1 Quatrain parisien de décembre 1589 contre Charles de Bourbon, le « Charles X » de la Ligue, recopié par Pierre de L’Estoile (Journal de L’Estoile, t. I : 1589-1600, op. cit., p. 31-32).
2 De Waele Michel, Les relations entre le parlement de Paris et Henri IV, Paris, Publisud, 2000, p. 355-382 ; Barbiche Bernard, « L’édit de Nantes et son enregistrement : genèse et publication d’une loi royale », in Paul Mironneau et Isabelle Pébay-Clottes (éd.), Paix des armes. Paix des âmes, Paris, Imprimerie nationale, 2000, p. 251-260, p. 260 ; Daubresse Sylvie, Le Parlement de Paris ou la voix de la Raison (1559-1589), Genève, Droz, 2005 ; Zuber Roger, « La brièveté d’Henri IV : sa nature, ses objectifs », in Jean Lafond (éd.), Les formes brèves de la prose et le discours discontinu (XVIe-XVIIe siècles), Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1984, p. 73-83 et Les émerveillements de la raison, Paris, Klincksieck, 1997, chap. I ; Merlin-Kajman Hélène, La langue est-elle fasciste ? Langue, pouvoir, enseignement, Paris, Seuil, 2003, p. 311 ; Esmein-Sarrazin Camille et alii (dir.), L’anecdote entre Littérature et Histoire. À l’époque moderne, Rennes, PUR, 2015.
3 De L’Estoile P., Journal de L’Estoile, t. I : 1589-1600, op. cit., p. 555-556.
4 Histoire universelle de Jacque-Auguste De Thou, depuis 1543 jusqu’en 1607. Traduite sur l’édition latine de Londres, t. XIII : 1596-1601, À Londres, M. DCC. XXXIV, in-fol., 666 p., livre CXXII, p. 375-379, p. 375 ; [début de publication en 1604 et mise à l’Index en 1609] ; Tarrête Alexandre, « Présages et prodiges chez Jacques-Auguste de Thou (1533-1617) », in Marie-Luce Demonet (dir.), « Hasard et providence, XIVe-XVIIe siècles », actes du colloque de Tours, 3-9 juillet 2006 (en ligne) ; Vivanti Corrado, Guerre civile et paix religieuse dans la France d’Henri IV, Paris, Desjonquères, 2006 (1963), p. 11. On soulignera par ailleurs la singularité des questions rhétoriques sur lesquelles se clôt ce passage qui semblent relever de l’intervention du magistrat infléchissant l’éloquence d’autorité de son roi en rendant participant le Parlement de ce discours de raison et trahissant de la sorte l’intention et la portée de ce conte.
5 De L’Estoile P., Journal de L’Estoile, t. I : 1589-1600, op. cit., p. 555.
6 Platon, Apologie de Socrate, Emile Chambry (éd.), Paris, Garnier Frères, 1993 (1965), chap. xv ; Plutarque, Le démon de Socrate, André Corlu (éd.), Paris, Klincksieck, 1970, chap. xx et xxi ; Apulée, Le Démon de Socrate, Pascal Guignard (préf.), Paris, Éditions Payot & Rivages, 1993, chap. xx ; Koering Jérémie, « Entre ciel et terre : Federico II Gonzaga et le décor peint de la sala dello Zodiaco au Castello San Giorgio », in Philippe Morel (dir.), L’art de la Renaissance entre science et magie, Paris-Rome, Somogy Éditions d’art-Académie de France à Rome, 2006, p. 165-186, p. 175-177 ; Ronsard, « Hymne des Daimons », Œuvres complètes, Jean Céard, Daniel Ménager et Michel Siminin (éd.), Paris, Gallimard, 1994, v. 73-77 et v. 103-106 ; Boudet Jean-Patrice et alii (dir.), De Socrate à Tintin. Anges gardiens et démons familiers de l’Antiquité à nos jours, Rennes, PUR, 2011.
7 De L’Estoile P., Journal de L’Estoile, t. I : 1589-1600, op. cit., p. 555.
8 Bercé Yves-Marie, « Henri IV et la maîtrise des opinions populaires », in Henri IV. Le roi et la reconstruction du royaume. Quatrième d’Henri IV. Quatrième centenaire. Colloque III, Pau-Nérac 1989, Pau, Association Henri IV 1989-J & D Éditions, 1990, p. 111-123.
9 Babelon Jean-Pierre, « L’image du roi », in Henri IV et la reconstruction du royaume, Paris, Editons de la Réunion des musées nationaux et Archives nationales, 1989, p. 193-195 ; Nativel Colette et Capodieci Luisa (dir.), Henri IV. Art et Pouvoir, Rennes-Tours, PUR-PUFR, 2016.
10 Bardon Françoise, Le portrait mythologique à la cour de France sous Henri IV et Louis XIII. Mythologie et politique, Paris, Éditions A. et J. Picard, 1975 ; Mironneau Paul, « Images d’un bon roi », in Lemoine G., Sallois J. et Deschamps D. (dir.), 1594. Le sacre d’Henri IV, op. cit., p. 287-301 ; Perot Jacques, « L’iconographie d’Henri de Navarre à l’époque de la bataille de Coutras et au début de son règne en France : le rôle de François Bunel », in Quatrième centenaire de la bataille de Coutras, Colloque l’Avènement d’Henri IV, Pau, Association Henri IV 1989 – J & D Éditions, 1988, p. 175-201 ; Burlingham Cynthia, « Le portrait comme instrument de propagande. L’estampe sous le règne de Henri IV », in La gravure française à la Renaissance à la Bibliothèque nationale, Los Angeles-Washington-Paris, Grunwald Center for the Graphic Arts, University of California, 1994, p. 139-151 ; Béguin S., « Contribution à l’iconographie d’Henri IV », art. cit. et « Tradition et modernité dans les arts graphiques », in Henri IV et la reconstruction du royaume, op. cit., p. 327-343 ; Biet Christian, Henri IV. La vie. La légende, Paris, Larousse, 2000 et Thomas Danièle, Henri IV. Images d’un roi entre réalité et mythe (avec 170 illustrations), Bizanos, Éditions Héraclès Information Diffusion, 1996 ; Hennequin Jacques, Henri IV dans ses oraisons funèbres ou la naissance d’une légende, Paris, Klincksieck, 1977 et Morel Jacques, « Henri IV et ses poètes », in Noémi Hepp et Georges Livet (éd.), Héroïsme et création littéraire sous les règnes d’Henri IV et de Louis XIII, Paris, Éditions Klincksieck, 1974, p. 213-223.
