Un martyr contesté. Le débat politique et théologique sur la sainteté de Charles Ier en Grande-Bretagne (XVIIIe-XXe siècle)
p. 267-279
Texte intégral
1Si l’on regarde le calendrier liturgique de l’Église anglicane, le Calendar of Saint Days and Commemorations, à la date du 30 janvier, on découvre que le saint fêté ce jour-là n’est autre que “Charles, King and Martyr”. Charles Ier est le seul roi anglais de l’époque moderne à être ainsi honoré, le jour anniversaire de son exécution publique devant la Maison des Banquets de Whitehall, le 30 janvier 1649. Sa présence dans ce calendrier a toujours été source de débats, sa réputation de « saint » étant loin de faire l’unanimité. Pourtant, dès l’annonce de son trépas, Charles Ier a été officiellement vénéré comme un martyr chrétien au sein de l’Église anglicane : il aurait délibérément choisi de mourir au nom de la sauvegarde de la pureté de son Église, plutôt que de sauver sa vie en cédant aux projets théocratiques de ses adversaires puritains. Cette image d’un Charles Ier martyr de l’orthodoxie ecclésiale a été construite et popularisée par l’intermédiaire du Livre du Roi, le King’s Book1. De son titre complet Eikon Basilike. The portraiture of his sacred majesty in his solitudes and sufferings [L’image du Roi. Le portrait de sa sainte Majesté dans ses solitudes et ses souffrances], le King’s Book est supposé avoir été écrit par Charles Ier en captivité, afin de faire l’apologie de sa conduite pendant la guerre civile. Il s’est révélé être le plus grand succès éditorial de l’Angleterre du XVIIe siècle, après la Bible et le Book of Common Prayer. Le bibliographe Francis Madan a ainsi recensé trente-cinq éditions en Angleterre au cours de la seule année 1649, ayant toutes fait l’objet de plusieurs tirages2. D’autres éditions en anglais ont vu le jour en Irlande, en Hollande et en France. Trois éditions latines ont également été publiées, qui ont toutes pu avoir un lectorat européen, tandis que l’on compte huit éditions en hollandais, une en danois, sept en français et deux en allemand. Avec la restauration de la monarchie en 1660, l’Église anglicane entreprend de commémorer officiellement le « martyr royal ». Un nouveau Book of Common Prayer est publié en 1662, érigeant le 30 janvier en jour de jeûne (Fast Day), en souvenir de l’exécution de Charles Ier, avec l’organisation, dans toutes les églises du royaume, d’un service funèbre et la lecture d’un sermon adapté aux circonstances3.
2La liturgie de l’office du 30 janvier offre quatre matières à la réflexion des fidèles : la loi divine face à la rébellion humaine, la légitimité de toute autorité légale, l’inévitable punition de tout acte de désobéissance politique et donc, a fortiori, du régicide et, enfin, la nécessaire expiation de ce crime par l’ensemble du peuple anglais, collectivement souillé par l’effusion du sang innocent du monarque. Ce dernier thème est particulièrement développé dans l’Eikon Basilike afin de répondre aux discours justifiant le régicide dans les cercles protestants radicaux de la fin des années 1640. Sous la Restauration (1660-1688), les sermons qui accompagnent l’office du 30 janvier deviennent la principale manifestation du culte du roi martyr, un certain nombre d’entre eux étant d’ailleurs imprimés. Le sermon est l’occasion de réfléchir chaque année sur les vertus du « saint roi », l’anormalité du régicide et, bien sûr, les leçons que les fidèles doivent tirer des horreurs de la guerre civile, à savoir la nécessaire obéissance aux hiérarchies temporelles établies par la volonté divine.
Le désengagement parlementaire au XVIIIe siècle
3Nous l’avons dit, la réputation de sainteté de Charles Ier n’a jamais vraiment fait l’unanimité et les thuriféraires du « roi martyr » n’ont pas eu la tâche facile. Depuis la crise dite du Bill d’exclusion (1678-1681), les Whigs, qui entendent écarter le duc d’York, frère de Charles II, de la succession au trône, dénoncent régulièrement l’instrumentalisation du Fast Day du 30 janvier et des sermons qui l’accompagnent par le parti tory. Au XVIIIe siècle, après l’exil des Stuarts, la figure de Charles Ier passe au second plan dans la plupart des sermons prononcés à l’occasion du 30 janvier. Ces derniers sont davantage l’occasion d’une méditation sur les mérites d’un ordre politique stable et les horreurs inhérentes à toute rébellion. Charles Ier fait lui-même l’objet de jugements contradictoires. En 1772, Shute Barrington, évêque de Llandaff, évoque clairement l’ambiguïté du « sacrifice » du roi à l’occasion d’un sermon prononcé devant les Lords à l’abbaye de Westminster. La même année, devant les Communes, lorsque Sir Roger Newdigate entend défendre la mémoire de Charles Ier, qu’il présente comme le seul « saint canonisé » de l’Église anglicane, il provoque les rires de ses collègues4. Sur les trente-six sermons prêchés devant la Chambre des Lords et la Chambre des Communes entre 1764 et 1811, que possède la British Library, sept se révèlent explicitement critiques à l’égard de la figure de Charles Ier, dix reprennent la théologie politique sacrificielle initialement associée à ce culte, tandis que les dix-neuf autres font preuve d’une grande neutralité, se contentant de prôner l’obéissance aux autorités temporelles et l’excellence de la constitution britannique5.
