La naissance du mythe de Charles Ier « prince martyr », dans la France de la Fronde
p. 49-61
Texte intégral
1De l’Angleterre à la France, l’étude de la circulation des textes écrits peu après l’exécution de Charles Ier révèle les processus qui permirent l’épanouissement du mythe du prince martyr dans la France de la Fronde. La nouvelle de ce « grand événement1 » qui ébranla les monarchies européennes atteignit une France dans un contexte de révolte anti-absolutiste marqué par de fortes perturbations dans la diffusion de l’information. Cela rend d’autant plus sensibles les effets de sens induits par la nature des sources.
2Ainsi, comme l’a montré François-Joseph Ruggiu2, ce n’est pas dans les mémoires historiques que la moisson de réactions est la plus abondante : Montglat y consacra dix lignes3, Dubuisson-Aubenay moins de deux lignes4 ; le cardinal de Retz n’y fit pas une seule fois allusion ; Olivier Lefèvre d’Ormesson fut l’un des rares à exprimer une réaction indignée suscitée par des nouvelles publiques qui faisaient une large place à la rumeur :
« Le roy d’Angleterre avoit esté condamné à mort, despouillé de ses habits royaux publiquement et ensuite le col coupé devant le peuple par six bourreaux masqués ; que le peuple avoit crié aussytost : Liberté ! et que l’on avoit jeté parmi la foule quantité de monnoye sur laquelle estoit escrit : a die libertatis5. »
3Si l’on se fonde sur les écrits du for privé, la mort de Charles Ier ne semble pas avoir entraîné en France le besoin de raconter6, remarque que fait également Michel Cassan à propos de la mort d’Henri IV7.
4Les correspondances furent tout aussi laconiques : dans la très longue lettre qu’il écrivit à Charles Spon le 31 mars 1649, Guy Patin dressa une longue chronique de la Fronde parisienne et n’accorda que deux lignes à la mort du roi d’Angleterre : « Le roy Charles y a eu la teste coupée, le mardy 9 de ce mois, par deux bourreaux qui estoient masquez8. » Cette discrétion des témoignages individuels contraste avec la générosité des représentations véhiculées dans les premières narrations, susceptibles de nourrir le portrait de Janus du roi décapité, tyran pour les uns9, martyr pour les autres.
5La médiatisation de la nouvelle se coula dans trois processus différents, en interaction les uns avec les autres et dans des temporalités décalées : il y eut d’abord le temps de la rumeur, puis celui de l’information périodique, et enfin celui des premiers récits imprimés. Chacun participa à la construction du mythe du prince martyr, dans des registres spécifiques.
6La rumeur de l’exécution de Charles Ier atteignit Paris le 19 février 164910, soit dix jours après l’événement, ce qui était légèrement supérieur au temps de publication habituel de l’information londonienne à Paris (8 à 9 jours), mais peut s’expliquer par la rigueur des conditions hivernales que connaissait alors la région.
7Pour ceux qui suivaient l’actualité anglaise dans l’information périodique, l’événement n’était pas totalement inattendu ; la chronique de l’effondrement progressif de la royauté anglaise figurait en très bonne place dans la Gazette depuis 1642, avec une détérioration de la situation personnelle du roi, de notoriété publique dès le début de l’année 1648. La rumeur d’un procès, d’une décapitation, et de la déchéance des Stuarts circulait en février 164811 ; le mois suivant, c’était celle de son empoisonnement probable par ses geôliers, évoquée en privé par Séguier12. À la fin de l’année 164813, les périodiques répandirent la nouvelle de son enlèvement et emprisonnement par l’armée ; sa mise en accusation fut rendue publique au cours du mois de janvier 1649. Par conséquent, la virtualité de la mort du roi était dans l’air bien avant l’exécution et l’opinion ne fut pas prise au dépourvu par l’envergure révolutionnaire du changement politique qui survint en Angleterre.
8Le 13 février 1649, Renaudot, réfugié à Saint-Germain avec la Cour, imprima la teneur de l’acte d’accusation dans une gazette qui ne fut probablement pas diffusée avant le mois suivant, du fait de l’interruption des courriers en direction de la capitale :
« Que le Roy de la Grand’Bretagne avoit abandonné les deux Chambres de son Parlement, & déployé ses enseignes pour leur faire la guerre, par laquelle il a causé une grande effusion de sang & beaucoup de miséres au peuple qu’il devoit protéger & défendre : Qu’il a delivrez commission aux soulevez d’Irlande pour y commettre toutes sortes d’hostilitez, & depuis donné lieu à une seconde guerre à la ruïne de la liberté & franchise de ses sujets & au préjudice des Loix fondamentales & privilèges de ce Royaume14. »
9Les conditions dans lesquelles Paris apprit la nouvelle de l’exécution, le 19 février, étaient favorables aux rumeurs : la ville était assiégée par les troupes de Condé, en proie à un blocus assez peu efficace des vivres mais suffisant pour interrompre l’arrivée de toute nouvelle en provenance de l’étranger15. À cela s’ajoutaient de très mauvaises conditions de circulation provoquées par les crues de la Seine16, les chutes de neige17, et ce que Dubuisson Aubenay qualifia de « grande froidure18 ». À la date du 29 janvier19, il rapporta des rumeurs où resurgissaient des accusations ayant circulé au temps de l’impopulaire duc de Buckingham :
« Bruit qu’en Angleterre la basse chambre a déclaré le Roi atteint et convaincu des crimes à lui imposés, savoir de l’empoisonnement et mort du Roi Jacques son père, de la ruine ordonnée de secours envoyé en France aux huguenots en l’île de Ré et la Rochelle, et de l’entreprise de changer la religion de la Grande-Bretagne et le gouvernement en abattant les Parlements ; et condamné à perdre la tête ; sur quoi la chambre haute seroit intervenue et déclaré que l’exécution seroit sursise et le roi tenu en étroite prison, où, pour éviter le scandale et péril qu’apporteroit son exécution publique, il seroit fait mourir par poison20. »
10Apportées par des voyageurs, ces rumeurs témoignent du long processus de dégradation de l’image de Charles Ier au cours de la guerre civile, aggravé par la résurgence de plaies mal refermées.
