1 Pour ce point de synthèse théorique, je me réfère à C. Pennetier, B. Pudal, « Écrire son autobiographie (les autobiographies communistes d’institution, 1931-1939 », in Genèses. Sciences sociales et histoire, 23, 1996, p. 53-75 ; Idem, « La “vérification” (l’encadrement biographique communiste dans l’entre-deux-guerres) », in Genèses. Sciences sociales et histoire, 23, 1996, p. 145-163 ; Idem (dir.), « Une internationale, des partis et des hommes », in M. Dreyfus et alii (dir.), Le siècle des communismes, Paris, Éditions de l’Atelier, 2000 (2004), 3e partie, p. 493-705 ; Idem (éds.), Autobiographies, autocritiques, aveux dans le monde communiste, Paris, Belin, 2002 ; F. Escudié, « Le fonctionnaire et la machine bureaucratique. Contrôle biographique et construction des carrières dans l’appareil régional du SED », in Genèses. Sciences sociales et histoire, 53, 4, 2003, p. 93-112.
2 L. Proteau, « Interrogatoire. Forme élémentaire de classification », in Actes de la recherche en sciences sociales, 178, 2009, p. 4-11 (p. 6 pour la référence).
3 E. Agrikoliansky, « Biographies d’institution et mise en scène de l’intellectuel. Les candidats au comité central de la Ligue des droits de l’homme », in Politix, 7, 27, 1994, p. 94-110 (p. 94 pour la référence).
4 H. S. Becker, « Biographie et mosaïque scientifique », in Actes de la recherches en sciences sociales, 62, 1, 186, p. 105-110 (p. 108 pour la référence).
5 « Afin d’assurer une politique correcte de recrutement des membres de parti [...] par la promotion des éléments prolétaires sains, évolués et disciplinés, ayant des perspectives de développement, et par leur éducation solide et permanente » ; « sa tâche principale consiste à connaître parfaitement et à signaler aux organes dirigeants les qualités et les défauts des membres de parti et des cadres [...], à proposer des mesures concrètes d’éducation et d’amélioration de leurs connaissances politiques, organisationnelles et conspiratives » (document en provenance du fonds CC du PCR, Section Organisation, doss. 95/1944, cité dans A. Muraru, « Secţia de cadre ca instrument de verificare şi control în interiorul Partidului Comunist » (La Section des cadres, un instrument de vérification et contrôle au sein du parti communiste), in De ce trebuie condamnat comunismul ? Anuarul Institutului pentru investigarea crimelor comunismului în România (Pourquoi faut-il condamner le communisme ? Annuaire de l’Institut pour l’investigation des crimes du communisme en Roumanie), I, Iaşi, Polirom, 2006, p. 141-161 (p. 143-144 pour la référence).
6 Ibid., p. 145-146.
7 Information en provenance d’un document conservé dans le fonds CC du PCR, Chancellerie, doss. 31/1957 (Archives nationales historiques centrales de Bucarest) et publié en 2002 par N. Videnie : « De la autobiografie la delaţiune. Material auxiliar la dosarele de cadre » (De l’autobiographie à la délation. Compléments aux dossiers des cadres), in M. Oprea et alii, Securiştii partidului. Serviciul de Cadre al PCR ca poliţie politică. Studiu de caz : arhiva Comitetului Municipal de Partid Braşov (Les agents secrets du parti. Le Service des cadres du PCR en tant que police politique : les archives du Comité municipal du PCR Braşov), Iaşi, Polirom, 2002, p. 32-35.
8 A. Muraru, « Secţia de cadre a Comitetului judeţean al PCR Iaşi (1945-1948) (La Section des cadres du Comité départemental du PCR Iasi, 1945-1948), in Structuri de partid şi de stat în timpul regimului comunist, Anuarul Institutului de Investigare a crimelor comunismului în România (Structures du parti et de l’État pendant le régime communiste, Annuaire de l’IICCR), III, Iaşi, Polirom, 2008, p. 81-118 (p. 100 pour la référence).
