1 Corneille, Nicomède, Jean Serroy (éd.), Paris, Gallimard, 2009, acte V, scène 6, v. 1735-1738.
2 Foisil Madeleine, L’enfant Louis XIII. L’éducation d’un roi, 1601-1617, Paris, Perrin, 1996, p. 11.
3 Marin Louis, Philippe de Champaigne ou la présence cachée, Paris, Hazan, 1995.
4 Hildesheimer Françoise, La double mort du roi Louis XIII, Paris, Flammarion, 2007, p. 9.
5 Analyse différente dans Duccini Hélène, « Les mises en scène de Louis XIII dans l’estampe, de 1601 à 1643 », in Dupuy P. (dir.), Histoire, Images, Imaginaires, op. cit., p. 17-29.
6 Hanley Sarah, Le « Lit de Justice » des Rois de France. L’idéologie constitutionnelle dans la légende, le rituel et le discours, Paris, Aubier, 1991 [1983], p. 233 et p. 250.
7 La dimension juridique de l’unité – par la fonction – du prédécesseur et du successeur à l’égard de la transmission de la dignité est écartée au bénéfice d’une compréhension dynastique de la descendance par le sang, soit « une nouvelle idéologie constitutionnelle » développant en mystique efficace le principe du jus sanguinis. Reprenant cette interprétation, Robert Descimon et Christian Jouhaud écrivent que « l’instantanéité de la succession royale, selon l’ancien adage juridique « le mort saisit le vif », fut réaffirmée mais l’accent était désormais porté sur la confusion, inséparablement juridique et dynastique, de l’office royal et de son détenteur, plus que sur le processus purement juridique réglé par la prétendue « loi salique ». L’effigie du roi défunt qui escorta le cortège funèbre jusqu’à la nécropole royale de l’abbaye Saint-Denis, et qui symbolisait la pérennité de la royauté en donnant à voir le visage du souverain, fut la dernière du genre (La France du premier XVIIe siècle, 1594-1661, Paris, Belin, 1996, p. 36).
8 Muir Edward, Ritual in Early Modern Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 2005 [1997], p. 277.
9 Giesey R. E., Le roi ne meurt jamais, op. cit., p. 190-192 et p. 287-288.
10 Jackson R. A., Vivat Rex…, op. cit., p. 123-144 ; Muir E., Ritual in Early Modern Europe, op. cit., p. 279 ; Boureau Alain, « Ritualité politique et modernité monarchique », in Neithard Bulst, Robert Descimon et Alain Guerreau (éd.), L’État ou le roi. Les fondations de la modernité monarchique en France (XIVe-XVIIe siècles), Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1996, p. 9-25, p. 23-25.
11 Chevallier Pierre, Louis XIII. Roi cornélien, Paris, Fayard, 2004 [1979], p. 58.
12 Dimier L., Histoire de la peinture de portrait, op. cit., t. I, p. 176 ; Duccini H., Faire voir, faire croire, op. cit., p. 28.
13 L’entree de tres-grande, tres-chrestienne, et tres-auguste Princesse Marie de Medicis. Reine de France et de Navarre. En la ville de Lyon, le III. decembre M.D.C., à Lyon, par Thibaud Ancelin, Imprimeur ordinaire du Roy. Avec privilege, in-8°, 76 f., fol. 21 ; Lignereux Yann, Lyon et le roi. De la « bonne ville » à l’absolutisme municipal (1594-1654), Seyssel, Champ Vallon, 2003, p. 427-440.
14 Chevallier P., Louis XIII, op. cit., p. 25.
15 Pacht Bassani P. et alii (dir.), Marie de Médicis, op. cit., p. 153.
16 BNF, Cbt des Estampes, M 88529.
17 Renouvier Jules, « Des types et des manières des graveurs », Académie des Sciences et Lettres de Montpellier, Mémoires de la section des lettres, t. II, 2e fascicule, 1856, p. 203.
18 Burlingham C., « Le portrait comme instrument de propagande », art. cit., p. 146.
19 Henri IV et la reconstruction du royaume, op. cit., p. 226.
20 Richeome Louis, Catéchisme royal dédié à Monseigneur le daufin en la cérémonie de son baptesme. Par Louys Richeome Provençal de la compaignie de Jésus, à Lyon, par Jean Pillehotte, au Nom de Jésus, avec privilege, 1607, in-12, 216 p., p. 16. Très rare dans cette édition séparée, cet ouvrage a été réédité dans Les œuvres du R. Pere Louis Richeome Provençal…, à Paris, chez Sebastien Cramoisy, 1628, in-fol., t. I, p. 1025-1057.
21 De Franceschi Sylvio Hermann, « Le modèle jésuite du prince chrétien. À propos du De officio principis Christani de Bellarmin », XVIIe Siècle, no 237, 2007, p. 713-728, p. 715.
22 Brémond H., L’humanisme dévot, op. cit., p. 29 ; Loskoutoff Yvan, L’armorial de Calliope. L’œuvre du Père Le Moyne S. J. (1602-1671). Littérature, héraldique, spiritualité, Tübingen, Gunter Narr Verlag, 2000, p. 36-37 ; Guiderdoni-Bruslé Agnès, « Les formes emblématiques de « l’humanisme dévot » : une lecture du Catéchisme royal (1607) de Louis Richeome, SJ », in David Graham (éd.), An Interregnum of the Sign. The Emblematic Age in France. Essays in Honour of Daniel S. Russell, Glasgow, Glasgow Emblem Studies, 2001, p. 227-251; Pommier Henriette, Au Maillet d’argent. Jacques Fornazeris graveur et éditeur d’estampes, Turin-Lyon (vers 1585-1619 ?), Genève, Droz, 2011.
