Défendre l’esprit et la lettre des bourses de voyage Zellidja
p. 83-96
Texte intégral
1Les bourses de voyage Zellidja, attribuées à des lycéens entre 1939 et 1973, résultent de l’action conjointe de deux hommes. L’architecte Jean Walter assurait leur financement en y consacrant une partie de sa fortune issue de l’exploitation de mines au Maroc. L’inspecteur général Louis François organisait la promotion, la sélection des candidats et l’attribution des bourses en mobilisant l’administration du ministère de l’Éducation Nationale. Sans l’investissement de l’un ou de l’autre, la Fondation nationale des Bourses Zellidja n’aurait jamais décernée, à son apogée dans les années 1950, presque 300 bourses par an pour un millier de candidatures déposées par les élèves de 300 établissements scolaires. Pourtant, les deux hommes n’occupent pas la même place ni dans les archives, ni dans la mémoire des anciens bénéficiaires. Jean Walter est toujours célébré comme le père fondateur, un « pionnier par vocation », qui a vu « ses conceptions et ses réalisations révolutionnaires adoptées peu à peu1 » bref, un visionnaire dont il faut perpétuer l’œuvre. Ce qui est loin d’être le cas pour Louis François, dont l’action est beaucoup moins reconnue2.
2Nous allons développer l’hypothèse que cette inégalité de traitement résulte, paradoxalement, de la constance de l’investissement de Louis François. Vice–président de la Fondation pendant toute la durée de son fonctionnement, il a défendu la plus grande fidélité, dans l’esprit et dans la lettre, aux recommandations de Jean Walter, décédé en 1957. Or, à la fin des années 1960, après une période d’opposition latente, certains lauréats, appelés à participer à la promotion des bourses de voyage, sont entrés en conflit ouvert avec la Fondation. Souhaitant faire évoluer un système en perte de vitesse, ils ont vu dans Louis François un adversaire intransigeant. Nous retracerons ces deux conceptions différentes du testament intellectuel de Jean Walter à partir des archives de l’Association des lauréats Zellidja, plus particulièrement des numéros de la revue Espaces Zellidja parus entre 1954 et 1962, d’un entretien avec Louis François réalisé le 13 avril 1995 à son domicile et de rencontres avec une trentaine d’anciens lauréats dans le cadre d’entretiens formels ou informels. Nous avons également puisé des informations dans l’ouvrage de Jean-Pierre Clerc qui retrace l’histoire des bourses Zellidja3.
Les ambitions éducatives et sociales de la Fondation Zellidja
3La naissance des bourses de voyage Zellidja s’est déroulée en deux temps. Tout d’abord, entre 1938 et 1943, Jean Walter teste l’implication de l’Éducation nationale et l’intérêt de différentes catégories scolaires pour une telle initiative. Ensuite, entre 1945 et 1948, il finalise les conditions d’attribution, crée une fondation et trouve dans Louis François un collaborateur efficace, prêt à s’engager totalement à ses côtés. Ensuite, jusque dans les années 1970, les bourses vont mobiliser les mêmes ressorts : rendre le voyage difficile afin qu’il complète la formation scolaire en façonnant la personnalité et le caractère de jeunes hommes, destinés à constituer une élite capable de servir leur pays.
Mise en place
4À la fin de l’été 1938, Jean Walter soumet au ministre de l’Éducation nationale Jean Zay un projet de donation de 200 bourses de voyage sportif. Il choisit le collège Cuvier de Montbéliard, où il a fait ses études, comme établissement pilote. Dans chacune des cinq plus hautes classes de l’établissement, les élèves doivent choisir parmi eux celui qu’ils considèrent comme le plus méritant. Dans une lettre datée du 27 mars 1939, Jean Zay autorise l’expérience en suggérant que cette auto-désignation soit ratifiée par les enseignants afin qu’elle ne bénéficie pas à des élèves « dénués de tout mérite4 ». Ainsi, pendant l’été 1939, cinq garçons sillonnent à bicyclette les routes de France. L’attribution d’un modeste pécule est subordonnée à l’écriture d’un compte-rendu de voyage. La guerre met un frein à l’initiative mais en 1941, dix bourses sont tout de même attribuées. En 1942, le recteur de l’académie de Besançon demande à Jean Walter d’étendre le dispositif à toute son académie. Cette fois, vingt-deux bourses sont décernées. Les récipiendaires viennent des établissements secondaires de Montbéliard, Belfort, Besançon et Vesoul mais aussi de l’École des mines et de l’École des beaux-arts de Paris. 19 bourses sont décernées en 1943 dont sept dans l’enseignement supérieur. La même année, Jean Walter est arrêté et semble avoir passé la fin de la guerre en résidence surveillée mais les informations manquent pour déterminer le déroulement précis des évènements.
5À la Libération, il soumet à nouveau au ministre de l’Éducation nationale René Capitant un projet de donation. Fin 1945, l’inspecteur général de l’enseignement secondaire en histoire et géographie Louis François est chargé d’une mission délicate : annoncer au mécène qu’aucune décision n’est prise puisque tous ses documents ont été égarés. En fait, dès cette première rencontre, des affinités naissent entre les deux hommes et Louis François se lance dans l’aventure.
