Entre engagement politique et contraintes professionnelles : l’itinéraire de Maurice Vidal
p. 217-230
Texte intégral
1Le parti pris d’interroger l’objet « sport » sous le prisme du traitement journalistique semble heuristique pour quiconque désire cerner ce qui se joue autour de ce fait social. Les professionnels de l’information, acteurs influents du monde sportif et de son expansion à partir de la fin du XIXe siècle, offrent des clefs de compréhension du phénomène à travers leurs écrits. La constitution d’un corpus de presse paraît alors être pertinente pour mettre en lumière des registres d’énonciation spécifiques à un type de média, des prises de positions clivantes, ou encore un unanimisme au sein du champ médiatique. Bien souvent, le propos gagnerait à être enrichi par un détour du côté des producteurs de l’information. Leur histoire individuelle aussi anecdotique qu’elle puisse paraître au premier abord, permet de mieux appréhender le discours et comprendre les logiques de l’action.
2C’est à partir de ce constat épistémologique que nous nous sommes intéressés au parcours d’un journaliste ayant joué un rôle prépondérant au sein de l’espace du journalisme sportif d’après-guerre. La sociobiographie de Maurice Vidal, considéré par certains comme le « leader de la presse sportive de gauche1 », apportera une contribution à l’entreprise collective de compréhension de l’argumentaire communiste sur les questions sportives. Tout autant que le contenu même de ses articles, c’est le jeu de contraintes croisées dans lequel le journaliste est pris qui focalisera notre attention. En tant qu’adhérent du PCF, il doit composer avec sa fonction de journaliste qui induit la mise en avant de qualités professionnelles spécifiques. Il militera d’ailleurs pendant près de trente ans au sein de l’Union syndicale des Journalistes sportifs de France afin d’inscrire le journalisme sportif dans un mouvement de professionnalisation. C’est la confrontation de ces deux positions apparemment contradictoires qu’il s’agit d’expliciter ; entre une activité politique forcément engageante et la pratique journalistique dont l’indépendance et l’objectivité tendent à devenir des normes imposées2. Comment un individu multipositionné, intégré dans différents réseaux sociaux aux fonctionnements et règles distincts, parvient-il à concilier politisation du discours et pratiques journalistiques ? À cette interrogation générale, nous nous attacherons principalement à dévoiler ce qui se cache derrière le discours de M. Vidal construit de manière à concilier fidélité aux convictions communistes et soumission aux lois du sous-champ du journalisme sportif en vigueur à cette époque.
3Pour ce faire, notre étude reposera sur l’analyse de presse du journal Miroir-Sprint de 1949 à 1971 que M. Vidal a dirigé durant cette période. Le dépouillement des archives de l’USJSF de 1958 à 1986, date de son retrait du mouvement, mettra en évidence les luttes en jeu dans la profession et l’activité du journaliste au sein de cette instance de représentativité. Les entretiens menés auprès d’anciens confrères comme Jacques Marchand, producteur d’une mémoire collective, permettront de donner du sens à sa trajectoire. Le recueil de ces données qualitatives se justifie par la nécessité de retracer sa trajectoire de vie et les événements marquants, qui fonctionnent alors comme autant de faits constitutifs de l’histoire incorporée. À cet égard, le témoignage de son fils sera précieux afin de disposer de données biographiques3.
4Nous étudierons donc dans un premier temps l’itinéraire de M. Vidal en montrant comment sa trajectoire individuelle, aussi singulière et parfois tragique soit-elle, se fond dans le collectif formé par les journalistes sportifs d’après-guerre. Le travail de présentation de l’identité de M. Vidal ainsi effectué, il sera temps d’évoquer la gestion des éventuelles tensions nées de l’occupation de positions différentes. Autrement dit, il faudra expliquer comment se sont amalgamées posture politique, information journalistique et luttes corporatistes. Enfin, nous nous pencherons sur les rhétoriques utilisées par le journaliste dans les pages de Miroir-Sprint pour mieux comprendre comment un acteur communiste parle de sport.
Un itinéraire de journaliste « sportif »
5Sans vouloir céder à la tentation du recensement des étapes de sa vie sur le modèle classique des énoncés biographiques, il convient toutefois de s’arrêter sur quelques moments clefs de sa vie qui sont autant d’éléments structurants. Ils fonctionnent comme des indices de la compréhension de son engagement corps et âme.
Des événements structurants
6Il naît le 28 mai 1919 à la Garenne-Colombes au lendemain de la guerre qui emporte un père qu’il ne connaîtra jamais. Il perdra sa mère à l’âge de huit ans. Non anecdotique, ces moments critiques sont à mettre en perspective avec la mort de sa femme et de son fils lors de l’effondrement de leur maison en 1961. Les enquêtés qui l’ont côtoyé au sein de l’USJSF considèrent à l’unanimité que ces événements malheureux ont participé à forger l’homme qu’il est devenu : contestataire et imprévisible. Cette perte précoce du lien familial peut constituer un début d’explication du fort degré d’engagement professionnel.
