1 Dollfus E., « Un Parisien très franco-turc », Conversation franco-turque d’un Parisien, s. l., Imprimerie Charles de Mourgues Frères, mai 1870, p. 11.
2 Sans prétention à l’exhaustivité, et pour s’en tenir à la production francophone : Bourguet M. N. et al. (dir.), L’invention scientifique de la Méditerranée. Égypte, Morée, Algérie, Paris, Éditions de l’EHESS, 1998 ; Izzo J. C., Fabre T., La Méditerranée française, Paris, Maisonneuve et Larose, 2000 ; Moatti C. (dir.), La mobilité des personnes en Méditerranée de l’Antiquité à l’époque moderne. Procédures de contrôle et documents d’identification, Rome, École française de Rome, 2004 ; Moatti C., Kaiser W. (dir.), Gens de passage en Méditerranée de l’Antiquité à l’époque moderne. Procédures de contrôle et d’identification, Paris, Maisonneuve et Larose, Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, 2007 ; Dakhlia J., Lingua franca. Histoire d’une langue métisse en Méditerranée, Arles, Actes Sud, 2008 ; Heyberger B., Verdeil C. (dir.), Hommes de l’entre-deux. Parcours individuels et portraits de groupes sur la frontière de la Méditerranée (XVIe-XXe siècle), Paris, Les Indes Savantes, 2009 ; Nordman D., Tempête sur Alger. L’expédition de Charles Quint en 1541, Saint-Denis, Bouchène, 2011, en particulier les pages 19-54 ; Valensi L., Ces étrangers familiers. Musulmans en Europe (XVIe- XVIIIe siècle), Paris, Payot, 2012.
3 La dissonance introduite par le néologisme « francologie » est d’abord une manière d’interroger les ressorts épistémologiques d’une discipline qui se définit par un ethnonyme. Mais, placé en miroir de turcologie, le mot est aussi une invite à méditer la dissymétrie de la relation d’objectivation académique : les Français et les Européens ont fait de l’étude des « Turcs » une science en soi ; la réciproque n’est pas vraie.
4 Une orientation bibliographique est proposée en fin de volume.
5 On peut scolairement se demander si, dans « histoire transnationale », l’adjectif revêt une valeur objective ou subjective, c’est-à-dire s’il qualifie l’étude d’objets transnationaux (organisations internationales, congrès scientifiques, ONG, etc.) ou bien s’il désigne plutôt une façon de revisiter les mêmes objets à l’aune de nouvelles subjectivités historiographiques (en « sauvant » la discipline historique du cadre national, en « jouant sur les échelles » ou encore en « décentrant le regard », selon les formules consacrées). Cf. Duara P., « Transnationalism and the challenge to national histories », Bender T., Rethinking American History, Berkeley, University of California Press, 2002, p. 25-46 ; Iriye A., « Transnational History », Contemporary European History, 13, 2, 2004, p. 211-222 ; Saunier P. Y., « Circulations, connexions et espaces transnationaux », Genèses, 2004/4, 57, p. 110-126 ; Clavin P., « Defining Transnationalism », Contemporary European History, 14, 4, 2005, p. 421-439 ; Boschetti A., « Pour un comparatisme réflexif », Boschetti A. (dir.), L’espace culturel transnational, Paris, Nouveau Monde, 2010, p. 7-51 ; Zuñiga J.-P. (dir.), Pratiques du transnational. Terrains, preuves, limites, Paris, Centre de recherches historiques, 2011 ; Wilfert-Portal B., « L’histoire culturelle de l’Europe d’un point de vue transnational », à paraître.
6 Marc Aymes, Romain Bertrand, Nathalie Clayer, Ségolène Débarre, Benjamin Gourisse, Benjamin Lellouch, Darina Martykánová, Lucette Valensi et Blaise Wilfert-Portal ont accepté de lire et de critiquer ce texte, à différents stades de son élaboration. Qu’ils en soient chaleureusement remerciés.
7 La réflexion qui suit doit beaucoup à la distinction opérée par Roger Chartier (et Éric Hobsbawm) entre histoire sociale du culturel et histoire culturelle du social. Chartier R., « La structure, la culture et le blue-jeans », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2006, 5, p. 88-92 : 88 ; id., Au bord de la falaise. L’histoire entre certitudes et inquiétude, Paris, Albin Michel, 1998.
8 Robert Frank reprenait par exemple en 2003 la définition dite « anthropologique » proposée en 1980 par Pierre Milza de « la culture » entendue comme « la production, la diffusion, et la consommation des objets symboliques créés par une société ». Frank R., « Introduction » de « Diplomatie et transferts culturels au XXe siècle », Relations internationales, 115, automne 2003, p. 319-323 : 321. Il y revient dans « Culture et relations internationales : les diplomaties culturelles », Frank R. (dir.), Pour l’histoire des relations internationales, Paris, Presses universitaires de France, 2012, p. 371-386 : 372 sq.
9 Il se déclare lui-même « né dans l’Asie Mineure et établi 10 ans à Constantinople et 13 ans à Vienne ». Hindoglu A., Dictionnaire abrégé françaisturc, Vienne, F. Beck, 1831, préface non paginée.
10 Dakhlia J., Islamicités, Paris, Presses universitaires de France, 2005, p. 2. Où l’auteure nous met en garde contre les dérives possible d’un imaginaire historiographique un peu trop prompt à opposer les « milieux interlopes du port et de la taverne », qui seraient par excellence les lieux mâles et turbides du « métissage », à un « intérieur » (continental, terrien, mais aussi domestique et féminin) fatalement dévolu à la conservation de « l’identité » dans sa pureté immaculée.
11 Ilbert R., Yannakakis I., Alexandrie, 1860-1960. Un modèle éphémère de convivialité : communautés et identité cosmopolite, Paris, Autrement, 1992 ; Anastassiadou M., Salonique 1830-1912. Une ville ottomane à l’âge des réformes, Leiden, Brill, 1997 ; Escallier R., Gastaut Y. (dir.), « Le cosmopolitisme méditerranéen : réflexions et interrogations », Cahiers de la Méditerranée, 67, 2003 ; Georgelin H., La fin de Smyrne. Du cosmopolitisme aux nationalismes, Paris, CNRS Éditions, 2005 ; Smyrnelis M.-C. (dir.), Smyrne, la ville oubliée ? 1830-1930. Mémoires d’un grand port ottoman, Paris, Autrement, 2006 ; Kolluoğlu B., Toksöz M., Cities of the Mediterranean. From the Ottoman Times to the Present, Londres, I. B. Tauris, 2010; Zandi-Sayek S., Ottoman Izmir. The Rise of a Cosmopolitan Port, 1840-1880, Minneapolis, University of Minnesota Press, 2012.
12 Seni N., « Finances ottomanes et figures levantines », Thobie J., Bacqué-Grammont J.-L. (dir.), L’accession de la Turquie à la civilisation industrielle. Facteurs internes et externes. Actes du colloque d’Istanbul, 2-4 décembre 1985, Isis, Istanbul, 1987 ; idem, « Les Levantins d’Istanbul à travers les récits des voyageurs du XIXe siècle », Eldem E. (dir), Première rencontre internationale sur l’Empire ottoman et la Turquie moderne, Institut national des langues et civilisations orientales, Maison des sciences de l’homme, 18-22 janvier 1985, Istanbul, Isis, 1991, p. 161-169.
13 L’ouvrage de référence sur la question est : Schmitt O. J., Les Levantins. Cadres de vie et identités d’un groupe ethno-confessionnel de l’Empire ottoman au « long » XIXe siècle, Istanbul, Isis, 2007 ; voir également Smyrnelis M.-C., Une société hors de soi. Identités et relations sociales à Smyrne aux XVIIIe et XIXe siècles, Louvain, Peeters, 2005, p. 228-234.