11En revanche, du côté des autorités, le Journal du Parlement21 et les registres de l’hôtel de ville22 ne montrèrent aucune réaction à l’annonce de la nouvelle, tant les esprits semblaient accaparés par les questions d’armement, d’argent, de subsistances et plus largement d’insécurité23.
12Le premier périodique à diffuser la nouvelle dans Paris, le 25 février, fut le Courrier François24, sorte de contre-Gazette frondeuse dirigée par les fils de Renaudot à Paris :
« Quelques-uns d Messieurs du Parlement deputez de la part de la Cour, [qui] furent vers la Reyne de la grande Bretagne, se condouloir avec elle & Monsieur le Duc d’York son fils, du parricide commis en la Sacree personne du Roy son Mary, inhumainement attenté, & exécuté à Londres en la place qui est devant le Withall, le 9. de ce mois, par ses subjets, plustost desnaturez que naturels, qui violans tout droit humain naturel, & positif, ont trempé leurs parricides mains dans le Sang de juste Roy, & l’ont conduit ignominieusement sur un theatre, encores tout sanglant de celuy de Marie Stuart Reyne d’Escosse son ayeule : Cruauté certes autant inouye, qu’elle sera detestée de tous les peuples, qui ont eu veneration & respect pour ces sacrees personnes, lesquelles ne recognoissant autre Superieur que Dieu, ont tousjours esté jugez en leurs faicts, & ne respondant à autre ressort qu’à celuy de la Justice divine.
Regum timendorum in proprio greges
Reges in ipsos Imperium est Jovis.
Ce Prince a laissé six enfans de la Reyne sa Femme, Fille de l’Incomparable Henry le Grand nostre tres-bon Roy, sçavoir le Prince de Galles qui est à la Haye en Holande avec sa sœur aisnee, le Duc d’York & sa sœur puisnee, qui sont à Paris avec la Reyne leur Mere, & le Duc de Clocestre qui est en cette malheureuse Isle avec la Princesse Elizabeth sa seconde sœur ; de sorte que les enfans de cet infortuné Prince, sont divisez en ces trois Estats : Ce qui semble demander une paix generalle entre tous les Princes de l’Europe, afin d’aller à main-armée, les restablir dans leurs throsnes, chastier ces Barbares, & vanger hautement la dignité des personnes sacrées des Roys & Souverains, si griesvement offensée par ces attentats25. »
13En convoquant Horace26 et Cicéron27, l’auteur inscrit son propos dans un cadre idéologique où la royauté est sous la protection des dieux, ce qui rend impensable son jugement par les hommes. Ce texte de réaction à l’événement, de qualification, ne dit rien des circonstances de l’exécution, mais contenait les premiers éléments constitutifs du registre martyrologique : la barbarie d’un acte qualifié de parricide, dans la lignée de celui de Marie Stuart, et la sacralisation de la victime. Plus laconique, la Gazette du 27 février publia une première nouvelle de l’exécution28, puis une seconde, le 16 mars, d’un enterrement sans cérémonie29, avant d’annoncer la création d’une République. Cette concision peut s’expliquer par le fait que Mazarin estimait qu’on ne devait pas parler en France de la Révolution anglaise pour ne pas montrer au peuple à quel point il était facile de faire la révolution30.
14En fait, à partir du mois de mars, on assistait à une intense circulation d’imprimés relatant le procès et l’exécution, à partir des traductions partielles et plus ou moins fidèles des newsbooks imprimés à Londres, et diffusés sur le continent à partir de La Haye, Rouen et La Rochelle.
15Les textes distribués à partir de La Haye par le libraire anglais Samuel Brown31 étaient la traduction à peu près fidèle du Perfect Narrative de Gilbert Mabbot, imprimé à Londres avec l’approbation du Parlement :
“Charles Stuart Kings of England, the Commons of England, assembled in Parliament, being sensible of the great Calamities that have been brought upon this Nation, and of the innoncent Blood that hath been shed in this Nation, which are referred to you as the Author of it32...”