7Élevé dans un orphelinat jésuite, il suit des études qui aboutiront à l’obtention du certificat d’études avec mention et même à l’admission au concours de l’École normale. Issu d’un milieu très populaire, il intègre l’armée française en 1938 avant le début des hostilités « pour subvenir à ses besoins », nous confiera son fils. Sympathisant de la Résistance durant l’Occupation, il rejoint une section du PCF après la guerre, c’est en quelque sorte le début du processus de socialisation au militantisme (son fils nous confiera que son père s’est fâché avec son propre parti à la fin de sa carrière professionnelle). En effet, il devient président des jeunes du Mouvement de libération nationale des Pyrénées-Orientales (MLN). Il prend ensuite du galon lorsqu’il est élu au bureau national de l’Union de la jeunesse républicaine de France4.
8On voit ici à quel point la perspective diachronique rend compte du pouvoir de l’histoire. L’enchaînement des épisodes fonctionne comme une fermeture des possibles, comme pour renforcer l’influence des événements sur les actions futures. M. Vidal se trouve intégré au réseau de la Résistance qui va jouer un rôle prépondérant dans la presse sportive d’après-guerre et le champ médiatique de manière générale. À ce sujet, Gilles Montérémal explique comment Jacques Goddet, illustre journaliste et directeur de L’Équipe (1946-1984), a profité d’appuis de résistants pour être réhabilité au sein de la profession, et de surcroît obtenir un non-lieu lors de son procès, après avoir été accusé de collaboration économique5. Le capital social acquis durant la Grande Guerre va donc conférer à ces acteurs un statut privilégié. Ce sentiment d’impunité et la solidarité de ces hommes expliquent les transferts de compétences au sein de l’espace de la presse sportive de gauche et la cohérence du discours tenu par ces journalistes. Fondée sur les bases de la morale professionnelle et de la rupture avec une presse vénale6, l’éthique de cette génération s’exprime dans les productions et les interactions. Nous reviendrons sur ce point par la suite.
9Il embrasse la carrière de journaliste en 1946 en écrivant pour le journal Sports, créé par le PCF, puis intègre la rédaction de Ce soir, le titre de Louis Aragon, et proposera des chroniques dans Libération. Il fait l’essentiel de sa carrière professionnelle à Miroir-Sprint (1946-1971) qu’il dirige à partir de 1949.
10Avant de s’attarder sur son activité de journaliste, il est indispensable de préciser ses dispositions, les modes d’acquisition de son « capital culturel » qui contribuent à dicter son rapport à l’information sur le sport et le type de savoirs intériorisés.
Engagement et savoir par corps
11La pratique sportive est un invariant des trajectoires des journalistes sportifs. Celle de M. Vidal n’échappe pas à ce constat. Footballeur dès l’âge de huit ans, son petit club de Bezons a fonctionné comme une instance de socialisation pour cet orphelin. Il aura l’occasion de rejouer au football à Perpignan à un niveau honorable entre 1941 et 1942 car il est démobilisé suite à une blessure7. Ce qui peut sembler être un détail est en fait révélateur des modes d’appréhension des journalistes de leur activité. Très souvent d’anciens sportifs, ces derniers sont « engagés par corps » dans la profession. Ils détiennent un « capital sportif » acquis par une socialisation dans la pratique. L’absence de structure de formation, compensée en 1946 avec la création du Centre de formation des journalistes8, a ouvert la voie à des parcours d’autodidaxie fortement imprégnée des expériences sportives et d’une forte passion pour la discipline. Ce savoir technique, la maîtrise des codes du monde sportif s’acquièrent par une connaissance du « terrain ». Il n’est alors pas étonnant que ceux qui sont devenus journalistes adhèrent aux mêmes valeurs et schèmes de perception que les acteurs du monde sportif dont ils revendiquent d’ailleurs l’appartenance. Aussi, le réseau constitué dans le cadre de la socialisation sportive est très souvent mobilisé au cours de la carrière journalistique. Ces « contacts », pour reprendre le jargon professionnel, fonctionnent comme des ressources pour accéder à l’information. L’apprentissage par le corps conditionne alors un rapport au monde spécifique : une appétence pour la confrontation et surtout une disposition forte à adhérer à l’esprit de corps9. Celui-ci s’apprécie particulièrement à travers l’activité de l’USJSF. Composée de journalistes de diverses obédiences politiques, l’Union remporte en quelques années des luttes syndicales considérables (reconnaissance de la catégorie de reporter sportif, alignement des salaires sur l’ensemble de la profession, aménagement des tribunes de presse, obtention de la gestion des accréditations). Présent dès l’Assemblée générale constitutive du 18 janvier 1958, M. Vidal sera, avec J. Marchand et Jacques Ferran, le plus actif des militants. Élu lors du premier comité directeur, il aura tout d’abord comme mission de mettre en place une commission de discipline. Il devient vice-président en 1963 avant d’accéder à la présidence. Il effectuera deux mandats de 1965 à 1969 et de 1971 à 1981. Il se verra confier en 1966 la direction de l’Union nationale des syndicats de journalistes, groupement des principaux syndicats (SNJ, SNJ-CGT, SJF-CGT et SGJ-FO), en tant qu’élu CGT10. Il sera d’ailleurs, lors des événements de 1968, à la tête de la seule grève des journalistes d’après-guerre. Cette élection11 renseigne sur le rayonnement de M. Vidal dans l’espace journalistique. Il laissera une trace durable dans l’histoire collective en rédigeant lui-même le premier livre blanc de l’USJSF en 1975 dans lequel transpirent les traces de ses idéaux. Au premier lieu, l’affirmation du sport comme une pratique profondément encastrée dans le social : il parle, au nom de l’Union, de l’« irremplaçable et exaltante vocation humaniste12 » du sport.
