1 Pour ce faire, nous nous appuyons notamment – sans reprendre ici l’ensemble de sa typologie – sur : Jean Baubérot, Les 7 laïcités françaises. Le modèle français de laïcité n’existe pas, Paris, Éditions MSH, 2015. Nous lui empruntons la notion de laïcité identitaire, qui recouvre les positions actuelles de l’extrême droite et d’une partie de la droite, et vise à associer la laïcité avec une identité nationale essentialisée, se référant parfois – mais pas nécessairement – à la tradition catholique. Cette laïcité identitaire assimile la présence des musulmans aux invasions barbares et préconise clairement des mesures d’exclusion de cette religion ou de ses adeptes. La laïcité néo-républicaine, sur laquelle se rejoignent des courants de droite et de gauche, ne s’en prend pas à la liberté de culte musulman ni, en principe, à la libre expression des musulmans dans la société civile. Elle souhaite mettre toutes les religions sur le même plan. Mais elle s’oppose à la visibilité religieuse dans les espaces publics, l’espace scolaire en particulier, voire dans d’autres espaces éducatifs (crèches) au nom d’un hypothétique « modèle républicain » idéalisé, qui met en avant une nécessaire homogénéité sociale et culturelle, et invoque constamment les dangers du prosélytisme religieux. Ce faisant, elle recycle aujourd’hui contre l’islam, et sans nécessairement en avoir conscience, une tradition anticléricale ou antireligieuse dirigée autrefois contre le catholicisme.
2 « Laïcité plurielle : l’impératif social », Enjeux et débats, no 24, 17 mars 1990, p. 5.
3 « Positions de quelques Fol », document interne, communiqué par Michel Morineau.
4 Michel Morineau, témoignage, 2015.
5 Jean-Robert Ragache, « La religion une affaire privée » et Jean-Louis Rollot, « Une Église ne peut se substituer à l’État », La Vie du 29 novembre 1990.
6 Libération du 22 octobre 1990 (article de François Reynaert).
7 Le Monde du 4 décembre 1990 (article de Jean-Michel Dumay).
8 Libération du 3 décembre 1990 (article de François Devinat).
9 L’intervention de Kaïssa Titous, présidente de l’association Forum Égalité, exprime assez bien leur situation inconfortable « au confluent des cultures ».
10 Pierre Tournemire, « La Ligue de l’enseignement et la laïcité de 1981 à nos jours », exposé à l’Himase, 2011.
11 Michel Morineau et Pierre Tournemire, « la Ligue de l’enseignement et la laïcité : itinéraires », Laïcité : « fait et à faire », supplément au no 58 des IEM, avril 1998, p. 9.
12 « Histoire de la Ligue », Formation politique des militants, cahier no 1, s. d. (1998 ?), p. 21.
13 Témoignage de Jean-Michel Ducomte (entretien de septembre 2014).
14 Le colloque « Islam et Laïcité : quel avenir en France ? » de mai 1990 avait été précédé à cet égard par le colloque Laïcité 2000 en 1986, où l’intervention d’Imr Helmy Ibrahim avait provoqué des remous (voir chapitre xi).
15 On parle alors fréquemment d’un « islam des caves ». Un référendum illégal est organisé par une mairie du Pas-de-Calais pour empêcher la construction d’une mosquée, etc.
16 Xavier Ternisien, La France des mosquées, Paris, Albin Michel, 2002, rééd. 10/18, 2004, p. 223.
17 Michel Morineau, « Laïcité et islam : histoire d’une commission et itinéraire d’une réflexion », version pdf d’un texte, remanié sous le titre « La commission Laïcité et Islam : historique et philosophie d’un débat », 1905-2005 : Les enjeux de la laïcité, Islam et Laïcité, Paris, L’Harmattan, 2005, p. 9-21 ; voir aussi : « Laïcité et islam : conception, naissance et disparition d’une commission engagée », Diasporiques-Cultures en mouvement, no 4, décembre 2008, p. 79-85.
18 Le titre de la commission deviendra « Laïcité et Islam » en juillet 1998, puis elle reprendra le titre initial après le retrait de la Ligue de l’enseignement en juillet 2000.
