« Tue, tue ! » Les affrontements inter-personnels en France au xvie siècle d’après les lettres de rémission
p. 187-199
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Texte intégral
1L’affrontement est la configuration où deux adversaires s’opposent face à face. Dans le cas d’un affrontement physique qui nous intéressera ici, il implique qu’il y ait eu préalablement une rencontre des deux parties. Il précède l’attaque qui est l’action de commencer le combat. Il s’agit donc d’observer des préliminaires au combat, plus précisément les formes de ces préliminaires, formes qui consistent surtout en mots et en gestes. Les lettres de rémission fournissent un observatoire de choix sur la rencontre et l’affrontement physique car au xvie siècle ce sont très majoritairement, puis presque exclusivement des homicides qui étaient racontés et pardonnés par le roi. J’utilise ici trois corpus. Le premier comprend huit cents lettres enregistrées à la chancellerie de Bretagne1 entre 1516 et 1571. Le second porte sur le premier semestre de l’année 1565 ; du fait du voyage du roi, il est formé des lettres répondant à des requêtes provenant notamment du Sud de la France2. Le troisième se situe en Anjou3 à la fin du xvie siècle.
2Cette étude s’inscrit dans une problématique qui fait l’objet d’un débat international. Une interprétation de la violence homicide à l’époque moderne a été fondée sur l’hypothèse d’une incapacité des hommes du xvie siècle à maîtriser leurs émotions, peur, ivresse, et à contrôler leurs « pulsions ». Le tournant du Moyen Âge et de l’époque moderne aurait ainsi connu une sorte de « sauvagerie4 » qui aurait consisté notamment en cette violence « pulsionnelle ». Cette hypothèse a été liée au procès de civilisation des mœurs conceptualisé par Norbert Elias5. Il en a résulté des théories incluant l’idée évolutionniste d’une marche vers un progrèsalliant modernité politique (l’État moderne s’attribuant le monopole de la violence légitime) et modernité culturelle (la maîtrise des pulsions)6. Cette conception a été critiquée, par Gerd Schwerhoff7 tout récemment. Elle implique en effet une conception de la violence inter-individuelle qui ne résulterait que des pulsions et du degré de contrôle de celles-ci. Or au xvie siècle, de nombreux actes de violence étaient encore motivés par l’honneur et certains étaient encore des actes de vengeance, comme vient de le montrer Stuart Caroll8 ; ils avaient donc une rationalité et étaient plus ou moins délibérés. En outre les affrontements étaient hautement ritualisés et ce rituel implique plutôt un certain contrôle des affects : ces deux éléments sont peu conformes9 à la description de la violence par la théorie du procès de civilisation.
3La question est complexe pour plusieurs raisons. Tout d’abord les formes d’affrontement sont inséparables des motivations des protagonistes. Il faudrait tenir compte aussi du statut de ceux-ci et distinguer au moins les nobles et les autres. En outre les gestes dépendent aussi des armes utilisées. À cet égard le xvie siècle a apporté des changements fondamentaux avec les armes à feu individuelles, l’arquebuse, qui permet de tuer à distance, puis le pistolet, qu’on peut utiliser à cheval et qui, au tir à distance, permet d’ajouter le déplacement et la vitesse, au moins au trot, et facilite ainsi l’attaque par surprise et l’assassinat.
4Il faut distinguer enfin les affrontements entre deux individus, auxquels éventuellement viennent en aide un ou deux compagnons, et les affrontements entre deux groupes, soit groupes informels d’individus qui ne sont que des compagnons, soit bandes de membres solidaires et constituées avant l’action, comme des groupes de nobles hostiles occupés à déambuler par les rues d’une ville parce qu’ils cherchent à en découdre. Les affrontements collectifs posent d’abord le problème des effectifs de part et d’autre ; au xvie siècle, même les nobles n’avaient pas l’habitude de s’embarrasser d’une égalité de combattants. En 1565 à Paris quai des Augustins, c’est accompagnés de quinze ou seize personnes que les deux frères Du Prat outragèrent et blessèrent sévèrement un d’Alègre, baron de Saint-Just, qui n’était accompagné que de trois ou quatre personnes10. Par rapport aux formes antérieures d’affrontement, l’innovation apportée par le duel est surtout une formalisation, de nature à éviter des combats dans des conditions d’infériorité numérique. Les affrontements collectifs suscitaient aussi des mécanismes inhérents au compagnonnage : on pouvait être amené à tirer l’épée seulement parce qu’on était en compagnie d’un individu qui se trouvait attaqué par ses propres ennemis11. Je ne chercherai pas ici à être exhaustif et je m’attacherai prioritairement à l’affrontement de deux individus.
