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Entre résidus et ressources : René Martin et le traitement des déchets à Lyon (1939-1945)

p. 135-146


Extrait

1Un journaliste français raconte ainsi sa visite d’une décharge publique dans un faubourg de Berlin au cours de l’hiver 1938-1939, en compagnie d’un représentant municipal « qui s’était parfumé [...] de façon vraiment excessive » :

« Une large porte cochère s’ouvrit devant nous. Dans cette porte s’engouffraient en file ininterrompue des camions entourés d’un nuage malodorant. […] Les chargements d’ordures tombaient sur une large lanière de cuir qui circulait lentement dans le sous-sol. Elle passait, cette lanière, devant des hommes masqués et gantés, armés de crocs […] qui saisissaient […] les ferrailles se trouvant dans le tas. […] Ensuite, le tas d’ordures arrivait devant les récolteurs de papiers qui, eux aussi, prélevaient ce qui les intéressait. […] Mon guide […] put m’apprendre que bon an mal an, l’on récupérait, en gros, 300 000 tonnes de papiers et 200 000 tonnes de ferraille1. »

2Au cours de cette visite, le journaliste apprend que les membres de la Jeunesse hitlérienne

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