« J’avoue que je n’en menais pas large avec la mission qui m’avait été confiée par le ministre : dire qu’on avait tout perdu mais que cela nous intéressait. Je ne sais pas comment je m’y suis pris, toujours est-il qu’il y a un courant qui s’est établi entre nous. Jean Walter était un homme très grand, moi aussi. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Toujours est-il qu’il a tout de suite eu confiance en moi. Je lui ai expliqué pourquoi moi, je m’intéressais à cette proposition. Je ne venais pas lui dire “le ministère s’en occupera” mais “je suis chargé par le ministre de monter l’affaire”5. »
6Louis François fait alors signer à Gustave Monod, directeur de l’enseignement du second degré, une circulaire informant l’ensemble des lycées de France des conditions d’attribution des bourses pour les garçons des classes de première et de terminale. Il organise avec les services administratifs du ministère la gestion des candidatures et assure la promotion des bourses lors de ses nombreuses visites d’inspection. Les premières années, il se charge personnellement de la sélection de tous les dossiers et de la lecture des rapports de voyage.
« Je dois dire que malgré tout ce que je savais, j’ai tout de même été très intéressé, très étonné et très admiratif du travail de ces garçons. Seulement, cela m’a donné un travail énorme. J’habitais à Paris, près du Panthéon, dans le Ve arrondissement et j’avais un bureau qui était plus petit que ça. J’avais une montagne de rapports... Je pourrais multiplier les récits de voyage de ces garçons. Ce sont mes romans. Je n’ai plus acheté de romans depuis ce jour, je n’avais qu’à lire leurs rapports de voyage [Rires]6. »
7En 1946, 50 bourses sont décernées, 100 en 1947, 152 en 1948, et jusqu’à 300 par an dans les années 1950. En août 1948, Jean Walter crée la Fondation nationale des Bourses Zellidja et dote son capital de 200 millions de francs en actions de la Société des Mines de Zellidja qu’il exploite au Maroc. Son conseil d’administration est composé de Louis François qui est vice-président et de collaborateurs de Jean Walter. En 1956, après une attaque cardiaque, Jean Walter décide de confier la direction de la Fondation à l’Académie française pour assurer sa pérennité. Son conseil d’administration alors est présidé par Jules Romains. Louis François demeure vice-président. Les administrateurs sont des académiciens (Maurice Genevoix, André Chamson, André François-Poncet, Louis Leprince-Ringuet, le Duc de Levis Mirepoix...), des membres de la haute administration de l’Éducation nationale (Pierre Aigrain, directeur général de l’enseignement supérieur, Émile Braillon, Robert Hubac, René Haby, inspecteurs généraux) et des collaborateurs et proches de Jean Walter (Jean Dubois président de la Société des Mines Zellidja et Jean Lacaze, son beau-frère).
Former la personnalité et le caractère des lycéens afin qu’ils trouvent leur vocation
8Pendant près de 30 ans, le règlement des bourses Zellidja n’a pas évolué. Elles sont conçues comme une succession d’épreuves difficiles étalées sur deux ans, de manière à former en profondeur la personnalité et le caractère des jeunes. Cinq exigences garantissent la valeur pédagogique de cette expérience :
- L’âge. Les expériences menées avant 1943 n’étant pas jugées concluantes par Jean Walter, l’enseignement supérieur est évincé du dispositif. Les lycéens sont perçus comme plus sensibles aux vertus du dépaysement : le voyage leur permet de découvrir le monde et participe à leur émancipation.
- La solitude. Le boursier doit prendre des initiatives, ne compter que sur lui-même et découvrir ses capacités de résistance, de débrouillardise, d’adaptation dans un environnement inconnu. La solitude est également conçue comme un facilitateur des relations aux autres.
- La modicité du viatique. Les sommes allouées sont relativement faibles (20 000 francs en 1955) et le lycéen ne doit pas avoir recours aux possibilités financières de son entourage. Il faut qu’il vive une expérience de rupture avec ses conditions d’existence habituelles et se frotte aux contraintes de l’existence, « le plus près possible des réalités ». En 1955, le règlement oblige le boursier à ne voyager qu’en troisième classe. Il peut se procurer par lui-même les subsides nécessaires à son périple en travaillant durant son voyage.
- La rédaction de trois comptes-rendus. Le boursier rédige un journal de voyage, un livre de compte et une étude sur un thème de son choix. Il doit se montrer capable de gérer son budget de manière raisonnable et de relater ses expériences en adoptant une démarche de compréhension du monde. L’objectif est, qu’au final, il produise une œuvre, une réalisation qui manifeste ses qualités. Rapports et photos de voyage sont ensuite exposés au public au Musée pédagogique de la rue d’Ulm.