14 Hanssen J., « “Malhamé-Malfamé”: Levantine elites and Transimperial networks on the Eve of the Young Turk Revolution », International Journal of Middle East Studies, 43, 2011, p. 25-48.
15 Dakhlia J., « La langue franque méditerranéenne. Asymétrie de la frontière et illusion du creuset », Cahiers du Centre de recherches historiques, 42, octobre 2008, p. 133-147.
16 Georgeon F., « Présentation », Georgeon F., Dumont P. (dir.), Vivre dans l’Empire ottoman. Sociabilités et relations intercommunautaires (XVIIIe-XXe siècles), Paris, L’Harmattan, 1997, p. 5-20 : 15.
17 Les travaux de Paul Dumont sur les loges maçonniques d’Istanbul, ainsi que la contribution de Claire Fredj (dans ce volume) sur le monde médical constantinopolitain, éclairent l’exclusion relative dont les Ottomans musulmans peuvent faire l’objet dans les arènes de la rencontre franco-ottomane. Dumont P., « La Turquie dans les archives du Grand Orient de France : les loges maçonniques d’obédience française à Istanbul du milieu du XIXe siècle à la veille de la Première Guerre mondiale », Collectif, Économie et sociétés dans l’Empire ottoman (fin du XVIIIe-début du XXe siècle), Paris, CNRS Éditions, 1983, p. 171-192.
18 Clayer N., « The Dimension of Confessionalisation in the Ottoman Balkans at the time of Nationalisms », Grandits H., Clayer N., Pichler R. (dir.), Conflicting Loyalties in the Balkans. The Great Powers, the Ottoman Empire and Nation-Building, Londres, Tauris, 2011, p. 89-109.
19 Thiesse A.-M., La création des identités nationales. Europe, XVIIIe-XXe siècle, Paris, Éditions du Seuil, 2001.
20 Par ce jeu de va-et-vient (qui illustre une fois encore la non contradiction entre le national le transnational), on observe l’unification de communautés qui tendent de plus en plus à se penser comme une « diaspora ». Sur le cas des Arméniens « from exilic nationalism to diasporic transnationalism », voir Tololyan K., « Elites and Institutions in the Armenian Transnation », Diaspora, 9, 1, 2000, p. 107-136.
21 Hanioğlu Ş., The Young Turks in Opposition, Oxford, Oxford University Press, 1995; id., Preparation for a Revolution. The Young Turks, 1902-1908, Oxford, Oxford University Press, 2001 ; Kreiser K., « Turkey’s élite diaspora in Switzerland (1860s-1920s) », Anastassiadou-Dumont M. (dir.), Médecins et ingénieurs ottomans à l’âge des nationalismes, Paris, IFEA-Maisonneuve et Larose, 2003, p. 349-382 ; Kaynar E., « Les Jeunes Turcs et l’Occident », Georgeon F. (dir.), « L’ivresse de la liberté ». La révolution de 1908 dans l’Empire ottoman, Paris, Peeters, 2012, p. 27-64 ; Sendesni W., « Les Turcs, les Arabes et la question du califat : une controverse entre le Türk et Al Manar (1903-1904), Ibid., p. 65-90 ; id., « La presse jeune-turque en Égypte et la modernité (1895-1908) », Yod, 17, 2012, p. 25-36.
22 Dakhlia J., Islamicités, op. cit. La même insatisfaction épistémologique conduisait Arjun Appadurai à bannir de sa prose la notion de « culture » (mais non l’adjectif culturel) et Jean-François Bayart à se demander si c’était là « un mot à jeter ». Appadurai A., Après le colonialisme : les conséquences culturelles de la globalisation, préface de Marc Abélès, traduit de l’anglais par Françoise Bouillot, Paris, Payot et Rivages, 2005 [1996], p. 43 ; Bayart J.-F., L’illusion identitaire, Paris, Fayard, 1996, p. 69-125.
23 Balandier G., « La situation coloniale : approche théorique » [extraits], Cahiers internationaux de sociologie, 110, 2001 [1951], p. 9-29 : 23.
24 C’est le raisonnement qui conduit Jocelyne Dakhlia à récuser la notion d’« entre-deux », Lingua franca, op. cit., p. 485 sqq.
25 Strauss J., « Oubliés, exclus ou “entre deux chaises” : les auteurs non-musulmans dans l’activité littéraire de l’Empire ottoman », Heyberger B., Verdeil C. (dir.), op. cit., p. 151-178 : 163 sq.
26 Bayart J.-F., L’illusion identitaire, op. cit., p. 70.
27 Noiriel G., État, nation et immigration. Vers une histoire du pouvoir, Paris, Gallimard, 2005.
28 Brubaker R., Citoyenneté et nationalité en France et en Allemagne, Paris, Belin, 1997, p. 24.
29 Kushner D., The Rise of Turkish Nationalism 1876-1908, London, Frank Cass, 1977.
30 Cahen C., The Formation of Turkey. The Seljukid Sultanate of Rum: Eleventh to Fourteenth Century (1988), Harlow, Longman, 2002, p. 76. Mais au XVIIe siècle et jusqu’au premier XVIIIe, Turc, en français, sert également à désigner des chrétiens originaires de l’Empire ottoman, par exemple dans les minutiers des commerçants marseillais aux échelles du Levant. C’est Güneş Işıksel qui a attiré notre attention sur ce point. Une mise au point sémantique utile dans Valensi L., op. cit., p. 11 sq.
31 Georgeon F., « La formation des élites à la fin de l’Empire ottoman. La cas du Lycée de Galatasaray », Sous le signe des réformes. État et société de l’Empire ottoman à la Turquie kémaliste (1789-1939), Istanbul, Isis, 2009, p. 87-112 : 88 (première publication dans la Revue du monde musulman et de la Méditerranée, 72, 1995).
32 Smyrnelis M. C., « Identités inventées dans l’Empire ottoman au XVIIIe siècle », Moatti C., Kaiser W. (dir.), op. cit., p. 459-470 : 466.
33 Hanioğlu Ş., « Turkism and the Young Turks, 1889-1908 », Kieser H. L. (dir.), Turkey Beyond Nationalism. Towards Post-Nationalist Identities, Londres, I. B. Tauris, 2006, p. 3-19.
34 Bayart J.-F, L’islam républicain. Ankara, Téhéran, Dakar, Paris, Albin Michel, 2010, p. 124.
35 On trouvera des mises au point théoriques et historiographiques dans : Sigalas N., Toumarkine A. (dir.), 7, 2008 : « Demographic Engineering : Part I » ; 12, 2011 : « Demographic Engineering : Part II », European Journal of Turkish Studies [désormais abrégé EJTS] ; Schaller D. J., Zimmerer J. (dir.), Late Ottoman Genocides. The Dissolution of the Ottoman Empire and Young Turkish Population and Extermination Policies, London-New York, Routledge, 2009.
36 Ainsi dès 1878 les modifications de frontières consécutives au congrès de Berlin faisaient mécaniquement passer la part des musulmans dans la population totale de l’Empire de 68 % à 76 %. Georgeon F., « Le dernier sursaut (1878-1908) », Mantran R. (dir.), Histoire de l’Empire ottoman, Paris, Fayard, 1989, p. 459-522 : 481.
37 Toumarkine A., Les migrations des populations musulmanes balkaniques en Anatolie (1876-1913), Istanbul, Isis, 1995; Williams B. G., « Hijra and Forced Migration From Nineteenth-Century Russia to the Ottoman Empire. A Critical Analysis of the Great Crimean Tatar Emigration of 1860-1861 », Cahiers du monde russe, 41, 1, 2000, p. 79-108; Saydam A., Kırım ve Kafkas Göçleri (1856-1876) [Les migrations de Crimée et du Caucase (1856-1876)], Ankara, TTK Yay., 1997; Kirimli H., « Emigrations from the Crimea to the Ottoman Empire during the Crimean War », Middle Eastern Studies, 44, 5, 2008, p. 751-773; Clayer N., Bougarel X., Les musulmans de l’Europe du sud-est. Des Empires aux États balkaniques, Paris, Karthala, 2013.