« Charles Stuart Roy d’Angleterre, les Communes d’Angleterre, assemblées en Parlement, ayant un vif sentiment des grandes calamités, qui ont travaillé ce royaume, ces années passées, et de tout le sang innocent espandu dans ces 3. royaumes, & particulièrement cetuy cy, de laquelle chose vous estes chargé, comme le principal autheur33... »
16L’agencement formel du texte sous la forme de dialogue (figure 1) restituait une confrontation verbale entre le roi et le juge Bradshaw qui plongeait le lecteur dans l’atmosphère dramatique et théâtralisée du procès.
17Cette manière vivante de reportage rendue possible grâce à la méthode sténographique de l’anglais John Willis, qui connut 13 éditions entre 1602 et 164434, constituait une innovation remarquable dans le domaine de l’information politique ; elle conférait au récit une authenticité inédite et offrait au lecteur une argumentation à l’état brut pouvant nourrir deux conceptions antagonistes de la représentation politique. Les dernières paroles prononcées, dont on sait l’importance dans l’économie chrétienne du salut, se prêtaient à une exégèse contradictoire : d’un côté, l’accusation violente de tyrannie au cours du procès, de l’autre, une défense argumentée et combative du roi autour de la légitimité à la fois divine et successorale de son pouvoir et de la contestation de celle de ses juges, susceptible d’alimenter une image de martyr, pleinement revendiquée par son principal acteur au pied de l’échafaud.
18Sur les trois récits (procès, sentence35, exécution) publiés par Samuel Brown, les deux premiers s’inspiraient avec certitude du Perfect Narrative. Le 3e, la dernière harangue du roi36, était la traduction fidèle d’un autre texte publié sous l’autorité du parlement, par Peter Cole37. Tous trois décrivirent en détail les paroles et les gestes du roi qui furent comme saisis dans l’instant et en même temps figés pour l’éternité ; on les vit ensuite circuler de texte en texte, des originaux à leurs traductions, dans tout l’espace européen. Ces récits mobilisèrent tant de représentations symboliques qu’ils firent véritablement de l’exécution un « moment iconique » (pour emprunter un terme à la sémiologie et désigner par là la conversion du sujet en éléments signifiants38). Ce fut cette profusion de signes extrêmement codifiés qui contribua à fixer dans les mémoires l’image du martyr. S’y donnait à voir un roi à la piété exemplaire dont les gestes reproduisaient le sacrifice divin : il fit ses dévotions, prit la communion, refusa de dîner, but un verre de vin clair, mangea un morceau de pain. Ses dernières paroles se conformèrent aux attendus du modèle martyrologique :
“He was willing to sacrifice His life, for the liberty and freedom of His people, and to dye as a Martyr of the people of England, by changing this corruptible Crowne of Misery, to an incorruptible Crown of Glory39...”
19La voie de La Rochelle mit en lumière un autre cheminement de l’information, où l’imprimeur et marchand libraire Toussaint de Goüy imprima une Relation historique40 d’après des imprimés londoniens que des témoins directs lui avaient rapportés41. Les sources orales mobilisées pour le récit de l’exécution firent surgir d’autres curiosités, absentes des imprimés anglais, comme l’identité des bourreaux ou les réactions de la foule. D’après cette relation rochelaise, le bourreau était un soldat, peut-être un colonel, « monté sur ce Théâtre déguisé d’une fausse barbe & perruque, & aussi d’habits42 ». Il se serait présenté au roi, aurait ployé les deux genoux devant lui et lui aurait demandé pardon. Quant à la foule assistant à l’exécution (thème absent de la propagande parlementaire), sa réaction (silence suivi de pleurs et de cris ; mouchoirs trempés dans le sang du roi) permettait d’opposer aux juges du roi le poids d’une opinion populaire acquise à son innocence.
20Le thème circulait dans des imprimés londoniens plus ou moins hostiles au régicide, comme dans ce broadside43 écrit par un catholique français à Londres et dont la gravure représentant l’exécution circula dans toute l’Europe44. Dans sa simplicité et ses croyances superstitieuses, le peuple participa à la validation du « moment iconique », fort de sa croyance dans le pouvoir magique du sang royal innocent :
« Ledit corps ayant esté quelque temps sur l’Eschavot a estée porté dans le Cabinet, & expose à tout le monde, tous ceux qui vouloient tremper leurs mouchoirs dans ce sang, il falloit qu’il donnerant quelque piece d’argent aux gardes. Ce qui a cause que ses meschantes gardes disoient qu’ils desiroient avoir beaucoup de telles personages à tel pris : parolles iniques & barbares. »
21Étonnante permanence, le même geste fut reproduit à la mort de Jacques II le 16 septembre 1701 à Saint-Germain par les gardes qui assistèrent à l’ouverture du corps45.
