1 Emmanuel de Waresquiel et Benoît Yvert, Histoire de la Restauration : naissance de la France moderne, Perrin, 1996 ; Isabelle Backouche, La Monarchie parlementaire, 1815-1848, Paris, Pygmalion, 2000.
2 Je reprends ici des développements présentés dans ma thèse : Gilles Malandain, L’Affaire Louvel ou l’introuvable complot. Evénement, enquête judiciaire et expression politique dans la France de la Restauration, sous la dir. de Philippe Boutry, Paris XII, 2005.
3 Joseph Fiévée, Quelques réflexions sur les trois premiers mois de l’année 1820, Le Normant, 1820, p. 66.
4 Sur la « rude » reprise en main du corps des officiers par Latour-Maubourg, voir William Serman et Jean-Paul Bertaud, Nouvelle histoire militaire de la France 1789-1919, Fayard, 1998, p. 212.
5 Jean-Claude Caron, Générations romantiques. Les étudiants de Paris et le quartier latin (1814-1851), A. Colin, 1991, p. 230-270.
6 Voir les circulaires et rapports figurant en appendice de la Correspondance du Comte de Serre (17961824), t. VI, A. Vaton, 1877, ou dans AN, BB17 A 6 (dossiers 1 et 35) ; sur la politisation croissante du parquet, voir aussi Jean-Pierre Royer, « Le ministère public, enjeu politique au xixe siècle », dans Jean-Marie Carbasse (dir.), Histoire du parquet, PUF, 2000, p. 257-296.
7 Jean-Claude Vimont, La Prison politique en France. Genèse d’un mode d’incarcération spécifique, 18e-20e siècles, Paris, Anthropos, 1993, p. 242 : on passe de 169 poursuites pour « crimes contre la chose publique » en 1819 à 515 en 1820, nombre presque égal au record de 1816.
8 Affaire Jouvenel : AN, F7 6745 / 26 et BB18 1063.
9 Jean Vidalenc emploie par exemple cette expression dans La Restauration, Paris, PUF, « Que-sais-je ? », 1966.
10 Ainsi, Emmanuel de Waresquiel, Histoire de la Restauration, op. cit., chap. 7, et Le Duc de Richelieu 1766-1822. Un sentimental en politique, Paris, Perrin, 1990, notamment chap. 12.
11 Tous chez le libraire parisien Ladvocat : Du gouvernement de la France depuis la Restauration et du ministère actuel, 1820 ; Des Conspirations et de la justice politique, février 1821 ; Des moyens de gouvernement et d’opposition dans l’état actuel de la France, octobre 1821. Pour les citations, Des Conspirations…, op. cit., p. 31 et p. 51. Pour une approche plus précise, Gilles Malandain, « Contrôle politique et contrôle social de la police sous la Restauration », dans Laurent Feller (dir.), Contrôler les agents du pouvoir, PULIM, 2004, p. 273-286.
12 Voir l’introduction de Claude Lefort à la réédition des Moyens de gouvernement et d’opposition dans l’état actuel de la France, Paris, Belin, 1988.
13 François Guizot, Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps, t. I, Paris, M. Lévy, 1858, p. 224-231.
14 Voir par exemple l’étude classique de Bernard Ménager, Les Napoléon du peuple, Paris, Aubier, 1988, chap. 1 et 2.
15 AN, F7 6745/2.
16 François Ploux, De bouche à oreille. Naissance et propagation des rumeurs dans la France du xixe siècle, Paris, Aubier, 2003 ; P. Karila-Cohen, L’État des esprits. L’invention de l’enquête politique en France (1814-1848), Rennes, PUR, 2008.
17 Selon Pierre Karila-Cohen, la Chancellerie produit en effet huit circulaires de demande d’information politique entre mars 1820 et mars 1821. Voir notamment AN, BB3 171-172, BB30 192/5, BB30 237-245.
18 AD Vaucluse, 1 M 683.
19 AN, F1a 34 : « Telle est la pensée tout entière du Gouvernement. Attachez-vous à la faire connaître. C’est à vous qu’il appartient de ranimer tous les sentiments qui maintiennent l’ordre public. »
20 Référence au flot des adresses au roi consécutives au 13 février, souvent présentées par les royalistes comme un « cri général » en faveur de la réaction.
