Chanoines, jardinage et agriculture dans la Bretagne du xviiie siècle
p. 55-70
Texte intégral
1Au sein d’un clergé séculier 1 souvent intéressé par les questions agricoles2, des chanoines se distinguent par leur souci de l’innovation technique. L’abbé Soumille, chanoine de la collégiale de Villeneuve-lès-Avignon, correspondant de Duhamel à l’Académie et membre de la Société royale d’agriculture de Limoges, est ainsi l’inventeur d’un brise-mottes et d’un semoir à bras en 17583. Un tel penchant pour le concret est cependant assez exceptionnel dans ce milieu. Pourtant, des études consacrées aux chanoines montrent qu’ils ne se désintéressent pas des activités de la terre4.
2Cet intérêt peut en effet se manifester par des canaux moins visibles : la pratique du jardinage, des lectures, la gestion de propriétés rurales… Afin de préciser ce lien entre le monde capitulaire, un monde urbain pour lequel les campagnes sont malgré tout très importantes5, et l’agriculture au sens large, il est possible de mettre à contribution trois types de documents : un corpus de 81 inventaires après décès 6 de chanoines des neuf cathédrales bretonnes du xviiie siècle qui livrent, entre autres, des bibliothèques ainsi que des outils de jardinage ou des traces de cultures ; les dossiers de séquestres révolutionnaires qui contiennent parfois des inventaires 7 et fournissent des informations sur les biens des chanoines ; les fonds relatifs aux ventes de biens nationaux qui recèlent les descriptions des maisons prébendales et parfois… de leurs jardins. Une telle enquête ne peut évidemment se fonder que sur l’accumulation d’indices parfois ténus qu’il faut associer dans la mesure où aucune source n’aborde directement ce sujet.
3La grande difficulté est bien de mesurer le rapport à l’agriculture. S’agit-il de l’agriculture en général ou d’un intérêt plus précis pour l’horticulture ou encore pour l’arboriculture en particulier ? Quant à la pratique, comment l’identifier ? Grâce aux jardins ? Mais s’agit-il de jardins d’agrément, de potagers, de vergers ? Grâce aux outils ? Mais comment faire la part entre l’usage propre et celui du jardinier ? Si un chanoine possède des livres d’horticulture, traduisent-ils une curiosité purement intellectuelle ou servent-ils de support à une véritable pratique ? Autant de pistes que l’on peut s’efforcer de remonter avant de proposer une ébauche de typologie des chanoines bretons dans leur relation aux travaux de la terre.
Une première approche : les jardins de chanoines
4Premier témoignage d’une possible attention aux activités de la terre, le jardin est mentionné par seulement 26 des 81 inventaires du xviiie siècle. Ce chiffre ne peut constituer qu’une première approche du sujet à cause du déséquilibre entre localités dans l’échantillon, de la présence de la même maison à plusieurs années d’intervalle, voire de l’oubli du jardin dans certaines descriptions. Les descriptions de biens nationaux les plus précises peuvent alors utilement compléter cette première impression8.
5L’association maison prébendale/jardin semble en réalité être fréquente puisque, au début de la Révolution, sur la base de ces informations, il n’est pas déraisonnable de penser que plus de la moitié des chanoines logés dans une maison du chapitre disposent de l’agrément d’un jardin9. Cependant, on ne tient pas ici compte des chanoines logés dans une maison personnelle éventuellement dotée d’un jardin. L’ordre de grandeur proposé est donc certainement sous-évalué. Tous, loin s’en faut, ne possèdent évidemment pas de jardin. Leur condition d’urbain peut l’expliquer. Cela étant, même dans les villes où le tissu urbain est le plus dense, il peut y avoir de la place pour de modestes jardins qui deviennent très fréquents et même très vastes dans les cités qui relèvent plutôt du gros bourg comme Tréguier ou Saint-Pol-de-Léon.
6Les descriptions les plus précises montrent en effet qu’il s’agit de jardins aux superficies variables. À plusieurs reprises, on parle par exemple de « petit jardin », que l’on soit à Saint-Brieuc et Tréguier ou à Nantes et Saint-Malo. Lorsque les superficies sont mentionnées, on observe une répartition équilibrée avec sept jardins dépassant 1 000 m2 dont celui du Briochin Boulard qui atteint un journal, cinq entre 500 et 1 000 m2 et six en dessous de 500 m2. Ces jardins sont le plus souvent associés à une cour et cernés de murs mais quelques particularités méritent d’être relevées. Ainsi, à Saint-Brieuc, Jean-Gabriel de Robien jouit de deux jardins dont l’un contient « un fort beau vivier, et qui ne manque jamais d’eau de fontaine excellente ». Chez le trésorier de Tréguier Coustin de Masnadau on observe « un talus sur toute la longueur de la dite cour servant à contenir les terres du jardin ayant de hauteur cinq pieds ». Chez son confrère Yves de Kerguénech de Kericuff, le jardin est également en terrasse au dessus de la cour. Parfois, comme à Nantes chez Gabriel Douaud des Rivières est mentionné « un jardin où il y a un puit ».
