1 Selon l’expression de Marc Chadourne, « Le Parnasse à l’école de la Chine », in Cahiers de l’Association des Études françaises, no 13, juin 1961.
2 Mémoires improvisés, Paris, Gallimard, coll. « Idées », 1969, p. 73.
3 Voir Jacques Houriez, Le Repos du septième jour de Paul Claudel, Annales littéraires de l’université de Besançon, Paris, Les Belles Lettres, 1987, p. 13.
4 Henry Bouillier, « Victor Segalen », in Mercure de France, 1961, p. 53.
5 Selon les spécialistes, la traduction de Legge est moins sûre que celle de S. Julien.
6 La thèse de Gilbert Gadoffre ignore le nom de Stanislas Julien. Bien que le manuscrit de l’adaptation de Claudel des trois extraits du Tao Teh King comporte très peu de ratures, le critique y voit la preuve que le poète eut à retraduire une traduction du texte chinois.
7 Sa publication suit de peu celle de l’ouvrage d’Hervey de Saint-Denys, Poésies de l’Époque des Thang (VIIe, VIIIe et IXe siècles de notre ère) traduites du chinois pour la première fois, avec une Étude sur l’art poétique en Chine et des notes explicatives, Paris, Amyot, 1862.
8 Voir mes thèses : Claudel et l’Asie : expériences, influences, Rennes, 1970 (3e cycle, dactylographiée) ; Littératures et arts de l’Orient dans l’œuvre de Claudel, Paris, Klincksieck, 1978.
9 Voir Gérard Antoine, Paul Claudel ou l’Enfer du génie, Paris, Laffont, 1988, p. 58.
10 Il s’attache au Yih-king, dont il fait paraître, en 1889, le « texte primitif rétabli, traduit et commenté ».
11 S. Julien, Le Livre de la Voie et de la vertu, 1842, Introduction, p. XIII.
12 Ibid., p. XIII. Cela ne l’empêchera pas de reconnaître les mérites de ces religieux : « Les missionnaires, sans lesquels la connaissance de la langue chinoise aurait été retardée de plus d’un siècle, nous ont révélé l’histoire, la géographie, les sciences, les arts et l’industrie de ce peuple actif et intelligent, […] », écrit-il, dans l’Introduction à sa traduction de Deux jeunes filles lettrées.
13 Sous le signe du Dragon, Œuvres complètes, t. IV, 68. Il précise alors qu’il se contente de jeter un « court regard sur la métaphysique chinoise », c’est-à-dire sur le dualisme que constitue le rapport entre le yang et le yin.
14 Sous le signe du Dragon, ibid., p. 69.
15 Voir l’étude très documentée de Jacques Houriez, op. cit.
16 Sous le signe du Dragon, OC, t. IV, p. 68. L’orthographe du nom du jésuite est probablement due à une inattention et semble prouver qu’en rédigeant le chapitre en question Claudel n’a pas sous les yeux le livre de Prémare.
17 « Une lettre de Paul Claudel à Paul Petit », in Bulletin de la Société Paul Claudel, no 200, déc. 2010, p. 2.
18 La poésie française et l’Extrême-Orient. Pr., p. 1038.
19 René Etiemble, Connaissons-nous la Chine ?, Paris, Gallimard, coll. « Idées », 1964, p. 98.
20 Ibid., p. 89.
21 Etiemble se réfère à Sous le signe du Dragon. Il n’ignore pas que Claudel n’a pas attendu 1906 pour s’intéresser au taoïsme ; il mentionne, en note, p. 181, la thèse de Gilbert Gadoffre sur Claudel et la Chine, terminée, et qui sera soutenue et publiée en 1968 ; mais en connaissait-il déjà le contenu ?
22 Il se verra décerner le Prix Stanislas Julien. On notera que Léon Wieger fait preuve de clairvoyance et ne manque pas d’interpréter, avec précaution, les travaux auxquels il se réfère. En 1899, il déclare dans la préface à Caractères chinois, (p. 4) : Les interprétations tentées jadis par quelques philologues européens appartenant au domaine de la fantaisie plutôt qu’à celui de la science, j’ai cru devoir les passer sous silence.
