1 Gentizon P., Mustapha Kemal ou l’Orient en marche, Paris, Bossard, 1929.
2 Deny J., Marchand R., Petit manuel de la Turquie nouvelle, préf. d’Albert Sarraut, Paris, J. Haumont, 1933.
3 Herriot É., Orient, Paris, Hachette, 1934.
4 Ainsi la sociologue Nilüfer Göle ou l’historien Paul Dumont.
5 Le texte anglais dit « Orientalizing the Oriental ». Said E., Orientalism, Londres, Penguin, 2003 (1978), p. 49.
6 Rivet D., « L’Âge d’or de l’orientalisme », L’Histoire, 108, 1988, p. 10-16.
7 Le Temps du 12 décembre 1922.
8 Le Temps du 15 septembre 1933.
9 Issue des reculs successifs de l’Empire ottoman depuis la fin du XVIIIe siècle, la « Question d’Orient » tourne autour du maintien de la Porte dans l’Europe du sud-est ou de son éventuel remplacement par d’autres puissances. Georgeon F., « L’Empire ottoman au XIXe siècle : de la question d’Orient à la question d’Occident », Confluences Méditerranée, 52, hiver 2004-2005, p. 29-39.
10 Berchet J.-C., Le voyage en Orient. Anthologie des voyageurs français dans le Levant au XIXe siècle, Paris, Robert Laffont, 1985, p. 15.
11 À un Britannique, le terme évoquera plutôt les travaux érudits et les politiques préconisées pour l’Inde à la fin du XVIIIe siècle par les membres de l’Asiatic Society of Bengal emmenés par le juge de l’East Indian Company, sir William Jones. Mackenzie J. M., Orientalism: History, Theory and the Arts, Manchester, Manchester University Press, 1995, p. 2.
12 Sur l’orientalisme pictural, voir Peltre C., Les Orientalistes, Paris, Hazan, 1997.
13 Laurens H., « L’orientalisme français : un parcours historique », Orientales III. Parcours et situations, Paris, CNRS Éditions, p. 53-67.
14 Mackenzie J. M., op. cit., p. xii.
15 Pour une synthèse récente (et engagée) de ces critiques, Mackenzie J. M., op. cit., p. 1-19 et Irwin R., For the Lust of Knowing. The Orientalists and Their Enemies, Londres, Penguin, 2007, p. 277-311.
16 Bouvier N., « Éloge de la Suisse nomade », L’échappée belle. Éloge de quelques pérégrins, Genève, Les éditions Métropolis, 1996, p. 11-40.
17 Le parcours de Gentizon avant son entrée au Temps est assez difficile à retracer. Je me permets de renvoyer à Decottignies O., Un correspondant de presse en Turquie : Paul Gentizon et Le Temps (1922-1928), mémoire de master 2 sous la direction de François Georgeon, EHESS, Paris, 2007.
18 Delporte C., « Les journalistes dans l’entre-deux-guerres. Une identité en crise », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 47, 1995, p. 158-175.
19 Sablier É., La création du Monde, Paris, Plon, 1984, p. 22-23.
20 Billy A., Piot J., Le Monde des journaux, Paris, Crès et Cie, 1924, p. 60.
21 Gabriel-Robinet P., Je suis journaliste, Paris, Éditions du Conquistador, 1961, p. 34.
22 Archives de la préfecture de police Paris, BA 2303, « Le Temps, Au sujet de M. Gentizon, du journal « Le Temps » », 11 juillet 1918. Par ailleurs, Amalia Ruberto Righelli affirme qu’il se serait aussi rendu à Istanbul pour le compte du Temps pendant les hostilités. Ruberto Righelli A., La casa ottagonale (Memoria episodica e semantica), Rome, Edizioni di san Marco, 1987, p. 47.
23 Le Temps participe néanmoins activement au « bourrage de crâne », à l’instar de la quasi-totalité de la presse.
24 Cette énumération rapide – et sans doute incomplète – se fonde sur les brochures et ouvrages que Gentizon ne manque pas de publier au retour de ses différentes missions à l’étranger. On relève ainsi entre 1916 et 1922 : La révolution allemande ; L’armée allemande depuis la défaite ; L’Allemagne en République ; La résurrection géorgienne ; L’influence française en Bulgarie ; La mégalomanie grecque ; Le drame bulgare.