7Quelle est la physionomie des jardins de chanoines ? Si l’on en croit les descriptions révolutionnaires de Tréguier et Saint-Pol-de-Léon, presque tous les jardins sont entretenus et plantés de fruitiers en espaliers ou en buissons ainsi que de vignes. Ainsi à Tréguier, François-Gabriel de La Motte-Rouge dispose d’un parterre en façade dont un mur est orné de 13 espaliers et de 22 buissons et fruitiers en plein vent ainsi que d’un jardin contenant 42 buissons et fruitiers en plein vent « de différentes qualités ». Un autre mur accueille 13 espaliers. Le jardin de son confrère Anne-Nicolas Borie contient des fruitiers, 36 espaliers, 110 buissons et une vigne dans l’arrièrecour. Chez Sébastien Le Dall de Tromelin, le jardin contient 16 fruitiers en espaliers, 28 fruitiers en buissons et 4 vignes ; chez Kerguénech de Kericuff39 fruitiers et deux vignes ; chez Louis Siochan 60 fruitiers « tous négligés ». Chez Coustin de Masnadau on observe « le long des édifices […] six espaliers de différentes espèces, plus deux vignes, six fruitiers à haute tige et à plein vent ». De plus, un talus est orné d’une charmille et on trouve « au contour des dits murs et talus du jardin vingt-sept espaliers de différentes espèces, au plat du même jardin et levée quatre-vingt-dix buissons et sept fruitiers en plein vent ». À Saint-Pol-de-Léon, les jardins de Michel Henry, Jacques de Mathézou de Kérunou et Jean-Corentin de Troérin sont également plantés de fruitiers.
8Même si tous n’en possèdent pas, le jardin de chanoine est une réalité quelle que soit la ville épiscopale, les superficies variant selon les lieux et la densité du tissu urbain. Les documents consultés le présentent avant tout sous la forme d’un verger mais passent sous silence les autres cultures qui fournissent une partie des aliments consommés.
À la recherche des pratiques : cultures et outillage
9Au-delà de ces classiques fruitiers, que trouve-t-on dans les jardins ? Des cultures sont évoquées dans seulement 18 des 109 inventaires étudiés10. On trouve ainsi la trace de quelques productions : asperges et melons chez Fresneau à Nantes, raves chez Bonin à Vannes, « différents légumes, oignons, choux, petits pois » chez Kerguénech à Tréguier, pois en gousses chez La Fosse à Saint-Pol-de-Léon11. Chez Bossard, le priseur relève « ce qu’il y a de poires, pommes, raisins pendant encore aux arbres12 ». Le Malouin Jocet conserve quant à lui soigneusement « une caisse avec des herbes et racines13 ». Ailleurs, chez Boutouillic à Vannes, c’est « un tas de vieilles carottes en sable » que l’on découvre. Ce chanoine prépare aussi ses futures plantations puisqu’il conserve « trois espèces de pois pour ensemencer le jardin et plusieurs autres sortes de graines en petits sacs aussi pour ensemencer le jardin14 ». Sept chanoines entretiennent par ailleurs des orangers, arbres particulièrement en vogue à l’époque, et certains en grand nombre : le Dolois Luthier en possède 2815, les Nantais Barrin et Sesmaisons respectivement 15 et 1016. Au début de la Révolution les priseurs découvrent une orangerie abritant « 19 pieds d’orangers et citrons dans leurs caisses17 » dans le jardin de Rommilley à Rennes ainsi qu’un citronnier chez le Malouin Collet18. Ces arbres qui demandent une certaine attention répondent certainement moins à un souci de dégustation que d’ornementation – notamment la fleur d’oranger appréciée pour son parfum. Plusieurs font d’ailleurs pousser ce type de plantes : myrtes chez Luthier à Dol et chez Barrin à Nantes, deux lauriers chez Mellet à Saint-Malo, deux autres « d’Espagne » et six potées d’éternelles chez Sesmaisons, des « pots de grosse terre à fleurs » chez Guersans à Rennes ou Le Sparfel à Saint-Pol-de-Léon 19… Dans le jardin de sa maison de campagne, le Briochin Kérangal entretient « un semi d’arbres et une pépinière20 ».
10Autre indice d’une pratique horticole, les outils sont présents chez seulement 25 des 109 prébendés de l’échantillon. Ils couvrent une gamme assez large permettant l’entretien d’allées, la taille des arbres (échelles, ciseaux), le travail de la terre, l’entretien des plants. Cela dit, les instruments les plus fréquents dénotent une pratique assez élémentaire. Seul le couteau à asperges du Nantais Fresneau témoigne de la possession d’outils spécialisés. Certains sont cependant bien équipés : Calloët de Saint-Pol-de-Léon possède ainsi une bêche, un râteau, un arrosoir, un sarcloir, une fourche, une brouette21 ; son confrère Le Grand de Tromelin une pioche, un sarcloir, des arrosoirs, des ciseaux, une fourche22.