23 Cosandey Fanny, La reine de France. Symbole et pouvoir, XVe-XVIIIe siècle, Paris, Gallimard, 2000, p. 276.
24 Cornette Joël, Henri IV à Saint-Denis. De l’abjuration à la profanation, Paris, Belin, 2010, p. 132.
25 Duccini H., Faire voir, faire croire, op. cit., p. 114. Il s’agit de s’inscrire dans une lignée de « portrait d’État » selon la définition de Marianna Jenkins en 1947 ou de « portrait de représentation officielle » pour suivre la proposition de Maria Kusche en 1991 ; Diane Bodart emploie quant à elle l’expression de « portrait d’apparat » (« Pouvoirs du portrait », op. cit., p. 24).
26 Francesco Solinas a présenté un autre buste peint par Pourbus de Louis XIII, âgé de dix ans, très proche des tableaux de Cleveland et de Florence (Pacht Bassani P. et alii [dir.], Marie de Médicis, op. cit., p. 152).
27 Un certain nombre de portraits du roi provoque ce parallèle avec Henri IV à travers l’image – les éléments essentiels du portait d’État – et le texte – la métaphore spéculaire – comme dans celui réalisé en 1610-1611 par J. Messager et L. Gaultier accompagné d’un quatrain de Du Peyrat – « Ce Roy plus grand d’esprit que ne permet son age/Ravit d’amour son peuple ; et comme en un miroir/HENRY LE GRAND en luy derechef se fait voir/Tout plein de Jugement, d’attraictz et de courage » – ou cet autre, qui lui est contemporain, de J. Le Clerc et L. Gaultier accompagné de ces vers : « Ce Prince en qui reluit l’image de son Pere/Faict en ses jeunes ans de luy tant esperer/Que la France s’attend d’estre par luy prospere/Et veoir par les Turbans noz beaus lys reverer » (BNF, Cbt des estampes, N2, Louis XIII, vol. 1087, D 195386 et Hennin 3231, G 153996).
28 De L’Estoile Pierre, Mémoires-journaux, 1574-1644, t. X : 1609-1610, Jouaust et Lemerre (éd.), Paris, Tallandier, 1982, p. 247 ; Ducos B., Frans Pourbus le Jeune, op. cit.
29 Cosandey F., La reine de France, op. cit., p. 131-135.
30 Babelon Jean-Pierre, Henri IV, Paris, Fayard, 1992 (1982), p. 976.
31 De L’Estoile P., Mémoires-journaux, 1574-1611, t. X, op. cit., p. 321 ; Henri IV et la reconstruction du royaume, op. cit., p. 422.
32 Bietti Monica, Fiorelli Malesci Francesca et Mironneau Paul (dir.), « Paris vaut bien une messe ! » 1610 : Hommage des Médicis à Henri IV roi de France et de Navarre, Paris-Rome, RMN et Ministerio per i Beni e le Attività Culturali, 2010, p. 227.
33 Gaehtgens Barbara, « Gouverner avec des images. L’image du roi présentée par la reine régente, de Catherine de Médicis à Anne d’Autriche », in Gaehtgens T.W. et Hochner N. (dir.), L’image du roi, op. cit., p. 77-109, p. 88.
34 Ibid., p. 90.
35 Pacht Bassani Paola, « Marie de Médicis et ses artistes », in François Graziani et Francesco Solinas (éd.), Le « Siècle » de Marie de Médicis. Actes du séminaire de la chaire rhétorique et société en Europe (XVIe-XVIIe siècle) sous la direction de Marc Fumaroli de l’Académie française, Alessandra, Edizioni dell’Orso, 2003, p. 81-94, fig. nos 9-15 ; Canova-Green Marie-Claude, « L’équivoque d’une célébration : les fêtes du mariage de Louis XIII et d’Anne d’Autriche à Bordeaux (1615) », XVIIe siècle, no 222, 2004, p. 3-24 ; Duccini H., Faire voir, faire croire, op. cit., p. 105-129 et p. 180-189.
36 Hanley S., Le Lit de Justice, op. cit., p. 235 ; Bardon F., Le portrait mythologique, op. cit., p. 138-139.
37 Gaehtgens B., « Gouverner avec des images », art. cit., p. 93 ; Cornette Joël, « Louis XIII, enfant-roi », in Joël Cornette (éd.), La France de la Monarchie absolue, 1610-1715, Paris, Éditions du Seuil, 1997, p. 69-80, p. 77.
38 Un second état se rapproche bien plus des médailles gravées par Guillaume Dupré durant le règne d’Henri IV et atténue la subordination du jeune roi en représentant sa mère assise (Kantorowicz Ernst, « Oriens Augusti. Lever du Roi », Dumbarton Oaks Papers, vol. 17, 1963, p. 117-177, p. 167 ; Hanley S., Le Lit de Justice, op. cit., p. 235 ; Barette Sophie, « Remarque sur les émaux peints de Limoges sous Henri IV », in Les arts au temps d’Henri IV, op. cit., p. 27-39, fig. 8 ; Seelig-Teuwen R., « Barthélemy Prieur, portraitiste », art. cit., fig. 8).
39 Cette gravure avait servi à illustrer, en 1602, 1607 et 1609, des ouvrages se rapportant à la réforme de la justice avant d’être réemployée en 1610 sous la forme, semble-t-il, d’une feuille volante (Duccini H., Faire voir, faire croire, op. cit., p. 115 ; Bardon F., Le portrait mythologique, op. cit., p. 142 et p. 54-55).
40 Kantorowicz E., Les deux corps du roi, op. cit., p. 279-289 et p. 299-300 ; Van Den Broek Roelof, The Myth of the Phoenix according to Classical and Early Christian Traditions, Leiden, E.J. Brill, 1972 ; Fabrizio-Costa Silvia (éd.), Phénix : mythe(s) et signe(s), Bern, Peter Lang, 2001 ; Myers Nicholas, « Des Tudors aux Stuarts, ou comment légitimer un changement dynastique », in Cogitore I. et Goyet F. (dir.), Devenir roi, op. cit., p. 35-44 ; Gosserez Laurence (dir.), Le phénix et son Autre. Poétique d’un mythe des origines au XVIe siècle, Rennes, PUR, 2013.