- La durée. Le candidat doit s’engager à partir au moins 30 jours en France ou à l’étranger de manière à avoir le temps de la réflexion, de l’introspection, de l’observation, de l’ouverture aux autres. Après un premier voyage, les auteurs des meilleurs rapports peuvent bénéficier l’année suivante d’une seconde bourse dans les mêmes conditions. à leur retour, ils se voient décerner le titre de Lauréat Zellidja, au final entre 40 et 60 lycéens par an. à partir de 1951, les auteurs des vingt meilleurs rapports de second voyage reçoivent des prix des mains du président de la République. Louis François obtient que la cérémonie se déroule en Sorbonne en même temps que la remise des prix du concours général.
9Les bourses Zellidja s’adressent aux lycéens, à une période où ils commencent à penser à leur avenir, afin de leur permettre de réaliser quelque chose par eux-mêmes et de se révéler en confirmant ou en trouvant leur vocation. L’expérience Zellidja complète donc une formation scolaire dont le contenu est vivement critiqué. Pour Jean Walter, l’école développe un goût abusif pour l’étude et ne prépare pas assez les élèves « aux tâches d’homme qu’ils auront à accomplir7 ». Pour Louis François également, il est nécessaire de compléter la formation scolaire parce qu’elle n’est pas suffisamment ouverte sur le monde et ne permet pas aux jeunes de trouver leur voie :
« Quel est le moment décisif pour un jeune français ? C’est le moment où il quitte le lycée et qu’il doit se trouver une profession, une route dans la vie. Est-ce que les études l’ont préparé ? Oui pour un professeur mais sinon... C’est l’âge fondamental pour un jeune. Surtout pour un jeune qui n’a pas au départ, toute de suite, une vocation. Et voila l’idée8. »
Une élite d’hommes d’action pour lutter contre le déclin du pays
10Les bourses Zellidja ont également une fonction sociale. Elles visent la formation d’une élite d’hommes d’action, d’entrepreneurs dont le pays aurait besoin. Jean Walter exprime clairement cette ambition : « Je ne veux pas aider les faibles, les médiocres, à se hausser, mais je désire dégager, par des épreuves difficiles, une élite moralement et physiquement forte, capable de tout aborder9. » Louis François a un point de vue analogue sur la nécessité, aux tournants des années 1930, de constituer une nouvelle élite capable de servir le pays dans le sens de l’intérêt général.
« Il faut vous dire que c’est un moment où la France est en pleine dégringolade. Évidemment, Jean Walter songe à une élite qui referait un peu la France. Il faut se rendre compte ce que c’est que la France des années 1930 jusqu’à la guerre. C’est une dégringolade épouvantable à laquelle j’ai assisté. En ce temps-là, j’avais à peu près la trentaine. C’est une période, au niveau politique, affreuse. On voyait le communisme se renforcer, les pays fascistes montés et les démocraties dégringolées, surtout sur le plan politique. Il y avait une dérive de la politique étrangère, une dérive de la politique intérieure... Et puis la crise, la crise économique très profonde. Bien pire encore que celle-ci, parce qu’à ce moment-là, il n’y avait aucune indemnité de chômage, ni quoi que ce soit. Donc, évidemment, Jean Walter a eu cette idée de savoir comment on pouvait créer une élite pour notre pays parce que c’était la démission de toutes les élites10. »
11Conscient que les voyages en solitaire ne suffiront pas à former un groupe, Jean Walter crée en 1951 une structure exclusivement réservée aux lauréats : l’Association des Lauréats Zellidja. Subventionnée par la Fondation, elle fonctionne comme une amicale d’anciens élèves. Ses missions sont de promouvoir les bourses et de développer des liens d’amitié entre les lauréats afin qu’ils puissent s’aider au cours de leur vie. Ainsi, la première action de l’Association est d’éditer un annuaire régulièrement mis à jour. Les liens entre les lauréats se nouent également dans le cadre de la rédaction de la revue trimestrielle Espaces Zellidja, qui reproduit des extraits des rapports de voyage et rend compte des très nombreuses actions de promotion en faveur des bourses.
12L’élite d’hommes d’action que les deux hommes appellent de leurs vœux est d’abord une élite scolaire. Au début des années 1950, Louis François met en place un jury d’agrégés pour sélectionner les projets. Il est présidé par Pierre Bennezon11, inspecteur de l’académie de Paris et composé de Robert Blanchon12, professeur au lycée Saint-Louis, Denis Brelingart, professeur au lycée Condorcet, Jeanne Lac, professeure dans les lycées Jules Ferry et Victor Hugo. Yves Brunsvick13, secrétaire général de la commission nationale française pour l’UNESCO, en fait également partie. Ce jury veille à la conformité des dossiers avec les exigences scolaires. La forme et le style, les qualités rédactionnelles, la culture du candidat sont des critères déterminants : « Par le plan et par le style, [le projet] traduit aussi sa culture et, entre deux candidats, nous préférons toujours celui qui est le plus cultivé et qui, pour cette raison, tirera de son voyage le plus de profit14. » La valeur scolaire des boursiers Zellidja est régulièrement rappelée par Louis François qui, à l’occasion de la première cérémonie de remise des prix, fait un parallèle entre le concours Zellidja et le concours général :
« Ces rapports représentent non seulement des semaines de vie ardente et aventureuse, mais aussi d’inappréciables compositions françaises, de volumineux devoirs d’histoire ou de géographie, de véritables œuvres d’art par leurs dessins, leurs aquarelles, leurs photographies15. »
13Cependant, il ne s’agit pas de reproduire ce que l’école fait déjà mais de compléter la formation qu’elle offre. Ainsi, la sélection ne repose pas uniquement sur ces aspects scolaires. La désignation du candidat par ses camarades de classe vise à faire émerger les fortes personnalités, ceux que l’on appellerait aujourd’hui des leaders naturels. Les résultats scolaires ne sont jamais pris en compte par le jury qui privilégie les qualités morales : l’esprit d’aventure, la curiosité, l’ouverture aux autres mais surtout le sérieux, la rigueur, le sens du travail et de l’effort. Le journal de voyage et le livre de compte doivent en témoigner. Le boursier Zellidja n’est pas un aventurier qui lâche tout pour partir à la découverte du monde. Il doit faire preuve d’un sens de l’aventure bien tempéré, être raisonnable, appliqué et pragmatique.
