Pour un panorama des écrits généalogiques en France à la fin du Moyen Âge (XIVe-début du XVIe siècle)
p. 141-163
Texte intégral
1Présenter un panorama des écrits généalogiques dans la France des derniers siècles du Moyen Âge est une entreprise qui se heurte tout à la fois aux problèmes que posent les sources elles-mêmes et aux principes de classement que l’on peut adopter pour les étudier. Il n’est pas nécessaire d’insister longuement sur la diversité et l’hétérogénéité des documents ainsi que sur leur caractère dispersé ou fragmentaire. La transmission est ici en cause : des pertes de chroniques familiales et d’écrits dynastiques sont bien attestées pour des familles de premier plan, comme les comtes d’Armagnac1, ou les comtes de Foix, pour lesquels on a perdu un écrit d’Honorat Bovet, un auteur pourtant célèbre2. De plus, certaines œuvres de la fin du Moyen Âge ne sont conservées que par des copies tardives. L’essai de constitution d’un corpus doit donc se limiter à un échantillon provisoire qui vise surtout à cerner la fécondité et la diversité de la culture généalogique entre le début du XIVe et le début du XVIe siècle.
2Le deuxième obstacle inhérent à un essai analytique, comme celui que l’on propose ici, est de nature typologique. Plusieurs formes de classements sont envisageables pour appréhender cette production. Une typologie fondée sur les subdivisions du genre généalogique est une approche possible et elle peut recouper un classement en fonction des supports matériels. On peut aussi choisir de faire prévaloir les usages sociaux et regrouper les généalogies en fonction de leur champ d’application supposé. Il est légitime également de différencier les formes de l’enquête généalogique ou les démarches d’écriture et les moyens rhétoriques qu’elles mobilisent3. Nous avons fait ici le choix d’une solution mixte fondée sur les mises en forme du discours généalogique par le texte et par l’image. Elle combine un nombre réduit de critères qui permettent des regroupements cohérents, sans réduire la varietas de cette production foisonnante de la fin du Moyen Âge. On sera ici attentif à une approche descriptive de la diversité des cas généalogiques, tout en regroupant autour de quelques grands filons l’éventail des produits, des formes et des intentions. De ce tableau, il résulte des modèles déjà établis mais aussi un foisonnement de traditions textuelles et graphiques.
Les histoires et les chroniques dynastiques
3À la fin du Moyen Âge, la distinction entre les grands genres historiques (Histoire, Chronique, Annales) était moins marquée qu’auparavant, ce qui aboutit à des genres mixtes4. Le terme de « Chronique », qui servait lui-même à désigner des textes très différents, était concurrencé par celui de « Généalogie ». Ainsi Gilles le Bouvier, dit le Héraut Berry, fit précéder son armorial général par une Genealogie des roys de France, de Louis VIII à Charles VII5. Il s’agit en fait d’une chronique abrégée, comme il en existe beaucoup au sujet des rois de France. Nous n’évoquerons pas ici ce corpus de textes, qui constitue un objet d’étude à part entière, préférant nous concentrer sur les écrits qui relevaient moins de la compilation et s’intéressaient aux princes ou aux familles aristocratiques.
4Certains textes comportaient les éléments clefs qui caractérisent depuis des siècles l’Historia : un prologue, une division en chapitres, la priorité donnée au récit et au style plutôt qu’aux dates, les remarques faites par l’auteur sur les faits et les personnages, ce qui rend l’idéologie véhiculée par le texte plus patente6. Nous proposons de les qualifier d’« histoires dynastiques ». Plutôt qu’une famille en effet, ces textes étudient une dynastie en privilégiant à chaque génération le détenteur du pouvoir. Ses frères et sœurs sont évoqués, mais de façon plus succincte, tandis que l’histoire individuelle de chaque prince peut être très développée.
5Ce type d’histoire n’est pas une nouveauté de la fin du Moyen Âge. Dès les environs de 1200, l’Histoire des comtes de Guînes et des seigneurs d’Ardres en fournit une illustration majeure7. Les textes semblables restent cependant très rares. Pour la période étudiée, il faut en chercher l’exemple le plus abouti aux marges du royaume, chez les princes de Savoie. Juste après avoir été fait duc par l’empereur Sigismond, Amédée VIII commanda à Jean, dit Cabaret, d’Orville, des Chroniques de Savoye, qui furent rédigées en 1417-1419. La courte préface expose clairement qu’on y trouverait « la genelogie des illustres seigneurs contes de Savoye jadis », ainsi que « leurs grans fait et euvres virtueuses, tant en armes comme aultremant, aussy leurs prosperitees, accroissemans d’onneurs, de titres et de biens et aussy adversitees8 ». Cabaret réussit effectivement à composer une histoire sur un large spectre temporel, environ quatre siècles, avec des détails pour chaque prince. Afin d’y parvenir, il eut largement recours à son imagination, ou aux traditions, pour évoquer les premiers comtes, à commencer par le saxon Bérold, l’ancêtre fondateur légendaire. Concernant les princes les plus récents, l’interrogatoire de témoins fut sans doute décisif pour lui permettre de retracer en détail les épisodes guerriers. Le recours aux archives est peu apparent car le lecteur est surtout saisi par le souffle du récit. Le succès de l’œuvre fut très notable9. À la fin du XVe siècle, Gioffredo della Chiesa s’en inspira pour son histoire des marquis de Saluces. À la différence de Cabaret, son usage des archives est massif : il cite des testaments, des contrats de dot, des quittances, des traités et bien d’autres documents10. La Chronique de Challant, principale famille du Val d’Aoste, écrite en 1460 par Pierre Du Bois, est un texte nettement plus court, sans titres de chapitres11. Mais l’atmosphère chevaleresque qui y règne est tout à fait digne de celle des Chroniques de Savoye12.
6Les écrits historiques concernant les principautés d’Empire des ducs de Bourgogne (Hainaut, Brabant et Hollande principalement) avaient une visée politique plus forte. Ils se multiplièrent au milieu du XVe siècle afin de légitimer les ambitions de Philippe le Bon, qui aspirait à créer un nouveau royaume entre France et Empire13. Les démonstrations généalogiques étaient bienvenues dans ce processus. À la même époque, les ducs de Lorraine ne disposaient en revanche pas encore d’écrit dynastique. Ce que l’on appelle la Chronique de Lorraine ne fut rédigée qu’en 1484-148914. Or elle s’intéresse beaucoup plus aux détails des guerres qui frappèrent le pays au XVe siècle qu’à l’histoire familiale des ducs, et, à ce titre, il semble abusif de la considérer comme une histoire dynastique.
7Ce type d’écrit reste remarquablement rare dans le royaume de France proprement dit. Peu après 1422, Jean de la Gogue, moine de Saint-Gildas de Châteauroux15, composa une histoire des seigneurs de Châteauroux, c’est-à-dire des princes de Déols puis des Chauvigny16. Il a su assembler des sources variées. Grâce à des textes hagiographiques sur Ursin, Léocade et Ludre, il présente les princes de Déols comme les acteurs majeurs de la christianisation du Berry. Pour la fin du XIIe siècle, il dispose de textes épiques qui évoquent le personnage d’André de Chauvigny, entré dans la légende comme héros de la troisième croisade, compagnon de Richard Cœur de Lion, et adversaire de Saladin. L’histoire dynastique tourne au roman ancestral. Puis le ton change et le texte se nourrit de la mémoire orale pour évoquer la période de la guerre de Cent Ans. Le prêtre et historien breton Pierre Le Baud († 1505) se consacra également à deux familles qui se succédèrent : les Vitré, qu’il suit depuis 992, puis les Laval, jusqu’à Guy XV de Laval. Écrivant vers 1493-1498, il dédia son ouvrage à Jeanne de Laval, veuve de René d’Anjou, se proposant de « raconter les faicts des anciens nobles, et leurs generations, successions et genealogies, et singulierement de messeigneurs [ses] predecesseurs17 ». Il mentionne de nombreuses dates et utilise des archives, ce qui lui permet d’être précis à propos des problèmes successoraux ; les faits d’armes l’intéressent moins. Par contraste, dans ses amples Chroniques des roys, ducs et princes royaulx de Bretagne armoricaine18, qu’il acheva à la fin de sa vie, le récit des guerres est détaillé et se conjugue avec une grande attention portée aux informations strictement généalogiques, comme par exemple les dates de naissance des enfants princiers, relevées dès le XIIIe siècle.
8L’historien généalogiste ne disposait pas toujours d’informations fournies sur les ancêtres qu’il évoquait. Il devait alors se limiter à quelques épisodes et à des louanges plus ou moins stéréotypées. Cela aboutit à un texte plus court, qui n’est plus structuré en chapitres. Du fait de la réduction de la matière historique, les éléments généalogiques semblent plus présents. On désigne communément ces textes comme des « chroniques familiales » alors que l’expression de « chroniques dynastiques » peut sembler plus juste.
9En 1390, un moine de l’abbaye de Foucarmont rédigea en français une chronique des comtes d’Eu, enterrés le plus souvent dans son église, ce qui lui permit de décrire leurs tombeaux19. Pareillement, vers le milieu du XVe siècle, un moine de l’abbaye Notre-Dame de Belleville se pencha sur l’histoire des sires de Beaujeu, qui étaient les fondateurs de sa maison religieuse. Son texte n’est conservé que par une copie de 1561 et il en manque le début20. La chronique ne commence donc qu’en 1210 et se prolonge jusqu’au milieu du XVe siècle.