38 Zürcher E. J., Greek and Turkish Refugees and Deportees 1912-1924, Turkology Update Leiden Project Working Papers Archive, Department of Turkish Studies, Universiteit Leiden, 2002, [http://www.transanatolie.com/english/turkey/turks/ottomans/ejz18.pdf], consulté le 14 janvier 2012 ; Ülker E., « Contextualising “Turkification”; nationbuilding in the late Ottoman Empire, 1908-1918 », Nations and Nationalism, 11, 4, octobre 2005; Dündar F., L’ingénierie ethnique du comité Union et Progrès et la turcisation de l’Anatolie, thèse de doctorat, EHESS, 2006; Üngör U. Ü., « Geographies of Nationalism and Violence: Rethinking Young Turk “Social Engineering” », EJTS, 7, 2008, [http://ejts.revues.org/index2583.html], consulté le 25 août 2012; id., « Seeing like a nation-state: Young Turk social engineering in Eastern Turkey, 1913-1950 », Schaller D. A., Zimmerer J. (dir.), op. cit., p. 933.
39 Ter Minassian T., « Les Arméniens au XXe siècle », Vingtième siècle. Revue d’histoire, 67, 2000, p. 135-150; Kévorkian R., Le génocide des Arméniens, Paris, Odile Jacob, 2006; Akçam T., A Shameful Act: the Armenian Genocide and the Question of Turkish Responsibility, New York, Metropolitan Books, 2006; id., The Young Turks’Crime Against Humanity. The Armenian Genocide and Ethnic Cleansing in the Ottoman Empire, Princeton, Princeton University Press, 2012.
40 En réalité dès l’automne 1922, l’accord de janvier 1923 venant rétroactivement sanctionner les déplacements forcés de populations effectifs depuis la défaite des armées grecques en Asie Mineure.
41 Beaucoup d’incertitudes entourent ces chiffres. Zürcher E. J., art. cit., p. 4 ; Akgönül S., Les Grecs de Turquie : processus d’extinction d’une minorité de l’âge de l’État-nation à l’âge de la mondialisation, Paris/Louvain La Neuve, L’Harmattan/Bruylant Academia, 2004 ; Yildirim O., Diplomacy and Displacement. Reconsidering the Turco-Greek Exchange of Populations, 1922-1934, Londres, Routledge, 2006.
42 Burbank J., Cooper F., Empires in World History. Power and the Politics of Difference, Princeton-Oxford, Princeton University Press, 2010.
43 « The larger Christian communities, poursuit l’historien néerlandais, were practically gone and the population of about 13 million was now 98 per cent Muslim, as against 80 per cent before the war. » Zürcher E. J., « The Ottoman Legacy of the Kemalist Republic », Atabaki T. (dir.), The State and the Subaltern. Modernization and the State in Turkey and Iran, Londres, I. B. Tauris, 2007, p. 95-110: 99.
44 Schaub J. F., « Une historiographie expérimentale », Moatti C. (dir.), op. cit., p. 305-312 : 311 ; Hobsbawm É., Nations et nationalisme depuis 1780, Paris, Gallimard, 1992, p. 202. Il n’est, pour s’en convaincre, que de se pencher sur les usages de la notion de « pureté linguistique », ou « culturelle » dans la Turquie républicaine : Szurek E., « Appeler les Turcs par leur nom. Le nationalisme patronymique dans la Turquie des années 1930 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 60-2, 2013, p. 18-37.
45 C’est la même histoire, autour des mêmes jalons – du moins jusqu’aux années 1940 –, qui de l’autre rive de l’Égée nous est racontée dans Mazower M., Salonica, City of Ghosts. Christians, Muslims and Jews, 1430-1950, New York, Alfred A. Knopf, 2005.
46 Benjamin Fortna, dans une étude sur les pratiques lectorales à cheval sur la fin de l’Empire ottoman et la première décennie de la République désigne ainsi « the shift from a multi-ethnic, multi-cultural, multi-linguistic environment to one increasingly resembling monoculture ». Fortna B. C., Learning to Read in the Late Ottoman Empire and the Early Turkish Republic, New York, Palgrave Macmillan, 2011, p. 14.
47 M. U. Campos, Ottoman Brothers. Muslims, Christians and Jews in Early Twentieth-Century Palestine, Stanford, Stanford University Press, 2011.
48 Articles 37 à 44. Contrairement à ce qu’on lit parfois, il n’est fait mention d’aucune confession en particulier. « C’est donc bel et bien l’État turc qui, dès le départ, a une interprétation officielle restrictive du traité, considérant que les droits spécifiés ne s’appliquent qu’aux seuls Grecs, Arméniens et Juifs d’Istanbul […] » et non à l’ensemble des populations non-musulmanes qui peuplent le territoire turc. Interview de Jean-Paul Burdy par Jean Marcou, en ligne : [http://ovipot.hypotheses.org/1348/], consulté le 12 juillet 2012.
49 Pour cette datation, qui prête sans doute à discussion, cf. Thobie J., Les intérêts culturels français dans l’Empire ottoman finissant. L’enseignement laïque en partenariat, Louvain, Peeters, 2008, p. XXIX sq. ; Abou Ramadan M., « Les accords de Mytilène de 1901 et l’agrément de Constantinople de 1913 », Trimbur D., Aaronsohn R. (dir.), De Bonaparte à Balfour. La France, l’Europe occidentale et la Palestine, 1799-1917, Paris, CNRS Éditions, 2008, p. 57-68 : 64 sq.
50 Douki C., Minard P., « Histoire globale, histoires connectées : un changement d’échelle historiographique ? Introduction », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2007, 5, p. 7-21 : 10.
51 Charle C., Les élites de la République 1880-1900, Paris, Fayard, 1987.
52 Türesay Ö., Être intellectuel à la fin de l’Empire ottoman : Ebuzziya Tevfik (1849-1913) et son temps, thèse de doctorat, EHESS, 2008, p. 80-84 et p. 495. Pour des illustrations concrètes voir les contributions d’Enes Kabakçı et de Dilek Sarmış dans ce volume.
53 Frank R., art. cit. ; Dubosclard A. et al., Entre rayonnement et réciprocité. Contributions à l’histoire de la diplomatie culturelle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2002 ; Dulphy A. et al., Les relations culturelles internationales au XXe siècle. De la diplomatie culturelle à l’acculturation, Bruxelles, PIE Peter Lang, 2010 : voir en particulier la distinction proposée par Pascal Ory en introduction entre trois types de relations culturelles internationales : la « diplomatie culturelle », les « échanges culturels » et « l’acculturation », p. 15-23 : 18 sqq.
54 Intersectorialité plutôt que multipositionnalité. Cette dernière notion laisserait supposer, en effet, une forte différenciation du monde social (sous la forme de « champs ») avec une pluralité d’espaces relativement autonomes où les acteurs pourraient se positionner. Or, le champ étatique, dans la Turquie du parti unique, n’offre pas un tel visage. La notion d’intersectorialité est préférée en tant qu’elle renvoie moins à des divisions du monde social qu’à des découpages de l’action publique (les « secteurs ») qui ne correspondent pas encore à des espaces sociaux fortement objectivés.
55 Szurek E., « Le linguiste et le politique. La Türk Dil Kurumu et le champ du pouvoir dans la Turquie du parti unique », Aymes M., Gourisse B., Massicard É. (dir.), Arrangements de l’action publique en Turquie de la fin de l’Empire ottoman à nos jours, Paris, Karthala, 2014.
