1 De Montluc Blaise, Commentaires, 1521-1576, Paul Courteault (éd.), Paris, Gallimard, 1981 [1964], p. 484 (l’épisode a lieu en février 1562).
2 Nous ne disposons malheureusement pas pour les grands nobles français passés à la Réforme – les situations particulières d’Antoine et de Louis de Bourbon seraient à cet égard intéressantes à confronter – de travaux comparables à ceux de Naïma Ghermani sur les principautés germaniques qui nous permettraient d’éclairer au niveau des représentations politiques les déplacements iconographiques à l’œuvre durant cette période comme le montre sa contribution au colloque de Poitiers de juin 2007 (« Le blason dans le portrait : d’une pratique dynastique à une pratique confessionnelle. L’exemple des portraits princiers dans l’Empire au XVIe siècle », in Denise Turrel et alii (dir.), Signes et couleurs des identités politiques du Moyen Âge à nos jours, Rennes, PUR, 2008, p. 345-364 ; plus généralement, Ghermani Naïma, Le prince et son portrait. Incarner le pouvoir dans l’Allemagne du XVIe siècle, Rennes, PUR, 2009). En analysant, en amont de leur engagement religieux des années 1555-1560, le capital identitaire dont disposent les Guises et qui les place dans une « posture d’intimité avec un Dieu d’immanence », Denis Crouzet constate que celui-ci fait défaut aux princes qui passent à la Réforme, proposant une piste interprétative à poursuivre (Dieu en ses royaumes, op. cit., p. 290-291). Nous disposons d’une matière plus nourrie en revanche pour la génération suivante à l’exemple des travaux sur Sully et Lesdiguières même s’il faut constater que c’est davantage une image politique – porteuse bien évidemment d’une dimension religieuse sinon confessionnelle – que le grand seigneur dauphinois a privilégiée à travers l’exaltation de sa figure d’anti-Espagnol, de soldat stoïcien et de « double du roi » (Gal Stéphane, Lesdiguières. Prince des Alpes et connétable de France, Grenoble, PUG, 2007). C’est en direction des productions imaginaires catholiques que l’intérêt s’est davantage tourné comme en témoignent les recherches d’Ariane Boltanski sur les Nevers (Les ducs de Nevers et l’État royal. Genèse d’un compromis [ca 1550-ca 1600], Genève, Droz, 2006) et ceux d’Éric Durot sur les Guises (François de Lorraine, duc de Guise entre Dieu et le Roi, Paris, Classiques Garnier, 2012).
3 Cette dimension fantomatique et angoissante du moine meurtrier sera réinterprétée au XIXe siècle dans un tableau saisissant de ces instants précédents l’attentat de Saint-Cloud imaginés par Victor Joseph Chavet pour le salon parisien de 1874. Je remercie Mathieu Mercier d’avoir attiré mon attention sur ce tableau qu’André Vial met en regard avec un poème de Verlaine, « Henri III », daté probablement de 1865 (Verlaine et les siens. Heures retrouvées. Poèmes et documents inédits, Paris, Librairie A. G. Nizet, 1975, p. 31-32).
4 Jouanna Arlette, La Saint-Barthélemy. Les mystères d’un crime d’État, 24 août 1572, Paris, Gallimard, 2007.
5 Christin Olivier, Une révolution symbolique. L’iconoclasme huguenot et la reconstruction catholique, Paris, Les Éditions de Minuit, 1991, p. 132.
6 Comme l’indiquerait l’inversion des armoiries, Hablot Laurent, « Sens dessubz dessous. Le Blason de la trahison au Moyen Âge », in Maïté Billoré et Myriam Soria (dir.), La trahison au Moyen Âge. De la monstruosité au crime politique (Ve-XVe siècle), Rennes, PUR, 2009, p. 331-347.
7 Pastoureau Michel, « Introduction. Pour une histoire des emblèmes et des couleurs », in Denise Turrel et alii (dir.), Signes et couleurs, op. cit., p. 9-19.