41 Cette dimension supérieure de la régente est pleinement mise en scène dans une étonnante gravure, datée de juin 1616, la représentant en montagne tenant dans ses mains les royaumes de France et d’Espagne (Représentation tropologique de l’auguste grandeur de tres-haute et tres-illustre princesse Marie de Medicis, Reyne Mere du Roy. Dediée à sa Majesté, par Franc-Anthoine de La Porte, BNF, Cbt des estampes, Qb1, 1616, M 89131).
42 Duccini H., Faire voir, faire croire, op. cit., p. 339.
43 La thématique solaire est dès lors appropriée pour saluer à travers ce coup de Majesté l’effet prodigieux du jeune soleil levant comme en témoigne l’une des images accompagnant la chute de Concini en montrant le soleil « qui par l’eclat de ses rayons fait eclipser et disparoitre la lumiere de la lune » (BNF, Cbt des estampes, Qb1, 1617, M 89183).
44 Duccini H., Faire voir, faire croire, op. cit., p. 367-370.
45 Ibid., p. 351-352 et BNF, Cbt des estampes, C 130889/N2 Louis XIII.
46 Crozet René, La vie artistique en France au XVIIe siècle (1598-1661). Les artistes et la société, Paris, PUF, 1954, p. 67.
47 Champion Pierre, Louis XI, t. II : Le roi, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, 1928, p. 209 et p. 214 ; Scordia Lydwine, « Louis XI au miroir du Livre des trois aages », in Lachaud F. et Scordia L. (dir.), Le Prince au miroir de la littérature politique, op. cit., p. 297-317, p. 316 ; Cassagnes-Brouquet Sophie, Louis XI ou le mécénat bien tempéré, Rennes, PUR, 2007, p. 241-243 ; Favier René, Louis XI, Paris, Fayard, 2001, p. 904 (toutefois, il ne s’agit probablement pas d’un « simple chasseur » comme il le décrit quand on se rappelle l’importance au XVe siècle du thème politico-religieux du roi chasseur et du cerf sous les règnes de Charles VI et Charles VII comme l’a rappelé Anne Lombard-Jourdan, Aux origines de Carnaval, op. cit., chap. vi).
48 De Torquat Emmanuel, Histoire de Cléry, Orléans, imprimerie de A. Jacob, 1856, p. 38 ; De L’Estoile P., Journal de L’Estoile, op. cit., p. 329, p. 337 et p. 352.
49 Herluison Henri-Théodore-Martin, « Reconstruction du tombeau de Louis XI », Réunion des sociétés des beaux-arts des départements, 1888, 12e session, p. 763-769 ; Touchard-Lafosse Georges, La Loire historique, pittoresque et biographique, t. III : Loire moyenne. Nièvre et Cher, Tours-Nantes, Pornin-Suireau, 1843, p. 560 ; Mazel C., La Mort et l’éclat, op. cit., p. 207.
50 Georges Patrice, « Que sont devenus les os de Louis XI ? », Dossiers d’archéologie et sciences des origines, no 311, mars 2011, p. 92-99.
51 La dédicace est datée du 1er mai 1610. Si la dimension comparative insiste sur l’infériorité de Louis XI par rapport à Henri IV et même vis-à-vis de la Régente – service du prince oblige –, l’histoire de Pierre Matthieu constitue un jalon important dans la constitution et l’affirmation de la raison d’État et le souvenir de Louis XI sera mobilisé à la fin du règne de Louis XIII par Gabriel Naudé dans ses Considérations sur les coups d’État, pour saluer le « plus sage et avisé de nos rois » et l’excellence de sa pratique de la dissimulation suprêmement nécessaire à l’art même de régner (Bakos Adrianna E., Images of Kingship in Early Modern France. Louis XI in Political Thought, 1560-1789, London-New York, Routledge, 1997, p. 111-113 et p. 124-128).
52 Le Roy hors de Page. À la Royne mere, s. n., s. l., 1617, in-8°, 16 p. Dans ce pamphlet contre Marie de Médicis où le roi s’exprime à la première personne, on trouve cette déclaration rappelant le discours d’Henri IV de janvier 1599 : « Je me tais de ce que je scay du reste, mes yeux voyent à travers les murs, & brillent jusques dans les actions les plus secrettes, mes aureilles oyent le bruit mesmes dans le silence » (p. 9). S’adressant directement à sa mère, Louis XIII affirme fermement qu’il est désormais son seul maître après la tenue de son Conseil étroit le 23 avril 1617 : « Je parle en Roy, & et non en Roy à poil folet, comme ceux de vostre Conseil desirent que je sois, ains en Roy hors de Page, en Roy formé & estably, pour commander, pour ordonner, pour executer, pour faire obeyr, voire mesmes ceux ausquels j’ay rendu de l’obeissance, ce sera au regret des meschans que ma condition est changee, vous n’en devez avoir desplaisir, car je suis vostre Fils & vostre Monarque tout ensemble, puis que la Royauté reside en un seul homme & non en plusieurs, & c’est par moy que vous devez respirer, & non moy par vous » (p. 13) ; Thuau Étienne, Raison d’État et pensée politique à l’époque de Richelieu, Paris, Albin Michel, 2000 (1966), p. 169-178 et p. 213-214 ; Jouanna A., Le pouvoir absolu…, op. cit., p. 119-124.
53 Boureau Alain, « Les enseignements absolutistes de saint Louis, 1610-1630 », in François Laplanche et Chantal Grell (dir.), La monarchie absolutiste et l’histoire en France. Théories du pouvoir, propagandes monarchiques et mythologies nationales, Paris, PUPS, 1987, p. 78-97, p. 78.