10À côté de ce profil traditionnel du moine historien au service du prince, on trouve celui, qui apparaît plus tardivement, du serviteur laïque. En 1436, Perceval de Cagny rédigea une chronique des comtes puis ducs d’Alençon, une branche cadette des Capétiens, descendant de Charles de Valois, frère de Philippe le Bel21. Le début de son texte, où il s’inspire d’une notice généalogique, est sommaire puis il s’étoffe à partir du milieu du XIVe siècle. Cagny a par ailleurs écrit une chronique générale. Quarante ans plus tard environ, vers 1476, un juriste réécrivit une histoire des Alençon, dont la finalité politique était sans doute de justifier la conduite de Jean II d’Alençon, accusé de trahison22.
11Les comtes de Foix bénéficièrent coup sur coup de trois textes historiques, rédigés en occitan, au milieu du XVe siècle. Ils présentent de grandes parentés car ils s’inspirent du texte perdu d’Honorat Bovet. Le plus ancien se trouve en préambule d’un nouvel inventaire des archives comtales. Il a été rédigé en 1445 par le notaire Michel de Bernis et évoque les dix-sept comtes de Foix qui se succédèrent à partir du milieu du XIe siècle. Les notations annalistiques sont développées pour les XIVe et XVe siècles23. Le procureur du comté de Foix, Arnaud Esquerrier rédigea, en 1456-1461, un texte plus concentré sur la dynastie ; il dit plus que Bernis sur les anciens comtes, et moins que lui sur les plus récents24. Un certain Miégeville, frère franciscain du couvent de Morlaas, reprit le travail d’Esquerrier de façon plus synthétique et avec une chronologie différente25.
12Dans les écrits évoqués jusque-là, la part de fiction est faible par rapport aux faits historiques. Mais on connaît quelques cas où des ancêtres étaient le produit d’une invention plus ou moins développée. L’exemple le plus spectaculaire est fourni par les généalogies des comtes puis ducs de Clèves. Depuis le XIIIe siècle, on racontait qu’ils descendaient d’Hélias, le Chevalier au cygne26. Du temps de Jean Ier de Clèves, duc de 1448 à 1481, fils de Marie de Bourgogne et époux d’Élisabeth de Bourgogne-Nevers, deux histoires dynastiques furent rédigées, en latin et en bas allemand. Elles inventaient une suite d’ancêtres pour faire le lien entre Hélias et les premiers comtes attestés au XIe siècle27. Sous le règne de Louis XII, qui descendait de cette famille par sa mère Marie de Clèves, ces écrits furent résumés dans un luxueux livret28 (figure 15). On y lit l’histoire d’Hélias, établi à Clèves en 711, puis une série de treize comtes totalement fictifs, présentés de façon lapidaire par la durée de leur règne et la mention de leur épouse. À partir de la fin du XIe siècle, la fiction s’efface progressivement et le livret devient plus précis pour les dernières générations, jusqu’à Jean Ier de Clèves. On a donc affaire à une chronique dynastique abrégée qui cherche avant tout à mettre en exergue la grande ancienneté de la famille et le prestige de ses alliances.
13Dans certains cas, la valorisation des ancêtres se faisait par un écrit en marge du genre historique : un poème à base généalogique construit autour d’une série d’ancêtres et de quelques faits saillants. Peu avant de rédiger sa Chronique, Pierre Du Bois écrivit ainsi un poème sur les Challant29. En 1510, Disarvoez Penguern composa une plus ambitieuse fresque généalogique sur Anne de Bretagne, reine de France. Partant d’Adam, il accorde une large place aux Troyens et aux anciens souverains de Bretagne30. Au lendemain du décès de la reine, en 1514, Pierre Choque, le héraut d’armes Bretagne, inséra en ouverture de son récit des funérailles une brève Janeologie de la dicte dame31.
Les exposés généalogiques
14Tout un ensemble de textes généalogiques se concentraient sur l’enchaînement des alliances et des filiations, sans être étoffés par des développements historiques. Pierre Le Baud rédigea ainsi, en 1486, une Genealogie des roys, ducs et princes de Bretaigne dédiée à Marguerite de Foix, duchesse de Bretagne32. Comme il le dit, son sujet était la succession des princes de Bretagne depuis 386, mais non les « faitz desditz roys et princes ne les adventures des batailles qui advinrent ». Il avait fait le choix d’un compte rendu généalogique précis pour démontrer que, depuis l’origine, les femmes avaient pu gouverner la Bretagne ou transmettre leur droit à leur mari et leur descendance.
15Par sa longueur et son support, un livret d’une vingtaine de feuillets, la Généalogie de Pierre le Baud est remarquable car, le plus souvent, les exposés généalogiques n’étaient pas assez développés pour circuler seuls. Il s’agissait en général de textes brefs, copiés sur quelques feuillets d’un manuscrit qui avait un lien avec la famille étudiée. Ainsi, par exemple, dans un cartulaire sur les sires de Rais, une notice dresse le bilan de la succession des seigneurs de 1299 à 141533. De la même façon, au milieu du XVe siècle, un notaire, probablement Michel de Bernis, ajouta une succincte généalogie en occitan des seigneurs de Lautrec à un registre qui contenait une enquête de 1338 sur cette seigneurie34. De façon moins attendue, en 1478, un seigneur normand, Jean de Saint-Maard, vicomte de Blosseville, composa un recueil où il rassembla et traduisit une vingtaine d’actes mentionnant ses ancêtres, de 1115 à 133935. Il en tira une généalogie qu’il rédigea en deux versions ; il y ajouta quelques notes sur une famille qu’il présumait apparentée à la sienne, celle des vicomtes d’Esneval. Qu’un seigneur rédige lui-même sa généalogie est chose rare ; remarquable est aussi le fait que cette généalogie se concentre sur le passé le plus lointain.
16Les relations entre archives et généalogie se faisaient dans les deux sens. Les archives contribuaient à l’établissement des filiations et des alliances. À l’inverse, une fois composé, un mémoire généalogique était une clef de lecture très utile pour tirer profit des documents. Il permettait de mettre en perspective les actes juridiques anciens. Au début des années 1520, Étienne Le Blanc, greffier de la Chambre des comptes de Paris, offrit à la mère de François Ier, Louise de Savoie, un livret soigneusement calligraphié36. Son titre, en lettres dorées, est Genealogie de Bourbon. Mais ce titre ne concerne que la première partie qui est effectivement une généalogie sommaire des Bourbon destinée à faciliter la lecture de la suite du livret qui est plus originale. Il s’agit d’un bilan précis des acquisitions territoriales de la Maison de Bourbon, tiré des archives, et d’un recueil de remarques sur Saint Louis. Il est probable que ce dossier avait été demandé par la reine mère, fille de Marguerite de Bourbon, à l’occasion de la succession ouverte par la mort en 1521 de sa cousine Suzanne de Bourbon.
17Dans le cas d’une telle famille princière, on peut penser qu’il existait déjà à la Chambre des comptes une généalogie écrite, qui servit de modèle à celle insérée par Étienne Le Blanc dans son texte. Pour une majorité de familles en revanche, la rédaction d’une généalogie représentait, au début du XVIe siècle, une œuvre pionnière. Certains lettrés s’en firent une spécialité. Jean de Jarlains, actif dans la région rhodanienne, fut de ceux-là. En 1518, il était « secrétaire de haut et puissant seigneur messire François de Moreton, seigneur de Chabrillan ». Il réalisa pour lui un inventaire analytique détaillé de ses archives, dont le plus ancien document date de 1250, et l’accompagna d’une généalogie sur titres37. En 1519, le voilà au service de Balthazar de Seytres, seigneur de Caumont en Comtat Venaissin, pour qui il composa pareillement un inventaire et une généalogie38. On le retrouve en 1525 comme secrétaire de Guillaume d’Ancézune, coseigneur de Caderousse en Comtat. Il rédigea un repertoyre en français de ses archives, extrêmement soigné, en six volumes. Les initiales décoratives sont nombreuses, avec la devise de la famille : Honeur tout Ancesune. Les parchemins sont classés par thèmes, ou par seigneuries, et analysés en détail. À l’issue de ce gros travail, Jarlains composa une genealogie probative, qui est insérée dans le premier volume analysant les documents familiaux et ceux concernant Caderousse39 (figure 16). Jarlains démontre que le plus ancien ancêtre connu était Guillaume d’Ancézune, attesté en 1080, qui fut père de trois fils : Raymond, Pierre et Raimbaud, comme en témoigne un acte de 1105. Par choix, et manque de documents, il ne poursuit pas la descendance de Raymond et de Pierre, et se concentre sur celle de Raimbaud qui était l’ancêtre des Ancézune de son temps. Chaque acte important est soigneusement indiqué, d’après sa place dans l’inventaire.
18Disposer d’une généalogie sur titres devait être peu commun dans le royaume de France au début du XVIe siècle car il n’y avait pas encore de pression étatique contraignant les familles nobles à prouver leur ancienneté. La Normandie constituait cependant un cas particulier du fait des recherches de noblesse qui concernèrent spécifiquement cette région en 1463 et en 1523. À cette dernière date, la plupart des nobles furent capables de « déclarer leur généalogie » et de la prouver avec des actes. Les rapports des enquêteurs permettent d’imaginer des généalogies sommaires, sur trois à cinq générations en général40. Quelques familles sortent du lot, notamment la famille du Chastel qui prouva une filiation remontant à 1200 sur dix générations41.