8 La vie et faits notables de Henry de Valois, Keith Cameron (éd.), Paris, Honoré Champion, 2003 ; Duprat Annie, Les rois de papier. La caricature de Henri III à Louis XVI, Paris, Belin, 2002, p. 20-22.
9 Pour Keith Cameron, l’image des armoiries brisées doit fonctionner comme la justification de la « désécration des emblèmes de la monarchie commise par les ligueurs à Paris au mois de décembre 1588 et de janvier 1589 » (« Introduction », in La vie et faits notables, op. cit., p. 9-30, p. 27) ; Hablot Laurent, « Corps ravagés, emblèmes outragés. L’utilisation de l’emblématique dans les châtiments à la fin du Moyen Âge », in Lydie Bodiou, Véronique Mehl et Myriam Soria (dir.), Corps outragés, corps ravagés de l’Antiquité au Moyen Âge, Turnhout, Brepols Publishers, 2011, p. 139-154.
10 Brenot Anne-Marie, « Le Corps pour Royaume. Un langage politique de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe », Histoire Economie Société, no 4, 1991, p. 441-466, p. 444 ; dans une perspective plus large, Roberts Penny, « The Kingdom’s two bodies ? Corporeal rhetoric and royal authority during the religious wars », French History, vol. 21, 2007, p. 147-164 ; Martin Martial, « Altérité du théâtral : avatars des « États du monde » (1593/1614) », in Sabine Chaouche (dir.), Le « théâtral » de la France d’Ancien Régime. De la présentation de soi à la représentation scénique, Paris, Honoré Champion, 2010, p. 351-366. La première édition de la Satyre Ménippée date de 1594 (Martial Martin [éd.], Satyre Menippée de la Vertu du Catholicon d’Espagne et de la tenue des Estats de Paris, Paris, Honoré Champion, 2007). L’illustration se trouve dans l’exemplaire intitulé Satyre Menippee de la vertu du Catholicon d’Espaigne […]. Plus le Regret sur la mort de l’Asne Ligueur d’une Damoyselle, qui mourut durant le siege de Paris. MDC, s. l., in-12, 190 f.
11 Satyre Menippée de la Vertu du Catholicon d’Espagne […]. Dernière édition divisée en trois Tomes, enrichie de Figures en taille douce, augmentée de nouvelles Remarques et de plusieurs pièces, qui servent à prouver et à éclaircir les endroits les plus difficiles, avec des Tables très-amples des Matières, À Ratisbonne, Chez les Héritiers de Mathias Kermer, MDCCXXVI, 3 vol., in-8°.
12 Histoire abrégée des singeries de la Ligue. […] Le tout extrait des secrètes observations de I. D. L., dit le comte Olivier tres excellent peintre. Les chardons de la Ligue ou Sentences des poètes de notre temps, dédié à Messieurs de Paris, s. l., 1595, in-8°, 36 p. L’année suivante une nouvelle édition de ce texte paraît avec le titre Histoire des singeries de la Ligue…, Troisième édition. Revuë, corrigee, & augmentée de nouveau par l’Autheur, tant de matiere que de figures, & additions en marge. Dediée à Messieurs de Paris, s. l., M.D.XCVI, in-8°, 16 p. Une quatrième édition paraît en 1596.
13 Histoire des singeries de la Ligue…, op. cit., p. 12.
14 Le Roux Nicolas, Un régicide au nom de Dieu. L’assassinat d’Henri III. 1er août 1589, Paris, Gallimard, 2006, p. 307-311. On frappa des pièces de monnaie à son nom ainsi que des médailles tandis que furent adoptées de nouvelles armes royales figurant la couronne de France et trois lys surmontés du chapeau cardinalice. L’atelier monétaire de Nantes frappa ainsi jusqu’en 1598 des pièces à son nom et à ses armes, « Charles X, par la grâce de Dieu, roi des Francs » et « Béni soit le Seigneur » ; quelques-unes de ces pièces sont reproduites dans Lemoine Georges, Sallois Jacques et Deschamps Didier (dir.), 1594. Le sacre d’Henri IV à Chartres, Chartres, Musée des Beaux-Arts, 1994, p. 135 et p. 339.
