1 Chevalier N., La recherche archéologique française au Moyen-Orient 1842-1947, Éditions recherches sur les civilisations, Paris, 2002, p. 74. Cette introduction lui doit beaucoup. Voir aussi Thobie J., « Archéologie et diplomatie françaises au Moyen-Orient des années 1880 au début des années 1930 », Étienne R. (dir.), Les politiques de l’archéologie du milieu du XIXe siècle à l’orée du XXIe, Athènes, École française d’Athènes, Paris, 2000, p. 79-111.
2 Archives du ministère des Affaires étrangères à Paris (AMAEP) [à La Courneuve depuis 2009], correspondance politique (CP) 510, Paul Cambon à Jules Develle, 1er avril 1893. Ce rapport est transmis au ministre de l’Instruction publique (MIP) le 16 avril (AMAEP, ADP, Turquie 28).
3 « Je considère la lutte contre l’influence allemande comme le principal objet de ma mission », écrit Paul Cambon. AMAEP, CP Turquie 507, Cambon à Alexandre Ribot, 1er juillet 1892.
4 Chevalier N., op. cit., p. 79. « Bref, Athènes considère l’Orient comme une poire pour la soif. »
5 AMAEP, Nouvelle Série (NS), Turquie 392, MIP à MAE, le 11 février 1898.
6 AMAEP, NS, Turquie 396, le 1er octobre 1912.
7 Normalien, agrégé d’histoire, ancien de l’EFA et de l’École de Rome, brillant rénovateur des études byzantines en France. Membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, il a alors 62 ans.
8 Voir la contribution de Nicole Chevalier dans ce volume.
9 « Charles Picard rentre d’un voyage à Constantinople qui lui a permis de voir sur place les problèmes… », Lerou S., « Robert Demangel, conseiller scientifique du Corps d’occupation français à Constantinople et agent de liaison (1922-1924) », Krings V., Tassignon I. (dir.), Archéologie dans l’Empire ottoman autour de 1900 : entre politique, économie et science, Bruxelles-Rome, Institut historique belge de Rome, 2004, p. 275.
10 Honorable correspondant du service de renseignement français, Charles Picard est bien placé pour connaître la situation.
11 Archives diplomatiques de Nantes (AMAEN), en-tête de l’EFA, Athènes, le 18 juillet 1922.
12 L’engagement de l’EFA aux côtés des forces militaires françaises a été une bien fâcheuse erreur. Voir Le Roy C., « L’EFA et l’Asie Mineure », Étienne R. (dir.), op. cit., p. 379.
13 René Dussaud (1868-1958) est le fils d’un des deux frères Dussaud (Elie ou Joseph ?), associés à la tête d’une importante entreprise de travaux publics de Marseille, qui a mené à bien de gros chantiers portuaires à Cherbourg, Marseille, Alger et Port-Saïd, et décide d’effectuer la modernisation du port de Smyrne avant de le racheter. Poussant dans la tradition professionnelle de la famille, il entre à l’École centrale mais, à sa sortie, il choisit l’étude des langues orientales. Disciple de Clermont-Ganneau, il fait de nombreux voyages d’étude en Syrie et au Mont-Liban. Chargé de cours au Collège de France de 1904 à 1910, il entre alors au musée du Louvre, assurant un cours à l’École du Louvre. En 1923, il est élu à l’Académie des inscriptions et belles-lettres (AIBL), dont il devient président en 1929. Un an plus tôt, il a été nommé conservateur du département des antiquités orientales au musée du Louvre. Quant il part en mission « il contrôle tous les leviers de l’archéologie du Moyen-Orient ». Chevalier N., op. cit., p. 468.
14 Chevalier N., op. cit., p. 247.
15 Metzger H., Le Rider G., Bacqué-Grammont J.-L., Contribution française à la recherche archéologique en Turquie. L’Institut français d’études anatoliennes d’Istanbul, Istanbul, IFEA, 1986, p. 1.
16 Promotion 1908 de l’EFA, René Valois (1882-1962), archéologue, travaillera notamment à Délos. Il est membre de l’AIBL en 1949. Gaston Bachelard (1884-1962) est plus connu. Employé aux PTT, professeur de physique, puis de philosophie des sciences à la faculté de Dijon de 1930 à 1940, ensuite à la Sorbonne. De 1950 à 1955, il donne un cours de philosophie à l’École normale supérieure de Saint-Cloud.