Conditions de la rencontre
5Comme l’affrontement physique entre deux personnages implique qu’au préalable ceux-ci se soient rencontrés, il est utile de se donner un aperçu des modalités de rencontres du point de vue de la relation entre les deux protagonistes. Pour plus de simplicité je me limiterai à la rencontre de nobles, en utilisant le corpus des rémissions bretonnes qui présente vingt-six homicides commis sur un noble par un autre noble. Dans tous les cas, le suppliant et la victime se connaissaient avant la rencontre. Ils étaient parents dans huit cas, soit une proportion de 31 %, très supérieure à celle que l’on trouve dans l’ensemble de la population (14,3 %). Trois autres suppliants (11,5 %) ont pu dire avoir été amis de la victime, mais cette amitié paraît parfois douteuse. Une autre victime est présentée comme un voisin et non comme un ami, ce qui laisse penser qu’elle n’en était pas un. Pour 23 % des rencontres, l’inter-connaissance des deux hommes était plus lointaine. Dans 27 % des cas enfin, les deux hommes étaient déjà en conflit déclaré. Parmi les huit cas où les deux hommes étaient apparentés, la moitié des suppliants se disent amis de la victime, un ne cache pas qu’il en voulait à celle-ci, et deux autres étaient ouvertement en conflit avec elle.
6Les modalités de ces rencontres peuvent donc être rangées sur un axe allant de l’amitié à l’hostilité. Les deux premiers types font se rencontrer des « amis », accoutumés à prendre du « passe-temps » ensemble. 1. Le pôle de l’amitié consiste en une convivialité usuelle de « bons et grans amys », souvent parents ; quand un homicide intervenait entre de tels amis, c’était souvent de très jeunes gens s’amusant à jouer de l’épée, jusqu’à donner un coup mortel par mégarde. 2. Une amitié proclamée pouvait être ambivalente, cacher un conflit larvé, et une surenchère dans l’expression de l’amitié pouvait conduire à un combat. 3. Un troisième cas, le plus fréquent, était la rencontre, en quelque endroit public, d’individus qui ne pouvaient se dire « amis » mais entre lesquels une hostilité n’était pas déclarée ; cependant, on tirait facilement les épées, et il est difficile pour l’historien d’apprécier si cette prise d’armes était seulement inopinée, comme le suppliant avait intérêt à le faire croire, ou si elle résultait d’une hostilité préexistante et larvée. 4. Un type de rencontre entre ennemis déclarés était un rendez-vous organisé par des proches pour essayer de réaliser une conciliation, ce qu’on appelait un « appointement » ; nous ignorons dans quelle proportion ces tentatives réussissaient ou échouaient, mais la confrontation des personnages en conflit était très dangereuse. 5. Le pôle de l’hostilité maximale était celui d’ennemis déclarés qui, chacun avec des compagnons, évidemment armés, se rencontraient avec l’évidente envie d’en découdre. Sans doute une telle rencontre, pour intervenir, devait-elle être intentionnelle, et ce type n’est pas différent du duel. Rare dans notre corpus, il était sans doute plus fréquent en un contexte de guerre civile.
7L’affrontement ne pouvait avoir lieu tant qu’un médiateur allait de l’un à l’autre ; c’était une de ses fonctions que de permettre un dialogue sans qu’il y ait rencontre à courte distance des personnages en conflit. Par ailleurs l’affrontement aboutit toujours à une déclaration d’hostilité, qui n’est pas compatible avec la surenchère d’amitié. Enfin un affrontement n’est possible que s’il est accepté mutuellement par les deux protagonistes ; aucun des deux ne se dérobe par une fuite, ni n’oppose un mépris tel qu’il revient à ignorer l’adversaire. L’affrontement implique une certaine reconnaissance de l’autre, et oppose donc deux adversaires qui ne sont pas trop inégaux.
Typologie d’affrontements
8Les affrontements que nous allons voir commencent tous par un affront. Pour procéder par ordre de complexité croissante, je rangerai ces rituels selon leur moment initial et selon que la violence était ou non précédée par un préliminaire plus ou moins long. Le premier type a pour cadre un dialogue et commence avec une injure qui mène au démenti. Le second est la demande directe de combat, demande orale généralement accompagnée de gestes de défis et de provocation, pour contraindre l’adversaire à l’accepter. Le troisième confine à l’attaque immédiate.
Insulte et démenti
9Un premier type d’affrontement prenait son origine dans un dialogue, soit lors d’une rencontre fortuite en chemin, soit parmi des compagnons partageant un moment de convivialité, souvent à la taverne.
10Le type de commencement le plus éloigné de l’attaque est ce que Pitt-Rivers12 appelle « l’affront ambigu ». C’est par exemple, en 1563, en Nivernais, la question « pourquoy il n’alloit garder ses porcs ? », que pose un noble13 à un forgeron. L’affront ambigu peut permettre au provocateur de ne pas s’exposer nécessairement à une réaction violente de l’interlocuteur, et met ce dernier devant le dilemme de paraître ombrageux en contestant le propos, ou d’être déshonoré en feignant de ne pas voir l’insulte. Ce dernier prend un risque, le risque de laisser bafouer son honneur, on ne le prenait pas au xvie siècle, du moins dans les épisodes qui ont donné lieu à un homicide et une rémission. Notre forgeron réagit en poursuivant le noble questionneur et le menace d’un marteau de sa forge après lui avoir répondu : « Bougre, il y a ung porcher pour les garder », c’est-à-dire qu’il a bien compris qu’il venait d’être traité de porcher.