15 De L’Estoile Pierre, Journal de L’Estoile pour le règne de Henri IV, t. I : 1589-1600, Louis-Raymond Lefèvre (éd.), Paris, Gallimard, 1948, p. 22.
16 Ibid., p. 275-276.
17 Ibid., p. 277.
18 Ibid., p. 287.
19 Le Roux N., Un régicide, op. cit., p. 163 et p. 176. Dans l’extrême tension provoquée par le siège de Paris par les armées du roi et de son cousin, les violences symboliques contre Henri III redoublèrent. Les cordeliers parisiens décapitèrent ainsi le roi ornant le maître-autel de leur église et les jacobins barbouillèrent son visage sur le tableau qu’ils possédaient (p. 280).
20 Ibid., p. 304. En soulignant comment l’attentat avait été accompli le jour de la Saint-Pierre-aux-Liens, fête célébrant la libération miraculeuse de l’apôtre, la comparaison fut faite entre Jacques Clément et le pilier de l’église tandis que le prédicateur ligueur, le curé Jean Boucher, faisait comme d’autres partisans de la Sainte-Union, du moine jacobin un nouveau David et une nouvelle Judith (p. 312-314). Les royalistes s’empressèrent de dresser des contre-feux à cette hagiographie en déniant toute dimension providentielle à un acte illégitime et injuste qui ne révélait que l’inspiration diabolique de la rébellion contre l’autorité du roi légitime (p. 328-330).
21 Icy se voit cõme Hĕry de Vallois a esté mis a mort par un Religieux… (BNF, Cbt des estampes, Qb1, 1589, M 87834) ; Mercier Mathieu, « La représentation de l’assassinat d’Henri III à l’aube de l’absolutisme monarchique : de l’exposition du corps soumis à la violence théophanique à l’escamotage d’une victime embarrassante », in Kjerstin Aukrust et Charlotte Bouteille-Meister (éd.), Corps sanglants, souffrants et macabres. La représentation de la violence faite au corps en Europe, XVIe France, op. cit XVIIe siècles, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2010, p. 317-332 ; également Girault Pierre-Gilles et Mercier Mathieu, Fêtes et crimes à la Renaissance : la cour d’Henri III, Blois-Paris, Château royal de Blois-Somogy Éditions d’art, 2010.
22 Le portraict de frere Jaques Clement…, chez Antoine du Breuil, 1589 (reproduit dans La tragédie de Blois. Quatre siècles de polémique autour de l’assassinat du duc de Guise, Blois, Château de Blois, 1988, p. 154).
23 Le Roux Nicolas, « La mort d’un roi, la fin d’une dynastie. Le double assassinat d’Henri III », in Martin Wrede et Carl Horst (dir.), Zwischen Schande und Ehre. Erinnerungsbrüche und die Kontinuität des Hauses, Mainz am Rhein, Verlag Phlipp von Zabern, 2007, p. 425-443, p. 432.
24 Christin Olivier, « Le roi idole ? Iconoclasme protestant et pensée monarchomaque », in Gilbert Buti et Anne Carol (éd.), Comportements, croyances et mémoires. Europe méridionale, XVe-XXe siècles. Études offertes à Régis Bertrand, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 2007, p. 171-182, p. 171. Mais le « désenchantement du monde » porté par la Réforme protestante pouvait-il réellement ignorer la monarchie sur-enchantée et merveilleuse des rois aux lys ? Sur l’articulation entre la doctrine calvinienne de la cène, la remise en cause des conceptions eucharistiques du pouvoir royal et l’affirmation des limites du pouvoir séculier, Elwood Christopher, The Body Broken. The Calvinist Doctrine of the Eucharist and the Symbolization of Power in Sixteenth-Century France, New York-Oxford, Oxford University Press, 1999, p. 21-26 et p. 71-76. Enfin, la dimension extra-religieuse de l’iconoclasme et sa composante plus largement politique comme sa puissance de critique sociale et symbolique sont appréhendées par Stephen Gardiner dans une lettre au capitaine Vaughan en mai 1547 à la suite d’un acte iconoclaste à Portsmouth (citée par Anglo Sydney, Images of Tudor Kingship, London, Seaby, 1992, p. 17).