19 Outre Tariq Ramadan, on trouve plusieurs personnalités proches de lui : Fouad Imarraine (Collectif des jeunes musulmans de France), Yamin Makri (Union des jeunes musulmans de Lyon), Farid Abdelkrim (président des Jeunes Musulmans de France) Ali Rahni (responsable associatif à Roubaix) ; ainsi que deux convertis : Didier-Ali Bourg, Jean-Loup Abd-Al-Halim Herbert. Plus indépendant est Larbi Kechat (Mosquée Addawa), qui viendra peu. Ahmed Jaballah est membre de l’UOIF. Soheib Bencheik (mosquée de Paris), présent au début, s’en ira assez vite après s’être heurté à Tariq Ramadan. Des musulmans « laïques » comme Betoule Fekkar-Lambiotte, ou Mohamed Cherif-Ferjani ont siégé aussi.
20 En 1998, on relève les noms de deux prêtres catholiques (Gilles Couvreur, René Mazenod), d’un pasteur protestant (Jean-Pierre Dassonville), de la directrice du centre culturel juif/Fondation du judaïsme français (Nelly Hansson).
21 Parmi les représentants permanents de la Ligue présents au début : Jean Boussinesq, Jacqueline Costa-Lascoux, Guy Gauthier, Michel Morineau, Joël Roman, Pierre Tournemire. Anne-Marie Franchi s’agrégera au bout de quelque temps. Parmi les chercheurs ou personnalités qualifiées : Anna Bozzo, Martine Cohen, Émile Poulat, Michel Brisacier, Étienne Trocmé, Patrice Rolland, etc.
22 Martine Cohen, « L’intégration de l’islam et des musulmans en France : modèles du passé et pratiques actuelles », Jean Baudouin et Philippe Portier (dir.), La Laïcité, une valeur d’aujourd’hui ? Contestations et renégociations du modèle français, Rennes, PUR, 2001, p. 323.
23 Voir le rapport marquant le point final de la participation de la Ligue à cette commission : Laïcité et islam. L’intégration des musulmans dans une France une et diverse, document dactylographié, 52 p. (avec les contributions individuelles de plusieurs membres), décembre 2000. Un rapport d’étape réalisé par Nathalie Dollé avait été publié en novembre 1998.
24 Tariq Ramadan, Ahmed Jaballah, Soheib Bencheik, Didier (Ali) Bourg publient chacun un article dans « Laïcité : fait et à faire », IEM, supplément au no 58, avril 1998. Voir aussi : « L’Algérie, de la mémoire et de la conscience » (Tariq Ramadan), IEM, décembre 1997 ; « Les talibans, une vision particulière de la religion » (Ahmed Jaballah), IEM, mars 1999 ; « Penser et intégrer l’islam en Europe » (Abdoullah Mounir, secrétaire général des EMF – Étudiants musulmans de France), IEM, décembre 1999.
25 P. Tournemire prend la parole au Bourget lors d’un rassemblement de l’Union des jeunes musulmans (30 mars 1997). En 1999, la Ligue soutient le colloque « Penser et intégrer l’islam en Europe » des EMF à Besançon, où interviennent notamment P. Tournemire et M. Morineau (et auquel participent aussi Alain Gresh, Henri Leclerc, Michel Wieviorka, Alain Boyer). La manifestation est également soutenue par Animafac dont EMF est membre (Jeanne-Hélène Kaltenbach et Michèle Tribalat, La République et l’islam entre crainte et aveuglement, Paris, Gallimard, 2002, p. 129).
26 IEM d’avril 1999 fait état d’une trentaine de journées de ce type organisées depuis un an dans les grandes agglomérations et indique que « le calendrier à venir est saturé ». Sont nommément citées des rencontres à Lyon, à Saint-Étienne, à Vénissieux et à Bordeaux. En mars 2000, le bilan indique 40 journées dans une trentaine de départements, plus de 4 000 éducateurs, enseignants, travailleurs sociaux, élus locaux, responsables d’associations y auraient participé.
27 « Ce dernier point doit notamment permettre aux fédérations de remédier au blocage que représente la méconnaissance de la laïcité, plus particulièrement de la philosophie politique qui a inspiré les textes de 1882-86 et 1905 par de nombreux acteurs et responsables locaux (élus, enseignants, responsables associatifs) », Olga Victor « Intégrer dans la république », IEM, mars 1999, p. 15.
28 Soheib Bencheik, « L’islam face à la laïcité française », Confluences-Méditerranée, no 32, Hiver 1999-2000, p. 77.
29 Plusieurs rencontres ont lieu entre Pierre Tournemire, Roger Lesgards, président du mouvement, Michel Morineau, et d’autre part Didier Motchane et Alain Billon, conseillers techniques de Jean-Pierre Chevènement chargé des questions relatives à l’islam, et Philippe Barret, autre conseiller du ministre.