56 Başbakanlık Cumhuriyet Arşivleri [archives de la présidence du conseil, Ankara], 030.18.1.2/46.48.3.
57 Bertrand R., L’histoire à parts égales. Récits d’une rencontre Orient-Occident (XVIe-XVIIe siècle), Paris, Éditions du Seuil, 2011, p. 15-19.
58 Bouquet O., « Maintien et reconversion des noblesses ottomanes aux débuts de la République turque », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 99, 2008, p. 129-142.
59 Ruth Miller a par exemple démontré que 35 % des articles qui composent le Code civil turc adopté en 1926 ont fait l’objet de modifications, en relation avec le substrat juridique ottoman ou islamique – tandis que 65 % des articles sont des traductions mot pour mot de la matrice helvétique. Miller R., « The Ottoman and Islamic Substratum of Turkey’s Civil Code », Journal of Islamic Studies, 11, 3, 2000, p. 335-361: 361.
60 Le point de vue économiste, nous fait remarquer Blaise Wilfert-Portal, induirait plutôt de parler d’une « intégration dans la société industrielle transnationale ». Il nous semble cependant que, bien maîtrisée, la notion d’occidentalisation ne doit pas nécessairement subir la même dévaluation historiographique que le paradigme de la modernisation. Sur la grandeur et décadence de ce dernier dans les sciences sociales ; Cooper F., Le colonialisme en question. Théorie, connaissance, histoire, Paris, Payot, 2010, p. 153-202 ; dans le domaine des études ottomanes : Bouquet O., « Faut-il encore parler de modernisation ottomane ? », Aymes M., Gourisse B., Massicardé. (dir.), op. cit., p. 53-73.
61 Abat-jour ; ascenseur ; fer-forgé ; gendarme ; conservatoire ; coiffeur ; petit-beurre ; réclame ; tragédie. Cf. le dictionnaire de l’Institut turc de la langue : [www.tdk.gov.tr/index.php?option=com_bts&view=bts].
62 İmer K., Dilde Değişme ve Gelişme Açısından Türk Dil Devrimi [La révolution linguistique turque du point de vue du changement et du développement dans la langue], Ankara, TDK, 1976, p. 78.
63 Werner M., Zimmermann B., « Penser l’histoire croisée. Entre empirie et réflexivité », Annales. Histoire, sciences sociales, 2003, 1, p. 7-36.
64 Wilfert-Portal B., « L’histoire culturelle de l’Europe d’un point de vue transnational », Revue Sciences/Lettres, 1, 2013, [rsl.revues.org/279], consulté le 2 mai 2014, en ligne.
65 Şişman A., Tanzimat Döneminde Fransa’ya Gönderilen Osmanlı Öğrencileri (1839-1876) [Les étudiants ottomans envoyés en France à l’époque des Tanzimat], Ankara, Türk Tarih Kurumu, 2004 (1994) ; Kreiser K., « Étudiants ottomans en France et en Suisse (1909-1912) », Panzac D. (dir.), Histoire économique et sociale de l’Empire ottoman et de la Turquie (1326-1960), Louvain, Peeters, Aix-en-Provence, 1995, p. 843-854.
66 Mignon L., « L’héritage symboliste belge en Turquie : Émile Verharen et Ahmet Haşim », Neither Shiraz nor Paris. Papers On Modern Turkish Literature, Istanbul, Isis, 2005, p. 61-68 : 61.
67 Zahra T., « Imagined Noncommunities: National Indifference as a Category of Analysis », Slavic Review, 69, 1, 2010, p. 93-119.
68 Une tentative de démonstration de cette considération théorique dans Szurek E., « Dil Bayramı. Une lecture somatique de la fête politique dans la Turquie du parti unique », Clayer N., Kaynar E. (dir.), Penser, agir et vivre dans l’Empire ottoman et en Turquie. Études réunies pour François Georgeon, Brill, Leiden, 2013, p. 497-523.
69 La captation nationaliste du répertoire culturel « français » ayant commencé au moins un siècle auparavant.
70 Boucheron P., « Introduction. Les boucles du monde : contours du XVe siècle », Boucheron P. (dir.), Histoire du monde au XVe siècle, Paris, Belin, 2009, p. 9-30 : 22. On trouvait déjà la même idée dans Douki C., Minard P., art. cit., p. 8.
71 C’est la perspective théorique, formulée en termes d’histoire croisée (pour reprendre le syntagme théorisé par Michael Werner et Bénédicte Zimmermann), que dans cet ouvrage nous tentons d’appliquer empiriquement à l’étude de la turcologie française (1860-1960).
72 Aksoy E., « La littérature d’expression française en Turquie », Revue d’histoire littéraire de la France, 108, 2008/3, p. 633-644, passim. Nous soulignons.
73 Chartier R., « “La chimère de l’origine”. Foucault, les Lumières et la Révolution française », Au bord de la falaise. L’histoire entre certitudes et inquiétude, Paris, Albin Michel, 1998, p. 132-160.
74 Barbier De Meynard A. C., Dictionnaire turc-français, Paris, Ernest Leroux, 1881, p. iv. Ce dernier occupe la chaire de turc des Langues orientales de 1867 à 1908. Son successeur est Jean Deny.
75 Kreiser K., « Le Paris des Ottomans à la Belle Époque », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 91-94, 2000, p. 333-350 : 335.
76 Martykánová D., Reconstructing Ottoman Engineers. Archaeology of a Profession (1789-1914), Pise, Pisa University Press, 2010.
77 Hitzel F., « Une voie de pénétration des idées révolutionnaires : les militaires français à Istanbul », Bacqué-Grammont J.-L., Dor R. (dir.), Mélanges offerts à Louis Bazin, Paris, L’Harmattan, 1992, p. 87-94 : 91. ; id., « Les écoles de mathématiques turques et l’aide française (1775-1798) », Panzac D. (dir.), Histoire économique et sociale de l’Empire ottoman et de la Turquie (1326-1960), Louvain, Peeters, 1995, p. 813-825.
78 Kaçar M., « The development in the attitude of the Ottoman state towards science and education and the establishment of the Engineering schools (Mühendishanes) », İhsanoğlu E., Djebbar A., Günergün F. (dir.), Science, Technology, and Industry in the Ottoman World, Brepols 2000, p. 81-90; Landweber J., « Fashioning nationality and identity in the eighteenth century: the Comte de Bonneval in Ottoman Empire », The International History Review, 30, 1, 2008, p. 131.
79 Dumont P., « La présence culturelle française dans l’Empire ottoman à l’âge de la compétition coloniale en Europe (1870-1914) », colloque « Hommage aux poètes francophones », université Hacettepe (Ankara, 12-13 octobre 2006), [http://turcologie.u-strasbg.fr/dets/images/travaux/pr%E9sence%20culturelle%20fran%E7aise.pdf], consulté le 19 janvier 2012. Sur ce sujet: Göçek F. M., East Encounters West. France and the Ottoman Empire in the Eighteenth Century, Oxford, Oxford University Press, 1987.
80 Hurewitz J. C., « Europeanization of Ottoman diplomacy: the conversion from unilateralism to reciprocity », Belleten, XXV, 1961, p. 455-466.
81 Günergün F., « The Ottoman ambassador’s curiosity coffer: eclipse prediction with De La Hire’s “machine” crafted by Bion of Paris », Günergün F., Raina D. (dir.), Science Between Europe and Asia. Historical Studies on the Transmission, Adoption and Adaptation of Knowledge, Leyde, Springer, 2010, p. 103-123. Cf. également, Le paradis des infidèles. Relation de Yirmisekiz Çelebi Mehmed efendi, ambassadeur ottoman en France sous la Régence, traduit par Julien-Claude Galland et Gilles Veinstein, Paris, La Découverte, 2004 [1981].