11L’affaire pouvait commencer aussi par une injure caractérisée, dont le registre n’a pas à être étudié ici. Rappelons seulement que les injures pouvaient se situer au plan social, comme « villain ! » qui était employé par les nobles à l’encontre des roturiers pour marquer leur supériorité, mais était bien plus infamant encore entre roturiers. D’autres se situaient au plan moral, comme « larron ». D’autres injures faisaient allusion à une maladie (« vérolé », « teigneux ») ou assimilaient l’insulté à un animal (« boucquyn », « matin »). Les plus graves étaient les injures sexuelles, qui pouvaient s’appliquer à l’insulté de façon directe (« paillard », « tu fys ung enfant à ta seur avant que tu feusses marié14 », ou faire allusion à sa femme (« cocu », « par le sang dieu, j’ay chevaulché ta femme avant toy ! ») ou à sa mère (« fils de putain »), ce qui était l’injure la plus grave.
12Une affirmation injurieuse en public devait être immédiatement démentie, car l’absence de réaction l’aurait accréditée aux yeux des assistants et l’honneur de l’insulté aurait été souillé. La réaction de démenti a été décrite par François Billacois à propos du duel qui s’est diffusé au xvie siècle15. Mais d’une part elle était très fréquente dans le vieux scénario qui menait à la rixe, plus banale et plus fréquente ; un vieux gentilhomme breton réplique « qu’il n’estoit pas vroy et qu’il avoit menty meschantement16 ». De l’autre, la conduite de démenti n’était pas propre aux nobles. « Par la mort Dieu… ne sommes pas quenailles », répliquent des roturiers de Clisson. Un archer morte-paie de Saint-Malo, « de ce déplaisant parce qu’il n’est pas tel, dist qu’il avoit menty et qu’il n’estoit fils de puten ». « Démentent » aussi des courriers lyonnais (1549)17, et même en 1533 un Breton qualifié de « pouvre et [issu] de pouvres gens18 », ainsi qu’un curé, celui de Saint-Pierre-de-Messenat au diocèse d’Albi en 1562, qui de ce fait est tué par le paroissien qu’il a démenti19.
13La présence de témoins était déterminante dans ce scénario car c’étaient ceux-ci qui faisaient office de représentants de l’opinion publique. À un homme de connaissance qui le traite de « larron », un jeune laboureur à bœufs breton répond « qu’il n’estoit point larron, ne sa lignée, au record du peuple20 ». Comme le précisent ces derniers mots, c’était l’honneur de la « lignée » qui se jouait dans ces échanges puisqu’il serait redéfini dans les commentaires que ne manqueraient pas d’en faire les membres de la communauté (« il a ouy dire que l’on dit notoirement que21… »). Ces commentaires étaient tenus notamment dans les tavernes mais aussi dans les circonstances les plus banales (« il retourna pour debvoir aller faire sa barbe chez ung nommé… et ouyt illec dire aux voisins que22… »). L’honneur était un capital symbolique qui s’appréciait ou se dépréciait en fonction de ces commentaires. La réaction au démenti montre que la plupart des hommes pensaient en avoir un et le défendaient, y compris les roturiers et les paysans.
14Le premier intervenant pouvait démentir à son tour, non sans ajouter une autre insulte (« respondit que c’estoit luy qui avoit menty comme ung yvrongne »). On y associait parfois le blasphème pour, par son impiété même, multiplier la force de celle-là. Mais le démenti était une seconde injure puisqu’il revenait à accuser l’interlocuteur de mensonge, et l’accusation de mensonge était si grave qu’elle dépassait la première injure : c’est l’ » extrême injure qu’on nous puisse faire en parole que de nous reprocher le mensonge », écrit Montaigne23. Cette gravité de l’affront consistant à être traité de menteur en public est générale dans l’anthropologie de l’honneur. Le démenti est « une contre-insulte qui oblige l’homme traité de menteur à démontrer par sa réponse que son intention était en réalité de faire affront, faute de quoi il sera convaincu de lâcheté24 ». Le protagoniste venant d’essuyer le démenti n’avait plus donc qu’à se battre.
15C’est aussi le démenti qui était souvent à l’origine d’un duel, et dans celui-ci, celui qui avait été démenti demandait le combat, puisque l’une des caractéristiques du duel est le consentement des deux adversaires au combat25. Dans une rixe, il se mettait à frapper sans plus attendre. Le duel présente donc une grande analogie avec la rixe. Dans les deux cas, le but du combat était de trancher le différend d’honneur opposant les deux protagonistes, et non pas, comme dans un duel judiciaire, de fournir une preuve dans le cadre d’une procédure d’accusation criminelle. C’est pourquoi je pense, comme Henri Morel et contrairement à François Billacois, que le duel du point d’honneur « se rapproche beaucoup plus de la guerre privée que du duel judiciaire26 ».