11 Dimier Louis, Histoire de la peinture de portrait en France au XVIe siècle accompagnée d’un catalogue de tous les ouvrages subsistant en ce genre, de crayon, de peinture à l’huile, de miniature, d’émail, de tapisserie et de cire en médaillons, Paris, G. Van Oest, 1924, t. I, pl. 23 ; Innocenti Clarice (dir.), Caterina e Maria de’Medici, donne al potere. Firenze celebra il mito di due regine di Francia, Florence, Mandragora, 2008, p. 34 et p. 64.
12 Brugerolles Emmanuelle et Guillet David, « Léonard Gaultier, graveur parisien sous les règnes de Henri III, Henri IV et Louis XIII », Gazette des Beaux-Arts, vol. 135, janvier 2000, p. 1-24.
13 Bouvy Eugène, « La famille d’Henri IV. À propos d’une estampe de Léonard Gaultier », L’Amateur d’estampes, no 6, décembre 1932, p. 161-176 ; Burlingham C., « Le portrait comme instrument de propagande », art. cit., p. 148 ; Lenoir Rémi, « Famille et politique : les métaphores familiales de l’ordre politique », Regards sociologiques, vol. 15, 1998, p. 7-14, et Crawford Katherine B., « The Politics of Promiscuity : Masculinity and Heroic Representation at the Court of Henri IV », French Historical Studies, vol. 26, no 2, 2003, p. 225-252, p. 247-249. Cette représentation a inspiré le sujet d’un plat vernissé produit par l’école de Bernard Palissy au début du XVIIe siècle. Le succès de cette céramique dont témoigne le nombre élevé d’exemplaires conservés confirme, selon Thierry Crépin-Leblond, son utilisation « comme relais de la gravure, sans doute du fait de la volonté du roi », voire ensuite de la régente du fait de son efficacité en termes dynastique et de légitimité gouvernementale (Bassani Pacht Paola et alii [dir.], Marie de Médicis. Un gouvernement par les arts, Paris, Somogy Éditions d’art, 2004, p. 240).
14 Michon Sylvain, « Le roi qui souriait sur sa monnaie », in Lemoine G., Sallois J. et Deschamps D. (dir.), 1594. Le sacre d’Henri IV, op. cit., p. 302-318, p. 303.
15 Ménager D., La Renaissance et le rire, op. cit., p. 221.
16 Scailliérez Cécile, « Le mensonger et l’impudique. À propos d’un singulier portrait d’Henri IV peint dans l’entourage de Toussaint Dubreuil », Revue du Louvre. La revue des musées de France, no 1, février 2003, p. 37-47, p. 39 ; Lemoine G., Sallois J. et Deschamps D. (dir.), 1594. Le sacre d’Henri IV, op. cit., p. 223.
17 Constant Pierre, Portraict du tres-auguste Henry IIII Roy de France et de Navarre, Dedié à sa tres-chrestienne Majesté, À Chaalons, chez Claude Guyot, Imprimeur ordinaire du Roy, 1592, in-8o, 6 f. (je souligne).
18 Crouzet Denis, « La représentation du temps à l’époque de la Ligue », Revue historique, no 548, 1983, p. 297-388, et Les guerriers de Dieu, op. cit., t. II, p. 554-555.
19 Oestreich Gerhard, Neostoicism and the Early Modern State, London-New York, Cambridge University Press, 1982 ; Lagrée Jacqueline, « La vertu stoïcienne de constance » et Senellart Michel, « Le stoïcisme dans la constitution de la pensée politique. Les Politiques de Juste Lipse (1589) », in Pierre-François Moreau (dir.), Le stoïcisme au XVIe et au XVIIe siècle. Le retour des philosophies antiques à l’âge classique, Paris, Albin Michel, 1999, t. I, p. 94-116 et p. 117-139.
20 Duret Claude, Discours de la vérité des causes et effets des décadences, mutations, changements, conservations et ruines des Monarchies, Empires, Royaumes et Républiques, à Lyon, Benoît Rigaud, 1595, in-8o, 540 p., chap. xvii.
21 Platon, Le Politique, Sophiste, Politique, Philèbe, Timée, Critias, Emile Chambry (éd.), Paris, Flammarion, 1990, (1969), § 269d-273d.
22 Hoog Simone, Le Bernin. Louis XIV, une statue « déplacée », Paris, Adam Biro, 1989, p. 38-40.
23 Béguin Sylvie, « Pour Jacob Bunel », in Claude Mignot et Paola Pacht Bassani (éd.), Claude Vignon et son temps, Paris, Klincksieck, 1998, p. 83-96, p. 85 et « Evidence for the Decoration of the Tuileries under Henri IV », The Burlington Magazine, vol. 137, no 1106, 1995, p. 314-316 ; Scailliérez C., « Le mensonger et l’impudique », art. cit., p. 40 ; Bassani Pacht P., Marie de Médicis, op. cit., p. 138 ; Sharnova Elena, « A newly discovered Justice of Trajan from the second school of Fontainebleau », The Burlington Magazine, vol. 142, no 1166, 2000, p. 288-291 et Aladjidi Priscille, « L’empereur Trajan : un modèle imaginaire de la charité royale dans les miroirs des princes de la fin du Moyen-Age », in Allirot A.-H., Lecuppre G. et Scordia L. (éd.), Royautés imaginaires, op. cit., p. 53-73.
