1 Ce texte est extrait de Napoli capitale Identita politica e identita cittadina. Studi e riccerche 1266-1860, Éditions Electa, Naples, 1998, p. 46-60.
2 Dell’historia della città e regno di Napoli de Gio. Antonio Summonte, napolitain, deuxième tome. Deuxième édition corrigée et mise à jour, à Naples, aux frais de Jacques Raillard, 1693, p. 250 et 207-208. La première édition de l’ouvrage était parue, comme chacun sait, en 1601-1602 (les deux premiers volumes) et en 1640-1643 (le troisième et quatrième volume).
3 Ibid., p. 208.
4 Ibid., p. 204. On notera la distinction entre « la façon allemande » et « le modèle français » : c’est un motif qui mériterait d’être approfondi non seulement dans la littérature relative à l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme napolitain. Le jugement de Summonte sur le Maschio angioino est également intéressant : « ce château est un des œuvres remarquables d’Italie, très fort et imprenable d’après les intendants ».
5 Ibid., p. 205.
6 Ibid., p. 206.
7 Ibid., p. 205.
8 Ibid., p. 262 et 264. Les richesses des églises du Carmine sont attribuées par Summonte à la mère de Conradin, Élisabeth de Bavière, qu’il appelle Marguerite : ce serait elle qui aurait employé l’argent, emporté avec elle pour la rançon de son fils, « à l’agrandissement et l’embellissement de la petite chapelle » dans laquelle Conradin avait été enterré ; ce serait encore elle qui aurait tout fait pour que « l’église carmélite » fût depuis lors « exaltée et fréquentée ». Concernant Saint-Éloi, Summonte relate aussi l’acte de donation du terrain dans les registres angevins de 1269.
9 Ibid., p. 277.
10 Ibid., p. 307-308. L’église Saint-Dominique remplaçait la précédente église Sant’Archangelo a Morfisia (ibid., p. 306-307), « qui se situait en dehors de la ville après la route maintenant appelée de Nido » (ce détail topographique est très intéressant pour l’histoire urbanistique de la ville). Cette église avait été concédée aux dominicains par le pape Grégoire IX en 1231, et elle avait été consacrée pour eux par le pape Alexandre IV en 1254, mais elle s’était avérée (ibid., p. 307) « inadaptée à être fréquentée par le peuple ».
11 Ibid., p. 318. Cf. aussi Historia della città e del regno di Napoli, de Gio. Antonio Summonte Napolitain..., t. I (2e édition) à Naples l’Année Sainte MDCLXXV [1675], aux frais de Antonio Bulifon, libraire sous l’enseigne de la Sirena, p. 47.
12 Summonte, tome I, p. 64-65. Les cinq agrandissements précédents des murs de la ville étaient, d’après Summonte, celui qui eut lieu avec l’union de Palepoli à Naples sous Auguste (p. 59), celui sous Hadrien en 130 (p. 63), celui sous Constantin en 308 (p. 308), celui sous Justinien en 540 (p. 63) et celui qui eut lieu à l’époque de pape Innocent IV en 1253 (p. 64). Ensuite, il y aurait eu un septième agrandissement en 1300 sous Charles Ier d’Anjou (p. 65), un huitième sous Ferrante I en 1485 (p. 66) et un neuvième sous le vice-roi Pedro de Toledo en 1537 (p. 67). Pour l’histoire urbanistique de la ville, on se reportera à C. De Seta, Napoli, Bari, 1981.
13 Summonte, tome I, p. 65.
14 Summonte, t. II, p. 206.
15 Ibidem.
16 Le tocco, aussi appelé seggio ou encore loggia, sedile, teatro, portico était à Naples et dans l’Italie méridionale en général, un bâtiment public situé au rez-de-chaussée, ouvert au moins sur l’un des côtés, utilisé comme lieu de réunions ou de rencontre dans les différents quartiers [ndt].
17 Ibid., p. 206-207. Les familles françaises mentionnées par Summonte à titre d’exemple sont celles des Boccapianola pour Capuana, des Stendardo pour Montagna, des Cantelmo pour Nido, des Origlia pour Porto, des Agnesi et Monforte pour Portanuova.
18 Chacun des 29 quartiers, correspondant à autant de divisions administratives qui composaient Naples au Moyen Âge (chaque « ottina » élisait ses représentants dans l’ordre populaire) [ndt]
19 Summonte, tome I, p. 140. L’explication donnée ici de la décision du roi est intéressante : « je crois [que le Roi avait pris cette décision] pour favoriser les négociations, pour la facilité qu’il y avait à convoquer deux personnes seulement, ainsi que pour faciliter leurs volontés ».