22Le texte est également le plus précis concernant l’identité du bourreau : « Autres fois Predicant dans Rotterdam & puis apres Colonel d’un Regiment de l’Armée de Fairfax. » Identité qui continua à faire l’objet de spéculations, fausses révélations, jusqu’au XVIIIe siècle (extrait paru dans le Journal des Dames en 176546). Surtout, il compare explicitement le martyre de Charles ier et la mort du Christ, qui avaient en commun la trahison, l’innocence de l’agneau mené à la mort, la dégradation, l’humiliation et l’exécution publique.
23Ce qui est remarquable dans la construction de ces textes alternatifs à la version parlementaire, c’est l’imbrication des sources orales émanant de témoins qui étaient parfois assez loin de l’échafaud47 (c’est le cas du récit de La Rochelle) et des sources écrites, car il s’agissait de proposer au public les dernières nouvelles : alors que son récit était sous presse, l’imprimeur rochelais reçut la harangue imprimée par Samuel Brown à La Haye : il la résuma en une page à la fin de son cahier de 16 pages. Son texte résultait donc à la fois de sources écrites anglaises et néerlandaises et de sources orales.
24Le principal relais de la diffusion de l’information anglaise en France fut la ville de Rouen, qu’on savait exportatrice d’ouvrages de dévotion en direction du marché catholique anglais48, mais qui était également importatrice de journaux anglais, dont elle traduisait des extraits (ce qui lui permettait de contourner le monopole de l’impression de l’information politique réservée à quelques imprimeurs privilégiés49). Le traducteur rouennais Jean Ango traduisit quelques extraits d’un soi-disant « Mercure Anglois50 », qui était en réalité le périodique de John Dillingham, The moderate intelligencer51, imprimé à Londres par Robert Leybourne52 : il décrivit notamment les réactions que la mort du roi avait provoquées à La Haye, entre l’indignation des particuliers, la reconnaissance officielle de Charles ii et l’attentisme des États qui se gardaient de toute réaction officielle53.
25Jean Ango fut le premier traducteur en France à livrer un récit complet54 d’une vingtaine de pages de l’événement, du procès à l’exécution, écrit à partir des imprimés anglais, notamment ceux distribués par le libraire londonien bien connu Francis Coles. Il ne garda que les moments forts du procès mais la traduction respecta l’original, y compris dans la forme, exposant en pleine lumière la violence des termes de l’accusation contre la tyrannie du roi (malgré un avertissement du Traducteur au Lecteur qui tentait ainsi d’en orienter la lecture dans le sens d’une condamnation du régicide).
26On écrivit que Mazarin suspecta Retz d’avoir inspiré ou aidé le traducteur55 ; en réalité il y avait là un engagement particulièrement fort des libraires rouennais dans l’actualité qui constituait une originalité dans le paysage éditorial français56 qui s’expliquait par la complicité au moins passive du Parlement, l’expérience de la traduction franco-anglaise, et une formidable opportunité économique : les récits de la mort de Charles ier firent partie des meilleures ventes des libraires protestants rouennais (Jean Berthelin, Claude Le Villain, Jacques Cailloué57).
27Il en alla tout autrement des premières éditions parisiennes, qui ne s’inspirèrent pas des imprimés anglais, blocus oblige, mais bien plus probablement de sources orales. La Relation véritable de la mort barbare et cruelle du roi d’Angleterre58 connut au moins trois éditions parisiennes différentes (François Musnier, Robert Feugé, François Preuveray) dans lesquelles la déformation des faits traduisit l’emballement des imaginations produit par l’événement : destruction du parti calviniste par Fairfax ; signature par le roi de l’aveu qu’il était coupable de tout le sang répandu dans la guerre passée (confusion probable avec le traité en passe d’être signé autour des quatre articles en novembre-décembre 1648) ; emprisonnement par Fairfax de 200 parlementaires ; bourreaux qui seraient en réalité Fairfax, Cromwell et Say, travestis et masqués :
« Vous sçaurez que les bourreaux ordinaires quoy qu’accoustumez au carnage, eurent horreur de faire une execution si espouvantable, & s’enfuirent ; & l’on tient que Fairfax, Cromwell & le Milord Say (soit qu’ils se défiassent de toute autre personne, ou qu’ils voulussent eux-mesmes avoir ce destestable contentement, de tremper leurs mains sacrileges dans ce sang Royal, ils se travestirent & se masquerent pour servir de bourreaux)59. »
28Le manque d’information mobilisa un imaginaire fertile autour de la barbarie des bourreaux, ingrédient indispensable à l’économie du martyre. Ce fut l’image forte de l’un des bourreaux qui « fichant la teste de cet infortuné Prince au bout d’une pertuisane, la monstra à ces infames & barbares spectateurs en criant voilà la teste du traistre60 » ; ce fut aussi une représentation littéraire de l’événement, dans un style romanesque proche de celui du poète anglophile Saint-Amant, que l’on retrouvait dans l’information de célébration des occasionnels ou des extraordinaires : le roi fut « Pris comme un criminel, lié, emprisonné, destroné & dégradé publiquement, puis miserablement esgorgé avec telle inhumanité que sur l’échaffaut on le menaça de luy couper la langue s’il pensoit se justifier devant le Peuple61 » ; on lui prêta alors un discours héroïque et tragique : « Assouvis, Peuple cruel & barbare, maintenant ta rage, saoule-toy du sang de ton Prince que tu as tant désiré62 », etc.