19Couramment, les procès étaient à l’origine de la rédaction de mémoires généalogiques, pour défendre ses biens ou en revendiquer. Vers 1505, Engelbert de Clèves fit réaliser une généalogie des La Tour d’Auvergne-Boulogne dans le cadre d’un procès devant le Parlement de Paris concernant la succession du comté de Nevers42. En 1484, c’est pour Charles VIII que l’on avait dressé une Cronicque abregee ou Genealogie des contes de Boullongne dont le domaine avait été acquis en 1477 de Bertrand VI de La Tour. Ce texte semble avoir été utile pour préciser les conditions du mariage du roi avec Marguerite d’Autriche43. Les généalogies fournissaient en effet des arguments aux juristes et aux diplomates. Charles V avait convenu en 1374 du mariage de son fils Louis d’Orléans avec une fille du roi Louis de Hongrie. Ce mariage pouvait avoir des conséquences importantes car la succession de la reine Jeanne Ier de Naples était incertaine. Or Louis de Hongrie, issu des Angevins de Naples, y avait des droits, qu’il pouvait transmettre à sa fille. Charles V envoya donc une ambassade auprès du pape et de la cour napolitaine pour expliquer sa position. Un mémoire généalogique faisait partie des documents emportés par les négociateurs44. À la fin du XVe siècle, après l’extinction de la première et de la seconde maison d’Anjou, la généalogie des rois de Naples prit une nouvelle actualité. Liénard Baronnat, maître à la Chambre des comptes de Paris, composa, en 1491, un traité sur les droits du roi de France sur le royaume de Naples45. On y trouve naturellement des développements généalogiques mais surtout des allusions à des actes (testaments, bulles pontificales) qui légitimaient les prétentions royales. Les pièces sont ensuite analysées à la façon d’un inventaire d’archives.
20En plus de ces usages juridiques et diplomatiques, les généalogies pouvaient être produites pour des raisons didactiques. Il s’agissait d’une mise au point utile pour clarifier un récit. Dans un manuscrit d’une Chronique de Flandres, on trouve ainsi trois expositions de lignies, soit de la descendance, du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, d’Albert Ier de Bavière, comte de Hainaut, et de Charles VI46. Bien connaître ces familles souveraines était indispensable pour comprendre le jeu politique de cette époque.
21Il arrivait enfin que des trames généalogiques soient élaborées à l’occasion de sermons. À la mort du connétable de France Miles de Noyers, en 1350, Évrard, abbé de Fontenay, prononça son oraison funèbre qui comportait la généalogie du défunt. Le texte de ce sermon fut utilisé en 1561 par Gaspard Marin dans sa généalogie des sires de Noyers47. En août 1507, à Lyon, lorsque René de Prie, évêque de Bayeux, reçut son chapeau cardinalice de la part du cardinal d’Amboise, l’évêque de Marseille fit « ung sermon en latin, ou le Roy estoit present et toute la court ; par lequel sermon elucida et esclarcist la genealogie d’Amboise et de Prye, dont ceulx desdites maisons estoient entre eulx proches parens et alyez, et monstra commant plusieurs, issus jadis desdites maisons d’Amboise et de Prye, avoyent lors faictz grand secours et loyaulx services au Royaume de France48 ».
22En dépit de leur simplicité formelle et de leur brièveté, les exposés généalogiques avaient donc une multitude d’usages. Leur contenu s’adaptait à ces besoins. Le plus souvent, ils privilégiaient une ligne de filiation, celle de l’héritier du patrimoine, tandis que ses frères et ses sœurs étaient juste signalés. Parfois, les femmes étaient même omises. Une majorité de généalogies étaient ainsi structurées autour d’un axe patrilinéaire, comme celles présentées devant les enquêteurs normands en 1523. La revendication d’un patrimoine pouvait cependant passer par la transmission de droits en ligne féminine. Dans ce cas de figure, il faut citer une généalogie exposée en 1502 par Jacques de Vendôme devant le parlement de Toulouse afin de revendiquer le comté de Bigorre contre le roi de France49. Elle servait à raviver un très vieux procès car le demandeur se présentait comme l’héritier, après dix générations, de Pétronille, comtesse de Bigorre, morte en 1251. À quatre reprises, la transmission des droits était passée par les femmes. L’exactitude de cette généalogie ne fut pas contestée mais comme son ancêtre, Lore de Chabanais, avait déjà perdu son procès en 1303, il en fut de même pour son lointain héritier, deux siècles plus tard.
23Dans ce cas, le généalogiste avait choisi une ligne de filiation au sein d’un faisceau de possibilités. D’autres mémoires généalogiques se proposaient au contraire de faire état de tous les descendants d’un individu, par les hommes et les femmes, les aînés et les puînés. Ainsi vers 1393, on rédigea pour le comte Pierre d’Alençon une présentation de la « lignée » de Saint Louis50. Son auteur ne cache pas les lacunes de ses renseignements, mais il évoque au moins de façon générique la plupart des lignées qui avaient du sang capétien. Grâce à ce texte, le comte d’Alençon pouvait savoir avec qui il était apparenté, quels étaient ses cousins. Appréhender les différentes branches d’une famille était de la même façon essentiel pour comprendre l’histoire du royaume de Naples, marquée par les rivalités entre la branche régnante et les branches de Tarente, de Duras, et de Hongrie. Le moine anonyme de Saint-Denis, auteur entre 1415 et 1429 de la Chronographia regum Francorum, prit soin d’y inclure un chapitre consacré à la descendance du roi de Naples Charles II († 1309)51. Cela fournissait au lecteur les informations nécessaires pour comprendre notamment qui était Charles de Duras, l’adversaire de Louis Ier d’Anjou.
Les généalogies collectives
24Au lieu de se concentrer sur une seule famille, certains écrits généalogiques pouvaient, depuis le XIIIe siècle, présenter les filiations de plusieurs familles alliées. C’est le cas d’une très vaste compilation historique : la Chronique dite de Baudouin d’Avesnes. Son commanditaire Baudouin d’Avesnes († 1289), sire de Beaumont, était l’oncle du comte de Hainaut Jean Ier (1280-1304). Il fit composer cet ouvrage en 1278-1281 et le fit compléter peu avant 128452. Les développements purement généalogiques sont importants et concernent principalement la generation, soit la descendance, de Richilde de Hainaut († 1087), qui est envisagée de façon large, en s’intéressant aux cadets, aux filles et à leurs alliances53. Cela permet d’aborder les grands lignages de la région, dont par exemple les familles de Dreux, d’Enghien, d’Avesnes, d’Antoing, de Créquy… La Chronique connut une assez large diffusion et fut également traduite en latin, abrégée et continuée. Fait remarquable, le texte servit de source pour un livret généalogique commandé par un grand noble français. En mai 1303, Enguerrand de Coucy en fit extraire tout ce qui concernait Le lignage de Coucy, de Dreux, de Bourbon et de Courtenay et compléta l’information jusqu’à cette date54.
25On ne connaît pas d’autres textes comparables pour le royaume de France. Toutefois durant la seconde moitié du XIVe siècle, la noblesse du pays de Liège bénéficia de trois recueils de généalogies. Le premier, rédigé dans les années 1350, est perdu mais Jean d’Outremeuse l’a inséré, plus ou moins remanié, dans sa chronique55. Son contemporain, également notaire de Liège, Jacques de Hemricourt, composa une œuvre plus vaste et érudite, sur laquelle il travailla de 1350 à 1398 : le Miroir des nobles de Hesbaye56. Ces deux textes cherchent à décrire de façon exhaustive la descendance de Raes de Dommartin et d’Alix de Warfusée, qui vivaient au début du XIIIe siècle. Hemricourt fait de Raes un frère puîné d’un comte de Dammartin-en-Goële, banni du royaume de France par Philippe Auguste et exilé en Hainaut. Il s’agit en fait d’une erreur qui repose sur une homonymie et permet de donner une origine princière à la famille hennuyère des Dommartin. En suivant sa ramification et ses alliances, Hemricourt expose la généalogie de nombreuses lignées chevaleresques et bourgeoises du pays de Liège, dont ses propres ancêtres.
26Au XVe siècle, une nouvelle démarche apparut pour présenter la généalogie de familles alliées. Au lieu de suivre la descendance d’un couple d’ancêtres, on se mit à remonter dans l’ascendance d’un personnage. Comme nous allons le voir, cette démarche pouvait être motivée par la volonté de connaître les armoiries de tous ses ancêtres, du côté paternel et maternel. On ne parlait pas encore de « quartiers » mais de « côtés » à propos de ces familles auxquelles on était lié par le sang. Il y avait donc quatre « côtés » si l’on remontait aux grands-parents, huit pour les arrière-grands-parents et ainsi de suite. Plus on remontait dans le passé, plus la tâche était difficile. Dans le cas des Luxembourg, le Héraut Saint-Pol, de son vrai nom Enguerrand Fauviel (ou Fauviaul), originaire de Mons et y résidant57, détermina les trente-deux cotés de son seigneur, Louis de Luxembourg († 1475), comte de Saint-Pol, fils de Pierre de Luxembourg (qui venait de décéder en 1433) et de son épouse Marguerite de Baux, issue des ducs d’Andria dans le royaume de Naples. Il agrémenta sa brève généalogie de développements sur les origines légendaires des Luxembourg et des Baux58. À la mort de Marguerite de Baux, en 1469, Clément de Sainghin, qui était au service de son fils Jacques de Luxembourg († 1487), seigneur de Richebourg, frère cadet de Louis, entreprit un travail beaucoup plus ambitieux. Il réalisa un grand arbre généalogique sur parchemin, qu’il accompagna d’un véritable livre, achevé en mai 147159 (figure 17). Son objectif était d’écrire une histoire des familles de chaque ancêtre. Dans les faits, il ne put pas le faire pour certains d’entre eux, notamment quand ils étaient originaires du royaume de Naples. Sainghin avait bien conscience des difficultés de sa tâche. Malgré ses efforts et l’usage de sources variées, sa documentation était lacunaire, ce qui explique de nombreuses erreurs, surtout pour la période antérieure au milieu du XIVe siècle60. Ces imperfections ne doivent néanmoins pas empêcher de considérer sa Genealogie de Luxembourg comme un exemple pionnier de généalogie collective.
