1 Sur la diplomatie à l’époque moderne, voir Bély 2007 et 1998.
2 Wicquefort 1730, vol. 2, p. 3. Sur la cour comme parfaite image du theatrum mundi, voir Barner 2002, p. 117-124. Cet aspect de l’image de cour comme théâtre échappe à Ellen McClure (2006, p. 118-127), qui analyse ce passage sur les qualités d’acteur en se cantonnant aux acteurs de théâtre.
3 Pecquet 2004, p. 73.
4 Voir Callières 2005, p. 200.
5 Voir les portraits de Louis XIV dans les relations des ambassadeurs vénitiens rassemblés par Georges Mongrédien 1963 (p. 258-280).
6 Kampmann 2001, p. 215.
7 Pour la biographie de Spanheim, voir Loewe 1924. Voir aussi Lorenz 2004, Noack et Splett 2000, p. 43-45, Bahl 2001, p. 594-595 et Externbrink 2007 ; le réseau de la famille de Spanheim dans le milieu de l’« international calvinism » est décrit dans Externbrink 2008.
8 Déjà le grand-père – Wigand Spanheim – avait épousé une Française, Renée Tossanus (Toussain), fille du réformateur et théologien Daniel Toussain, qui compta parmi les plus importants et les plus influents conseillers des électeurs palatins dans les dernières décennies du XVIe siècle ; voir Externbrink 2008, p. 140.
9 Album Studiosorum Academiae Batavae… 1875, vol. 1, p. 342. Ézéchiel Spanheim était élève de Claude Saumaise, l’un des plus grands philologues de son temps. En ce qui concerne la vie intellectuelle à Leyde à cette époque, voir Lunsingh Scheurleer et Posthumus Meyjes 1975.
10 Borgeaud 1900, p. 401.
11 Weck 1893, p. 105-109.
12 Spanheim devint à la fois directeur de la bibliothèque de l’Électeur, chef de l’administration des affaires des réfugiés et premier proviseur du Collège français à Berlin. Il organisa des réunions scientifiques chez lui, au sein de la Spanheimgesellschaft (la société Spanheim), précurseur de l’Académie des sciences de Berlin, fondée en 1700. Il arbitra également quelques querelles théologiques. Ses années à Berlin sont décrites dans Lorenz 2004, p. 100-135. Sur la Spanheimgesellschaft, voir Böger 1990.
13 Il est enterré dans l’abbaye de Westminster (Loewe 1924, p. 155).
14 Pour une liste détaillée de ses œuvres, voir Noack et Splett 2000, p. 440-444.
15 Momigliano 1991, p. 92.
16 Barner 2002, p. 86-176.
17 Ibid., p. 135, 142.
18 Wicquefort 1730, vol. 2, p. 110.
19 Callières 2005, p. 245.
20 Berlin, Geheimes Staatsarchiv Preußischer Kultursbesitz (désormais GStA PK), I. HA, Rep. XI. Frankreich Nr. 89, Fasz. 46, f° 96 v° ; Fasz. 63, f° 51 v° (1699).