12Son investissement, qui peut trouver ses racines dans sa trajectoire sociale, aboutit à une adhésion à la doxa du journalisme sportif d’après guerre qui tend à perpétuer la pensée du baron de Coubertin13. Cette idéologie négociée (M. Vidal était pour la pratique du sport par les femmes14 et favorable à un professionnalisme encadré) s’inspire des valeurs fondamentales de l’olympisme. En attestent les livres qu’il a écrit sur le thème, qui peuvent se comprendre comme des éloges du modèle coubertinien15.
La gestion de la multipositionnalité
13L’intérêt n’est pas d’apporter une contribution de plus à une littérature foisonnante sur l’analyse de l’appareillage politique du sport16, ni à son penchant le plus critique développé par Jean-Marie Brohm17, mais plutôt de mettre en exergue les points de convergence entre discours idéologique sur le sport, convictions politiques et activité journalistique.
Journaliste sportif : une identité clivée
14Avant de se plonger au cœur du discours et déconstruire la pensée d’un opposant de gauche, il est nécessaire de s’arrêter sur la place des journalistes sportifs dans l’espace journalistique. La création de l’USJSF est justifiée dans l’article 1 des statuts : « Elle a pour objet la défense des droits et intérêts généraux et particuliers, matériels et moraux de ses membres, ainsi que leur protection dans l’exercice de leur fonction18. » Cette spécialité se structure autour de la certitude d’être dans une position dominée. Le propos éloquent de M. Vidal résume bien les manières de se présenter des journalistes : « Les journalistes sportifs se sont plaints assez longtemps d’être défavorisés, délaissés, pour qu’il ne soit pas besoin de justifier plus avant l’utilité de l’USJSF19. » C’est sur ce postulat que va se greffer une double stratégie qui peut apparaître contradictoire. Dans un premier temps, il s’agit pour eux de s’inscrire dans le processus de professionnalisation enclenché dans l’ensemble du journalisme. Ce travail de légitimation passe la création d’une commission de discipline (dirigée par M. Vidal) mais aussi une commission du code (pilotée par J. Ferran), la rédaction d’un Livre Blanc pour attester d’un attachement aux principes déontologiques de la profession, et surtout par la mise en place de la formation au métier autour de la personne de J. Marchand. Ce répertoire d’actions est la preuve de l’émergence d’une identité de journaliste professionnel.
15Une identité qui est cependant clivée, déchirée entre un « capital journalistique » grandissant et le rôle d’acteur du monde sportif auquel ils sont historiquement attachés en tant que premiers organisateurs de manifestations sportives. Cette double appartenance est revendiquée et même clamée par les fondateurs de l’Union à travers cette citation que J. Marchand rappelle : « Vous savez ma formule, qui était la formule de notre syndicat20 quand nous l’avons créé avec Lévitan et Vidal, c’était “Le journalisme de sport est un journalisme comme les autres, et pas tout à fait comme les autres”21. » Ainsi s’expriment ici les contradictions inhérentes à la position de « spécialiste » : entre un désir d’être reconnu comme un journaliste à part entière, un « généraliste », et la volonté de reconnaissance d’une expertise spécifique, en l’occurrence la connaissance du sport22.
16Afin de ne pas commettre l’erreur d’imputer à un acteur la responsabilité du discours collectif, il faut déplacer l’attention sur ses productions signées et sur son activité de producteur de l’information.