11Il peut sembler difficile d’imaginer ces personnages distingués les mains dans la terre s’adonnant à ces activités prosaïques. On peut donc objecter que domestiques ou jardiniers sont là pour s’occuper de ces plantations et sont les véritables utilisateurs des outils de jardinage inventoriés chez nombre de défunts et les réels responsables des jardins qui doivent concourir à l’alimentation de leurs propriétaires et, pourquoi pas, leur fournir quelques revenus complémentaires. L’accord conclu entre le chanoine de Rennes Le Cornulier et le fermier de la maison de l’une de ses chapellenies chargé « de la culture et de l’amélioration de son jardin » ainsi que de la vente de ses fruits et légumes 23 milite d’ailleurs en ce sens. On remarque de surcroît plusieurs mentions de jardiniers dans les inventaires. Cependant, l’exemple de la Guyenne montre que l’on peut rencontrer une réelle pratique personnelle dans le petit milieu capitulaire et, en Bretagne aussi, plusieurs indices pèsent en faveur d’un véritable intérêt pour cette activité à rattacher aux loisirs distingués d’hommes jouissant de temps libre. Ainsi, la présence de caisses d’orangers sur une fenêtre – chez Aulnette à Rennes – ou dans une chambre – chez Jouault à Nantes – témoigne plutôt d’une démarche personnelle24. De plus, certains chanoines achètent régulièrement des graines comme le montre un mémoire des dépenses de Bonin à Vannes en juillet 177825. Enfin, le lieu de rangement de certains outils n’est peut être pas anodin : une pelle de jardin et un râteau dans un salon (chez Vertamon à Nantes), « une paire de ciseaux pour couper les arbres » dans un cabinet (chez Fresneau à Nantes) ou « une hache à terre avec une petite pelle à bêcher » dans un cabinet (chez Gouyon à Rennes) ne doivent vraisemblablement pas être analysés de la même manière qu’un sarcloir ou une fourche dans la chambre du jardinier (chez Le Grand de Tromelin à Saint-Pol-de-Léon)26.
12La pratique d’une activité horticole, mesurée au travers de la possession d’outils ou de quelques cultures, semble donc être le fait d’une minorité. Un réel intérêt peut du moins être décelé grâce à l’entretien indirect ou direct d’un jardin… mais aussi au travers de la possession de livres.
Lectures : ce qu’enseignent les bibliothèques
13Même si les 51 bibliothèques inventoriées 27 soulèvent un certain nombre de questions et de difficultés aujourd’hui bien connues28, elles peuvent contribuer à cerner le rapport des chanoines à l’agriculture.
14Un premier constat s’impose : celui d’un intérêt modéré – seulement vingt-deux possesseurs de livres horticoles ou agricoles – mais qui semble aller se renforçant avec le temps. Cette impression est accentuée par l’étroitesse des rayons sur le sujet. Dix-sept chanoines ne possèdent en effet qu’un ou deux titres. Le Briochin Christophe-Michel Ruffelet est isolé avec ses onze titres (44 volumes)29. Ses confrères Le Grand de Tromelin et Abrahamet à Saint-Pol-de-Léon arrivent loin derrière avec respectivement six titres (onze volumes) et cinq titres (5 volumes)30. Ces ouvrages occupent une place dérisoire dans leurs bibliothèques de respectivement plus de 4 000, 1 700 et 550 volumes. Par ailleurs, seulement vingt-cinq titres figurent dans l’ensemble des bibliothèques31. Le Jardinier françois de Nicolas de Bonnefons présent chez quatre chanoines, La Maison rustique de Charles Estienne et Jean Liébaut et l’Instruction pour les jardins fruitiers et potagers de Jean-Baptiste de La Quintinie possédés tous deux par trois chanoines se détachent. Il faut leur ajouter – nous sommes en Bretagne – le Corps d’observation de la Société d’agriculture 32 qui figure dans sept bibliothèques. Mais on trouve aussi les classiques Nouvelle maison rustique et Nouveau théâtre d’agriculture et ménage des champs de Liger ainsi que des travaux plus récents et novateurs comme ceux de Henri-Louis Duhamel du Montceau ou des abbés Schabol et Rozier. Ces livres sont complétés par dix-sept ouvrages de botanique et quelques travaux ménageant une très large place à l’agriculture comme le Dictionnaire économique de l’abbé Chomel possédé par cinq chanoines.