4Quand Newdigate défend, avec maladresse, la mémoire de Charles Ier en 1772, le Parlement débat, comme il le fait régulièrement d’ailleurs à cette époque, de l’opportunité du maintien des services religieux officiels pour le salut de l’État, les State Services. L’occasion en a été fournie par un sermon prononcé le 30 janvier précédent par Thomas Nowell, chapelain de Saint-Mary’s Hall à Oxford. Devant les Communes, ce dernier a en effet défendu le point de vue traditionnel sur la signification politique du sacrifice de Charles Ier, ce qui fait dire à l’écrivain James Boswell que Nowell incarne, avec Samuel Johnson et lui-même, la « perfection du torysme6 ». Les Whigs sont scandalisés. Le député Thomas Townsland demande à ce que le texte du sermon soit publiquement brûlé par le bourreau. De son côté, Lord Folkestone prend ironiquement la défense de Nowell en expliquant que celui-ci n’a fait que reprendre imprudemment un sermon « papiste » composé par Edward Petre, le confesseur jésuite de Jacques II. Une semaine après, Lord Montague propose même l’abolition totale du Fast Day, dénonçant « l’impiété » d’une liturgie présentant Charles Ier comme un « sauveur ». C’est dans ce contexte que Newdigate prend la parole pour défendre la mémoire du « roi martyr », en expliquant que tous les historiens ont été d’accord jusqu’ici pour souligner l’horreur du crime de régicide, à la seule exception de Catharine Macauley, « dont l’ouvrage ne mérite aucun intérêt, car l’auteur est connu pour entretenir des idées et professer des principes diamétralement opposés à notre religion et à notre gouvernement7 ». Si la proposition d’abolir le service du 30 janvier et de brûler le sermon de Nowell est finalement rejetée, les Communes retirent symboliquement les remerciements traditionnels qui avaient été trop rapidement accordés au prédicateur.
5L’affaire Nowell en dit long sur la façon dont Charles Ier est perçu au sein des classes dirigeantes anglaises au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Ce qui a retenu l’attention des contemporains, ce n’est pas tant le contenu du sermon lui-même – en 1764 William Richardson a prêché sur des thèmes similaires sans que cela ne provoque aucun scandale – ou la reprise du débat sur les State Services, que l’absentéisme manifeste des membres du Parlement à ces cérémonies publiques. Seuls cinq députés ont directement écouté le prédicateur, qu’ils ont d’ailleurs imprudemment remercié à l’issue de son discours : leurs collègues n’ont en fait réagi qu’à la version imprimée du texte. L’historien James Sack, qui a étudié la présence des députés du Parlement aux sermons du 30 janvier, conclut que l’année 1772 ne constitue pas une exception, l’assiduité aux State Services laissant depuis quelque temps beaucoup à désirer. En 1764, seuls cinq députés et le Speaker se sont déplacés pour écouter le sermon de Richardson, tandis qu’un seul Lord était présent à Westminster la même année. En 1779, le Morning Post se demande pourquoi seulement huit évêques se sont conformés aux prescriptions liturgiques du 30 janvier, tandis qu’en 1784 ce même journal signale que seul le Speaker de la Chambre des Communes s’est présenté à l’église Saint-Margaret pour écouter le sermon traditionnel. Le « martyre » du roi est commémoré dans une indifférence grandissante. En janvier 1788, un seul Lord assiste à la cérémonie à Westminster. L’année suivante, l’évêque de Lincoln, George Pretyman Tomlin, tuteur et confident de William Pitt le jeune, prononce même un sermon très hostile à l’égard de Charles Ier, comparé à un « tyran », alors que ses adversaires au Parlement sont au contraire présentés comme les véritables défenseurs de la loi et des libertés anglaises8.