29La littérature offrait là un fonds inépuisable de références susceptible de nourrir l’imaginaire martyrologique, ici dans une opposition manichéenne entre la barbarie des bourreaux et l’innocence de l’agneau qu’on mène au sacrifice. Tout était prêt pour accueillir des anecdotes appelées à devenir légendaires comme ces femmes enceintes qui avortèrent, ces hystéries collectives de plaintes et de gémissements, de corps saisis de tremblements, défaillances, mélancolies, épouvantes, etc.63.
30Dans cet ensemble de productions parisiennes inspirées mais peu soucieuses de fidélité à l’événement, il était un auteur qui entendait démontrer que Charles Ier était « catholique dans l’âme64 », mort en « Martyr de l’Église Catholique65 », c’était de Marsys66, interprète et « maistre pour la langue Françoise » de Charles II. Il reprocha à Jean Ango de n’avoir pas suffisamment préservé la réputation du roi et entendit « désabuser le public » en invoquant la supériorité du témoignage direct de « gentilshommes anglais ». Il ajouta des commentaires personnels en forme de louanges à la gloire du roi. Mais surtout, il réécrivit le procès, mettant des propos plus agressifs dans la bouche d’un roi accusant ses juges de tyrannie, d’imposture, d’inspiration infernale, etc.67. De Marsys compara la mort de Charles Ier à celle du Christ : cris de la foule qui appelaient à la crucifixion du roi, référence à la trahison du Christ par les Juifs, au martyr de Marie Stuart, outrages accomplis par des geôliers ivres « tels des démons dans la cellule de saint Antoine », etc.
31En 1628, un autre catholique, Louis Trincant, dans un virulent pamphlet, l’Anti-Anglois, avait vu en Charles Ier un roi calviniste, soutien de l’hérésie et de la rébellion anti-catholique sur le sol français68. Vingt ans après, certains pensaient qu’il était devenu, sous l’influence de sa femme Henriette-Marie, catholique de cœur ou « de volonté » comme l’écrivit Descartes69, ce qui lui permit de rejoindre la longue liste des martyrs de la foi catholique en Angleterre dressée par Marsys en 164670.
32Cette aspiration au martyre, Charles Ier en fut lui-même l’acteur dès le début de la guerre civile ; le thème de la souffrance royale fut bien présent dans les paroles publiques du roi lui-même lorsque dès 1642, il évoqua les intentions régicides de ses ennemis71 ; il figura dans sa correspondance privée72 ; il fut relayé par les newsbooks royalistes73, fit l’objet en 1648 de publications qui réagirent à son emprisonnement et mirent l’accent sur sa souffrance74, un thème repris dans les imprimés75 et dans la Gazette tout au long de l’année 1648.
33Pour conclure sur ces premiers vecteurs de la circulation narrative de la mort de Charles Ier, nous pouvons, en premier lieu, reconsidérer le silence des écrits du for privé, qui ne rend pas compte de la soif de lecture que l’événement a suscitée : la confrontation des textes témoigne au contraire de l’ampleur de la rumeur, du relais pris par l’imagination à défaut d’information. Deuxièmement, il faut, je crois, reconsidérer le point de vue de Robin Briggs pour qui la mort de Charles Ier n’aurait provoqué aucune onde de choc à l’étranger, aucune intention de le venger, etc.76. Derrière l’attentisme diplomatique, la frénésie éditoriale traduisit l’envie de savoir et de comprendre un événement impensable dans le cadre idéologique de l’Europe monarchique. Quelques textes frondeurs comme ceux de François Davant ou de Jean Rousse en profitèrent pour dénoncer la tyrannie des princes, mais dans leur immense majorité, ils condamnèrent irrémédiablement l’illégalité de la procédure (considérée comme un contre-exemple pour les conventionnels de 1792) ; bien des mazarinades furent hantées par le fantôme de Charles Ier sous la forme de lamenti qui chantèrent la gloire du roi et la désolation de la reine77, en vers78 comme en prose. Un certain nombre appelèrent à l’union des princes chrétiens contre les régicides (comme dans certains écrits du for privé tels ceux d’Olivier Lefèvre d’Ormesson). Bref, la mort de Charles Ier entraîna un besoin de lire, de comprendre et de donner du sens à l’événement.
34Enfin, sur ce fond d’attente, le mythe du roi martyr se cristallisa à partir d’un ensemble dispersé de constructions discursives : les textes royalistes et parlementaires y participèrent chacun à leur manière ; la propagande royaliste relaya dès le commencement de la guerre civile, à l’initiative de Charles ier lui-même, le thème du roi souffrant ; les textes parlementaires figèrent les paroles du roi et, à leur corps défendant, érigèrent ses derniers instants en « moment iconique » ; les textes issus de la circulation orale exprimèrent une imagination populaire reposant sur un mélange de pensée magique et religieuse, d’adhésion populaire à la sacralité monarchique, de culture martyrologique. C’est à partir de cette coalescence de textes à haute valeur performative que le mythe s’épanouit en France.