15L’analyse des titres permet de dégager quelques enseignements. Tout d’abord, les chanoines bretons possèdent peu de traités d’agriculture généraux, de supports à des projets de cultures d’envergure, à l’exploitation d’un domaine, alors que quelques-uns possèdent des terres33. Le plus populaire, la Maison rustique, n’apparaît que trois fois, les Observations sur l’agriculture et le jardinage d’Angran de Rueneuve, il est vrai plus ardues, deux fois. En revanche, certainement sensibles aux progrès de l’art des jardins, leurs bibliothèques abritent une majorité d’ouvrages spécialisés dans l’horticulture dont ceux de Bonnefons (quatre fois), La Quintinie (trois fois), Combles (deux fois), Mollet, Laurent, le père d’Ardène… Ce sont plutôt des ouvrages pratiques, concrets qui laissent supposer un intérêt réel pour le jardinage, que l’on imagine mal séparé d’une pratique amateur, d’autant que certains comme ceux de Bonnefons sont « imprimés dans un format de poche revendiqué pour pouvoir les feuilleter directement dans son jardin et surveiller le travail des jardiniers34 ». Ces ouvrages semblent davantage concerner les jardins que les vergers. Il convient cependant de rester prudent car l’exemple de Tréguier montre que les chanoines sont loin de se désintéresser des vergers.
16Enfin, question délicate, ces chanoines sont-ils plutôt classiques ou plutôt novateurs ? Dans des inventaires majoritairement postérieurs à 176035, rares sont les ouvrages les plus récents et les plus au fait des nouveautés36. On note de surcroît que Théorie et pratique du jardinage de Roger Schabol qui remet en cause les préceptes de La Quintinie en ce qui concerne notamment la taille des fruitiers, les Éléments d’agriculture de Duhamel du Montceau – sa mise au point définitive sur la « nouvelle agriculture » –, le Cours complet d’agriculture ou dictionnaire d’agriculture de l’abbé Rozier – populaire botaniste et agronome de la fin du siècle – et la Philosophie rurale de Mirabeau appartiennent au même chanoine37. Cela étant, le Corps d’observations publié par la Société d’agriculture de Bretagne se diffuse bien parmi les prébendés bretons. En vogue au sein des élites bretonnes de la fin du siècle, cet ouvrage qui diffuse des expériences agricoles et leurs résultats est d’ailleurs le seul sur le sujet pour trois d’entre eux. Ces ecclésiastiques semblent donc faire confiance aux valeurs sûres ou aux ouvrages à la mode et apparaissent rarement comme des spécialistes. Cette impression est renforcée par la présence à quatre reprises de l’orthodoxe Spectacle de la nature de l’abbé Pluche dans notre corpus, par ailleurs seul ouvrage de vulgarisation agricole de quatre autres chanoines. Cet ouvrage d’histoire naturelle volontiers moralisant dont le succès dépasse les seuls rangs du clergé 38 contient en effet de longs développements sur l’intérêt du jardinage et la culture des arbres fruitiers. En dépit de ces quelques pistes, il reste difficile de mesurer le statut des livres dans une bibliothèque : aussi convient-il de les associer aux autres indices.
Chanoines, jardinage et agriculture : essai de typologie
17Croiser les informations (livres, outils, cultures, jardins) permet de proposer une photographie du monde capitulaire des Lumières. Mais du fait de la modestie de l’échantillon étudié – seulement 109 des 752 chanoines des cathédrales bretonnes du xviiie siècle – et des limites de la source utilisée, les propositions qui suivent constituent un simple ordre de grandeur. Une évidence s’impose d’emblée : l’existence d’une masse d’indifférents puisque 54 chanoines – la moitié – ne possèdent ni jardin, ni outil, ni culture, ni livre. On peut leur associer les six chez qui on ne mentionne que le jardin sans la moindre allusion à une quelconque mise en valeur.
18La possession d’un jardin, la présence d’outils, la mention de cultures permettent de suspecter un réel souci de mise en valeur voire une pratique du jardinage chez 29 chanoines, soit plus du quart. C’est ainsi que l’on trouve chez le Vannetais Boutouillic de La Villegonan de nombreuses graines, des pois, des carottes et aussi des pelles, des râteaux, un arrosoir, des sarcloirs, une paire de ciseaux 39… Autre exemple : Luthier à Dol entretient des orangers, des myrtes et possède bêche, fourche, râteau et arrosoir40.