82 Hitzel F., « Turcs et turqueries à la cour de Catherine de Médicis », Dakhlia J., Vincent B. (dir.), Les musulmans dans l’histoire de l’Europe I. Une intégration invisible, Paris, Albin Michel, 2011, p. 33-54.
83 Laurens H., Tolan J., Veinstein G., L’Europe et l’islam. Quinze siècles d’histoire, Paris, Odile Jacob, 2009, p. 227 sq.
84 Işiksel G., La politique étrangère ottomane dans la seconde moitié du XVIe siècle : le cas du règne de Selîm II, thèse de doctorat, EHESS, 2012.
85 Haran A. Y., Le lys et le globe. Messianisme dynastique et rêve impérial en France aux XVIe et XVIIe siècles, Paris, Champ Vallon, 2000, p. 306.
86 Si les diplomates français et turcs cultivent volontiers le souvenir de 1536, les historiens nationalistes turcs font parfois remonter leur récit à l’époque seldjoukide et au temps de la première croisade. Par exemple, Akinci G., Türk Fransız Kültür İlişkileri (1071-1859). Başlangıc Dönemi [Les relations culturelles turco-françaises (1071-1859). La période du commencement], Ankara, Atatürk Üniversitesi Yay., 1973.
87 Qui s’applique alors « selon les contextes, aux seuls “Turcs” ou turcophones, à l’ensemble des sujets de l’Empire ottoman, ou à n’importe quel musulman de Méditerranée, fût-il marocain, par exemple ». Dakhlia J., Lingua franca, op. cit., p. 45.
88 Prospectus, Souscription aux fastes de la guerre d’Orient. Histoire complète des opérations militaires en Orient et dans la Baltique […], par Jules Ladimir, Paris, Renault et Cie, s. d. [1857].
89 Fredj C., Médecins en campagne, médecine des lointains : le service de santé des armées en campagne dans les expéditions lointaines du Second Empire (Crimée, Chine-Cochinchine, Mexique), thèse de doctorat, EHESS, 2006, p. 319-323, p. 405 sq.
90 Ubicini A., La Turquie actuelle, Paris, Librairie de L. Hachette et Cie, 1855, p. 455. En 1888, l’arrivée de L’Orient-Express met Constantinople à trois jours de Paris : il en sera ainsi jusqu’à la démocratisation (relative) des premières lignes aériennes, après la Seconde Guerre mondiale, qui réduit le voyage à une grosse journée (avec escale, souvent en Italie). Autant dire que le navire à vapeur et le chemin de fer sont par excellence, bien plus que l’avion, les véhicules de l’échange culturel franco-turc. Lire néanmoins : Raynalt M., « France-Turquie : trois quarts de siècle de liaisons aériennes », Batu H., Bacqué-Grammont J.-L. (dir.), L’Empire ottoman, la république de Turquie et la France, Istanbul, Isis, 1986, p. 523-543.
91 Tabak F., The Waning of the Mediterranean, 1550-1870. A Geohistorical Approach, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 2008, p. 239 sqq.
92 Toksöz M., Nomads, Migrants and Cotton in the Eastern Mediterranean: The Making of the Adana-Mersin Region, 1850-1908, Leyde, E. J. Brill, 2010.
93 Pamuk Ş., The Ottoman Empire and European Capitalism, 1820-1913. Trade, Investment and Production, Cambridge, Cambridge University Press, 1987, p. 41-54.
94 À l’exception, notable, des travaux précités de Marie-Carmen Smyrnelis sur Smyrne, et de la thèse d’Anne-Marie Planel sur Tunis : De la Nation à la colonie. La communauté française de Tunisie au XIXe siècle d’après les archives civiles et notariées du consulat général de France à Tunis, sous la direction de Lucette Valensi, EHESS, 2000, 3 tomes, 773 p.
95 Strauss J., « Le livre français d’Istanbul (17301908) », Hitzel F. (dir.), REMMM, 87-88, Livres et lecture dans le monde ottoman, 1999, p. 277-301 : 283.
96 Relire, sur Istanbul, le capitaine Seignobosc, cité en exergue de ce livre ; sur Smyrne : De La Roière J. V., Voyage en Orient, Paris, Debécourt, 1836, p. 240 ; Michaud J. F., Poujoulat J. J. F., Correspondance d’Orient (1830-1831), Bruxelles, N. J. Gregoir, V. Wouters et Cie, 1841, p. 148. Cf. Smyrnelis M.-C., « Prologue. Une ville à la recherche de son histoire », Smyrnelis M.-C. (dir.), op. cit., p. 7-18 : 9.
97 Par exemple Alexandrette à l’époque mandataire : Bayard Çan H., Abak M., « La francophonie chez l’élite chrétienne d’Iskenderun (Turquie) au tournant du XXe siècle : processus d’appropriation et enjeux », Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, 38/39, 2007, p. 89-105.
98 Voir, a contrario, la contribution de Timour Muhidine sur les « voyageuses d’Anatolie », dans ce volume.
99 İnalcik H., « Imtiyāzāt. II – Empire ottoman », Encyclopédie de l’Islam. Nouvelle édition, t. III, Leyde, Brill, 1971, 1208-1219.
100 Ubicini A., op. cit., p. 436.
101 De la même manière – mais c’est un point que nous ne développerons pas ici –, il convient d’avoir à l’esprit la densification strictement contemporaine, dans la seconde moitié du XIXe siècle, des réseaux consulaires européens, particulièrement français, en Asie Mineure comme dans le reste de l’Empire ottoman.
102 Thobie J., Intérêts et impérialisme français dans l’Empire ottoman. 1895-1914, Paris, Publications de la Sorbonne, Imprimerie nationale, 1977 ; pour une mise en contexte récente voir Geyikdaği V. N., Foreign Investment in the Ottoman Empire. International Trade and Relations 1854-1914, Londres, I. B. Tauris, 2011.
103 Bouvier J., Girault R., Thobie J., La France impériale. 1880-1914, Paris, Mégrelis, 1982, p. 17-54 : 25.
104 Créée en 1883, la Régie est un consortium privé de capitaux essentiellement français (ainsi qu’autrichiens et allemands) qui obtient en 1884 le monopole de l’exploitation, de la commercialisation domestique, et de l’exportation des « tabacs turcs ». Elle répartit ses revenus entre ses actionnaires, les actionnaires de la Dette, la Dette elle-même, et le Trésor ottoman. Pamuk Ş., op. cit., p. 53.
105 Georgeon F., « Le dernier sursaut », art. cit., p. 539 sq. Mais les investissements financiers français dans l’Empire ottoman ne représentent que 7 % des capitaux français exportés dans le monde en 1913. Bouvier J., Girault R., Thobie J., op. cit., p. 34.
106 Mais le partenaire commercial ottoman ne représente que 1,3 % des importations et 1,5 % des exportations de la France. Ibid., p. 34.
107 Thobie J., « Conjoncture et stratégie : le groupe financier de l’Ottomane en 1914 », Collectif, Économie et sociétés dans l’Empire ottoman, op. cit., p. 471-483 : 480.
108 Gautier T., Constantinople et autres textes sur la Turquie, Paris, La Boîte à Documents, 1990, présentation et notes de Sarga Moussa, p. 7. C’est Claire Fredj qui nous a mis sur la piste de cette lecture.