23 Il lui consacre élogieusement la conclusion de son chapitre « Le mythe taoïste au XVIIIe siècle » : « Pour en finir avec le mythe jésuitico-philosophique au XVIIIe, il faudra que l’Europe attende jusqu’en 1842, date à laquelle Stanislas Julien, successeur au Collège de France d’Abel Rémusat, publie le Livre de la voie et de la vertu composé dans le VIE siècle avant l’ère chrétienne par le philosophe Lao-tseu, traduit en français et publié avec le texte chinois et un commentaire perpétuel. » (Ibid., p. 96.)
24 Mémoires improvisés, p. 179.
25 Chez F. Pottecher, en mars 1895. Le souvenir demeure très vivace.
26 Le Théâtre chinois de New York en 1893, Cahiers claudéliens Paul Claudel, 5, p. 114 sq.
27 Sylvain Lévi a montré, en 1890, que le drame chinois est, en fait, un véritable opéra. Voir Le Théâtre indien, Paris, 1890, p. 322.
28 Michel Autrand, Le Repos du septième jour de Paul Claudel, in Paul Claudel et la Chine, Actes du colloque de l’université de Wuhan, Wuhan University Press, 2010, p. 5-6. S’il est incontestable que le théâtre chinois de New York a fortement influencé Claudel, il semble moins certain que ses lectures sur la Chine n’aient « été ni très abondantes ni très cohérentes ». Ses nombreuses séances de lecture à la BN furent-elles à coup sûr incohérentes ?
29 Gilbert Gadoffre, Introduction à Connaissance de l’Est, édition critique, Mercure de France, 1973, p. 15.
30 Victor Segalen, Lettre à Ythurbide. Prétendant donner une leçon à Claudel, Segalen écrira sa propre version du Repos … qu’il intitulera Le Combat pour le sol, « sans lien ni foi communs avec le vôtre », précise-t-il à Claudel, dans sa lettre du 25 janvier 1915. Voir Le Combat pour le sol, Présentation d’Eugène Roberto, Éditions de l’université d’Ottawa, Cahier d’inédits no 5, Ottawa 1974, p. 159, 163.
31 Claudel parle. Entretiens, fév-mars 1944. P. Schaeffer – J. Madaule, Société Paul Claudel, OPERA, 1965, p. 22.
32 Mémoires improvisés, p. 149.
33 Connaissance de l’Est, « Jardins », in Œuvre poétique, op. cit.
34 Le culte des morts auquel se rattache cette fête du 15 du 7e mois, a beaucoup frappé le poète catholique, qui retient le mois, sans préciser que cette fête (dont le vrai nom est « fête des esprits ou fête des fantômes ») atteint son apogée le 15 du 7e mois et ne doit pas être confondue avec celle du 4 avril qui correspond effectivement à la fête des morts
35 J.-J.-M. De Groot, Les Fêtes annuellement célébrées à Emoui (Amoy), p. 410. « Comme pour compenser les pénitences terrestres, que les brahmanes imposaient si libéralement aux laïques, mais que les bouddhistes n’ont pas conservées, ces derniers ont représenté comme beaucoup plus terribles que ne l’avaient fait leurs prédécesseurs les châtiments qui attendent les méchants dans la vie d’outre-tombe. »
36 Paul Claudel, O. C., t. VIII, p. 398. Où et quand ces conversations ont-elles eu lieu ? Ce qui est sûr, c’est qu’elles se situent avant la mise en chantier du Repos et que, de ce fait, elles ont eu lieu à Shanghai. Cela permet de penser que Claudel n’aurait peut-être pas lu le livre de Prémare avant d’arriver en Chine et que, de ce fait, sa connaissance du Tao-Teh-King n’aurait pas eu cet ouvrage comme premier indicateur.