27La constitution de dossiers sur les familles de leurs ancêtres paternels et maternels concerna rapidement les familles aristocratiques de moindre rang. Jean de Haynin (1423-1495), seigneur de Haynin et de Louvignies en Hainaut, a laissé des mémoires couvrant la période 1465-1477. Il intercale au milieu du récit, écrit au fil du temps, des chansons, des poèmes et des passages sur sa famille : le nom de ses filleuls et filleules jusqu’en 1489, les dates de baptêmes de ses treize enfants, entre 1457 et 1474, et de brefs chapitres proprement généalogiques61. Il y donne son estrasion et genealogie du côté paternel selon huit cotés, mais il remonte en fait jusqu’à son trisaïeul (trave) dont il ignore le prénom, mais dont il connaît le nom de famille de l’épouse. Il présente ensuite les quatre cotés de sa mère, Jeanne de la Bouverie, et fait de même pour sa femme, Marie de Roisin, épousée en 1457. Son grand-parent le plus illustre était Isabelle de Melun, mère de Jeanne de la Bouverie. Il valorise cette ascendance en consacrant un chapitre spécifique à la famille de Melun, ce qui lui permet de noter son cousinage avec les vicomtes d’Eu, les vicomtes de Gand, les sires d’Antoing, les Picquigny et les Luxembourg… Son fils François de Haynin compléta le dossier par quelques notes sur les Luxembourg et l’enregistrement des naissances de ses enfants jusqu’en 151662.
28Haynin se contenta de notations généalogiques sommaires, écrites en annexe de ses mémoires. Par contraste, en 1492, Antoine de Beaulaincourt fit réaliser une généalogie beaucoup plus soignée et riche d’informations63. Il s’agit d’un cahier en papier, de quatorze feuillets, qui comporte en première page ses armoiries, surmontées d’un heaume à cimier, accompagnée s des armoiries de ses huit arrière-grands-parents. Le texte toutefois se concentre sur les seuls ancêtres du côté paternel. Il remonte à Enguerrand de Beaulaincourt, l’arrière-arrière-grand-père d’Antoine, qui vivait en 1356. Cette année-là, il participa comme écuyer à la bataille de Poitiers, du côté anglais car il avait dû s’exiler après avoir commis un homicide lors d’une partie de jeu de paume. Il combattait au côté de son cousin germain, un chevalier de l’Artois, Denis de Morbecque qui entra dans l’histoire en faisant prisonnier le roi Jean II le Bon. Enguerrand fut récompensé pour sa part par la concession d’une couronne dans ses armoiries par le roi d’Angleterre64 … Après le récit à la gloire de cet ancêtre, la généalogie présente sa descendance en détail jusqu’à Antoine, puis elle remonte à Jeanne de Beaulaincourt, sœur de Jacques, le grand-père. Elle expose avec le même soin, sur trois générations, toute sa descendance, issue de ses deux mariages avec Jean Le Sellier et Jean Bon Valet. Le texte aborde ensuite les parents de Marie Canivet, l’épouse du grand-père Jacques. Celle-ci avait pour mère Marie de Harmies, dont la sœur Catherine est l’objet d’un développement piquant. Elle s’était en effet mariée avec Fierabras de Bousies, Bâtard de Vertain, et avait eu un fils chevalier, du même nom évocateur de Fierabras, qui s’illustra en combattant victorieusement un Anglais, lors d’un duel à la hache. Sa réputation lui valut d’épouser la comtesse de Fauquembergues. La généalogie se termine par la présentation de tous les descendants de Jeanne Canivet, sœur de Marie, ce qui revient à évoquer les Havraincourt, les Tortequesne, les de le Pierre, les Laffoy… De façon explicite, la généalogie indique tous les cousins et cousines d’Antoine de Beaulaincourt vivant en 1492. L’insertion de schémas arborescents et armoriés, appelés arbres reversés – une expression sur laquelle nous reviendrons – permettait de clarifier les choses. Par ailleurs, le dossier était complété par deux généalogies figurées indépendantes : une représentant les seize quartiers d’Antoine de Beaulaincourt65 et une autre sur la famille de sa mère, Marie de Solesmes, étudiée sur neuf générations66. Les Beaulaincourt disposaient donc d’un ensemble généalogique d’une remarquable densité. Il s’agissait pourtant de simples écuyers, originaires de l’Artois, établis à Cambrai et qui s’alliaient avec des familles tantôt nobles, tantôt bourgeoises. On a donc là un témoignage précieux sur la diffusion des pratiques généalogiques dans la société. Cela semble concerner en premier lieu le nord de la France et les anciens Pays-Bas Bourguignons.
Les images au service du discours généalogique
29Le foisonnement des formes graphiques mobilisées par les généalogies, du Moyen Âge à l’époque moderne, a bien été mis en évidence par plusieurs ouvrages67. S’il n’y a pas lieu ici d’y revenir en détail, nous nous proposons d’élargir le corpus connu et d’insister sur l’importance de la collecte des armoiries dans le travail généalogique.
30La plus ancienne forme de généalogie figurée est celle des diagrammes, attestée depuis le XIe siècle : les liens de filiation sont représentés par des traits et les individus par des médaillons encerclant leur nom ou un portrait schématique. Cette forme graphique était encore la plus fréquente à la fin du Moyen Âge68, sous l’aspect de schémas rudimentaires69 ou de rouleaux en parchemin enluminés. Une généalogie des trois races royales intitulée A tous nobles qui aiment beaux faits et bonnes histoires70, qui fut élaborée vers 1409-1415 et connut plusieurs continuations, est ainsi conservée dans soixante-sept manuscrits : quarante-cinq rouleaux et vingt-deux codex71. Le texte accompagnant les diagrammes variait beaucoup puisqu’on en distingue vingt et une versions différentes, que l’on peut regrouper en trois ou cinq familles. Il pouvait même circuler seul, sans diagrammes, mais il s’agit d’un cas minoritaire.
31Comme aujourd’hui, les diagrammes généalogiques avaient une grande valeur démonstrative car ils rassemblaient beaucoup d’informations. Certains étaient donc réalisés à l’occasion de procès. On a ainsi conservé une généalogie figurée sur parchemin des comtes d’Armagnac datant des environs de 148572. L’ensemble est peu soigné et grossièrement dessiné, avec des cartouches de formes diverses remplaçant les médaillons, et comportant un texte parfois assez développé. Par contraste, une généalogie des comtes de Forez et de leurs successeurs les ducs de Bourbon, composée à l’occasion d’un procès de 1508, fut réalisée avec soin73 (figure 18). Chaque personnage a son nom inscrit dans un médaillon circulaire bleu. La feuille de parchemin est de grand format et permet le déploiement d’un axe vertical de dix générations, de Renaud († 1270), comte de Forez, à Suzanne de Bourbon, épouse de son cousin Charles III de Bourbon, le fameux connétable.
32Les diagrammes avec médaillons coexistaient avec d’autres formes graphiques qui étaient plus sélectives et permettaient de valoriser la succession des ancêtres. Il s’agissait de la représentation en pied des couples qui s’étaient succédé à la tête d’une principauté, chacun étant accompagné d’une légende permettant de les identifier. L’aspect répétitif de cette formule permettait d’insister sur la continuité du pouvoir. Un autre de ses avantages était qu’elle était facilement transposable dans un manuscrit que l’on feuilletait. Ainsi, Guillaume Revel, le héraut d’armes qui réalisa au milieu du XVe siècle un magnifique armorial de l’Auvergne, du Bourbonnais et du Forez, enrichi de vues de localités et de châteaux, l’inaugura par une série de sept portraits princiers. On y voyait Saint Louis et Marguerite de Provence, puis leur fils Robert et Béatrice de Bourbon etc.74 (figure 19). On pouvait de la sorte réaliser un livret indépendant qui rassemblait la série. C’est ce qui fut fait pour les anciens comtes de Toulouse de 710 à 1282. Le manuscrit original est perdu mais il a été édité au XVIIe siècle75. D’après le costume des personnages, on peut le dater de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle. Il est en tout cas antérieur à 1539-1540 car son texte est alors cité par un historien toulousain76. Chaque page est consacrée non pas à un couple, mais à deux comtes de Toulouse successifs dont la légende en provençal indique la durée du règne. Il s’agit donc de la traduction graphique d’une généalogie élémentaire, réduite à la succession de père en fils.
33Des salles entières pouvaient être décorées par ces représentations, ce qui aboutissait à des galeries d’ancêtres77. Marie de Bourgogne († 1482) commanda une grande série de panneaux peints destinés à être exposés dans l’abbaye cistercienne des Dunes. Ils représentent trente-neuf générations de comtes et de comtesses de Flandres, avec leurs armories et une petite légende en latin78. Le château de Moulins accueillait une galerie consacrée aux portraits des princes de Bourbon. Elle commençait avec Saint Louis et Marguerite de Provence et finissait avec Suzanne de Bourbon79.