Notes de bas de page
1 Jean-Guy Sarkis, La Notion de grand événement : approche épistémologique, Paris, Cerf, 1999.
2 François-Joseph Ruggiu, « Un événement de la Fronde ? La mort de Charles Ier d’Angleterre dans les écrits du for privé français », Les Écrits du for privé en Europe : du Moyen âge à l’époque contemporaine enquêtes, analyses, publications, Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 2010, p. 547.
3 François-de-Paule de Montglat, Mémoires de Montglat, t. i-ii, Paris, Foucault, 1825, p. 164 (t. ii).
4 François-Nicolas Baudot Dubuisson-Aubenay, Journal des guerres civiles de Dubuisson-Aubenay : 1648-1652, Paris, Honoré Champion, 1883.
5 Olivier Le Fevre d’Ormesson, Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, Paris, Impr. impériale, 1860, vol. 1, p. 678.
6 François-Joseph Ruggiu, art. cit., p. 547.
7 Michel Cassan, La grande peur de 1610 : les Français et l’assassinat d’Henri iv, Seyssel, Champ Vallon, 2010.
8 Guy Patin, Lettres de Guy Patin à Charles Spon : janvier 1649-février 1655, Paris, Honoré Champion, 2006, p. 401.
9 Communication présentée à Caen lors de la journée d’études sur les légendes noires en octobre 2012.
10 Toutes les dates mentionnées sont celles du calendrier grégorien, en avance de dix jours sur celui de l’Angleterre (calendrier julien).
11 Olivier Le Fevre d’Ormesson, op. cit., p. 449 (t. 1).
12 Ibid., p. 456 (t. 1).
13 Extraordinaire du 30 décembre 1648.
14 Nouvelle de Londres du 28 janvier 1649, Gazette du 13 février 1649.
15 François-Nicolas Baudot Dubuisson-Aubenay, op. cit., p. 140.
16 Ibid., p. 115 et 118.
17 Ibid., p. 164 (vol. 1).
18 Ibid., p. 141.
19 Ibid., p. 137.
20 Ibid.
21 Journal de ce qui s’est fait ès assemblées du parlement, depuis le commencement de janvier 1649 ; ensemble par addition ce qui s’est passé de plus mémorable tant en la ville de Paris qu’ailleurs, Paris, J. Langlois, 1649, p. 90.
22 Antoine Le Roux de Lincy, Louis Douët d’Arcq et Société de l’histoire de France (éd.), Registres de l’hôtel de ville de Paris pendant la Fronde suivis d’une Relation de ce qui s’est passé dans la ville et l’abbaye de Saint-Denis à la même époque, Paris, J. Renouard, 1846.
23 Journal de ce qui s’est fait ès assemblées du parlement, depuis le commencement de janvier 1649 ; ensemble par addition ce qui s’est passé de plus mémorable tant en la ville de Paris qu’ailleurs, p. 91–92.
24 Le Courier françois apportant toutes les nouvelles véritables..., [s. n. ?], Paris, 1649.
25 Suitte, et sixiesme arrivée du Courier Francois apportant toutes les nouvelles de ce qui s’est passé depuis sa cinquiesme arrivée, jusques à présent., À Paris, Chez Florimond Badier, à l’Image S. Paul, pres S. Hilaire, m. dc. xlix, 1649, p. 7–8.
26 « Sur le troupeau de leurs sujets les rois redoutables ont empire, Mais eux-mêmes sont sous le joug de Jupiter », Horace, Odes, traduction et présentation de Claude-André Tabart, Paris, Gallimard, 2004, p. 247.
27 Cicéron, Œuvres complètes de Cicéron : avec la traduction en français, Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie, 1869, p. 260 (t. iii, chap. xlii. Discours pour le roi Déjotarus). La citation dit que « cette poursuite criminelle exercée contre une tête royale est tellement étrange qu’il n’y en a pas d’exemple jusqu’à ce jour. »
28 « Le Roy de la Grand’Bretagne ayant esté ici amené par trois fois du chasteau de Windsor, fut le 6 de ce mois condamné par les Indépendans à avoir la teste tranchée ; ce qui fut exécuté le 9 ensuivant : de laquelle action si barbare, je ne vous pourrois donner les circonstances qu’avec horreur. » Londres 10 février 1649, Gazette du 27 février 1649.
29 « Le 20 du passé, le corps du défunct Roy de la Grand’Bretagne ayant esté conduit au château de Windsor, y fut le lendemain enterré sans aucunes cérémonies : n’estant accompagné que des Milords Richemond, Herford, Southampton & Lindsey, qui tenoyent les quatre coins du drap mortuaire : ce premier n’ayant pû obtenir que le Docteur Iacson, ci-devant Evesque de cette ville, fist aucune solennité comme à ses prédécesseurs, non pas mesmes de mettre d’autre inscription sur son tombeau que Charles Roy. » Londres, 16 mars 1649, Gazette du 27 mars 1649.