9 Id., « Secţia de cadre ca instrument de verificare... », cit., p. 145-146.
10 Institut roumain d’histoire récente : AIRIR, fonds C. M. Bv. Voir M. Oprea et al., op. cit. pour un échantillon de documents, une description du corpus et l’explication de sa production dans le contexte général du régime communiste roumain. Après l’avoir partiellement exploité dans notre thèse de doctorat, nous avons également étudié des éléments de ce corpus dans plusieurs publications. Se référer à I. Cîrstocea, Contribution à une sociologie de la « transition » roumaine à travers le prisme de la condition féminine et des représentations de la féminité, thèse de doctorat en sociologie, Paris, EHESS, 2004 ; Id., « Eşalonul de mijloc al partidului unic – norme şi practici de promovare » (L’échelon moyen du parti unique. Normes et pratiques de promotion), in M. Oprea et alii, op. cit., p. 46-79 ; Id., « Le devoir féminin entre norme communiste et pratique quotidienne. Une étude de cas », in A. Ionescu, O. Tomescu-hatto (éds.), Politique et société dans la Roumanie contemporaine, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 25-50 ; Id., « Cooptation et adhésion des femmes au parti communiste roumain », in R.-M. Lagrave (éd.), 2011, Fragments du communisme en Europe centrale et orientale, Paris, Éditions de l’EHESS, p. 143-191.
11 Dans son article de 2008, A. Muraru (cit.) exploite un corpus similaire en provenance d’une autre section locale du PC, à savoir le Comité municipal du PCR de la ville de Iaşi.
12 Voir I. Cîrstocea, « Le “monde disparu” et la “société naissante” : représentations savantes de la sortie du communisme en Roumanie », in Revue d’études comparatives Est-Ouest, 37, 3, 2006, p. 113-142, pour une revue critique des principaux axes d’interprétation proposés par des travaux produits en Roumanie pendant les 15 premières années postcommunistes, respectivement Genèses. Sciences sociales et histoire, 52, 2003 (livraison thématique « Les Archives de l’est ») ; M. Dreyfus et al. (dir.), Le siècle des communismes, Paris, Éditions de l’Atelier/Éditions Ouvrières, 2004 (2000) ; S. Combes (dir.), Archives et histoire dans les sociétés postcommunistes, Paris, La Découverte/BDIC, 2009, pour des aperçus historiographiques portant sur d’autres pays de l’espace ex-soviétique.
13 J.-C. Passeron, J. Revel, « Penser par cas. Raisonner à partir des singularités », in Id. (éds.), Penser par cas, Paris, Éditions de l’EHESS, 2005, p. 9-44 (p. 12 pour la référence).
14 Son ampleur – il est le plus épais du corpus et comporte 123 pages – lui valut d’être intégralement publié dans le volume édité par M. Oprea et alii en 2002 (p. 125-216), accompagné d’un long commentaire par S. Olaru : « Un dosar ca multe altele » (Un dossier entre autres), p. 95-112. Si nous nous sommes appuyée sur ce dernier pour retracer la trajectoire sociale du protagoniste, nous l’interprétons toutefois dans une optique différente, fidèle au programme méthodologique résumé précédemment.
15 Il s’agit du document no 12, in M. Oprea et alii, 2002, p. 149-155 (ci-dessous « A1 »).
16 Y. Chevalier, « La biographie et son usage en sociologie », in Revue française de science politique, 29, 1, 1979, p. 83-101.
17 « Un courant d’extrême droite (legionar) s’est manifesté à un moment donné dans mon lycée, face auquel je n’ai pas pris position, à la fois en raison de mon jeune âge et grâce à l’influence exercée par mon père qui se situait en dehors de tout parti politique... Pendant ma première année d’université, comme je n’avais pas réussi à trouver une place dans le foyer étudiant et en raison de la situation difficile de ma famille (mon frère étudiait dans une autre ville et notre père était décédé) j’ai dû chercher un logement à la mesure de mes modestes possibilités. C’est ainsi que j’ai été amené à partager la chambre d’un étudiant inscrit dans la même année que moi, Cioarã Alexandru, que je ne connaissais pas avant d’arriver à l’université. Ses apparences étaient celles d’un bon étudiant – il avait été classé le premier au concours d’admission et il était actif dans les organisations de jeunesse. Mais il allait s’avérer par la suite que des saletés se cachaient derrière cette façade, qu’il m’avait été impossible de prévoir. Le 29 mai 1948 il a été retenu par les organes de police de Timişoara, en tant que membre d’une organisation subversive depuis ses années de lycée, une organisation à caractère extrémiste (legionară). Une enquête a été ouverte, dont plusieurs étudiants ont fait l’objet... C’est à ce moment-là que j’ai été retenu, en ma qualité de colocataire. Bien qu’innocent, j’ai été détenu jusqu’au 16 février 1949, lorsque j’ai été libéré avec un premier lot d’étudiants innocents. Mon dossier n’a pas été transmis à la Cour martiale, je n’ai pas été jugé et je n’ai pas été condamné... Suite à cet événement indépendant de ma volonté j’ai perdu une année d’études. Cette histoire allait avoir de nombreuses conséquences sur mon activité ultérieure, elle a entraîné des soupçons et fait que je n’ai jamais pu être apprécié objectivement. C’est aussi la principale raison pour laquelle je n’ai pas pu oser demander l’admission aux Jeunesses Communistes, ni au PC plus tard » (A1).
