1 Tous les documents des Archives de l’abbaye de Saint-Maurice (ensuite AASM) cités dans le présent article sont donc consultables en ligne, à l’adresse http://www.digi-archives.org.
2 AASM, CHL 0/0/1. Voir G. Partsch, J.-M. Theurillat, « Du registre de chancellerie à l’acte notarié. À propos du Minutarium majus de la chancellerie de Saint-Maurice, Vallesia, 27, 1972, p. 1-10.
3 B. Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle. Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, 2000, p. 325-332, 371-395.
4 E. Gilomen-Schenkel, G. Coutaz, G. Hausmann, P. Kalbermatter, Les chanoines réguliers de Saint-Augustin en Valais. Le Grand-Saint-Bernard, Saint-Maurice d’Agaune, les prieurés valaisans d’Abondance, Bâle/Francfort-sur-le-Main, 1997 (Helvetia Sacra, IV/I), p. 282-480.
5 A. Perrin, Histoire de la vallée et du prieuré de Chamonix, Paris, 1887. J.-Y. Mariotte, « Les origines du prieuré de Chamonix », BÉC, 136/2, 1978, p. 241-269.
6 N. Carrier, F. Mouthon, Paysans des Alpes. Les communautés montagnardes au Moyen Âge, Rennes, 2010, p. 70-84.
7 Sur les origines de Salvan et de Finhaut, voir R. Lonfat, Histoire de la seigneurie abbatiale de la vallée du Trient, t. 1, Des origines jusqu’en 1349, Sion, 2009, p. 74-85, 98-108, 116-133. Pour tout ce qui est du contexte du conflit de 1320, le présent travail s’appuie largement sur cet ouvrage écrit dans une perspective d’histoire locale, mais – ou plutôt et donc – avec une très grande précision dans l’identification des lieux et des personnes.
8 AASM, CHA 15/2/28.
9 Ibid., CHA 15/2/29.
10 Ibid., CHA 2/1/10/2 : privilège du pape Alexandre IV concédé en 1260, original perdu, copie de 1484.
11 Ibid., CHL 0/0/1/230.
12 Ibid., CHL 0/0/1/265.
13 AASM, CHA 15/2/1. Dans la documentation régionale, les mots feudum et tenementum sont souvent mis l’un pour l’autre.
14 AASM CHA/16/1/9.
15 Sur la colonisation de la vallée de Chamonix, N. Carrier, La vie montagnarde en Faucigny à la fin du Moyen Âge. Économie et société, fin XIIIe -début XVIe siècle, Paris, 2001, p. 177-182. L’acte d’installation des Teutonici de Vallorcine est publié dans Documents relatifs au prieuré et à la vallée de Chamonix, éd. J.-A. Bonnefoy, A. Perrin, Chambéry, 1879-1883, 2 vol, doc. no 10. Elle est citée partiellement infra, n. 47. Sur les Walser, E. Rizzi, Walser Regestenbuch. Quellen zur Geschichte der Walseransiedlung, Anzola d’Ossola, 1991. Id., Altante delle Alpi Walser, Anzola d’Ossola, 2003-2005, 3 vol.
16 Documents relatifs au prieuré et à la vallée de Chamonix, op. cit., no 13.
17 Ibid., no 12.
18 Ibid., no 80.
19 N. Carrier, F. Mouthon, Paysans des Alpes, op. cit., p. 113-134, 307-312, 326-328.
20 N. Carrier, La vie montagnarde, op. cit., p. 508-510.
21 Documents relatifs au prieuré et à la vallée de Chamonix, op. cit., no 13.
22 Le torrent de la Barberine est mentionné à la fois dans l’acte d’installation des Teutonici de Vallorcine (ibid., no 10) et dans un procès-verbal de délimitation des juridictions de Chamonix et de Saint-Maurice réalisé en 1307 et sur lequel je reviendrai (ibid., no 68). Il est encore cité comme limite de la paroisse de Salvan dans le procès-verbal du plaid général de 1324, voir infra, n. 30.