6Le Fast Day du 30 janvier 1793 prend une tonalité toute particulière, quelques jours après l’annonce de la décapitation du roi de France à Paris. Les députés anglais se pressent alors à Saint-Margaret, tandis que les Lords affluent à Westminster. Même William Pitt et son cabinet font le déplacement. Fini le dénigrement du « tyran », qui devient au contraire une victime emblématique des « horreurs révolutionnaires ». Car, à travers le « martyre » de Charles Ier, c’est bien sûr le « crime » commis contre Louis XVI que l’on souhaite dénoncer : les militants jacobins et les conventionnels de 1793 sont clairement assimilés aux puritains et aux régicides de 16499. Mais cet intérêt est purement circonstanciel et ne peut durablement enrayer un désintérêt plus profond pour la figure de Charles Ier : seule une poignée de députés et de Lords assiste au sermon du 30 janvier 1794. L’année suivante, aucun membre du Parlement ne fait le déplacement. Il faut attendre 1807 pour, qu’à la demande du roi George III, des parlementaires viennent à nouveau écouter le prêche de la fête du « roi martyr », mais ils ne sont finalement que trois à être effectivement présents à Saint-Margaret. En janvier 1810, le premier ministre, Spencer Perceval, écrit au roi pour lui demander s’il est opportun de continuer à observer les cérémonies du Fast Day, compte tenu de l’absentéisme chronique des parlementaires :
« La représentation des deux chambres du Parlement à ces occasions [janvier 1808 et 1809], tout comme pour 1807, était ridiculement réduite. Outre le Speaker, il n’y avait pas plus de trois ou quatre députés à Saint-Margaret, et guère plus de Lords à Westminster, aux côtés du Chancelier. »
7Perceval estime qu’il vaudrait peut-être mieux mettre les deux chambres en congé, en signe de deuil, plutôt que d’obliger les parlementaires à se rendre au service religieux, car s’ils « ne manqueront pas d’exprimer collectivement leur intention formelle d’y assister, aucun d’eux ne s’y rendra individuellement ». Dans sa réponse, le roi regrette certes la faiblesse de l’auditoire parlementaire, mais il estime que l’anniversaire du 30 janvier doit continuer d’être officiellement célébré : cette fête a été instituée par un Acte du Parlement et son abandon « serait un encouragement au souhait largement répandu d’introduire des changements et des innovations ». Néanmoins George III décide de laisser Perceval et l’archevêque de Cantorbéry libres de prendre une décision définitive à ce sujet10.
8Le 30 janvier 1811, seuls deux députés sont effectivement présents à Saint-Margaret... En janvier 1812, Perceval écrit au colonel MacMahon, secrétaire du régent, pour rappeler que si le roi était personnellement favorable à un maintien des State Services, il fallait se rendre à l’évidence :
« Le fait est que les deux Chambres sont très peu présentes, de telle façon que leurs vaines promesses d’assiduité rendent encore plus visibles leur absence réelle. Dans ces conditions, je pense qu’il n’est pas souhaitable de continuer ainsi et je vous demande de lui [le régent] faire état de la situation, en ajoutant que je ne me prononcerai pas contre les Chambres du Parlement sans avoir reçu l’avis de S. A. R. Si les deux Chambres ne veulent pas assurer une présence, elles seront mises en congé ce jour-là et cette fête ne sera plus évoquée au sein du Parlement11. »
9Le régent comprend qu’il ne faut guère espérer un changement d’attitude des parlementaires à l’égard des cérémonies du 30 janvier et décide finalement de les en dispenser.
10Signalons que, dans sa correspondance, à aucun moment Perceval ne remet en cause les fondements idéologiques de la fête, ni même ne propose de retirer l’office du Book of Common Prayer. Les particuliers sont toujours libres de célébrer le Fast Day du 30 janvier s’ils le souhaitent. L’office du roi Charles continue d’être lu, tant dans les collèges et les universités, que dans les cathédrales et les églises paroissiales pendant tout le XVIIIe et le début du XIXe siècle. Le pasteur James Woodforde, très célèbre diariste, lit l’office royal devant ses paroissiens le 30 janvier et le 29 mai 1785. En 1789 Samuel Johnson rédige un sermon sur la mort de Charles Ier dans lequel il médite sur la condition humaine et le mal qui se répand inévitablement dans la société quand « des zélotes et des fanatiques » brisent les barrières de la loi et de la civilisation12.
Le roi martyr, icône de la High Church
11À la fin du XVIIIe siècle, le Fast Day est largement devenu le domaine réservé des high churchmen liés au parti tory13. Comme le remarque l’historien Owen Chadwick :
« Un high churchman de 1800 aurait probablement une dévotion pour le roi Charles Ier et regarderait le jour de sa mort comme un jour de deuil. Il penserait que Charles est mort pour la défense de l’Église anglicane et de son ministère épiscopal ou apostolique ; que la responsabilité de cette mort incomberait aux têtes rondes, qui seraient les ancêtres des Whigs, ainsi qu’aux presbytériens et aux indépendants, ancêtres des dissidents contemporains14. »
12Martin Routh est la parfaite incarnation de ce courant, faisant le lien entre la tradition de la High Church du XVIIIe siècle et le tractarianisme du XIXe siècle. Né en 1755, Routh a présidé le Magdalen College à Oxford jusqu’à sa mort, à la veille de son centième anniversaire, en 1854. Tout au long de sa vie, il a défendu le point de vue théologique et politique de l’ancienne High Church, affirmant son attachement à la foi catholique telle qu’enseignée dans l’Église anglicane, loin des innovations « papistes » ou « sectariennes ». Cet attachement s’est notamment manifesté par la stricte observance du Fast Day. Dans une lettre au général Rigaud, le Dr Bloat se rappelle ainsi de Routh « jeûnant ce jour-là à la mémoire de Charles Ier15 ».