18 F. Escudié, op. cit., p. 97.
19 E. Agrikoliansky, op. cit., p. 99.
20 « Pendant toute cette période j’ai cherché à m’acquitter au mieux des tâches assignées par les organes politiques de l’usine. J’ai cherché à orienter mon activité selon les documents et directives du parti ouvrier roumain... J’ai fréquenté le secrétariat technique de l’usine, j’ai participé à certaines conférences et j’ai aussi fréquenté les cours d’enseignement politique, section “économie concrète” » (« A1 »).
21 Cf. note 1.
22 Il s’agit de « A1 » (cf. note 15, supra ), respectivement d’un complément d’autobiographie en date du 16.12.1966, document no 13, in M. Oprea et alii, 2002, p. 156-158 (« CA » ci-après).
23 Émises et envoyées pour la plupart le 15 août 1966.
24 Voir en annexes la liste de documents produits à l’occasion de la vérification biographique menée entre juin 1966 et octobre 1967.
25 P. Bourdieu, « L’illusion biographique », in Actes de la recherche en sciences sociales, 62, 1986, p. 69-72.
26 L’épisode le plus ancien correspond à l’émigration du grand-père paternel aux États-Unis avant la Première Guerre mondiale.
27 En témoignent le statut d’« ex-koulaks » renseigné dans l’autobiographie pour situer socialement les tantes maternelles, mais aussi les études suivies par des membres de cette fratrie de 6 – deux des filles sont devenues institutrices, un des fils est devenu comptable – ou bien leurs alliances matrimoniales (deux des filles épousent des prêtres) – à une époque où les élites rurales étaient effectivement représentées par les prêtres et les instituteurs.
28 Cf. B. Pudal, Prendre parti. Pour une sociologie historique du PCF, Paris, Presses de la FNSP, 1989, p. 233 : chez les familles des couches moyennes, la scolarité des enfants traduit fréquemment le projet familial d’ascension sociale. Voir aussi F. Muel-Dreyfus, Le métier d’éducateur. Les instituteurs de 1900, les éducateurs spécialisés de 1968, Paris, Minuit, 1983, qui montre que la profession envisagée pour les enfants exprime la vision de la famille sur l’avenir.
29 Elle eut vraisemblablement lieu en 1961 : des documents produits en 1961-1962 dans le cadre d’une enquête conduite par la Sécurité sont inclus dans le dossier personnel et sont effectivement mobilisés pour la vérification du candidat par le PC.
30 « Entre l’automne 1947 et le 29 mai 1948 j’ai partagé mon logement à Timişoara (11, rue Feldioara) avec mon collègue Cioarã Alexandru, un étudiant de la même faculté et de la même année que moi. C’est un pur hasard que nous partageâmes cette chambre, car on ne se connaissait pas auparavant, comme lui avait suivi le lycée à Beiuş et moi à Deva. Précédemment j’ignorais son existence même. Jusqu’au 29 mai 1948 je n’avais connaissance de rien de mauvais chez sa personne et dans son passé. Il avait été classé premier au concours d’admission à la faculté, il était très actif dans les organisations de jeunesse, il n’avait aucun vice, d’après ce que j’en savais à l’époque c’était un étudiant brillant. La suite allait me montrer que j’avais tort. Le 29 mai 1948 les organes de la police secrète de Timişoara se sont présentés à notre domicile, ils ont procédé à une perquisition et l’ont emmené. Moi on m’a emmené avec, pour la seule raison que je partageais ce même logement. Quelques jours plus tard j’ai été déclaré innocent et on m’a libéré. Mais j’ai été de nouveau retenu le 11 juin 1948 par la Sécurité et je suis resté dans la prison de Timişoara jusqu’au 16 février 1949. J’ai appris que cela était dû au fait que d’autres étudiants arrêtés et libérés par la suite comme innocents s’étaient enfuis, ce qui compliqua l’enquête. Un des étudiants retenus, Bãrcuţeanu, avait déclaré qu’il me connaissait, sans toutefois m’accuser de quoi que ce soit. On se connaissait effectivement car nous étions, avec Cioară Alexandru, abonnés à la revue Matematica. L’enquête n’a rien révélé sur moi, je n’avais aucune connaissance de l’organisation subversive à caractère extrémiste (legionar) fréquentée par mon collègue Cioarã Alexandru depuis qu’il était élève au lycée. Je souligne que mon dossier n’a pas été transmis à la Cour martiale, que je n’ai été ni jugé ni condamné. Mon colocataire a été condamné à 4 ans de prison, car lui avait fait partie de cette organisation à Beiuş. 30 autres étudiants ont été condamnés au même moment. Moi j’ai été mis en liberté avec 15 autres personnes innocentes. Rien ne peut m’être reproché pour cette période-là. Le fait que j’ai pu m’inscrire à nouveau à l’université tout de suite après confirme mon innocence. » (« CA »).
