1 Considéré comme perdu depuis 1945, ce carnet est seulement accessible sous forme de photographies incluant la section consacrée à Versailles. Une partie des pages du voyage en France est consultable avec leur transcription sur le Bulletin du Centre de recherche du château de Versailles (URL : http://crcv.revues.org/12347). Les trente et une pages sur Versailles ont été pour la première fois transcrites in extenso par nos soins et analysées à la lumière de la vision que Pitzler avait du château et de ses jardins. L’étude du reste du carnet ainsi que la comparaison avec les écrits d’architectes contemporains de Pitzler doivent faire l’objet de notre future thèse.
2 On doit la redécouverte du carnet à Cornelius Gurlitt (Gurlitt 1889, p. 478-481). Le voyage de Pitzler à Berlin a fait l’objet d’une édition de référence : Pitzler 1998. On y trouve la liste des pages du carnet dont il nous reste une copie et une illustration tirée de la partie se rapportant à Versailles ; voir Pitzler 1998, p. 22 et 223-233. Hendrik Ziegler a le premier transcrit et analysé les trois pages consacrées à la Grande Galerie : Ziegler 2013, annexe IX, p. 370-375.
3 À propos de la biographie de Christoph Pitzler, voir Niemann 1927, p. 43-48 ; Pitzler 1998, p. 10-15 ; Säckl 1999, p. 185-204.
4 « Natürliche Zuneigung geleitet von Jugend auf beliebung zu der Edlen Kunst der Mathematic, insonderheit der Architectur und Fortification getragen, aber in betracht gezogen, daß darinnen zu practicieren und mit genugsamen rationibus ein Werck zuführen, schöne und berühmte Gebeude, insonderheit der Antiquen selbst gesehen zuhaben wohl erfordert werde », Pitzler 1685-1688, f° 1. Pour les citations de passages du manuscrit, nous avons adopté la convention de transcription suivante : les mots en italique sont ceux écrits en lettres « latines » dans l’original ; les mots en romain correspondent à ceux en écriture cursive allemande (Kurrentschrift), forme manuscrite dérivée du gothique, dans l’original.
5 Voir Pitzler 1998, p. 10-19 ; Säckl 1999, p. 185-204.
6 Pitzler 1685-1688, fos 119-127. Postérieur à la rédaction du journal, le foliotage n’est pas de la main de l’architecte.
7 Voir ibid., fos 127-131.
8 Voir ibid., fos 132-140, 141-144, 199-201 et 207-209.
9 « Ferner gelanget man zu denen Ställen da der bey D. le grand Ecurie der bey E le petit Ecurie du Roy gennennet werden… », Pitzler 1685-1688, f° 120 (en italiques, les mots écrits en caractères latins par Pitzler).
10 Voir ibid., f° 122. Il s’agit en l’occurrence de Louis de France (1661-1711), fils de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche (1638-1683).
11 À propos des guides de voyage sur Versailles, voir Berger 1988, p. 131-133.
12 À propos des écrits de Félibien, voir Germer 1997, p. 518-519. On ignore si Félibien a participé à la réédition anonyme de sa description ; Germer ne mentionne pas l’édition de 1685, voir ibid., p. 514-521. La réédition reproduit à l’identique le texte de Félibien auquel s’ajoutent une introduction historique sur Versailles ainsi que des estampes du château et de quelques bosquets qui permettent d’affirmer que Pitzler s’est bien servi de cette édition et non de celle de 1674.
13 Pitzler 1685-1688, f° 132. Les termes français traduits par Pitzler en allemand sont soulignés ; les termes directement empruntés à la Description figurent en gras souligné ; les mots écrits en caractères latins sont en italique.
14 La description du chasteau de Versailles 1685, p. 36-39.
15 Pitzler met en œuvre ce procédé dans plusieurs passages de son journal. Il n’emprunte qu’une seule fois à la Description la présentation des matériaux utilisés, pour dresser l’inventaire des marbres du grand appartement du Roi. Il puise aussi dans le texte français afin de décrire les statues ornant les portiques des ailes des communs qui encadrent la Cour royale, et pour rédiger son introduction historique. Dans l’état actuel de nos connaissances, il apparaît en revanche que, pour ses descriptions de la Grande Galerie, du Grand Escalier et des châteaux d’agrément de la Ménagerie, de Trianon et de Marly, il n’a pas utilisé de sources écrites.
16 Dans la Grande Galerie était consultable le livre Explication des tableaux de la galerie de Versailles que François Charpentier avait publié sur ordre du roi en 1684, après l’achèvement des peintures, afin d’en éclairer le sens ; voir Berger 1988, p. 131.
17 Pitzler 1685-1688, f° 129.
18 Ibid., f° 136.
19 On sait que l’architecte de la cour de Suède Nicodème Tessin le Jeune entretenait de bonnes relations avec l’architecte du roi Jules Hardouin-Mansart ; voir Kommer 1974, p. 82-83.
