Introduction
Sacrifier à Lampeter !
p. 7-8
Texte intégral
1Certes. On s’est demandé si l’on y arriverait jamais. On s’est inquiété d’emblée sur les conditions du départ. On a essuyé des tempêtes. On a échoué dans le choix d’un itinéraire. On a pu vérifier expérimentalement que si tous les chemins mènent à Rome, ceux qui quittent Lampeter invitent à l’égarement…
2Mais tout cela n’est qu’une question de transport, cela n’est dû qu’à la qualité insigne de l’université de Lampeter, sa situation loin des tumultes des villes, au cœur d’un pays de collines peuplées de moutons. La vie nocturne de la cité n’invite pas aux débordements d’énergie. Et quand on est au cœur du cœur de cette welshitude, on jouit fort de son caractère de retraite du monde et de ses divertissements, un caractère qu’on osera qualifier d’austère, qui a contribué fortement à nous transformer aisément trois jours durant en détenteurs de sacerdoces divers. La concentration sur le sacrifice était idéale. Du matin au soir, en notre petite salle, nous avons officié les uns après les autres. Au témoignage de tous, chacun y a gagné.
3Au fait, dire trois mots du prétexte. Le sacrifice. Pour les francophones, c’était, lorsque nous avons décidé d’organiser ce panel de la IVe Celtic Conference in Classics (mille grâces en soient rendues à Anton Powell), se référer à la Cuisine du sacrifice en pays grec, publiée sous la direction de M. Detienne et J.-P. Vernant. Se référer, parce que c’était depuis quelques années, le livre-phare, la référence. Pour autant, le silence persistant de la bibliographie francophone depuis 1979 nous semblait trop bruyant. Au Crescam, les uns et les autres trouvaient des raisons de rouvrir le dossier (d’en ouvrir aussi d’autres). Il s’agissait pour nous de donner sa place à l’archéologie, à l’iconographie, d’interroger les textes sur de nouveaux objets, de profiter de l’hospitalité de la Celtic Conference in Classics pour échanger avec nos collègues et amis britanniques et au-delà (absents de la table des matières des communications Vinciane Pirenne-Delforge et Robert Parker étaient bien présents dans les débats autour de la table rectangulaire), de donner la parole à de jeunes chercheurs et, si le domaine hellénique était le plus représenté, d’ouvrir sur d’autres cultures méditerranéennes antiques.
4Quelles que furent les conditions de ces rallyes (aller et retour) complexes et aventureux, mettant en œuvre automobiles (sous toutes leurs formes : individuelles, collectives, taxis, autobus…), bateaux, chemins de fer, avions, au lecteur de juger si le jeu en valait la chandelle, et, si modeste qu’elle soit, si celle-ci contribue à éclairer un peu plus cette centrale partie du culte qu’est le sacrifice.
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