1 Pour l’essentiel, cet article est inspiré par Irène Herrmann, Les cicatrices du passé. Essai sur la gestion des conflits en Suisse (1798-1918), Berne etc., Peter Lang, 2006.
2 Irène Herrmann, « Barbares et mercenaires sur une île pacifique », Universitas friburgensis : Violence. Spirale ohne Ende ?, décembre 2005/2, p. 9-10.
3 Arend Lijphart, « Typologies of Democratic Systems », Comparative Political Studies, vol 1, n° 1, p. 3-33. Cette réputation est aussi largement entretenue « de l’intérieur ». Voir, par exemple, Wolf Linder, Swiss Democracy. Possible solutions to Conflict in Multicultural Societies, New York, St Martin’s Press, 1994, ou Jürg Steiner, » Power Sharing : Another Swiss Export Product ? », dans J. Montville (dir.), Conflict and Peacemaking in Multiethnic Societies, Lexington, Lexington Press, 1989, p. 107 et sq. ; ou de manière plus nuancée, Bruno Schoch, Switzerland – A Model for Solving Nationality Conflicts ?, Frankfurt, Peace Research Institute, 2000.
4 Kenneth Douglas McRae, « Theories of Power-Sharing and Conflict Management », dans Conflict and Peacemaking, op. cit., p. 95.
5 Sans surprise, cette interprétation est surtout typique de l’historiographie du xixe qui, de manière délibérée ou non, visait à consolider la nation helvétique.
6 Par exemple Georges Andrey et alii (dir.), Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, Lausanne, Payot, 1986 (2).
7 Citons, tout de même, à titre d’exceptions : Pierre du Bois (dir.), Union et division des Suisses. Les relations entre Alémaniques, Romands et Tessinois aux xixe et xxe siècles, Lausanne, Éd. de l’Aire, 1983 ainsi que plus récemment La Suisse, pays du consensus ?, Traverse, 3/2001.
8 Sur le xixe siècle et la construction nationale helvétique, voir notamment les ouvrages publiés à l’occasion du 150e anniversaire de l’État fédéral, comme, par exemple : Andreas Ernst, Albert Tanner, Matthias Weishaupt (dir.), Revolution und Innovation – Die Konfliktreiche Entstehung des schweizerischen Bundesstaates von 1848, Zurich, Chronos, 1998 ; Thomas Hildbrand, Albert Tanner (dir.), im zeichen der Revolution. Der Weg zum schweizerischen Bundesstaat 1798-1848, Zurich, Chronos, 1997 ; Tobias Kaestli, CH – eine Republik in Europa. Der schweizerische Nationalstaat seit 1798, Zurich, NZZ Verlag, 1998 ; Brigitte Studer (dir.), Etappen des Bundesstaates. Staats- und Nationbildung der Schweiz, 1848-1998, Zurich, Chronos, 1998.
9 Construction élaborée, bien entendu, sur des phénomènes antérieurs : voir par exemple Ulrich Im Hof, Mythos Schweiz. Identität – Nation – Geschichte. 1291-1991, Zurich, NZZ Verlag, 1991.
10 À cet égard, voir les travaux de Alain-Jacques (Czous-) Tornare, comme : Alain-Jacques Czouz-Tournare (dir.), Quand Napoléon Bonaparte recréa la Suisse : La genèse et la mise en œuvre de l’Acte de médiation : aspects des relations franco-suisses autour de 1803, Paris, Société des Études robespierristes, 2005.
11 Genève et les traités de 1815. Correspondance diplomatique de Pictet de Rochemont et de François d’Ivernois, publiés par les soins de Lucien Cramer, 2 volumes, Genève et Paris, 1914.
12 Irène Herrmann, op. cit., p. 38.
13 Hans-Ulrich Jost, « Violence sociale et culture politique », dans Hans-Ulrich Jost (dir), De la violence sociale à la violence politique. xixe-xxe siècles, Congrès international des Sciences historiques 6-13 août 2000, Lausanne / Oslo, 2000.
14 Telle est la thèse qui sous-tend l’excellent ouvrage de Jean-François Bergier, Histoire économique de la Suisse, Lausanne, Payot, 1984.