109 Sarga Moussa parle de désacralisation, Ibid., p. 9 ; et l’associe à la diffusion du support photographique. Moussa S., La relation orientale. Enquête sur la communication dans les récits de voyage en Orient (1811-1861), Paris, Klinsieck, 1995, p. 225. L’effilochement jusqu’au XXe siècle de ce désenchantement est pointé dans Basch S., « De l’approche maritime à l’approche ferroviaire », Muhidine T., Monceau N. (dir.), Istanbul réelle, Istanbul rêvée. La ville des écrivains, des peintres et des cinéastes au XXe siècle, Paris-Istanbul, L’Esprit des Péninsules-Institut français d’études anatoliennes, 1998, p. 57-69.
110 « Il faut, écrit encore Flaubert, apprendre à porter sur Yvetot le regard que l’on accorde si volontiers à Constantinople. » (Et sur Annie Ernaux, celui qu’on porte à Chateaubriand – serait-on tenté d’ajouter.) Digérée par Pierre Bourdieu, la citation refait surface, en guise d’épigraphe, dans Jouhaud C., Ribard D., Schapira N., Histoire Littérature Témoignage, Paris, Gallimard, 2009.
111 Bordel/bord de l’eau : nous devons ce rapprochement à Christian Leroy.
112 Flaubert G., Œuvres, II, Paris, Gallimard, Bibliothèque de La Pléiade, 1979, p. 456.
113 Özkal C., Le modèle de la déclinaison gréco-latine dans les grammaires européennes du turc (1612-1920), mémoire de master 2, Paris, université de Paris III, 2011, p. 15 ; id., « Le discours sur l’alphabet ottoman dans les grammaires des XVIIIe et XIXe siècles : prémices de la réforme de l’alphabet de la langue turque en 1928 ? », Histoire Épistémologie Langage, à paraître. Texte communiqué par l’auteure.
114 Des productions polyglottes du même ordre sont attestées dès la seconde moitié du XVIe siècle à Florence. Yerasimos S., « Le turc en Occident. La connaissance de la langue turque en Europe », Les cahiers de Fontenay, 65-66, Duchet M. (dir.), L’inscription des langues dans les relations de voyage (XVIe-XVIIIe siècles), 1992, p. 191-210 ; Kalus M., « Les premières grammaires turques en France et leur édition (XVIIe et XVIIIe siècles) », Bacqué-Grammont J.-L., Dor R. (dir.), op. cit., p. 83-86.
115 Gérard F., De Valdemare De Somow A., L’interprète militaire en Orient. Francais, russe, valaque et turc, Paris, Imprimerie administrative de Paul Dupont, 1854, p. VIII sq.
116 Où le jambon de Paris est remplacé par le basterma (pastrami) d’Anatolie. Calfa A., Guide de la conversation à l’usage de l’armée expéditionnaire et des voyageurs français en Orient suivi d’un dictionnaire français-turc, Paris, Garnier Frères, 1854 [nouvelles éditions en 1859 et 1865], p. 39.
117 Chodzko A., Le drogman turc, Paris, Benjamin Duprat, 1854 [nouvelle édition en 1855], p. 1.
118 Ibid., p. 6. Cette dernière phrase est un ajout de l’édition de 1855.
119 Joanne A., Isambert É., Itinéraire descriptif, historique et archéologique de l’Orient, Paris, L. Hachette et Cie, 1861. Cf. Eldem E., Consuming the Orient, Istanbul, Osmanlı Bankası Arşiv ve Araştırma Merkezi, 2007, p. 19 sq. ; Georgeon F., « À la veille de la guerre, des voyageurs », Yerasimos S. (dir.), Istanbul 1914-1923. Capitale d’un monde illusoire ou l’agonie des vieux Empires, Paris, Autrement, 1992, p. 25-39 ; Servantie A., « Des guides touristiques à la bande dessinée : parcours d’Istanbul », Muhidine T., Monceau N. (dir.), op. cit., p. 71-88.
120 Thomas-Xavier Bianchi (Vocabulaire français-turc, Paris, s. n., 1831 ; Id., Le guide de la conversation en français et en turc, Paris, Imprimerie d’A. Everat et Cie, 1839 [nouvelle édition en 1852].
121 Beyran J., La Turquie médicale […], suivi d’un vocabulaire scientifique et militaire, Paris, 1854 ; Notice sur la Turquie. Réformes, Paris, M. Chaumerot, 1855.
122 Mallouf N., Dictionnaire de poche français-turc ou Trésor de la conversation, Smyrne, Imprimerie d’A. Damiano, 1849 [nouvelle édition en 1856] ; id., Dialogues turcs-français, par M. Viguier […], Smyrne, Daveroni, 1854 ; id., Nouveau guide de la conversation, Paris, Maisonneuve et Cie, 1859 ; Cf. Samaha C. M., Nassif Mallouf. Dragoman and Orientalist (1823-1865), Istanbul, The Isis Press, 2010.
123 Timoni A., Guide de la conversation français-turc. Grammaire, dialogues, vocabulaire = Fransizca ve Turkdje Tekellum Risalesi, Paris, Librairie orientale de Maisonneuve, 1854.
124 Voir, encore, Giamgy P., Nouveau guide de conversation français-anglais-arménien-turc-allemand-italien, Vienne, s. n., 1848 ; Catergian S., Guide de conversation turc-français-allemand, Vienne, Imprimerie des Méchitharistes, 1855 ; Viotte C., Grammaire turque courte et facile […] suivie […] d’un guide de conversation en turc, français, anglais et italien […], Hermannstadt, Théodore Steinhaussen – Leipzig, F. A. Brockhaus, 1856 ; Mallouf N., Guide en trois langues : française, anglaise et turque – Guide in three languages : French, English and Turkish – rèhbèri èlsinèy sèlacè fransèvi ve ìnguilizi vè turki, Paris, Maisonneuve et Cie, 1860.
125 Ibid., p. V.
126 Rosenthal S. T., The Politics of Dependency. Urban Reform in Istanbul, Londres, Greenwood, 1980, p. 3.
127 Ubicini A., op. cit., p. 431. Les usages de cette catégorie indifférenciée ne saurait bien entendu occulter le fait que les Ottomans singularisent chacun des groupes « nationaux » ou « culturels » qui composent la carte mentale de l’Europe du XIXe siècle.
128 Ibid., p. 437.
129 Ibid., p. 443.
130 Steven Rosenthal note, après Osman Nuri Ergin, que Galata reçut le numéro 6 en écho au 6e arrondissement de Paris, considéré comme le plus « avancé ». Rosenthal S. T., op. cit., p. 51. Notons que 1856, c’est aussi l’année où Faidherbe, en pleine conquête du Sénégal, invente le cercle colonial, qui deviendra l’unité administrative de base de l’Empire français. Par ce rapprochement, notre propos n’est pas d’imputer une grille de lecture coloniale aux acteurs ottomans (ou français) du cercle municipal stambouliote, mais bien de souligner que la notion traduit parfaitement cette axiologie globale (ici trans-impériale) de remise en ordre du monde qui se décline partout au XIXe siècle sous le paradigme de la « réforme ».
131 Cf. également Yerasimos S., « Occidentalisation de l’espace urbain : Istanbul 1839-1871 », Panzac D. (dir.), Les villes dans l’Empire ottoman : activités et sociétés, Marseille, CNRS Éditions, 1992, p. 97-119.
132 Rosenthal S. T., op. cit., p. 57.
133 Mettre la configuration bureaucratique ottomane à l’épreuve de la formule de la « nébuleuse réformatrice » pourrait de ce point de vue se révéler intéressant. Cf. Topalov C. (dir), Laboratoires du nouveau siècle. La nébuleuse réformatrice et ses réseaux en France, 1880-1914, Paris, Éditions de l’EHESS, 1999.