« On ne demande pas au candidat l’assurance d’une technique, d’un savoir-faire, mais bien plutôt celle d’un savoir être. Les conditions de sa réussite sont l’enthousiasme, la conviction, la sincérité, l’esprit d’initiative, le sens de la mesure, la disponibilité, l’ouverture aux hommes et aux choses, la culture ; autant de qualités qu’il a peu souvent l’occasion de manifester et surtout de mesurer en lui-même16. »
14Ainsi, le candidat ne doit pas fait étalage de son érudition mais rechercher un accomplissement de soi authentique, comme le rappelle Louis François :
« Ce sont généralement de bons et même de très bons élèves qui sont désignés pour devenir boursiers Zellidja... mais parfois des élèves moyens (et même moins que moyens) sont devenus boursiers et lauréats Zellidja, car ils ont trouvé dans le voyage Zellidja une forme d’accomplissement mieux adaptée à leurs personnalités que le travail scolaire17. »
Un recrutement national marqué par l’élitisme républicain
15Dans les années 1950, les élèves de l’enseignement secondaire représentent une minorité : 4,97 % des jeunes d’une génération obtiennent le baccalauréat en 1950, 6,9 % en 1955 et 10,81 % en 196018. Ils sont principalement issus de la bourgeoisie. Ces lycéens ont d’autant plus de chance d’obtenir une bourse Zellidja qu’ils ont hérité d’une culture légitime et disposent des compétences pour présenter des dossiers qui seront considérés comme brillants par le jury d’enseignants agrégés. L’annuaire des lauréats réalisé en 1993 indique qu’ils sont nombreux à avoir fréquentés les établissements scolaires les plus exclusifs, dans lesquels se retrouvent les différentes fractions des classes dominantes : Janson-de-Sailly, Louis-le-Grand, Henry IV, Condorcet, Lakanal. Le palmarès du lycée Janson-de-Sailly est éloquent. Entre 1953 et 1960, il a proposé 145 candidats, trente ont reçu une bourse de premier voyage et sept ont été proclamés lauréats.
16Cependant, l’élite que Jean Walter souhaite constituer n’est pas la simple reproduction d’une élite sociale, parisienne et bourgeoise. La Fondation Zellidja a une ambition nationale et recrute dans toute la France. Sur les 999 lauréats recensés dans l’annuaire de 1993, 615 fréquentaient un lycée de province, soit presque les deux tiers. Une petite fiche de présentation, collée sur la page de garde de 201 rapports de second voyage écrits entre 1950 et 1972 que nous avons consultés, indique la profession du père du lauréat au moment de son voyage. Cette simple mention ne permet pas un codage strict des emplois occupés mais révèle tout de même que les deux tiers des lauréats (62 %) ont un père qui appartient à une catégorie aisée (médecin, avocat, professeur, architecte, ingénieur, chef d’entreprise...). C’est donc un tiers des lauréats (38 %) qui a un père agriculteur, ouvrier, employé, contremaître, technicien ou instituteur.
17D’ailleurs, en 1951, Jean Walter met en place la Fondation nationale d’Aide aux Étudiants afin d’apporter un soutien matériel aux lauréats les plus modestes. En fonction des ressources de leurs parents, ils peuvent bénéficier de bourses d’études supérieures, cumulables avec celles de l’Éducation nationale ou de prêts d’honneur. Vingt chambres leurs sont réservés dans le pavillon du Maroc que Jean Walter a construit à la Cité internationale universitaire de Paris. En 1955, Jean Walter dote ses fondations d’un milliard de francs en action de la Société des Mines de Zellidja. La répartition est d’un tiers pour les bourses de voyage et de deux tiers pour l’aide aux étudiants19. C’est dire l’importance que Jean Walter accordait au fait de ne pas simplement reproduire une élite sociale. Le budget 1971 de la Fondation nationale des Bourses Zellidja fait état de 115 900 francs attribués au titre des bourses et de 123 400 francs pour des bourses d’études supérieures et des prêts d’honneur à des lauréats20.