34La présence des armoiries permettait d’identifier l’origine des épouses. Par symétrie, les armoiries du mari étaient répétées à chaque génération. Comme les portraits en pied des couples étaient purement conventionnels, ils pouvaient être considérés comme accessoires et furent dans certains cas éliminés : on aboutit alors à des « couples d’armoiries ». Le comte de Boulogne et d’Auvergne Jean Ier (1361-1387) fit ainsi réaliser dans une grande salle de son château de Vic-le-Comte une verrière de huit panneaux. Les vitraux, accompagnés d’une légende, représentaient les armories des comtes ou comtesses et de leurs conjoints. Ce décor inspira des généalogies écrites ultérieures et était encore visible en 1582 quand Auguste le Prévôt en fit un relevé qu’il inséra dans un recueil offert à Catherine de Médicis, qui descendait par sa mère des comtes de Boulogne80. La Sainte-Chapelle du château de Bourbon-l’Archambault, reconstruite entre 1482 et 1508, fut également dotée de vitraux héraldiques : la partie basse représentait, depuis Saint Louis, les écus des seigneurs, puis ducs, de Bourbon et de leurs conjoints et la partie supérieure, un cycle narratif sur les reliques de la Vraie Croix81. De façon comparable, le livret des ducs de Clèves réalisé vers 1500 présente pour chaque génération des couples d’armoiries82. On y voit à gauche l’écu des Clèves, et à droite celui de l’épouse qui est un parti, combinant les armoiries de son père et celles des Clèves. Ce décor héraldique arborait donc, depuis une date antérieure à l’arrivée au pouvoir des Carolingiens, les alliances prestigieuses (et imaginaires, répétons-le) des princes de Clèves. Il unifiait l’ensemble de la généalogie et rendait imperceptible le passage entre ancêtres fictifs et ancêtres réels.
35Pour une famille d’un rang plus modeste, les Aubigné (illustrée plus tard par Agrippa d’Aubigné et la marquise de Maintenon), est conservé un grand rouleau en parchemin qui date du milieu du XVe siècle. Il se lisait comme une frise, de façon transversale, et permettait de décorer une pièce83. À gauche est figuré un homme d’arme à pied, en armure complète et portant une bannière à ses armes ; il s’agit de l’ancêtre fondateur qui s’adresse au spectateur dans un poème qui se lit tout au long du rouleau84. Pour qui veut savoir la généalogie des Aubigné, qu’il lui suffise de regarder les arbres représentés sur le parchemin ! Il s’agit d’une série de huit arbres stylisés, servant de support pour un écu armorié en forme de losange (ou deux écus en cas de remariage). Cet écu est un parti composé à dextre des armoiries des Aubigné (de gueules au lion d’hermine, armé, lampassé et couronné d’or) et à senestre de celles de l’épouse. Un quatrain au dessus de l’arbre permet d’identifier les époux et donne la date de leur mariage ; ceux-ci s’échelonnent de 1231 à août 1449. Le thème iconographique, courant au Moyen Âge tardif, de l’arbre aux écus85 est donc ici exploité pour créer un décor généalogique.
36Comme on le constate, les généalogies les plus simples, axées sur la lignée paternelle, pouvaient être mises en image de façon variée, sur des supports également très divers. Au delà du simple manuscrit, les portraits d’ancêtres, ou simplement leur armories, étaient rassemblés pour créer des salles généalogiques. En 1464, René d’Anjou, roi nominal de Sicile, fit faire des peintures héraldiques dans la galerie de son château de Louppy, dans le duché de Bar86. De la même façon, au début du XVIe siècle, il existait dans le château de Nancy une salle généalogique décorée avec les armories des ducs de Lorraine et leurs alliés87.
37Au lieu de suivre une descendance de père en fils et de relever, génération après génération, les armoiries des épouses, il était possible d’adopter une autre démarche : remonter une ascendance et collecter systématiquement les armoiries des ancêtres, tant du côté paternel que maternel. Ce type d’enquête impliquait donc une autre conception de l’ancestralité, dénuée d’inflexion patrilinéaire. Il visait à reconstituer le « patrimoine héraldique », pourrait-on dire, d’un individu, qui ne se résumait pas aux seules armoiries de la lignée paternelle. Cette façon d’envisager toute l’ascendance d’un individu, de façon indifférenciée, est qualifiée à l’époque moderne de « généalogie par quartiers ». Pour faire la genèse médiévale de cette démarche, ce qui est un sujet à part entière, il faudrait étudier avec soin le décor héraldique des tombeaux gothiques. On a pu parler de « tombeaux généalogiques » à leur propos88. Dans les faits, pour plusieurs tombeaux des XIIIe et XIVe siècles, le programme héraldique est complexe car il comprend également les enfants, petits-enfants et alliés du défunt et pas seulement ses ancêtres. Au XVe siècle, cependant, il semble y avoir une normalisation qui privilégie les ancêtres directs.
38Nous avons vu qu’en 1434, le héraut Saint-Pol détermina les trente-deux cotés de son maître, Louis de Luxembourg. Les écus étaient simplement disposés en rangées et accompagnés d’un texte généalogique. À cette époque, arborer les armoiries de ses trente-deux quadrisaïeux était une nouveauté, digne d’étonnement. En 1448, sur la place du vieux marché de Bruges, le chevalier Jacques de Lalaing combattit en duel, à la hache, un chevalier anglais. À cette occasion, il disposa d’une sorte de tente, un pavillon décoré. Selon sa biographie héroïque : « Messire Jacques de Lalaing issit hors de son pavillon (qui estoit bel et riche et tout armoyé de trente-deux bannières des armes des seigneurs dont il estoit issu, tant de par père comme de par mère, qui estoit belle chose a voir)89. » Olivier de la Marche, dans ses Mémoires, apporte une précision :
« Et n’est pas à oublier que, sur le pavillon qui fut tendu pour ledit messire Jaques de Lalain, avoit ung cerf couchié de broudure. Celluy cerf portait seize cort, et à chascun cort avoit une banniere dont estoit yssu ledit Lalain et dont les deux premieres furent du pere, qui estoit chief et seigneur de Lalain, et l’autre de Crequi, du cousté de la mere. Ainsi monstra ledit messire Jaques trente deux bannieres, dont il estoit yssu directement du pere et de la mere, sans entremesler entre les deux mariaiges aucune alliance d’aultre nature ou condiction, fors tousjours de banniere en banniere, comme dit est90. »
39Le texte n’est pas très clair sur la disposition des bannières décorant les bois (cort) du cerf brodé sur le pavillon. On imagine mal un cerf avec seize bois rayonnant de sa tête ; le plus plausible est une représentation de bois arborescents : deux départs pour le père et la mère, puis une division de deux en deux pour aboutir à trente-deux pointes, trente-deux bannières armoriées… On aurait alors une sorte d’arbre généalogique. Quoi qu’il en soit, à sa mort en 1453, Jacques de Lalaing fit représenter ses trente-deux bannières autour de son gisant : elles étaient peintes sur les murs, tenues par un cortège d’hommes91. Les hérauts d’armes prirent le soin de noter ces quartiers dans leurs recueils92.
40L’hypothèse des bois de cerf arborescents semblera moins incongrue si l’on considère l’arbre généalogique très soigné conçu par Clément de Sainghin en 1469, deux ans avant l’achèvement de son ouvrage93 (figure 17). Pour reprendre ses propres termes, il s’agit d’un « arbre reversé », les racines vers le ciel. En haut figurent les pointes des racines, accompagnées des trente-deux armoiries des quadrisaïeux de Jacques de Luxembourg ; ces racines ramifiées convergent vers un tronc épais où sont représentées les armoiries de ses parents (Pierre de Luxembourg et Marguerite de Baux) ; de ce tronc partent vers le bas des « branches filiales » qui représentent la descendance du couple, soit Jacques de Luxembourg et ses frères et sœurs. Clément de Sainghin nous apprend lui-même qu’il avait vu « ceste disposee et tres elegante fourme » à l’occasion d’un écrit précédent sur les Craon94. Le tombeau de Marie de Bourgogne, dans l’église Notre-Dame de Bruges, élaboré entre 1488 et 1501 à la demande de son mari Maximilien Ier, adopte une solution arborescente différente95. Ses deux flancs sont décorés par un arbre en bronze doré, l’un pour les ascendants de son père, l’autre par ceux de sa mère. Les écus armoriés des ancêtres, accompagnés de tituli et d’anges, sont suspendus à des branches étagées en rinceaux ; celles du bas supportent les trente-deux armoiries des ancêtres les plus lointains tandis que les branches du haut servent de support pour les armoiries des grands-parents. À la différence de l’arbre de Sainghin, les écus superposés ne sont pas reliés entre eux ; c’est par leur seule disposition et leur proximité que le spectateur reconstitue les liens de filiation. Cette formule eut finalement moins de succès que celle de l’arbre reversé qui semble bien à l’origine des « arbres de quartiers » qui devinrent très courants à l’époque moderne96.
41La mise en évidence de ces arbres généalogiques focalisés sur l’ascendance d’un individu dès le XVe siècle est intéressante car elle permet de nuancer le succès du « véritable arbre généalogique », qui a été privilégié par l’historiographie : l’arbre inspiré de l’arbre de Jessé déployé pour montrer la descendance d’un ancêtre. Celui-ci est figuré à la base de l’arbre tandis que ses descendants occupent les frondaisons, figurés par des petits portraits, en pied ou en buste. Dans l’empire des Habsbourg, cette formule aboutit à des arbres généalogiques spectaculaires97. En France, on en connaît surtout des formes simplifiées et élaguées, à l’occasion des scénographies d’entrée de ville98. Un compromis entre ces extrêmes est présenté dans la Brève généalogie du duc René II de Lorraine, élaborée en 1504-1505. Elle comporte deux arbres, lisibles tout en étant riches d’informations : un arbre consacré aux comtes de Vaudémont depuis Henri V († 1365) et l’autre aux descendants du roi Jean II le Bon et à la seconde maison d’Anjou en particulier99.
