la diffusion du programme du gouvernement de Vichy est présenté par un numéro du journal Le Trait d’Union publié à Berlin sous le contrôle de Vichy.
  • des plaques d’immatriculation provenant du Stalag VIII C de Sagan en Silésie et de l’Oflag XIII A de Nuremberg en Bavière (illustration 84).

19La vie quotidienne des prisonniers de guerre :

  • une série de photographies données par d’anciens prisonniers de guerre aborde les thèmes principaux d’une vie qui s’organise loin des siens : le sport, les fêtes, la pratique religieuse, les relations entre prisonniers de guerre et avec d’autres groupes, le travail, l’importance des relations humaines, le recours au journal, à la création artistique ;
  • un extrait du livre La Peau et les os de Georges Hyvernaud6 et de Sous les feux des miradors d’Henri Grellet7 ;
  • trois aquarelles de Charles Édouard Pinson, provenant des collections du Mémorial de Caen. Mobilisé en 1939, Charles Édouard Pinson, prix de Rome de gravure, est fait prisonnier en 1940. Il peint ses compagnons d’infortune et des scènes de la vie quotidienne. Il s’évade en 1942. Ses œuvres seront exposées à Paris dans l’exposition Le Front des barbelés au Grand Palais (illustration 85) ;
  • le carnet de captivité du soldat Léo Collin, captif au Stalag X B de Sandbostel ainsi que la boussole qu’il a fabriquée ;
  • des objets personnels ayant appartenu au lieutenant Robert Christophe8, officier captif à l’Oflag XIII A puis XVII A : un miroir acheté dans le camp et bricolé par lui, un étui à lunettes et des couverts ;
  • un drapeau français confectionné de façon artisanale en toile de drap de lit et teint avec des mines de crayon pour le rouge et le bleu par les détenus du camp de Colditz. En avril 1945, les prisonniers de l’Oflag IV C le font flotter sur les toits de la forteresse pour signaler leur présence aux troupes américaines qui prennent la citadelle pour cible lors de leur avance.

20Enfin, une série de photographies présentant les fresques découvertes à Brême est maintenant complétée d’une des scènes peintes dans l’entrepôt du port. C’est à l’occasion d’un colloque organisé, en 2001, par le Mémorial de Caen et l’université de Caen sur la main-d’œuvre exploitée par le Reich pendant la Seconde Guerre mondiale que Mme Bories-Sawala rencontre le responsable scientifique du Mémorial, M. Jean-Bernard Moreau, et que naît l’idée d’accueillir une des fresques dans la vitrine consacrée aux prisonniers de guerre (illustration 82).

21Les premiers contacts sont pris avec nos collègues allemands à l’automne 2004. Les arguments pour obtenir le soutien de l’État et de la ville de Caen ne manquaient pas : il s’agissait bien ici de préserver et de mettre en valeur une expression artistique rare, une peinture murale réalisée dans le contexte particulier de la captivité. Le musée remplissait pleinement sa mission patrimoniale en participant à la sauvegarde d’archives historiques afin d’offrir à nos visiteurs une œuvre exceptionnelle sur l’histoire des Français captifs. Enfin, l’idée d’enrichir avec nos amis allemands un pan de notre histoire commune était confortée quelques mois après la première cérémonie de réconciliation franco-allemande qui eût lieu lors du soixantième anniversaire du Débarquement de Normandie.

22Le principe d’un dépôt de longue durée (70 ans) est arrêté. La commission de restauration du ministère de la Culture accueille favorablement le projet et y participe financièrement à hauteur de 50 % bien que la restauration ne se fasse pas en France. Le Mémorial prend en charge les frais de restauration. Le suivi scientifique de la restauration est assuré par M. Skalecki, conservateur des monuments historiques de la ville de Brême et le restaurateur retenu, M. Hermann, est celui qui avait restauré les fresques précédentes.

23Le choix de la fresque a été simple mais pas tout à fait satisfaisant car il s’est fait par élimination due notamment à la longueur des prises de décision en France. Sur les treize tableaux, quatre ont été restaurés par l’Office régional des monuments historiques et sont exposés aux archives d’État de la ville de Brême. D’autres étaient réservés : notamment celui évoquant l’arrivée du courrier que j’avais retenu dans un premier temps. Enfin d’autres ne pouvaient être accueillis pour des questions de format ou de conservation. Restait donc la scène de vie quotidienne « le repas ». Quatre prisonniers de guerre s’apprêtent à déjeuner et l’un d’eux lit une lettre dont le format semble être celui des correspondances autorisées de la Croix-Rouge. Les correspondances et les journaux intimes des prisonniers de guerre nous ont montré combien ces deux moments étaient très importants pour eux : le repas et le courrier reflétaient bien la vie des prisonniers de guerre à Brême (illustration 83).

24À l’heure du colloque, la fresque est en cours de restauration. Depuis, elle a pris place dans le musée et a été inaugurée par Mme le maire de Caen, le 18 juin 2005 à l’occasion du colloque franco-allemand sur les prisonniers de guerre organisé par l’université de Caen, l’université de Brême et le Mémorial de Caen, avec le soutien de l’association Normandie-Mémoire.

Notes de bas de page

1 [http ://museofile.culture.fr/] consulté le 19 février 2007.

2 Sébastien Hervouet, Luc et Marc Braeuer, Guide Musées 39/45, Éditions le Grand Blockaus, 2006.

3 Au travers des barbelés, Pierre Laville, Félix Le Saint, Pierre Péron, trois artistes au Stalag ; la captivité des PG français 1940-1945 du 5 avril au 15 mai 2005, galerie du Faouëdic, Lorient.

4 Francois Cochet, Les exclus de la victoire, histoire des prisonniers de guerre, déportés, STO (1945-1985), Paris, SPM, 1992.

5 Jean-Bernard Moreau, Attitudes, moral et opinions des officiers français prisonniers de guerre en Allemagne (1940-1945), Thèse de doctorat, université de Paris Sorbonne IV, 2001.

6 Georges Hyvernaud, La peau et les os, Paris, Éditions du Scorpion, 1949.

7 Henri Grellet, Sous les feux des miradors, Paris, Dansel, 1984.

8 Robert Christophe, Les Flammes du Purgatoire : histoire des prisonniers de 1940, Paris, Éditions France-Empire, 1979. Robert Christophe fait partie de ces officiers juifs sauvés par la captivité alors que sa femme et sa fille ont été déportées. Il a aussi participe a la réalisation du seul fi lm clandestin fait par des prisonniers en captivité, Sous le manteau, qui donna lieu a une petite publication après la guerre : Robert Christophe, Comment fut réalisé. Sous le manteau., film clandestin, 1949.

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