21 GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 44, f° 310ff ; voir Bluche 1990, p. 596 et 1988, p. 695-696.
22 GStA PK, I HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 29, f° 32 r°.
23 GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 29, f° 177 r°.
24 GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 46, f° 83 r°.
25 GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 31, f° 21 v° : « Cependant il y en a qui croient que Sa Majesté estant mieux informée des procédures exercées contre ses sujets de la Religion au dela de son intention, se trouve disposée à en arrester les suites ; faire apporter de la modération dans l’exécution des déclarations publiées à l’égard de ses dits sujets de la Religion ; que les Ministres seroient assez de même avis, sur tout depuis le grand éclat que l’on voit que cette conduite fait au dehors, et la retraite à ce qu’on dit asseure de plus de douze mille personnes, qui seroient deja sorties hors du Royaume, depuis les dernières déclarations susdes. » En 1685, Spanheim soutient les huguenots qui veulent sortir du royaume en leur donnant des passeports pour le Brandebourg (voir Douen 1894, vol. 2, p. 359). Il accuse le procédé de la cour (GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 45, f° 63a r°) : « Ce qu’il y a de plus facheux, et par où on pretend de justifier la chose, c’est le changement effectif et deja arrivé (quoy que par les voyes susdites, vu par la crainte de s’y voir exposé) de la plus grand part de ceux de la Religion du Royaume, et qui se trouvent reduits presentement à un fort petit nombre. À quoy on joint pour excuse de cette meme conduite, les voyes de faict par où on veut que la Reformation ait esté introduite dans ce Royaume, au siècle passé ; et en fin l’exemple ou la conduite tenue par les Empereurs Chretiens envers les Donatists sur la fin du quatrième siècle de l’Église, quoy que le cas de l’un et de l’autre fait soyent assez differens. Mais c’est aujourd’huy la grande et la première affaire de cette Cour, sans qu’aucune considération qu’elle que soit, s’en puisse détourner. »
26 GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 70, fos 203-212, 216-222, 232-239.
27 GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 70, f° 259 v° : « Je [Spanheim, S.E.] touchai en passant, et comme de moy même, sur ce qu’il y donnoit lieu, que tout le système des affaires de l’Europe estoit entièrement changée par ce grand et dernier événement ; puisque jusques icy et depuis deux siècles entiers, on avoit veu et dans les Cours, et dans touttes les Négociations ou Assemblées des Traités publics, deux partis opposés ; l’un de la Maison d’Autriche en deux branches, de celle d’Allemagne et d’Espagne ; et l’autre de la France, avec leurs Alliées ou adherens de part et d’autre : Que des gens, sur tout de mon âge, accoûtumés de longue main à ces sortes d’idées et d’impressions, par la longue habitude qu’ils ne peuvent qu’en avoir faitees, ne pourront qu’avoir bien de la peine à en concevoir l’avenir de toutes différentes. Le Marquis de Torcy en tomba d’accord ; dit qu’en effet la face des affaires de l’Europe en dévenoit assez différente ; et toutes les alliances changées. »
28 GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 46, f° 197 v° : « Sa Majesté doit [sic] avoir déclaré qu’Elle ne verroit plus d’Opéra ni de Comédie. »
29 GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 62, f° 104 v°.
30 Wicquefort 1730, vol. 2, p. 192.
31 Ibid., p. 195.
32 Spanheim 1900, p. 60.
33 Ibid., p. 60-110.
34 Ibid., p. 65. Voir Bluche 1988, p. 691-698.
35 Spanheim 1900, p. 66.
36 Ibid., p. 67.
37 « Aussi affecta-t-il, sans parler ici des ministres et des généraux, dont il sera fait mention ci-après, de n’avoir de favoris ou de maîtresses que pour s’en délasser l’esprit ou satisfaire sa passion, sans leur donner plus d’empire sur ses volontés ou de part dans le gouvernement » (ibid.).
38 Ibid., p. 65.
39 Ibid., p. 70 et 74.
40 Ibid., p. 74-93.
41 Ibid., p. 87.
42 Ibid., p. 92, n. 3. Mme de Maintenon, selon Spanheim, rompt avec ses origines protestantes pour ne pas perdre l’amour et l’affection du roi : « et […] la bigotterie enfin est venue au secours de la prévention, et d’ailleurs de son entière résignation aux volontés et à l’engagement du Roi ».
43 Ibid., p. 88, voir aussi le résumé de Spanheim sur cette affaire, p. 93 : « Ce qui […] d’une simple demoiselle, vielle, pauvre, veuve d’un auteur burlesque et aussi infirme, la suivante de la maîtresse du Roi, dans la cour d’ailleurs la plus galante de l’Europe, en a fait la confidente, la maîtresse, et comme on croit, l’épouse même d’un grand monarque, et lorsqu’il se trouvoit encore dans la vigueur de l’âge et dans le comble da sa gloire. »