42Dès la fin du XVe siècle, la figure de l’arbre pouvait donc servir à illustrer deux discours sur la parenté. Sa forme « classique » mettait en scène la descendance d’un ancêtre commun, mais il existait une forme inversée où les racines servaient d’armature pour indiquer les ascendants d’un individu, et leurs armoiries. Le schéma arborescent n’était néanmoins pas la seule forme adoptée pour donner à voir les armoiries ancestrales. Un livret consacré à la généalogie de Guillaume de Flandres et d’Alix de Clermont en témoigne100 (figure 20). Le manuscrit qui nous est parvenu en est une belle copie du XVIe siècle, mais l’œuvre originale date de la seconde moitié du XVe siècle car elle mentionne comme vivant Charles de Sainte Maure, seigneur de Nesle, qui semble en être le dédicataire101. Le livret se présente comme une succession de trente-trois écus armoriés, pleine page, accompagnés d’un commentaire. La structure d’ensemble est originale car le couple qui est le sujet de la généalogie vécut à la fin XIIIe et au début du XIVe siècle. L’auteur indique d’abord les armoiries de leurs ancêtres, puis, arrivé au couple, il donne celles de leurs descendants, de façon sélective, en privilégiant la lignée des seigneurs de Nesle. Pour ajouter à la complexité de ce livret, les armoiries représentées sont souvent des armoiries théoriques, reconstituées par l’auteur selon le principe de l’écartelé. Les armoiries d’un individu combinent celles de ses ancêtres, « résument » son ascendance. Le langage héraldique utilisé avec une telle virtuosité devenait en soi un véritable discours généalogique, rendant inutile les figurations arborescentes.
*
43La diversité qui règne dans le genre généalogique à la fin du Moyen Âge et à l’aube de l’époque moderne rend difficile toute typologie. La différence entre une chronique dynastique abrégée et un exposé généalogique est floue, par exemple. Les formes hybrides étaient nombreuses. Délibérément, certaines généalogies faisaient le choix de l’hétérogénéité. La Brève généalogie de René II de Lorraine comporte des textes en latin et en français, en prose et en vers, s’intéresse à plusieurs dynasties et inclut des poèmes sur la guerre et la croix de Lorraine102. De la même façon, en 1518, Anne de La Tour, comtesse de Boulogne et d’Auvergne, se vit offrir un manuscrit qui rassemblait trois écrits principaux : le Roman de Pharaon et Archemolu (une histoire fabuleuse des comtes d’Auvergne située dans un lointain passé), une ancienne généalogie se terminant à Jeanne II d’Auvergne, épouse du duc de Berry, et une généalogie armoriée allant du roi Arthur au début du XVIe siècle103. Les écrits vénérables par leur ancienneté n’étaient pas dévalués par les nouveaux. Les généalogies sur titres, encore peu communes, n’avaient pas la préséance qu’elles acquirent par la suite.
44De la même façon, plusieurs traditions graphiques coexistaient : les diagrammes à médaillons, les figurations de couples d’ancêtres, les arbres naissant d’un ancêtre fondateur, les arbres inversés, les recueils d’armoiries… Ces « filons » graphiques pouvaient fusionner, notamment par l’intégration de l’héraldique, ou en combinant médaillons et schémas arborescents. Des formes nouvelles pouvaient émerger. Au milieu du XVIe siècle, le comte de Lalaing fit réaliser un recueil qui articule plusieurs diagrammes descendants où chaque individu est symbolisé par ses armoiries104. De nombreux renvois internes signalant les mariages ou les filiations permettent de relier les diagrammes entre eux. Le résultat était ainsi une sorte d’armorial généalogique. Dans une large mesure, la « prolifération du décor héraldique » qui caractérise les XIVe-XVIe siècles105 est un moteur du renouvellement du genre généalogique à cette époque car la collecte des armoiries ancestrales impliquait des recherches généalogiques approfondies. Il faut ainsi relativiser l’inflexion patrilinéaire véhiculée par de nombreux écrits car d’autres cherchaient au contraire à mettre en évidence les alliances entre familles. Plus la recherche est poussée, plus la conscience généalogique est complexe et l’ancestralité plurielle.
Notes de bas de page
1 C. Samaran, « Un texte historiographique à retrouver. Les chroniques de la Maison d’Armagnac (XIVe siècle) », Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 98-1, 1954, p. 7-9.
2 M. Hanly et H. Millet, « Les batailles d’Honorat Bovet », Romania, vol. 114, 1996, p. 135-181, ici p. 151-152.
3 Sur ces essais taxinomiques, voir par exemple G. Butaud et V. Piétri, Les enjeux de la généalogie (XIIe-XVIIIe siècle). Pouvoir et identité, Paris, Autrement, 2006.
4 B. Guenée, Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval, Paris, Aubier, 2011, p. 206-207.
5 BnF, ms. fr. 4985, fos 1r°-10r°.
6 B. Guenée, op. cit., passim.
7 Lambert d’Ardres, Chronique de Guines et d’Ardre, éd. D. Godefroy de Ménilglaise, Paris, J. Renouard, 1855.
8 Cabaret, La Chronique de Savoye, éd. D. Chaubet, Chambéry, Comp’Act, 2006, p. 41.
9 On en connaît trente-quatre manuscrits. Tous les historiens ultérieurs de la Savoie s’en inspirèrent.
10 Gioffredo della Chiesa, Cronica di Saluzzo, éd. C. Muletti, dans Monumenta Historiae Patriae, Scriptores, t. III, Turin, Stamperia reale, 1848, col. 841-1072.
11 Pierre Du Bois, Chronique de la maison de Challant, éd. O. Zanolli, Aoste, Itla (coll. « Archivum Augustanum », 4), 1970, p. 1-136. Le titre est de l’éditeur.
12 Voir G. Castelnuovo, « Un idéal nobiliaire dans la Savoie du XVe siècle. La Chronique de la maison de Challant », Mélanges de l’École française de Rome, Moyen Âge, vol. 117, 2005, p. 719-779.
13 Voir Y. Lacaze, « Le rôle des traditions dans la genèse d’un sentiment national au XVe siècle. La Bourgogne de Philippe le Bon », Bibliothèque de l’École des chartes, vol. 129-2, 1971, p. 303-385.
14 La Chronique de Lorraine, éd. L. Marchal, Nancy, Wiener, 1859. Le vrai titre est : Les operations des feus ducs de Loheregne. Sur ce texte, voir P. Marot, « Le duc de Lorraine René II et la bataille de Nancy dans l’historiographie et la tradition lorraines », dans Cinq centième anniversaire de la bataille de Nancy (1477), Nancy, Annales de l’Est, 1979, p. 83-126, ici p. 93-96.
15 J. Hubert, « L’abbaye exempte de Déols et la papauté (Xe-XIIe siècles) », Bibliothèque de l’École des chartes, vol. 145-1, 1987, p. 5-44, ici p. 8 n. 4.
16 Jean de la Gogue, Histoire des princes de Deols, seigneurs de Chasteau-Raoulx, éd. A. Grillon des Chapelles, dans Esquisses biographiques du département de l’Indre, Paris, B. Duprat, 2e éd., 1865, t. III, p. 295-409.
17 Pierre Le Baud, Les Chroniques de Vitré, dans Histoire de Bretagne, avec les Chroniques des maisons de Vitré et de Laval, éd. P. d’Hozier, Paris, G. Alliot, 1638, p. 1-81 (seconde pagination), ici p. 1.
18 Histoire de Bretagne, ibid., p. 1-537.
19 Chronique des comtes d’Eu, dans Recueil des Historiens des Gaules et de la France, Paris, H. Welter, 1894, t. XXIII, p. 439-448.
20 M.-C. Guigue, « Chronique de la Maison de Beaujeu », Revue du Lyonnais, n.s., vol. 8, 1854, p. 276-298.
21 Perceval de Cagny, Chroniques, éd. H. Moranvillé, Paris, H. Laurens, 1902, p. 1-31.
22 BnF, ms. fr. 5790 et ms. Duchesne 48, fos 114r°-136r°.
23 Michel de Bernis, Chronique, dans H. Biu, « Du panégyrique à l’histoire. L’archiviste Michel de Bernis, chroniqueur des comtes de Foix (1445) », Bibliothèque de l’École des chartes, vol. 160-2, 2002, p. 385-476.
24 Arnaud Esquerrier, Chronique des comtes de Foix, dans Chroniques romanes des comtes de Foix, éd. F. Pasquier et H. Courteault, Paris, A. Picard, 1895, p. 1-90.
25 Ibid., p. 119-142 ; la fin du texte n’est pas conservée.
26 C. Lecouteux, Mélusine et le Chevalier au cygne, Paris, Imago, 1997 (1re éd. Paris, 1982), p. 123-125. Voir C. Gaullier-Bougassas, « Le Chevalier au Cygne à la fin du Moyen Âge », Cahiers de recherches médiévales, vol. 12, 2005, p. 115-146.
