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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Les affrontements entre prélats L’hostilité au parvenu Un anticléricalisme moderne : d’inaptes prélats ? Contre le « parti des évêques » Notes de bas de page Auteur

    Les affrontements

    Ce livre est recensé par

    • Chrystel Bernat, Revue de l’histoire des religions, mis en ligne le 26 janvier 2011. URL : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rhr/7645 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rhr.7645
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    Table des matières

    « Charogne » ou gentilhomme ? Prélats et juristes au cœur des affrontements courtisans sous François Ier et Henri VIII

    Cédric Michon

    p. 85-98

    Entrées d’index

    Index géographique : France

    Texte intégral Les affrontements entre prélats L’hostilité au parvenu Le prélat victimeLe cas français : le prélat acteur Un anticléricalisme moderne : d’inaptes prélats ? Affrontement et diplomatieDes prélats inaptes à commander Contre le « parti des évêques » Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Au printemps 1544, le cardinal Jean Du Bellay obtient l’archevêché de Bordeaux à condition qu’une pension de 2 000 écus soit prélevée sur les revenus du bénéfice. Lorsqu’il apprend que cette pension a été montée à 4 000 écus sur les ordres de l’amiral Claude d’Annebault, il se présente à la cour et une altercation oppose alors les deux hommes :

    Vous êtes, lui dit [l’amiral], le plus hâbleur des gentilshommes de France, et si vous n’étiez d’église, par ma foi, je vous donnerai dix coups de poignards.

    2Le cardinal lui répond :

    Je suis un homme de bien, mais c’est bien de vos pratiques de sans cesse faire le bravache avec qui ne fait pas profession des armes1.

    3Sans se battre, il répond donc avec hauteur à qui le provoque, comme un gentilhomme auquel, simplement, l’usage des armes serait prohibé. Deux ans plus tard, une autre dispute oppose, au conseil d’Henri VIII cette fois-ci, l’évêque de Winchester, Stephen Gardiner à l’amiral Dudley au terme de laquelle il semble que le prélat ait reçu une gifle2. Les récits qui rapportent cette histoire n’évoquent aucune réaction de l’évêque. Il est victime et non acteur et cette gifle est sans doute le symbole extrême de son isolement à la cour.

    4Ces deux exemples symbolisent la différence de nature des affrontements entre prélats et courtisans dans les cours de France et d’Angleterre à la Renaissance. L’objet de cet article est d’essayer de comprendre les raisons de ces différences. Pour ce faire, il convient de rappeler brièvement les composantes de la cour, de l’administration et du gouvernement de François Ier et d’Henri VIII et de souligner notamment que tout travail sur l’État monarchique de la première modernité de part et d’autre de la Manche ne peut faire l’économie d’une analyse de la dimension ecclésiastique de la monarchie. Quels que soient les secteurs du gouvernement envisagés, que l’on aborde la question du conseil, de l’administration centrale ou régionale, de la diplomatie ou du prélèvement fiscal, et même du ravitaillement des armées, quel que soit l’angle d’attaque d’une étude sur l’État royal sous François Ier ou Henri VIII, à chaque fois, les prélats s’imposent à l’analyse de l’historien. Au sein de l’ensemble des clercs présents dans cet État royal du premier xvie siècle, on peut isoler un groupe de prélats qui consacrent l’essentiel de leur activité au service du souverain que ce soit comme conseillers, polémistes, administrateurs, financiers ou diplomates. Ces prélats que j’ai choisi de qualifier de « prélats d’État » sont au nombre d’une trentaine dans chacun des royaumes. Véritable institution informelle, ils jouent un rôle déterminant dans les administrations centrale et régionale. Ils peuvent ainsi être identifiés comme le troisième pilier de l’État royal de la Renaissance. L’objet de ce travail est d’analyser les logiques à l’œuvre dans les affrontements qui les opposent les uns aux autres, mais également dans les affrontements qui les opposent aux deux autres piliers de la monarchie de la Renaissance que sont les courtisans et les techniciens laïcs.

    Les affrontements entre prélats

    5Avant d’analyser les affrontements entre les prélats et leurs homologues laïcs à la cour, on peut jeter un regard sur les affrontements entre prélats. L’une de leur principale source de conflit est la concurrence sur les bénéfices. Ainsi, en 1537, le cardinal de Clermont-Lodève fait des difficultés pour céder l’archevêché d’Auch, très rémunérateur, à François de Tournon, comme cela a pourtant été convenu avec le roi. François de Tournon s’en offusque et proteste auprès de Montmorency avec cynisme et jeu de mots :

    Je ne veux plus avoir a faire [au cardinal de Clermont] […] si je meurs plus tost que lui, je n’ay que faire ne daulx [Auch] ne d’ongnons ; s’il meurt plus tost que moy, j’espère, à l’aide de Dieu, que le Roy ne changera de la bonne volunté dont il luy a pleu m’asseurer3.

    6Dans leurs différends, les prélats vont parfois jusqu’à l’insulte. Ainsi, en juillet 1538, l’évêque de Londres Edmund Bonner succède à Stephen Gardiner, évêque de Winchester, comme ambassadeur à la cour de France. Les trains des deux hommes se croisent dans le nord de la France. Durant la rencontre, une dispute éclate entre les deux prélats au cours de laquelle Gardiner apostrophe Bonner avec les mots suivants :

    Dirt in your teeth !
    [Que l’on peut traduire, approximativement, par « charogne4 ! »]

    7À quoi Bonner répond :

    Bishop-like spoken5 !
    [« Drôle de manière de parler pour un évêque »]

    8La douceur évangélique ne caractérise donc pas toujours les relations entre prélats du roi. Les différends sont toutefois exprimés à l’occasion d’une manière à la fois plus subtile et plus méprisante. Ainsi, l’archevêque de Canterbury Thomas Cranmer, qui est l’un des rares prélats du règne d’Henri VIII issu de la petite noblesse, dit perfidement à Gardiner, son ennemi sur le plan religieux :

    Je prie Dieu que nous, qui sommes à présent des Lords, n’oublions pas notre origine plus modeste, l’époque où nous étions de simples écuyers6.

    9Il est clair que Gardiner, fils d’un marchand de drap originaire de la petite ville de Bury-Saint-Edmunds n’a jamais pu prétendre au titre d’écuyer. Thomas Cranmer le sait très bien et sa remarque doit donc être bien comprise. Il s’agit pour lui de renvoyer son vieil ennemi aux basses activités d’un père commerçant. On touche là à l’un des éléments qui engendrent l’hostilité dans l’administration ou dans le gouvernement : le rejet des nouveaux venus, des hommes nouveaux. L’ancienne aristocratie, mais également la plus récente, obéissant au principe bien connu « le dernier entré ferme la porte », rejette les nouveaux arrivants. Dans quelle mesure les prélats d’État sont-ils concernés ?

    L’hostilité au parvenu

    10La situation est très différente de part et d’autre de la Manche. En Angleterre, les prélats d’État sont victimes du mépris social, en France, ils en sont acteurs.