30 Anne Lancien, « La Ligue et l’islam », intervention à la Journée d’études de la Ligue de l’enseignement sur la pluralité culturelle, juillet 2015 ; « La diversité culturelle et religieuse ou l’opportunité d’une recomposition de l’ethos laïque de la Ligue de l’enseignement », intervention au GSRL, septembre 2015. Nous remercions Anne Lancien pour la communication de ces exposés.
31 Pour la biographie de R. Lesgards et son passage à la présidence de la Ligue, voir le chapitre xi, note 75.
32 Elle sera désignée en juillet 2001. Mais elle devra abandonner ses fonctions deux ans plus tard pour des raisons plus personnelles que politiques, à la suite d’une mésentente avec le secrétaire général, Jean-Marc Roirant, sur les méthodes de travail. Jacqueline Costa-Lascoux (née en 1939), docteur en droit et sociologue, est alors directrice de recherches au Centre d’études de la vie politique française (Cevipof-CNRS). Ses travaux sont orientés vers les problèmes d’immigration et d’intégration. Elle a publié notamment : Logiques d’État et immigration (avec Patrick Weil), Paris, Kimé, 1993, et Les trois âges de la laïcité, Paris, Hachette, 1996. Elle participe à de nombreux débats et commissions sur l’éducation au cours des années 1990. Son activité militante à la Ligue se poursuit dans les années 2000/2010 dans la région lyonnaise.
33 Toufik Baalache a été élu maire-adjoint de Bagnolet après la marche des Beurs de 1984. Akli Mellouli est à l’époque chargé de mission sur la diversité à la Ligue.
34 Akli Mellouli, « Citoyens dans la diversité », IEM, janvier 2002, p. 18.
35 Celui-ci succède à Jacqueline Costa-Lascoux comme président de la Ligue en juin 2003. Jean-Michel Ducomte (né en 1950), docteur en droit, poursuit une double carrière d’avocat et de maître de conférences en droit public à l’IEP de Toulouse. Devenu franc-maçon très jeune, il a atteint les hauts grades (il est 33e), et a eu des responsabilités importantes au GODF : président de la commission permanente Laïcité (1990-1996), membre du Conseil de l’ordre et Grand Secrétaire aux Affaires extérieures, ce qui lui a permis de parcourir le monde et d’intervenir notamment en Afrique. Sur le plan politique, il a adhéré au PS après la défaite de 1986, dans le sillage d’Alain Savary puis de Lionel Jospin lorsqu’ils exerçaient leur mandat dans la région toulousaine, mais il l’a quitté au lendemain du congrès de Rennes (1990), faisant ensuite un bref passage au Parti Radical de Gauche sur une ligne proche de Christiane Taubira. À la Ligue, il a assumé d’abord des responsabilités locales en Haute-Garonne (présidence d’un cercle laïque à Toulouse), est entré au CA de la Fol 31 à l’instigation de Pierre Tournemire, et en est devenu vice-président à la fin des années 1980. Il ne souscrit pas alors pleinement à l’aggiornamento de la Ligue, résumé par le terme de laïcité plurielle, et se tient à l’écart des polémiques entre la Ligue et le GODF au début des années 1990. Élu au CA national en 1994 et devenu par la suite vice-président, il se montre très actif dans les différentes commissions confédérales qui au tournant du siècle débattent de la ligne idéologique du mouvement (Citoyens dans la diversité, Laïcité-intégration-citoyenneté, commission juridique laïcité, etc.). Succédant de manière imprévue à Jacqueline Costa-Lascoux dans le poste de président, il l’occupe toujours en 2016. Cette longévité lui donne l’occasion de marquer le mouvement de son empreinte grâce à ses qualités d’orateur et à son rôle de théoricien, qui se manifeste par de nombreux articles et aussi hors du mouvement par une abondante production livresque (Renseignements communiqués par l’intéressé, 2014). On notera que Jean-Michel Ducomte est le premier président de la Ligue franc-maçon depuis Joseph Brenier.
36 Pierre Tournemire, « Dialoguer ou diaboliser ? », IEM, décembre 2004, p. 19. Cet article est une réaction au livre à charge de Caroline Fourest, Frère Tariq, Paris, Grasset, 2004.