15 L’ouvrage le plus complet sur la guerre du Sonderbund reste, à ce jour, celui de Erwin Bucher, Die Geschichte des Sonderbundskrieges, Zurich, Berichthaus, 1966. On peut également trouver un bon résumé des événements, agrémenté d’une abondante iconographie, dans Joachim Ramk, A very Civil War : the Swiss War of 1847, San Francisco, Westview Press, 1993, traduit en allemand sous le titre : Bruderzwist nicht Brudermord. Der Schweizer Sonderbundskrieg von 1847, Zurich, Orell Füssli, 1997.
16 Heidi Borner, zwischen Sonderbund und Kulturkampf. Zur Lage der Besiegten im Bundesstaat von 1848, Lucerne et Stuttgart, Rex-Verlag, 1981.
17 Andreas Wuergler, « Aushandeln statt protestieren. Zur Konfliktkultur der alten Eidgenossenschaft im Vergleich mit Frankreich und mit dem Deutschen Reich (1500-1800) » et Thomas Maissen, « Disputatio de Helvetiis an natura consentiant », Traverse, 2001/3, respectivement p. 25-38 et p. 39-55.
18 Sur ces processus, voir Irène Herrmann, « L’invention d’un malheur fondateur. Genève et les événements de 1798 », dans Irène Herrmann et Corinne Walker (dir.), La mémoire de 1798 en Suisse romande. Actes du colloque de la Société d’Histoire de la Suisse romande, Lausanne, Société d’Histoire de la Suisse romande, 2001, p. 71-93.
19 Irène Herrmann, « Un pavé dans l’urne ou le difficile apprentissage de la démocratie à Genève », Bulletin de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Genève, t. 29, 2001, p. 29-43
20 À cet égard, voir les données de Erich Gruner, Die Wahlen in den schweizerischen Nationalrat 1848-1919, Berne, 1978, tome III, ainsi que l’analyse à la fois très complète et pointue de Albert Tanner, « Ein Staat nur für die Hablichen ? Demokratie und politische Elite im frühen Bundesstaat », Etappen…, op. cit., p. 63 et sq.
21 L’ouvrage le plus complet sur le sujet est de Peter Stadler, Der Kulturkampf in der Schweiz : Eidgenossenschaft und katholische Kirche im europäischen Umkreis, 1848-1888, Zurich, Chronos, 1996 (2e édition revue et commentée).
22 Le conflit le plus violent fut la grève générale, déclenchée au moment même de la signature de l’armistice. À ce sujet, voir Willy Gautschi, Der Landesstreik 1918, Zurich, Chronos, 1988.
23 Irène Herrmann, op. cit., p. 60 et passim.
24 Voir, par exemple Fanny Guillermet, Autour de la grève générale : quelques notes d’une genevoise, Neuchâtel, Attinger, 1918.
25 Sur ces usages politiques de l’histoire, voir Guy Marchal, Schweizer Gebrauchsgeschichte : Geschichtsbilder, Mythenbildung und nationale Identität, Bâle, Schwabe, 2006. Mais on peut également consulter : Manfred Hettling, « Geschichtlichkeit. Zwerge auf den Schultern von Riesen », dans Manfred Hettling (dir.), Eine kleine Geschichte der Schweiz, Frankfort-am-Main, Suhrkamp, 1998, p. 91-132.
26 Irène Herrmann, op. cit., p. 218-278.
27 Daniel Frei, Die Förderung des schweizerischen Nationalbewusstseins nach dem Zusammenbruch der alten Eidgenossenschaft, Zurich, Juris Verlag, 1964.
28 Cette affirmation est le résultat d’une recherche encore en cours. Quelques éléments se trouvent dans Irène Herrmann, « À la recherche des temps perdus : régimes d’historicité et démocratie helvétique à travers les correspondances de Jacob Burckhardt et de Philipp Anton von Segesser », dans Mireille Bossis et Lucia Bergamasco (dir.), Archives épistolaires et histoire, Paris, Connaissances et savoirs, 2007.