    Le prélat victime

    11Si l’on reprend l’exemple de Stephen Gardiner, cela apparaît clairement dans ses relations avec le duc de Norfolk, Thomas Howard. On a souvent fait de Gardiner le chef d’une faction conservatrice à la cour d’Henri VIII dont il aurait partagé la direction avec le duc. Il est vrai qu’ils sont, à partir de la décennie 1530, des alliés objectifs contre le courant évangélique de la cour. Pourtant, les deux hommes ne marchent pas de concert. Cela s’explique sans doute par le fait qu’en dehors de leurs positions religieuses, tout les oppose. Quand Gardiner défend l’alliance impériale, Norfolk est attaché à l’alliance française. Les lettres de Marillac sont très claires sur ce point, qui montrent un duc de Norfolk favorable à la France et un « évêque de Hoyncester [Winchester] aussi bon impérial que mauvais français ». Les deux hommes appartiennent également à deux générations différentes. Le duc est né en 1473, l’évêque en 1497. Enfin, et surtout, le magnat est un guerrier quand le prélat est un juriste. On assiste donc à l’opposition d’un vieil aristocrate et d’un jeune parvenu.

    12À 24 ans, Thomas Howard est envoyé avec cinquante knights et gentlemen pour mâter une rébellion en Cornouaille, puis rejoint son père au nord du royaume pour combattre les Écossais. Cette année-là, Stephen Gardiner vient au monde. 24 ans plus tard, en 1521, il devient docteur en droit civil. Au même moment, le duc de Norfolk rentre d’un séjour d’un an en Irlande où il a exercé les fonctions de Lord lieutenant. En 1523, lorsque Gardiner obtient son deuxième doctorat, en droit canon cette fois, Howard est nommé lieutenant général de l’armée anglaise envoyée combattre contre les Écossais. Il y dirige de nombreux raids, notamment contre l’abbaye de Jedburgh en septembre. Au moment où Gardiner entre au service de Wolsey, Norfolk est en rivalité avec le chancelier. Il refuse en particulier de pâtir seul de l’échec de l’Amicable Grant et intrigue pour obliger ce dernier à retirer son emprunt. Tout oppose donc Thomas Howard et Stephen Gardiner : les origines, les appuis, les compétences et, bien sûr, la culture. Norfolk est un aristocrate, qui pratique la guerre, la chasse, aime les chiens et les chevaux, et s’intéresse à l’horticulture. Gardiner, lui, se plaint du rythme effréné de la chasse à la cour d’Henri VIII et prend la peine d’écrire à Norfolk pour lui parler des mules qu’il a achetées en France7.

    13C’est pourquoi, entre les deux hommes, l’hostilité l’emporte sur l’estime ou la collaboration, au moins du côté de Norfolk. Le duc ne cesse de dénoncer à Henri VIII les actions de Gardiner. Il critique la façon dont l’évêque a mené sa mission en France dans la décennie 1530 et n’hésite pas à jeter le discrédit sur une représentation de près de trois ans en écrivant :

    Les évêques ne sont pas appropriés comme ambassadeurs [à la cour de France]8.

    14Quatre ans plus tard, durant la campagne de 1544, tandis que Gardiner est responsable de l’approvisionnement des armées, il critique fermement son travail9. Pour lui, Gardiner reste un parvenu arrogant et méprisable. Il est d’ailleurs impossible de prouver une stratégie commune entre les deux hommes lors la chute en 1540 de leur ennemi commun Thomas Cromwell. On signalera à ce propos que dans le Bill prononcé contre Cromwell lors de sa chute, les origines modestes de l’accusé sont mises en avant. À ce moment, ce dernier vient d’être promu comte d’Essex, et d’obtenir l’office de Lord Great Chamberlain. Il est vraisemblable que cette promotion, attribuée à un individu d’origine obscure, lui a aliéné définitivement des hommes comme le duc de Norfolk. En tout cas, il est peu vraisemblable que Gardiner, fils d’un marchand de drap, soit à l’origine d’un acte qui fragilise ainsi sa position en dénonçant la promotion d’hommes nouveaux. Gardiner a peut-être souhaité la chute de Cromwell. Il a sans doute œuvré en ce sens. On ne dispose d’aucun élément attestant qu’il l’ait organisée avec Norfolk. De la même manière, il n’y aucune preuve d’une collusion entre Gardiner et Norfolk lors de la conspiration contre Cranmer en 154310.

    15Ainsi, si les deux hommes ont les mêmes ennemis, ils n’unissent pas leurs forces pour les combattre. On pourrait généraliser les relations de Gardiner et Norfolk à l’ensemble des relations de l’évêque avec l’aristocratie anglaise.

    16On notera au passage que les prélats ne sont pas les seuls à être touchés par le mépris du parvenu. Lors du procès du comte de Surrey, fils du duc de Norfolk, William Paget, secrétaire du roi, est chargé d’interroger le prévenu le 13 janvier 1547. Il se fait alors prendre à partie par le comte qui lui jette au visage :

    Et toi, sangsue [Catchpoll !], Tu ferais mieux de tenir ta langue, car le royaume ne va pas bien depuis que le roi a placé dans le gouvernement de mesquines créatures comme toi11.

    17Les magnats tiennent donc à une distance méprisante prélats d’État et bureaucrates, les premiers étant d’ailleurs assez largement assimilés aux seconds.

    Le cas français : le prélat acteur

    18Qu’en est-il en France ?

    19On connaît des poèmes hostiles au cardinal-chancelier Duprat, parmi lesquels on peut retenir celui-ci :

    Ton grant orgueil se magnyfye,
    Toy, filz d’un faiseur de sabotz,
    Portes les robbes de drap d’or :
    La cronicque le certiffye :
    Ort chancellier !
    Toute noblesse de toy haye,
    Tu as mis villains en avant,
    Et chassé les bons et sçavans.
    Ta fyn sera selon ta vye :
    Ort chancellier, Dieu te maudye12 !

    20Ceci dit, la plupart des prélats d’État français sont issus de la gentilhommerie moyenne, voire de l’aristocratie de province. Ils ne sont donc pas l’objet du mépris de la noblesse, mais plutôt des acteurs de ce mépris. Si l’on reprend l’exemple de Duprat, l’attitude de Jean Du Bellay à son égard est tout à fait significative. À la fin de la décennie 1520, Du Bellay montre à l’égard de Duprat une hostilité très forte qui s’explique assez largement par le retard mis par Duprat à envoyer l’argent réclamé par l’évêque de Bayonne en mission à Londres. Le 20 mai 1528, Du Bellay s’exclame : « J’ay tousjours la teste rompue de ce chancellier13 » avant de le renvoyer à « l’Auvergne [et à] toutes les herbes de la Limaigne14 ».

    21Du Bellay, le gentilhomme de la vallée des rois, a un profond mépris pour le juriste d’Issoire, aussi haut qu’il soit arrivé. Avec ironie, il évoque « Saint Antoine » et affirme qu’il « espère en Dieu et en monseigneur maistre Duprat15 ». C’est toutefois dans une lettre directement adressée au chancelier que Jean Du Bellay est le plus incisif. Répondant aux protestations d’amitié de Duprat, il ironise sur leur bien fondé ; abordant le différend entre son frère Guillaume et le chancelier il rappelle que le fils ne doit pas porter l’iniquité du père et termine cruellement, par un sous-entendu sur la mort prochaine du vieux chancelier, âgé de 70 ans :

    Je suys seur que l’homme de tel vertu et magnanimité que vous ne vouldroit que le filz portast l’iniquité du père, tant moins le frère du frère, qui me gardera de vous en faire autre remonstrance […] j’espère bien que, avant que vous mourriez, encores verray mon frère bien avant en vostre bonne grace16.