Un journalisme engagé
17« Plus le corps est faible, plus il commande. Plus il est fort, plus il obéit. » M. Vidal reprend cette citation de Rousseau, extraite de Émile ou de l’éducation, lors de différents éditoriaux comme pour mieux signifier son approche de la discipline et poser les fondements d’une réflexion aboutie sur le sujet. Il est vrai qu’il n’a de cesse de souligner les vertus éducatives et le rôle du sport dans l’encadrement de la jeunesse, en admettant, sans pour autant se démarquer des représentations communes, que le sport est porteur de valeurs intrinsèques. Il développera et affinera durant vingt-cinq années cette définition. Dans son éditorial de Miroir-Sprint du 2 janvier 1950, il espère « que le sport retrouve son caractère unitaire ». La même année, dans l’éditorial du 15 mai, il ira jusqu’à dire que « le sport, c’est la paix, c’est la joie, c’est la santé de notre jeunesse ». Afin de confirmer sa thèse selon laquelle le sport est un fait social total, il le décrira comme « l’expression de la culture d’un peuple23 », dans le 1274e numéro de Miroir-Sprint. Le sport serait une composante autonome qui interagirait avec les différents domaines de la société.
18Reste à savoir si cette posture vis-à-vis de la matière traitée est celle de la corporation ou bien si elle reflète le programme communiste en matière de politiques sportives. Nous avons rapidement évoqué dans notre première partie la structure de l’espace du journalisme de sport. À la sortie de la guerre, il est divisé en plusieurs pôles d’influence24 : d’un côté L’Équipe, Le Parisien libéré et Miroir des sports, propriétés d’Émilien Amaury, de l’autre la presse de gauche (Sports, Miroir-Sprint, et les médias généralistes comme Libération, Ce soir ou l’Humanité). Sans oublier la presse de droite qui joue un rôle prépondérant dans le débat autour du sport notamment par l’intermédiaire de la figure de Jean-François Brisson, journaliste au Figaro. L’analyse des trajectoires professionnelles des principaux acteurs du second pôle amène à conclure à une forte mobilité interne entre ces médias. À titre d’exemple, M. Vidal (qui a travaillé pour la plupart des journaux de gauche), François Thébaud et Robert Barran collaborent à Libération tout en assurant la direction de Miroir-Sprint. Abel Michéa, Émile Besson et Rolland Passevant tous trois rédacteurs au Miroir, étaient salariés de l’Humanité25. J. Marchand a travaillé à Sports, Libération, Ce soir avant il est vrai de céder à la tentation du Faubourg Montmartre où se situait la rédaction de L’Équipe. La porosité des frontières entre ces médias ne rend cependant pas cohérents les registres d’énonciation de l’ensemble de la presse de gauche sur le sport. En effet, les contraintes propres à chaque titre obligent à penser la presse de gauche comme un espace de production d’informations sportives hétérogènes. C’est ce qu’ont mis en exergue Michael Attali et Tony Froissart en analysant la presse de gauche autour des Jeux olympiques de 1924 : « Le contraste qu’affichent les titres de gauche dans le traitement des JO traduit une perception de l’acception donnée au caractère populaire du sport et de l’Olympisme en fonction des sensibilités des journaux26. »
19Le capital symbolique de Miroir-Sprint, fort de ses bons chiffres de ventes (jusqu’à 400 000 exemplaires), fleuron de la presse sportive « communiste » depuis la disparition de Sports en 1948, érigeait tout de même M. Vidal en leader d’opinion. Finalement et même si elle ne constitue pas une barrière sur le marché de l’emploi, l’appartenance à la gauche s’apparente à une propriété discriminante qui conditionne le parcours journalistique et de fait les schèmes d’appréciation de l’actualité sportive. En témoigne, la prégnance de la thématique du sport éducatif dans la pensée de M. Vidal, elle-même au cœur du programme du Parti communiste français :
« Le PC considérait le sport comme un bienfait et se posait en défenseur de sa pratique à tous les niveaux. Se rapprocher des militants, tel était l’objectif en pariant sur les atouts du sport convoqué tantôt comme un moyen d’éducation, tantôt comme un loisir populaire, tantôt comme un symbole de l’identité nationale et, par là, un vecteur de paix27. »
20Le directeur de Miroir-Sprint a par ailleurs explicitement affiché son soutien à la FSGT. Encore sous la coupe du Parti à cette période, elle a connu un essor à partir de 1965 en misant sur « la créativité dans le domaine de la recherche pédagogique des APS28 », sous l’impulsion d’enseignants qui vont jouer un rôle essentiel dans la rénovation de la fédération. Sa nouvelle politique va donc avoir le soutien de M. Vidal qui l’affichera même dans les colonnes de son journal :
« J’ai donc assisté au Xe congrès de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail aux côtés d’un certain nombre de mes confrères de la presse sportive. […] C’est parce que nous préférons voir dans l’avenir construire des stades plutôt que des sanas, c’est parce que nous préférons courir, sauter, vivre, avec joie et santé que tenir un fusil, c’est parce que nous avons conscience du grand rôle du sport que nous faisons nôtres ces suggestions de congrès de la FSGT que nous félicitons celui-ci d’avoir, le premier, proposé des solutions concrètes et immédiates29. »
21Loin de considérer l’engagement comme une faute professionnelle et un manquement aux devoirs de journaliste, il s’inscrit dans une dynamique favorable au sujet traité. La morale que prônaient les journalistes de la Résistance s’entendait plus comme une lutte face aux montées des logiques capitalistes dans les entreprises de presse que dans le sens de l’objectivité journalistique, mythe contemporain. Comme le souligne Thomas Ferenczi, le journaliste à cette époque est forcément engagé30 à un moment où se joue la reconstruction sociale et politique d’un pays. C’est donc le contenu du discours qui focalise notre attention afin de comprendre ce que peuvent être les stratégies discursives d’un acteur majeur de la presse communiste.