13Il a longtemps été admis que les idées de Routh et de ses amis de la High Church constituaient un vestige anachronique de la pensée du XVIIe siècle en plein siècle des Lumières. Défendue par une poignée de professeurs aussi réactionnaires qu’excentriques, cette idéologie conservatrice aurait été l’un des principaux symptômes de la décadence de l’anglicanisme du XVIIIe siècle. De récents travaux ont permis de nuancer cette affirmation, révélant au contraire toute la vitalité des traditions de la High Church à cette époque16. En dépit de l’indifférence du Parlement à l’égard du Fast Day, la « passion » du « roi martyr » est redécouverte par une nouvelle génération de high churchmen, lesquels confèrent une dimension sensible et romantique à la figure de « l’infortuné » Charles Ier.
14L’essor du Mouvement d’Oxford permet de réactiver le culte de Charles Ier, considéré comme un défenseur de l’orthodoxie anglicane qui se veut autant catholique que réformée. Il apparaît sous ce visage dans l’ouvrage de John Keble, The Christian year, publié en 1827 et devenu, comme l’historien Brian Martin l’a bien montré, l’un des grands succès éditoriaux du XIXe siècle : entre 1827 et 1873, pas moins de 140 éditions ont vu le jour, soit 305 500 exemplaires publiés. Pour les anglicans de l’époque victorienne, ce livre occupe une place tout aussi importante que la Bible et le Book of Common Prayer17. Dans le poème que Keble consacre au 30 janvier, Charles Ier est présenté comme un authentique martyr de l’Église et non comme une victime de la « fureur » révolutionnaire. L’écrivain développe un pathos très romantique autour du sacrifice du « saint roi », en occultant les conséquences politiques du régicide. Le souvenir de la « passion » de Charles Ier doit avant tout servir à réconforter les chrétiens en détresse :
“And there are aching solitary breasts,/Whose widow’d walk with thought of thee is cheered,/Our own, our royal saint: thy memory rests/On many a prayer, the more for thee endear’d18.”
15Mais à la lecture de ces lignes, il est évident que le martyre du roi ne peut être totalement dépolitisé. La signification spirituelle que Keble donne de la mort de Charles Ier est cohérente avec sa perception historique du ministère de l’Église anglicane, comme socle politico-religieux de la société anglaise. Cette institution est certes réformée, mais s’inscrit également dans la tradition apostolique du catholicisme, ce dont témoigne la mort exemplaire du roi. Si Charles Ier n’est pas mentionné dans la célèbre Library of Anglo-Catholic Theology publiée par les réformateurs d’Oxford dans les années 1840, il figure en revanche en bonne place dans le recueil des textes classiques de l’anglicanisme édité par Paul More et Franck Cross en 193519. Pour le Mouvement d’Oxford, Charles Ier est un « membre d’honneur » qui a donné sa vie pour défendre l’Église d’Angleterre et doit être par conséquent vénéré comme un authentique martyr. Sur le plan politique, le défunt monarque fait figure de gardien des valeurs paternalistes face aux entreprises utilitarianistes des Whigs. Il entre ainsi dans le panthéon des nostalgiques de la vieille Angleterre, rassemblés autour du culte de l’architecture gothique, de l’imaginaire chevaleresque et de la résistance à la Poor Law20. Icône conservatrice, Charles Ier l’est également dans l’art, notamment dans les tableaux du français Paul Delaroche qui, dans les années 1830, met en scène la passion christique du « roi martyr21 ». Dans La rencontre entre Charles Ier et Oliver Cromwell (1836), le peintre Daniel Maclise met en scène le roi entouré de l’affection de ses enfants face à un Cromwell isolé, triste et éphémère vainqueur, symbole du malheur qui vient frapper inévitablement tous ceux qui osent se rebeller contre l’ordre politique établi par Dieu.
La fin d’un culte officiel : l’abolition des State Services (1858-1859)
16Dans la seconde moitié du XIXe siècle, alors qu’artistes et écrivains restent fidèles aux représentations traditionnelles du « roi martyr », l’identité anglicane tend de plus en plus à distinguer le religieux du politique. Perceptible dès les années 1830, cette séparation explique que les nouvelles générations de high churchmen perdent progressivement tout lien avec le cadre mental de la période pré-tractarienne22. En dépit d’un intérêt renouvelé du public pour l’histoire de la guerre civile, la figure de Charles Ier perd le rôle fédérateur que lui avaient conféré les interprétations théologico-politiques en vigueur depuis la Restauration : le principe de l’unité de l’Église et de l’État n’est plus guère tenable au moment du réveil catholique, du vote des Whig reforms des années 1830 et du développement du non-conformisme politique23. Ironie de l’histoire, alors que l’on assiste au renouveau de la High Church dans le cadre du Mouvement d’Oxford, s’amorce parallèlement le déclin irrémédiable de l’ancienne tradition politique du royalisme anglican.