    22L’intégration des prélats d’État ne pose donc pas de problèmes en France.

    23Si les prélats d’État français ne sont pas des victimes du mépris social, mais plutôt les acteurs à la différence de leurs homologues anglais, n’ont-ils pas à pâtir d’un certain anticléricalisme comme celui que l’on observe en Angleterre ?

    Un anticléricalisme moderne : d’inaptes prélats ?

    24On trouve en effet régulièrement des arguments défendant la thèse que les prélats ne sont pas adaptés au service du roi. Cette accusation se trouve notamment à propos du service diplomatique et des fonctions d’autorité.

    Affrontement et diplomatie

    25Dans le domaine de la diplomatie, on trouve deux reproches qui ont trait à l’affrontement, mais qui vont pour la France et l’Angleterre dans deux directions très différentes. On reproche aux prélats diplomates anglais d’aller avec un peu trop de facilités à l’affrontement avec les princes étrangers alors qu’à l’inverse, on reproche aux prélats français de manquer de répondant devant la colère des grands.

    26Les ambassadeurs anglais en France s’intègrent très bien à la cour et sont très appréciés lorsqu’il s’agit de gentilshommes, souvent issus de la chambre privée du roi. En revanche, la plupart des prélats, et des clercs en général, font l’objet de critiques assez sévères de la part du roi de France17. C’est le cas, chronologiquement, de John Clerk, Stephen Gardiner et Edmund Bonner18. Le premier estime judicieux de conseiller à Louise de Savoie d’exploiter le fait qu’elle est une femme et de supplier à genoux l’empereur de libérer ses petits-enfants. Il a toutefois la finesse de sentir qu’ » elle ne l’a pas très bien pris19 ».

    27Le second, alors à Marseille, donne comme instruction à Bonner, d’informer le pape de l’intention d’Henri VIII de convoquer un concile. Furieux, François Ier, dont la politique consiste alors à éloigner le pape de l’empereur vient dire à Gardiner que son amateurisme remet toute sa politique en cause20. Il semble que Gardiner lui réponde sans se démonter, agaçant d’autant le roi de France, qui demande son rappel immédiat21. Quelques années plus tard, Bonner, qui a alors succédé à Gardiner, se caractérise également par son franc parler et parle avec hauteur à François Ier qui, furieux, réclame son rappel22.

    28Lorsque, quelques jours plus tard, Norfolk se retrouve aux côtés de Bonner, il lui est facile de voir à quel point l’évêque de Londres est détesté. Il en profite pour discréditer le service des évêques dans la diplomatie, au moins en direction de la France, comme on l’a vu plus haut :

    Pour l’amour de Dieu, Sire, révoquez l’évêque aussi vite que vous pourrez car il est merveilleusement haï ici et n’y sera jamais en mesure de vous rendre service […]. Les évêques ne sont pas appropriés comme ambassadeurs [en France], car l’évêque de Winchester n’est guère plus apprécié en ces lieux que l’autre23.

    29Tout se passe comme si les prélats d’État anglais, juristes sortis du rang, incarnation du parvenu, ne parvenaient pas à s’adapter aux manières d’une cour qui, à l’inverse, réserve un très bon accueil aux gentilshommes de la chambre privée et autres courtisans (Thomas Cheyne, Francis Bryan, William Fitzwilliam, Thomas Boleyn, Henry Wallop, Thomas Howard, Henry Surrey) qui partagent les mêmes valeurs et la même éducation que les courtisans français24.

    30En France également, la légitimité de l’utilisation de prélats pour le service diplomatique est en question. L’une des attaques les plus dures se trouve sous la plume de Brantôme qui critique l’impuissance des prélats devant la colère des souverains. Il rapporte ainsi l’attitude timorée de Charles Hémard de Denonville et de Claude Dodieu de Vély devant la colère de l’empereur Charles Quint25 :

    Une chose voudrois bien sçavoir, si, lorsque l’empereur Charles, après sa glorieuse et triomphante victoire de la Gollette et Royaume de Th unis, qu’il vint tant braver à Rome, devant le pape et tous les cardinaux, contre nostre roy, et le menacer de la façon qu’il fit ; si, au lieu de l’évesque de Mascon, mais principalement de M. de Vély, pour lors ambassadeur près de Son Imperialle Majesté, il y eust quelque brave et vaillant chevalier de l’ordre du roy ou un capitaine de gens d’armes, ou autre valeureus gentilhomme de main et de bonne épée et bravasche […] si l’empereur se fust tant advancé en parolles, et s’il n’eust pas songé deux ou trois fois, quand il eust veu l’autre parler à luy et respondre bravement, quelquesfois mettant la main sur le pommeau de l’espée, quelquesfois au costé pour faire semblant de prendre sa dague, quelquesfois faire une desmarche brave, quelquesfois tenir une posture altière, maintenant son bonnet enfoncé […] non je ne sçache point cet empereur tant asseuré, encore qu’il fût très brave et déterminé […] au lieu que de M. de Mascon et M. de Vély, acor qu’il respondist un peu bien pour son estat, et proffession, ne pouvoit tenir autre contenance, sinon quelquefois avec les doigts r’abiller son bonnet carré […] retrousser sa grand’robbe de velours ou de satin, sur les costez : tout cela ne pouvoir donner la moindre terreur du monde […] si bien que j’ay ouy dire qu’en ce faict il alla beaucoup de l’honneur de nostre roy, par faute de quelques bravasche et présumptueuse réplique de l’ambassadeur ; dont le roy n’en fut trop content […]. Voilà pourquoi, quant à moy et plusieurs autres que j’ay veu de mon advis, en telles charges l’espée y est plus propre que la plume : car enfin un homme de lettre, que peut-il faire de plus qu’un homme de guerre en cela, sinon de mieux faire une harangue en une assemblée ? Cela sent mieux son prédicateur ou un pédent que son ambassadeur de grand roy26.

    Des prélats inaptes à commander

    31La diplomatie n’est toutefois pas le seul secteur dans lequel l’activité des prélats est remise en cause. Les nobles laïcs refusent notamment d’être commandés par des hommes d’Église. On a par exemple conservé une pétition de Lord Darcy, puissant seigneur féodal du Nord de l’Angleterre, hostile au conseil du Nord à la tête duquel Cuthbert Tunstall, évêque de Durham, est nommé en juin 1530. Lord Darcy dénonce le fait que les conseillers sont

    […] pour la plupart des clercs […] inadéquat pour nous commander ni pour commander à aucuns laïcs dans aucun comté ou aucune région de votre royaume […] [de plus] il n’y a pas de secteur de votre royaume qui ait autant besoin de réforme, ni d’être bien gouvernés, que les clercs27.

    32On voit que, cette fois-ci, le discours anti-prélat d’État n’est qu’une branche d’un discours à consonance anti-cléricale. Il est plus surprenant, mais révélateur, de trouver, sous la plume de Jean Du Bellay, une analyse qui entérine ce point de vue. Assistant à Londres à l’ascension fulgurante de Stephen Gardiner à la cour d’Angleterre, il fait ce commentaire :

    Je voy que le docteur Stephen sera fort avant au manyement des affaires, principalement s’il veult jecter le froc aux horties28.

