L’opération généalogique
Cultures et pratiques européennes, XVe-XVIIIe siècle
HistoireÉditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 6 mai 2019
Collection : Histoire
Année d’édition : 2014
Nombre de pages : 278-[4]
Présentation
La place de la généalogie chez les historiens depuis longtemps est celle d'un instrument de recherche, rénové par les travaux d'anthropologie et justifié par le progrès de l'histoire sociale des familles. En revanche, on a accordé une attention plus restreinte à la culture généalogique des anciennes sociétés européennes. Depuis vingt ans, on constate dans l'historiographie européenne un regain d'intérêt très sensible à la fois pour l'émergence de la généalogie comme discours savant, mais aussi pour les formes textuelles ou imagées qui sont les vecteurs de son efficacité – et c'est ce retour vers l'objet généalogique, examiné pour lui-même, que l'on cherche ici à étudier.
La culture des clercs et les modèles chrétiens de la parenté ont fortement imprégné la pensée généalogique du Moyen Âge et des siècles qui suivent, en témoigne par exemple l'histoire d'une représentation comme celle de l'arbre. En se plaçant entre le XVe et le XVIIIe siècle, on peut cerner ce qu'a été la fabrique des ancêtres dans le registre de l'écrit, de l'image et de l'imprimé. Trois grandes séries d'initiatives sont à prendre en compte : celles des princes et des institutions souveraines, celles des différentes formations nobiliaires européennes et enfin celles des hommes de l'art, savants réputés ou praticiens anonymes.
Les dix contributions rassemblées dans ce livre ont choisi de donner un échantillon de la diversité des cultures généalogiques anglaises, allemandes, espagnoles, italiennes et françaises. Pour cela, on s'est attaché à des manières de faire et à des manières de penser, en étudiant à la fois des modèles de représentations des ascendances, des modalités de la preuve, des genres spécifiques ou des styles d'investigation. Au-delà des transformations qui affectent le travail d'un monde de lettrés, de savants et d'érudits, la question centrale reste la crédibilité des ascendances et des enjeux qu'elle représente pour les groupes, les familles et les individus engagés dans ces recherches généalogiques.
Sommaire
Olivier Rouchon
IntroductionPremière partie. Penser la généalogie. Modèles, pratiques, savoirs
Élodie Lecuppre-Desjardin
Un prince, des fiefs, des ancêtresDes généalogies en partage dans la principauté de Bourgogne au XVe siècle
Olivier Rouchon
Les Toscans et leurs ancêtresLe consensus généalogique dans les noblesses du grand-duché (XVIe -XVIIe siècles)
Olivier Poncet
Cercles savants et pratique généalogique en France (fin XVIe siècle-milieu du XVIIe siècle)Deuxième partie. Espaces et cultures généalogiques. Moyens, discours, enjeux
Germain Butaud
Pour un panorama des écrits généalogiques en France à la fin du Moyen Âge (XIVe-début du XVIe siècle)Naïma Ghermani
Ancestralités princières, ancestralités patriciennesAspects de la culture généalogique dans le Saint Empire (XVIe-XVIIe siècle)
Natalia Muchnik
Pureté de sang et culture généalogique dans l’Espagne moderneValérie Piétri
Les nobiliaires provinciaux et l’enjeu des généalogies collectives en France (XVIIe-XVIIIe siècle)Stéphane Jettot et François-Joseph Ruggiu
Cultures et pratiques généalogiques des élites anglaises (XVIe-XIXe siècle)Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.