1 Gollac S., « Travail indépendant et transmissions patrimoniales : le poids des inégalités au sein des fratries », Économie et Statistique, no 417-418, juin 2009, p. 62.
2 Bessière C., De génération en génération. Arrangements de famille dans les entreprises viticoles de Cognac, Paris, Raisons d’agir, 2010 ; Gollac S., La pierre de discorde. Stratégies immobilières familiales dans la France contemporaine, thèse de doctorat en sociologie sous la direction de Florence Weber, Paris, EHESS, 2011.
3 Colombier N. et Masclet D., « L’importance de l’environnement familial comme déterminant du travail indépendant », Économie et statistique, no 405/406, 2008, p. 109.
4 Groupement agricole d’exploitation en commun. Créée en 1962, c’est une forme très courante de société civile agricole.
5 Pour un cas dans la maçonnerie, Bessière C. et Gollac S., « Le silence des pratiques. La question des rapports de genre dans les familles d’indépendants », Sociétés et représentations, no 24, 2007, p. 43-58 ; pour un cas dans la viticulture : Bessière C., De génération en génération, op. cit., p. 104-108.
6 Gollac S., « Travail indépendant et transmissions patrimoniales », op. cit., p. 66. Ce résultat confirme ceux de Bernard Zarca sur des données plus anciennes : Zarca B., « L’héritage de l’indépendance professionnelle selon les lignées, le sexe et le rang dans la fratrie », Population, no 2, 1993, p. 275-306 et « L’héritage de l’indépendance professionnelle : un ou plusieurs élus au sein de la fratrie ? » Population, no 4, 1993, p. 1015-1042.
7 Jacques-Jouvenot D., Choix du successeur et transmission patrimoniale, L’Harmattan, Paris, 1997, p. 85-89 sur le cas des éleveurs ; et Bessière C., op. cit., p. 83-86, sur le cas des viticulteurs de la région de Cognac.
8 Bourdieu P., Le Bal des célibataires, Paris, Seuil, 2002 [1972], p. 191.
9 On trouve peu d’analyses des pratiques de fécondité en fonction de la catégorie socioprofessionnelle dans la France contemporaine, encore moins des analyses qui étudieraient la taille des fratries en fonction du sexe des frères et sœurs et de leur ordre d’arrivée. Dans un article spécifiquement dédié aux comportements familiaux des indépendants, Laurent Toulemon note cependant que les agriculteurs ont une fécondité plus élevée que l’ensemble de la population, tandis que les artisans, commerçants, chefs d’entreprise et professions libérales ont une fécondité plus faible. Le nombre de leurs enfants reste tout de même supérieur à celui des professions intermédiaires et des cadres salariés. Cf. Toulemon L., « Situation professionnelle et comportements familiaux des indépendants », Économie et statistique, no 319-320, oct.-nov. 1998, p. 29-51, p. 37.
10 C’est ainsi qu’en 1992, d’après l’enquête INSEE « Actifs financiers », les deux tiers des hommes indépendants en activité avaient un père ou un beau-père indépendant. Cf. Laferrère A., « Devenir travailleur indépendant », Économie et statistique, no 319-320, 1998, p. 13-28, p. 13.
11 Ce tableau mérite d’être nuancé selon les professions indépendantes. L’accès aux professions libérales, souvent très réglementé, nécessite un niveau de diplôme élevé. Cf. Flachère M., « Les professions libérales en 2007 », INSEE Première, no 1282, février 2010. Dans l’artisanat, les conditions d’attribution de la qualité d’« artisan » sont toujours d’être titulaire d’un diplôme professionnel (CAP, BEP) ou d’un titre homologué de même niveau. Néanmoins, Caroline Mazaud montre que ce niveau de diplôme correspond en fait à une durée d’études de plus en plus longue. Cf. Mazaud C., Entre le métier et l’entreprise. Renouvellement et transformations de l’artisanat français, thèse de sociologie sous la direction de Sylvain Maresca : université de Nantes, 2009, p. 17. Dans l’agriculture, l’attribution d’une aide à l’installation est conditionnée à l’obtention du baccalauréat professionnel agricole. Ce système d’aide, mis en place au début des années 1970, a ainsi contribué à l’élévation considérable du niveau de diplôme des agriculteurs. Cf. Bessière C., De génération en génération, op. cit., p. 62-63.
12 On dispose effectivement d’informations relativement complètes sur la fratrie composée par les enfants de la personne de référence du ménage et de son conjoint (nombre, âge, sexe, diplôme, situation professionnelle des enfants). On ne dispose pas d’informations suffisantes concernant les fratries d’origine de la personne de référence et de son conjoint : on sait uniquement quelle est sa taille et s’ils en sont l’aîné. On doit donc travailler sur les fratries des enfants des personnes enquêtées, et donc sur une population très restreinte : les fratries adultes issues de parents indépendants encore vivants, au sein desquelles on trouve au moins un repreneur.
13 Ici, on ne dispose que d’un niveau de diplôme grossier : aucun diplôme, un niveau de diplôme inférieur au bac, un niveau équivalent au bac ou un niveau supérieur au bac.
14 Gollac S., « Travail indépendant et transmissions patrimoniales », op. cit., p. 66.
15 Ajoutons à cela que les données de l’enquête « Patrimoine 2003-2004 » sur les transferts successoraux montrent que les donations constituent des transferts de valeur plus importante que les héritages, sans doute aussi parce que les donations sont davantage pratiquées par les plus riches. Cf. Cordier M., Houdré C. et Ruiz H., « Transferts intergénérationnels entre vifs : aides et donations », Insee Première, no 1127, 2007.
16 Sur le cas des viticulteurs de Cognac, cf. Bessière C., De génération en génération, op. cit., p. 183-198.
17 En droit français, les parents doivent transmettre à chacun de leurs enfants, une part égale de la « part réservataire » de leur patrimoine, soit les trois quart de leur patrimoine (s’ils ont trois enfants ou plus). La part restante, ici un quart du patrimoine, est appelée la « quotité disponible » et peut être transmise à qui ils le souhaitent.
18 Le cas présenté ici a fait l’objet d’un recueil de données ethnographiques approfondies : entretiens semi-directifs avec une dizaine de membres de la famille (Guy Pilon, sa mère, ses trois sœurs, ses beaux-frères, des neveux), observations sur place (hébergement chez la mère de Guy, qui habite la maison mitoyenne de celle de son fils), archives familiales (actes notariés notamment). Cf. Gollac S., « Faire ses partages. Patrimoine professionnel et groupe de descendance », Terrain, no 45, 2005, p. 113-124.