1 Jean Chapelain à Girolamo Graziani, cité dans Burke 1995, p. 63.
2 Liste des bénéficiaires reproduite dans Huygens 1888-1950, t. IV, p. 405-406.
3 « En 1678, on décide de réserver pour chaque tirage trois cents exemplaires pour les distributions royales et d’en commercialiser six cents pour rentabiliser l’opération » (Sabatier 1999, p. 453).
4 Lettre du 30 août 1679 (Huygens 1888-1950, t. VIII, p. 207-208). Nous avons modernisé la graphie.
5 Sabatier 1991, p. 389 ; repris dans Sabatier 2010.
6 À propos du décor du salon de l’Académie, voir Testelin 1972, p. 2.
7 Perez 2003, p. 79.
8 Mérot 2007, p. 105.
9 Sabatier 1991, p. 391 et 415.
10 On observe un « glissement du centre de gravité de la représentation, qui passerait de la personne physique et incarnée du prince, jouant son rôle dans l’histoire, déguisé en personnage sacré ou en protagoniste de l’histoire romaine, à la représentation d’un pouvoir dont le prince ne serait que le dépositaire : comme si l’on voulait dépasser le récit historique, au profit d’une vision audacieuse de l’essence même du pouvoir » (Pommier 2003, p. 8-9). Voir aussi Sabatier 1991, p. 422.
11 Mérot 2007, p. 111.
12 Perez 2003.
13 Jean Chapelain à Christiaan Huygens, 4 février 1673 (Huygens 1888-1950, t. VII, p. 251). Ces propos se situent dans une longue tradition de la « théorie du portrait » : « Alberti invite le peintre à inventer quelque supercherie pour concilier la ressemblance (l’histoire) et la beauté, lorsque c’est l’image du pouvoir qui est en jeu : cette image ne relève pas de la ressemblance pure ni de la vérité matérielle » (Pommier 2003, p. 5).
14 Chartier 1994, p. 417.
15 Perez 2003, p. 70.
16 Taton 1966, p. 38.
17 Huygens et la France 1982 ; Brugmans 1935 ; Taton 1966.
18 Le journal de Locatelli, dont la rédaction est terminée en 1668 (Locatelli 1905, p. xxxi).
19 Durant son ambassade, il voit le roi à trois reprises : lors de l’audience de réception des ambassadeurs suisses, lors de la cérémonie du renouvellement de l’alliance à Notre-Dame de Paris et lors d’une revue militaire à Vincennes ; aucune de ces occasions ne donne lieu au moindre commentaire sur le roi : Dolfuss 1881, p. 22 (audience), 26-27 (renouvellement de l’alliance) et 28 (revue militaire).
20 Fountainhall 1935, p. 119-120.
21 Ibid., p. 120-121.
22 Auparavant, il l’a simplement aperçu à deux reprises : le 23 juin 1677, dans le parc de Versailles, où il écrit avoir eu l’honneur de voir jouer les eaux avec le roi qui s’y promenait en compagnie de Mme de Montespan, mais sans formuler aucun commentaire sur le monarque ; les 23 et 24 septembre 1677, il aperçoit à nouveau Louis XIV à Fontainebleau, à l’occasion d’une représentation de l’Alceste de Lully et Quinault donnée en présence de la famille royale, puis, le lendemain, lors d’un bal paré où la presse était si nombreuse que le roi lui-même dut se donner la peine de faire faire place aux danseurs (Locke 2008, p. 152 et 170-171).
23 Ibid., p. 252 ; Bonnell 1906, p. 174.
24 L’étude de Bonno 1955, en particulier, en voulant se centrer sur les « relations intellectuelles de Locke avec la France », minore considérablement la portée politique des observations que Locke reporte dans son journal.
25 Voir l’introduction de Simone Goyard-Fabre dans Locke 1992, reprenant les conclusions de Laslett 1956, lesquelles réfutent la thèse traditionnelle, soutenue notamment par Bonno, suivant laquelle les écrits politiques de Locke « s’appuient toujours […] sur un examen critique des circonstances de la vie politique anglaise » (Bonno 1955, p. 215) et ne devraient donc rien à l’expérience française.