    33Cette remarque est surprenante venant d’un observateur attentif comme Du Bellay qui, durant son séjour à Londres, a pu observer la puissance de prélats comme Wolsey, bien sûr, mais également John Clerk ou Cuthbert Tunstall. Cette réflexion de Jean Du Bellay surprend, à moins d’être interprétée comme le révélateur d’un discours ambiant hostile à la présence de clercs dans l’État. Ce discours n’est d’ailleurs pas toujours ciblé spécifiquement contre les prélats, mais s’intègre dans un propos plus général hostile aux juristes. Dans le contexte de la répression du pèlerinage de Grâce29, Norfolk écrit à Cromwell qu’il ne veut pas

    rester immobile comme un homme de loi tandis que les autres nobles se rendent auprès du roi ou vont combattre ses ennemis30.

    34En décembre 1536, une grande partie du Nord de l’Angleterre est aux mains des rebelles. Appelé à prêcher devant les rebelles, Edward Lee trouve le courage de les appeler à la soumission au roi31. Il commente alors à Darcy, passé du côté des rebelles :

    Lorsque je suis monté en chaire, il m’était indifférent de vivre ou de mourir […]. Il ne pourrait m’être offert meilleure cause pour donner ma vie que de sauver tant de corps et d’âmes32.

    35Lord Darcy lui répond insolemment. Sa lettre raille aussi bien les mystiques que les juristes et les lettrés :

    À propos de ce que vous écrivez que vous ne pouvez faire moins que de monter en chaire indifférent à la vie ou à la mort […] [je vous dirais] que je ne crois pas que vos sermons puissent sauver nos âmes […]. [Je sais en revanche] […] qu’en raison des idées qu’ils avancent, le roi vous acceptera auprès de lui, sans que vous ayez à proclamer au roi votre désir, épistolaire, de mourir pour elles. Lorsque l’on désire une telle perfection, on doit demander au roi l’autorisation de partir pour l’Afrique ou la Turquie. Votre Lordship me demande de lui écrire franchement. Je dois donc répondre comme un chevalier. Je ne peux le faire ni comme un orateur, ni comme un juriste, ni comme un dissimulateur33.

    36On le voit, l’hostilité au service des prélats est nette, de part et d’autre de la Manche. On notera toutefois qu’en France, elle vient plutôt des lettrés et, qu’en Angleterre, elle vient plutôt de l’aristocratie et de la noblesse, ce qui n’est pas sans conséquences sur l’intégration des prélats à la cour. Quoi qu’il en soit, cette hostilité relative n’empêche pas l’investissement massif de l’État par les prélats.

    Contre le « parti des évêques »

    37Enfin, on trouve parfois des accusations contre l’idée que les prélats constitueraient un parti, et le roi et ses courtisans laïcs en jouent alors pour les précariser. Ces cas sont toutefois plus fréquents et plus nets en Angleterre qu’en France.

    38En Angleterre, le sentiment qu’il existe un « parti des évêques » qui veut faire entendre sa voix est assez fort. C’est le cas à la chambre des Lords où la simple disposition des Lords temporels et spirituels de part et d’autre du souverain encourage la formation de deux camps hostiles. C’est le cas dans les affaires foncières, lorsque les magnats s’emparent des terres des monastères ou des propriétés londoniennes des évêques anglais, dans la seconde moitié de la décennie 1530. C’est pourquoi les prélats doivent à l’occasion subir des menaces et des mises en garde de la part des conseillers laïques. Le chancelier Audley aurait ainsi dit à Gardiner :

    Vous, les évêques, voudriez vous liguer avec le roi et commander aux laïcs à votre guise au moyen de sa suprématie. Mais nous veillerons à ce que le praemunire soit toujours suspendu au-dessus de vos têtes34.

    39La France connaît également une solidarité de corps entre prélats. C’est le cas des cardinaux de Lorraine, de Tournon et Du Bellay qui, à l’occasion, se montrent soucieux des intérêts de l’Église catholique, de la papauté et des prélats, en prenant garde de ne pas y mêler le roi. Du Bellay rapporte ainsi aux cardinaux de Lorraine et de Tournon une séance du consistoire de décembre 1535 durant laquelle le pape a « bien blasmé la compagnye et soy-mesmes de la longue dissimulation dont il avoit esté usé en la matiere d’Angleterre » et a affirmé sa détermination à condamner l’Angleterre. Du Bellay rapporte cette séance houleuse aux cardinaux de Lorraine et de Tournon, non parce qu’ils sont conseillers du roi, mais parce qu’ils sont cardinaux :

    Je vous ay bien voulu compter ces nouvelles de nostre escolle […]. Et pour vous dire, il n’y a eu de longtemps Pape moins aymé ne amyable du Colleige, des Romains et de tout le monde […] jusques icy, je n’en ay mandé au Roy que le moins que j’ay peu pour ne riens altérer, mais si est-ce que j’en ay eu et ay souvent des morceaulx à avaller qui ne sont de digestion bien aisée […]. Je vous ay bien voulu compter des affaires de la compagnye comme a ceulx a qui il appartient de les entendre, estant asseuré que vous sçaurez bien garder le serment de l’espée35.

    40On dispose d’ailleurs de quelques témoignages indiquant que François Ier semble lui-même considérer ses prélats comme des conseillers à part. Ainsi, lorsque Jean Du Bellay, à Rome, demande à François de Tournon d’intervenir auprès du roi pour obtenir l’autorisation de faire couper des bois de son abbaye de Longpont (diocèse de Soissons). Le cardinal lui rapporte le refus du souverain qui

    s’est mitz en collere contre nous dizant qu’il clorra la main a tous les prélatz de pouvoyr vendre les bois36.

    41Les prélats occupent donc une position spécifique au sein du groupe des serviteurs de l’État.

    42Par ailleurs, le roi dispose d’une arme redoutable pour se débarrasser des prélats dont il n’a plus besoin des services : les rappeler à leurs devoirs épiscopaux. L’absentéisme des prélats d’État est en effet une conséquence inéluctable du service du roi. Il est invoqué par Henri II lors de son accession. Il juge les cardinaux trop nombreux à la cour et désire se passer des prélats dont la présence n’est pas exigée par le service de l’État : il leur ordonne de quitter la cour et de se rendre dans leurs diocèses37.

    43La place à part que les prélats occupent au cœur des institutions politiques dans la France et l’Angleterre du début du xvie siècle les contraint à réagir. La nature de leur réaction est très différente de part et d’autre de la Manche. Dans le royaume de France, les prélats d’État prennent l’option de participer autant qu’ils le peuvent au jeu courtisan. Pour cela, ils exploitent leur triple situation d’héritiers, de clients et de chefs de clans. Issus de familles dont l’intégration aulique remonte à plusieurs générations, attachant leurs pas à un puissant patron, ils s’efforcent également de renforcer la position de leur parentèle. Les armes dont ils disposent pour se défendre dans le cadre des affrontements courtisans sont donc à peu près les mêmes que celles de leurs homologues laïcs38.