44 Ibid., p. 97.
45 Ibid., p. 93.
46 Ibid., p. 99.
47 Ibid., p. 99. Voir Bérenger 2003a et 2003b.
48 Voir GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 52, f° 3 v°.
49 Spanheim 1900, p. 94.
50 François Bluche (1988, p. 727) fait de Louis XIV l’égal de Marc Aurèle et de Fréderic II ! Labatut 1984, p. 111.
51 Callières 2005, p. 245.
52 Voir GStA PK, I. HA, Rep. 11, Nr. 72-75, England, Konv. 32 B, f° 26 r° -27 r°.
53 Voir Externbrink 2007, p. 36, n. 45. Voir aussi la nécrologie de Spanheim dans les Nouvelles de la république des lettres, 1710, p. 694-695.
54 Voir GStA PK I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 29, 43 r°-v° : « Dans la foule de gens qui s’y trouvoient tout aux environs du Festin (où leurs Majestés, Dauphin, Dauphine, Monsieur, Madame et quantités de Dames estoient rangées), Madame m’ayant apercu de loin au milieu du Festin, me fit l’honneur de me reconoistre, de me saluer, faire signe d’aprocher d’elle, et là dessus me donner des marques obligeantes de l’honneur de son souvenir, quoy qu’il y eut douze ans, comme elle dit elle même, que je n’avois eu cet honneur de la voir. Le Roy là dessus, qui l’aperçeut et n’avoit que le Dauphin assis entre luy et Madame la questionna sur mon sujet, et entr’autre sur le temps que j’estois au service de Vostre Altesse Électorale. Madame m’en ayant mandé des nouvelles, je luy dis qu’il y a déja 8 ou 9 ans que j’avois part au service de Vostre Altesse Électorale, amis plus particulièrement depuis passé un an, et que c’estoit aussi d’Elle dont ie dépendois entierement à présent, et en suite de ma dimission gratieuse du service de S.A.E. Palatine. Ce qu’elle redit au Roy en ma presence. »
55 Voir Spanheim 1900, p. 418-426.
56 Berlin, Staatsbibliotek, Nachlaß Oelrichs, Kasten 85, Nr. 731, f° 10 r° : « Au sortir de la Chambre le Marquis d’Angeau son Chevalier d’honneur et [que] je n’avois pas encore veu ailleurs, vint avec empressement me donner des marques de l’honneur de son ancienne amitié, et offrir en même temps et obligeamment ses services à ces Messrs de mon cortege, et à ce que je luy donnasse lieu à cela. » À noter que Dangeau était marié à une princesse palatine de la maison de Löwenstein (voir Rödel 1999).
57 Voir GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 46, f° 36 v° : « Sa Maté me fit l’honneur de me discerner d’une salut obligeant de teste. » Voir aussi GStA PK, I. HA, Rep. XI. Nr. 89, Fasz. 50, 118 r°.
58 Berlin, Staatsbibliotek, Nachlaß Oelrichs, Kasten 85, Nr. 731, f° 15 v°. Voici le commentaire de Spanheim, à plus de soixante-dix ans et un peu sourd, sur cette distinction (ibid., 15 v°-16 r°) : « Je ne me croirois pas garend suffisant de toute cette réponse du Roy, qui fut même plus longue et plus gracieuse qu’il n’a coûtume de faire en ces rencontres, si l’Introducteur Baron de Breteuil, qui estoit assez près de moy, ne me eust non seulement confirmé, mais mêmes supllée et dicté ce qui m’en pouvoit estre échappé, pour n’en mander ni plus ni moins que m’en fut dit par S.M. Et comme le Roy me dit tout cela dans une audiance publique, cela n’a pas manqué aussi d’estre répandu, et donner lieu à dire à la Cour et à Paris, plus qu’on n’avoit encore fait, qu’on me verroit en peu de mois revenir Ambassadeur en France de S.S.El. réconnue. »
59 Voir la collection de Mongrédien 1963.
60 Louis XIV 1992, p. 66. Pour la dévotion, voir l’instruction au duc d’Anjou : « Ne manquez à aucun de vos devoirs, surtout envers Dieu. »
61 Ibid., p. 82-83. Cornette 2000, p. 211-229.