21 Sur ce point, voir François Ploux, De Bouche à oreille, op. cit., p. 46-57.
22 Voir la présentation et le programme du colloque Le catéchisme politique : un prêche sur l’autel de la modernité ?, Institut Universitaire Européen de Florence, 27-28 octobre 2006 :http://calenda.revues.org/nouvelle7249.html. Dans les premières années de la Restauration, outre les ouvrages libéraux de Rigomer Bazin en 1816 (La Charte expliquée aux habitants des campagnes et Catéchisme politique à l’usage des constitutionnels), on trouve, en sens opposé, un anonyme Petit catéchisme politique à l’usage des vrais amis du roi, publié à Paris en 1817, virulente dénonciation de la Révolution et de la conspiration libérale, plus polémique que pédagogique.
23 Sous la cote Lb48-1604 (A-E).
24 AN, F18 62 B. La 5e édition est imprimée à Orléans.
25 Jo Burr Margadant, « The Duchesse de Berry and Royalist Political Culture in Postrevolutionary France », History Workshop Journal, 43, 1997, p. 23-52.
26 AN, AA13 580 (correspondance particulière du président du conseil, 1821). Sur la célébration du régime, parfois sous-estimée, voir la thèse de Corinne Legoy, Éloges politiques et thuriféraires de la Restauration. Chanter, servir ou combattre, les sens de la célébration, sous la dir. d’Alain Corbin, Paris I, 2004.
27 Comme le comte de Serre, qui écrit après l’adoption de la loi du double vote : « Nous venons de gagner aux Bourbons un répit de dix ans » (cité par Emmanuel de Waresquiel, Le Duc de Richelieu, op. cit., p. 402).
28 Mme de Boigne écrit par exemple : « De toutes les administrations de mon temps, celle-ci était incontestablement la plus forte, la plus habile et la plus unie » (Mémoires de la comtesse de Boigne, t. II, Mercure de France, 1971, p. 34).
29 Voir par exemple la brochure de Salvaige de Lacipière, Quel est l’assassin du duc de Berri ?, publiée dès février 1820 (BNF Lb48-1510).
30 Apprenant la mort de Richelieu en 1822, Foy ajoute de façon significative : « il eût été libéral, la dynastie était sauvée » (cité par E. de Waresquiel, Le Duc de Richelieu, op. cit., p. 428).
31 Voir la notice peu élogieuse que lui consacre le Grand dictionnaire universel de Larousse.
32 Bruno Belhoste, La Formation d’une technocratie. L’École polytechnique et ses élèves de la Révolution au Second Empire, Paris, Belin, 2003.
33 Selon l’expression du publiciste ultra Saint-Prosper : Almanach des cumulards ou Dictionnaire des dits individus…, Librairie monarchique N. Pichard, 1821.
34 Selon la formule de Barante, Notice sur M. le baron Mounier, Paris, 1843. Voir aussi le témoignage de Rémusat, Mémoires de ma vie, t. I, Paris, Plon, 1958, p. 423. Sur l’action de Mounier en 1820-1821, on peut consulter les documents cités par le comte d’Hérisson, Les Girouettes politiques. Un pair de France policier, Ollendorff, 1894.
35 Pierre Serna, La République des girouettes. 1789-1815 et au-delà… une anomalie politique : la France de l’extrême-centre, Seyssel, Champ Vallon, 2005.
36 Cité par Marie-Véronique Gauthier, Chanson, sociabilité et grivoiserie au xixe siècle, Paris, Aubier, 1992, p. 18. Capelle parle alors, rétrospectivement, de la société chantante du Caveau moderne, dont il était l’un des piliers : il déplore qu’elle ait été « tuée » par « la politique infernale », en 1815.
37 Sylvie Guillaume (dir.), Le centrisme en France aux xixe et xxe siècles : un échec ?, Pessac, MSH, Aquitaine, 2005.