18Les bourses Zellidja paraissent justes car elles fonctionnent selon les principes de la méritocratie scolaire et de l’élitisme républicain. En s’appuyant sur des critères scolaires, elles ont d’abord une fonction de certification et d’agrégation des enfants issus de la bourgeoisie. Le jury sélectionne aussi des candidats moins brillants mais qui présentent des qualités morales et un désir d’accomplissement. Il donne alors toutes leurs chances à des élèves issus de milieux plus modestes qui sont méritants.
19On peut établir une filiation entre les conceptions éducatives des Bourses Zellidja et « l’éducation particulariste » défendue par les pédagogues réformistes de la fin du XIXe siècle comme Edmond Demolins et mis en application à l’École des Roches, au Collège de Normandie ou à l’École alsacienne. Dans à quoi tient la supériorité des Anglo-saxons ? publié en 1897, Demolins explique qu’il est nécessaire de rompre avec une école publique trop centrée sur la formation intellectuelle et la préparation des fonctionnaires. Il considère également que les familles freinent trop souvent l’émancipation des jeunes et se chargent de leur faire une situation au lieu de leur apprendre à ne compter que sur eux-mêmes. Il entend développer le caractère et la personnalité des jeunes, les confronter à la vie réelle sur le modèle anglais du « self help21 ». Disciple dissident de Frédéric Le Play, il voulait aussi former une élite d’hommes d’action ascétiques et vigoureux, ayant le sens de l’initiative, capables d’œuvrer pour la paix sociale et d’être utiles pour leur pays.
Un engagement désintéressé au service d’une réforme de l’enseignement
20Les affinités qui ont scellé la collaboration entre Jean Walter et Louis François sont déterminées par une trajectoire commune qui a façonné des convictions analogues. Issus de la bourgeoisie protestante, ils ont reçu une éducation stricte dans laquelle les voyages ont beaucoup compté. Tous les deux s’inscrivent dans la lignée des réformateurs de la IIIe République tout en appartenant à deux générations différentes.
21On peut rattacher Jean Walter à la « nébuleuse réformatrice22 » du début du XXe siècle, contituée par une bourgeoisie d’affaires philanthrope, sensible aux questions sociales et scolaires. Fils d’entrepreneur expulsé d’Alsace lors de la guerre de 1870, Jean Walter est né en 1883. Il entre en 1899 à l’École spéciale d’Architecture de Paris, fondée par Émile Trélat pour former des bâtisseurs sensibles aux questions d’hygiène. Jusque dans les années 1920, il réalise de nombreux projets de logements ouvriers et de cités-jardins. En 1913, il est nommé par Alexandre Ribot, un républicain modéré, rapporteur à une conférence sur les Habitations à bon marché23. Il applique les recommandations de Jules Siegfried qui fait la promotion du modèle leplaysien de logements mono-familiaux privatisés et indépendants. Cet ancien ministre de l’industrie, du commerce et des colonies s’est également illustré dans le domaine scolaire avec la création des Écoles supérieures de commerce. Il est actionnaire de l’École des Roches et préside le conseil d’administration de l’École alsacienne. à partir des années 1930, Jean Walter se spécialise dans l’architecture hospitalière et édifie de nombreux hôpitaux en France et à l’étranger. C’est avec l’exploitation des mines de Zellidja qu’il fait véritablement fortune. Dans les années 1950, la mine produit la moitié du zinc français et devient le deuxième producteur mondial de plomb. Ce serait en souvenir des voyages qu’il a réalisés dans sa jeunesse en bicyclette à travers la France que Jean Walter aurait eu l’idée des bourses Zellidja.
22En 1927, Louis François est nommé à l’âge de 23 ans au lycée Thiers de Marseille. Il se lie d’une amitié durable avec Gustave Monod, qui y enseigne la philosophie. Ils partagent la même passion pour le scoutisme que Gustave Monod a découvert à l’École des Roches où il a débuté sa carrière. Pour les deux hommes, le scoutisme fait figure de modèle pédagogique. Louis François, qui se rappelle avec nostalgie des camps qu’il faisait avec son frère, considère Baden-Powell comme « le plus grand éducateur de la jeunesse qui n’ait jamais existé24 ».
23Ce modèle alimente l’expérimentation de méthodes nouvelles dans un enseignement secondaire jugé trop formel, trop centré sur sa mission d’instruction, trop reproductif et peu ouvert sur le monde extérieur. Inspecteur général en 1945, Louis François devient un ardent promoteur de la pédagogie active. Il participe à la création des classes nouvelles dans lesquelles une nouvelle activité fait son apparition : l’étude du milieu. Cette exploration vivante du monde n’est pas sans affinité avec l’étude demandée au boursier Zellidja. On peut d’ailleurs considérer que pour Louis François, les bourses Zellidja sont une vitrine, un moyen de démontrer l’efficacité de ses principes pédagogiques, d’entraîner par son prestige et sa force de conviction une partie du corps enseignant vers l’adoption des méthodes actives.