134 Elle est fermée en 1874. Kreiser K., « Le Paris des Ottomans à la Belle Époque », art. cit., p. 339.
135 Fortna B. C., op. cit., p. 14.
136 Une éloquente illustration de l’importance de la maîtrise de la langue française parmi les étudiants de la Mülkiye hamidienne dans Clayer N., « The Albanian Students of the Mektebi Mülkiye. Social Networks and Trends of Thought », Özdalga E. (dir.), Late Ottoman Society. The Intellectual Legacy, Londres, Routledge, 2005, p. 291-343 : 295 sq.
137 Georgeon F., « Le Rire de Bergson en turc, de l’adaptation à la traduction », Basch S., Chuvin P. (dir.), Pitres et Pantins. Transformations du masque comique : de l’Antiquité au théâtre d’ombres, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2007, p. 327-338.
138 Il s’agit du Tercüme-i Manzume, composé de textes de Racine, La Fontaine, Lamartine et Nicolas Gilbert translatés et versifiés par İbrahim Şinasi ; des Aventures de Télémaque de Fénelon adaptée par Yusuf Kâmil Pacha sous le titre Tercüme-i Telemak ; et d’une série de « dialogues philosophiques » (Muhaverât-i Hikemiye) de Fénelon, Fontenelle et Voltaire transposés par Münif efendi. Berk Ö., Translation and Westernization in Turkey from the 1840s to the 1980’s, Istanbul, Ege Yay., 2004, p. 15.
139 Georgeon F., « La formation des élites à la fin de l’Empire ottoman », art. cit. ; Güvenli G., Le lycée de Galatasaray (1868-1923). Histoire sociologique d’une institution scolaire, thèse de doctorat, EHESS, 2007 ; Thobie J., Les intérêts culturels français dans l’Empire ottoman finissant, op. cit., p. 119-143.
140 Somel S. A., The Modernization of Public Education in the Ottoman Empire, 1839-1908, Islamization, Autocracy and Discipline, Leiden-Boston-Köln, Brill, 2001.
141 Cité dans Strauss J., « Le livre français d’Istanbul », art. cit., p. 298 sq.
142 Tunaya T. Z., « La France et le français dans la vie politique et universitaire turque », Dumont P., Bacqué-Grammont J.-L. (dir.), La Turquie et la France à l’époque d’Atatürk, Paris, Association pour le développement des études turques, 1981, p. 161-178 : 163.
143 Nahum H., Juifs de Smyrne, XIX-XXe siècle, Paris, Aubier, 1997, p. 106.
144 Aksoy E., « Geçmişten Bugüne Türklerde Yabancı Dil Bir Örnek : Fransızca » [Le français : un exemple de langue étrangère chez les Turcs à travers l’histoire], Frankofoni, 11, 1999, p. 207-213 : 210.
145 Güven H., « Les élites turques francophones et le mouvement de la traduction des années 1940 », Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, 38-39, 2007, [http://dhfles.revues.org/320].
146 Bouquet O., Les pachas du sultan. Essai sur les agents supérieurs de l’État ottoman (1839-1909), Louvain, Peeters, 2007, p. 293. La nuance apportée par Olivier Bouquet trouve son explication dans le fait que la population des pachas qui composent son corpus est préférablement recrutée et promue, à l’époque hamidienne, parmi les fonctionnaires du rang (alaylı) plutôt que parmi les diplômés des nouvelles écoles (mektepli), à commencer par la fameuse Mülkiye, où la pratique du français se répand largement après la réforme de l’institution (1878). Nous remercions Nathalie Clayer d’avoir attiré notre attention sur ce point.
147 Baltaoğlu A. G., Atatürk Dönemi Valileri (29 Ekim 1923-10 Kasım 1938) [Les préfets de l’époque d’Atatürk (29 octobre 1923-10 novembre 1938)], Ankara, Ocak Yayınları, 1988, p. 209 ; Frey F. W., The Turkish Political Elite, Cambridge, The MIT Press, 1965, p. 132. Cités dans Bouquet O., op. cit., p. 293.
148 Georgeon F., « Les Jeunes Turcs étaient-ils jeunes ? Sur le phénomène des générations de l’Empire ottoman à la République turque », Georgeon F., Kreiser K. (dir.), Enfance et jeunesse dans le monde musulman – Childhood and Youth in the Muslim World, Paris, Maisonneuve et Larose, 2007, p. 147-173.
149 Georgeon F., « L’Empire ottoman et l’Europe au XIXe siècle. De la Question d’Orient à la Question d’Occident », Sous le signe des réformes, op. cit., p. 421-429 : 425 (première publication dans Confluences Méditerranée, 52, 2004).
150 Bozarslan H., « Modèles français et allemand au miroir ottoman », Schöttler P., Veit P., Werner M. (dir.), Plurales Deutschland. Festchrift für Etienne François, Göttingen, Wallstein Verlag, 1999, p. 58-65.
151 Martykánová D., op. cit., p. 163-168.
152 Wallach J. (dir.), Germany and the Middle East: 1835-1939, Tel Aviv, Tel-Aviv University, 1975; Wallach J., Anatomie einer Militärhilfe. Die Preußisch-deutschen Militärmissionen in der Turkei 1835_ 1919, Düsseldorf, Droste Verlag, 1976 ; Trümpler C. (dir.), Das große Spiel, Archäologie und Politik zur Zeit des Kolonialismus (1860-1940), Cologne, DuMont, 2008 ; Marchand S., Down from Olympus. Archeology and philhellenism in Germany, 1750-1970, Princeton, Princeton University Press, 2003. Je remercie Ségolène Débarre de m’avoir signalé ces références.
153 Ortayli İ, Osmanlı İmparatorluğunda Alman Nüfuzu [L’influence allemande dans l’Empire ottoman], İstanbul, Kaynak Yay., 1983 ; Koçak C., Türk-Alman İlişkileri (1923-1939). İki Dünya Savaşı Arasındaki Dönemde Siyasal, Kültürel, Askeri ve Ekonomik İlişkiler [Les relations germano-turques (1923-1939). Les relations politiques, militaires, culturelles et économiques dans l’entre-deux-guerres], Ankara, TTK, 1991 ; Gencer M., Bildungspolitik, Modernisierung und kulturelle Interaktion. Deutsch-türkische Beziehungen (1908-1918), Münster, LIT, 2002 ; Guillemarre-Acet D., Impérialisme et nationalisme : l’Allemagne, l’Empire ottoman et la Turquie (1908-1933), Würzburg, Ergon, 2009 ; Hanioğlu Ş., « Blueprints for a Future Society. Late Ottoman Materialists on Science, Religion and Art », Özdalga E. (dir.), op. cit., p. 27-116 ; Mangold-Will S., Begrenzte Freundschaft. Deutschland und die Türkei 1918-1933, Göttingen, Wallstein Verlag, 2013.
154 Salon A., L’action culturelle de la France dans le monde. Analyse critique, thèse de doctorat, université Paris I, 1981, p. 45.
155 Voir les contributions de Loubna Lamrhari, Nicolas Ginsburger et Guillaume Tronchet.
156 Kreiser K., « Le rôle de la langue française en Turquie et la politique culturelle allemande au début du XXe siècle », Türkische Studien in Europa, Istanbul, Isis, 1998, p. 53-64 : 54.
157 Jacobsen I., « La politique de la presse allemande dans l’Empire ottoman en 1908 », Clayer N., Popovic A., Zarcone T. (dir.), Presse turque et presse de Turquie, Istanbul, Isis, 1992, p. 143-151.
158 Ibid., p. 56 sq.
159 Mantran R., « Les écoles françaises en Turquie (1925-1931) », Dumont P., Bacqué-Grammont J.-L. (dir.), op. cit., p. 179-189 : 179.
160 « Berlin dışında en büyük Alman Üniversitesi ». Sakaoğlu N., Cumhuriyet Dönemi Eğitim Tarihi [Histoire de l’enseignement à l’époque républicaine], Istanbul, İletişim, 1992, p. 77.