17Ce divorce entre religion et politique est nettement perceptible dans les débats autour de la suppression des prières pour l’État, les State Prayers, dans le Book of Common Prayer. Le 28 juin 1858, Lord Stanhope demande à ses collègues de la Chambre des Lords de rédiger une adresse à la reine, afin de demander la révocation d’une proclamation du début de son règne enjoignant le respect des State Prayers. Seules seraient conservées les prières du service annuel commémorant l’accession au trône de Victoria. Stanhope s’appuie sur une motion similaire, présentée l’année précédente par le doyen de Saint-Paul, mais qui n’avait pu être examinée faute de temps. La proposition de Stanhope est étudiée par un comité du Parlement qui conclut qu’il appartient à la Couronne de décider s’il faut maintenir ou non les services religieux officiels. Ce qui signifie que ceux-ci peuvent donc être abrogés par une simple décision du monarque.
18Pour Stanhope, il convient avant tout de supprimer les allusions politiques contenues dans certaines prières : il n’appartient pas à l’Église de faire de la politique, mais de fournir un cadre religieux « neutre » à l’action politique. L’évêque d’Oxford, Samuel Wilberforce, soutient la proposition de Stanhope, jugeant que les services religieux prescrits dans le Book of Common Prayer sont « beaucoup trop politiques, beaucoup trop polémiques, beaucoup trop épigrammatiques24 ». En se référant explicitement au Fast Day du 30 janvier, Stanhope dénie même à Charles Ier le statut de martyr : le régicide est une décision politique, prise par des chrétiens, certes égarés, mais d’authentiques chrétiens qui n’ont pas particulièrement cherché à attenter à la conscience religieuse du condamné. La comparaison entre Charles Ier et le Christ est d’autant plus scandaleuse aux yeux de Stanhope que les termes usités dans la liturgie du Fast Day sont « totalement contraires aux sentiments religieux des temps présents ». De même, Wilberforce estime que ce discours est devenu inapproprié pour « les humbles, pieuses et dévotes personnes désirant se tenir à l’écart de toute querelle de parti25 ».
19La motion de Wilberforce est soutenue par un certain nombre de personnalités de premier plan : John Sumner, archevêque de Cantorbéry, Lord Ebury – qui avait déjà vainement tenté de faire voter une réforme de la liturgie anglicane quelques années auparavant –, Robert Daly, évêque de Cashel, Lord Campbell, Lord Cranworth et Lord Malmesbury. L’archevêque de Cantorbéry considère notamment que les State Services sont devenus complètement désuets : les fidèles ne se sentent plus concernés et ils ne sont par conséquent plus guère célébrés, même si, dans la réalité, ils pouvaient parfois être annexés aux services dominicaux, comme le rappelait d’ailleurs Stanhope dans son intervention. En outre, le prélat réprouve l’aspect purement formel de ces célébrations, auxquelles personne n’adhère sincèrement : « une prière qui ne vient pas du cœur est une plaisanterie » estime-t-il, une opinion que Milton n’aurait pas désavouée et qui inscrit Sumner dans le courant « moderne » du mouvement romantique26. Cette position est en effet en complète rupture avec celle des high churchmen du siècle précédent, lesquels pensaient au contraire que ces célébrations religieuses contribuaient à cimenter l’unité du corps social et politique : y assister était un devoir, que tout bon sujet de la couronne devait accomplir, quelles que soient ses propres convictions, concernant notamment l’authenticité du « martyre » de Charles Ier.
20Contre la proposition de Stanhope, plusieurs voix s’élèvent au sein de la Chambre des Lords pour défendre les State Services. Le duc de Marlborough, l’évêque de Bangor et le vicomte Dungannon estiment notamment qu’il faut continuer à les célébrer, car il n’est pas meilleur moyen, selon eux, de rappeler aux fidèles ce que la nation anglaise doit à la providence divine. Mais cet argumentaire ne convainc pas la majorité des Lords qui décide finalement de présenter l’adresse à la reine, conformément aux vœux de Stanhope. Le 19 juillet, Marlbourough tente une dernière fois de sauver les prières pour l’État en proposant de les inclure dans la liturgie de l’Accession Service27, mais il ne retient que le complot des poudres, la Restauration de 1660 et la Glorieuse Révolution de 1688 comme seuls événements historiques « providentiels » méritant une action de grâce de la part des fidèles. Le « martyre » salvateur de Charles Ier n’est plus jugé digne d’être commémoré. Seul Lord Dungannon prend la parole pour plaider en faveur du maintien des prières pour le « roi martyr ». Cet amendement, à nouveau combattu par Lord Ebury, Lord Stanhope et Lord Derby, est finalement rejeté. Pour la majorité des parlementaires britanniques, les prières pour l’État constituent un anachronisme qu’il convient de corriger. En 1859, elles disparaissent officiellement du Book of Common Prayer, deux cents ans après leur instauration. Ce n’est désormais plus que le 5 novembre, jour anniversaire de la découverte de la conspiration des poudres, que l’on garde l’habitude de prier pour le salut de la couronne. Le « sacrifice » de Charles Ier ne semble plus devoir être commémoré, son nom étant même effacé du calendrier liturgique officiel. Mais c’est sans compter sur la vitalité du mouvement tractarien anglo-catholique au sein de l’Église anglicane. Désormais débarrassé de ses enjeux politiques immédiats, le « roi martyr » devient un modèle spirituel pour tous ceux qui cultivent l’idéal d’une Église anglicane à la fois catholique, réformée et profondément imbriquée dans la société de son temps.