25 Sur la trajectoire politique de Gentizon avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, voir Clavien A., Guillotti H., Marti P., La Province n’est plus la Province. Les relations culturelles franco-suisses à l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale (1935-1950), Lausanne, Éditions Antipodes, 2003, passim.
26 « Céline et la Suisse », Bulletin célinien, 277, juillet-août 2006.
27 Burrin P., La dérive fasciste, Paris, Éditions du Seuil, 1986.
28 Archiv für Zeitgeschichte Zürich,, NL Paul David Gentizon, lettre à un correspondant anonyme, 28 juillet 1951.
29 Bourdieu P., « L’illusion biographique », Actes de la recherche en sciences sociales, 62-63, 1986, p. 69-72.
30 Sur ce point, voir Beuve-Méry H., Du “Temps” au “Monde” ou la presse et l’argent, Paris, Conférences des ambassadeurs, 1956.
31 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. VII.
32 Dumont P., op. cit., p. 156.
33 Le Temps du 15 septembre 1933.
34 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. VII-VIII.
35 Voir Akyüz Y., La guerre de l’Indépendance turque (1919-1922) et l’opinion française, thèse de doctorat, université de Nancy, 1967.
36 Dans son Constantinople (1877), Edmondo de Amicis compare ainsi Istanbul à une « odalisque assise sur un sépulcre » et à une « vieille sultane hypocondriaque ». Cité dans Servantie A., Le Voyage à Istanbul, Bruxelles, Complexe, 2003, p. 23-34.
37 Cardini F., Europe et Islam. Histoire d’un malentendu, traduction de Jean-Pierre Bardos, Paris, Éditions du Seuil, 2002, p. 229 sq.
38 Brunet R., Ferras R., Théry H., art. « Oriental », Les mots de la géographie, dictionnaire critique, p. 360.
39 Hentsch T., L’Orient imaginaire. La vision politique occidentale de l’Est méditerranéen, Paris, Éditions de Minuit, 1987, p. 196-208.
40 De Nerval G., Voyage en Orient, édition de Michel Jeanneret, Paris, Garnier-Flammarion, 1980, t. 2, p. 186.
41 Un préjugé dont témoigne la correspondance de Paul Cambon, ambassadeur de France à Constantinople de 1891 à 1898, qui écrivait à sa mère au retour d’une promenade sur les murailles de la ville : « la brèche par laquelle sont entrés les Turcs il y a quatre cents ans est encore ouverte. Pas une pièce n’a été remise en place depuis la conquête. C’est toute la Turquie. » Cité dans Villate L., La République des diplomates, Paris, Éditions Science infuse, 2002, p. 145.
42 Cité dans Servantie A., op. cit., p. 5.
43 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 110 et p. 114. Les œuvres auxquelles il est fait référence sont le Voyage en Syrie de Volney (1784) et le Tableau général de l’Empire ottoman (1791) de d’Ohson.
44 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 108.
45 Voir Pernot H., « avant-propos » à l’édition du Voyage en Turquie et en Grèce du R.P. Robert de Dreux, Paris, Les Belles-Lettres, 1925, p. VI-XI.
46 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 127.
47 Servantie A., « Les médias modernes à grande diffusion, véhicule de stéréotypes politiques : bandes dessinées sur la Turquie », Cahiers d’études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien, 8, 1989, p. 9.
48 Dekobra M., La madone des sleepings, Paris, La Baudinière, 1925, qui se déroule en partie à Istanbul.
49 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 311.
50 Servantie A., Le voyage à Istanbul, Bruxelles, Complexe, 2003, p. 23.
51 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 321.
52 « Smyrne ne répond à rien de ce que j’attends d’une ville d’Orient. C’est Marseille sur la côte de l’Asie Mineure. » Alphonse de Lamartine, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou notes d’un voyageur, cité dans Servantie A., art. cit., p. 9.
53 Gürsel N., « The Spell of the Orient. The City of Istanbul in the Novels of Pierre Loti », Istanbul Biannual, 2, 1, 1994, p. 95-97.