    44La situation des prélats anglais est tout à fait différente. Issus pour la plupart de familles inexistantes politiquement, y compris sur le plan local, les prélats d’État anglais sont isolés socialement et culturellement et sont donc contraints d’inventer une réponse originale pour faire face à leur isolement de parvenu. Elle est simple, ingénieuse, et efficace : ils substituent aux solidarités familiale et courtisane une solidarité universitaire. Cette situation apparaît de manière particulièrement éloquente dans le cas des prélats issus de Cambridge. Ainsi, lorsque commence la décennie 1530, une véritable Cambridge Connection est en place et contrôle une grande partie des affaires de l’État. Elle est le fruit du jeu des recommandations et des réseaux des différents collèges de Cambridge. Son maître d’œuvre est Stephen Gardiner, évêque de Winchester. Remarqué par le chancelier Thomas Wolsey auquel l’a sans doute recommandé Richard Eden, clerc du conseil, et ancien de Cambridge, Stephen Gardiner est à l’origine de la carrière de ses anciens condisciples ou anciens élèves Edward Foxe, Thomas Cranmer, Nicolas Heath, Thomas Thirlby, William Paget et Thomas Wriothesley. Toutefois, la radicalisation religieuse qui intervient au cours de la décennie 1530 va faire méthodiquement éclater cette solidarité universitaire en divisant la Cambridge Connection en deux camps.

    45Il est donc clair que si les prélats d’État occupent, en France et en Angleterre, un poids politique et administratif comparable, leur mode d’intégration à la cour et les relations qu’ils nouent avec les autres courtisans sont d’une nature très différente en raison d’origines sociales et culturelles radicalement différentes. Là où le prélat d’État français est un prélat courtisan, le prélat d’État anglais est un prélat technicien. Cette différence dans leur nature sociale, culturelle et politique conditionne des affrontements d’une nature très différente et des réponses à ces derniers tout aussi éloignées.

    Notes de bas de page

    1 Arch. di Stato di Modena, busta 21, lettre de Giulio Alvarotti au duc de Ferrare, Verneuil, 1er juin 1545 : « Monseignore, voi sete il maggior furfante gentilhome di franza se voi non foste di chiesa per mia fe, che io vi daria dieci pugnalate. Il cardinale le rispose io sono uno huomo da bene, mas questa sono delle vre mons a bravar sempre con chi non fa professione di armi. »

    2 Glyn Redworth, In Defence of the Church Catholic, Oxford, Blackwell, p. 239 ; David Loades, John Dudley, Oxford, Oxford University Press, 1986, p. 82 ; et Barrett L. Beer, Northumberland, Kent, 1973, p. 39. Voir aussi Correspondance politique d’Odet de Selve, publiée par Germain Lefèvre-Pontalis, Paris, 1888, p. 51 ; et Calendar of State Papers Spanish, VIII, Londres, 1904, 556. Dans les State Papers of Henry the Eighth, Londres, 1830-1852 [désormais SP], I, p. 871 et 874, il est question d’une initiative navale à laquelle Lisle est favorable, et Gardiner opposé sans doute parce qu’elle implique une alliance avec la France. Dudley avait joué un rôle dans la paix avec la France, le 7 juin. En août, d’Annebault était venu en Angleterre, ce qui, selon Scarisbrick, explique le désir d’Henri VIII d’une alliance avec François Ier contre l’Empereur (p. 472). Pour ces questions, voir A. D. Tucker, The Commons in the Parliaments of 1545, thèse inédite, Oxford, 1966, p. 352 qui date l’altercation de la mi-septembre, tandis que J. Muller, Stephen Gardiner and the Tudor Reaction, Londres, 1926, la date de mi-octobre, pensant que le rapport espagnol fait allusion à une autre affaire.

    3 Michel François (éd.), Correspondance du cardinal François de Tournon, Paris, 1946, p. 182. François de Tournon à Anne de Montmorency, Lyon, 9 juin 1537.

    4 Ce qui est proposé ici est une vision très noire de la mort sous la forme d’un cadavre en décomposition dans la terre.

    5 John Foxe, Acts and Monuments, J. Pratt (éd.), Londres, 1870, V, p. 155. On a quelques traces de violence physique de prélats du roi. Ainsi, François de Dinteville est accusé par le parlement d’avoir torturé l’un de ses serviteurs. Christopher Bainbridge est empoisonné en 1515 à Rome sans doute par l’un de ses serviteurs qu’il avait frappé. Enfin, Rowland Lee met au pas le pays de Galles en faisant pendre de nombreux Gallois.

    6 « I pray God that we, being called to the name of lords, have not forgotten our own baser estates, that once we were squires » (John Edmund Cox, Works of Archbishop Cranmer, Londres, 1844, I, p. 275). Les prélats disposent du titre de Lord et d’un siège à la Chambre haute du Parlement. Le chemin parcouru pour les fils de marchands ou de paysans enrichis est donc particulièrement important.

    7 BnF, ms. frcs, 3040, f° 4 ; Jean Kaulek (éd.), Correspondance politique de MM. de Castillon et de Marillac, Paris, 1885, p. 420. Marillac au roi, Londres, 20 mai 1542. Sur l’opposition diplomatique de Norfolk et Gardiner, voir Glyn Redworth, In Defence…, op. cit., p. 56 et 108 ; David M. Head, The Ebbs and Flows of Fortune, The Life of Thomas Howard, Third Duke of Norfolk, Athens (Georgie), 1995, p. 20, 61-68, 70, 73-74 et 76 ; et Eric W. Ives, « The fall of Wolsey », dans Steven J. Gunn et Phillip J. Lindley (éd.), Wolsey : Church, state and art, Cambridge, 1991, p. 290 ; Public Record Office (désormais PRO), SP 1/34, f° 196 et 209 (LP, IV, 1329, 1343) ; PRO, SP 1/74, f° 177 (LP, VI, 158 p. 72). Edmund Bonner à Cromwell, Calais, 14 février 1533. Il a rapporté des « seeds of Rome, Bononye, and other partes of Lombardie, and I have willing my servant to knowe my lorde of norfolke his pleasure concerning these seedes, and then to delyver to his grace » ; J. A. Muller (éd.), Letters of Stephen Gardiner, Cambridge, 1933, p. 28 et 78.

    8 PRO, SP 1/157, f° 185 (SP, VIII, Norfolk à Henri VIII, Abbeville, le 17 février 1540) : « Busshops be no mete men for Imbassitours here. »

    9 LP, XIX/I, 674, 694, 701.

    10 Sur cette tentative communément appelée « Prebendaries Plot », voir M. L. Zell, « The “Prebendaries” Plot of 1543, a reconsideration », JEH, n° 27, 1976, p. 241-253 ; Glyn Redworth, In Defence…, op. cit., p. 176-207 ; Diarmaid MacCulloch, Th omas Cranmer, Yale, 1996, p. 297-323.

    11 « And thou, Catchpoll ! Thou hadst better hold thy tongue, for the kingdom has never been well since the King put mean creatures like thee into the government » (cité par S. R. Gammon, Statesman and Schemer, William, First Lord Paget, Tudor Minister, Hamden, 1973, p. 127).

    12 Chanson faite a Lyon contre le chancelier de France sur sa conduite pendant la régence, dans Aimé Champollion-Figeac (éd.), Captivité du roi François Ier. Collection de documents inédits sur l’histoire de France, Paris, 1847, p. 376.

    13 Victor-Louis Bourrilly (éd.), Ambassades en Angleterre de Jean Du Bellay, Paris, 1905, p. 261 (Jean Du Bellay à Montmorency, Londres, 20 mai 1528). 9 jours plus tôt, dans une lettre à Marguerite de Navarre il a évoqué l’hostilité du chancelier à l’égard de son frère : « Depuys quelque temps mondict seigneur le chancellier a, comme j’ay entendu, voulu brouiller mon frère, si ne luy eussiez esté en ayde » (ibid., p. 255, Jean Du Bellay à Marguerite de Navarre, Londres, 11 mai 1528).