54 Cette volonté d’affirmer ce qui lui paraît essentiel et ce qui l’est moins se manifeste de nouveau dans cette même temporalité fondatrice puisque huit semaines après l’incendie désastreux qui avait emporté la galerie royale du parlement, Louis XIII, par deux brevets en date du 17 mai 1618, ordonnait certaines retenues sur l’Epargne et sur les revenus de la régale temporelle afin de financer la construction du monument funéraire de son père dont il projetait la construction (Mazel Claire, « Ils ont préféré la croix au trône. Les monuments funéraires des premiers Bourbons », in Gaehtgens T.W. et Hochner N. [dir.], L’image du roi, op. cit., p. 169-190, p. 186).
55 Bardon F., Le portrait mythologique, op. cit., pl. XVII A, XII C, VI et XXXII. Ces exemples ne sont pas exclusifs d’autres associations du père et du fils comme dans le grand tableau de Claude Vignon, La création du Tribunal des Juges-Consuls, où ils figurent tous deux debout, en majesté, de part et d’autre de la représentation, au second plan, de l’institution de ces juges par le roi Charles IX, lui-même en habits de sacre et assis sur son trône dans une représentation de son autorité la plus grande (Bassani Pacht Paola [éd.], Claude Vignon, 1593-1670, Paris, Arthéna, 1993, p. 268-269).
56 Françoise Bardon fait remarquer que c’est après la majorité du roi, atteinte en octobre 1614, que la figure d’Henri IV réapparaît dans les ouvrages adressés à la monarchie comme en 1615 les Discours militaires dédiés à sa majesté par le Sr du Praissac où, à l’antique et coiffée d’un casque empanaché, « elle soutient, en parallèle avec Minerve, les armes de France » (Le portrait mythologique, op. cit., p. 218).
57 Ibid., p. 143.
58 Par rapport à l’original, conservé aujourd’hui au Musée du Louvre, quelques variantes importantes sont à signaler comme la disparition de l’allégorie de la Victoire couronnant le roi et la disparition du fond représentant le siège de La Rochelle.
59 Carl Goldstein a attiré l’attention sur le fait que cette gravure est plus ambiguë qu’elle n’y paraît à première vue, le texte, en grec et en latin, étant en effet plutôt critique à l’égard du roi et de la valeur de ses armées (« Mixed Messages : Interpreting Bosse’s Louis XIII as the Hercules Gallicus », Notes in the History of Art, vol. 26, no 2, 2007, p. 9-15 ; plus largement, Print Culture in Early Modern France. Abraham Bosse and the Purposes of Print, Cambridge, Cambridge University Press, 2012).
60 Join-Lambert Sophie et Préaud Maxime (dir.), Abraham Bosse, savant graveur. Tours, vers 1604-1676, Paris, Paris-Tours, Bibliothèque nationale de France-Musée des Beaux-Arts de Tours, 2004, p. 145.
61 Pacht Bassani P. (éd.), Claude Vignon, op. cit., p. 276-278 ; Mignot Claude, « L’Hercules admirandus de Richelieu », in Claude Mignot et Paola Pacht Bassani (éd.), Claude Vignon en son temps, Paris, Klincksieck, 1998, p. 21-25.
62 Todd Goldfarb Hilliard (dir.), Richelieu. L’art et le pouvoir, Gand, Snoeck-Ducaju & Zoon, 2002, p. 305. Cinq ans plus tard, Charles Le Brun achève un autre tableau mettant en scène Hercule terrassant Diomède commandé par Richelieu pour une cheminée du Palais-Cardinal (p. 282-283).
63 Clark, Alvin L. Jr., « Fragments d’un hommage à Richelieu. François Perrier, Michel Lasne et la thèse de l’abbé de Bruc », in Jean-Claude Boyer, Barbara Gaehtgens et Bénédicte Gady (dir.), Richelieu patron des arts, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2009, p. 465-471.
64 Todd Goldfarb H. (dir.), Richelieu, op. cit., p. 127-128 et p. 132.
65 Abraham Bosse avait représenté cette proximité dans le frontispice des Éloge et Discours sur la triomphante reception du Roy en sa ville de Paris…, Paris, Pierre Rocolet, 1629, in-fol. (Join-Lambert S. et Préaud M. [dir.], Abraham Bosse, op. cit., p. 98). Vers 1635-1637, il figurera de nouveau Gaston d’Orléans auprès du roi et de la reine dans une gravure intitulée La Fortune de la France (p. 177).
66 Sur les différents états de la gravure de Jacques Callot, Todd Goldfarb H. (dir.), Richelieu, op. cit., p. 111-117 ; Gatulle Pierre, « La grande cabale de Gaston d’Orléans aux Pays-Bas espagnols et en Lorraine : le prince et la guerre des images », XVIIe siècle, no 231-2, 2006, p. 301-326, p. 306-309. Une gravure de Jean Boisseau célébrant vers 1635-1637 les victoires italiennes du roi le représente sous une tente de campagne, le foudre dans les mains, encadré par le cardinal et par son oncle, et auprès duquel l’Empire et Rome viennent demander secours (BNF, Cbt des estampes, Qb1, M 90724).
67 Almanach pour 1638, au portrait des souverains, 1637 (Join-Lambert S. et Préaud M. [dir.], Abraham Bosse, op. cit., p. 188).
68 Signalons encore sa présence auprès d’un troisième couple, celui formé par le roi et son fils, notamment dans le frontispice gravé par Gilles Rousselet en 1638-1639 pour l’édition des œuvres d’Hippocrate et de Galien par Renaud Chartier et dédiée à Louis XIII, au dauphin et au cardinal-ministre (Bassani Pacht P. [éd.], Claude Vignon, op. cit., p. 382).