16Ce rituel qu’est le mécanisme injure-démenti appelle plusieurs remarques. L’injure initiale pouvait résulter d’une « pulsion » mais pas seulement ; comme on savait qu’elle serait fatalement suivie d’une réaction, on lançait une injure à un personnage à qui on en voulait et qu’on voulait délibérément provoquer. En second lieu, pour que ce scénario s’amorce, il fallait un échange verbal en public, un premier dialogue, qui avait souvent pour cadre un compagnonnage. Il implique une certaine reconnaissance de l’adversaire et, même s’il consistait à rabaisser celui-ci, il n’était possible qu’entre deux individus point trop inégaux. Enfin, comme l’honneur n’est véritablement bafoué qu’en présence de témoins, certains auteurs ont contesté qu’il pût être compromis par des paroles prononcées en l’absence de témoins, nous y reviendrons.
17D’autres injures n’appelaient pas un démenti. Un individu sur la défensive pouvait préférer se tenir à distance et, pour sauver la face, défi er son adversaire par un cri, comme « Bran pour eulx et pour Loys de Lesnerac ! », que lance un meunier au noble qui s’éloigne après lui avoir réclamé le paiement d’une dette27. Le mot « bran », signifiant « excrément », était une imprudence excessive, et le gentilhomme est revenu incontinent pour lui donner deux ou trois coups d’épée.
Demande directe de combat
18Parfois l’un demande explicitement le combat à l’autre. « C’est a ceste heure qu’il fault que tu me faces raison et que tu perde la vye ou moy », lance en 1583 au sergent du roi en Anjou28 un homme qu’il avait naguère constitué prisonnier. Souvent on ajoutait un mot de défi : « Sors, poltron, je me veulx baptre a toy », lance un villageois du Forez à un soldat qui aurait été son ami29. « J’en bateroys deux comme toy, sors dehors ! » ou « Descens si tu es homme de bien et sortz dehors avecque ton espée ! »
19La gestuelle présentait une gamme d’expressions de menaces. Une première étape consistait à mettre la main à l’épée, « comme s’il eust voulu tyrer ». Beaucoup plus proche était le danger constitué par un adversaire ayant déjà « un cousteau nud en sa main » ou son épée dégainée. Du fait de la diffusion de la rapière et du coup d’estoc, on a pu spécialement « présenté la poincte de sadite espée… pour sa defence seullement », affirme un suppliant30 en 1565. Il paraît que parfois l’adversaire s’approchait tellement qu’il venait malencontreusement s’y embrocher… Une autre posture préliminaire de combat consistait à envelopper « son manteau entour son braz ». En 1561 à Saint-Sever, « soubdain ledit Gombault meit la cappe autour du bras et la main sur l’espée et alla droict audit Prueret et tous ses gens avec luy tenant aussy la main sur leurs espées31 » : autant de signes menaçants, immédiatement avant que l’un d’eux dégaine son épée.
Attaque soudaine, préliminaires minimaux
20Parfois on attaquait son ennemi quasi immédiatement. En 1532 en Bretagne, un jour de fête du printemps, un groupe d’hommes, apparentés entre eux, surgit en criant : « Frappez ! tuez ! tuez ce villain larron Desboys, meurtrier et brulleur de maisons ! » Ils crient donc le motif de leur acte et tuent leur ennemi. Pour ce meurtre ils ont obtenu la rémission du roi. Ce François Desboys était un noble, sous-garde des bois d’une seigneurie, et effectivement en décembre 1530, lors d’une altercation avec un tiers, il avait tué un prêtre, homicide dont il avait lui même obtenu une rémission en 153132. On ne sait si c’est l’homicide de ce prêtre qui a été vengé en 1532, mais le cri de « Tue ! tue ! », cri rituel qui affiche une volonté déterminée, était celui de la vengeance.
21Dans l’attaque immédiate, le préliminaire semble complètement réduit, mais en fait il pouvait avoir eu lieu préalablement, dans les jours précédents, sous formes de menaces de tuer, proférées en public. Ce troisième type était donc dépourvu de l’unité de temps et de lieu du type précédent. En 1532 un noble breton, un cadet, a conçu de la haine à l’égard d’un jeune gentilhomme parce que ce dernier avait laissé s’envoler un « sacre », un oiseau de chasse de grande valeur qui appartenait à son oncle maternel. Il a cherché son ennemi en annonçant publiquement plusieurs fois qu’il allait le tuer. Quand ils se sont rencontrés, c’est lui qui a été tué par le second33. Dans les lettres de rémission, des menaces de ce genre sont attribuées à la victime car elle n’était plus là pour contredire le suppliant ; Natalie Zemon Davis l’a déjà remarqué pour d’autres provinces34.