26 Huygens 1888-1950, t. IV, p. 420 ; Mesnard 1982, p. 35. La pension de Huygens est relativement modeste : 1 200 livres tournois (Roger 1982, p. 42-43).
27 « Quant aux savants […], on […] attendait […] d’eux qu’ils fissent hommage au roi de leurs travaux, simplement en les lui dédiant. C’est ce que fit Hevelius avec sa Cometographia en 1668 » (Roger 1982, p. 43).
28 Jean Chapelain à Christiaan Huygens, 10 mars 1665 (Huygens 1888-1950, t. V, p. 264).
29 Et encore, « après que Chapelain l’ait cent fois rappelé à l’ordre à ce propos » (Roger 1982, p. 43).
30 Je me démarque totalement ici de l’interprétation de Belaval 1982 (p. 51), écrivant, indigné : « Mais tout de même ! en pleine guerre, dédier son Horologium oscillatorium à l’agresseur de sa patrie ! » L’habileté du savant courtisan est soulignée par Brugmans 1935 (p. 75) : « la tournure introduite par Huygens est donc heureuse et donne à son attitude la nuance commandée par les événements ».
31 Nous avons repris la traduction de l’original latin qu’en a donnée Blamont 2001, p. 595-596.
32 Malcolm 2005, p. 5.
33 Lettre du 18 novembre 1673 (Huygens 1888-1950, t. VII, p. 361).
34 Dédicace au roi du Traité sur le mouvement des pendules, traduction dans Blamont 2001 (p. 596).
35 Lettre du 26 mars 1665 (Huygens 1888-1950, t. V, p. 280).
36 Lettre à son frère Constantin, La Haye, 13 septembre 1682 (Huygens 1888-1950, t. VIII, p. 389).
37 La thèse d’un départ définitif de Huygens résultant de la disparition de Colbert et de la nomination de Louvois est notamment défendue par Brugmans 1935 (p. 93-97), puis reprise par Taton 1982.
38 Huygens 1888-1950, t. VIII, p. 457. Pourtant, dès sa nomination à l’Académie des sciences en 1666, il jouissait d’une pension de 6 000 livres tournois, « soit quatre fois plus qu’un Académicien ordinaire et dix fois plus qu’un professeur au Collège royal » (Roger 1982, p. 46).
39 Pour négocier la rétrocession aux Orange-Nassau de la principauté d’Orange, occupée depuis 1660 (Brugmans 1935, p. 54-58). La francophilie des Huygens, indéniable tout au long des deux premiers tiers du XVIIe siècle, s’est alors sensiblement refroidie sous le double effet de la politique hollandaise de Louis XIV et de l’expérience française de Christiaan. Sur l’ambiance intellectuelle régnant chez les Huygens dans la première moitié du XVIIe siècle, voir Bachrach 1982.
40 Constantin Huygens à Henri de Béringhen, 2 novembre 1684 (Huygens 1888-1950, t. VIII, p. 550-551).
41 Dubost 1990, p. 381 et 384, et Dubost 1997, p. 204, 276 et 365.
42 On le voit à plusieurs reprises jouant un tel rôle à la fin des années 1650 dans le journal de voyage des frères Villers (Villers et Potshoek 1899).
43 Mesnard 1982 (p. 33) indique que Huygens et ses cousins sont alors accueillis et guidés dans la capitale par Tassin, intendant de Béringhen.
44 Constantin Huygens à Henri de Béringhen, 9 décembre 1660 (Huygens 1888-1950, t. III, p. 206-207).
45 Lettres de Constantin Huygens à Henri de Béringhen, à Antoine de Gramont et à Hugues de Lionne, La Haye, 19 avril 1666 (Huygens 1888-1950, t. VI, p. 28-31) ; la citation est extraite de la lettre au maréchal de Gramont.