Dire le sport communiste
22Les modes d’énonciation utilisés par M. Vidal empruntent deux voies aussi efficaces l’une que l’autre afin de véhiculer un message politique. Sur fond de désaccord, il analyse le fonctionnement institutionnel pour ensuite jouer de sa force de proposition.
De la critique…
23« Il vous dirait que pour lui, l’objectivité, c’est une blague. Après la guerre, il fallait pour eux se positionner, donner leur avis. Le sport était un moyen comme un autre pour raconter la société. » L’avis de Sébastien Vidal sur les motivations de son père est cohérent avec la nature des mots employés dans Miroir-Sprint par l’éditorialiste. Il utilise un registre critique notamment pour juger l’action des fédérations sportives qu’il juge peu soucieuses des intérêts sportifs et pas suffisamment à l’écoute de la société. Dans son éditorial du 12 mars 1951, qu’il titre « Les dirigeants terribles », il stigmatise le désintérêt des élites pour la jeunesse :
« Que leur importe le sort des millions d’adolescents qu’ils prétendent diriger, de ces millions de jeunes qui cherchent vraiment les joies de leur âge, qu’un monde croulant leur refuse. Mais les mauvais dirigeants ont toujours raison de se méfier de la jeunesse, car c’est avec son enthousiasme, ses forces neuves, sa soif de bonheur, son goût de la lutte que se change la face des mondes. »
24Le 27 août de la même année, il s’en prend de manière virulente au sélectionneur de l’équipe de France en avançant que « cet homme est dangereux ». Ces propos reflètent le style « Vidal » : sous couvert d’une plume reconnue, il se montre parfois virulent, très polémique et intransigeant. Non content d’égratigner les responsables, le directeur de Miroir-Sprint s’invite dans le débat politique en investissant le rôle de l’opposant systématique des politiques sportives des gouvernements en place. Son éditorial du 1er mai 1950 est éloquent et synthétise la ligne directrice qu’il suivra scrupuleusement :
« Nulle personne intelligente ne nous démentira si nous affirmons qu’aujourd’hui le sport, avec ses multiples activités, est devenu un fait social. […] Le développement du sport, avec tout ce que cela comporte de soins attentifs, d’avantages, d’esprit de compréhension, devrait être une affaire d’État. Et pourtant, avouez-le, nous sommes loin du compte ! Nous en sommes, encore, dans les écoles, où elle se pratique, à une éducation physique traitée en parente pauvre. […] Oui le sport est le parent le plus pauvre des branches de l’activité française et pourtant le gouvernement, qui songe périodiquement à faire des économies, vient de proposer la suppression de tous les Centres Régionaux d’Éducation Physique et Sportive et de 580 postes de professeurs et maîtres d’Éducation Physique… »
25M. Vidal opte pour un procédé rhétorique classique dans la vie politicienne : la critique des actions du gouvernement en place, notamment sur un sujet aussi stratégique que le sport à l’école. Une dialectique efficace qui fait indirectement le jeu de l’opposition et des partis qui ont une solide réflexion idéologique, comme le PCF qui bénéficie d’un fort ancrage dans le milieu des enseignants d’EPS. Totalement assumée, cette posture autorise M. Vidal et les journalistes de sa rédaction de manière générale à se sentir investis d’une mission de promotion du sport et de lutte face aux menaces du « sport-capitaliste ». Il s’érige en défenseur du sport libre comme l’illustre cet extrait du 28 mai 1951 : « C’est un premier succès dans cette campagne d’assainissement du sport, et des milieux qui l’entourent, que Miroir-Sprint, fidèle à son esprit, ne cessera de mener. » C’est ainsi qu’il accompagne sa critique d’un programme élaboré sans toutefois faire allusion explicitement au PCF.