22Ces menaces préalables étaient indispensables pour sauvegarder l’honneur de celui qui les proférait, comme l’explique un laboureur de Haute Auvergne ; ayant appris qu’un notaire se vantait d’avoir connu sa femme charnellement, il dit, à la faveur de la colère, « qu’il s’en vangeroit, […] pour monstrer a ses voisins que telle chose luy debvoit estre imputée comme faulse et calompnieuse35 ». Or il y avait toujours quelqu’un pour rapporter de telles menaces à l’adversaire36. On pouvait même les formuler à dessein à un proche de l’intéressé. Dans le bailliage de Châlons-sur-Saône, peu avant 1565, comme deux nobles nourrissent une « inimitié mortelle », l’un d’eux bat et outrage les serviteurs de l’autre en disant « que la ou il trouveroit leur maitre, qu’il le tueroit, et ne mouroit que par ses mains ». Effectivement, quand il rencontre son ennemi, il donne un grand coup d’épée avant que l’autre ait eu le temps de tirer la sienne37. Ainsi, les menaces préalables prévenaient l’ennemi, à qui il appartenait donc de se tenir sur ses gardes, ce qui rendait une attaque immédiate licite et non traîtresse. Loin de résulter d’une pulsion soudaine, l’attaque était annoncée et programmée et l’adversaire recherché.
23Cette pratique existait dans diverses couches de la société. En Bretagne furent ainsi l’objet de menaces avant d’être attaqués : en 1526 un notaire, averti des menaces proférées par un roturier38, en 1533 un greffier, de la part d’un noble soldat39, en 1515 un forestier40, en 1534 un barbier, de la part du serviteur d’un prévôt41, en 1525 un laboureur à bras42.
Inégalité et contexte privé
24Nous avons dit que l’affrontement impliquait une reconnaissance mutuelle des deux adversaires, donc une certaine égalité, et que l’honneur n’était mis en cause que s’il y avait un public pour le voir et le faire savoir. Voici cependant un cas où manquent à la fois ces deux dernières caractéristiques. En 1561 en Haute Auvergne, comme le laboureur précité, Charles Preciat43, marié et chargé d’enfants, est endetté auprès d’un notaire et greffier, celui-ci le fait travailler à couper du bois « afin de s’acquicter petit a petit par ses journées ». Mais le notaire se vante, en plusieurs lieux et tavernes, d’avoir connu charnellement la femme du paysan. Celui-ci ne manque pas de dire qu’il s’en vengerait, mais lorsque le notaire le trouve chez lui et lui propose de travailler pour lui dans un bois, il accepte. Arrivés dans ce bois où ils sont donc seuls, le notaire s’adresse au paysan :
Vien ça, pauvre cornard, j’ay ouy dire que tu te fache de ce que je me suys vanté d’avoir congneu charnellement ta femme, tu ne le peulx ignorer, et quant bien tu le vouldroit, je t’asseure qu’il est vray, et davantaige je luy ay promis de la retirer avec moy en ma maison ou elle fera meilleur chère que en la tienne, au reste ne t’en fasche poinct et n’en parle plus ou, par la mort Dieu, je te feray le plus pauvre coqu du monde.
25Le propos est intensément injurieux, mais il est dit sur le mode de l’information et non de la provocation, puisque le cocu est censé ne pas s’en fâcher et ne plus en parler. Ce n’est pas tant que l’honneur de ce dernier soit bafoué, pis, il est nié dans son existence même, et ainsi le paysan est ravalé à un niveau très inférieur, celui où l’on n’a ni droit à la parole ni honneur. Aussi le notaire n’avait-il pas besoin d’un public pour tenir cette conversation. Ce cas montre donc l’existence d’un lien logique entre une relative égalité des protagonistes et le contexte de publicité de l’affront.
26Pitt-Rivers observe qu’il arrive « qu’une personne se sente déshonorée alors même que son déshonneur n’est pas connu », et c’est ce qu’a dû éprouver notre laboureur44. Il dit pourtant avoir réagi avec un parfait stoïcisme, commençant par démentir « froidement », puis, bien que le notaire ait continué le même type de discours, l’ignorant avec superbe en s’éloignant sans mot dire. C’est le notaire alors qui aurait couru pour le frapper, et c’est en voulant parer un coup que le paysan l’aurait frappé mortellement d’un coup de cognée. Le caractère très douteux de la fin de ce récit n’empêche pas de s’en servir pour raisonner. Dans cette version, il y a bien eu des propos injurieux, puis un combat, mais pas vraiment d’affrontement. Il se confirme ainsi que l’affrontement nécessite une certaine égalité et que celle-ci est logiquement liée au contexte public.
Un geste symbolique
27La provocation pouvait aussi être gestuelle et certains gestes pouvaient être porteurs de significations. Si le soufflet à l’évidence est humiliant, il est moins facile d’interpréter le geste consistant à faire tomber le couvre-chef de l’adversaire. Au marché de Locminé, un couple proféra des injures à la femme d’un petit gentilhomme, d’ailleurs en état de noblesse dormante car exerçant un trafic de marchandises, « la deschevelerent et descouefferent », c’est-à-dire qu’ils lui enlevèrent sa coiffe45. On a écrit que le geste de faire tomber le couvre-chef visait « le centre vital du moi46 », ce qui certes n’est pas faux, et que dans le cas d’une femme c’était un « viol symbolique47 », mais un homme aussi pouvait être pris pour cible, spécialement par une femme. Voici en effet dans une rue de Guérande en 1559, une femme mariée qui prend le bonnet de son voisin, un marchand, et le jette de l’autre côté de la rue sur l’étal d’un menuisier, puis, le voisin lui ayant dit d’aller le chercher, elle le jette « dans la fange et boue au ruisseau du pavé » de la rue et le piétine, montrant ainsi « être courroussée ». Rentrant chez lui, le marchand trouve le mari assis à l’attendre et qui se lève immédiatement pour l’apostropher48. Les deux conjoints s’étaient donc concertés pour provoquer leur voisin.