25 Cottin Jérôme, Le regard et la parole. Une théologie protestante de l’image, Genève, Labor et Fides, 1994, p. 227-247 et p. 313-314. Olivier Boulnois replace l’iconoclasme parmi les modifications radicales qui, à partir du XVe siècle, changèrent le statut de l’image. Avec l’invention de la perspective artificielle et la revendication par les producteurs d’images du statut d’artistes, « la Réforme entraîne la dissociation entre deux fonctions de l’image, la vénération d’une part, l’œuvre d’art à valeur pédagogique ou esthétique de l’autre » (Au-delà de l’image. Une archéologie du visuel au Moyen Âge (Ve-XVIe siècle), Paris, Éditions du Seuil, 2008, p. 391 et p. 410-428). Cette dichotomie et cette évolution sont nuancées par Olivier Christin qui met en évidence des régimes d’usage concurrents et simultanés (« Du culte chrétien au culte de l’art », art. cit.).
26 « À Cléry, après avoir ruiné le dedans de l’église, et pillé ce qu’il y avait de précieux, tant reliques qu’autres choses servant au service de Dieu, ils rompirent aussi la sépulture du roi de France Louis onzième de ce nom, brûlèrent les os d’icelui, comme voulant effacer sa mémoire. Mais ils n’ont épargné ailleurs les ancêtres du roi de Navarre leur chef, tant ils sont remplis d’inhumanité, ni semblablement la sépulture du comte Jean d’Angoulême, lequel fut de très bonne et sainte vie » (Verstegan Richard, Théâtre des cruautés des hérétiques de notre temps [1587]. Le martyre des trente-neuf allant au Brésil, Frank Lestringant [éd.], Paris, Éditions Chandeigne, 1995, p. 102-103) ; voir également le récit de l’évêque d’Évreux, Claude de Sainctes, Discours sur le saccagement des églises catholiques par les hérétiques anciens et nouveaux calvinistes [Paris, Claude Fremy, 1563 – première édition à Verdun en 1562], publié dans Cimbert Louis et Danjou Félix (éd.), Archives curieuses de l’histoire de France depuis Louis XI jusqu’à Louis XVIII, Paris, Beauvais Éditeur, 1835, 1re série, 4e t., p. 357-400, p. 384-389.
27 Crouzet Denis, « Calvinism and the Uses of the Political and the Religious (France, ca. 1560-ca. 1572) », in Philip Benedict et alii (éd.), Reformation, Revolt and Civil War in France and the Netherlands, 1555-1585, Amsterdam, Royal Netherlands Academy of Arts and Sciences, 1999, p. 99-113, p. 111. Je reviendrai sur cette image du bris du tombeau de Louis XI à l’occasion de l’étude de l’image de Louis XIII qui en ordonna la restauration en 1617 ; Mazel Claire, La Mort et l’éclat. Monuments funéraires parisiens du Grand Siècle, Rennes, PUR, 2009, p. 37 et p. 95.
28 Mark Greengrass ajoute d’autres regiclastes et iconorégicides avec les violences subies à Caen par le tombeau de Guillaume le Conquérant, et, dans la cathédrale de Lescar, celles portées à l’encontre des monuments des rois de Navarre (« Les protestants et la désacralisation de la monarchie française, 1557-1567 » [en ligne]).
29 Audouin-Rouzeau Stéphane, Combattre. Une anthropologie historique de la guerre moderne (XIXe-XXIe siècle), Paris, Éditions du Seuil, 2008.
30 Mellet Paul-Alexis, Les traités monarchomaques. Confusion des temps, résistance armée et monarchie parfaite (1560-1600), Genève, Droz, 2007.