19Quelques autres associent la possession d’ouvrages sur l’horticulture ou l’agronomie à une certaine pratique du jardinage. Parmi ces sept chanoines – de l’ordre de 5 % de l’ensemble – on trouve le Nantais Barrin chez qui la découverte de l’Instruction pour les jardins fruitiers de La Quintinie et de quinze caisses d’orangers dans son jardin suggèrent une pratique raisonnée du jardin41. Cet ouvrage récent (1690) montre que ce chanoine mort en 1719 s’est efforcé d’actualiser ses connaissances puisqu’il possède par ailleurs la vieille Maison rustique d’Estienne et Liébaut parue en 1564 comme traité général d’agriculture et le Théâtre des plans et jardinages de Mollet paru en 1652 mais rédigé dès 1610-1615. On peut considérer qu’au pire, à défaut d’avoir la main verte, il s’est donné les moyens de surveiller les travaux de près et entend qu’ils soient menés selon certaines règles. À Rennes, Bossard de la Rossignolière – qui produit des pommes, des poires, du raisin – est assez classique puisqu’il se contente en 1778 du populaire Nouveau théâtre d’agriculture de Liger42, simple abrégé du travail d’Olivier de Serres paru en 1713. Le Léonard Le Grand de Tromelin, mort en 1766 propriétaire d’une large gamme d’outils, fait preuve d’une approche plus intellectuelle avec les Observations sur l’agriculture et le jardinage d’Angran de Rueneuve, longue dissertation savante de facture assez agronomique sur la culture. Son rayon agricole plus étoffé comprend également des ouvrages pratiques comme le Traité de la culture des pêchers et l’École du jardin potager de Combles parus respectivement en 1745 et 1749, ainsi que le toujours très pratique Jardinier françois de Nicolas de Bonnefons vieux d’un siècle43. Son confrère Le Sparfel de Kergonvel décédé en 1770 est quant à lui un amateur de fleurs des plus classiques qui ne possède dans sa bibliothèque que la Maison rustique, le Bon laboureur (1648) et le moralisant Spectacle de la nature de l’abbé Pluche44.
20Enfin, une approche purement livresque serait le fait de treize chanoines, soit un peu plus de 10 % du corpus. Seules leurs bibliothèques, aux physionomies très différentes, dénotent un intérêt pour les choses de la terre. Même s’il est difficile d’imaginer certains ouvrages sans application, ces chanoines semblent plutôt être des « agriculteurs ou des jardiniers de cabinet ». Au titre des bibliothèques très spécialisées, il convient de citer celle du Nantais Roy orientée en 1779 vers la botanique, dont vingt-trois livres (onze titres) accompagnent les Éléments d’agriculture de Duhamel45. La bibliothèque de Vincent Abrahamet inventoriée en 1726 à Saint-Pol-de-Léon témoigne d’un intérêt pour les traités généraux et pour l’arboriculture qui ne se dément pas puisqu’elle abrite trois générations de travaux. Il a en effet complété les ouvrages de base de son siècle – La Maison rustique (1564) et la Nouvelle maison rustique (1700) – par le Jardinier françois de Nicolas de Bonnefons (1651), l’Abrégé pour les arbres nains de Laurent (1675), le Jardin potager et instructions pour les fleurs de La Quintinie (1690)46. À la fin du siècle, le Briochin Ruffelet est beaucoup plus ambitieux et associe ouvertement horticulture, agriculture et botanique dans un souci encyclopédiste tout à fait conforme à son esprit : c’est un curieux qui a constitué l’une des plus importantes bibliothèques privées de Bretagne, ouverte sur tous les domaines du savoir47. Son rayon agricole témoigne de sa modernité dans la mesure où il est le seul à compter les ambitieux travaux de l’abbé Rozier, particulièrement en vogue à l’époque, à côté des Éléments d’agriculture de Duhamel du Montceau, « résultat de plus de dix années de recherches minutieuses48 ». C’est aussi le seul à compléter La Quintinie par Roger Schabol et à posséder le Dictionnaire économique de Chomel dans son édition de 1767, modernisation par La Marre de celle qui est régulièrement rééditée depuis 170949. Par ailleurs, seule sa bibliothèque contient la Philosophie rurale de Mirabeau dans laquelle l’auteur présente en détail et défend le système physiocratique50. Ce personnage occupe en fait une place à part dans le paysage intellectuel capitulaire. Auteur des Annales briochines, il y cite Duhamel qui évoque dans le Traité de la culture des terres « aux environs de Saint-Brieuc, un petit canton où la culture des terres est depuis longtemps portée à son plus haut point de perfection » et signale l’admission en 1769 à titre d’associé de la Société d’agriculture d’un recteur du diocèse de Saint-Brieuc lancé dans des « défrichements utiles à la patrie51 ». La lecture du Corps d’observations publié par la Société dont il possède les deux volumes parus en 1760 et 1772 lui permet bien sûr de se tenir au courant des principales innovations en la matière52. Tous ces ouvrages sont complétés ou éclairés par quelques travaux de botanique.
21Même s’il est délicat d’élaborer ce type de classification tant les frontières peuvent être fragiles, il est possible de proposer les ordres de grandeur suivants : plus de la moitié des chanoines restent en marge des questions horticoles et agricoles, près de 35 % manifestent un intérêt pratique plus ou moins fondé et un peu plus de 10 % un intérêt avant tout intellectuel.