31 On voit donc que d’une façon ou d’une autre l’individu prend connaissance des résultats de l’enquête le concernant, ou du moins de ce qu’elle a révélé de ce qu’il avait omis en rédigeant son autobiographie. Les éléments me manquent toutefois pour décrire précisément les interactions avec l’appareil.
32 « Lors du décès de mon père deux maisons composaient son patrimoine », respectivement « le patrimoine de ma mère incluait deux maisons dans la ville de Deva, qui ont été confisquées en 1950 » (« A1 »).
33 « Notes d’étude » en traduction littérale du roumain. Il s’agit des documents no 11 et 18, in M. Oprea et alii, 2002, p. 157-149, respectivement p. 165-166.
34 Une enquête de la police secrète, ouverte en 1961, au moment où le comportement de Liviu Simion sur son lieu de travail avait fait l’objet de plusieurs sanctions, sera ressuscitée et utilisée dans le cadre de la vérification (voir supra, note 29).
35 Dans le second document, le rejet de la mère par le PC est expliqué par les « activités commerciales » de la famille ; les oncles et tantes « koulaks » sont présentés cette fois comme des « anciens fonctionnaires, à présent sans appartenance politique ». Précisons également une différence quantitative significative entre les deux documents, le second étant visiblement plus court que le premier (46 lignes contre 70).
36 F. Escudié, op. cit., p. 99. Un document datant de 1945, en usage à Iaşi, explicite la grille au principe de la rédaction d’évaluations concernant les membres du PC, qui fournissait aux responsables du personnel un répertoire de motifs et formules à utiliser, par exemple : « connaît la direction idéologique du PC », « la met en application », « a un bon niveau politique », « œuvre à l’amélioration de son niveau politique », « se préoccupe des problèmes qu’il rencontre », « les approfondit », « comprend facilement les problèmes », « étudie les problèmes », « est dévoué, discipliné, consciencieux », « manifeste de l’esprit critique et autocritique », « est attentionné envers les camarades », « a un bon comportement en dehors du PC », « participe au travail collectif », « connaît les méthodes de direction et de persuasion », « s’acquitte de ses tâches », « se fait pousser pour s’acquitter de ses tâches », « a de l’initiative », « est capable de s’orienter tout seul », « aide les autres », « s’intéresse à la vie des camarades », « est vigilent à l’égard des ennemis », « a du potentiel » (A. Muraru, « Secţia de cadre ca instrument de verificare... », op. cit., p. 154).
37 Il s’agit de Bujor Almăşan (1924-1998), membre du parti communiste depuis 1945, élu au Comité central et ministre des Industries minières (1969-1970), respectivement des Mines, du pétrole et de la géologie (1970-1971).
38 Voir sur ce thème C. A. Stoica, « Once upon a Time There Was a Big Party: The Social Bases of the Romanian Communist Party (Part II) », in East European Politics and Societies, 20, 3, 2006, 2006, p. 447-482; F. Escudié, op. cit., 2003; N. Werth, Être communiste en URSS sous Staline, Paris, Gallimard, 1981; I. Cîrstocea, « Cooptation et adhesion... », op. cit.
39 Plusieurs documents dans son dossier montrent qu’une nouvelle enquête avait été démarrée par le CM du PCR de la ville de Iaşi, qui avait réclamé pour consultation et ensuite rendu au CM du PC de Braşov le dossier personnel de Liviu Simion.