31 Christin Olivier, Confesser sa foi. Conflits confessionnels et identités religieuses dans l’Europe moderne (XVIe-XVIIe siècles), Seyssel, Champ Vallon, 2009, p. 111-116 ; Wilkinson Alexander, « Homicides royaux : the Assassination of the Duc and Cardinal de Guise and the Radicalization of French Public Opinion », French History, no 18-2, 2004, p. 129-153.
32 Wintroub Michael, « L’ordre du rituel et l’ordre des choses : l’entrée royale d’Henri II à Rouen (1550) », Annales HSS, no 2, mars-avril 2001, p. 479-505, p. 489 et « Civilizing the Savage and Making a King : The Royal Entry Festival of Henri II (Rouen 1550) », Sixteenth Century Journal, 1998, vol. 29, no 2, 1998, p. 465-494, p. 486-487.
33 Capodieci Luisa, « Sic itur ad astra. Narration, figures célestes et platonisme dans les entrées d’Henri II (Reims 1547, Lyon 1548, Paris 1549, Rouen 1550) », in Russell N. et Visentin H. (éd.), French Ceremonial Entries, op. cit., p. 73-109, p. 95 et Medicæa Medæa. Art, astres et pouvoir à la cour de Catherine de Médicis, Genève, Librairie Droz, 2011 ; Guéry Alain, « Le roi est dieu. Le roi et Dieu », in Neithard Bulst, Robert Descimon et Alain Guerreau (éd.), L’Etat ou le roi. Les fondations de la modernité monarchique en France (XIVe-XVIIe siècles), Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 1996, p. 27-47.
34 Alexandre-Bidon Danièle (dir.), Le pressoir mystique. Actes du colloque de Recloses, 27 mai 1989, Paris, Les Éditions du Cerf, 1990 ; Nagle Jean, La civilisation du cœur. Histoire du sentiment politique en France du XIIe au XIXe siècle, Paris, Fayard, 1998.
35 Crouzet D., Dieu en ses royaumes, op. cit., p. 436.
36 Béguin Sylvie, « Une Résurrection d’Antoine Caron », Revue du Louvre et des Musées de France, nos 4-5, 1964, p. 203-213, p. 213 ; Le Roux N., Un régicide, op. cit., p. 343 et Le Person Xavier, « Practiques » et « Practiqueurs ». La vie politique à la fin du règne de Henri III (1584-1589), Genève, Droz, 2002, p. 267.
37 Jacquiot Josèphe, « L’iconographie et l’iconologie sous le règne du roi Henri III, roi de France et de Pologne d’après des médailles et des jetons », in Robert Sauzet (éd.), Henri III et son temps, Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1992, p. 141-149 ; Oger-Haquet Isabelle, « Le rôle de Henri III dans l’invention et la diffusion de son portrait gravé », in De Conihout I., Maillard J.-F. et Poirier G. (dir.), Henri III mécène, op. cit., p. 68-80 et L’énigme Henri III, op. cit.
38 Nicolas Le Roux mesure toutefois l’écart probable entre cette image diffusée par les portraits royaux et les pratiques vestimentaires, ordinaires ou ponctuelles, du monarque qui ne se tient pas comme lié à une apparence dont il ne pourrait s’affranchir (« Aspects de la culture visuelle à la cour des derniers Valois », in Auzépy M.-F. et Cornette J. [dir.], Des images dans l’histoire, op. cit., p. 75-117, p. 80).
39 Ménager Daniel, « Dieu et le roi », in Frank Lestringant et Daniel Ménager (éd.), Études sur la Satyre Ménippée, Genève, Droz, 1987, p. 201-226, p. 215-219 ; Crouzet Denis, La sagesse et le malheur. Michel de L’Hospital, chancelier de France, Seyssel, Champ Vallon, 1998, p. 395 et p. 475.
40 Ehrmann Jean, Antoine Caron. Peintre des fêtes et des massacres, Paris, Flammarion, 1986, p. 218 et « Le tableau de la Résurrection du musée de Beauvais et la satire politique au XVIe siècle », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1966, p. 49-59.