… à la proposition
26La controverse publique qu’il lance le 7 janvier 1952 témoigne de ce statut d’acteur du milieu sportif qu’il entend jouer en tant que directeur d’une rédaction. Suite à un article de Jean-François Brisson, dans son style acerbe et polémique, paru dans Le Figaro, « Le sport devient-il un fléau social31 », qui soulignait les dérives du sport (les transferts des joueurs, la violence naissante, la commercialisation de l’activité), le directeur de Miroir-Sprint interpelle le mouvement sportif, les lecteurs, les journalistes, les hommes politiques afin de réfléchir sur cette question. L’enquête menée, sur des fondements démocratiques en donnant la parole à une pluralité d’acteurs, avait comme thème « Le sport peut-il devenir un fléau social ? ». Le directeur a eu à cœur de faire passer le message qu’il fallait « parler des déformations du sport, de sa mauvaise orientation, et non de sa substance même ». De manière explicite, il se réjouit de cette campagne, qui a duré un mois, menée en faveur du sport : « Nous avions conscience d’avoir bien œuvré pour le sport, et d’avoir continué la grande tradition de Miroir-Sprint dans sa route rectiligne, dans sa mission de porte-drapeau du sport sain, libre et loyal. » Il n’est pas un hasard d’ailleurs que M. Vidal ait reçu le prix Henri Desgranges en 1967 pour l’ensemble de son œuvre. Cette distinction, attribuée par les membres de l’Académie des sports, que d’illustres journalistes comme Jean-François Brisson (1965), Denis Lalanne (1964) ou Michel Clare (1956) ont reçue avant lui, est « décernée au journaliste, à l’auteur ou à l’artiste ayant dans l’exercice de sa profession le mieux servi la cause sportive, soit par son action, soit par la qualité de ses écrits, émissions ou images32 ». Il se pose donc en tant que défenseur, promoteur et gardien d’un idéal dont il veut assurer la réalisation et la pérennité. Opposant farouche aux politiques publiques en matière de sport, il construit son argumentation en prenant parfois pour exemple des modèles de réussite. Il encourage en effet un encadrement étatique de la pratique comme ce qui peut se faire en Chine. Le 24 octobre 1960, de retour d’un voyage dans ce pays, il livre ses impressions dans un éditorial « Retour » :
« Plutôt que vous raconter la vie de vedettes sportives, je tenterai de vous expliquer comment, en quelques années, on amène une nation entière, des dizaines de millions d’individus de tous âges à faire du sport, à le considérer comme un bienfait, une activité capitale, indispensable à chacun et au pays, une activité morale respectée. »
27Lorsqu’il entre dans une logique prescriptive, il se réfère donc aux pratiques, jugées efficientes, dans les pays communistes sans toutefois mentionner explicitement ses accointances avec certaines idéologies ou orientations politiques. Redoutable rhéteur, il va jusqu’à créer parfois l’illusion d’une neutralité en citant un acteur que le lecteur jugera impartial, pour mieux valoriser lui-même un modèle. Il fait le 19 septembre 1960 l’éloge du modèle soviétique dans un style indirect :
« Dans le journal patronal Les Échos, M. Émile Servan-Schreiber écrivait mardi à propos des JO : Ce n’est pas un hasard si l’URSS mène en matière scientifique, notamment dans la conquête de l’espace. C’est parce que la première place dans les dépenses est donnée à la jeunesse, intellectuellement aux universités, aux écoles et aux laboratoires, physiquement aux stades33. »
28Dans le même article, M. Vidal ajoute ceci pour renforcer l’effet d’objectivité : « Soupçonnera-t-on le lucide directeur des Échos de verser dans la politique pro-soviétique pour constater cette évidence ? » On voit donc apparaître à travers cette analyse une forme de politisation du discours qui reste implicite. Il utilise une pluralité des registres d’énonciations comme la citation, le récit de voyage, la présentation d’événements, le bilan de compétitions internationales pour ne pas entrer dans une politisation trop marquée, qui pourrait heurter le lecteur pourtant averti. Il se livre de la même manière, et toujours sous couvert de parler « sport », à la préconisation d’un modèle basé sur l’intervention de l’État et à la critique du libéralisme :
« Il est juste que les citoyens rappellent en permanence ses devoirs à l’État dans un régime où le second ne prétend rien être d’autre que l’émanation des premiers. L’aide importante au sport, l’un des garants de la santé publique et morale de la jeunesse en est un. C’est pourquoi nous pensons, avec apparemment bien de Français, que ce n’est pas à l’initiative privée de prendre la relève. Ce serait permettre au gouvernement d’effacer totalement un problème. »
29Sa propension à jouer avec les mots ne doit pas laisser penser à une manœuvre ayant pour but de convertir le lectorat à une doctrine. Le polémiste s’adresse à un public conscient des orientations du journal, qui auparavant paraissait sous le nom de J. (le Jeune combattant). Il se refuse d’ailleurs ouvertement à considérer le sport comme un objet neutre. Il dénonce le mythe de l’apolitisme sportif, que Jacques Defrance décrit comme « une autre manière de faire de la politique34 ». Suite aux événements de Mai 68, il réfute « l’idée périmée que le sport doit être tenu soigneusement à l’abri de ce qui secoue la nation tout entière » en ajoutant qu’il a toujours « contesté que le sport soit une sorte de terrain neutre au milieu de la société qu’il entoure35 ». C’est dans cette logique qu’il fustige à de nombreuses reprises le positionnement du seul quotidien de sport, L’Équipe, sur les questions politiques :
« Depuis vingt-ans, Miroir nie la neutralité du sport, théorie chère aux dirigeants de L’Équipe, sinon à tous ses rédacteurs. Dans ce débat, qui est capital pour la place réelle du sport dans la société, nous n’avons guère trouvé d’interlocuteurs jusqu’ici, et surtout pas à L’Équipe36. »
30Ses diatribes laissent place à un développement plus ambigu sur la question épineuse du professionnalisme soulignant le compromis délicat entre l’idéologie communiste à travers l’idée du sport pour tous et l’idéologie capitaliste de la défense du sport de haut niveau. On ressent en effet, des tensions dans les écrits de M. Vidal, une sorte de tentative pour associer des théories divergentes. Il explique dans le no 292 qu’il est
« injuste de s’en prendre au professionnalisme seulement dans son principe, ou même aux professionnels, dont on a reconnu généralement qu’ils pouvaient avoir un esprit d’amateur. […] La conception de l’amateurisme intégral est périmée ».