24 Jung Marc-René, Hercule dans la littérature française du XVIe siècle. De l’Hercule courtois à l’Hercule baroque, Genève, Droz, 1966 ; Vivanti Corrado, « Henri IV the Gallic Hercules », Journal of the Warburg and Courtaud Institutes, t. XXX, 1967, p. 176-197 ; Bardon F., Le portrait mythologique, op. cit., p. 42-43, p. 49 et p. 114-121 ; Néraudau Jean-Pierre, L’Olympe du Roi-Soleil. Mythologie et idéologie royale au Grand Siècle, Paris, Société d’édition « Les Belles Lettres », 1986 ; Yates Frances A., Astrée. Le symbolisme impérial au XVIe siècle, Paris, Belin, 1989, p. 397-407 ; Wintroub M., « Civilizing the Savage », art. cit., p. 477-491 ; Dickerman Edmund H. et Walker Anita, « The Choice of Hercules : Henry IV as Hero », The Historical Journal, vol. 39, no 2, 1996, p. 315-337 ; Polleross Friedrich B., « De l’exemplum virtutis à l’apothéose, Hercule comme figure d’identification dans le portrait : un exemple d’adaptation des formes de représentation classiques », in Ellenius A. (dir.), Iconographie, op. cit., p. 49-76.
25 Scailliérez C., « Le mensonger et l’impudique », art. cit., p. 37 ; Garnier-Pelle Nicole et Perot Jacques, Henri IV. Portraits d’un règne, Paris, Éditions Michel de Maule, 2010, p. 12.
26 Dandrey Patrick, L’éloge paradoxal de Gorgias à Molière, Paris, PUF, 1997 ; Cavaillé Jean-Pierre, Dis-simulations. Jules-César Vanini, François La Mothe Le Vayer, Gabriel Naudé, Louis Machon et Torquato Accetto. Religion, morale et politique au XVIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2002 ; Merlin Hélène, « Eloge et dissimulation : l’éloge du prince au XVIIe siècle, un éloge paradoxal ? », in Isabelle Cogitore et Francis Goyet (dir.), L’éloge du prince de l’Antiquité au temps des Lumières, Grenoble, ELLUG-Université Stendhal, 2003, p. 317-353, p. 343.
27 Thuillier Jacques, « Peinture et politique : une théorie de la galerie royale sous Henri IV », in Albert Châtelet et Nicole Reynaud (éd.), Études d’art français offertes à Charles Sterling, Paris, PUF, 1975, p. 175-205 ; Kirchner T., Le héros épique, op. cit., p. 29-36.
28 Jollet E., « L’œil du prince », art. cit., p. 355.
29 Balandier Georges, Le pouvoir sur scènes, Paris, Fayard, 2006 (1980), p. 19 ; Le Roux Nicolas, « Henri III and the Rites of Monarchy », in Ronnie Mulryne, Helen Watanabe-O’Kelly et Margaret Shewring (dir.), Europa triumphans : Court and Civic Festivals in Early Modern Europe, Aldershot, Ashgate, 2004, t. I, p. 116-121.
30 La Charité Claude (dir.), « Henri III, la rhétorique et l’académie du Palais », Renaissance and Reformation/Renaissance et Réforme, no XXXI-4, 2009 ; Greengrass Mark, Governing Passions. Peace and Reform in the French Kingdom, 1576-1585, New York, Oxford University Press, 2007, p. 56-65 ; Boucher Jacqueline, Société et mentalités autour de Henri III, Paris, Honoré Champion, 2007, p. 42-48, p. 700-722 et p. 879-889 ; Kushner Eva, « Pontus de Tyard, professeur de rhétorique ? », in De Conihout I., Maillard J.-F. et Poirier G. (dir.), Henri III mécène, op. cit., p. 160-167 ; Le Person X., « Practiques » et « practiqueurs », op. cit., p. 229-269.
31 Lettre au Doge, datée de Paris, le 19 juillet 1585 (Le Person X., « Practiques » et « practiqueurs », op. cit., p. 230 et p. 265).
32 Amyot Jacques, Projet d’éloquence royale, Philippe-Joseph Salazar (éd.), Paris, Les Belles Lettres, 1992, p. 12 ; Crouzet D., Le haut cœur, op. cit., p. 24 ; Fumaroli Marc, « La prose de l’État : Charles Paschal, théoricien du style royal. Rhétorique et politique à la Cour de France sous Henri III et Henri IV », in Marc Fumaroli, La diplomatie de l’esprit. De Montaigne à La Fontaine, Paris, Herman Éditeur des Sciences et des Arts, 1994, p. 59-124, p. 114 ; La Charité Claude, « Henri III, nouvel Hercule Gaulois », in Laurent Pernot (dir.), New Chapters in the History of Rhetoric, Leyde, Brill, 2009, p. 269-286 et « La formation rhétorique de Henri III par-delà les trois institutions oratoires : le Discours de la Philosophic (1584) d’Amadis Jamyn ou le premier abrégé de l’Organon d’Aristote en langue vernaculaire », Seizième Siècle, no 7, 2011, p. 243-259 ; Bastien Pascal, « Les deux voix du roi. Notes pour une nouvelle écoute de la parole souveraine de Henri III », Tangence, no 93, 2010, p. 9-16.
33 Debaggi Baranova Tatiana, À coups de libelles. Une culture politique au temps des guerres de religion, 1562-1598, Genève, Droz, 2012.
34 Greengrass Mark, « Henri III, Festival Culture and the Rhetoric of Royalty », in Mulryne R., Watanabe-O’Kelly H. et Shewring M. (dir.), Europa triumphans, op. cit., p. 105-115.
35 Oger-Haquet I., « Genèse des portraits gravés d’Henri III », art. cit., p. 370 et p. 376.
36 Mousnier Roland, L’assassinat d’Henri IV. 14 mai 1610. Le problème du tyrannicide et l’affermissement de la monarchie absolue, Paris, Gallimard, 1992 [1964], p. 201-208 et p. 282-289 ; Fouqueray Henri, Histoire de la Compagnie de Jésus en France des origines à la suppression (1528-1762), t. II : La Ligue et le bannissement (1575-1604), Paris, A. Picard et Fils, 1913, p. 344-409 ; Barbiche Bernard, « Le bannissement et le rappel des jésuites (1594-1603) », in Henri IV et les Jésuites, La Flèche, Prytanée national militaire, 2004, p. 27-37.
37 Recueil de pièces touchant l’Histoire de la Compagnie de Jésus, composée par le Père Joseph Jouvenci Jésuite, et supprimée par Arrêt du Parlement de Paris du 24 Mars 1713, Liège, 2e édition, par Nicolas Petit-Pied, 1716, in-12, p. 93-99.
