1 Sur ce point la réponse de Paulhan à Guilloux, qui lui demande s’il peut ou ne peut pas écrire dans Comœdia, journal autorisé par les Allemands, est, dans sa complexité, des plus éclairantes : si on se tait, n’est-ce pas ce que les « Autorités Protectrices » souhaitent ? Peut-on savoir ce qu’elles souhaitent vraiment ? « Et si je pense, moi, que ma collaboration les dessert ? Ou qu’elle ne les sert ni ne les dessert ? Etc. » Conclusion : « Collaborez, mais mal (pour mieux mettre en évidence l’influence néfaste des A.P.). Écrivez des essais particulièrement idiots, etc. » (Comme H. de M.) mais je ne suis pas pour la politique du pire. », Correspondance Jean Paulhan Louis Guilloux, 1929-1962, édition établie, préfacée et annotée par P.-Y. Kerloc’h, Publication du Centre d’étude des correspondances et des journaux intimes, Université de Bretagne occidentale, Brest, 2010, p. 134-135, lettre d’octobre 1941. La correspondance entre Paulhan et Guilloux est suivie de notes de Guilloux sur Les Fleurs de Tarbes, d’une lettre à Jean Guéhenno, de l’article de Guilloux sur Jules Vallès (La NRF, 1er octobre 1930) et de l’article d’André Malraux « En marge d’Hyménée » (Europe, juin 1932). Je regrette que les notes sur Les Fleurs de Tarbes ne soient pas accompagnées d’un état du dossier, ne donnent pas sa totalité, ne tiennent pas compte des ratures et ajouts divers, et ne soient pas accompagnées d’éclairages critiques.
2 Voir Correspondance, op. cit., p. 128 (daté dans l’ouvrage de janvier 1941, ce qui est une erreur) et p. 133, 136 pour les premiers échanges.
3 Ibid., p. 138.
4 « J’éprouve cependant une certaine gêne, qui vient sans doute de ma naïveté pour ne rien dire de mon ignorance. Et sans doute aussi, qui me vient de Paulhan lui-même, et de son écriture ; il me semble être sur un tapis roulant, dans un équilibre assez bougeant. À chaque instant, j’ai un peu peur de me f. la g. par terre. » (Ibid., p. 203). Ou encore, à la même page : « Jusqu’à présent je ne suis pas très sûr d’avoir bien compris ce qu’il entend par terreur. »
5 Ibid., p. 218-219.
6 LGO inédits 16 02 03, 10 ff ms, 109 ff dactylo.
7 p. 3 du dossier.
8 On peut penser que ces notes, rassemblées dans une suite de liasses, ont été réunies, recomposées et remaniées pour l’occasion de conférences que Guilloux a faites dans plusieurs pays européens dans les années cinquante et que certains signes en marges servaient à adapter le discours aux divers publics rencontrés.
9 La collaboration avec Liliana Magrini concerne non seulement les réflexions sur le livre de Paulhan mais aussi les œuvres en cours pendant ces années, Le Jeu de patience et Labyrinthe, qui s’appelle encore La Délivrance.
10 LGO 17 01 03, p. 1, op. cit. p. 205. Ce passage figure dans un texte publié dans Monde nouveau, en 1955.
11 Op. cit., 20 nov. 1941, p. 140.
12 Ibid., p. 141-142. Et – in cauda venenum ? – « Vous devriez donner en tout cas, chaque fois, la citation exacte, et détaillée » (p. 142).
13 Ibid., p. 144. Paulhan ajoute qu’il a inscrit en marge des pages qu’il renvoie ses propres notes et remarques et qu’il en attend des réponses. Ni les notes ni les remarques ne sont lisibles sur le dossier du fonds.
14 LGO 17 01 03, f. 2, Correspondance, op. cit., p. 206-207. Je restitue les corrections.
15 LGO 17 01 06, premier feuillet, Correspondance, mêmes pages.
16 LGO 17 01 3, ff 57, Correspondance, op. cit., p. 232-233. Les deux textes sont différents ; de plus, dans la correspondance, « rougeurs » est mis à la place de « rongeurs ».
17 Les Fleurs de Tarbes, op. cit., 1990, p. 99.
18 Ibid., p. 142-143.
19 LGO 17 01 08 f. 47-48 et Correspondance, p. 224-225, avec des différences.
20 LGO 17 01 06, 4e feuillet, et Correspondance, p. 226, avec des différences.
21 En cela, il est sensible à l’invitation de Paulhan : il ne faut pas se méfier des formes codifiées de la littérature, mais, au contraire, les acccepter. « Certes, la littérature est faite pour nous embarrasser si elle est littéraire, le roman s’il est romanesque ou le théâtre théâtral. Mais il est un moyen de rendre le théâtre un peu plus théâtral, le roman violemment romanesque, le littérature en général plus littéraire. Il y suffit d’un élan. Il y suffit d’une réconciliation et d’un oui. » (Op. cit., p. 163)
22 Op. cit., p. 127-128.
23 Correspondance, op. cit., p. 215. P. 32 de la 1re liasse, 27 de la 2e recopiée par F. Lambert.
24 Op. cit., p. 153.
25 LGO 17 01 01, f. 35. Correspondance, p. 211. Je conserve la trace des corrections de la liasse 17 01 03 où l’on voit Guilloux remplacer « Jean Paulhan » par « certains livres » (f. 35).
26 LGO 17 01 03, f. 44. Ce passage ne figure pas dans l’édition faite dans la correspondance.
27 Les Fleurs de Tarbes, op. cit., Gallimard, Folio, 1990, p. 35-37
28 LGO 17 01 08, 1er feuillet, manuscrit. Je ne reproduis pas les ajouts et corrections. Cette liasse n’est pas reproduite dans la Correspondance. On y trouve cependant un paragraphe sur le permissionnaire (p. 192) et une page sur « l’homme muet ».
29 Op. cit., p. 149.
30 L’Imaginaire, Paris, Gallimard, 1988, p. 102.
31 Ces deux mots sont barrés dans le dossier.
32 LGO 17 01 06, p. 52-53, Correspondance, op. cit., 228.
33 LGO 17 01 03, ff. 59-61, Correspondance, op. cit., p. 236, avec quelques différences.
34 Vingt ans ma belle âge, nouvelles, Gallimard, 1999, p. 40-41.
35 Ibid., p. 60.
36 Sa réponse à la question de Paulhan (Pourquoi les anciens combattants ne se reconnaissaient-ils pas dans les ouvrages sur la guerre ?) était que tous ces ouvrages étaient signés et qu’aucun ne pouvait se reconnaître dans ces écrits imputables à un individu singulier.
37 Décembre 1955, p. 86-93.
38 P. 201-202.
39 LGO 17 01 06, f. 4. Le passage ne figure pas dans l’édition de la correspondance.
40 LGO inédits 16 02 02.
41 LGO inédits 16 01 04, f. 86.
42 Op. cit., p. 222.