17 Archives de l’Académie des beaux-arts, Institut de France, La vie prestigieuse d’Albert Gabriel, huit pages dactylographiées, p. 2.
18 Eugène Gabriel était alors architecte de la ville de Bar-sur-Aube, puis fut nommé architecte des Monuments historiques pour l’arrondissement de Bar-sur-Aube.
19 Voir Thobie J., « A. Gabriel et l’Institut française d’archéologie de Stamboul », Pinon P. (dir.), Albert Gabriel (1883-1972), architecte, archéologue, artiste, voyageur, Istanbul, Yapı Kredi yay., 2006, p. 211-212.
20 Sa thèse complémentaire portait sur les fouilles qu’il avait faites en Égypte, à Foustat, en 1919-1920.
21 Laroche J., « Albert Gabriel, le plus turc des Français », Turcica, 4, 1973, p. 9.
22 AMAEP Turquie, Chambrun à MAE (Marx), le 24 juillet 1930.
23 « Au cours de nombreuses missions qu’il a remplies en Turquie, soit comme archéologue, soit comme professeur à l’université de Stamboul, soit enfin comme organisateur de l’Institut, il n’a cessé de rendre de grands services à notre influence ; il a su conquérir dans les milieux intellectuels turcs une position de premier ordre, dont il a fait bénéficier la cause française et la science de notre pays. »
24 AMAEN, Levant Turquie, Œuvres carton 168 (désormais Œuvres 168), MAE (Marx) à MIP, le 30 juillet 1930. Gabriel remercie en ces termes : « J’apprécie toute l’importance et le prix de cette désignation […] je prendrai toutes dispositions pour occuper mon poste le 1er octobre. » En tant que directeur, Gabriel reçoit un revenu annuel de 94 000 F. (indemnité + frais de représentation). Ceci correspond au salaire de base, pour un célibataire, des plus hauts traitements de la fonction publique à Paris. Sauvy A., Histoire économique de la France entre les deux guerres 1931-1939, Paris, Fayard 1967, t. 2, p. 523. Sans parler d’un change très favorable.
25 Œuvres 168, Gabriel à Marx, le 30 avril 1930.
26 Je n’ai retrouvé aucun document notant que le directeur est dispensé de résider, mais il y a eu certainement un accord oral avec Marx. Des dérives en seront la conséquence. Rappelons la phrase assassine de l’ambassadeur Massigli en 1939 : « Il faudrait d’abord que l’Institut français existât. C’est-à-dire que son directeur daignât y paraître » (AMAEP, Turquie 387, Massigli à MAE, le 5 mai 1939).
27 Œuvres 168, Boyer à Marx, le 28 février 1930.
28 Directeur du musée archéologique d’Istanbul.
29 Œuvres 168, Gabriel (de Strasbourg) à Marx, le 7 juin 1930.
30 Œuvres 168, Marx à Ducourneau, le 2 septembre 1930. Le 19, l’erreur est corrigée car l’indemnité annuelle est de 36 000 F.
31 Œuvres 168, Gabriel à Marx, le 6 novembre 1930.
32 Œuvres 168, Marx à Gabriel, le 16 octobre 1930.
33 Œuvres 168, Gabriel à Marx, le 22 novembre 1930. Massignon passera à l’institut en février 1932, mais ne rencontrera pas Gabriel qui séjourne alors en France.
34 Œuvres 168, Gabriel (de Strasbourg) à Marx, le 20 mars 1930. Il s’agit, entre autres, de l’attaché naval et de l’attaché commercial.
35 Œuvres 168, le directeur de l’hôpital Pasteur à Marx, s. d. (probablement mi-mars) à Marx. Les trois citations qui suivent sont tirées de cette lettre.
36 Qui entraînerait des dépenses insupportables.
37 Œuvres 168, Gabriel (d’Istanbul) à Marx, le 8 avril 1930.
38 Aujourd’hui Nuru Ziya sokak.
39 AMAEP, Turquie, télégramme de MAE à Chambrun, le 26 avril 1930 et de Chambrun à MAE, le 30 avril 1930.
40 « M. Dennery m’a dit qu’il était décidé à faire quelque chose de bien à des conditions avantageuses. Je vais lui envoyer les plans des salles à meubler. Il faudrait que le vestibule, le salon et la salle à manger du directeur ait bonne mine. » Œuvres 168, Gabriel à Marx, le 27 juillet 1930.
41 Œuvres 168, Gabriel (de Péra) à Marx, le 8 octobre 1930. Noter la touche d’humour qui se fait plutôt rare.