38 Fouqueray H., Histoire de la Compagnie de Jésus, op. cit., t. III : Epoque de progrès (1603-1623), p. 9-12 ; De L’Estoile Pierre, Mémoires-Journaux, 1574-1611, Jouaust et Lemerre (éd.), Paris, Librairie Jules Tallandier, 1982 [1875-1899], t. VIII, p. 179 ; Carayon Auguste (éd.), Documents inédits concernant la Compagnie de Jésus, Paris, 1863-1874, t. II, p. 71.
39 Wachenheim Pierre, « La Pyramide du Palais ou Henri IV représenté malgré lui. Un épisode de la genèse de l’image du roi à l’aube du XVIIe siècle », in Gaehtgens T. W. et Hochner N. (dir.), L’image du roi, op. cit., p. 57-76, p. 58 (également Wachenheim Pierre, « L’iconographie parlementaire polémique sous le règne de Louis XV », Revue d’histoire des facultés de droit et de science juridique, nos 25-26, 2006, p. 7-70).
40 Krynen Jacques, L’État de justice. France, XIIIe-XXe siècle, t. I : L’idéologie de la magistrature ancienne, Paris, Gallimard, 2009, p. 51-83.
41 « La Pyramide du Palais », 1605 (BNF, Cbt des estampes, Qb1, 1605, M 88583).
42 Chatelain Marc, « Heros togatus : culture cicéronienne et gloire de la robe dans la France d’Henri IV », Journal des savants, juillet-décembre 1991, p. 263-287, p. 281 ; Fumaroli M., « La prose de l’État », art. cit., p. 86-87 et p. 93-94.
43 Wachenheim P., « La Pyramide du Palais », art. cit., p. 63 ; Vuilleumier Florence, « La rhétorique du monument. L’inscription dans l’architecture en Europe au XVIIe siècle », XVIIe siècle, no 156, 1987, p. 291-312, p. 293.
44 Roberts Penny, « La monarchie consultative, mythe ou réalité : les états généraux et le « père du peuple », 1560-1614 », in Michel de Waele (éd.), Lendemains de guerre civile : Réconciliations et restaurations en France sous Henri IV, Québec, Les Presses de l’Université de Laval, 2011, p. 89-108, p. 104.
45 Lénient Charles, La satire en France ou la littérature militante au XVIe siècle, Genève, Slatkine Reprints, 1970 [1886], p. 195 ; Nelson Eric, The Jesuit and the Monarchy. Catholic Reform and Political Authority in France (1590-1615), Aldershot, Ashgate Publishing-Institutum Historicum Societatis Jesu, 2005, p. 58.
46 Hamon P., « Une monarchie de la Renaissance ? », art. cit. ; Barbiche Bernard, « De l’État de justice à l’État de finances : le tournant de l’année 1605 », in Henri IV. Le roi et la reconstruction du royaume, op. cit., p. 95-109, p. 106.
47 Abad Reynald, La grâce du roi. Les lettres de Clémence de Grande Chancellerie au XVIIIe siècle, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2011.
48 C’est le « mot » fameux de la réponse d’Henri IV aux députés du Clergé le 28 septembre 1598 : « Mes prédécesseurs vous ont donné des paroles avec beaucoup d’apparat ; et moi avec jaquette grise je vous donnerai des effets. Je n’ai qu’une jaquette grise, je suis gris par le dehors, mais tout doré au dedans » (Recueil des lettres missives de Henri IV, t. V : 1598-1602, E. Berger de Xivrey [éd.], Paris, Imprimerie nationale, 1850, p. 33-34). On citera également le début de sa harangue à l’Assemblée des notables réunie à Rouen en 1596 : « Si je faisois gloire de passer pour excellent Orateur, j’aurois apporté icy plus de belles paroles que de bonnes volontez : mais mon ambition tend à quelque chose de plus haut que de bien parler » (Hardouin De Beaumont de Péréfixe, Histoire de Henri le Grand, Amsterdam, A. Michiels, 1661, p. 236-237). Une différence à laquelle furent sensibles les contemporains à l’exemple du jésuite Richeome pour qui l’éloquence d’Henri IV « n’était pas une tissure de phrases mignardes et de fleurs de rhétorique, mais un discours nerveux, d’un langage mâle et martial, laconique et sentencieux, prenant sa source d’une profonde prudence et subtilité naturelle » (Brémond Henri, Histoire littéraire du sentiment religieux en France. Depuis la fin des guerres de religion jusqu’à nos jours, t. I : L’humanisme dévot (1580-1660), Paris, Librairie Bloud et Gay, 1924, p. 28).
49 Charles-Augustin Sainte-Beuve écrit : « Louis XIV, s’adressant à son Parlement, n’était pas tendre, et le réduisait strictement à l’obéissance : Henri IV est un roi plus parlant et moins majestueux, mais il mène également son monde et le fait obéir. Il a le pouvoir absolu plus agréable, voilà tout » (Causeries du lundi, Paris, Garnier Frères Libraire, 1856, t. XI, p. 308).
50 En l’absence de renseignements davantage précis quant à l’origine de ces deux bronzes, il est fait mention, par Stéphane Castelluccio, de leur appartenance probable à la collection des petits bronzes par le roi et son épouse (Les collections royales d’objets d’art. De François Ier à la Révolution, Paris, Éditions de l’Amateur, 2002, p. 31) quand sont évoquées par ailleurs une commande personnelle du roi puis une cession rapide à un grand officier de la reine après 1610, peut-être Charles de Malon (Bresc-Bautier Geneviève et Scherf Guilhem [dir.], Bronzes français de la Renaissance au Siècle des lumières, Paris, Somogy-musée du Louvre, 2008, p. 116-119).
51 Il paraît exclu a priori d’adopter un parti interprétatif en termes chrétiens de cette nudité dont, visuellement et symboliquement, l’écart est manifeste avec l’injonction ascétique et mystique de saint Jérôme – nudus nudum Christum sequi (« suivre nu le Christ nu ») – qui fonde une voie de l’imitation du Christ dans la suprême humiliation du corps que constitue la nudité.