24Considérant que la promotion des bourses relève de sa mission d’inspecteur général, Louis François met un point d’honneur à ne percevoir aucun avantage ni aucune rémunération de son engagement au sein de la Fondation Zellidja :
« Deux ou trois mois après qu’on ait commencé à travailler ensemble, un jour, Jean Walter me téléphone. Il me dit : “Je voudrais vous voir”. Bon, je vais rue Geoffroy-Lasnier. Il me dit : “J’ai quelque chose de très important à voir avec vous, ce sont vos honoraires.” Je lui dis : “Monsieur, un inspecteur général n’a pas d’honoraires. J’accomplis ma mission d’inspecteur général. D’autre part, il faut que je n’ai aucun intérêt, aucun.” Donc personnellement, je n’ai jamais rien touché. Et je dois dire que j’ai acquis à ce moment-là un prestige énorme auprès de lui. On est devenu les meilleurs amis du monde. On avait une grande estime réciproque, il n’y a pas de doute25. »
Conflits autour des conceptions égalitaristes des bourses
25Après le décès brutal de Jean Walter en 1957, des interrogations émergent sur la meilleure façon de faire vivre son héritage intellectuel. Dès le début des années 1960, des voix s’élèvent pour que le recrutement des bourses soit élargi, avec une gestion moins paternaliste. En 1961, une cinquantaine de lauréats participent à un hommage à Jean Walter. Il débute par un dépôt de gerbe sur sa tombe et se poursuit par un colloque où sont traitées des questions relatives à l’avenir des bourses de voyage. Tout d’abord, les lauréats veulent une ouverture à des catégories tout aussi méritantes, comme les élèves des lycées professionnels. Ensuite, un groupe de réflexion nommé « commission Pervenche26 » est chargé d’étudier l’intégration des filles mais la mixité ne semble pas encore d’actualité. Enfin, les lauréats souhaitent prendre une part plus active aux décisions de la Fondation, présidée par l’Académie française mais pilotée par Louis François, à la correction des dossiers et aux réunions du jury organisées par les inspecteurs de l’Éducation nationale. La journée se termine en rappelant que ces réflexions visent à perpétuer l’idéal commun : l’esprit des voyages Zellidja tels qu’ils ont été voulus par Jean Walter. Ces mêmes revendications sont rappelées par les deux lauréats rédacteurs en chef de la revue Espaces Zellidja en 1962 :
« Mais pour quoi et pour qui savoir où en est l’œuvre de Jean Walter ? D’abord pour les responsables de la Fondation car on a vu comme les voyages d’études et les préoccupations des jeunes évoluaient et comme il était souhaitable d’aménager le règlement et les conditions du voyage d’étude pour suivre, favoriser, prévoir, orienter l’évolution du contenu même de ces voyages d’étude. En un mot assumer l’héritage de Jean Walter. Ensuite pour le Jury d’Attribution des Bourses : l’assister dans sa tâche en l’assurant que l’expérience des Lauréats eux-mêmes est irremplaçable pour la compréhension par l’intérieur des rapports de leurs camarades27. »
26Il apparaît que pour les lauréats, c’est l’expérience de découverte de soi et du monde par le voyage qui compte plus qu’une formation complémentaire permettant de constituer une élite qui participe au redressement de la France. L’héritage de Jean Walter se trouve dans cette possibilité offerte aux jeunes de vivre une expérience intense. C’est cette cause qu’ils veulent défendre mais la réaction de la Fondation ne se fait pas attendre. Dans un courrier du 15 juin 1962, Louis François fait part de la décision d’un comité consultatif : la subvention accordée par la Fondation à l’Association des lauréats Zellidja est diminuée d’un quart28.
27Jusqu’au début des années 1960, le nombre de dossiers de candidature est relativement stable : il oscille aux alentours de 1 200. Par la suite, il ne cessera de décroître pour atteindre 700 en 1967. L’expérience Zellidja ne semble plus susciter le même enthousiasme : le voyage se démocratise et ne présente plus le même caractère de formation et d’émancipation des jeunes. Le recrutement élitiste et ségrégatif de la Fondation devient de plus en plus en décalage avec les aspirations égalitaires de la société. Les évolutions à apporter aux bourses vont à nouveau opposer la Fondation, représentée par Louis François, et l’Association, au sein de laquelle une cinquantaine de lauréats sont très actifs. Les relations tendues entre les deux institutions depuis le début des années 1960, vont se transformer en conflit ouvert.