41 Lettres d’Henri III à Catherine de Médicis et au légat du pape (Ehrmann J., « Le tableau », art. cit., p. 51).
42 Capodieci Luisa, « Légitimation prophétique de l’identité du roi : Auguste et la sibylle de Tibur d’Antoine Caron », in Gaehtgens T. W. et Hochner N. (dir.), L’image du roi, op. cit., p. 149-167, p. 162.
43 Krynen Jacques, L’Empire du roi. Idées et croyances politiques en France, XIIIe-XVe siècle, Paris, Gallimard, 1993, p. 342 ; Pastoureau Michel, « Image du pouvoir et pouvoirs des princes », in Jean-Philippe Genet (éd.), Genèse de l’État moderne. Bilans et perspectives, Paris, Éditions du CNRS, 1990, p. 232-233 ; sur leurs équivalents littéraires à travers les miroirs au prince, Lachaud Frédérique et Scordia Lydwine (dir.), Le Prince au miroir de la littérature politique de l’Antiquité aux Lumières, Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre, 2007.
44 Christin O., « Le roi idole ? », art. cit., p. 180.
45 Arasse D., « Les portraits de Jean Fouquet », art. cit., p. 64-66 ; Calvo Thomas, « La royauté comme construction d’art, figure humaine et divine du roi », in Hélène Frechet et Christian Herman (éd.), Les monarchies française et espagnole, du milieu du XVIe siècle à 1714, Paris, Éditions du Temps, 2000, p. 177-199 ; Schmitt Jean-Claude, « La mort, les morts et le portrait », in Dominic Olariu (éd.), Le portrait individuel. Réflexions autour d’une forme de représentation XIIIe-XVe siècles, Bern, Peter Lang, 2009, p. 15-33.
46 Duprat A., Les rois de papier, op. cit., p. 97.
47 Crouzet D., Le haut cœur de Catherine de Médicis, op. cit., p. 559-563 et La nuit de la Saint-Barthélemy, op. cit., p. 183-263. Daniel Ménager souligne comment cette expression d’oint naturel est porteuse d’une tension presque révolutionnaire à l’intérieur de l’ordre monarchique. En effet, elle « n’a aucun sens dans une théorie classique de l’onction royale : celle-ci est un rite et confère une mission. Mais l’expression s’éclaire si on admet, avec d’Aubray, que celui qui est marqué par l’onction est, dès sa naissance, séparé de l’humanité ordinaire » (« Dieu et le roi », art. cit., p. 217).
48 Ghermani Naïma, « Une difficile représentation ? Les portraits de princes calvinistes dans l’Empire allemand à la fin du XVIe siècle », Revue historique, no 635, juillet 2005, p. 561-591, p. 581.
49 Chiron Pascale, « Pierre Du Chastel et la Faculté de théologie de Paris : règlement de compte autour de la mort du roi François Ier », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, t. LIX, no 1, 1997, p. 29-39, p. 30-31 et Deux Sermons funebres prononcez es obseques de François premier de ce nom, Genève, Librairie Droz, 1999 ; Boureau Alain, « Funérailles royales et théologie politique : commémoration et État en France, XVe-XVIIe siècle », in Jean Davallon, Philippe Dujardin et Gérard Sabatier (dir.), Le geste commémoratif, Lyon, CERIEP, 1994, p. 59-74, p. 72.
50 Boureau A., Le simple corps du roi, op. cit., p. 62-63 ; Le Gall J.-M., Le mythe de Saint-Denis, op. cit., p. 383-387.
51 Crépin-Leblond Thierry et Sibille Barbara (éd.), D’Encre et de Sang. Les guerres de religion gravées par Tortorel et Perrissin (1570), Noyon-Ecouen, Musée Jean Calvin-Musée national de la Renaissance, 2006 ; Benedict Philip et alii, « Graphic History : What Readers Knew and Were Thaught in the Quarante Tableaux of Perrissin and Tortorel », French Historical Studies, vol. 28, no 2, 2005, p. 179-229 et Benedict Philip, Graphic History. The Wars, Massacres and Troubles of Tortorel and Perrissin, Genève, Droz, 2007.