La Society of King Charles the Martyr, la Royal Martyr Church Union et le renouveau du culte royal au XXe siècle
21La Society of King Charles the Martyr – ou SKCM – est fondée en 1894 pour honorer la mémoire du défunt monarque, observer le Fast Day du 30 janvier et faire campagne pour obtenir la réinsertion de son nom dans le calendrier liturgique. Elle a été instituée à l’initiative d’une admiratrice de Charles Ier, Ermengarda Greville-Nugent (1861-1949), et du P. James Fish, recteur de Saint-Margaret Pattens à Londres, qui, depuis quelques années, avait entrepris de renouer avec la tradition du service du 30 janvier dans sa paroisse. Depuis 1951, la SKCM commémore l’exécution de Charles Ier sur les lieux mêmes de l’événement, dans la Maison des Banquets de Whitehall. La société conserve des reliques du souverain et possède des branches aux États-Unis, au Canada, en Australie et en Nouvelle-Zélande. En 1906, la SKCM est rejointe dans son combat par la Royal Martyr Church Union, une autre association anglicane, fondée par Henry Stuart Wheatly-Crow, auteur d’un plaidoyer en faveur de Charles Ier, intitulé In defence of a King (1904). Les membres de la Church Union militent également en faveur de la réhabilitation de Charles Ier et de son retour dans le calendrier liturgique officiel de l’Église anglicane, mais, à la différence de la SKCM, ils célèbrent avant tout le souverain de la dynastie Stuart et ses racines écossaises. Ils s’inscrivent ainsi ouvertement dans la tradition jacobite et épiscopalienne, prônant le retour des Stuarts au pouvoir, comme le préconise d’ailleurs Wheatly-Crowe dans un manifeste politique, Royalist revelations (1922)28. De nos jours, la SKCM et la Royal Martyr Church Union entretiennent de concert la mémoire de Charles Ier, même si les Écossais préfèrent toujours célébrer le 30 janvier de leur côté, dans la cathédrale Saint-Mary d’Édimbourg.
22Il est intéressant d’observer le décalage de trente-cinq ans qui sépare la suppression des prières publiques pour Charles Ier de la fondation de la SKCM. La mémoire du « roi martyr » n’a pas été entretenue par les défenseurs de la tradition politique anglicane qui ont pris la parole à la Chambre des Lords en 1858. L’initiative en revient à une autre génération conservatrice, celle du mouvement de la « décadence fin-de-siècle » et du romantisme néo-jacobite. Les premiers membres de la SKCM et de la Church Union appartiennent à la seconde, voire à la troisième génération du Mouvement d’Oxford, détachée de la stricte orthodoxie théologique et plus soucieuse de défendre les rites traditionnels de « l’anglo-catholicisme ». Ces hommes et ces femmes réagissent au libéralisme unitarien et à la sécularisation des sociétés de la fin du XIXe siècle, en partant à la recherche des racines spirituelles, plus ou moins réinventées, de l’Angleterre chrétienne.
23Les efforts déployés par la SKCM et la Church Union pour obtenir le rétablissement du nom de Charles Ier dans le calendrier liturgique finissent par porter leurs fruits. En 1980, le « roi martyr » retrouve sa place dans le nouvel Alternative Service Book publié par l’Église d’Angleterre, même si le 30 janvier est considéré comme une « commémoration mineure ». Mais la réputation politique et religieuse du roi continue d’être contestée. Un célèbre livre pour enfant consacré à Oliver Cromwell, publié en 1963 – et lu par l’auteur de ses lignes dans sa jeunesse –, va jusqu’à qualifier Charles Ier « d’homme très stupide29 ». La SKCM est loin d’avoir réhabilité le roi et la situation n’a guère évolué depuis la fin du XIXe siècle : pour une large majorité de Britanniques, il n’est ni un saint ni un martyr. Si l’intérêt du public pour l’histoire de la guerre civile ne se dément pas, Charles Ier reste un acteur parmi d’autres, une figure certes incontournable mais finalement souvent très passive, que ce soit dans les manuels scolaires, les romans, le cinéma ou les fictions télévisées. On peut avoir une sympathie personnelle pour les royalistes contre les « têtes-rondes », être d’accord avec Walter Sellar et Robert Yeatman pour considérer les royalistes comme des hommes fourvoyés mais délicieusement romantiques, admirer le courage et la constance du roi face à ses juges et à son bourreau, mais de là à le considérer comme un saint et à le vénérer, il y a une étape que très peu franchissent30. Il ne faut pas oublier non plus que, pour les héritiers de la tradition « non-conformiste », celle des groupes protestants dissidents, Cromwell est le seul véritable héros d’une période qui, à leurs yeux, voit surtout naître les principes du gouvernement constitutionnel et de la liberté de conscience. Ce n’est pas un hasard si, à la fin du XIXe siècle, le grand historien de la guerre civile Samuel Rawson Gardiner forge l’expression de « Révolution puritaine » pour qualifier les événements des années 1640-1650. Mais les historiens anglais contemporains ne sont pas les seuls à considérer la personnalité de Charles Ier comme particulièrement ambiguë. Dès 1651, un thuriféraire anonyme du roi martyr le décrit ainsi :
“Unvalued Charles: thou art so hard a text,
Writ in one age, not understood in the next31.”