22Quelques enseignements peuvent d’ores et déjà être dégagés. En ce qui concerne les chanoines, il semble permis de les envisager comme des représentants des élites urbaines perméables à la mode de la campagne. Partout, un petit noyau s’intéresse en effet aux questions horticoles, notamment à l’arboriculture fruitière. D’autres manifestent un réel intérêt pour l’étude des traités agricoles. À un échelon supérieur quelques-uns sont même engagés dans les activités de la Société d’agriculture de Bretagne. Pierre Thé du Châtelier à Saint-Malo, Guillaume Courson à Saint-Pol-de-Léon, François de Ramaceul à Nantes, Louis-Marie-Hippolyte Bizien du Lézard à Tréguier et Paul-Gédéon Rabec à Saint-Brieuc 53 sont membres de ses bureaux diocésains. Ces deux derniers ont d’ailleurs contribué à ses travaux54.
23Sont-ils pour autant des relais, des médiateurs grâce à leurs jardins urbains ou à leurs connaissances ? En réalité, il paraît difficile de conclure à une influence concrète des chanoines sur les activités agricoles et horticoles. Si certains jardins sont partiellement décrits, on ne sait en effet pas grand-chose de l’implication de leurs propriétaires dans la mise en valeur, dans le choix des cultures, des méthodes mises en œuvre… Seule la présence de tel ou tel ouvrage peut laisser suspecter le degré de connaissance de son possesseur. De même, si certains prébendés possèdent des propriétés rurales – vingt-deux dans l’échantillon étudié – dont ils retirent parfois des bénéfices substantiels, il est difficile voire impossible de distinguer celui qui se contente de percevoir son dû de celui qui s’implique vraiment dans la gestion et l’organisation de l’exploitation.
24Agriculture et agronomie semblent ainsi avant tout être des objets de connaissance ou d’étude pour un certain nombre, et donc partie intégrante du bagage d’un homme cultivé, et le jardinage – au-delà de son aspect utilitaire – un loisir distingué auquel s’adonnent volontiers certains chanoines. Cette sensibilité révèle donc des prébendés non pas initiateurs mais au moins en phase avec les préoccupations de leurs temps dans ce domaine.
Annexe
Annexe 1. Le corpus documentaire
Ventilation géographique des inventaires
Ventilation chronologique des inventaires
Annexe 2. Les ouvrages « agricoles » des chanoines bretons
Annexe 3. L’agriculture dans la bibliothèque de Christophe-Michel Ruffelet, chanoine à Saint-Brieuc de 1771 à 1790 puis de 1802 à 1806
(Arch. dép. des Côtes-d’Armor – 1 Q 517)
Composition de la bibliothèque – 4 773 volumes
Ouvrages religieux 1 482 volumes
Ouvrages de droit 448 volumes
Ouvrages d’histoire 1 511 volumes
Ouvrages de lettres 389 volumes
Ouvrages de sciences et arts 934 volumes
– généralités 159 v.
– philosophie moderne 108 v.
– philosophie ancienne 7 v.
– sciences naturelles 173 v.
– physique-chimie 116 v.
– astronomie ; météorologie 40 v.
– mathématiques 64 v.
– médecine 24 v.
– éducation 61 v.
– peinture, dessin, héraldique 35 v.
– économie 13 v.
– botanique 7 v.
– agriculture 35 v.
– jardinage 9 v.
– commerce 7 v.
– politique 56 v.
– divers 20 v.
Ouvrages non classés 9 volumes
Les ouvrages « agricoles »
Ardene (père d’), L’année champêtre du potager, partie qui traite de ce qu’il convient de faire dans le potager, Florence, 1769, 4 volumes.
Chanvallon (père de), Manuel des champs ou recueil de tout ce qui est le plus nécessaire pour vivre avec aisance et agrément à la campagne, Paris, 1775, 1 volume.
Corps d’observations de la Société d’agriculture de Bretagne, Rennes, 1760, 1760 et 1772, 2 volumes.
Chomel Noël (abbé), Dictionnaire économique, Paris, 1767, 3 volumes.
Journal d’agriculture, du commerce, des arts et des finances (mensuel), Paris, 1772-1784, 12 volumes.
Duhamel du Montceau Henri-Louis, Éléments d’agriculture, Paris, 2 volumes, 1762.
La Quintinie Jean-Baptiste (de), Instruction pour les jardins fruitiers et potagers, Paris, 1697, 2 volumes.
Riqueti de Mirabeau Victor, Philosophie rurale, ou économie générale et politique de l’agriculture, Amsterdam, 1763, 3 volumes.
Rozier Jean-Baptiste François (abbé), Cours complet d’agriculture théorique, pratique économique et de médecine rurale et vétérinaire ou dictionnaire universel d’agriculture, Paris, 1781-1800, 10 volumes.
Rozier Jean-Baptiste François (abbé), Supplément au Dictionnaire d’agriculture, Paris, 1805, 2 volumes.
Schabol Roger (abbé), Dictionnaire pour la théorie et la pratique du jardinage et de l’agriculture par principe, Paris, 1774, 3 volumes.