52 Boucher Jacqueline, « Le cardinal de Lorraine, premier ministre de fait ou d’ambition (1559-1574) ? », in Yvonne Bellenger (éd.), Le mécénat et l’influence des Guises, Paris, Honoré Champion, 1997, p. 295-310.
53 Roi d’Israël, Achab est célèbre pour son impiété – il ignore les avertissements du prophète Élie – et sa femme, Jézabel, est le prototype de la femme étrangère à qui l’on impute le dérèglement de l’État et l’injustice des gens du palais. Cette équivalence entre la figure du roi persécuteur des protestants et notamment d’Anne du Bourg avec le despote d’Israël suit ici la piste interprétative proposée par Pierre Bonnaure pour qui la description des réalités de la décennie 1560 dans le recueil de Perrissin et Tortorel serait traversée par un langage symbolique biblique faisant affleurer dans la représentation de l’actualité des persécutions et des troubles de religion l’histoire des tribulations d’Israël et les vérités évangéliques du sacrifice christique (« Des images à relire et à réhabiliter : l’œuvre gravée de Tortorel et Perrissin », Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français, t. 138, octobre-décembre 1992, p. 475-514, p. 506).
54 Michelet Jules, Histoire de France, t. IX : Guerres de religion, Paris, Éditions des Equateurs, 2008 (1856), p. 132-133 ; El Kenz David, Les bûchers du roi. La culture protestante des martyrs (1523-1572), Seyssel, Champ Vallon, 1997, p. 173.
55 Christin O., « Le roi idole ? », art. cit., p. 178 et Confesser sa foi, op. cit., p. 95-100 ; Portier Lucienne, Le pélican. Histoire d’un mythe, Paris, Éditions du Cerf, 1984.
56 Grivel Marianne, « La représentation du pouvoir : les portraits gravés du roi Henri II », in Oursel H. et Fritsch J. (dir.), Henri II et les arts, op. cit., p. 38.
57 Entre cette figure directement meurtrière et celle de son père mort peu chrétiennement s’intercale dans les représentations protestantes un autre déni de sacralité qui puise, dans une topique christique monstrueusement inversée, la construction d’une distance critique et sa force déstabilisatrice. Il circule ainsi une rumeur imaginant la santé du jeune François II régénérée par des bains de sang de jeunes enfants, âgés de quatre à six ans, enlevés et sacrifiés à cette fin (Crouzet D., « Désir de mort et puissance absolue », art. cit., p. 425).
58 Goulart Simon, Mémoires de l’Estat de France sous Charles Neufiesme, À Meidelbourg, par Heinrich Wolf, 1576, t. I, p. 207-235 (Radizzani Dominique, « Les protestants et les coiffeurs : De Simon Goulart à Christian Boltanski », in Ralf Beil (dir.), Le monde selon François Dubois, Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, 2003, p. 20-29, p. 27). Il faudrait ajouter à cette production du premier « refuge », quelques gravures d’Étienne et Jean Delaune, réfugiés à Strasbourg en 1573 comme l’estampe « Paysans devant un roi » ou celle intitulée L’instabilité des monarchies et datée de 1580 (Fontainebleau et l’estampe en France au XVIe siècle. Iconographie et contradictions, Nemours, Château-musée de la ville de Nemours, 1985, p. 49 et p. 62).
59 Crouzet D., Les guerriers de Dieu, op. cit., t. II, p. 474-476.
60 Duprat A., Les rois de papier, op. cit., p. 95 ; Bouteille-Meister Charlotte, « Les cadavres fantasmés des Guise : les corps sanglants du Balafré et de son frère dans les stratégies de représentation des assassinats de Blois », in Aukrust K. et Bouteille-Meister Ch. (éd.), Corps sanglants, op. cit., p. 285-304 ; Cameron Keith, Henri III. A Maligned or Malignant King ? (Aspects of the Satirical Iconography of Henri de Valois), Exeter, University of Exeter, 1978 et Yardeni Myriam, « Henri III sorcier », in Sauzet R. (éd.), Henri III et son temps, op. cit., p. 57-66.