69 Cosandey Fanny, « Représenter une reine de France. Marie de Médicis et le cycle de Rubens au palais du Luxembourg », Clio. Histoire, Femmes et Sociétés, no 19, 2004, p. 63-83, p. 65 et La reine de France, op. cit., p. 333-360 ; Bassani Pacht P. (dir.), Marie de Médicis, op. cit., p. 94-109 et p. 191-192 ; Merle Du Bourg Alexis, Peter Paul Rubens et la France, 1600-1640, Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2004, p. 33-43 ; Baudouin-Matuszek M.-N. (dir.), Marie de Médicis, op. cit., p. 217-232 ; Saward Susan, The Golden Age of Marie de Medici, Ann Arbor, UMI Research Press, 1982 (1978) ; Foucart Jacques et Thuillier Jacques, Rubens, la Galerie Médicis au Palais du Luxembourg, Paris-Milan, Robert Laffont-Rizzoli, 1969 ; Galletti Sara, Le Palais du Luxembourg de Marie de Médicis, 1611-1631, Paris, Éditions Picard, 2012.
70 Merle Du Bourg A., Peter Paul Rubens, op. cit., p. 120-121.
71 Cosandey F., La reine de France, op. cit., p. 343.
72 Dubost J.-F., « Le corps de la reine », art. cit., p. 247.
73 Cosandey F., La reine de France, op. cit., p. 352 ; Winner Matthias, « Le globe comme symbole de l’État dans le cycle de la vie de Marie de Médicis peint par Rubens », in Ellenius A. (dir.), Iconographie, op. cit., p. 77-102, p. 89.
74 Cosandey F., « Représenter une reine de France », art. cit., p. 80.
75 Merle Du Bourg A., Peter Paul Rubens, op. cit., p. 40.
76 Polleross F., « De l’exemplum virtutis à l’apothéose », art. cit.
77 Panofsky Erwin, Hercule à la croisée des chemins et autres matériaux figuratifs de l’Antiquité dans l’art plus récent, Paris, Flammarion, 1999 (1930), p. 57-62.
78 En 1648, c’est Mazarin qui est loué à travers la figure d’Hercule comme le montre la planche de titre gravée par Abraham Bosse pour L’Enéide de Virgile…, ornée de onze vignettes mettant en scène le demi-olympien.
79 Ferretti Giuliano, « Richelieu, le « Ministre-soleil » de la France, d’après une gravure d’Abraham Bosse », Genèses, no 48, sept. 2002, p. 136-153, p. 148-149 ; il y évoque en particulier « cette catégorie ambiguë de la royauté spirituelle [qui permet à Richelieu de] se placer à la hauteur du souverain et [d’en] capter les attributs suprêmes » (p. 150).
80 Esclaircissemens chronologiques et nécessaires […] par Jacques d’Auzoles Lapeyre, à Paris, chez Gervais Alliot, 1635, in-8°, 272 p. On rapprochera cette thématique solaire d’une gravure datée des années 1635-1637, représentant Apollon sculptant lui-même la statue du principal ministre tandis que les Muses dessinent et tissent son portrait depuis un modèle tenu dans les airs par la Renommée (BNF, Cbt des estampes, Qb1, M 90801).
81 Demoris René, « Le corps royal et l’imaginaire au XVIIe siècle : Le Portrait du Roy par Félibien », Revue des Sciences Humaines, t. XLIV, no 172, 1978, p. 9-30, p. 11 ; Join-Lambert S. et Préaud M. (dir.), Abraham Bosse, op. cit., p. 200 ; Merlin-Kajman Hélène, L’excentricité académique. Littérature, institution, société, Paris, Les Belles Lettres, 2001, p. 38-40.
82 Demoris R., « Le corps royal », art. cit., p. 12.
83 Ibid., p. 13.
84 Outre la figure d’Hercule et la référence apollinienne, c’est la qualité royale proprement « démonique » même que les thuriféraires de Richelieu empruntent aux louanges ordinaires du souverain pour en parer l’objet de leur adulation. Louis Marin cite ainsi l’ode qui accompagne l’épître dédicatoire au cardinal de l’Hercule mourant de Rotrou qui s’adresse ainsi au principal ministre du roi : « Mais toi, grand démon de la France,/L’autre Soleil de nostre temps […],/Quel Apollon peut à ma veine être plus Apollon que toi ? » (« Théâtralité et pouvoir. Magie, machination, machine : Médée de Corneille », in Christian Lazzeri et Dominique Reynié [dir.], Le pouvoir de la raison d’État, Paris, PUF, 1992, p. 231-259, p. 238-239).
85 « Richelieu ôtant les chenilles d’une fleur de lys », Jean Ganière, vers 1637-1638 (BNF, Cbt des estampes, Qb1, 1628, M 90122 ; Todd Goldfarb H. [dir.], Richelieu, op. cit., p. 110).
86 BNF, Cbt des estampes, Qb1, M 91328.
87 Meyer Véronique, L’illustration des thèses à Paris dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Peintres, graveurs, éditeurs, Paris, Commission des travaux historiques, 2002.
88 Todd Goldfarb H. (dir.), Richelieu, op. cit., p. 220.
89 Ibid., p. 226-227.
90 Bardon F., Le portrait mythologique, op. cit., p. 145 ; Mai Ekkehard, « La fonction politique du portrait, Richelieu et son “Apelle” », in Todd Goldfarb H. (dir.), Richelieu, op. cit., p. 48-55, p. 53-54.
91 Laveissière Sylvain, « Le conseil et le courage : la galerie des hommes illustres au Palais-Cardinal, un autoportrait de Richelieu », in Todd Goldfarb H. (dir.), Richelieu, op. cit., p. 64-71 et p. 80-103 ; Dorival Bernard, « Art et politique en France au XVIIe siècle : la galerie des hommes illustres du palais Cardinal », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art Français, 1973, p. 43-60 ; MacGowan Margaret, « Le phénomène de la galerie des Portraits des Illustres », in Roland Mousnier et Jean Mesnard (éd.), L’Âge d’or du mécénat, 1598-1661, Paris, Éditions du CNRS, 1985, p. 411-422 ; Sabatier G., « Politique, histoire et mythologie », art. cit., p. 288-290.