    14 Victor-Louis Bourrilly (éd.), Ambassade…, op. cit., p. 258. Il se moque des clients de Duprat évoquant le général des finances Preudhomme et le « sainct qu’il adore ».

    15 Rémy Scheurer (éd.), Correspondance du cardinal Jean Du Bellay, Paris, 1969, I, p. 89. Jean Du Bellay à Gilles de la Pommeraye, Londres, 24 septembre [1529].

    16 Victor-Louis Bourrilly (éd.), Ambassade…, op. cit., p. 125. Jean Du Bellay au chancelier Duprat, Londres, 21 juillet 1528.

    17 Pour une analyse de la réception des ambassadeurs d’Angleterre à la cour de France, voir l’excellent article de Luke MacMahon, « Courtesy and Conflict : the experience of English diplomatic personnel at the court of Francis I », dans David Grummitt (éd.), The English Experience in France, c. 1450-1558, Ashgate, 2002, p. 182-199.

    18 Respectivement évêques de Bath and Wells, Winchester et Londres.

    19 PRO, SP 1/48, f° 26. J. Clerk à Tuke, Poissy, le 16 mai 1528 (LP, IV/II, 4270, p. 1880) : « She scarcely took it in good part. »

    20 « Vous désirez un concile général, mais l’empereur le désire aussi, et tandis que je cherche à détacher le pape de l’empereur, vous le lui ramenez. Mon frère peut-il à lui seul convoquer un concile ? Vous avez tout gâté. » Cité par Alain Tallon, La France et le concile de Trente, Rome, 1997, p. 77.

    21 LP, VI, 1427.

    22 Apprenant qu’un certain Robert Brancetour, qui a été arrêté en France à la demande d’Henri VIII, a été remis en liberté, Bonner demande audience au roi et lui déclare, le 23 janvier 1540 qu’il a « usé en cest endroict totalement contre Dieu, raison et devoir, chose infâme, injuste et contre les traictez qui estoient entre sondict maistre et le roi de France » (Jean Kaulek [éd.], Correspondance politique…, op. cit., p. 153. François Ier à Marillac, La Fère-sur-Oise, 27 janvier 1540). Recevant Marillac à sa demande, Henri VIII lui exprime son mécontentement devant l’attitude de son ambassadeur, qu’il désavoue solennellement (Correspondance politique…, op. cit., p. 156. Marillac à François Ier, Londres, 2 février 1540).

    23 PRO, SP 1/157, f° 185 (SP, VIII, Norfolk à Henri VIII, Abbeville, 17 février 1540) : « For Goddes sake, Sir, revoke the Busshop hens, assone as ye may ; for he [is ?] meverlously hated here, and shall never be able in this plase to You gode service, thogh sewerly I think he hath gode will. Busshops be no mete men for Imbassitours here, for the busshop of Wynchester is little better favored here, then thoder. »

    24 Voir sur cette question l’analyse de Luke MacMahon, art. cit., p. 182-199.

    25 Le discours de Charles Quint contre François Ier est reproduit dans les Mémoires des frères Du Bellay, t. II, p. 354-369.

    26 Brantome, Grands capitaines François, L. Lalanne (éd.), Paris, p. 99-102. On notera que Brantôme exclut Jean Du Bellay et M. de Noailles de sa condamnation des ambassadeurs prélats : « Encor, sans M. le cardinal Du Bellay (qui estoit prompt et soudain, et haut à la main autant qu’homme de guerre) […] n’y il eu jamais homme de robe longue plus digne d’ambassadeur pour tout que ce M. le cardinal, ainsy qu’il l’a monstré en force ambassades, n’estant encore cardinal, en Italie, Allemagne, Angleterre ; et M. de Dax, de la maison de Noailles, en Limousin, qui a servy nos roys en ceste charge fort dignement et suffisamment, en Angleterre, à Venise, où je l’ay veu, et puis en Constantinople vers le Grand Seigneur. Je ne veux point faire tort à un’infinité d’autres grands personnages que j’ay veu en cet estat et ceste robe ; mais selon mon advis, M. le cardinal Du Bellay et M. de Dax ont surpassé : car ils se fussent aydez aussistost de leur espée que de leur langue bien disante et discrette. Aussi, en ces ambassades il se présente bien autant des affaires et matières chevaleresques et de guerre, plus que d’autres d’estat. »

    27 SP 1/122, f° 48-58 (LP, XII/II, 186, p. 38). « For the most part spiritual men and we trust good men [mais] not meet to govern us nor other temporal men within any shire or country within this your realm […] [de plus] there is no manner of state within this your realm that hath more need of reformation, nor to be put under good government, than the spiritual men. » Sur le contexte de l’arrivée de Cuthbert Tunstal à la tête du conseil du nord en 1530, voir C. Sturge, Cuthbert Tunstal, Londres, 1938, p. 147-148. On signalera qu’en 1530, on compte en effet 7 clercs parmi les principaux conseillers. On retiendra en particulier Cuthbert Tunstal, Brian Higden et Thomas Magnus.

    28 Jean Du Bellay à Montmorency, de Londres, le 22 octobre 1529 (CCJDB, I, p. 113).

    29 Le Pèlerinage de Grâce correspond à une série de soulèvements spontanés qui secoue le Lincolnshire, les East Riding et le Richmondshire à l’automne 1536.

    30 PRO, SP 1/107, f° 82. Norfolk à Cromwell et à Edward Fox, Esterford, 8 octobre 1536 (LP, XI, p. 243). « […] To sit still like a man of law while other noblement either come to the King or go towards his enemies. »

    31 PRO, SP 1/119, f° 7 (LP, XII/I, 1022, p. 464-467. Déclaration d’Edward Lee de ce qui s’est passé durant le pèlerinage de Grâce) et PRO, SP 1/119, f° 118 (LP, XII/I, 1021, p. 462).

    32 PRO, SP 1/112, f° 189 (LP, XI, 1300, p. 527). Edward Lee à Lord Darcy, Cawod, 14 décembre 1536 : « Whan I came in to the pulpett, I came in to it hindifferent to live and to die […] I coulde not spende my liefe in a better cause than to save so many lives both bodelie and gostelie. »

    33 LP, XI, 1336, p. 538. Lord Darcy à Edward Lee, Tempylhirst, 18 décembre 1536 : « Where you write you could do no lesse than enter the po[u]pytt, indifferent as well to die as live […] I cannot believe your sermon can save our souls, but I know that from God your goodness cannot be hid and reckon that the King his honorable councillors will accept you after the true meaning of that and all your sermons, without your seeking the King’s favor by desiring, in letters, to die for it. Whoever desires such high perfection may, with the King’s licence, be sped in Africa or Turkey. Finally, as your Lordship desires me to write to you frankly, I am bold to answer you like a knight, and neither as an orator nor lawyer nor dissembler. »

    34 « Ye bishoppes wold entre in with the Kyng and, by meanes of his supremicie, ordre the layete as ye listed. But we wyl provide that the premenire shal never goo of your hedes » (J. A. Muller [éd.], Letters…, op. cit., Gardiner à Somerset, The Fleet, 14 octobre 1547, p. 392).