54 Rivet D., art. cit., p. 10.
55 Todorov T., Nous et les autres. La réflexion française sur la diversité humaine, Paris, Éditions du Seuil, 1989, p. 409-426.
56 Le Temps du 15 mars 1924, 7 mars 1928, 15 septembre 1933.
57 Meschonnic H., Modernité. Modernité, Paris, Gallimard, 2000, p. 9.
58 Idem, p. 13.
59 Aragon L., « Introduction à 1930 », La Révolution surréaliste, 12, 1929, p. 57. Cité dans Meschonnic H., op. cit., p. 8.
60 Maurice Bedel, Zigzag, cité dans Muhidine T., Quella-Villéger A., Istanbul. Rêves de Bosphore, Paris, Omnibus, 2001, p. 450.
61 Le Temps du 9 et 20 mars 1924.
62 Eco U., « Avant Propos », De Amicis E., Constantinople, Londres, Hesperus Classics, 2005, p. VII.
63 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 1-29.
64 Ibid., p. 300-328.
65 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 319. Le plan de la ville a été dessiné par l’urbaniste allemand Jansen à partir de 1927. Sur l’urbanisme d’Ankara, Bozdoğan S., Modernism and Nation Building. Turkish Architectural Culture in the Early Republic, Seattle, University of Washington Press, 2001, p. 16-55.
66 François Georgeon a montré comment, au tournant du siècle, les romans de Loti avaient, au côté des guides de voyage, contribué à infléchir dans le sens d’un certain pittoresque urbain (ruelles, cafés, bruits et odeurs d’une cité grouillante de vie) les représentations que le grand public se faisait d’Istanbul. Georgeon F., « À la veille de la guerre, des voyageurs », Yerasimos S. (dir.), Istanbul 1914-1923. Capitale d’un monde illusoire ou l’agonie des vieux Empires, Paris, Autrement, 1992, p. 25-39.
67 L’abandon du voile, certes encouragé par les autorités kémalistes, n’a pour autant jamais été imposé. Zarcone T., La Turquie moderne et l’islam, Paris, Flammarion, 2004, p. 139.
68 Voir l’analyse du Bain turc d’Ingres dans Kabbani R., Europe’s Myths of the Orient, Bloomington, Indiana University Press, 1986, p. 84-85.
69 Sur la division de l’espace privé en haremlik et selamlık et l’organisation des maisons ottomanes autour du sofra central, voir Yerasimos S., Living in Turkey, Londres, Thames and Hudson, 2001 [1992], p. 21-48.
70 Göle N., Musulmanes et modernes. Voile et civilisation en Turquie, Paris, La Découverte, 2003 [1991], p. 13-50.
71 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 318 sq.
72 Ibid., p. 327.
73 Ibid., p. 163.
74 Ibid., p. 227.
75 Göle N., op. cit., p. 13 sq.
76 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 227.
77 Boucharenc M., L’écrivain-reporter au cœur des années trente, Lille, Presses universitaires du Septentrion, 2004, p. 125.
78 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 162 sq.
79 Austin J. L., Quand dire, c’est faire, Paris, Éditions du Seuil, 1991.
80 Seal J., A Fez of the Heart. Travels around Turkey in Search of a Hat, Londres, Picador, 1995, p. 70.
81 Photographies reproduites dans Daniel G., Chronique de l’histoire. Atatürk, Paris, Éditions Chronique-Dargaud, 2005.
82 Georgeon F., « Des caractères arabes à l’alphabet latin : un pas vers l’Occident ? », Des Ottomans aux Turcs. Naissance d’une nation, Istanbul, Isis, 1995, p. 199-221.
83 Göle N., op. cit., p. 79.
84 Kinross P., Atatürk. The Rebirth of a Nation, Londres, Phoenix, 2001 (1964), p. 471-472.
85 Göle N., loc. cit.
86 Le Temps du 15 septembre 1933.
87 Simenon G., Les clients d’Avrenos, repris dans Tout Simenon, t. 19, Paris, Omnibus, 2003 [1935], p. 288.
88 Le Temps du 15 septembre 1933.
89 Le Temps du 15 septembre 1933 notamment.
90 Behar C., Duben A., Istanbul Households. Marriage, Family and Fertility (1880-1940), Cambridge, Cambridge University Press, 2002, p. 29-35.