23 Documents relatifs au prieuré et à la vallée de Chamonix, op. cit., no 89. Sur l’exercice de la justice criminelle dans le mandement de Chamonix, voir N. Carrier, « Les communautés montagnardes et la justice dans les Alpes nord-occidentales à la fin du Moyen Âge. Chamonix, Abondance et les régions voisines, XIVe-XVe siècle », Cahiers de recherches médiévales, 10, 2003, p. 89-118.
24 AASM, CHL, 0/0/2/120.
25 Sur les notions de premier agresseur et de légitime défense, et sur l’usage qu’on en fait dans la vie judiciaire médiévale, voir notamment N. Gonthier, Le châtiment du crime au Moyen Âge (XIIe-XVIe siècle), Rennes, 1996, p. 23-24, 96-97.
26 Sur l’interprétation large de la légitime défense dans l’ancien droit et l’excuse de provocation, voir par exemple la présentation synthétique de J.-M. Carbasse, Introduction historique au droit pénal, Paris, 1990, p. 191-195.
27 N. Carrier, F. Mouthon, Paysans des Alpes, op. cit., p. 84-97.
28 Ils sont alors aussi densément peuplés qu’ils le seront au commencement du XIXe siècle. Sur le haut Faucigny, voir N. Carrier, La vie montagnarde, op. cit., p. 60-65. Sur le Valais, P. Dubuis, Le jeu de la vie et de la mort. La population du Valais, XIIIe-XVIe siècle, Lausanne, 1994, p. 49-63.
29 Documents relatifs au prieuré et à la vallée de Chamonix, op. cit., no 68. Sur l’emplacement des bornes posées en 1307, voir R. Lonfat, op. cit., t. 1, p. 366-375.
30 N. Gonthier, Cris de haine et rites d’unité. La violence dans les villes (XIIIe-XVIe siècle), Turnhout, 1993. Le phénomène est campagnard aussi bien qu’urbain. Sur la violence comme rite d’unité dans les communautés paysannes des Alpes, voir F. Mouthon, « Le règlement des conflits d’alpage dans les Alpes occidentales (XIIIe-XVIe siècles) », Le règlement des conflits au Moyen Âge. Actes du XXXIe Congrès de la SHMESP, Paris, 2001, p. 259-279.
31 Rolerius de Barbarina [...] juravit domino Guillelmo, priori de Chamunis, ipsum dominum juvare de guerra sua omnibus modis contra episcopum sedunensem et ejus gentes, dampnum et dedecus dicti episcopi totaliter procurando [...]. Quod si fideliter non fecerit, reddit se proditorem, ita quod ubicumque reperiretur tanquam proditor capi possit, et etiam esse fidelis eidem domino priori et suis hominibus, sicut esse debet unus de hominibus ligiis dicti prioratus (Documents relatifs au prieuré et à la vallée de Chamonix, op. cit., no 69).
32 N. Carrier, « Les communautés montagnardes », op. cit.
33 C’est le cas de Rolier de Barberine, cité supra, n. 37.
34 En 1300, des habitants de Bionnassay reconnaissent qu’ils ont eu tort de couper des arbres dans des bois qui sont propria et ligia du prieuré de Chamonix, Documents relatifs au prieuré et à la vallée de Chamonix, op. cit., no 64).
35 N. Carrier, Les usages de la servitude. Seigneurs et paysans dans le royaume de Bourgogne (VIe-XVe siècle), Paris, 2012, notamment p. 154-238.
36 G. Duby, L’économie rurale et la vie des campagnes dans l’Occident médiéval, Paris, 1977 [1962], t. 2, p. 78-87.
37 Cette dernière expression est de J.-P. Devroey dans son ouvrage, Puissants et misérables. Système social et monde paysan dans l’Europe des Francs (VIe - IXe siècle), Bruxelles, 2006, p. 465-469.
38 Par exemple en 1269 : G[irodus] abbas et conventus ecclesie agaunensis quictaverunt Girodum de Cramosynes et ejus heredes, qui remanent homines lygii ejusdem ecclesie pro III sol. de tallia et duodecim den. de menaydes et tenebuntur mittere ad commune auxilium » (AASM, CHL 0/0/1/206, fol. 22).