28À l’occasion de la remise des prix de juin 1967, les membres de l’Association informent Louis François de leurs inquiétudes face au déclin du nombre de candidatures. Ce dernier les invite à constituer dès la rentrée une commission de réforme afin de présenter des propositions concrètes aux membres de la Fondation. Les lauréats rappellent donc leurs aspirations. La fidélité à l’œuvre de Jean Walter impose de transformer les conditions d’attribution des bourses en les ouvrant aux filles, aux travailleurs, aux établissements techniques. Les lauréats n’acceptent plus d’être maintenus dans un état d’irresponsabilité et reprochent aux académiciens et aux inspecteurs leur attitude paternaliste. à nouveau, la Fondation rejette ces propositions. Par exemple, Louis François ne souhaite pas que le concours soit ouvert aux filles conformément à ce qu’avait construit Jean Walter et pour des raisons de sécurité :
« J’ai tout de suite été d’accord avec Jean Walter pour que ce ne soit qu’aux garçons que l’on s’adresse. Et puis, de plus en plus, on a entendu : “Et les filles ? Et les filles ? Et les filles ?” Mais je m’y suis toujours opposé parce que j’avais eu quatre ou cinq affaires d’agressions sexuelles qui avaient beaucoup troublé les jeunes Zellidjiens. Et je me disais, si on a quatre ou cinq affaires d’homosexualité, on aura 50 affaires d’hétérosexualité avec les filles. On ne sait pas où on va29. »
29Pour les membres de la Fondation, les seules évolutions envisageables sont promotionnelles. Ils récusent la légitimité des lauréats à s’immiscer dans l’organisation des bourses et mettent en doute la pertinence de leurs propositions. Ils estiment que la gestion de l’héritage intellectuel et financier de Jean Walter est uniquement de leur ressort.
30L’assemblée générale ordinaire de l’Association du 2 novembre 1969 officialise le désaccord entre les deux institutions. Les lauréats décident à une forte majorité de rechercher de nouvelles voies pour rester fidèle à l’esprit de Jean Walter. Ils suspendent la propagande en faveur des Bourses Zellidja et s’orientent vers l’organisation de leurs propres bourses dites expérimentales. Pour marquer leur détermination, ils en accordent une sur les fonds de l’Association à une jeune femme qui part à Cuba en août 1970. Le compte-rendu qu’ils font de la remise des prix organisée par la Fondation en 1970 est particulièrement acerbe. Le discours de Louis François est perçu comme anachronique :
« Le discours de M. François sur les réformes n’a pas beaucoup varié depuis trois ans et nous l’attendons aux “réalités”. Ne croyons plus les paroles mais les actes, les changements effectifs et profonds. Nous donnons rendez-vous à l’inspecteur général François devant le projet de bourses expérimentales : ceci d’autant plus qu’à la réception des nouveaux lauréats il a prononcé un de ses discours grandiloquents dont il a le secret... Au cours de la réception, nous avons bien sûr présenté notre point de vue aux nouveaux lauréats qui se sont montrés fort réceptifs après avoir été choqués par l’intervention élitiste et paternaliste de l’inspecteur François qui devrait savoir, puisque nous l’avons rencontré à la Sorbonne en Mai 1968, qu’un tel ton a peu cours dans les classes terminales et encore moins dans les facultés que fréquentent les lauréats auxquels il s’adresse30. »
31Pour faire vivre à d’autres l’expérience intense qu’ils ont connu, un groupe d’une trentaine de lauréats s’investit dans ce nouveau projet. Les statuts de l’Association sont modifiés le 10 août 1970. Ses buts sont toujours « de développer les liens d’amitié entre tous les lauréats de la Fondation nationale des Bourses Zellidja » mais, plutôt que de promouvoir les Bourses Zellidja, elle se propose d’agir pour « des bourses de voyage ou des expériences se situant dans la continuité de l’idée de Jean Walter et ceci par tous les moyens appropriés ». Cependant, l’Association n’est ni homogène, ni indépendante : elle fonctionne grâce à la subvention de la Fondation et quelques lauréats souhaitent renouer le dialogue avec son conseil d’administration. Au cours des assemblées qui vont suivre, une minorité de « conservateurs » va engager avec des « progressistes » majoritaires des débats interminables. L’assemblée générale ordinaire du 1er novembre 1970 ne fait pas exception. Les « progressistes » traitent de « vieux crabes » les quelques « conservateurs [...] qui rêvent de leur belle jeunesse élitiste » et remettent en cause le fonctionnement des trois dernières années. Enfin, une motion est adoptée à 43 voix contre 6, qui consacre l’autonomie de l’Association31.
32Dans une lettre datée du 11 décembre 1970, le conseil d’administration de la Fondation notifie à l’Association que la modification de ses statuts et la promotion de nouvelles bourses sont contraires aux volontés de Jean Walter « dont le but était essentiellement la promotion d’élites ». En conséquence, elle lui interdit de donner le nom de Bourses Zellidja « aux prétendues bourses expérimentales », supprime sa subvention et demande qu’elle évacue les locaux de la Fondation. Le coup porté est rude et l’Association ne parviendra pas à faire face aux conflits internes et aux difficultés matérielles qui en résultent. Elle se replie sur un vieux chalet acheté quelques années plus tôt en Haute-Savoie et cesse ses activités.
33De son côté, la Fondation n’attribue plus que quelques bourses en 1972. Ses ressources s’amenuisent avec la nationalisation des mines de Zellidja puis leur fermeture. Avec le départ à la retraite de Louis François, l’organisation et la promotion des bourses au sein de l’Éducation nationale sont beaucoup moins efficaces. Le 1er janvier 1973, l’Académie française décide ne de plus attribuer de bourses de voyage. La dissolution de la Fondation est prononcée en 1974. Le reliquat du legs de Jean Walter est transformé en bourse d’étude à l’étranger pour les élèves de l’École polytechnique, de l’École centrale et de l’École des mines.