24C’est peut-être justement parce que Charles est si difficile à décrire, y compris par ses plus profonds admirateurs, que nous débattons encore aujourd’hui de sa réputation.
Notes de bas de page
1 Sur la naissance et le développement du culte du « roi martyr », voir Vernon Staley, “The commemoration of King Charles the Martyr”, Liturgical Studies. 1907, p. 66-83; Helen W. Randall, “The rise and fall of a martyrology : sermons on Charles the first”, Huntington Library Quarterly, 1946-7, vol. 10, p. 135-167; Byron S. Stewart, “The Cult of the Royal Martyr”, Church History, 1969, vol. 38 (2), p. 175-87; John Philipps Kenyon, Revolution Principles. The Politics of Party 1689-1720 : the Ford Lectures 1975-6, 1990, p. 61-82; Howard Tomlinson, “Commemorating Charles I – king and martyr ?”, History Today, 1995, vol. 45 (2), p. 11-18 ; Kevin Sharpe, “Private conscience and public duty in the writings of Charles I”, Historical Journal, 1997, vol. 40 (3), p. 643-665; Andrew Lacey, The Cult of King Charles the Martyr, Woodbridge, Boydell Press, 2003.
2 Francis C. Madan, A new Bibliography of the Eikon Basilike of King Charles the first with a note on the authorship, Londres, Bernard Quaritch, 1950.
3 Sur l’iconographie de Charles Ier, nous renvoyons à la contribution d’Anne-Laure de Meyer dans le présent volume.
4 Richard Terrick, A sermon preached before the House of Lords in the Abbey Church of Westminster, on Monday, January 30. 1758, Londres, 1758; Samuel Squire, A sermon preached before the Lords spiritual and temporal in the abbey Church, Westminster, on Saturday, January 30. 1762, Londres, 1762; Shute Barrington, A sermon preached before the Lords spiritual and temporal, in the Abbey Church of Westminster, on Thursday January 30. 1772, Londres, 1772; James J. Sack, From Jacobite to Conservative: Reaction and Orthodoxy in Britain, c. 1760-1832, Cambridge, Cambridge University Press, 1993, p. 130.
5 James J. Sack, op. cit., p. 126-130.
6 Whitehall Evening Post, 13-16 mars 1784, cité dans ibid., p. 81.
7 Catharine Macauley (1731-1791) est une historienne anglaise, proche des milieux radicaux et auteur d’une Histoire d’Angleterre (8 vol., 1763-1783).
8 James Sack, From Jacobite to conservative, op. cit., p. 129-130. Si les députés et les Lords sont peu présents aux sermons du 30 janvier, les églises peuvent être pleines, surtout si le prédicateur est réputé.
9 Sur la comparaison entre Louis XVI et Charles Ier, voir la contribution d’Aurore Chéry dans le présent volume. On consultera également: John Hardman, Louis XVI, New Haven, Yale University Press, 1993 ; Susan Dunn, The deaths of Louis XVI. Regicide and the French political imagination. Princeton, Princeton University Press, 1994; Michael Walzer (éd.), Regicide and Revolution. Speeches at the Trial of Louis XVI, Cambridge, Cambridge University Press, 1974.
10 The later correspondence of George III, éd. Arthur Aspinall, Cambridge, 1972, vol. 5, p. 489-490.
11 The correspondence of George, Prince of Wales (1770-1812), éd. Arthur Aspinall, Cambridge, 1971, vol. 8, p. 350.
12 James Woodeforde, The Diary of a Country Parson, éd. John Beresford, Londres, Oxford University Press, 1968, vol. 2, p. 173 ; Samuel Johnson, Sermons, éd. Jean Haystrum and James Grey, Yale, Yale University Press, 1978.