52 Le Clerc Antoine, Stations faictes pour l’entrée de la Royne, à Paris, après son Coronnement, Paris, 1611, f. 1-4 (Crawford K. B., « The Politics of Promiscuity », art. cit., p. 249) ; Le Grand Léon (éd.), Histoire générale de Paris. Registre des délibérations du Bureau de la Ville de Paris, t. XIV : 1605-1610, Paris, Imprimerie nationale, 1909, p. 473-474.
53 Bassani Pacht P. et alii (dir.), Marie de Médicis, op. cit., p. 164.
54 Bardon F., Le portrait mythologique, op. cit., p. 30 et p. 239. Lors de l’entrée d’Henri IV à Lyon en septembre 1595, on trouve également ce thème jupitérien dès le premier arc triomphal (L’Entree de tres-grand, tres-chrestien, tres-magnanime, et victorieux prince. Henry IIII. Roy de France et de Navarre, en sa bonne ville de Lyon, le IIII. Septembre l’an M.D.XVC. de son regne le VII. de son age le XLII. Contenant l’ordre et la description des magnificences dressees pour ceste occasion. Par l’ordonnance de Messieurs les Consuls et Eschevins de ladicte ville, à Lyon, de l’Imprimerie de Pierre Michel, avec privilège, s. a. [Pierre Matthieu], s. d. [1595], in-4o, 104 p., p. 30). Lors de l’entrée de Marie de Médicis à Avignon en 1601, la comparaison entre Henri IV et Jupiter est explicite dans le livret de Valadier et une fresque sur la voute de la Petite Galerie du Louvre, commencée cette même année 1601, figure allégoriquement Henri IV en Jupiter vainqueur de la Gigantomachie (Béguin Sylvie, « Toussaint Dubreuil. Premier peintre de Henri IV », Art de France, Paris, Hermann, t. IV, 1964, p. 86-107, p. 98-99 ; Bassani-Pacht Paoloa et Sainte Fare Garnot Nicolas, « La peinture parisienne de 1600 à 1630 », in Bassani-Pacht P. et alii [dir.], Marie de Médicis, op. cit., p. 74-93, p. 77 ; Crouzet D., Les guerriers de Dieu, op. cit., t. II, p. 589-591 ; Dubost Jean-François, Marie de Médicis. La reine dévoilée, Paris, Payot & Rivages, 2009, p. 92).
55 Dubost Jean-François, « Le corps de la reine, objet politique : Marie de Médicis », in Isabelle Poutrin et Marie-Karine Schaub (dir.), Femmes & pouvoir politique. Les princesses d’Europe, XVe-XVIIIe siècle, Paris, Éditions Bréal, 2007, p. 235-266, p. 24 ; Seelig-Teuwen Regina, « Barthélemy Prieur, portraitiste d’Henri IV et de Marie de Médicis », in Les arts au temps d’Henri IV, op. cit., p. 331-354, p. 349.
56 Crouzet D., Les guerriers de Dieu, op. cit., t. II, p. 592-593.
57 Lefébure Amaury, « L’atelier de Barthélemy Prieur et l’imagerie royale sous le règne d’Henri IV » et Seelig-Teuwen R., « Barthélemy Prieur, portraitiste », in Les arts au temps d’Henri IV, op. cit., p. 259-278 (p. 263-268) et art. cit. p. 346-349 ; De Kisch Yves, « Bernard Palissy, images archéologiques et littéraires du roi et de la cour », in Blanchard J. (éd.), Représentation, pouvoir et royauté, op. cit., p. 295-311, p. 305.
58 Dubost J.-F., « Le corps de la reine », art. cit., p. 241.
59 Johnson Géraldine A., « Marie de Médicis : mariée, mère, méduse », in Wilson-Chevalier K. et Viennot E. (dir.), Royaume de fémynie, op. cit., p. 103-120, p. 115-116.
60 Seelig-Teuwen R., « Barthélemy Prieur, portraitiste », art. cit., p. 343 et p. 345 et « Barthélemy Prieur, contemporain de Germain Pilon » in Geneviève Bresc-Bautier (dir.), Germain Pilon et les sculpteurs français de la Renaissance, Paris, La Documentation française, 1993, p. 365-385.
61 Mezzatesta Michael P., « Marcus Aurelius, Fray Antonio de Guevara, and the Ideal of the Perfect Prince in the Sixteenth Century », The Art Bulletin, 1984, vol. 66, no 4, 1984, p. 620-633.
62 Paul Mironneau désigne un roi « divinisé dans sa nudité » sans que cette représentation ne soit clairement étudiée, sans que l’illustration mythologique ne soit davantage interrogée (« Images d’un bon roi », art. cit., p. 290).
63 Seelig-Teuwen R., « Barthélemy Prieur, portraitiste », art. cit., p. 349-350.
64 Soly Hugo (dir.), Charles Quint, 1500-1558, Arles, Actes Sud, 2000, p. 392 et Checa Cremades Fernando, Carlos V. La imagen del poder en el Renacimiento, Madrid, Ediciones El Viso, 1999, p. 281-287 ; Los Leoni (1509-1608). Escultores del Renacimiento italiano al servicio de la corte de España, Madrid, Museo del Prado, 1994, p. 102-109 (notice de Rosario Coppel Areizaga).
65 Brock Maurice, « Andrea Doria en Neptune de Bronzino », in Bonfait O., Desmas A.-L. et Marin B. (éd.), Les portraits du pouvoir, op. cit., p. 49-55, p. 54.
66 Au premier rang desquelles figure la raison même de ce tableau qui, commandé par Cosme Ier pour sa fiancée ou sa jeune épouse, Eléonore de Tolède, érotise le corps du prince dans lequel l’homme d’État cède la prééminence au mari fidèle et à l’amant ardant (Simon Robert B., « Bronzino’s Cosimo I de’Medici as Orpheus », Philadelphia Museum of Art Bulletin, t. 81, no 348, 1985, p. 17-27 ; Brock Maurice, Bronzino, Paris, Édition du regard, 2001, p. 158 et p. 171-174).