30 Jules Mazarin, Lettres du cardinal Mazarin à la Reine, à la Princesse palatine, etc., écrites pendant sa retraite hors de France en 1651 et 1652, avec notes et explications, par M. Ravenel..., Paris, J. Renouard, 1836, p. 5.
31 Samuel Brown se fait le relais tant de la propagande parlementaire que de la défense royaliste : le 13 juin 1649, il publie The Martyrodome of King Charles de Henry Leslie.
32 Anonyme, A perfect narrative of the whole proceedings of the High Court of Iustice in the tryal of the King in Westminster Hall, on Saturday the 20. and Monday the 22. of this instant January. With the several speeches of the King, Lord President and Solicitor General./Published by authority to prevent false and impertinent relations. To these proceedings of the tryal of the King, I say, imprimatur, Gilbert Mabbot., London: Printed for John Playford, and are to be sold at his shop in the inner temple, Jan. 23. 1648. [i. e. 1649].
33 Discours ample touchant les procès du roi d’angleterre en la salle de Westminster, samedi le 30 de janvier, lundi le 1er et mardi le 2 de février 1649, s. l., 1649.
34 John Willis, The art of stenographie: or, short-writing, by spelling characterie Invented by Jo. Willis, Batchelor in divinitie. The thirteenth edition. Whereunto is adjoyned The schoolemaster to the said art, compleatly fitted for this thirteenth edition, as it was done by the afore-said author, a little before his death., London, printed by Richard Cotes, for H. S. and are to be sold by Richard Lownes, at his shop without Ludgate, 1644.
35 Continuation du discours touchant le dernier jour du procédé de la cour souveraine de justice, assemblée en la salle de Westminster : samedi le 6 de février 1649..., La Haye, 1649.
36 Charles ier, La Dernière Harangue que le roi de la Grand Bretagne (Charles Ier)... fit sur l’échaffaut... le 9 febvrier 1649..., La Haye, S. Brown, 1649.
37 Charles I King of England, King Charles his speech made upon the scaffold at Whitehall-Gate, immediately before his execution, on Tuesday the 30 of Ian. 1648: With a relation of the maner of his going to execution./Published by special authority., London: Printed by Peter Cole, 1649.
38 Jean-François Bordron, L’iconicité et ses images : études sémiotiques, Paris, PUF, 2011.
39 Charles I King of England, His Majesties speech on the scaffold at White-Hall on Tuesday last Jan. 30 before the time of his coming to the block of execution and a declaration of the deportment of the said Charles Stuart before he was executed to the great admiration of the people: and a proclamation of the Commons of England assembled in Parliament to be published throughout the Kingdoms prohibiting the proclaiming of any person to be King of England, Ireland or the dominions thereof: also A letter from the north to a member of the Army containing the declaration and resolutions of the Northern Army touching the late King of England and the lofty cedars of the city of London [London]: Printed for R. W., 1649.
40 Relation historique de la mort du Roi de la Grande-Bretagne (s. l.), suivant la copie imprimée à la Rochelle, par Toussaint de Goiiy.
41 Ibid., p. 13.
42 Ibid., p. 11.
43 Narration Historialle De la naissance, vie, & morte de Charle Stvarts Roy d’Angleterre, France, Escosse & d’Yrlande. British Museum, Department : Prints & Drawings, Registration number : 1870, 0514.2953. Il s’agit d’une feuille de papier imprimée sur un seul côté, distribuée dans les rues par des colporteurs.
44 Anne-Laure de MEYER, « “Cette exécution mémorable” : les représentations visuelles de l’exécution de Charles Ier de Milton à la Glorieuse Révolution » [http://www.etudes-episteme.org/2e], 2010, [http://revue.etudes-episteme.org/?cette-execution-memorable-les]. Voir également sa contribution dans le présent volume.
45 Bernard Cottret et Monique Cottret, « Jacques II, le roi faiseur de miracles », Henry Méchoulan et Joël Cornette (dir.), L’État classique, 1652-1715, Paris, Vrin, 1996, p. 286.
46 François-Thomas-Marie de Baculard d’Arnaud, Anecdote sur la mort de Charles Ier, roi d’Angleterre (par Baculard d’Arnaud), s. l. n. d.
47 Relation historique de la mort du Roi de la Grande-Bretagne, p. 14.
48 Jean-Dominique Mellot, L’Édition rouennaise et ses marchés (vers 1600-vers 1730). Dynamisme provincial et centralisme parisien, Paris, École des Chartes, 1998, p. 204.
49 Ibid., p. 175.
50 Le Mercure Anglois ou recueil succinct des affaires d’Angleterre. Depuis le Jeudy 25. Février, jusques au Jeudy 4 Mars 1649, par Jean Ango, interprète des Langues Angloise & Escossoise. Jouxte la copie imprimée à Londres par R. Leysbourne. À Paris, jouxte la copie imprimée à Rouen chez Jacques Hollant. 1649, Avec permission.