28En sémiologie comme en linguistique, souvent un signe peut être interprété par rapport à d’autres. Un autre geste que pouvaient faire deux hommes avec leur bonnet consistait à l’échanger49 ; dans un contexte de fête, il manifestait que ces deux hommes étaient des amis. Pitt-Rivers relève que les rites consistant à octroyer un honneur ou un déshonneur sont souvent centrés sur la tête50. Plus précisément, il faut comparer le geste de faire tomber le couvre-chef à cet autre qui consiste aussi à dénuder la tête, mais plus radicalement, la tonte des cheveux. Par rapport au geste de faire tomber le couvre-chef, la tonte était plus grave car elle imprimait une marque corporelle visible et durable. Entre ces deux gestes, il y avait une différence de degré mais pas de nature ; leur analogie est fortement exprimée par saint Paul : « Toute femme qui prie ou prophétise le chef découvert fait affront à son chef ; c’est exactement comme si elle était tondue. […] Car la chevelure lui a été donnée comme couvre-chef » (I Corinthiens 11, 5 & 15). Les tresses en effet permettent d’entourer la tête comme un bonnet ; certaines Bretonnes d’ailleurs se coiffaient avec des tresses, ce qui permettait à des hommes de les agripper par là51.
29La tonte des cheveux aussi était parfois infligée à un homme par un autre. Il en a été de même à la Libération52. Ce geste nous apparaît trois fois dans le pays de Rennes. En 1521, deux serviteurs de nobles avaient l’intention de « tonzer » un ennemi « pour se vanger d’un desplaisir53 ». En 1525 de même, les serviteurs d’un noble de moyenne noblesse, Jean Dubouays de Couesbouc, ont tendu un guet-apens à un ennemi de celui-ci et l’ont « toncé54 ». Un certain Le Sercetain, gentilhomme serviteur puis client d’un autre homme de moyenne noblesse, s’en est même fait une spécialité vers 1515. Ayant confisqué l’arbalète d’un homme qui chassait sur des garennes seigneuriales, il le « tonza » « avec ung petit couteau » « et luy coppa grant partie de ses cheveulx » ; puis comme un inconnu se serait vanté d’avoir eu compaignie charnelle avec plusieurs femmes du quartier, il « le print aux cheveulx et luy en tonza et coppa partie avec ung petit couteau » ; chez son maître, comme un ouvrier a proféré des paroles déshonnêtes à l’encontre de demoiselles demeurant là, sur l’ordre de la dame du lieu, « par manière de chastiement… [il] couppa avec ung petit couteau partie des cheveulx d’un costé de la teste55 ». Pour la justice royale, ce geste était un délit, et ce tondeur invétéré a été emprisonné à Rennes avant d’avoir une rémission, mais lui-même se voyait comme un justicier. Dans tous ces cas, la tonte des cheveux était imposée par la violence, dans une situation de domination, et à titre de « châtiment ».
30À l’égard des femmes, la justice royale elle aussi pratiquait la tonte des cheveux comme une peine. En 1526 une jeune demoiselle accusée d’infanticide fut condamnée à être menée par la ville, tête nue et « échevelée », à « avoir ses cheveux couppez et brusler », à être battue de verges, et enfin bannie (cette mansuétude était due sans doute au fait qu’elle était noble)56. C’est aux femmes adultères que la tonte des cheveux était infligée le plus souvent. Déjà sous Charles VIII en Allemagne, comme le raconte la 32e nouvelle de l’Heptaméron, un ambassadeur du roi vit dans une maison la dame habillée en noir, la « teste toute tondue », que son mari enfermait avec les os de son amant pour lui infliger une punition « plus désagréable que la mort ». « Elle vat tondue, explique le mari, car l’arraiement des cheveulx n’apartient à l’adultaire, ny le voyle à l’impudicque. Parquoy s’en vat rasée, monstrant qu’elle a perdu l’honneur de la virginité et pudicité. » Plus généralement, au xvie siècle, le droit non seulement punit les femmes adultères de l’enfermement dans un couvent, mais les stigmatise en stipulant qu’elles soient tondues. Dès 1522 la femme du lieutenant civil du Châtelet de Paris fut condamnée à être enfermée dans un monastère, « tondue et vestue en habit de relligieuse pour toujours, où elle serait fustigée les trois premiers vendredis de carême à la discrétion de l’abbesse57 ».