34Aujourd’hui encore, Jean Walter demeure la figure tutélaire des bourses Zellidja, célébrée et idéalisée. Il tend à éclipser Louis François qui a pourtant géré pendant près de trente ans l’institution en maintenant le cap défini initialement. Ce déni est d’autant plus fort qu’une partie des lauréats, qui souhaitait faire évoluer les conditions d’attribution des bourses pour les pérenniser, s’est opposée à Louis François, chacun défendant une conception de l’esprit des bourses Zellidja.
Notes de bas de page
1 Espace Zellidja, 1961, p. 41.
2 La Bibliothèque nationale de France – François Mitterrand a réalisé une exposition à partir d’une centaine de rapports de voyage de lauréats Zellidja du 17 mai au 7 juillet 2013. Une notice présentait Jean Walter comme « le fondateur », « architecte et grand voyageur », sans mentionner Louis François.
3 Jean-Pierre Clerc a rédigé cette histoire des bourses Zellidja à la demande de l’actuelle Fondation pour le 70e anniversaire de leur naissance. Lauréat de la promotion 1959, président de l’association des lauréats entre 1963 et 1965, membre de la Fondation dans les années 1970, il a travaillé aux côtés de Louis François. Les deux tomes de son travail s’appuient sur un important recueil d’archives et sur les témoignages de plus de 130 lauréats. Clerc J-P., Jean Walter ou le devenir homme, Nérondes, Keraban, 2010 et Clerc J-P., Z, 10 000 voyages initiatiques, Paris, Barakah, 2011.
4 Lettre de Jean Zay à Jean Walter du 27 mars 1939. Archives de l’Association des Lauréats Zellidja.
5 Entretien avec Louis François, 13 avril 1995.
6 Idem.
7 Extrait d’un texte de Jean Walter intitulé « L’esprit des Bourses Zellidja » souvent cité dans la revue Espaces Zellidja en 1960, 1961, 1962. Il date vraisemblablement de la fin des années 1940.
8 Entretien avec Louis François, 13 avril 1995.
9 Lettre de Jean Walter au ministre de l’Éducation nationale du 6 décembre 1948. Archives de l Association des Lauréats Zellidja.
10 Entretien avec Louis François, 13 avril 1995.
11 Il est président de la Société des agrégés (1951-1954), directeur du cabinet du ministre de la Fonction Publique René Billères en 1954, avant d’être directeur adjoint du cabinet de René Billères, ministre de l’Éducation nationale en 1956.
12 Robert Blanchon (1919-2001) est nommé inspecteur général en 1973.
13 En 1948, Yves Brunsvick seconde Louis François, alors secrétaire général de la commission française de l’UNESCO. Il est nommé secrétaire général en 1958.
14 Espaces Zellidja no 31, 1961, p. 10.
15 Discours de Louis François en Sorbonne en 1948 paru dans Espaces Zellidja, no 34-35, 1962, p. 16.
16 Espaces Zellidja no 30, 1960, p. 2.
17 Espaces Zellidja no 31, 1961, p. 47.
18 Prost A., Histoire générale de l’enseignement et de l’éducation, t. IV : depuis 1930, Paris, Perrin, 2004.
19 Clerc J-P., Z, 10 000 voyages initiatiques, Paris, Barakah, 2011, p. 28.
20 Courrier de la Fondation Nationale des Bourses Zellidja daté du 23 juin 1971, Archive de l’Association des Lauréats Zellidja.
21 Duval N., « Le “Self-help” transposé en milieu français : l’École des Roches et ses élèves (1899-2009) », Histoire, Économie et Société, no 4, 2009, p. 69-84.
22 Topalov C. (dir.), Laboratoires du nouveau siècle. La nébuleuse réformatrice et ses réseaux en France (1880-1914), Paris, École des Hautes Études en Sciences Sociales, 1999.
23 Magri S., « La réforme du logement populaire : la société française des habitations à bon marché (1889-1914), Topalov C. (dir.), Laboratoires du nouveau siècle. La nébuleuse réformatrice et ses réseaux en France (1880-1914), Paris, EHESS, 1999, p. 239-268.
24 Entretien avec Louis François, 13 avril 1995.
25 Idem.
26 Clerc J-P., Z, 10 000 voyages initiatiques, op. cit., p. 44.
27 Espaces Zellidja no 34-35, 1962, p. 87-88.
28 Clerc J-P., Z, 10 000 voyages initiatiques, op. cit., p. 52.
29 Entretien avec Louis François, 13 avril 1995.
30 Action Bulletin de l’Association des Lauréats Zellidja, Automne 1970, document dactylographié, Archive de l’Association des Lauréats Zellidja.
31 Action Bulletin de l’Association des Lauréats Zellidja no économique de décembre 1970, document dactylographié, Archive de l’Association des Lauréats Zellidja.
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