61 Sorcelleries de Henri de Valois et les oblations qu’il faisait au diable dans le bois de Vincennes. Avec la figure des demons d’argent doré ausquels il faisoit offrande, et lesquels se voyent encore en ceste ville, à Paris, chez Didier Millot, près la porte Saint-Jacques, 1589, 15 p., p. 12 (Duprat A., Les rois de papier, op. cit., p. 65).
62 Le faux mufle découvert du grand hypocrite de la France, contenant les faicts plus mémorables par lui exercez envers les Catholiques en ces derniers temps, gravure présente dans le recueil de Pierre de L’Estoile, Les belles figures et drôleries de la Ligue, op. cit., fol. 5 (reproduite dans Duprat A., Les rois de papier, op. cit., p. 56).
63 Sennequier Geneviève (dir.), Miroirs. Jeux et reflets depuis l’Antiquité, Paris, Somogy Éditions d’Art, 2000, p. 166.
64 Duprat A., Les rois de papier, op. cit., p. 113.
65 Charme et caractères de sorcellerie de Henri de Valois. Trouvés en la maison de Miron son premier médecin et conseiller ordinaire de son conseil privé, à Paris, chez Jean Parant rue Saint-Jacques, 1589, in-8°, 30 p. (cité par Duprat A., Les rois de papier, op. cit., p. 114-115).
66 BNF, Cbt des Estampes, Qb1, 1589, M 87922.
67 Nicolas Le Roux a rappelé avec quelle violence mais aussi avec quel à-propos les Ligueurs s’étaient attaqués aux images d’Henri III et à ses armoiries. Dans ce contexte de « tyrannicide virtuel », de « régicide symbolique » et de révolution dans l’économie imaginaire de la royauté, sont significatifs la destruction, à la fin février 1589, par le feu, du grand tableau représentant l’institution de l’ordre du Saint-Esprit, exposé derrière le maître-autel de l’église des Grands Augustins à Paris, et son remplacement par un tableau du Christ et des pèlerins d’Emmaüs : « refusant la figure du faux-roi Christ entouré de ses suppôts, [Paris, la cité élue,] se plaçait sous la protection directe du Christ-roi » (Un régicide au nom de Dieu, op. cit., p. 161-162). Crouzet D., Dieu en ses royaumes, op. cit., p. 438 ; Polachek Dora E., « Le mécénat meurtrier, l’iconoclasme et les limites de l’acceptable : Anne d’Este, Catherine-Marie de Lorraine et l’anéantissement d’Henri III », in Kathleen Wilson-Chevalier (éd.), Patronnes et mécènes en France à la Renaissance, Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne, 2007, p. 433-454, p. 438-439.
68 Martin M. (éd.), Satyre Menippéee, op. cit., p. 103.
69 Ibid., p. 395-398 et « Préface », LVII-LXVIII ; Ménager Daniel, « La crise de l’éloquence », in Lestringant F. et Ménager D. (éd.), Études sur la Satyre Ménippée, op. cit., p. 121-149.
70 Martin M. (éd.), Satyre Ménippée, op. cit., p. 119.
71 Duprat Annie, « Le dégel de la Nation », in Pascal Dupuy (dir.), Histoire, Images, Imaginaires. Cahiers européens Erasmus, Pise, Edizioni Plus-Université de Pise, 2002, p. 51-58 et p. 231 ; Bizouard Catherine (éd.), La Révolution française et l’Europe 1789-1799, Paris, Éditions de la Réunion des musées nationaux, 1989, t. II, p. 600-601.
72 Martin M. (éd.), Satyre Ménippée, op. cit., p. 121.
73 « Discours de Henri IV à “Messieurs du Parlement” le 16 février 1599 » (cité par Cottret Bernard, 1598 L’Édit de Nantes. Pour en finir avec les guerres de religion, Paris, Perrin, 1997, p. 385-388, p. 387) ; Foucault Michel, Sécurité, territoire, population. Cours au Collège de France, 1977-1978, Paris, Gallimard, 2004.