20 Un exemplaire de cette collection de gravures est conservé à la bibliothèque historique de la ville de Paris.
21 « Das Carousel wurde in Stall E gehalten beÿ d. hatte es diese faççade und Portal, über der Thür 3. Pferde mit halben Leibern », Pitzler 1685-1688, f° 121.
22 « Nun kömt man uf einem freÿen Plaz G. beÿ m ist weiln alles Bergauf gehet, unter der terrasse gelegenheit zu abtritten, nun stehet das Haus n zum theil sehr hoch od[er] tief, da sind unten an stad der Keller beÿ o. courps de gardes. uf dieser seiten vor die Franz : garde, uf der andren seite eben so vor die Schweizer garde, beÿ p. gehet man ins Schloß in dem ersten Hof, welcher mit eisern gittern so vergüldet verwehrt unt[en] ist 2’. hoch eine mauer q. sind Schilderhauser uf welchen die 4 Jahrs Zeiten sizn, mit ihr[en] Frücht[en] so sie nach unterschied des Jahrs bringen, beÿ r gehet es Berckauf daß man hinauf fahren kann, weiln aber das Haus dem horizont gleich seÿn muß hat es eine ballustrade beÿ s. Das Haus H ist auch uf ziegel arth gebauet wie beÿgezeichnetes, I. Ist ein gebeüde H fast gleich, in solchen sind les offices de bouch des communes, beÿ t. geht man in andern Hof, auch wie der erste mit Gittern verseh[en]… », ibid.
23 « GrundRiß für Faççade gegen dem Garten, so nicht baillet angestrichn, sondern von lauter Werckstück[en] sehr herrlich und schön aufgeführet, oben ist eine Attica, das mittels Ion : und unt[en] Rustico mit einen Sims und stäblein wie eine imposte », ibid., f° 132.
24 Une fois la façade de la terrasse avancée dans le prolongement des deux façades latérales, l’avant-corps central, décoré par quatre colonnes et quatre statues, se vit adjoindre deux niches et statues sur deux colonnes supplémentaires. À l’occasion de ces transformations architecturales, sur toute la longueur de la façade sur jardin du corps de logis, les fenêtres carrées de l’étage noble et les bas-reliefs qui les surplombaient furent remplacés par des fenêtres cintrées ; voir Marie 1968, pl. 112. Seuls subsistèrent les bas-reliefs au-dessus des niches nord et sud de la façade.
25 Il n’y a en réalité que dix-sept fenêtres.
26 « Nun gelangen wir in die Große Gallerie, solche hat ihr aussehen gegen dem Gartten, ist 18. Bogenfenster lang od[er] 98. schritte od[er] 245’und 40’. breit, von Lauter Marmor auser dem Fußboden so von Holz uf unten verzeichnete Art, die Decke ist rund mit Feldern und treflich[en] mahlwerck ohngefehr uf diese Art… », Pitzler 1685-1688, f° 129.
27 « Cornic weiß, die geschnittenen leist[en] vergüldet », « base meßing und in feüer vergüldet », « basement roth », ibid.
28 « so schön[en] prospect machte[n] und alles doppelt sich sehen ließe », ibid., f° 130.
29 « Not[a bene] die beÿden Model Cambery und Condé so in eckgemach stund[en]/Die Wälle grün von kleinen Walle die Waßer Graben Frauen Glas », Pitzler 1685-1688, f° 130 (traduction française de l’auteur).
30 Voir Zedler 1732-1754, vol. 8, p. 1563, s. v. : « Erd-Glaß, Frauen-Eiß, Unser Frauen-Eiß. »
31 Seul Lambert Friedrich Corfey donne également une indication dans ce sens : voir Corfey 1977, p. 38 : « On conservait dans ce Palais [le palais des Tuileries] différents plans et maquettes de fortifications remarquables. Nous avons vu celle de la ville de Cortrai [Courtrai] à Versailles, au bout de la Grande Galerie. » Il pourrait s’agir ici de la même maquette que Pitzler avait vue exposée à l’extrémité de la Grande Galerie, dans le salon de la Guerre. (« Man verwart in diesen Palais [palais des Tuileries] auch unterschiedliche Plans und Modelen von Festungen von erhobener Arbeit. Wir haben die Statt Cortrai von der gleichen Arbeit zu Versailles au bout de la grande gallerie gesehen. »)
32 À propos de la visite des châteaux en général, voir Völkel 2007.
33 Berger 1988, p. 130.
34 Voir Ziegler 2013, p. 189-190. L’auteur aborde entre autres la question de l’accessibilité de la résidence du roi de France en fonction de la présence ou de l’absence du souverain. Résidence officielle depuis 1682, le château de Versailles était accessible au public et ouvert aussi à la visite pour des voyageurs étrangers d’origine roturière.
35 Katharina Krause suppose l’existence à Versailles d’une interdiction générale de dessiner ; voir Krause 2002, p. 93 ; Hendrik Ziegler est d’avis contraire (Ziegler 2013, note 896 p. 340) et les notes de Pitzler contredisent aussi l’existence d’une telle interdiction.