92 Meyer Véronique, L’œuvre gravée de Gilles Rousselet, graveur parisien du XVIIe siècle, Paris, Éditions des Musées de la Ville de Paris, 2004, p. 230 ; Bassani Pacht P. (éd.), Claude Vignon, op. cit., p. 380.
93 Serait-ce alors surinterpréter l’intrigante figure que dessinent sur l’écu biparti les armes de la France ? Un visage grimaçant semble en effet le reflet inversé de l’impassibilité du masque royal comme s’il revenait aux labeurs du ministre d’épargner à son souverain les souffrances de la gouvernance du royaume et l’effroi de la face horrible mais nécessaire de la Raison d’État. L’écu dévoilerait entre la souveraineté sereine du monarque, exemplaire et idéal, et la réflexion du parfait serviteur, réfléchissant les coups de Majesté et l’ordinaire du gouvernement, le visage de l’Etat comme celui d’un monstre grotesque dont il faut contenir les affreuses passions.
94 Merlin H., « Éloge et dissimulation », art. cit., p. 330 et p. 333-334.
95 Marin L., Philippe de Champaigne, op. cit., p. 143-151, p. 148.
96 Ferretti G., « Richelieu, le « Ministre-soleil » de la France », art. cit., p. 143 et p. 147 ; Françoise Hildesheimer et alii (éd.), La légende de Richelieu, Paris-La Roche-sur-Yon, Somogy éditions d’art-Conseil général de la Vendée, 2008 ; Petitfils Jean-Christian, Louis XIII, Paris, Perrin, 2008.
97 Hildesheimer F. et alii (éd.), La légende de Richelieu, op. cit., p. 120.
98 Sabatier Gérard, « Rappresentare il principe, figurer l’État. Les programmes iconographiques d’État en France et en Italie du XVe au XVIIe siècle », in Genet J.-P. (dir.), Genèse de l’État moderne, op. cit., p. 247-258 ; Jouanna A., Le prince absolu, op. cit., p. 87-88 et p. 248 ; Collins James B., La monarchie républicaine. État et société dans la France moderne, Paris, Odile Jacob, 2016, p. 43-47 et p. 63-68.
99 Réduction de la Ville de Perpignan au Roy de France Louis XIII, gravure de P. Heret, 1642 (BNF, Cbt des estampes, Qb1, 1642, C 85353) ; Kirchner T., Le héros épique, op. cit., p. 320.
100 Rabreau Daniel, « La place royale, espace iconographique », 50 rue de Varenne, Revue de l’Istituto italiano di Cultura, Paris, no 1, 1985, p. 51-56, p. 52 ; Martin Michel, Les monuments équestres de Louis XIV. Une grande entreprise de propagande monarchique, Paris, Picard, 1986 ; Mignot Claude, « La place royale », in Alain Mérot et Joël Cornette (dir.), Histoire artistique de l’Europe, t. IV : Le XVIIe siècle, Paris, Seuil, 1999, p. 129-132 ; Cleary Richard Louis, The Place royale and Urban Design in the Ancien Regime, Cambridge, Cambridge University Press, 1999 ; Lochard Thierry, « La place royale du Peyrou à Montpellier : la statue équestre, le paysage et le territoire », in Laurence Baudoux-Rousseau, Philippe Bragard et Youri Carbonnier (éd.), La place publique urbaine du Moyen Âge à nos jours, Arras, Artois Presses Université, 2007, p. 181-191.
101 La Voye de Laict, ou le chemin des Heros au Palais de la Gloire, en Avignon, de l’Imprimerie de J. Bramereau, Imprimeur de sa Saincteté, de la Ville, et Université, avec permission et privilege, M. DC. XXIII., in-4°, 277 p. ; Wagner Marie-France et Vaillancourt Daniel (éd.), Le Roi dans la ville. Anthologie des entrées royales dans les villes françaises de province (1615-1660), Paris, Honoré Champion, 2001.
102 Grell Chantal et Michel Christian, L’école des princes ou Alexandre disgracié. Essai sur la mythologie monarchique de la France absolutiste, Paris, Société d’édition « Les belles lettres », 1988, p. 55-61.
103 Wagner Marie-France, « Le spectacle de l’ordre exemplaire ou la cérémonie de l’entrée dans la ville », in Marie-France Wagner et Claire Le Brun-Gouanvic (éd.), Les arts du spectacle dans la ville (1404-1721), Paris, Honoré Champion, 2001, p. 113-135, p. 122.
104 Ibid., p. 119.
105 Jean de Chastueil Gallaup, Discours sur les arcs triomphaux dressés en la ville d’Aix, à Aix, par Jean Tholosan, Imprimeur du Roy, de ladite Ville, & du Clergé, M. DC. XIIII., in-fol., 56 p. ; BNF, Cbt des estampes, Qb1, 1622, M 89645.
106 Lignereux Y., Lyon et le roi, op. cit., p. 440-444.
107 Wagner M.-F., « Le spectacle de l’ordre exemplaire », art. cit., p. 132.
108 Ballon Hillary, The Paris of Henri IV. Architecture and Urbanism, Cambridge et Londres, Architectural History Foundation and The Massachusetts Institute of Technology, 1991, p. 57-113 ; Cleary R. L., The Place royale, op. cit., p. 5 ; Bresc-Bautier Geneviève, « La statue de Louis XIII (1559-1639) », in Alexandre Gady (éd.), De la place royale à la place des Vosges, Paris, Action artistique de la ville de Paris, 1996, p. 100-105 ; Siguret Françoise, L’œil surpris. Perception et représentation dans la première moitié du XVIIe siècle, Paris, Klincksieck, 1993 (1985, éd. revue et augmentée), p. 95-99.