31Par le biais d’une narration maîtrisée, il rend la frontière floue entre amateurisme et professionnalisme comme lorsqu’il interpelle son lecteur le 13 mai 1970 : « Le véritable amateur olympique, ne serait-ce pas le professionnel sportif qui, une fois par olympiade, accepterait de lutter pour une simple médaille ? » Il est intéressant de voir abordée cette thématique délicate qui peut entraîner des positionnements antinomiques regrettables pour toute entreprise politique.
Conclusion
32La biographie est un matériau assez peu ordinaire dans les sciences humaines et sociales. Cette méthode, critiquée par P. Bourdieu qui stigmatise l’idée d’un continuum37, est relégitimée par les historiens du fait de son pouvoir à faire émerger l’universel du singulier38. Aussi, la reconstitution d’une trajectoire individuelle fait émerger des ruptures biographiques et permet d’entrevoir le présent dans le passé. Le passage par un orphelinat jésuite et une éducation pieuse basée sur l’action vers l’autre peut s’interpréter comme les raisons de l’adhésion à une conception humaniste du sport et au programme communiste. Autodidacte, M. Vidal a excellé dans le journalisme de sport par sa droiture et son obstination à croire en un sport vertueux. Cette croyance intime et partagée se trouve inscrite dans sa trajectoire et son enfance au cours de laquelle il a puisé dans le football, et le sport en général, une dimension affective non assurée par la famille. Tout autant que la mise en lumière de la vie d’un homme de convictions plus convaincu par la subjectivité « éclairée » que par l’objectivité journalistique ; la sociobiographie fonctionne comme un plaidoyer pour une analyse du monde social tournée vers les acteurs.
33La rhétorique dénonciatrice de Vidal, précieuse pour apporter un pluralisme dans un espace dominé par L’Équipe (à qui il est souvent fait le reproche d’être un simple relais des institutions sportives et ne pas assurer son rôle de médiateur), est cependant à nuancer au regard des sujets passés sous silence. En effet, le corpus étudié ne fait apparaître aucune trace de révélations de pratiques déviantes dans l’univers du cyclisme (le dopage du coureur Jacques Anquetil était pourtant connu de tous les journalistes de sport). Ces omissions peuvent se lire comme les effets de la collusion structurelle entre sports et médias, intégrée même par les plus idéalistes…
Notes de bas de page
1 J. Marchand, Journalistes de sport. Les défricheurs de la presse sportive Militants-Institutions-Réalisations-Rapports avec le mouvement sportif, Paris, Atlantica, 2004, p. 70.
2 La charte de Munich, signée le 24 novembre 1974, et qui délimite les droits et devoirs des journalistes, marque la volonté de formalisation des règles journalistiques.
3 Décédé le 6 janvier 2011, nous avions contacté M. Vidal avant sa mort. Après un échange téléphonique de quelques minutes, nous n’avions pas jugé opportun de solliciter un entretien de recherche avec un homme âgé de 91 ans très affaibli. Loin de constituer un obstacle à notre étude, l’absence de témoignage de l’enquêté permet de prendre des distances avec le discours des acteurs et ainsi de ne pas biaiser le jugement sociologique.
4 L’UJRF deviendra en 1956 le Mouvement des jeunes communistes de France.
5 G. Montérémal, « Jacques Goddet : entre journalisme sportif et organisation de spectacles sportifs », M. Attali, Sports et médias. Du XIXe siècle à nos jours, Biarritz, Atlantica, 2010, p. 366.
6 C. Delporte, Les journalistes en France (1880-1950). Naissance et construction d’une profession, Paris, Le Seuil, 1999.
7 J. Marchand, op. cit., p. 69.
8 La mise en place d’un dispositif d’apprentissage s’inscrit dans « l’esprit de la Résistance » pour reprendre l’expression de Christian Delporte.
9 P. Bourdieu, « Programme pour une sociologie du sport », P. Bourdieu, Choses dites, Paris, Minuit, 1987, p. 204.
10 C. Bellanger, « La presse dans la Ve République », C. Bellanger, J. Godechot, P. Guiral, F. Terrou (dir.), Histoire générale de la presse française. Tome V, Paris, PUF, p. 438.