27 Prima origo principatus atque etiam genealogia principum ditionis Clivensis, éd. J. S. Seibertz, dans Quellen der westfälischen Geschichte, Arnsberg, H. F. Grote, 1860, t. II, p. 121-253 ; Gert van der Schuren, Clevische Chronik, éd. R. Scholten, Cleve, F. Boss, 1884.
28 La cronique des haulx et nobles princes de Cleves, BnF, ms. fr. 5607.
29 Genealogie des seigneurs de Challand, dans Chronique de la maison de Challant, op. cit., p. 118-131.
30 La genealogie d’Anne de Bretaigne, royne de France, éditée en annexe dans Pierre Le Baud, Histoire de Bretagne…, op. cit., p. 124-188 (seconde pagination).
31 Récit des funérailles d’Anne de Bretagne […] composé par Bretaigne, son héraut d’armes, éd. L. Merlet et M. de Gombert, Paris, A. Aubry, 1858, p. 8-25.
32 J. Kerhervé, « La Généalogie des rois, ducs et princes de Bretagne, par Pierre Le Baud », dans G. Le Menn et J.-Y. Le Moing (dir.), Bretagne et pays celtiques : langues, histoire, civilisation. Mélanges offerts à la mémoire de Léon Fleuriot, Saint-Brieuc-Rennes, Skol-PUR, 1992, p. 519-560.
33 Cartulaire des sires de Rays, éd. R. Blanchard, Poitiers, Société française d’imprimerie et de librairie (coll. « Archives historiques du Poitou », 30), 1899, t. II, p. 476-477.
34 P. Zalmen Ben-Nathan, Seigneurs, bourgeois et paysans en Albigeois, La vicomté de Lautrec au Moyen Âge, Vielmur, Association culturelle du pays vielmurois, 2011, p. 262-263.
35 M. Arnoux, « De la généalogie à l’histoire : le cartulaire chronique du vicomte de Blosseville (1472-1481) », Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie, vol. 62 (années 1994-1997), première partie, Caen, 2003, p. 9-48.
36 BnF, ms. fr. 5719.
37 P.-L. Lainé et F. de Chabrillan, Généalogie de la maison Guigues de Moreton de Chabrillan, Paris, Champion, 1913, p. 5.
38 Voir Jean-Antoine Pithon-Curt, Histoire de la noblesse du Comté-Venaissin, d’Avignon et de la principauté d’Orange, Paris, De Lormel, 1750, t. III, p. 283.
39 Archives départementales de Vaucluse : 2 E 9/1, fos 170r°-185v°.
40 Voir A. de Tesson, La recherche de Jean Guilloches élu de Mortain en 1523, Avranches, J. Durand, 1898.
41 H. Sauvage, « La Recherche de Jean Le Venart, lieutenant de l’élection de Coutances au siège de Saint-Lô, commissaire du roi en 1523 », Notices, mémoires et documents publiés par la Société d’agriculture, d’archéologie et d’histoire naturelle du département de la Manche, vol. 23, 1905, p. 66-89 ; vol. 24, 1906, p. 53-88 ; vol. 25, 1907, p. 67-96 ; vol. 26, 1908, p. 5-20. Sur la famille du Chastel, tirant son nom d’un lieu-dit de la commune d’Hébécrevon (Manche), et à ne pas confondre avec la célèbre famille bretonne homonyme, voir ibid., vol. 23, p. 73-74, 79-84.
42 C. Beaune et É. Lequain, « Histoire et mythe familiaux chez les Boulogne-Auvergne », dans D. Bohler et C. Magnien-Simonin (dir.), Écritures de l’histoire (XIVe-XVIe siècle), Genève, Droz, 2005, p. 385-416, ici p. 399. Voir BnF, ms. Baluze 199, fos 13r°-16r°.
43 BnF, ms. fr. 6121, fos 19r°-27v° ; C. Beaune et É. Lequain, « Histoire et mythe familiaux… », op. cit., p. 399. La première partie de cette généalogie est plus narrative et reprend un écrit de la fin du XIIIe siècle.
44 L. Ovary, « Negoziati tra il re d’Ungheria et il re di Francia per la successione di Giovanna I. d’Angiò (1374-1376) », Archivio storico per le province napoletane, vol. 2, 1877, p. 107-157, ici p. 149-152.
45 Ce traité est publié en annexe dans Jean Juvenal des Ursins, Histoire de Charles VI, roy de France, éd. D. Godefroy, Paris, Imprimerie royale, 1653, p. 544-555.
46 Istore et croniques de Flandres, éd. J. Kervyn de Lettenhove, Bruxelles, F. Hayez, 1880, t. II, p. 396-402.
47 BnF, ms. fr. 6017, fo 18ro ; Gaspard Marin, Ancienne chronique et généalogie de la seignorie de Noyers, éd. E. Petit, Auxerre, G. Perriquet, 1876, p. ix, 19.
48 Jean d’Auton, Chroniques de Louis XII, éd. R. de Maulde La Clavière, Paris, H. Laurens, 1895, t. IV, p. 385-386.
49 L. Merlet, « Procès pour la possession du comté de Bigorre (1254-1503) », Bibliothèque de l’École des chartes, vol. 18, 1857, p. 305-324 ; voir l’édition de la généalogie, p. 306-312.
50 Memoire de la noble lignie de quoy monsieur d’Alençon qui a present vit est descendu depuis le temps monseigneur St Louys, BnF, ms. Duchesne 48, fos 18r°-23r°.
51 Chronique anonyme conservée dans la bibliothèque de la ville de Berne, dans Istore et croniques de Flandres, op. cit., t. II, p. 513-515 ; Chronographia regum Francorum, éd. H. Moranvillé, Paris, H. Laurens, 1897, t. III, p. 9-15.
52 Chronique de Baudouin d’Avesnes, dans Istore et croniques de Flandres, op. cit., t. II, p. 555-696. Il s’agit d’une édition partielle, fondée sur deux manuscrits de la BnF (mss fr. 15460 et 17264) que l’on peut heureusement consulter sur le site Internet Gallica, gallica.bnf.fr.
53 Ibid., p. 565-593.
54 BnF, ms. Duchesne 48, fos 24r°-45r° ; Bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence, ms. 1158, fos 55r°-91v°, et Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras, ms. 1790, fos 261r°-292v°.
55 Jean d’Outremeuse, Ly myreur des Histors, éd. S. Bormans, Bruxelles, F. Hayez, 1877, t. IV, p. 408-437.
56 Jacques de Hemricourt, Œuvres, éd. C. de Borman, É. Poncelet et A. Bayot, Bruxelles, Kiessling et M. Lamertin, t. I, 1910 (édition) ; t. II, 1925 (reconstitution des familles) ; t. III, 1931 (introduction critique).
57 G. Decamps, « Les hérauts Sicile et Saint-Pol, essai biographique », Annales du cercle archéologique d’Enghien, vol. 6, 1898-1907, p. 216-241, ici p. 227-233, 235-241.
58 Voir G. Butaud, « Généalogie et histoire des rois mages : les origines légendaires de la famille des Baux (XIIIe-XVe siècle) », dans Famille et parenté dans la vie religieuse du Midi (XIIe-XVe siècle), Toulouse, Privat (coll. « Cahiers de Fanjeaux », 43), 2008, p. 107-154, ici p. 127-129, 134-137, 149-151.
59 BnF, ms. fr. 5471. Sur cet ouvrage, voir S. Lefèvre, Antoine de La Sale. La fabrique de l’œuvre et de l’écrivain, Genève, Droz, 2006, p. 343-356, et G. Butaud, « Généalogie et histoire des rois mages… », op. cit., p. 130-132, 137-143, 151-154.
60 G. Butaud, « Enquête généalogique et histoire : l’Artois et les régions voisines dans la Genealogie de Luxembourg de Clément de Sainghin (1471) », dans A. Provost (dir.), Les comtes d’Artois et leurs archives. Histoire, mémoire et pouvoir au Moyen Âge, Arras, Artois Presses Université, 2012, p. 133-159.
61 Ces passages sont accessibles uniquement dans une édition ancienne : Les mémoires de messire Jean, seigneur de Haynin et de Louvegnies, chevalier, éd. R. Chalon, Mons, E. Hoyois (coll. « Société des bibliophiles belges », 11), 1842, t. II, p. 317-329, 333-336. L’édition fondée sur le manuscrit autographe n’a pas pris en compte les textes annexes : Mémoires de Jean, sire de Haynin et de Louvignies, 1465-1477, éd. D. D. Brouwers, Liège, D. Cormaux (coll. « Société des bibliophiles liégeois »), 1905-1906, 2 vol. Pour l’analyse précise de ce manuscrit, voir A. Bayot, « Notice du manuscrit original des Mémoires de Jean de Haynin », Revue des bibliothèques et archives de Belgique, vol. 6, 1908, p. 109-144, et notamment p. 130, 138, 140, 143.
62 Les mémoires de messire Jean, seigneur de Haynin…, éd. R. Chalon, op. cit., t. II, p. 330-332.
63 R. Rodière et C. de La Charie, Archives de la famille de Beaulaincourt, Lille, Lefebvre-Ducrocq, 1911, p. 33-55.
64 Les armoiries des Beaulaincourt sont ainsi blasonnées « d’asur a deux lions d’or assis dos a dos a testes de lupardz, leurs deux queuwes croisiees ensamble ». Le roi d’Angleterre ajouta à ces armes une « couronne d’or en chief entre deux lesdits lions ». Remarquons que la généalogie apporte des détails inédits sur la rançon du roi de France ; c’est une pièce à ajouter au dossier examiné par F. Bériac-Lainé et C. Given-Wilson, Les prisonniers de la bataille de Poitiers, Paris, Champion, 2002, p. 183-187.