67 Chastel A. (éd.), La vie de Benvenuto Cellini, op. cit., p. 261-262.
68 C’est cette réinvention du regard et cette volonté de l’écart quant aux sources afin de s’affranchir du discours de l’histoire de l’art et de ses mécanismes d’« isolations » pour redonner aux images leur visibilité que soutient Georges Didi-Huberman (Ouvrir Vénus. Nudité, rêve, cruauté, Paris, Gallimard, 1999, p. 14-20). Quand « on a fait du nu lui-même l’habillage, le vêtement, le tenant-lieu de quelque chose d’autre » (p. 22), il faut retrouver la nudité scandaleuse du roi.
69 Brock M., Bronzino, op. cit., p. 174. Il faudrait alors mettre en perspective, comme pierre de touche des conceptions esthétiques et des imaginaires politiques, le petit bronze d’Henri IV avec le nu colossal et héroïque, Napoléon en Mars pacificateur, d’Antonio Canova sculpté entre 1802 et 1806, en ne négligeant pas la statue de Voltaire par Pigalle (Bordes Philippe, « The Portrait in Armour in Bourbon France. Artistic Challenge and Political Strategy from Louis XIV to Louis XVI », in Barbara Stollberg-Rilinger et Thomas Weissbrich [éd.], Die Bildlichkeit Symbolischer Akte, Münster, Rhema, 2010, p. 91-104, p. 96 ; Hausorf Eva, « le Voltaire nu de Jean-Baptiste Pigalle. Grandeur et décadence d’une statue », in Gaehtgens T. W. et Wedekind G. [dir.], Le culte des grands hommes, op. cit., p. 195-224).
70 Duprat Annie, « La caricature, arme au poing : l’assassinat d’Henri III », Sociétés & Représentations, décembre 2000, p. 103-116, p. 105 et Repique est Capet : Louis XVI dans la caricature, naissance d’un langage politique, université de Rouen, 1991, t. I, p. 124-125.
71 Mondzain Marie-José, Le commerce des regards, Paris, Éditions du Seuil, 2003, p. 17-18.
72 Ibid., p. 182. Il existe également un épisode dans la version saxonne de Till Eulenspiegel qui témoigne de la large diffusion de ce schème narratif (Moeglin Jean-Marie, « Till l’Espiègle chez le landgrave de Hesse. Représentation généalogique et fondement symbolique du pouvoir à la fin du Moyen Âge », Le Moyen Âge, t. CII, 1996, p. 289-310).
73 Mondzain Marie-José, « Le roi nu », Le Nouveau Commerce, nos 86-87, 1993, p. 88-112, p. 90. En écho à cette thématique de l’iconographie du corps royal, je renvoie à la communication de Natacha Salliot, « La question du corps d’Henri IV dans les réflexions sur la souveraineté (1584-1610) » – la perspective suivie étant celle de l’opposition entre l’onction et le sang –, présentée lors de la journée d’étude au Château royal de Blois organisée, en mai 2010 par Mathieu Mercier et Pierre-Gilles Girault, sur « Roi cherché, roi montré, roi transfiguré. Corps politique et corps du pouvoir en Europe (XVe-XVIe siècles) » (actes à paraître).
74 Crouzet D., Le haut cœur, op. cit., p. 563 et p. 566. Pour Nicolas Le Roux, « la figure du souverain, parfaitement identifiée au principe impérissable de l’État et investie d’une autorité directement instituée par Dieu, offrait désormais l’image même d’un royaume réunifié. Les deux corps du prince de la Renaissance – sa dignité immortelle et son corps organique – se fondaient en un seul : celui du monarque de droit divin » (Un régicide, op. cit., p. 343).
75 Didi-Huberman G., Ouvrir Vénus, op. cit., p. 56-57.
76 Dès son avènement, cette figure providentielle est constituante de l’économie du discours de la légitimité du nouveau souverain comme en témoigne un jeton représentant une colline sur laquelle tombe du ciel une couronne avec pour âme ces paroles inspirées du verset 6 du Psaume II, Constitutus Rex Super Sion – « Mais moi j’ai été roi par lui/Sur Sion, sa montagne sainte ».
77 Céard Jean, « Les visages de la royauté en France, à la Renaissance », in Emmanuel Le Roy Ladurie (dir.), Les monarchies, Paris, PUF, 1986, p. 73-89, p. 81.
78 Au-delà de l’espace balkanique auquel sont empruntés ces exemples, ces légendes de fondations « vives » se retrouvent en Angleterre, en Russie, en Bretagne et en Arménie notamment tandis que de manière plus générale ce thème du sacrifice de construction est un archétype des récits civilisateurs – comme en témoigne la fondation de Rome établie sur le meurtre de Remus – dont la force mythique irrigue encore la poésie contemporaine (Vanhese Gisèle, « Le sacrifice de construction : I. Kadaré, M. Yourcenar », Travaux, no 84, 1994, p. 117-129 et « Le mythe du sacrifice de construction dans la poétique d’Yves Bonnefoy », in Christine Van Rogger Andreuci [éd.], Les nouveaux courants poétiques en France et en Grèce, 1970-1990, Pau, Publications de l’université de Pau, 1995, p. 111-114 ; plus largement, Eliade Mircea, De Zalmoxis à Gengis-Khan. Études comparatives sur les religions et le folklore de la Dacie et de l’Europe orientale, Paris, Payot, 1970, p. 162-185 et Commentaires sur la Légende de maître Manole, Paris, Éditions de l’Herne, 1994, p. 65-110).
79 Turrel Denise, Le blanc de France. La construction des signes identitaires pendant les guerres de Religion (1562-1629), Genève, Droz, 2005, p. 120.
80 Comme l’affirment les vers d’un dizain de Passerat adressé au roi dans les pièces poétiques qui achèvent la Satyre Ménippée, « Quand tu commanderois sans sceptre et sans couronne,/Pour cela toutesfois moins Roy tu ne serois :/C’est la vertu qui sacre et couronne les Roys » (Martin M. [éd.], Satyre Menippée, op. cit., p. 151 et p. 400) ; Ménager D., « Dieu et le roi », art. cit., p. 216-217 ; Lemoine G., Sallois J. et Deschamps D. (dir.), 1594. Le sacre d’Henri IV, op. cit., p. 251-253.