20 Cf. M. Schipa, Contese sociali napoletane nel Medio Evo, Naples, 1906, p. 88.
21 Dans la Naples du XIVe et XVIIe siècles, l’elettato est la fonction ressortissant à l’élu ou au représentant des classes (populaire ou noble) [ndt].
22 Ce sens de l’action qui est attribué par Summonte à Charles Ier, peut être inféré des extraits cités ou qui seront cités de son œuvre.
23 Summonte, tome I, p. 140-142.
24 Au sens médiéval, l’université désigne une corporation ou une association entre des personnes exerçant une même activité ou, encore, comme en ce cas, l’ensemble des citoyens d’une ville ou d’un centre habité.
25 Schipa, Contese sociali ect., op. cit., p. 89-95, où l’on notera également que le passage d’une structure « constituée par la corporation (università) à la tête de sa magistrature municipale (edilizia) ») (p. 91) au collège des Six « qui sera par la suite chargé de la gestion de toutes les affaires de la ville » (p. 93-94), est tenu pour acquis et qu’il n’est pas expliqué ou détaillé. La référence à un « concept topographique social » comme base de « ce nombre six » est au contraire explicite ; il est opportunément rappelé qu’il est « commun [même] hors de l’Italie méridionale pour des collèges administratifs similaires ».
26 Summonte, 1, op. cit.: « registro del detto anno 7. Indittione [1294] 1. M. Fol. 143 ».
27 Ainsi J.-M. Martin et E. Cuozzo, Federico II. Le tre capitali del Regno: Palermo-Foggia-Napoli, Naples, 1995, p. 13.
28 Lorsqu’il habitait dans son Royaume en effet, il s’y rendait « quasiment tous les ans » (1221-1232, 1234-1235, 1240-1243, 1246-1247, 1250), et il mourut dans les Pouilles le 13 décembre 1250 : Martin et Cuozzo, op. cit., p. 14.
29 La Commune civitatis Panormi fut, comme on sait, l’instigateur et le protagoniste des Vêpres siciliennes. Je me borne à renvoyer à I. Peri, La Sicilia dopo il Vespro. Uomini, città e campagne. 1282-1376, Bari, 1982, passim.
30 I. Peri semble y faire allusion. I. Peri, Uomini, città e campagne in Sicilia dall’XI al XIII secolo, Bari, 1978, p. 276-277.
31 Cf. Martin et Cuozzo, Federico II, op. cit., p. 100-102.
32 Comme on sait, il s’agit d’une thèse soutenue surtout par Gennaro Maria Monti (cf. par exemple, son livre Lo Stato Normanno-Svevo. Lineamenti e ricerche, introduction de F. M. De Robertis, Cassano Murge, 1985, p. 7-8).
33 Cf. ibid. (où l’on mentionne aussi la defensio de Bénévent reconnue par Anaclet II à Roger II) ; voir en outre M. Furiano, Napoli nel Medioevo (secoli XI-XIII), Naples, 1972, p. 3-31.
34 On en voit un exemple, de 1187, in Monti, op. cit., p. 210.
35 [Ndt : le Giustizierato est le bureau et l’autorité de l’officier de justice (et le territoire soumis à sa juridiction). C’est aussi, dans l’Italie méridionale, sous les Normands, le bureau du gouverneur d’une province. Le cameriaro est au Moyen-Âge, le gardien et l’administrateur des biens du souverain, d’une communauté religieuse ou civile. Le camarierato est donc le bureau et l’autorité de cet administrateur. Quant à la comestabulia, elle désigne une province militaire, dirigée par un « contestabile » pendant la période normande. À l’époque où le pouvoir central et les liens féodaux se renforcent, de nouvelles unités administratives s’ajoutent en effet aux subdivisions préexistantes ; elles sont désignées sous le nom de comestabulia.] Outre Monti, op. cit., p. 19 sq. et 196 sq., cf. E. Cuozzo, « L’unificazione normanna e il Regno normanno-svevo », in Storia del Mezzogiorno, dirigé par G. Galasso et R. Romeo, vol. VI, tome 2, Naples, 1989, passim.
36 Cf. G. Galasso, « Il Regno di Napoli, Il Mezzogiorno angioino e aragonese », in Storia d’Italia, dirigé par le même auteur, vol. XV, 1), Turin, 1992, p. 841 sq.
37 Cela est signalé par de nombreux auteurs : cf. par exemple Fuiano, Napoli nel Medioevo, op. cit., p. 245. Pour un cadre général du problème cf. Itinerari e centri urbani nel Mezzogiorno normannosvevo, Atti delle X giornate normanno-sveve, sous la direction de G. Musca, Bari, 1993.