65 R. Rodière et C. de La Charie, Archives de la famille de Beaulaincourt, op. cit., p. 55 n. 4 (document perdu).
66 Ibid., p. 55-58.
67 Le livre fondamental est celui de C. Klapisch-Zuber, L’ombre des ancêtres. Essai sur l’imaginaire médiéval de la parenté, Paris, Fayard, 2000, que l’on peut compléter par un ouvrage richement illustré, Id., L’arbre des familles, Paris, Éditions de La Martinière, 2003. La question est reprise par M.-É. Gautier, Mille ans d’histoire de l’arbre généalogique en France, Rennes, Ouest-France, 2008. Enfin, de nouveaux exemples sont disponibles dans M. Provence, E. de Boos et J. Pecnard, Les plus beaux arbres généalogiques, Paris, Les arènes, 2006.
68 Voir M. A. Norbye, « Genealogies in Medieval France », dans R. L. Radulescu et E. D. Kennedy (dir.), Broken Lines : Genealogical Literature in Medieval Britain and France, Turnhout, Brepols, 2008, p. 79-101.
69 Voir par exemple un schéma sur les Lautrec griffonné au milieu du XVe siècle, P. Zalmen Ben-Nathan, Seigneurs, bourgeois et paysans en Albigeois…, op. cit., p. 264-265.
70 M. A. Norbye, « Genealogies and Dynastic Awareness in the Hundred Years War : The Evidence of A tous nobles qui aiment beaux faits et bonnes histoires », Journal of Medieval History, vol. 33, 2007, p. 297-319.
71 Dans vingt-quatre cas, la généalogie est conservée seule ; dans trente-sept cas, cette généalogie était intégrée dans une longue chronique universelle ; dans six cas, dans une courte chronique universelle.
72 Archives nationales : P 13792, no 3147. L’arbre a été fait à l’occasion d’un procès concernant le comté de la Marche entre d’une part le duc Jean de Bourbon et d’autre part Jacques d’Armagnac, duc de Nemours, et son frère Louis (P 13632, nos 1200, 1201).
73 Archives nationales : P 13712, no 1982. Le procès opposait Jacques de Beaujeu, seigneur de Linières, et la fille de Louis XI, Anne de France, veuve de Pierre II de Bourbon, sire de Beaujeu. Voir L. Celier, « Deux procès de Madame Anne de France, dame de Beaujeu », Bibliothèque de l’École des chartes, vol. 79, 1918, p. 291-310.
74 E. de Boos, L’armorial d’Auvergne, Bourbonois et Forestz de Guillaume Revel, Nonette, Créer, 1998, p. 79-84.
75 La genologia dels contes de Tholoza, dans Guillaume Catel, Histoire des comtes de Tolose, Toulouse, P. Bosc, 1623, 2e partie, p. 1-21 (avec gravures).
76 G. Cazals, « Un contribution inédite à l’historiographie toulousaine : le Catalogue et summaire de la fundation […] de Tholoze de Guillaume de la Perrière (1539-1540) », Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France, vol. 65, 2005, p. 139-161.
77 Pour la mode de ces galeries en Europe, voir C. Klapisch-Zuber, L’ombre des ancêtres…, op. cit., p. 251-256.
78 A. Mc Gee Morganstern, Gothic Tombs of Kinship in France : The Low Countries and England, Pennsylvania, Pennsylvania State University Press, 2000, p. 152 et pl. p. 153.
79 BnF, ms. fr. 4786, fos 13r°-17v°.
80 BnF, ms. fr. 4652, fos 30r°-45r° ; C. Beaune et É. Lequain, « Histoire et mythe familiaux… », op. cit., p. 397-400.
81 On dispose pour ces vitraux d’une description précise faite en 1646 par François-Nicolas Baudot, sieur Dubuisson-Aubenay, éditée dans C. Guy, Curiosités historiques sur Bourbon-L’Archambault, Bourbon-l’Archambault, M. Gilté, 1910, p. 98-108. Voir B. Kurmann-Schwarz, « Les vitraux commandités par les ducs de Bourbon au XVe siècle », dans Le duché de Bourbon, des origines au Connétable, Saint-Pourçain-sur-Sioule, Bleu autour, 2001, p. 137-144, ici p. 140 ; O. Mattéoni, Un prince face à Louis XI. Jean II de Bourbon, une politique en procès, Paris, Puf (coll. « Le nœud gordien »), 2012, p. 200-204.
82 BnF, ms. fr. 5607.
83 BnF, ms. n. acq. fr. 20118, rouleau de cinq membranes de parchemin.
84 Le texte du poème est édité dans Mémoires de Théodore Agrippa d’Aubigné, éd. L. Lalanne, Paris, Charpentier, 1854, p. 446-448.
85 Voir C. Klapisch-Zuber, L’ombre des ancêtres…, op. cit., p. 265-268.
86 Cette année, le peintre Simonin de Bar fut payé pour « plusieurs escus de la genealogie et de la nativité du roy », voir L. Maxe-Werly, « Notes et documents pour servir à l’histoire de l’art et des artistes dans le Barrois antérieurement à l’époque de la Renaissance », Réunion des sociétés des Beaux-Arts des départements, 21e session, Paris, Plon, Nourrit et Cie, 1897, p. 997-1037, ici p. 1033.
87 En 1506, un peintre allemand, Georges Brandebourg, fut payé pour avoir « séjourné à Nancy en faisant aucunes armes de la généalogie du roi », c’est-à-dire de René II de Lorraine. Par ailleurs, la Brève généalogie de René II, mentionnée ci-après, s’inspirait, quand elle faisait la liste des trente-six ducs de Lorraine, de la copie d’une « ancienne painture jadis faicte en une salle ancienne et bien richement painte » du même château, salle qui avait été détruite. Voir P. Marot, « Le duc de Lorraine René II et la bataille de Nancy… », op. cit., p. 100.
88 A. Mc Gee Morganstern, Gothic Tombs of Kinship…, op. cit., p. 32-52.
89 Le livre des faits de messire Jacques de Lalaing, dans Œuvres de Georges Chastellain, éd. J. Kervyn de Lettenhove, Bruxelles, V. Devaux, 1866, t. VIII, p. 184.
90 Olivier de la Marche, Mémoires, éd. H. Beaune et J. d’Arbaumont, Paris, Renouard, 1884, t. II, p. 123-124.
91 Voir Bibliothèque municipale de Besançon, ms. Chifflet 64, f° 104 (dessin aquarellé du tombeau).
92 Voir BnF, ms. fr. 5229, fos 125v°-126r° (« Enssieult les xxxii quartiers de l’extraction, de par pere et mere, de feu de bonne memoire messire Jacques de Lalaing »). Dans ce manuscrit du début du XVIe siècle, on remarque que le terme de « quartiers » remplace celui de « côtés ».
93 BnF, ms. fr. 5471, feuillet final dépliant. Voir la reproduction dans S. Lefèvre, Antoine de La Sale…, op. cit., p. 346.
94 BnF, ms. fr. 5471, fo 1r°.
95 A. M. Roberts, « The Chronology and Political Significance of the Tomb of Mary of Burgundy », Art Bulletin, vol. 71, 1989, p. 376-400.
96 Voir M.-É. Gautier, Mille ans d’histoire de l’arbre généalogique en France, op. cit., p. 89-91.
97 C. Klapisch-Zuber, L’ombre des ancêtres…, op. cit., p. 295-310.
98 Ibid., p. 257-265.
99 Arbres reproduits dans M. Provence, E. de Boos et J. Pecnard, Les plus beaux arbres généalogiques, op. cit., p. 68-69.
100 BnF, ms. fr. 14359 (36 feuillets, un feuillet au moins manque à la fin).
101 Ibid., fo 36r°. Charles de Sainte Maure est connu dès 1457 et il est encore attesté en 1492.
102 P. Marot « La Brève généalogie du duc de Lorraine René II (1504-1505) », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de la Lorraine, vol. 39, 1930, p. 95-126.
103 C. Beaune et É. Lequain, « Histoire et mythe familiaux… », op. cit.
104 BnF, ms. fr. 5470, fos 116r°-128v°, 131r°-151r°. Ces diagrammes héraldiques s’inspirent largement de la Genealogie de Luxembourg de Clément de Sainghin.
105 M. Pastoureau, Traité d’héraldique, Paris, Picard, 4e éd. rev., 2003 (1re éd. Paris, 1979), p. 63.
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Un constructeur de la France du xxe siècle
La Société Auxiliaire d'Entreprises (SAE) et la naissance de la grande entreprise française de bâtiment (1924-1974)
Pierre Jambard
2008
Ouvriers bretons
Conflits d'usines, conflits identitaires en Bretagne dans les années 1968
Vincent Porhel
2008
L'intrusion balnéaire
Les populations littorales bretonnes et vendéennes face au tourisme (1800-1945)
Johan Vincent
2008
L'individu dans la famille à Rome au ive siècle
D'après l'œuvre d'Ambroise de Milan
Dominique Lhuillier-Martinetti
2008
L'éveil politique de la Savoie
Conflits ordinaires et rivalités nouvelles (1848-1853)
Sylvain Milbach
2008
L'évangélisation des Indiens du Mexique
Impact et réalité de la conquête spirituelle (xvie siècle)
Éric Roulet
2008
Les miroirs du silence
L'éducation des jeunes sourds dans l'Ouest, 1800-1934
Patrick Bourgalais
2008