81 Jouanna Arlette, Le prince absolu. Apogée et déclin de l’imaginaire monarchique, Paris, Gallimard, 2014, p. 217.
82 Jouan Andrée, « Thomas de Leu et le portrait français de la fin du XVIe siècle », Gazette des Beaux-Arts, octobre 1961, p. 203-222. Le frontispice du livre de Duchesne est reproduit dans Henri IV et la reconstruction du royaume (op. cit., p. 179). Cette généalogie imaginaire n’est plus celle des légitimités concurrentes des années 1589-1594 qui, en opposition aux ambitions de la famille de Lorraine, avait fait produire dans le camp royaliste un ouvrage réunissant, en 1592, sur la page de titre les bustes en vis-à-vis de Charlemagne et d’Henri IV sous le titre Carolus Magnus redivivus…, témoignant des qualités et mérites semblables du grand empereur et du souverain légitime français (Thomas P., Henri IV, op. cit., p. 213) comme la gravure d’A. Callais intitulé Le prix d’outrecuidance, et los de l’Union, représentant entre 1589 et 1595 l’athlète Milon de Crotone, dévoré par les loups, la main droite prisonnière de la fente d’un arbre qu’il avait voulu briser, cet arbre étant ici l’arbre généalogique des Bourbons dont la racine est saint Louis et les deux branches maîtresses Henri III et Henri IV réunies par la corde de l’amour divin et l’affection fraternelle (Benedict Philip, « Des marmites et des martyrs. Images et polémiques pendant les guerres de religion », in La gravure française à la Renaissance, op. cit., p. 109-137, p. 131). Il en existe une version allemande où sont placés comme en miroir le « Coup de Majesté » de décembre 1588 et le régicide d’août 1589. On la trouve également sous le titre de La maintenue des roys, contre les assassins endiablez et l’on remarquera, outre la modification du texte des cartouches, la transformation du visage d’Henri IV initial pour constituer dans le dernier état, postérieur donc à la tentative de régicide de Jean Chastel, un fidèle portrait du type henricien par excellence. Cette volonté de filiation est particulièrement sensible dans les appareils dressés lors des entrées royales où toute une généalogie royale est convoquée comme le montre la cérémonie lyonnaise de septembre 1595. À la déclinaison du thème herculéen et de la geste alexandrine, à l’évocation du motif apollonien, à l’exaltation des vertus personnelles du roi, est associée une mise en scène de son enracinement généalogique sous la forme d’un dispositif spectaculaire consacré à cette représentation de la continuité dynastique (depuis Pharamond) précisée encore par un développement du livret (L’entree de tres-grand, […] Henry IIII. Roy de France et de Navarre, en sa bonne ville de Lyon […]. Par l’ordennance de Messieurs les Consuls et Eschevins de ladicte ville, à Lyon, de l’Imprimerie de Pierre Michel, avec privilege, s. a. [Pierre Matthieu], s. d. [1595], in-4o, 104 p., p. 65-80).
83 Pourtraict du très-chrestien et très-victorieux Henry IIII., Roy de France et de Navarre. Dédié à Sa Majesté par George Blaignan, docteur es droicts, à Paris, chez Abel Langelier, au premier pilier de la Grand’Salle du Palais, avec privilege, s. d. [1604], in-8o, 282 p. (reproduit dans Thomas P., Henri IV, op. cit., p. 125).
84 Thomas P., Henri IV, op. cit., p. 199.
85 Wagner Marie-France, « Représentation allégorique d’Henri IV rex imperator », Renaissance and Reformation/Renaissance et Réforme, t. XVII, no 4, 1993, p. 25-40.
86 Thomas P., Henri IV, op. cit., p. 204.
87 Sabatier Gérard, « La gloire du roi. Iconographie de Louis XIV de 1661 à 1672 », Histoire, économie & société, no 4, 2000, p. 527-560, p. 531 ; Pastoureau M., « Images du pouvoir », art. cit., p. 230.
88 Sabatier Gérard, « Politique, histoire et mythologie : la galerie en France et en Italie pendant la première moitié du XVIIe siècle », in Jean Serroy (éd.), La France et l’Italie au temps de Mazarin, Grenoble, PUG, 1986, p. 283-301 ; Fonkenell Guillaume, « La Petite Galerie avant la galerie d’Apollon » et Cordellier Dominique, « Le décor intérieur de la Petite Galerie sous Henri IV. La plus magnifique chose que l’on ait faite depuis que la terre est créée », in Geneviève Bresc-Bautier (dir.), La galerie d’Apollon au palais du Louvre, Paris, Gallimard-Musée du Louvre, 2004, p. 24-31 et p. 32-38.
89 Cordellier Dominique, « Un modèle de Dubreuil pour les portraits de la Petite Galerie du Louvre », La revue des musées de France. Revue du Louvre, no 6, 1990, p. 484-488.
90 Thuillier J., « Peinture et politique », art. cit., p. 199. Le décor dynastique fut néanmoins réduit à la lignée des rois de France depuis saint Louis tandis que les reines étaient rangées en vis-à-vis. Encore cette continuité fut-elle imparfaite puisqu’il y manquait six rois et un nombre plus important de reines. Par ailleurs, le complexe dispositif emblématique et épigraphique proposé par Laval ne fut pas retenu ; la visibilité immédiate l’emportant avec les 28 portraits grandeur nature de rois et de reines, chacun entouré de 16 bustes de personnages considérables et emblématiques de leur temps (Sichet Frédéric, « La place du portrait peint d’Henri IV à la Petite Galerie du Louvre », in Daniel Rabreau [éd.], Imaginaire et création artistique à Paris sous l’Ancien Régime [XVIIe-XVIIIe siècles]. Art, politique, trompe-l’œil, voyages, spectacles et jardins, Paris-Bordeaux, Centre Ledoux, université de Paris I-Panthéon-Sorbonne – William Blake & Co., Art & Arts, 1998, p. 77-80).
91 Mérot A., « Mise en scène du portrait royal », art. cit., p. 101.
92 Je ne partage pas l’analyse d’Alain Mérot dont la description force trop la similitude avec ces portraits classiques en parlant d’un roi « en costume de sacre » alors que la demi-armure est bien visible sur son buste et ses bras quand sont absents aussi bien la couronne fermée que la main de justice et le sceptre tandis que le collier des ordres du roi est presque totalement caché par le drapé du manteau fleurdelisé (ibid., p. 102).