38 En ce qui concerne la politique de Charles Ier, je renvoie à : G. Galasso, « Il regno di Napoli nella storia del Mediterraneo e dell’Europa », in Marseille et ses rois de Naples. La diagonale angevine. 1265-1382, I. Bonnot (dir.), Aix-en-Provence, 1988, p. 31-39.
39 Concernant les considérations ici exprimées, je me permets de renvoyer à ce que j’ai eu l’occasion de relever plusieurs fois, cf. G. Galasso, « Considerazioni intorno alla storia del Mezzogiorno d’Italia », in id., Mezzogiorno medievale e moderno, Turin, 1975, p. 15-59 ; « Mezzogiorno continentale e Sicilia nello Stato normanno-svevo », in Archivio storico siciliano, s. IV, 2, 1976. Id., « L’Italia come problema storiografico », in Storia d’Italia, dirigé par le même auteur, Introduction, Turin, 1981, p. 97 sq. Id., « Introduzione », in Nel segno di Federico II. Unità politica e pluralità culturale nel Mezzogiorno, Atti del IV Convegno internazionale di studi della Fondazione Napoli Novantanove, Naples, 1989, p. 35-42.
40 Il s’agit de l’actuelle Université Fréderic II [ndt].
41 Cf. P. Giannone, Storia civile del Regno di Napoli, livre XVI, chapitre 3. L’attention toute particulière que Giannone porte à ce motif, d’après lui originaire et fondamental, des fortunes métropolitaines successives de Naples parait très intéressante et significative, même si elle a été négligée par les commentateurs de Giannone et ceux qui ont écrit sur le Studio napolitain.
42 Martin et Cuozzo, Federico II, op. cit., p. 91-100, nous donnent avec leurs renvois bibliographiques, les termes essentiels du problème concernant la fondation du Studio. Pour le rôle du même Studio, auquel je fais référence dans mon texte, il faut attendre en réalité la deuxième moitié du XVe siècle.
43 Sur Isabelle de Brienne à Naples, voir E. Kantorowicz, L’empereur Frédéric II, in Œuvres, Paris, Gallimard, Quarto, 2000.
44 Pour cette période de l’histoire de Naples, nous renvoyons à M. Fuiano, Napoli nel medioevo, op. cit. Une reconsidération générale de l’histoire de la ville à la lumière de ce que nous disons dans le texte serait toutefois opportune.
45 Peri, Uomini, città e campagne, op. cit., p. 238 rappelle que Palerme « avait été appelée en 1277 à participer à la collecte avec la quote-part de 10,66 % de l’impôt pesant sur l’île entière » et que ce pourcentage « était le 286, 60 % de celui fixé pour Naples ».
46 Cf. A. Leone et F. Patroni Griffi, Le origini di Napoli capitale, Altavilla Silentina, 1984, p. 82 sq.
47 Ibid., p. 85 sq.
48 Cf. G. Gregorio, Considerazione sopra la storia di Sicilia dai tempi normanni sino ai presenti, éd. de A. Saitta, Palerme, 1972, p. 57, 141, 191.
49 Cf. S. Tramontana, Gli anni del vespro. L’immaginario, la cronaca, la storia, Bari, 1989, p. 377.
50 Op. cit., p. 379.
51 Ainsi, par exemple, D. Mac Smith, Storia della Sicilia medievale e moderna, tr. it., Bari, 1973, selon qui (vol. I, p. 73), au XIVe siècle, « Palerme demeura une ville morte ».
52 Cf. D. Abulafia, Federico II. Un imperatore medievale, tr. it., Turin, 1990, p. 28. Voir aussi S. Fodale, Palermo « sedes regia » e città di Federico II, in Federico II e le città italiane, sous la direction de P. Toubert et A. Paravicini Bagliani, Palerme, 1994.
53 Cf. Galasso, Il regno di Napoli. Il mezzogiorno angioino e aragonese, op. cit., p. 904 sq. Le calcul est fait en attribuant à chaque foyer une valeur de 4,5-5 personnes, comme on le fait habituellement. La probabilité d’une valeur inférieure, de 4 personnes par foyer, serait peut-être plus vraisemblable.
54 Ibid. et Fuiano, Napoli nel Medioevo, op. cit., p. 217.
55 Summonte, t. I, p. 200.
56 Ibid. Cela confère à son œuvre une valeur particulière, mais ce n’est cependant pas la seule raison pour laquelle nous l’avons adopté comme principal point de référence pour notre démarche et nos propos actuels. On aura en effet pu remarquer comment presque tous les problèmes de la recherche historique postérieure se retrouvent explicitement ou implicitement formulés ou présents, avec un jugement équilibré, seulement en partie invalidé, dans son fond, par le parti pris populaire reconnaissable dans son œuvre. On peut cependant aller jusqu’à dire que certaines questions, traitées par lui de manière plus simple et plus claire, ont été traitées par les historiens suivants, et pas toujours avec avantage, de manière compliquée.