    35 CCJDB, II, p. 210-218. Jean Du Bellay aux cardinaux de Lorraine et de Tournon, Rome, 22 décembre 1535.

    36 CCJDB, II, p. 192. François de Tournon à Jean Du Bellay, Pagny, 10 décembre 1535.

    37 Arch. di Stato di Modena, busta 22, G. Alvarotti au duc de Ferrare, Paris, 8 avril 1547.

    38 Pour davantage de précisions sur ce point, voir Cédric Michon, La Crosse et le Sceptre, à paraître aux éditions Tallandier, en mai 2008.

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    Cédric Michon

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    2 Glyn Redworth, In Defence of the Church Catholic, Oxford, Blackwell, p. 239 ; David Loades, John Dudley, Oxford, Oxford University Press, 1986, p. 82 ; et Barrett L. Beer, Northumberland, Kent, 1973, p. 39. Voir aussi Correspondance politique d’Odet de Selve, publiée par Germain Lefèvre-Pontalis, Paris, 1888, p. 51 ; et Calendar of State Papers Spanish, VIII, Londres, 1904, 556. Dans les State Papers of Henry the Eighth, Londres, 1830-1852 [désormais SP], I, p. 871 et 874, il est question d’une initiative navale à laquelle Lisle est favorable, et Gardiner opposé sans doute parce qu’elle implique une alliance avec la France. Dudley avait joué un rôle dans la paix avec la France, le 7 juin. En août, d’Annebault était venu en Angleterre, ce qui, selon Scarisbrick, explique le désir d’Henri VIII d’une alliance avec François Ier contre l’Empereur (p. 472). Pour ces questions, voir A. D. Tucker, The Commons in the Parliaments of 1545, thèse inédite, Oxford, 1966, p. 352 qui date l’altercation de la mi-septembre, tandis que J. Muller, Stephen Gardiner and the Tudor Reaction, Londres, 1926, la date de mi-octobre, pensant que le rapport espagnol fait allusion à une autre affaire.

    3 Michel François (éd.), Correspondance du cardinal François de Tournon, Paris, 1946, p. 182. François de Tournon à Anne de Montmorency, Lyon, 9 juin 1537.

    4 Ce qui est proposé ici est une vision très noire de la mort sous la forme d’un cadavre en décomposition dans la terre.

    5 John Foxe, Acts and Monuments, J. Pratt (éd.), Londres, 1870, V, p. 155. On a quelques traces de violence physique de prélats du roi. Ainsi, François de Dinteville est accusé par le parlement d’avoir torturé l’un de ses serviteurs. Christopher Bainbridge est empoisonné en 1515 à Rome sans doute par l’un de ses serviteurs qu’il avait frappé. Enfin, Rowland Lee met au pas le pays de Galles en faisant pendre de nombreux Gallois.

    6 « I pray God that we, being called to the name of lords, have not forgotten our own baser estates, that once we were squires » (John Edmund Cox, Works of Archbishop Cranmer, Londres, 1844, I, p. 275). Les prélats disposent du titre de Lord et d’un siège à la Chambre haute du Parlement. Le chemin parcouru pour les fils de marchands ou de paysans enrichis est donc particulièrement important.

    7 BnF, ms. frcs, 3040, f° 4 ; Jean Kaulek (éd.), Correspondance politique de MM. de Castillon et de Marillac, Paris, 1885, p. 420. Marillac au roi, Londres, 20 mai 1542. Sur l’opposition diplomatique de Norfolk et Gardiner, voir Glyn Redworth, In Defence…, op. cit., p. 56 et 108 ; David M. Head, The Ebbs and Flows of Fortune, The Life of Thomas Howard, Third Duke of Norfolk, Athens (Georgie), 1995, p. 20, 61-68, 70, 73-74 et 76 ; et Eric W. Ives, « The fall of Wolsey », dans Steven J. Gunn et Phillip J. Lindley (éd.), Wolsey : Church, state and art, Cambridge, 1991, p. 290 ; Public Record Office (désormais PRO), SP 1/34, f° 196 et 209 (LP, IV, 1329, 1343) ; PRO, SP 1/74, f° 177 (LP, VI, 158 p. 72). Edmund Bonner à Cromwell, Calais, 14 février 1533. Il a rapporté des « seeds of Rome, Bononye, and other partes of Lombardie, and I have willing my servant to knowe my lorde of norfolke his pleasure concerning these seedes, and then to delyver to his grace » ; J. A. Muller (éd.), Letters of Stephen Gardiner, Cambridge, 1933, p. 28 et 78.

    8 PRO, SP 1/157, f° 185 (SP, VIII, Norfolk à Henri VIII, Abbeville, le 17 février 1540) : « Busshops be no mete men for Imbassitours here. »

    9 LP, XIX/I, 674, 694, 701.

    10 Sur cette tentative communément appelée « Prebendaries Plot », voir M. L. Zell, « The “Prebendaries” Plot of 1543, a reconsideration », JEH, n° 27, 1976, p. 241-253 ; Glyn Redworth, In Defence…, op. cit., p. 176-207 ; Diarmaid MacCulloch, Th omas Cranmer, Yale, 1996, p. 297-323.

    11 « And thou, Catchpoll ! Thou hadst better hold thy tongue, for the kingdom has never been well since the King put mean creatures like thee into the government » (cité par S. R. Gammon, Statesman and Schemer, William, First Lord Paget, Tudor Minister, Hamden, 1973, p. 127).

    12 Chanson faite a Lyon contre le chancelier de France sur sa conduite pendant la régence, dans Aimé Champollion-Figeac (éd.), Captivité du roi François Ier. Collection de documents inédits sur l’histoire de France, Paris, 1847, p. 376.

    13 Victor-Louis Bourrilly (éd.), Ambassades en Angleterre de Jean Du Bellay, Paris, 1905, p. 261 (Jean Du Bellay à Montmorency, Londres, 20 mai 1528). 9 jours plus tôt, dans une lettre à Marguerite de Navarre il a évoqué l’hostilité du chancelier à l’égard de son frère : « Depuys quelque temps mondict seigneur le chancellier a, comme j’ay entendu, voulu brouiller mon frère, si ne luy eussiez esté en ayde » (ibid., p. 255, Jean Du Bellay à Marguerite de Navarre, Londres, 11 mai 1528).

    14 Victor-Louis Bourrilly (éd.), Ambassade…, op. cit., p. 258. Il se moque des clients de Duprat évoquant le général des finances Preudhomme et le « sainct qu’il adore ».

    15 Rémy Scheurer (éd.), Correspondance du cardinal Jean Du Bellay, Paris, 1969, I, p. 89. Jean Du Bellay à Gilles de la Pommeraye, Londres, 24 septembre [1529].

    16 Victor-Louis Bourrilly (éd.), Ambassade…, op. cit., p. 125. Jean Du Bellay au chancelier Duprat, Londres, 21 juillet 1528.

    17 Pour une analyse de la réception des ambassadeurs d’Angleterre à la cour de France, voir l’excellent article de Luke MacMahon, « Courtesy and Conflict : the experience of English diplomatic personnel at the court of Francis I », dans David Grummitt (éd.), The English Experience in France, c. 1450-1558, Ashgate, 2002, p. 182-199.