40 à partir de ce moment, le personnage n’est plus visible, comme je ne me suis pas encore employée à des recherches sur d’autres archives que celles du CM du PCR de la ville de Braşov.
41 Il s’agit du document no 6, in M. Oprea et alii, 2002, p. 135-141.
42 B. Lahire, « Sociologie et autobiographie », in Id., L’esprit sociologique, Paris, La Découverte, 2007 (2005), p. 161-171 (p. 169 pour la référence) ; aussi C. Pennetier, B. Pudal, « La vérification... », op. cit.
43 « Mon père était originaire d’une famille pauvre de bergers. Enfant, il est parti aux États-Unis avec son père et son frère pour gagner de l’argent et échapper à la pauvreté. Il y a passé l’intervalle 1910-1922. De retour au pays il a acheté une maison et a ouvert une boutique à Deva. Il y a travaillé jusqu’à l’âge de 51 ans, en 1946, lorsqu’il est décédé. Je précise qu’il n’a pas eu d’employés payés, il a travaillé avec sa famille et quelques apprentis (la plupart du temps un seul). Au fil des années, grâce à ce qu’il a pu économiser, il a acheté 3 autres maisons, avec l’aide de ma mère qui était institutrice. Son objectif était que chacun de ses fils soit propriétaire. Toutes ces 4 maisons familiales ont été expropriées en 1950, bien que leur statut ne corresponde pas au décret d’étatisation. La confiscation fut donc une erreur, car à l’époque les immeubles en question étaient notre héritage, à ma mère, à mon frère et à moi-même, qui avions déjà l’âge de la majorité. L’expropriation a été donc le résultat d’une erreur, les quatre maisons étant considérées à tort comme la propriété de notre mère. Et en tout cas, même si notre père était encore en vie, l’expropriation n’aurait pas dû avoir lieu, car les immeubles ne provenaient pas d’une exploitation et leur superficie ne dépassait pas les limites établies par la loi. Nous avons eu tort de ne pas contester cette mesure » (« A2 »).
44 S. Fitzpatrick, Le stalinisme au quotidien : la Russie soviétique dans les années 1930, Paris, Flammarion, 2002 (Oxford University Press, 1999), p. 122.
45 F. Escudié, op. cit., p. 105.
46 C. A. Stoica, op. cit.
47 F. Muel-Dreyfus, op. cit., p. 202.
48 Rappelons qu’il a 35 ans au moment où il fait sa demande d’adhésion au parti et un profil professionnel déjà fort de plusieurs postes de responsabilité et réalisations reconnues dans son milieu.
49 M. Christian, « Le parti et la vie privée de ses membres en RDA », in Histoire@ Politique. Politiques, cultures, sociétés, 7, 2009.
50 J-C. Passeron, J. Revel, op. cit., p. 25.
51 On peut se référer au dernier chapitre de l’ouvrage de J. Rowell, Le totalitarisme au concret. Les politiques du logement en RDA, Paris, Economica, 2006 pour une analyse des rapports entre citoyens et pouvoir communiste à la lumière d’une collection de réclamations.
52 S. Kott, Le communisme au quotidien. Les entreprises d’État dans la société est-allemande, Paris, Belin, 2001.
53 Un répertoire des documents compris dans le dossier personnel de Liviu Simion a été publié dans M. Oprea et alii, 2002, p. 115-119, respectant l’ordre original de leur archivage par le service du contrôle des cadres du CM du PCR Braşov. La liste présentée ici reprend exclusivement les documents relatifs à la vérification entreprise en 1966-1967 à l’occasion de son admission au PC. Afin de reconstituer la logique de fonctionnement du contrôle biographique ainsi que pour donner un aperçu des temporalités d’une telle enquête, ils sont ordonnés chronologiquement (entre parenthèses, le numéro sous lequel le document a été publié dans le volume cité ci-dessus, accompagné, le cas échéant, de la date où il a reçu une réponse). Enfin, pour clairement identifier les producteurs des documents, le code graphique suivant a été utilisé : en gras les documents rédigés par le titulaire du dossier ; en italiques, les documents émis par le CM du PCR Braşov ; en caractères normaux les documents produits par d’autres services du parti en réponse aux sollicitations du CM du PCR Braşov.
54 Le document n’est pas conservé dans le dossier personnel, la date de sa rédaction figure dans l’autobiographie du candidat (doc. 12).