57 Ibid., p. 200-201 (cf. aussi p. 205).
58 Ibid. p. 203-205.
59 Ibid., p. 209-210.
60 Ibid., p. 219-220.
61 Ibid., p. 214.
62 Leone et Patroni Griffi, Le origini di Napoli capitale, op. cit., p. 87.
63 Schipa, Contese sociali, op. cit., p. 31.
64 Ibid., p. 101-102. Tout autant significatif est un document de l’époque de Robert sur lequel on aura l’occasion de revenir. Nous saisissons ici l’occasion pour signaler que, si les Sièges nobles étaient au nombre de six, leurs votes dans le conseil municipal des Six Élus furent de cinq, parce que le Siège de Forcella « fut uni vers 1335 à celui de Montagna, demeurant petit Siège sujet du plus grand qui était Montagna » (Summonte, t. I, p. 209), et les deux Sièges étaient plutôt représentés au Collège des Six par deux électeurs, mais ceux-ci ne disposaient que d’un demi vote par tête, laissant par conséquent intact le rapport entre peuple et noblesse, ainsi que le critère topographique auquel se référait, comme on l’a dit, la fixation du nombre des électeurs à six.
65 Schipa, op. cit., p. 31-32.
66 La vie sociale, politique et administrative de la ville dans la première moitié du XIIIe siècle semble dominée, comme chacun sait, par l’opposition constante des milites et du populus. Cf. Fuiano, Napoli nel medioevo, op. cit.
67 Schipa, Contese sociali, op. cit., p. 82-83.
68 Ibid., p. 103.
69 Ibid., p. 67.
70 Ibid., p. 115-116.
71 Ibid., p. 105 ; sur 692 places onces de la collecte, les nobles en payaient 72, les places mixtes de nobles et de gens du peuple170, et les places composés des seules gens du peuple 450.
72 Sous cet aspect, l’ouvrage de Leone et Patroni, Le origini di Napoli capitale, op. cit., est particulièrement intéressant, aussi bien pour l’histoire qu’il trace de la souche des Griffi, que pour le tableau qu’il offre (p. 65 sq.) des « familles et des biens entre le XIIIe et le XVe siècle » ; l’étude de G. Vitale, La nobiltà di Seggio a Napoli nel Basso Medioevo. Aspetti della dinamica interna, in Archivio storico per le province napoletane, 106, 1988, p. 151-169, l’est tout autant.
73 Lesquelles sont, cependant, en aucune façon absentes. Schipa, Contese sociali, etc., op. cit., signale (p. 106-108) celles, loin d’être négligeables, qui sont dues à la différente répartition de charges fiscales pesant sur la noblesse. La multiplicité des fractions à l’intérieur des deux corporations de nobles et de gens du peuple, dont on a parlé dans le texte, en est du reste, en elle-même, une confirmation tout comme le fait que le phénomène d’une fiscalité non équitable ne caractérisait pas seulement la noblesse.
74 Schipa, op. cit., p. 176-177.
75 Il Farastiero. Dialogi, di Giulio Cesare Capaccio, Accademico Otioso..., in Napoli. Per Gio. Domenico Roncagliolo, 1634, p. 783-784.
76 Schipa, op. cit., p. 165.
77 Ibid., p. 169.
78 Ibid., p. 176. Cela est du reste clairement indiqué par Summonte dans les passages que nous avons, en son lieu, déjà reportés.
79 J’ai déjà indiqué dans les essais sur Le città campane nell’Alto Medioevo et Il commercio amalfitano nel periodo normanno l’importance et la signification de la diaspora amalfitaine du point de vue que j’expose ici : cf., respectivement, G. Galasso, Mezzogiorno medievale e moderno, Turin, 1975 ; et G. Galasso, « Il commercio amalfitano nel periodo normanno », in Studi in onore di R. Filangieri, Naples, 1959, vol. I. Concernant les activités marchandes dans la Naples angevine, on se reportera au tableau, toujours valable, tracé par G. Yver, Le commerce et les marchands dans l’Italie méridionale au XIIIe et XIVe siècles, Paris, 1907. Sur la présence amalfitaine, on trouve plusieurs remarques dans Leone et Patroni Griffi, Le origini di Napoli, op. cit.
80 Voir le document dans Summonte, t. II, p. 457-461.