31La tonte des cheveux exprimait publiquement que l’individu ainsi marqué était coupable d’un méfait, n’avait plus d’honneur, méritait d’être puni, et qu’il était donc juste de s’en prendre à lui. Le geste de faire tomber le couvre-chef d’autrui était équivalent. Violence modérée et codée, il n’était pas le produit d’une pulsion, mais un discours, une affirmation, consistant à proclamer une agression comme légitime.
32Le caractère souvent hautement ritualisé des affrontements fait penser que la violence n’était pas toujours ou pas seulement « pulsionnelle » mais était souvent une forme d’action codifiée socialement et culturellement. Le modèle de comportement le plus fréquent, consistant à lancer une injure en sachant très bien qu’il en suivrait un démenti et un combat inévitable, implique qu’une hostilité préalable existait déjà peu ou prou. Lancer l’injure pouvait finalement résulter d’une pulsion, mais celle-ci n’était que l’étape ultime d’une séquence lors de laquelle on avait nourri de l’animosité à l’égard de l’autre et, parfois au moins, songé à le provoquer pour réparer un déshonneur ou un tort quelconque. Une telle initiative était donc en partie au moins délibérée. Quant à l’attaque précédée par des menaces qui l’annoncent à tous, elle était délibérée et préméditée et son motif était la vengeance. Loin d’être des brutes sauvages, ces hommes (et ces femmes) défendaient une valeur éminente et socialement définie, l’honneur. Et si ce n’est pas l’incapacité à se contrôler qui était la première cause de la violence inter-personnelle, alors le procès de civilisation ne rend compte que partiellement du recul de la violence, et la pertinence de cette théorie à propos de la violence doit être « relativisée58 ».
Notes de bas de page
1 Michel Nassiet, « Une enquête en cours : les lettres de rémission enregistrées à la chancellerie de Bretagne », Enquêtes et Documents, Centre de recherche sur l’histoire du monde atlantique, n° 29, 2004, p. 121-146 ; « Brittany and the French Monarchy in the sixteenth century : the edvidence of the letters of remission », French History, vol. 17, n° 4, 2004, p. 425-439.
2 Arch. nat., JJ 263 b, Maria Pothus, Les relations sociales en France d’après les lettres de rémission de 1565, maîtrise, univ. Angers, 2005 ; Aline Bouche, La violence en 1565 à travers les lettres de rémission, mémoire de master 1, univ. Angers, 2006.
3 Bibl. mun. Angers, ms 353, Tiphaine Foucault, Les femmes en Anjou à la fin du xvie siècle d’après les sources criminelles, maîtrise, univ. Angers, 2005.
4 Robert Muchembled, L’invention de l’homme moderne, Paris, Fayard, 1988, p. 42, p. 457.
5 Norbert Elias, La civilisation des mœurs, Paris, Calmann-Lévy, 1973 ; La dynamique de l’Occident, Paris, Calmann-Lévy, 1975.
6 Michel Wieviorka, Violence en France, Paris, Seuil, 1999, p. 7.
7 Gerd Schwerhoff, « Criminalized violence and the process of civilisation, a reappraisal », Crime, Histoire et Sociétés, vol. 6, n° 2, 2002, p. 103-126.
8 Stuart Caroll, « The Peace in the Feud in Sixteenth- and Seventeenth-century France », Past and Present, n° 178, février 2003, p. 74-115.
9 Pieter Spierenburg reconnaît que l’honneur et les rites constituent une objection sérieuse à la théorie (Pieter Spierenburg, « Violence and the civilizing process : does it work ? », Crime, Histoire et Sociétés, vol. 5, n° 2, 2001, p. 87-105).
10 Arch. nat., JJ 263 b, Bouche, n° 75 (les numéros sont ceux des lettres dans les annexes des mémoires).
11 Arch. nat., JJ 263 b, Bouche, n° 53.
12 Julian Pitt-Rivers, Anthropologie de l’honneur, la mésaventure de Sichem, Paris, Le Sycomore, 1983, p. 26-27.
13 Arch. nat., JJ 263 b f° 169, Bouche, n° 56.
14 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 23, Cécile Brochard, Violence et mentalité dans la société bretonne d’après les lettres de rémission (1516-1518), maîtrise, univ. Nantes, 2003, n° 38.
15 François Billacois, Le duel dans la société française des xvie-xviie siècles. Essai de psychologie historique, Paris, EHESS, 1986.
16 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 35, Vincent Naël, Violence, société et mentalités en Bretagne d’après les lettres de rémission, 1533-1534, maîtrise, univ. Nantes, 2000, n° 13.
17 Natalie Zemon Davis, Pour sauver sa vie. Les récits de pardon au xvie siècle, Paris, Seuil, 1988, p. 101.
18 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 35, Naël, n° 49.
19 Arch. nat., JJ 263 b, Pothus, n° 8.
20 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 31, Hélène Hannecart, Culture et société en Bretagne d’après les lettres de rémission, 1525-1530, maîtrise, univ. Nantes, 1999, n° 15 et n° 17. B 26, Mathieu Dubois, Culture et société en Bretagne d’après les lettres de rémission, 1520-1522, maîtrise, univ. Nantes, 2000, n° 48.