39 A. Guerreau l’avait pourtant rappelé avec énergie dans Le féodalisme, un horizon théorique, Paris, 1980, p. 179-184. Plus récemment voir D. Barthélemy, La société dans le comté de Vendôme, de l’an mil au XIVe siècle, Paris, 1993, p. 352-361.
40 Il existe pourtant, dans les régions alpines, un hommage servile. Il arrive, en effet, qu’un paysan entre dans la ligeté d’un seigneur en lui prêtant hommage de bouche et de main, à la manière des vassaux : Aymo dictus Salterus de Bacio [...] confessus est esse homo ligius Vuillermi de Pontrevitreo, domicelli, domini castri Sancti-Triphonis, tam nomine suo quam nomine heredum suorum et eidem fecit homagium cum oris osculo, manibus inter manus dicti Vuillermi interpositis, pro albergamento grangie de subtus Foresta » (AASM, CHL/0/0/1/1197, fol. 198 v°, 1295). Sur les différences formelles qui distinguent parfois (mais point toujours) l’hommage des vassaux et celui des serfs, voir N. Carrier, Les usages de la servitude, op. cit., p. 229-231.
41 L’acte d’installation (albergement) des Teutons de Vallorcine est un bon exemple de ligeté provenant de la concession de la terre : Dedimus et concessimus in albergamentum [...] Theutonicis de Valle ursina et eorum heredibus medietatem Vallis ursine predicte [...] ita quod dicti homines qui Theutonici dicuntur et eorum heredes ibidem commorantes sint homines ligii prioratus [...] de Campomunito (Documents relatifs au prieuré et à la vallée de Chamonix, op. cit., no 10). Seul possesseur de la vallée de Vallorcine avant la concession, le prieuré en est ensuite le seul seigneur.
42 Tota vallis Campimuniti [...] una cum hominibus dicte vallis [...] est ligia prioratus [...] Campimuniti et pertinet ad dictum prioratum cum omni plenitudine juris, possessionis et proprietatis, dominii, et omnis juridictionis, et etiam omnis meri et misti imperii (Documents relatifs au prieuré et à la vallée de Chamonix, op. cit., no 34, 1289). Formule équivalente en 1291, ibid., no 44.
43 Voir dans AASM, CHA 15/2/002, l’enquête menée en 1301 sur la juridiction de l’abbé d’Agaune avec différents cas de personnages emprisonnés, voire condamnés une première fois par la justice savoyarde, puis remis pour jugement à l’abbé d’Agaune. Et aussi l’analyse R. Lonfat, op. cit., t. 1, p. 287-290.
44 Voir notamment, N. Carrier, « Les communautés montagnardes et la justice », op. cit.
45 Voir la concession de Vallorcine : Si aliquis dictorum Theutonicorum ad alium locum voluerit se transferre, omnia sua mobilia possit secum ducere libere et absolute et vendere possessiones suas, salvo jure domus Campimuniti, hominibus tamen ligiis dicte domus et non aliis (Documents relatifs au prieuré et à la vallée de Chamonix, op. cit., no 10).
46 N. Carrier, Les usages de la servitude, op. cit., p. 293-300.
47 C’est dans ce texte qu’on lit que l’abbé verse les vingt livres pro suis hominibus (AASM, 15/2/5).
48 On voit le parallèle avec les notions, classiques dans l’historiographie de la féodalité, d’hommage en marche et d’hommage de paix (J.-F. Lemarignier, Recherches sur l’hommage en marche et les frontières féodales, Lille, 1945).
49 AASM, 15/2/4.
50 Sur cette affaire célèbre dans l’historiographie locale, voir en dernier lieu R. Lonfat, op. cit., t. 1, p. 396-411.
51 Sic.
52 Sic pour pax.
53 Sic pour valitura.
54 Sic répétition sive dolus.
55 Une traduction partielle de ce texte a déjà été donnée par R. Lonfat, op. cit., t. 1, p. 440-442.