À ces ouvrages on peut ajouter :
Pluche Antoine, Le spectacle de la nature ou entretiens sur les particularités de l’histoire naturelle, Paris, 1754, 9 volumes.
Ainsi que des ouvrages de botanique :
Hales Stephen, La statique des végétaux et analyse de l’air, Paris, 1735, 1 volume.
Le Lorrain de Vallemont Pierre (abbé), Les curiosités de la nature et de l’art sur la végétation, ou l’agriculture et le jardinage dans leur perfection, Paris, 1705, 1 volume.
Pitton de Tournefort Joseph, Institutiones rei herbariae, Paris, 1719, 3 volumes.
Rozier Jean-Baptiste François (abbé), Claret de La Tourrette Marc-Antoine-Louis, Démonstrations élémentaires de botanique, Paris, 1773, 2 volumes.
Notes de bas de page
1 Cette étude ne s’intéresse qu’aux chanoines séculiers. Rappelons en effet la complexité de l’univers capitulaire qui se divise en deux branches : les chanoines séculiers desservent les cathédrales et les collégiales et n’ont pas charge d’âmes ; leurs confrères réguliers vivent dans des abbayes et sont soumis à la règle de saint Augustin… mais desservent des paroisses.
2 On ne reviendra pas ici sur les nombreux ouvrages rédigés par des ecclésiastiques. Voir A.-J. Bourde, Agronomie et agronomes en France au xviiie siècle, Paris, Sevpen, 1967, t. I, p. 37-409, t. III, p. 1664-1702 et 1704-1730 ; J.-M. Moriceau, « La terre et les paysans en France et en Grande-Bretagne aux xviie et xviiie siècles. Un parcours bibliographique critique », Histoire et Sociétés rurales, n° 9, 1998, p. 143-144 et 160-167.
3 G. Minois, « Clercs et inventions techniques d’après les mémoires de l’Académie Royale des Sciences de Paris (1666-1770) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 94, 1987, p. 440.
4 Par exemple, P. Loupes, Chapitres et chanoines de Guyenne aux xviie et xviiie siècles, Paris, École des hautes études en sciences sociales, 1985, p. 313 ou C. Leduc, « Les jardins de chanoines à Cambrai (xviie-xviiie s.) : reflets d’un art de vivre », L. Baudoux et C. Giry-Deloison (dir.), Les jardins dans les anciens Pays-Bas, Arras, Artois Presses Université, 2002, p. 109-135.
5 O. Charles, « Les chapitres cathédraux bretons et le monde rural à la fin de l’Ancien Régime », Mémoires de la Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, t. LXXXIII, 2005, p. 259-288.
6 Voir annexe 1.
7 Vingt-huit ont pu être retrouvés. Voir annexe 1.
8 Arch. dép. des Côtes-d’Armor, 1 Q 1/2, p.v. d’estimation des maisons prébendales (chapitre de Saint-Brieuc) ; Arch. dép. des Côtes-d’Armor, 1 Q 1/33, p.v. d’estimation des maisons prébendales (chapitre de Tréguier) ; Arch. dép. de Loire-Atlantique, Q 59, p.v. d’estimation des maisons prébendales ; Arch. dép. du Finistère, 1 Q 272, p.v. de vente des maisons prébendales ; Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 1 Q 332, p.v. de vente des maisons prébendales.
9 Chaque chapitre possède des maisons appelées maisons prébendales. Moins nombreuses que les chanoines, elles sont longtemps attribuées aux prébendés en fonction de leur ancienneté : libre à eux d’y loger ou de les louer. À la fin du xviiie siècle, les compagnies en ont récupéré la gestion et les louent à des chanoines comme à des particuliers.
10 15 sur 81 entre 1697 et 1790 ; 3 sur 28 entre 1792 et 1794.
11 Arch. dép. de Loire-Atlantique, B 6891/1 ; Arch. dioc. de Vannes, AA 18 ; Arch. dép. des Côtes-d’Armor, 1 Q 498.
12 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 4 B 4817.
13 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 4 Bx 740.
14 Arch. dép. du Morbihan, B 744.
15 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 4 B 1751.
16 Arch. dép. de la Loire-Atlantique, B 9972 et B 9976.
17 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 1 Q 1111.
18 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 4 B 1751.
19 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 4 B 1751 ; Arch. dép. de Loire-Atlantique, 9972 ; Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 4 Bx 720 ; Arch. dép. de la Loire-Atlantique, B 9976 ; Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 2 B 682 ; Arch. dép. du Finistère, 23 B 333.
20 Arch. dép. des Côtes-d’Armor, 1 Q 514.
21 Arch. dép. du Finistère, 23 B 361.
22 Arch. dép. du Finistère, 23 B 369.
23 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 2 B 643.
24 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 2 B 588 et Arch. dép. de Loire-Atlantique, B 6869.
25 Arch. dioc. de Vannes, AA 18.
26 Arch. dép. de la Loire-Atlantique, B 9976 et B 6891/1 ; Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 2 B 523 ; Arch. dép. du Finistère, 23 B 369.