93 Ibid., p. 111.
94 Ibid., p. 109.
95 BNF, Cbt des estampes, Qb1, M 88706.
96 Ducos Blaise, Frans Pourbus le Jeune (1569-1622). Le portrait d’apparat à l’aube du Grand Siècle. Entre Habsbourg, Médicis et Bourbons, Dijon, Éditions Faton, 2011.
97 Henri IV et la reconstruction du royaume, op. cit., p. 118 ; Perez Stanis, « Le toucher des écrouelles : médecine, thaumaturgie et corps du roi au Grand Siècle », Revue d’histoire moderne et contemporaine, no 53-2, avril-juin 2006, p. 92-111, p. 96-98.
98 Cette anagramme figure également sous un portrait gravé par Crispin I Van de Passe de Oude en 1596 ; Le Roux N., Un régicide, op. cit., p. 342-343 et p. 346-348.
99 Thomas P., Henri IV. Images d’un roi, op. cit., p. 303.
100 Hennin Michel, Les monuments de l’histoire de France. Catalogue des productions de la sculpture, de la peinture et de la gravure relatives à l’histoire de France et des Français, t. VIII : 1515-1559, Paris, J.-F. Delion, 1862, p. 407. Un phénomène de « contamination » analogue est repérable également dans la représentation des ordres du roi où le cordon du Saint-Esprit emprunte dans plusieurs représentations la forme de l’écharpe blanche.
101 Turrel D., Le blanc de France, op. cit., p. 49 et p. 181-186.
102 Ibid., p. 114-118.
103 Ibid., p. 126 ; Christin Olivier, La paix de religion. L’autonomisation de la raison politique au XVIe siècle, Paris, Éditions du Seuil, 1997 ; Crouzet D., Le haut cœur, op. cit., p. 565-567 ; Jouanna A., Le pouvoir absolu, op. cit., p. 306-307.
104 Pourtraict du très-chrestien et très-victorieux Henry IIII…, op. cit. ; Brenot A.-M., « Le corps pour royaume », art. cit., p. 451 et p. 454.
105 Le pourtraict de Henry IIII, Roy de France & de Navarre. À Monsieur. Par Claude Le Brun, Advocat en Beaujolois, Lyon, par Jaques Roussin, 1598, in-12o, 88 p.
106 Thuillier J., « Peinture et politique », art. cit., p. 205.
107 De Suberville Henri, L’Henry-mètre, instrument royal et universel […] lequel prend toutes les mesures géométriques, et astronomiques […] sans le bouger de sa place ainsi qu’on est contrainct de faire avec les autres instruments géometriques […] Item un petit traicté sur la Théorique et Pratique de l’extraction des racines quarrées, pour dresser les scadrons, et bataillons quarrés, à Paris, chez Adrien Perrier, ruë saint Jaques en la boutique du Plantin au Compas, avec privilege du Roy, 1598, in-4o, 225 p. L’ouvrage contient un portrait du roi, en habit civil, gravé par Thomas de Leu. Plusieurs pièces poétiques accompagnent le texte d’Henri de Suberville dont l’épître au roi est datée de « Kimpercorentin ce 10e jour de novembre 1598 », parmi lesquelles un sonnet au roi de N. Frerot : « Dans le Palais royal basty en forme ronde/L’homme est mis comme Roy iustement au milieu/Sans s’éloigner il peut contempler de ce lieu/Le Ciel, ses feux… […/L’Henry-metre l’apprend, tout le monde à la fois,/Henry, vous mesurez dans le thrône des Roys :/L'henry-metre est à vous, le Monde est votre Empire » (Bennett Jim A., « Pratical Geometry and Operative Knowledge », Configurations, vol. 6, no 2, 1998, p. 195-222, p. 208 ; Wolfe Jessica, Humanism, Machinery, and Renaissance Literature, Cambridge, Cambridge University Press, 2004, p. 107 et Blamont Jacques, « La mesure du temps et de l’espace au XVIIe siècle », XVIIe Siècle, no 213-4, 2001, p. 579-611).
108 Le Pourtraict royal de Henry le Grand, quatriesme du nom, Tres chrestien Roy de France et de Navarre, Couronné de la Couronne de sa singulière Piété et Religion […]. Par Dom Jean Du Bois Olivier Parisien, à Paris, par Rolin Thierry, 1610, in-8o, 61 p. (Hennequin J., Henri IV dans ses oraisons funèbres, op. cit., p. 267-268).
109 Le Roux Nicolas, « La Cour dans l’espace du palais : l’exemple d’Henri III », in Marie-France Auzépy et Joël Cornette (dir.), Palais et Pouvoir. De Constantinople à Versailles, Saint-Denis, PUV, 2003, p. 229-267, p. 263; Roberts P., « The Kingdom’s Two Bodies? », art. cit., p. 164. L’expression « roi imaginaire » est empruntée à la harangue de Claude D’Aubray lors des États de Ligue dans la Satyre Ménippé… (Martin M. [éd.], Satyre Menippée, op. cit., p. 103). Il faut certainement rapprocher de ce processus « unitaire » à l’œuvre dans la figure d’Henri IV le discrédit, renouvelé sous son règne, d’un Henri III à la sexualité ambiguë dont témoigne le succès, en 1605, du livre attribué à Artus Thomas, L’Isle des Hermaphrodites (Claude-Gilbert Dubois [éd.], Genève, Droz, 1996 ; Long Kathleen P., Hermaphrodites in Renaissance Europe. Women and Gender in the Early Modern World, Aldershot, Ashgate Publishing, 2006, p. 189-213).
110 Sabatier G., Versailles, op. cit., p. 565.
111 Jouanna Arlette, « L’édit de Nantes et le processus de sécularisation de l’État », in Mironneau P. et Pébay-Clottes I. (éd.), Paix des armes, paix des âmes, op. cit., p. 486 ; Eliade M., De Zalmoxis à Gengis-Khan, op. cit., p. 178-179 ; Crouzet D., Les guerriers de Dieu, op. cit., t. II, p. 599-603 et « Désir de mort et puissance absolue », art. cit., p. 435 et p. 441.