37 Cette bibliothèque possède naturellement les grandes collections, telles que Les Livres sacrés de toutes les religions, sauf la Bible, les Annales du Musée Guimet, Sacred Books of the East, les Variétés sinologiques, etc. Henri Cordier dans Les Études chinoises, 1895-1898, rapporte que cette bibliothèque s’est considérablement enrichie dans les années 1880-1895, en particulier avec Les Livres Sacrés publiés par l’abbé Migne. Claudel a un souvenir privilégié à l’égard des pères Robert et Colombet. Les missionnaires de Zi Ka Wei feront le père Pierre Deffrennes rappeler, dans la lettre qu’il adresse à Claudel le 9 mai 1932, en quels termes ce dernier évoquait « ces grands jésuites de Zi-Ka-Wei », à qui, ajoute-t-il, faisant allusion à Saint-Martin, « vous avez fait l’honneur d’une de vos odes », in Dominique Millet-Gérard, Correspondance de Paul Claudel avec les ecclésiastiques de son temps, t. I, p. 440. L’ode montre Martin : « Tel que jadis j’ai vu Monseigneur Favier à Pékin et tous ces grands Jésuites de Chinkiang et de Zikaweï. » Œuvre poétique, p. 673.
38 Publié à Amsterdam, en 1893. Source reconnue comme certaine par Yu Zhongxian. D’origine indienne, bouddhique, Sylvain Lévi, sanscritiste, fait l’analyse de cette œuvre dans Le Théâtre indien, Paris, E. Bouillon Libraire-Éditeur, 1890.
39 J.-J.-M. De Groot (1854-1921). Première partie : Le Printemps, l’Été. Traduit du Hollandais, avec le concours de l’auteur, par C. G. Chavannes. Première édition : Ernest Leroux, Paris, 1886, XXVI + 400 pages, 15 illustrations de Félix Régamey. [ministère de l’Instruction publique, Annales du Musée Guimet. tome onzième.] Réimpression par Chinese Materials Center, San Francisco, 1977. Autres œuvres : The Religious System of China, volumes divers ; Cinq cents contes et apologues, extraits du Tripitaka chinois.
40 J.-J.-M. De Groot, Les Fêtes …, op. cit., p. 420.
41 Claudel en parlera, n’hésitant pas à s’inspirer ouvertement du Folk-lore moderne, de L. Wieger.
42 Sur laquelle Sylvain Lévi a attiré l’attention. Voir les traductions de Regnaud et Brunet.
43 Théâtre I, p. 856.
44 Théâtre I, p. 816. Récrivant la légende d’Amaterasu, Claudel lui adjoindra une introduction personnelle expliquant la « délivrance » annoncée par le titre ; il parle alors de la « nuit atroce » dans laquelle les vivants sont plongés, la « fureur de manger » les ayant privés de lumière.
45 « L’enfer du bouddhisme, rappelle De Groot, vient du brahmanisme… » Les Fêtes…, p. 410. L’auteur ajoute : « Comme pour compenser les pénitences terrestres, que les brahmanes imposaient si libéralement aux laïques, mais que les bouddhistes n’ont pas conservées, ces derniers ont représenté comme beaucoup plus terribles que ne l’avaient fait leurs prédécesseurs les châtiments qui attendent les méchants dans la vie d’outre-tombe. »
46 Théâtre I, p. 855.
47 Claudel donne des précisions d’ordre technique sur le curieux système qui fait fonctionner cette cloche sans qu’intervienne aucune main d’homme, voir Théâtre I, p. 854.
48 Théâtre I, p. 800.
49 Le Récitant, à la fin du drame, entend la cloche mystique « répéter deux et trois fois un mot plein de bonheur et de mélancolie ». Théâtre I, p. 855.
50 Yutang Lin, La Chine et les Chinois. Traduction française de S. et P. Bourgeois, avec une Préface de Jean Escarra et un avant-propos de Pearl Buck, Paris, Payot, 1937.
51 Œuvres en prose, p. 1155.