27 51 des 72 bibliothèques retrouvées sont décrites. Elles sont surtout léonardes (12), rennaises (12), malouines (10) et nantaises (10). Une bibliothèque à Dol, deux à Quimper, Saint-Brieuc, Tréguier et Vannes les complètent.
28 Voir notamment J. Quéniart, Culture et société urbaines dans la France de l’Ouest au xviiie siècle, Paris, Klincksieck, 1978, p. 155-163 ; A. Croix, « Le clergé paroissial, médiateur du changement domestique ? Quelques remarques méthodologiques, quelques résultats », Clercs et changement matériel. Travail et cadre de vie, xve-xxe siècle, colloque du Centre d’histoire religieuse, université Rennes 2, 11-12 juin 1987, Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 94, 1987, p. 459-474 ; A. Pardailhé-Galabrun, La naissance de l’intime. 3 000 foyers parisiens, xviie-xviiie siècles, Paris, Presses Universitaires de France, 1988, p. 26-33.
29 Arch. dép. des Côtes-d’Armor, 1 Q 517.
30 Arch. dép. du Finistère, 23 B 369 et 23 B 340.
31 Voir annexe 2.
32 Fondée en 1757, première société du genre dans le royaume, la Société d’agriculture de Bretagne se propose de développer les prairies artificielles, de vulgariser les méthodes culturales les plus productives, de favoriser la liberté du commerce des grains, d’encourager les défrichements. Sur ses origines, voir : C. Dumas, « La Société d’agriculture de Bretagne ou le paysage saisi par l’économie et la politique », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, t. XXVIII, 2000, p. 247-259 ; et « Aux sources de la Société d’agriculture de Bretagne », Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique et Historique d’Ille-et-Vilaine, t. CVIII, 2004, p. 97-118.
33 Par exemple, le Nantais Jérôme Le Febvre de Laubrière possède trois métairies (Arch. dép. de Loire-Atlantique, B 6907), le Rennais René Gouyon de Vaurouault en possède une (Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 2 B 661)…
34 F. Quellier, Des fruits et des hommes. L’arboriculture fruitière en Île-de-France (vers 1600-vers 1800), Rennes, PUR, 2003, p. 32.
35 Voir tableau 3.
36 Ainsi le Traité de la culture des terres ou le Traité des arbres fruitiers de Duhamel sont absents.
37 Il s’agit de C.-M. Ruffelet dont nous reparlerons.
38 J. Quéniart, Culture et société urbaines…, op. cit., p. 224 et 315.
39 Arch. dép. du Morbihan, B 744.
40 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 4 B 1751.
41 Arch. dép. de Loire-Atlantique, B 9972.
42 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, 4 B 4817.
43 Arch. dép. du Finistère, 23 B 369.
44 Arch. dép. du Finistère, 23 B 333.
45 Arch. dép. de Loire-Atlantique, B 9986.
46 Arch. dép. du Finistère, 23 B 340.
47 Voir annexe 3. Sur ce personnage, voir O. Charles, « Un précurseur ? Christophe-Michel Ruffelet (11 janvier 1725 – 21 août 1806), chanoine et historien à l’époque des Lumières », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 111, n° 2, 2004, p. 89-118.
48 A.-J. Bourde, Agronomie et agronomes…, op. cit. p. 349.
49 Cet ouvrage qui fournit « le fonds essentiel des connaissances agricoles du début du xviiie siècle […] joua un rôle important dans l’élaboration de la doctrine agronomique », A.-J. Bourde, Agronomie et agronomes…, op. cit., p. 233.
50 Cette lecture imprègne visiblement certains travaux de Ruffelet, O. Charles, « Un précurseur ?… », art. cit., p. 106.
51 C.-M. Ruffelet, Annales briochines ou abrégé chronologique de l’histoire ecclésiastique, civile et littéraire du diocèse de Saint-Brieuc, Saint-Brieuc, Mahé, 1771, description générale du diocèse et année 1757. Il s’agit de Guillaume-Jacques Mignot, recteur de Plestan.
52 Selon un de ses biographes, il aurait lui-même fait partie de la Société. A. du Bois de La Villerabel, « Le chroniqueur Ruffelet », Mémoires de la Société archéologique des Côtes-du-Nord, t. II, 1866, p. 150.
53 Arch. dép. d’Ille-et-Vilaine, C 3913, extrait des registres des États de Bretagne (établissement d’une société d’agriculture, du commerce et des arts en Bretagne, 1757).
54 Le premier en faisant la promotion de la culture du mûrier et de l’élevage du ver à soie ; le second en donnant à la Société « un recueil manuscrit des diverses façons de teindre en rouge aux Indes orientales », C. Berthelot du Chesnay, Les prêtres séculiers en Haute-Bretagne au xviiie siècle, Rennes, PUR, 1984, p. 531.
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