21 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 26, Dubois, n° 64.
22 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 37, Laurence Janton, Culture et société en Bretagne d’après les lettres de rémission, 1534-1574, maîtrise, univ. Nantes, 1998, n° 11.
23 Montaigne, Essais, Paris, Gallimard, II, chap. 18 : « Du démentir », p. 752. De même, « il est réputé si honteux de se faire appeler “menteur” que la premiere insulte est réduite à néant par le démenti ; et celui qui le reçoit est à ce point mis en cause dans son honneur et dans sa réputation qu’il ne peut se décharger de cette accusation sans frapper celui qui l’a provoqué ou sans le défi er en duel », écrit Lodowick Bryskett (A Discourse of Civill Life, London, 1606, cité par Pascal Brioist, Hervé Drevillon et Pierre Serna, Croiser le fer. Violence et culture de l’épée dans la France moderne [xvie-xviiie siècle], Seyssel, Champ Vallon, p. 52).
24 Julian Pitt-Rivers, Anthropologie…, op. cit., p. 33-34.
25 François Billacois, Le duel dans la société française des xvie-xviie siècles. Essai de psychologie historique, Paris, EHESS, 1986, p. 23-24.
26 Henri Morel, « La fin du duel judiciaire en France et la naissance du point d’honneur », Revue historique du droit français et étranger, 4, 1964, p. 574-639 (spécialement p. 588 et 602).
27 En 1532 : arch. dép. Loire-Atlantique, B 34, Nicole Dufournaud, Les femmes en Bretagne au xvie siècle. Transcription des lettres de grâce royale, DEA, univ. Nantes, 2000, n° 37.
28 Foucault, n° 37. Janyn fixe le lieu d’un rendez-vous pour se battre (ibid., n° 66).
29 Arch. nat., JJ 263 b, Pothus, n° 23.
30 Arch. nat., JJ 263 b, f° 172, Bouche, n° 59 et n° 70.
31 Arch. nat., JJ 263 b, Bouche, n° 53.
32 Nicole Dufournaud, Comportements et relations sociales en Bretagne vers 1530 d’après les lettres de grâce royale, maîtrise, univ. Nantes, 1999, n° 34 ; 2000, n° 45.
33 Dufournaud, 2000, n° 63.
34 Exemples en 1523, 1536 (Île-de-France), 1542 (Armagnac), 1567 (Natalie Zemon Davis, Pour sauver sa vie…, op. cit., p. 104 et notes 34-35) ; en 1550, 1553 et 1556 en Gascogne (Charles Samaran, La Gascogne d’après les registres du Trésor des chartes, Bibliothèque nationale, Paris, 1966, n° 1951, 1993, 2020).
35 Arch. nat., JJ 263 b, Bouche, n° 67.
36 Ainsi dans une taverne en Anjou en 1594 (Foucault, n° 66). Autre personnage se sachant avoir été l’objet de menaces et attaqué sans préliminaires, ibid., n° 76.
37 Arch. nat., JJ 263b ; Pothus, n° 41 ; autre cas d’attaque immédiate, ibid., n° 42.
38 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 30, Hannecart, n° 11.
39 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 35, Naël, n° 51.
40 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 24, Brochart, n° 49.
41 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 36, Naël, n° 64.
42 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 29, Laure Le Moal, Les rapports sociaux en Bretagne au xvie siècle (1523-1525) d’après les lettres de rémission, maîtrise, univ. Nantes, 2000, n° 50.
43 Arch. nat., JJ 263 b, Bouche, n° 67.
44 Pitt-Rivers, Anthropologie…, op. cit., p. 26.
45 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 38, Janton, n° 37.
46 Robert Muchembled, La violence au village, sociabilité et comportements populaires en Artois du xve au xviie siècle, Paris, Brepols, 1989, p. 187.
47 Comme l’affirme Claude Gauvard, Claude Gauvard, Crime, État et société en France à la fin du Moyen Âge : « de grace especiale », Paris, Publ. de la Sorbonne, 1991, p. 725.
48 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 41, Janton, n° 76.
49 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 27, Dubois, n° 75.
50 Pitt-Rivers, Anthropologie…, op. cit., p. 23.
51 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 28, Le Moal, n° 10 ; arch. dép. Loire-Atlantique, B 34, Dufournaud, 2000, n° 46.
52 Fabrice Virgili, La France « virile », Des femmes tondues à la Libération, Payot, Paris, 2000, p. 78-83.
53 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 27, Dubois, n° 76.
54 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 31, Hannecart, n° 24.
55 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 23, n° 23.
56 Arch. dép. Loire-Atlantique, B 31, Hannecart, n° 4.
57 Nicolas Versoris, Journal d’un bourgeois de Paris, Union générale d’édition, 1962, p. 83.
58 Claude Gauvard, op. cit., p. 944.
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