13 La « Haute Église » (High Church) est un courant de l’anglicanisme qui s’est constitué sous la Restauration, dans les années 1660-1680. Se plaçant dans la lignée du projet ecclésiologique de l’archevêque de Cantorbéry William Laud (1573-1645), les militants de ce courant (les high churchmen) défendent, tout au long du XVIIIe siècle, une stricte observance de la liturgie anglicane appuyée sur le Book of Common Prayer et condamnent toute nouveauté réformatrice. Convaincus de l’existence d’une continuité apostolique entre l’Église catholique et l’Église anglicane, ils sont partisans d’un « anglo-catholicisme », particulièrement manifeste dans le domaine liturgique, ce qui explique leur hostilité à l’égard des « non-conformistes », c’est-à-dire les mouvements protestants dissidents (puritains, presbytériens, quakers...). La High Church connaît une nouvelle vitalité au XIXe siècle avec le « Mouvement d’Oxford » (Oxford Movement), un courant théologique réunissant de grandes figures intellectuelles telles qu’Edward P. Pusie, John Keble ou Henry Newman, lequel finit d’ailleurs par se convertir au catholicisme. Ces hommes sont également qualifiés de « tractariens » car ils ont diffusé leurs idées dans une série de textes intitulés Tracts for the times (1833-1841).
14 Owen Chadwick, The Spirit of the Oxford Movement : Tractarian Essays, Cambridge, Cambridge University Press, 1990, p. 5.
15 Arthur C. Middleton, Dr. Routh, Oxford, Oxford University Press, 1938, p. 136 et 151.
16 Frederick Clare Mather, High Church Prophet: Bishop Samuel Horsley (1733-1806) and the Caroline tradition in the late Georgian Church, Oxford, Clarendon Press, 1992; John Walsh (dir.), The Church of England c. 1689-c. 1833: from Toleration to Tractarianism, Cambridge, Cambridge University Press, 1993; Peter B. Nockles, The Oxford Movement in Context: Anglican High Churchmanship, 1760-1857, Cambridge, Cambridge University Press, 1994; W. M. Jacobs, Lay People and Religion in the Early Eighteenth Century, Cambridge, Cambridge University Press, 1996; William Gibson, The Church of England 1688-1832: Unity and Accord, Londres-New York, Routledge, 2001.
17 Brian W. Martin, John Keble : Priest, Professor and Poet, Londres, Croom Helm, 1976, p. 110-112. Après le retrait du service religieux officiel du Book of Common Prayer en 1859, les exemplaires les plus tardifs de The Christian year omettent quelquefois le poème associé à la fête du 30 janvier.
18 « Seule, sur notre chemin solitaire, ta pensée réconforte nos poitrines qu’étreint la douleur de ta perte, notre saint roi, encore plus cher à nos cœurs par les nombreuses prières sur lesquelles repose ta mémoire ». John Keble, “King Charles the Martyr”, The Christian Year : Thoughts in Verse for the Sundays and Holydays throughout the Year, 1869.
19 Paul E. More et Franck L. Cross (éd.), Anglicanism: the Thought and Practice of the Church of England, illustrated from the Religious Literature of the Seventeenth Century, Londres, SPCK, 1935.
20 La « loi sur les pauvres » désigne un ensemble de dispositions prises par la monarchie depuis le XVIe siècle pour régir l’assistance aux indigents dans le cadre paroissial.
21 Voir la contribution de François de Vergnette dans le présent volume.
22 Peter Nockles, The Oxford Movement in Context, op. cit., p. 144. Pour davantage de détails sur la nature confessionnelle de la société anglaise au XVIIIe siècle, voir également : Jonathan C. D. Clark, English Society, 1688-1832 : Ideology, Social Structure and Political Practice during the Ancien Regime, New York, Cambridge University Presse, 2000 (1re éd. 1985) ; James J. Sack, From Jacobite to Conservative, op. cit.
23 Les « non-conformistes » sont les fidèles d’une Église autre que l’Église anglicane. Jusqu’ici relégués au statut de « dissidents », ils commencent à s’organiser politiquement dans les années 1830 pour défendre leurs droits.
24 Hansard’s Parliamentary Debates, Londres, Cornelius Buck, 1858, vol. cli, p. 496.
25 Ibid., p. 483 et 500.
26 Ibid., p. 487.
27 Service religieux commémorant chaque année la date de montée sur le trône du monarque en place.
28 Henry Stuart Wheatly-Crowe, In Defence of a King, Liverpool, Edward Howell, 1904 ; Royalist Revelations and the truth about Charles Ist, Londres, Routledge, 1922. L’Union institue également en 1911 une distinction, le Memorial of Merit of King Charles the Martyr, qui est décernée aux prêtres et fidèles anglicans qui « ont servi l’Église d’une manière exceptionnelle, afin de commémorer la mémoire sacrée de Charles Ier, roi et martyr, qui a donné sa vie pour l’Église d’Angleterre. »
29 Lawrence du Garde Peach, Oliver Cromwell. An Adventure from History, Loughborough, Ladybird Books, 1963, p. 24.
30 Walter C. Sellar et Robert J. Yeatman, 1066 and all that. A Memorable History of England, Stroud, Allan Sutton, 1993 (1re éd. 1930), p. 75.
31 Reliquiae sacrae Carolinae, [Londres], 1651, p. 315. Ce que l’on peut traduire par : « Charles mésestimé, tu es si difficile à décrire,/Que ce que l’on écrit sur toi à une époque, ne sera pas compris dans une autre. »
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