    18 Respectivement évêques de Bath and Wells, Winchester et Londres.

    19 PRO, SP 1/48, f° 26. J. Clerk à Tuke, Poissy, le 16 mai 1528 (LP, IV/II, 4270, p. 1880) : « She scarcely took it in good part. »

    20 « Vous désirez un concile général, mais l’empereur le désire aussi, et tandis que je cherche à détacher le pape de l’empereur, vous le lui ramenez. Mon frère peut-il à lui seul convoquer un concile ? Vous avez tout gâté. » Cité par Alain Tallon, La France et le concile de Trente, Rome, 1997, p. 77.

    21 LP, VI, 1427.

    22 Apprenant qu’un certain Robert Brancetour, qui a été arrêté en France à la demande d’Henri VIII, a été remis en liberté, Bonner demande audience au roi et lui déclare, le 23 janvier 1540 qu’il a « usé en cest endroict totalement contre Dieu, raison et devoir, chose infâme, injuste et contre les traictez qui estoient entre sondict maistre et le roi de France » (Jean Kaulek [éd.], Correspondance politique…, op. cit., p. 153. François Ier à Marillac, La Fère-sur-Oise, 27 janvier 1540). Recevant Marillac à sa demande, Henri VIII lui exprime son mécontentement devant l’attitude de son ambassadeur, qu’il désavoue solennellement (Correspondance politique…, op. cit., p. 156. Marillac à François Ier, Londres, 2 février 1540).

    23 PRO, SP 1/157, f° 185 (SP, VIII, Norfolk à Henri VIII, Abbeville, 17 février 1540) : « For Goddes sake, Sir, revoke the Busshop hens, assone as ye may ; for he [is ?] meverlously hated here, and shall never be able in this plase to You gode service, thogh sewerly I think he hath gode will. Busshops be no mete men for Imbassitours here, for the busshop of Wynchester is little better favored here, then thoder. »

    24 Voir sur cette question l’analyse de Luke MacMahon, art. cit., p. 182-199.

    25 Le discours de Charles Quint contre François Ier est reproduit dans les Mémoires des frères Du Bellay, t. II, p. 354-369.

    26 Brantome, Grands capitaines François, L. Lalanne (éd.), Paris, p. 99-102. On notera que Brantôme exclut Jean Du Bellay et M. de Noailles de sa condamnation des ambassadeurs prélats : « Encor, sans M. le cardinal Du Bellay (qui estoit prompt et soudain, et haut à la main autant qu’homme de guerre) […] n’y il eu jamais homme de robe longue plus digne d’ambassadeur pour tout que ce M. le cardinal, ainsy qu’il l’a monstré en force ambassades, n’estant encore cardinal, en Italie, Allemagne, Angleterre ; et M. de Dax, de la maison de Noailles, en Limousin, qui a servy nos roys en ceste charge fort dignement et suffisamment, en Angleterre, à Venise, où je l’ay veu, et puis en Constantinople vers le Grand Seigneur. Je ne veux point faire tort à un’infinité d’autres grands personnages que j’ay veu en cet estat et ceste robe ; mais selon mon advis, M. le cardinal Du Bellay et M. de Dax ont surpassé : car ils se fussent aydez aussistost de leur espée que de leur langue bien disante et discrette. Aussi, en ces ambassades il se présente bien autant des affaires et matières chevaleresques et de guerre, plus que d’autres d’estat. »

    27 SP 1/122, f° 48-58 (LP, XII/II, 186, p. 38). « For the most part spiritual men and we trust good men [mais] not meet to govern us nor other temporal men within any shire or country within this your realm […] [de plus] there is no manner of state within this your realm that hath more need of reformation, nor to be put under good government, than the spiritual men. » Sur le contexte de l’arrivée de Cuthbert Tunstal à la tête du conseil du nord en 1530, voir C. Sturge, Cuthbert Tunstal, Londres, 1938, p. 147-148. On signalera qu’en 1530, on compte en effet 7 clercs parmi les principaux conseillers. On retiendra en particulier Cuthbert Tunstal, Brian Higden et Thomas Magnus.

    28 Jean Du Bellay à Montmorency, de Londres, le 22 octobre 1529 (CCJDB, I, p. 113).

    29 Le Pèlerinage de Grâce correspond à une série de soulèvements spontanés qui secoue le Lincolnshire, les East Riding et le Richmondshire à l’automne 1536.

    30 PRO, SP 1/107, f° 82. Norfolk à Cromwell et à Edward Fox, Esterford, 8 octobre 1536 (LP, XI, p. 243). « […] To sit still like a man of law while other noblement either come to the King or go towards his enemies. »

    31 PRO, SP 1/119, f° 7 (LP, XII/I, 1022, p. 464-467. Déclaration d’Edward Lee de ce qui s’est passé durant le pèlerinage de Grâce) et PRO, SP 1/119, f° 118 (LP, XII/I, 1021, p. 462).

    32 PRO, SP 1/112, f° 189 (LP, XI, 1300, p. 527). Edward Lee à Lord Darcy, Cawod, 14 décembre 1536 : « Whan I came in to the pulpett, I came in to it hindifferent to live and to die […] I coulde not spende my liefe in a better cause than to save so many lives both bodelie and gostelie. »

    33 LP, XI, 1336, p. 538. Lord Darcy à Edward Lee, Tempylhirst, 18 décembre 1536 : « Where you write you could do no lesse than enter the po[u]pytt, indifferent as well to die as live […] I cannot believe your sermon can save our souls, but I know that from God your goodness cannot be hid and reckon that the King his honorable councillors will accept you after the true meaning of that and all your sermons, without your seeking the King’s favor by desiring, in letters, to die for it. Whoever desires such high perfection may, with the King’s licence, be sped in Africa or Turkey. Finally, as your Lordship desires me to write to you frankly, I am bold to answer you like a knight, and neither as an orator nor lawyer nor dissembler. »

    34 « Ye bishoppes wold entre in with the Kyng and, by meanes of his supremicie, ordre the layete as ye listed. But we wyl provide that the premenire shal never goo of your hedes » (J. A. Muller [éd.], Letters…, op. cit., Gardiner à Somerset, The Fleet, 14 octobre 1547, p. 392).

    35 CCJDB, II, p. 210-218. Jean Du Bellay aux cardinaux de Lorraine et de Tournon, Rome, 22 décembre 1535.

    36 CCJDB, II, p. 192. François de Tournon à Jean Du Bellay, Pagny, 10 décembre 1535.

    37 Arch. di Stato di Modena, busta 22, G. Alvarotti au duc de Ferrare, Paris, 8 avril 1547.

    38 Pour davantage de précisions sur ce point, voir Cédric Michon, La Crosse et le Sceptre, à paraître aux éditions Tallandier, en mai 2008.

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    Michon, Cédric. « “Charogne” ou gentilhomme ? Prélats et juristes au cœur des affrontements courtisans sous François Ier et Henri VIII ». In Les affrontements, édité par Jacqueline Sainclivier et Frédérique Pitou. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2008. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.4742.
    Michon, Cédric. « “Charogne” ou gentilhomme ? Prélats et juristes au cœur des affrontements courtisans sous François Ier et Henri VIII ». Les affrontements, édité par Jacqueline Sainclivier et Frédérique Pitou, Presses universitaires de Rennes, 2008, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.4742.

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    Sainclivier, J., & Pitou, F. (éds.). (2008). Les affrontements (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.4731
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    Sainclivier, Jacqueline, et Frédérique Pitou, éditeurs. Les affrontements. Presses universitaires de Rennes, 2008, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.4731.
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