91 Çiçekoğlu F., « Sabiha, une flâneuse dans la ville », La pensée de Midi, 29, octobre 2009 « Istanbul, ville monde », p. 90-101.
92 Göle N., op. cit., p. 83.
93 Arat Y., « The Project of Modernity and Women in Turkey », Bozdoğan S., Kasaba R. (dir.), Rethinking Modernity and National Identity in Turkey, Seattle, University of Washington Press, 1997, p. 101-103.
94 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 216-217. Au nombre de ces modifications, Gentizon note un régime matrimonial fondé sur la séparation des biens (contre la communauté en droit suisse), la suppression des réserves en faveur du droit cantonal, et l’allongement des délais légaux, eu égard à la plus grande superficie du pays et à la difficulté des communications.
95 Le législateur ne se montre guère plus libéral vis-à-vis des femmes en pays de Common Law que sur le continent. Therborn G., Between Sex and Power. Family in the World 1900-2000, Londres, 2001, p. 21 sq.
96 European stability initiative, « Sex and Power in Turkey. Feminism, Islam and the Maturing of Turkish Democracy », Berlin-Istanbul, 2 juin 2007, texte disponible en ligne sur [ www.esiweb.org]. Notons cependant que loin d’être confiné à la Turquie ou à l’islam, le souci de défendre un honneur familial fondé sur le comportement des femmes de la parentèle s’observe, à des degrés divers, dans l’ensemble du monde méditerranéen. Voir Tillon G., Le harem et les cousins, Paris, Éditions du Seuil, 1966.
97 Le Temps du 15 septembre 1933.
98 Cité dans Georgeon F., « L’Empire ottoman au XIXe siècle : de la question d’Orient à la question d’Occident », Confluences Méditerranée, 52, hiver 2004-2005, p. 36.
99 Le Temps du 7 mars 1928.
100 Cette tentative d’assassinat fournit au chef de l’État, épaulé par le tribunal de l’Indépendance d’Ankara, l’occasion d’opérer une large purge dans les milieux unionistes. Zürcher E., The Unionist Factor. The Role of the Committee of Union and Progress in the Turkish National Movement 1905-1926, Leyde, E. J. Brill, 1984, p. 142-167.
101 Le Temps du 7 mars 1928.
102 Montesquieu, L’Esprit des lois, chapitre XVI, cité dans Servantie A., art. cit., p. 31.
103 Lacouture J., Enquête sur l’auteur, Paris, Éditions du Seuil, 1991, p. 129.
104 Gentizon P., Mustapha Kemal, op. cit., p. 296.
105 Aux yeux de Gentizon, ce mouvement d’ensemble des peuples d’Orient n’est cependant pas exclusif de hiérarchies, qui là encore, renouent avec une vision culturaliste : « À l’Arabe idéaliste, imaginatif, casuiste, anarchique, internationaliste, s’oppose le Turc réaliste, positif, discipliné, patriote. » De même, à propos de l’architecture classique de l’Empire ottoman : « les Turcs ont véritablement manifesté à Stamboul dans le domaine de l’art un esprit nouveau. Alors que les autres peuples de l’Islam s’enlisaient dans la routine d’un passé formaliste, eux, comme nos maîtres d’œuvres de la Renaissance, affirmaient déjà des conceptions modernes ». Ibid., p. 284 et p. 170.
106 Ibid., p. 135.
107 Brockett G. D., « Collective Action and the Turkish Revolution: Towards a Framework for the Social History of the Atatürk Era, 1923-1928 », Kedourie S. (dir.), Turkey Before and After Atatürk. Internal and External Affairs, Londres, Frank Cass, 1999, p. 44-66.
108 Si le recensement de 1927 (le premier dont les données soient fiables) compte 8,4 % d’alphabètes à l’échelle nationale (32 % dans les grandes villes), ils ne devaient pas être plus de 2 % dans l’Est du pays. Cf. Georgeon F., « Des caractères arabes à l’alphabet latin », art. cit., p. 214 sq.
109 Cf. Goerg O., « Domination coloniale, construction de « la ville » en Afrique et dénomination », Afrique et histoire, 5, 2006, p. 15-45.
110 Brockett G. D., art. cit., p. 46.