51 The moderate intelligencer du 15th-22nd February 1649, p. 7.
52 Robert Leybourne imprime ensuite le Mercurius republicus à partir de mai 1649.
53 Le Mercure anglois, ou Recueil succinct des affaires d’Angleterre, traduit par I. Ango..., Paris, 1649, p. 11.
54 Recit veritable de tout ce qui s’est fait au procez du roy de la Grand’Bretagne : son arrest, et la maniere de son execution. Avec la harangue faite par Sadite Majesté sur l’eschaffaut. Traduit d’anglois en françois, par J. Ango... sur l’imprimé à Londres, par François Coles, [s. l.] m.d.c.xlix.
55 Georges Ascoli, La Grande-Bretagne devant l’opinion française au XVIIe siècle, [Reprod. en fac-sim., Genève, Slatkine reprints, 1971, p. 73].
56 Jean-Dominique Mellot, op. cit., p. 143.
57 Ibid., p. 99.
58 Relation veritable de la mort barbare & cruelle du roy d’Angleterre. Arrivée à Londres le huictiesme fevrier mil six cens quarente-neuf, à Paris, chez Robert Feugé. m.cd.xlix. [i. e.] m.dc.xlix.
59 Ibid., p. 6.
60 Relation véritable de la mort barbare et cruelle du roy d’Angleterre arrivée à Londres le huictiesme février mil six cens quarante neuf, s. l., chez F. Musnier, 1649, p. 7.
61 Charles ier, Les Dernières Paroles du roy d’Angleterre (Charles Ier), avec son adieu aux prince et princesse ses enfans, Paris, F. Preuveray, 1649, p. 4.
62 Ibid., p. 8.
63 George Bate, Abrégé des derniers mouvemens d’Angleterre, avec un raisonnement succinct des droits tant du Roy que du Parlement (par G. Bate), Anvers, J. Moens, 1651, p. 215.
64 Charles ier, Les Mémoires du feu roy de la Grand Bretagne, Charles Ier, escrits de sa propre main dans sa prison (ou par Gauden, évêque d’Exeter) où il est monstré que le livre intitulé : “Portrait du roy de la Grand Bretagne” est un livre aposté et diffamatoire... Traduits de l’anglois en nostre langue par le sieur de Marsys..., Paris, F. Preuveray, 1649, fol. 264.
65 Ibid., fol. 264 v°.
66 Le Procez, l’adjournement personel, l’interrogatoire et l’arrest de mort du roy d’Angleterre avec ce qu’il dit & fit deux jours avant sa mort. Et la harangue qu’il prononça sur l’échaffaut... fidèlement traduit de l’anglois par le sieur de-Marsys..., Paris, F. Preuveray, 1649.
67 Ibid., p. 6–7.
68 L’anti-Anglais, ou réponses aux prétextes dont les Anglais veulent couvrir l’injustice de leurs armes ; avec une remontrance à MM. de la religion prét. réf. de L., par M. L. Trincant, procureur du roi aux sièges royaux de Loudun, Poictiers, par J. Thoreau, 1628.
69 René Descartes, Correspondance, V : Mai 1647-février 1650, Paris, Vrin-CNRS, 1991.
70 Marsys, Histoire de la persécution présente des catholiques en Angleterre, enrichie de plusieurs réflexions morales, politiques et chrestiennes... divisée en trois livres, par le sieur de Mersys [sic]. – La Mort glorieuse de plusieurs prestres anglois... qui ont souffert le martyre en Angleterre pour la deffense de la foy..., s. l., 1646.
71 Robert Mentet de Salmonet, Histoire des troubles de la Grande-Bretagne, Paris, A. Vitré, 1649, p. 318.
72 Lettre de Charles ier à son cousin le marquis d’Hamilton le 2 décembre 1642 : « For I will be either a glorious king, or a Patient Martyr... », dans Gilbert Burnet, The memoires of the lives and actions of James and William Dukes of Hamilton and Castle-Herald, etc. in which an account is given of the rise and progress of the civil wars of Scotland, with other great transactions both in England and Germany, from 1625 to 1652, Oxford, At the University Press, 1852, p. 203.
73 Exemple le Mercurius Aulicuus du 13-20 avril 1645 qui évoque l’intention régicide des révoltés.
74 Anonyme, The VVisedome, patience, and constancie of our Most Gracious Sovereigne Lord, King Charles in suffering close-imprisonment in Carisbrook-Castle in the Ile of Wight for the testimony of a good conscience: with the perjured-treachery and unparallel’d hypocrisie of the tyrannical and bloody army and the saints at Westminster: dedicated to the consideration of all the loyall nobility, gentry and commonalty in His Majesties three kingdoms [London?: s. n.], 1648.
75 A la Reyne de Brande Bretagne, Catalogue Moreau, no 1119, Bibliothèque Mazarine, Ms 10 109, p. 21.
76 Yves-Marie Bercé (dir.), Les Procès politiques, XIVe-XVIIe siècle [actes du colloque tenu à Rome les 20, 21 et 22 janvier 2003], Rome, École française de Rome, 2007, p. 319.
77 Les Sanglots pitoyables de l’affligée reyne d’Angleterre du trespas de son mary, Paris, Vve A. Musnier, 1649.
78 Les Justes soupirs et pitoyables regrets des Bons Anglois, Bibliothèque Mazarine, manuscrit 11103.
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