37 Pierre Tournemire, « Une loi qui serait inopportune », IEM, juin-juill. 2003, p. 2.
38 Pierre Tournemire, « Et maintenant ? », IEM, mars 2004.
39 Pierre Tournemire, « Un an après la loi du 15 mars 2004 », IEM, avril 2005.
40 Contribution à la réflexion du HCI sur une charte de la laïcité, 2006, p. 11.
41 Nicolas Sadoul, « L’éducation à la laïcité : l’engagement de la Ligue de l’enseignement », blog Mediapart, 18 mars 2014.
42 Pierre Tournemire, « Port du voile à l’école. Vingt ans après la polémique », IEM, novembre 2009, p. 6.
43 Jean-Michel Ducomte, IEM, décembre 2010, p. 2.
44 « Le port du voile intégral, qu’il soit volontaire ou imposé, nous choque et nous scandalise par ce qu’il représente de mépris assumé de la dignité de la femme, de revendication d’une infériorité de statut et de condition qui dément cyniquement les progrès laborieux obtenus depuis un siècle au prix de combats incessants et résolus » (audition de Jean-Michel Ducomte devant la commission parlementaire sur le port du voile intégral, 21 octobre 2009, consultable sur le blog Laïcité de médiapart. Voir aussi Communiqué du secrétariat national de la Ligue, 23 juin 2009).
45 Communiqué commun de la Ligue de l’enseignement, de la Fédération nationale de la libre-pensée et de la LDH du 2 avril 2013, consécutif aux deux arrêts de la Cour de Cassation (en date du 19 mars 2013) concernant la CPAM de Seine-Saint-Denis et la crèche Baby Loup.
46 Position défendue notamment par la philosophe C. Kintzler et par l’Ufal. Voir Catherine Kintzler, « L’inégalité, c’est de ne pas pouvoir créer d’entreprise privée laïque », Libération, 30 et 31-03-2013.
47 Communiqué de la Ligue du 30 juin 2014.
48 La laïcité dans les séjours de vacances, document approuvé par le CA extraordinaire du 16 mai 2013, brochure.
49 Les usagers en sont cependant nettement dissuadés car beaucoup d’activités sportives ne sont pas compatibles avec le jeûne. Les familles en seront informées à l’avance.
50 Voir le chapitre xi.
51 Laïcité 2000-Cinq questions soumises au débat des militants. Dossier pour la préparation de la résolution finale, Toulouse, Juillet 1989, novembre 1988, 9 p. (document dactylographié communiqué par M. Morineau).
52 Pour cette interprétation, voir : Yves Verneuil, « Les accords Lang-Cloupet (1992-1993) : une histoire écrite à l’avance ? », Histoire de l’éducation, 3/2011 (no 131), p. 51-87. Voir aussi Bruno Poucet, La liberté sous contrat. Une histoire de l’enseignement privé, Paris, Fabert, 2009, p. 176-184.
53 Dans un communiqué du 15 juin, le Cnal dénonce un accord qui « légitime une conception de l’organisation de la société sur des bases communautaristes ». Au nom de la Fen, Guy Le Néouannic déplore que l’accord confère au Sgec le label d’interlocuteur représentatif, alors que la loi Debré ne voulait connaître que les établissements. En signant un accord de puissance à puissance, on trahirait les fondements mêmes de la République. Cf. Guy Le Néouannic, « Le silence des agneaux », Fen-Actualités, 16 juin 1992 (informations citées par Verneuil Y., art. cit.).
54 Jean-Louis Rollot, « Enseignement public/privé : mêmes droits, mêmes devoirs », 15 juin 1992, E&D du 20 juin 1992, p. 4.
55 Déclaration de Rollot à l’AG de Pointe-à-Pitre, E&D du 29 mai 1993, p. 5.
56 Pierre Tournemire, « La Ligue de l’enseignement et la laïcité de 1981 à nos jours », exposé à l’Himase, 2011.
57 « La Ligue et la laïcité du système éducatif », E&D, no spécial, mars 1994, p. 31-33.
58 La commission public/privé a eu pour secrétaires Jean Boussinesq et Gilles Manceron. Elle comprenait Michel Brisacier, Clément Durand, Anne-Marie Franchi, Jean-Paul Martin, Michel Morineau, Émile Poulat, Patrice Rolland, François Trémolières, et Edmond Vandermeersch.
59 Le fait est signalé au compte-rendu du CA des 14-15 novembre 1995. La nature de ces amendements n’est pas précisée. Ils font suite à la présentation par Bernard Toulemonde des travaux de la commission. Une nouvelle rédaction de l’introduction est également demandée.