109 BNF, Cbt des estampes, Qb1, 1639, M 91145.
110 Marin L., Philippe de Champaigne, op. cit., p. 180-188, p. 181.
111 Ibid., p. 218.
112 Gaehtgens B., « Gouverner avec des images », art. cit., p. 102.
113 Lochard T., « La place royale du Peyrou », art. cit., p. 183.
114 Parva christianae pietatis officia, per christianissimum Regem Ludovicum XIII ordinata, Paris, Imprimerie royale, 1642, in-fol ; Hildesheimer F., La double mort du roi, op. cit., p. 201.
115 Thuau E., Raison d’État, op. cit., chap. v ; Méchoulan Henry (dir.), L’État baroque (1610-1652). Regards sur la pensée politique de la France du premier XVIIe siècle, Paris, Vrin, 1985 ; Zarka Yves Charles (dir.), Raison et déraison d’État. Théoriciens et théories de la raison d’État aux XVIe et XVIIe siècles, Paris, PUF, 1994 ; Cornette J. (éd.), La monarchie, op. cit., p. 151-202 ; Cosandey Fanny et Descimon Robert, L’absolutisme en France. Histoire et historiographie, Paris, Éditions du Seuil, 2002, p. 93-105 ; Crouzet D., Le haut cœur, op. cit., p. 567-570.
116 Il existe bien un arsenal symbolique relevant de l’emblématique traditionnelle – le faisceau, le globe, la grenade, le gouvernail… – mais pour désigner l’unité de l’État, le salut de l’État, les défenseurs de l’État, la conduite de l’État, etc.
117 Beijer Agnès, « Une maquette de décor récemment retrouvée pour le Ballet de la prospérité des armes de France dansé à Paris le 7 février 1641. Étude sur la mise en scène au Grand Théâtre du Palais Cardinal avant l’arrivée de Torelli », in Jean Jacquiot (éd.), Le lieu théâtral à la Renaissance, Paris, Éditions du CNRS, 1964, p. 377-404, p. 381-382 et pl. IIII ; Le Pas de Sécheval Anne, « Le cardinal de Richelieu, le théâtre et les décorateurs italiens : nouveaux documents sur Mirame et le ballet de La prospérité des armes de la France (1641) », XVIIe siècle, no 186, janvier-mars 1995, p. 135-145 ; Bayard Marc, « Le roi au cœur du théâtre : Richelieu met en scène l’Autorité », in Gaehtgens T.W. et Hochner N. (dir.), L’image du roi, op. cit., p. 191-208 ; Geay Gérard (éd.), Ballet de la prospérité des armes de la France, Versailles, Éditions du Centre de Musique Baroque de Versailles, 2009.
118 Hildesheimer F. et alii (éd.), La légende de Richelieu, op. cit., p. 272-273 ; Duccini H., Faire voir, faire croire, op. cit., p. 439-440.
119 Todd Goldfarb H. (dir.), Richelieu, op. cit., p. 242. Pour sa part, Paulette Choné interroge le sens de cette série qui ramène la famille « à l’apparence d’une famille de l’aristocratie, assujettie aux rythmes quotidiens » (« La peinture et la notion d’État », in Les monarchies française et espagnole. Milieu du XVIe siècle-début du XVIIIesiècle, actes du colloque de 2000, Paris, bulletin no 26 de l’Association des historiens modernistes des universités françaises, 2001, p. 135-158, p. 152-153).
120 Bayard M., « Le roi au cœur du théâtre », art. cit., p. 195. En revanche, je souscris pleinement à l’analyse qu’il fait des aménagements scéniques constituant désormais « deux centres de visibilité : celui de la scène où l’image scénique donne à voir l’imaginaire en action, et la salle où l’autorité se montre (l’action réalisée). La scène ne prend véritablement de signification que par la médiation spatiale de l’œil du prince : par son entremise, comme point central dans la salle, la perspective scénique acquiert toute sa valeur poétique et politique » (p. 194). Analysant les rapports entre la scène, la place du roi et la salle, il montre que « le roi est l’objet des regards depuis la scène et depuis les loges, le spectacle est sur scène et dans la salle. La perspective est double : dans l’image du décor et dans la salle. Le roi construit donc sa centralité par rapport à l’image et à sa cour » (p. 196). Reprenant à Louis Marin son analyse de la pratique de la scène comme « une efficace politique », il montre que la nouveauté des représentations de 1641 – Mirame et Le ballet de la prospérité des armes de France – « ne réside pas dans la présence corporelle du monarque, mais dans la translation de la famille royale de la salle à la scène – dans l’installation de l’autorité monarchique dans une image en perspective feinte, sur un trône » (p. 197).
121 Hildesheimer F., Richelieu, op. cit., p. 490.
122 Gandelman Claude, Le regard dans le texte. Image et écriture du Quattrocento au XXe siècle, Paris, Méridiens-Klincksieck, 1986, p. 27-49. Pour reprendre le vocabulaire de l’auteur, ce tableau assumerait une fonction, pré-renaissante, d’appel ou se constituerait comme une « structure d’appel » pour n’être qu’une pure désignation – « index » – de son véritable sujet, la représentation.
123 Christin Olivier, in Bredekamp Horst, Stratégies visuelles de Thomas Hobbes. Le Léviathan, archétype de l’État moderne. Illustrations des œuvres et portraits, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2003, p. vii ; Ginzburg Carlo, Peur révérence terreur. Quatre essais d’iconographie politique, Dijon, Les Presses du réel, 2013, p. 13-36 ; Malcolm Noël, Aspects of Hobbes, Oxford, Oxford University Press, 2002, p. 200-233 ; Weber Dominique, Hobbes et le corps de Dieu, Paris, Vrin, 2009 ; Crignon Philippe, De l’incarnation à la représentation. L’ontologie politique de Thomas Hobbes, Paris, Classique Garnier, 2012 ; Revaultd’Allonnes Myriam, Le Miroir et la scène. Ce que peut la représentation politique, Paris, Éditions du Seuil, 2016, p. 69-91.