161 Widmann H., Exil und Bildungshilfe. Die deutschsprachige akademische Emigration in die Türkei nach 1933. Mit einer Bio-Bibliographie der emigrierten Hochschullehrer im Anhang, Bern, Herbert Lang, 1973 ; Cremer J., Pvzytulla H., Exil Türkei : Deutschsprachige Emigranten in der Türkei 1933-1945, Munich, Verlag Karl M. Lipp, 1991 ; Schwartz P., Notgemeinschaft : Zur Emigration deutscher Wissenschaftler nach 1933 in die Türkei, Marburg, Metropolis, 1995 ; Kubaseck C., Seufert G. (dir.), Deutsche im türkischen Exil : Die Wissenschaftsmigration in die Türkei. 1933-1945, Würzburg, Ergon, 2008. Halm D., Şen F., Exil sous le croissant et l’étoile. Rapport d’Herbert Scurla sur l’activité des universitaires allemands en Turquie pendant le IIIe Reich, Paris, Éditions Turquoise, 2007 ; Ergin M., « Cultural encounters in the social sciences and humanities : Western émigré scholars in Turkey », History of the Human Sciences, 22, 1, 2009, p. 105-130.
162 Apter E., « Translatio globale : l’invention de la littérature comparée, Istanbul 1933 », Littérature, no 144, 2006/4, p. 25-55 : 54.
163 Voir la contribution de Guillaume Tronchet dans ce volume.
164 Il s’agit selon toute vraisemblance de Nusret Hızır (1889-1980) qui n’était pas kurde. Après des études supérieures de physique, de mathématiques et de philosophie en Allemagne, celui-ci devint en 1934 l’assistant et le traducteur particulier de Hans Reichenbach qui avait trouvé refuge à l’université d’Istanbul. Après le départ de Reichenbach pour les Etats-Unis, Nusret Hızır travailla pendant quatre ans à la Société turque d’histoire, avant d’occuper une maîtrise de conférences (1942) puis une chaire de logique (1954) à l’université d’Ankara. Démissionné après le coup d’État de 1960, il recouvre son poste deux ans plus tard. Nous remercions Timour Muhidine de nous avoir apporté cet éclairage. Une notice biographique sur Nusret Hızır dans Demir R., Atilgan D., Dil ve Tarih-Coğrafya Fakültesi ve Türkiye Beşerî Bilimlerin Yeniden İnşası. Elli Portre [La faculté de langues, histoire et géographie et la reconstruction des sciences humaines en Turquie. Cinquante portraits], Ankara, Ankara Üniversitesi Basımevi, 2008, p. 31.
165 Chevalier J.-C., Encrevé P., Combats pour la linguistique, de Martinet à Kristeva. Essai de dramaturgie épistémologique, Lyon, ENS Éditions, 2006, p. 121-143, 129 sq. Sur l’héritage de Greimas en Turquie, cf. Vardar B., « Échanges scientifiques et culturels franco-turcs autour de la revue Dilbilim/Linguistique », Batu H., Bacqué-Grammont J.-L. (dir.), op. cit., p. 579-586.
166 Dulphy A., « Enseignement français et francophonie dans les pays du nord de la Méditerranée pendant la IVe République », Relations internationales, 115, 2003, p. 349-363.
167 Güven H., « Les élites turques francophones et le mouvement de la traduction des années 1940 », Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde, 38-39, 2007, p. 193-211.
168 Mete-Yuva G., La littérature turque et ses sources françaises, Paris, L’Harmattan, 2006, p. 17.
169 Aksoy E., « La littérature d’expression française en Turquie », art. cit., p. 644.
170 Gürsel N., Paris Yazıları : Edebiyat, Sanat, Kültür Üzerine (1973-1993) [Écrits de Paris : sur la littérature, l’art et la culture (1973-1993)], Istanbul, Yapı Kredi, 1995.
171 Muhidine T., Gökhan H. (dir.), Paristanbul. Paris et les écrivains turcs au XXe siècle, Paris, L’Esprit des Péninsules, 2000, p. 13 sq.
172 Chevalier J.-C., Encrevé P., op. cit., p. 129.
173 Dumont P., La politique linguistique et culturelle de la France en Turquie, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 10 ; un bilan moins sombre dans une revue financée par le ministère français de la Culture : Öztokat N., Kunt A., « État des lieux pour le français en Turquie », Synergies. Monde méditerranéen, 1, 2010, p. 153 sq.
174 Contrairement à la totalité de ses voisins, la Turquie ne figurait pas au rang des pays jugés prioritaires dans les grandes orientations de la politique culturelle de la France à l’étranger, du moins telles qu’exposées par la direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques. Cf. Ministère des Relations extérieures, Le projet culturel extérieur de la France, Paris, La Documentation française, 1983.
175 Bertrand R., L’histoire à parts égales, op. cit.
176 Inter alia : dans le domaine de médical et scientifique, cf. les contributions de Ülman Y. I., « Besim Ömer Akalın (18621940) : ange-gardien des femmes et des enfants » ; Yildirim N., « Le rôle des médecins turcs dans la transmission du savoir » ; Günergün F., « Derviş Mehmed Emin (18171879), serviteur de la science et de l’État ottoman » dans Anastassiadou-Dumont M. (dir.), op. cit., respectivement p. 101-123, 127-170, 171-183. Sur l’archéologie, Eldem E., « From Blissful Indifference to Anguished Concern: Ottoman Perceptions of Antiquities, 1799-1869 », Bahrani Z., Çelik Z., Eldem E. (dir.), Scramble for the Past: A Story of Archeology in the Ottoman Empire, 1753-1914, Istanbul, Salt, 2011, p. 281-329. Sur les ingénieurs, Martykánová D., op. cit. En matière de science policière, Lévy N., « Modalités et enjeux de la circulation des savoirs policiers : un modèle français pour la police ottomane ? », Revue d’histoire des sciences humaines, 2008/2, 19, p. 11-27 ; id., Ordre et désordres dans l’Istanbul ottomane (1879-1909). De l’État au quartier sur les ingénieurs, Paris, Karthala, 2013, p. 191-213.
177 Cette observation résulte d’un examen approfondi mené au printemps 2009 dans les archives de la présidence du conseil d’Ankara. Le problème est également soulevé par Mete Tunçay dans sa préface à Ada S., Türk-Fransız İlişkilerinde Hatay Sorunu (1918-1939) [Le problème du Hatay dans les relations turco-françaises (1918-1939)], Istanbul, İstanbul Bilgi Üniversitesi yay., 2005, p. xiv. Au-delà de la comparaison avec la France, l’obligation fréquente pour les chercheurs turcs de se rendre dans des archives étrangères pour écrire l’histoire de leur propre pays est déplorée dans Aktar A., Varlık Vergisi ve « Türkleştirme » Politikaları [L’impôt sur la fortune et les politiques de « turcification »], Istanbul, İletişim, 2000, p. 11-15. Nuance importante à ce tableau général, les archives de la Banque impériale ottomane débordent largement sur la période républicaine : Eldem E., Banque impériale ottomane. Inventaire commenté des archives, Istanbul, IFEA, 1994.
178 Ce constat renvoie en effet au problème des « archives manquantes » dans la Turquie républicaine. Par l’expression missing archives l’anthropologue Meltem Ahıska interroge moins le problème (plus ou moins sensible selon les divisions ministérielles) de la censure archivistique que celui, beaucoup plus diffus, de l’indifférence sociale et bureaucratique aux archives en Turquie, illustrée par la destruction fréquente, par négligence ou par incurie, de fonds d’institutions publiques ou semi-publiques. Ahiska M., « Occidentalism and Registers of Truth: Politics of Archives in Turkey », New Perspectives on Turkey, 34, 2006, p. 9-29.