60 L’enseignement public et les établissements privés, Cahier de la Ligue, mars 1996.
61 Le Monde, « Enseignement du corse : les principes de Matignon à l’épreuve du terrain », 8-9 octobre 2000.
62 Eric Osmond, « En débat dans la Ligue, la Corse après les accords de Matignon », IEM, octobre 2000, p. 14.
63 Le Monde, 18-07 et 1 et 2-12-2002.
64 Jean-Michel Ducomte, « Oui à l’enseignement des langes régionales, mais non à une mauvaise manière faite au service public », IEM, décembre 2001, p. 3 ; Anne-Marie Franchi, « À propos des écoles Diwan », IEM, août-septembre 2001, p. 15 ; Eric Osmond, « En débat dans la Ligue, la Corse après les accords de Matignon », IEM, octobre 2000, p. 14.
65 Jean Boussinesq et Pierre Tournemire, « Loi Astier, loi Falloux et Conseil d’État », IEM, mars 1999, p. 14.
66 Charles Conte, IEM, décembre 2009, p. 11.
67 Pierre Tournemire, « La pétition de 1960 », IEM, juin-juil. 2010, p. 14.
68 Jean-Michel Ducomte, IEM, décembre 2010, p. 2.
69 Pierre Tournemire, introduction au dossier Cinquante ans après la Loi Debré, IEM, décembre 2009, p. 9.
70 « Laïcité : fait et à faire », supplément aux Idées en mouvement, no 58, avril 1998. Ce document de 80 pages contient des contributions très nombreuses de responsables de la Ligue ou d’intellectuels répondant à son invitation, qui balayent tous les sujets du moment : la nouvelle donne religieuse (mutations du catholicisme, émergence de l’islam), la singularité française en Europe, l’idée d’une morale commune, la nouvelle donne scolaire.
71 On ne compte pas moins de six textes de caractère doctrinal produits entre 2003 et 2013 : « La laïcité, un bien commun, une démarche, une construction permanente », 4 novembre 2003 (audition devant la commission Stasi) ; « Laïcité, nous écrivons ton nom. La longue histoire d’une loi de raison, l’actualité d’un engagement, une ambition pour le siècle qui s’ouvre », hors série no 6 du mensuel IEM, 2005, 96 p. avec les annexes ; audition de la Ligue de l’enseignement par la commission chargée de réflexion juridique sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics, dite commission Machelon, 2 juin 2006 ; contribution de la Ligue de l’enseignement à la réflexion du Haut Conseil à l’intégration sur une charte de la laïcité, 29 novembre 2006 ; La laïcité pour faire société, brochure, 2012, 31 p. ; La laïcité dans les séjours de vacances, brochure, 2013, 14 p. (le texte complet comprenant le règlement intérieur des CVL est publié sur le site de la Ligue).
72 Voir en particulier son article « Les frontières de l’espace laïque », Pourquoi ?, juin-juillet 1988, p. 12-21.
73 Jean Boussinesq, La laïcité française, Paris, Points Seuil, inédit, 1994.
74 Ibid., p. 17.
75 Jean-Michel Ducomte, Laïcité, laïcité(s) ?, Toulouse, Privat, 2012 ; Hayat El Mountacir, Guide pratique de la laïcité, Ligue de l’enseignement-Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, 2005 ; Maurice Gelbard, in Émile Poulat et Maurice Gelbard, Scruter la loi de 1905 : la République française et la religion, Paris, Fayard, 2010 ; Michel Miaille, La laïcité, problèmes d’hier, solutions d’aujourd’hui, Paris, Dalloz, 2014.
76 Au sens politique du terme, bien évidemment.
77 Voir notamment : Jean Baubérot, Vers un nouveau pacte laïque, Paris, Le Seuil, 1990 ; Laïcité 1905-2005, entre raison et passion, Paris, Le Seuil, 2004. La première édition de l’ouvrage de Jean-Marie Mayeur, La Séparation de l’Église et de l’État, Paris, Julliard, coll. « Archives », date de 1966.
78 Laïcité, nous écrivons ton nom, op. cit.
79 « 1905-1995 : la séparation des Églises et de l’État, une garantie toujours actuelle de nos libertés », dossier réalisé par le service Études-Recherches-Débats de la Ligue de l’enseignement, IEM, décembre 1995, p. 7-10.
80 Les actes seront publiés en un gros volume : Jean Baubérot, Michel Wieviorka (dir.), De la séparation des Églises et de l’État à l’avenir de la laïcité, Les Entretiens d’Auxerre, Paris, Éditions de l’Aube, 2005.