124 Bredekamp H., Stratégies visuelles, op. cit., p. 9-10.
125 Hobbes Thomas, Eléments de la loi naturelle et politique, Dominique Weber (éd.), Paris, Librairie Générale Française, 2003, p. 224-344.
126 Le Corps politique, ou Les Eléments de la loy morale et civile […]. Par Thomas Hobbes, Anglois. Traduit d’Anglois en François par un de ses amis, s. l., s. n., M. DC. LII, 180 p. [Samuel De Sorbiere (trad.)] ; cette édition a été réimprimée en fac-similé légèrement agrandi par Louis Roux (Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 1977).
127 Bredekamp H., Stratégies visuelles, op. cit., p. 12 et p. 107-108.
128 Bodart Diane H., « Le prince miroir : métaphore optique du corps politique », in Philippe Morel (dir.), Le miroir et l’espace du prince dans l’art italien de la Renaissance, Rennes, PUR, 2012, p. 123-142, p. 134.
129 Baltrušaitis Jurgis, Anamorphoses ou Thaumaturgus opticus. Les perspectives dépravées – II, Paris, Flammarion, 1996 (1955 et 1984 pour l’édition augmentée), fig. nos 29, 34, 116, 118 et 121.
130 Cojannot-Le Blanc Marianne, « Les traités d’ecclésiastiques sur la perspective en France au XVIIe siècle : un regard de clercs sur la peinture ? », XVIIe siècle, no 230, 2006-1, p. 117-130.
131 « Ce tableau dressé en la façon, que nous avons dit en ce livre, étant vu directement, représente une quinzaine d’Ottomans vêtus à la Turque, la plupart tirés d’un livre intitulé Icones Sultanorum [Boissard Jean-Jacques, Vitae et Icones sultanorum turcicorum publié à Francfort en 1596] : et quand on vient à regarder par la lunette, au lieu de ces Ottomans, on ne voit plus que le portrait de sa Majesté Très-Chrétienne très bien fait, ressemblant et vêtu à la française […]. Ce dessein est fait à propos de la Prophétie au moins tenue pour telle, par ceux à qui elle a été donnée, que Mahomet laissa autrefois à ses successeurs. Leur recommandant de ne jamais offenser la Monarchie française, parce que leur empire ne serait jamais ruiné que par la puissance de quelqu’un de ses rois. Sur ce voulant montrer que l’honneur de cette conquête n’appartient point à d’autres qu’à Louis le Juste, nous faisons que la plupart de ces empereurs en ce tableau lui rendent hommage, en sorte qu’ils contribuent chacun quelque partie de soi pour former son image, comme s’ils se dépouillaient eux-mêmes pour honorer son triomphe [et à travers la lunette, c’est le portrait de Louis XIII qui apparaît au centre du tableau] « au mesme endroit où est figuré celuy d’Amurah quatriesme, comme s’il l’ostoit de son Thrône, et prenoit possession de son Empire » (La Perspective curieuse ou Magie artificielle des effets merveilleux de l’optique […]. Avec l’optique et la catoptrique du R.P. Mersenne, À Paris, chez Jean du Puis, 1663, livre IV, proposition 5, p. 188-189). Outre les travaux de Baltrušaitis, Bessot Didier, « Drôles de visions, autour des anamorphoses », in Dominique Berlioz et Fréderic Nef (éd.), L’actualité de Leibniz : Les deux labyrinthes, Stuttgart, Franz Steiner Verlag, 1999, p. 235-276 et « Synthèse et développement de techniques d’anamorphoses au XVIIe siècle. Les traités du Père Jean-François Niceron », Mélanges de l’École française de Rome. Italie et Méditerranée, Rome, École française de Rome, 2005, p. 91-129 ; Julien Pascal, « L’anamorphose murale du collège jésuite d’Aix-en-Provence : jusqu’à Lisbonne par la barbe de saint Pierre », Revue de l’Art, no 123, 2000-4, p. 17-26 ; Siguret Françoise, « Jean-François Niceron : le dess(e)in politique », Communications, no 34, 1981, p. 25-40, p. 29.
132 Kruft Hanno-Walter, « Richelieu. Un projet à l’image de la raison d’État », in Boyer J.-C., Gaehtgens B. et Gady B. (dir.), Richelieu, op. cit., p. 19-53.
133 Si je partage les conclusions de Christophe Henry, parlant de la constitution entre 1550 et 1750 d’un « véritable corps esthétique du roi, [venant] relayer, dans le rapport que la monarchie entretient alors avec les corps constitués et autres vis-à-vis institutionnels ou individuels, les carences du vieux système des deux corps du roi », évolution dans laquelle le règne de Louis XIII serait central, je n’ai pas suivi la voie qu’il a choisi d’adopter pour comprendre le ressaisissement de la monarchie – ébranlée par la guerre de religion civile et internationale contemporaine – à travers un processus visuel et artistique proprement esthétique : soit une image du roi associée « à une dimension suprême qui ne fût pas celle exclusivement de la religion ou du pouvoir politique. Cette dimension fut celle de l’art, qu’identifie spécifiquement la terminologie moderne d’esthétique, et qui peut être définie de manière pragmatique et médiane comme l’espace du rapport au chef-d’œuvre » (« Le roi, le peintre et le chef-d’œuvre. Le rôle de l’imitation des maîtres dans l’invention de l’image de Louis XIII », in Gaehtgens T.W. et Hochner N. [dir.], L’image du roi, op. cit., p. 401-431, p. 427-428).
134 Collins J. B., La monarchie républicaine, op. cit.