42 AMAEP, Turquie, Chambrun à MAE (Marx), le 26 septembre 1930.
43 Œuvres 168, Charléty à Marx, le 16 septembre 1930.
44 Il s’agit du supérieur du collège Saint-Benoît de Galata.
45 Œuvres 168, Marx à Charléty, le 20 septembre 1930.
46 Œuvres 168, Gabriel à Marx, le 22 novembre 1930.
47 Voir annexe I. Ce texte est conservé dans les archives de l’IFEA.
48 Comme c’est la coutume à l’École française d’Athènes.
49 Gabriel écrit : « Les candidats sont canalisés par le Louvre ou d’autres institutions et pistonnés par les grands maîtres, ce qui n’est pas toujours une garantie suffisante ; en tout cas, il y aurait peut-être intérêt à pouvoir choisir dans un lot un peu plus varié. Bien entendu, je me range d’avance à votre avis qui sera, comme toujours, sagace et judicieux. » Œuvres 168, Gabriel (de Bar-sur-Aube) à Marx, le 5 mars 1931.
50 Œuvres 168, Marx à Gabriel, le 10 mars 1931.
51 Œuvres 168, Marx à Gabriel, le 6 mars 1931. La dénomination exacte est « comité ».
52 Œuvres 388, Paul Boyer à Marx, août 1931.
53 Œuvres 388, Gaston Migeon à Marx, le 10 juillet 1930.
54 On est étonné du peu de curiosité du directeur pour les travaux de son unique pensionnaire.
55 Œuvres 168, Gabriel (d’Istanbul) à Marx, le 26 octobre 1931.
56 Une réunion du comité de direction aurait sans doute évité une pareille bévue.
57 Il eut pour la rentrée un poste de professeur de français au Lycée français du Caire.
58 Son contrat prévoyait son retour en France au mois de septembre.
59 Domiciliée, comme la Société des études hittites et asianiques, à l’Institut catholique, 26 rue Saint-Guillaume.
60 Tels que Louis Delaporte, par exemple.
61 La meilleure riposte sera la publication des travaux anatoliens sous la houlette de l’institut. Albert Gabriel ouvrira, en 1933, la collection Mémoires de l’Institut archéologique de Stamboul (sept titres de 1933 à 1945, publiés chez de Boccard), et en 1935, la collection Études orientales (14 titres de 1935 à 1957, également chez de Boccard). Œuvres 168, Gabriel (de Bar) à Marx, le 5 mars 1931.
62 Labrousse P. (dir.), Langues’O, 1795-1995 : deux siècles d’histoire de l’École des langues orientales, Paris, Hervas, 1995, p. 124-125.
63 Copeaux É., Espaces et temps de la nation turque. Analyse d’une historiographie nationaliste 1931-1993, Paris, CNRS Éditions, 1997, p. 56.
64 AIBL, Gabriel (de Strasbourg) à Dussaud, le 1er février 1931.
65 Œuvres 168, Gabriel (d’Istanbul) à Marx, le 12 juin 1931.
66 Œuvres 388, Gabriel (d’Istanbul) à Marx, le 2 avril 1932.
67 Nous connaissons l’affaire grâce à une longue lettre de Stchoukine à son maître Paul Boyer. Le pensionnaire donne une appréciation mitigé sur son directeur : « Gabriel est réputé pour son mauvais caractère et son manque d’éducation. C’est un homme grossier et je ne suis que la victime de ses caprices. Qu’il me laisse travailler en paix et je saurai publier mes livres tout seul, en dehors de son éditeur. » AMAEN, Œuvres 387, Ivan Stchoukine à Paul Boyer, le 22 juillet 1932.
68 Faussement étonné, Gabriel écrit : « Quant à Stchoukine, il m’annonce réception de ses mensualités, mais il semble bien que je suis pour lui un simple caissier et il ne daigne pas me parler de ses travaux. » Œuvres 388, Gabriel (de Bar) à Marx, le 8 septembre 1932.
69 AIBL, Gabriel (de Bar) à Dussaud Paris, le 8 septembre 1932.
70 Œuvres 388, Gabriel à Marx, le 13 novembre 1932.
71 Œuvres 388, ibid.
72 Les difficultés financières sont pour un moment résolues grâce à l’attribution à l’institut, par la commission des jeux, de 95 000 F. Œuvres 388, Marx à Gabriel, le 29 novembre 1932.