11 Il le sera à la majorité absolue par des syndicats de droite comme de gauche.
12 M. Vidal, Les déformations du sport et les responsabilités des journalistes. Essai présenté par l’USJSF, 1975, XII.
13 J. Marchand considère qu’ils étaient tous « les enfants du baron de Coubertin ».
14 Pour une analyse précise de cet aspect nous renvoyons à l’article de Natalia Bazoge et Sandrine Jamain-Samson dans cet ouvrage.
15 M. Vidal, Sports et jeux olympiques, Paris, Messidor, 1976 ; M. Vidal, Sports en fête. Clés pour les Jeux Olympiques, Paris, Messidor, 1984 ; M. Vidal, L’épopée des Jeux Olympiques. 1896-1992, Paris, Messidor, 1992.
16 P. Dietschy, J.-F. Loudcher, J.-N. Renaud, C. Vivier (dir.), Sport et idéologie, Besançon, ACE SHS, 2004.
17 J.-M. Brohm, Le Mythe olympique, Paris, C. Bourgois, 1981 ; J.-M. Brohm, Pierre de Coubertin, le seigneur des anneaux : aux fondements de l’olympisme, Paris, Homnisphères, 2008.
18 Statuts de l’USJSF, article 1, USJSF, le 18 janvier 1958.
19 M. Vidal, « Inefficace », Bulletin de liaison de l’USJSF, no 31, 1962.
20 À noter que l’Union syndicale des journalistes sportifs de France, est une association régie par la loi du 25 février 1927. Elle n’est pas un syndicat au sens juridique du terme et ne se substitue en rien aux instances légitimes (SNJ, CGT, etc.). Cette confusion (stratégique ?) a été levée en 2008 : l’USJSF devenant l’UJSF.
21 Extrait d’entretien.
22 D. Marchetti, « Les sous-champs spécialisés du journalisme », Réseaux, no 111, 2002, p. 30.
23 On peut voir ici l’influence des travaux de Joffre Dumazedier sur la culture sportive au début des années 1950. J. Dumazedier, Regards neufs sur le sport, Paris, Le Seuil, 1950.
24 Pour une typologie exhaustive, voir l’introduction générale de M. Attali, Sports et médias. Du XIXe siècle à nos jours, Biarritz, Atlantica, p. 13-40.
25 E. Seidler, Le sport et la presse, Paris, A. Colin, 1964, p. 106.
26 M. Attali, T. Froissart, « Entre rejet et fascination : le traitement contrasté de la VIIIe olympiade dans la presse française de gauche », T. Terret, Les paris des Jeux Olympiques de 1924, Biarritz, Atlantica, 2008.
27 Y. Gastaut, « Le parti communiste et le sport (1964-1981) », P. Dietschy, J.-F. Loudcher, J.-N. Renaud, C. Vivier, op. cit.
28 M. Borrel, « La fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) de 1965 à 1974. De l’innovation pédagogique à l’innovation politique », G. Poujol, Éducation populaire : le tournant des années 70, Paris, L’Harmattan, 2000, p. 143.
29 M. Vidal, « Au secours du sport français ! », Miroir-Sprint, no 283, 12 novembre 1951, p. 2.
30 T. Ferenczy, L’invention du journalisme en France, Paris, Plon, 1993.
31 J.-F. Brisson, « Le sport devient-il un fléau social ? », Le Figaro, 22 novembre 1951, p. 1 et 12.
32 Annuaire de l’Académie des sports, 3e édition, 1967, p. 49-59. En 1967, les membres de l’Académie sont de riches aristocrates et hommes d’influences (François Edmond-Blanc le président, le baron de Philippe de Rothschild, Rolland Peugeot, Jean Borotra, Jacques Chaban-Delmas, Maurice Herzog) et de journalistes sportifs (Jacques Goddet, Félix Lévitan, Pierre Skawinski, Marcel Hansenne). Son but est de coopter des « propagateurs de l’idée sportive ».
33 M. Vidal, « Jeux de Rome. Le bilan », Miroir-Sprint, no 746, 9 septembre 1960, p. 11.
34 J. Defrance, « La politique de l’apolitisme. Sur l’autonomisation du champ sportif », Politix, no 50, 2000, p. 26.
35 M. Vidal, « Le sport après mai 68 », Miroir-Sprint, no 1145, 15 mai 1968, p. 3.
36 M. Vidal, « Quand L’Équipe devient politique », Miroir-Sprint, no 1276, 15 décembre 1970, p. 1.
37 P. Bourdieu, « L’illusion biographique », Actes de la Recherches en Sciences Sociales, no 62, 1986, p. 69-72.
38 F. Dosse, Le pari biographique. Écrire une vie, La Découverte, Paris, 2005, p. 447-448.
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