46 Il participe à l’ambassade venue renouveler l’alliance des cantons suisses et de leurs confédérés avec la France. À cette occasion, les délégués helvètes cherchent à obtenir du gouvernement royal qu’il accorde l’autorisation de construire de nouveaux temples protestants dans le pays de Gex (Dolfuss 1881, p. 30).
47 Crouzet 1996, p. 232.
48 « Le roi n’est vraiment roi, c’est-à-dire monarque, que dans des images. Elles sont sa présence réelle : une croyance dans l’efficacité et l’opérativité de ses signes iconiques est obligatoire, sinon le monarque se vide de toute sa substance par défaut de transsubstantiation et il n’en reste plus que le simulacre » (Marin 1981, p. 12-13). « Comme l’Eucharistie, le portrait du roi, qu’il soit de peinture ou d’écriture, est tout ensemble, la représentation d’un corps historique absent, la fiction d’un corps symbolique (le royaume à la place de l’Église) et la présence réelle d’un corps sacramentel, visible sous les espèces qui le dissimulent » (Chartier 1994, p. 410).
49 Locatelli 1905, p. 204.
50 Définition du Robert.
51 Locatelli 1905, p. 127.
52 Ibid.
53 Dubost 1997, p. 71-74.
54 Locatelli 1905, p. 210. C’est nous qui soulignons.
55 Waquet 1989.
56 Locatelli 1905, p. 213.
57 Giandemaria s. d., p. 13.
58 Machiavel 2000, p. 124.
59 Giandemaria s. d., p. 14.
60 Ibid.
61 Machiavel 2000, p. 159.
62 Ibid., p. 160-161.
63 Roche 2003, p. 146.
64 Cosandey 2005, p. 24-26.
65 Agamben 2008, p. 235.
66 Locatelli 1905, p. 126.
67 Ernst Kantorowicz avait attiré l’attention sur des représentations iconographiques antiques et médiévales dans lesquelles l’empereur apparaît la tête auréolée d’un nimbe ; peu importe finalement que ce nimbe renvoie effectivement à la théorie des deux corps du roi, ou que ce parti représentatif serve à manifester l’idée que le corps du souverain abrite deux vies, idée récemment défendue par Giorgio Agamben critiquant la thèse de Kantorowicz, car l’une et l’autre interprétation renvoient finalement à une vision du monde fondamentalement holiste : Kantorowicz 1989, p. 63-79 ; Agamben 1997, p. 101-113.
68 Gauchet 1994.
69 Arasse et Tönnesmann 1997, p. 418-422.
70 Sabatier 2006, p. 214, repris dans Sabatier 2010.
71 Janzing 2006, p. 249.
72 « Ses hautes qualités ne permettent pas de s’arrêter sur quelques faiblesses auxquelles les natures d’élite même ne parviennent pas à échapper. Parmi ces faiblesses, il faut noter son penchant pour les aventures galantes » (Giandemaria s. d., p. 12) ; Locatelli ne consacre qu’un bref passage de son journal aux relations extraconjugales du roi, à propos de Mlle de La Vallière (Locatelli 1905, p. 170-175).
73 Bonnell 1906, p. 173-174.
74 Je renvoie ici à la belle étude d’Hendrik Ziegler (Ziegler 2013) montrant comment les détournements d’usage de l’imagerie royale française ont conduit ses concepteurs à modifier leurs stratégies de production de sens.
75 « Il est vrai que j’en ai déjà une bonne partie comme vous savez, mais j’aime mieux qu’on m’envoie encore une fois toute la masse afin que je puisse être assuré que rien ne manquera » (Philippe Doublet, 30 août 1679, Huygens 1888-1950, t. VIII, p. 206).
76 « Acheté des médailles du roi, la reine, et M. le cardinal » (10 mars 1661, Huygens 1888-1950, t. XXII, p. 560) ; il quitte Paris le 19 mars.
77 Lettre du 30 août 1679 (Huygens 1888-1950, t. XXII, p. 207-208).