81 Intitulé « Vers de nouveaux universaux ? », ce colloque est organisé par la fédération de la Haute-Garonne, avec la collaboration des autres fédérations de la région Midi-Pyrénées, le Conseil régional et l’IEP de Toulouse (cf. dossier IEM, oct. 2004).
82 Un quatrième colloque national sur le thème « Sports, religions, laïcité » a lieu à Paris du 30 septembre au 2 octobre avec l’Ufolep et l’Usep.
83 Pour un bilan détaillé, voir surtout : Charles Conte, « Commémoration du centenaire 1905-2005 : à l’heure du bilan », IEM, février 2006, p. 18.
84 De telles spéculations sont constantes au cours des années 1990. Par exemple : « La laïcité et le nouveau paysage religieux » (Gilles Manceron), et « Les aides publiques à la construction de mosquées : la Ligue ouvre le débat », IEM, novembre 1995, p. 4-5. La commission islam et laïcité fait également des propositions. La plupart du temps, il s’agit d’explorer une « application extensive de la loi de 1905 sans la remettre en cause », en donnant « gratuitement en jouissance » des édifices à des organismes religieux musulmans « selon les lois de 1905 et 1907 » (Pierre Tournemire, intervention au Bourget du 30 mars 1997).
85 Audition de la Ligue devant la commission Machelon, 2 Juin 2006. Rappelons que la mention « La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte » se trouve à l’article 2.
86 Après l’échec du Traité constitutionnel européen, cette disposition sera intégrée dans le traité de Lisbonne en 2007. Il s’agit de l’article 51 du projet de TCE, devenu l’article 17 du traité de Lisbonne, dont le troisième alinéa est ainsi rédigé : « Reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent, et régulier, avec les Églises et organisations (philosophiques non confessionnelles). » La mention des organisations non confessionnelles dans le texte ne suffit alors pas à « rassurer » la Ligue, les autres laïques français, ainsi que les organisations humanistes ou séculières européennes, qui craignent les ingérences des Églises dans la législation européenne. Après le traité de Lisbonne, la Ligue se battra avec la FHE, et les élus laïques du Parlement européen pour veiller à ce que le dialogue avec les organisations non confessionnelles ne soit pas oublié (André Jourdes, « La Ligue, la laïcité et l’Europe », document produit à la journée des Grands Témoins de la Ligue, avril 2014).
87 La laïcité pour faire société, 2012, p. 19.
88 Voir à ce sujet les articles de Jean-Michel Ducomte : « Mieux réfléchir au multiculturalisme », IEM, mars 2001, « Penser l’espace public : de tous au tout », IEM, juin-juillet 2002.
89 Faire société ! Le Manifeste, brochure, 2010, p. 6.
90 La laïcité pour faire société, op. cit., p. 21.
91 La laïcité, un bien commun, une démarche, une construction permanente, p. 15.
92 On s’appuie ici sur le texte du Manifeste publié en brochure, et sur le commentaire de Joël Roman, « Manifeste “Faire société”: mode d’emploi », Diasporiques, no 11, septembre 2010, p. 6-10.
93 La laïcité pour faire société, p. 12.
94 La laïcité dans les séjours de vacances, p. 7.
95 La laïcité pour faire société, p. 12.
96 Laïcité nous écrivons ton nom, p. 62.
97 Jean-Michel Ducomte, « Penser l’espace public : de tous au tout » (2e partie), IEM, juin-juillet 2002, p. 17.
98 La création de cette revue fait suite à une proposition de Philippe Lazar, ex-directeur de l’Inserm, compagnon de route de longue date de la Ligue sur les questions liées à la connaissance des sciences. Membre fondateur des cercles Condorcet, il était par ailleurs membre d’un cercle juif laïque et non-sioniste, le Cercle Gaston Crémieux, fondé en 1967, dont la revue portait le nom de Diasporiques. La proposition de Philippe Lazar était de créer une revue interculturelle en utilisant le fichier des abonnés et le nom de la revue, au moment où le cercle achevait son cycle. Bien qu’inédite cette proposition a été acceptée, en modifiant toutefois le titre par l’adjonction de « Cultures en mouvement » pour signifier que les cultures territoriales étaient également prises en compte. La ligne éditoriale tourne autour d’une forme de reconnaissance de la pluralité culturelle (au sens anthropologique) tout en récusant le modèle multiculturaliste de type canadien. La revue se caractérise par une grande diversité de rubriques (dossiers, débats thématiques, entretiens avec des personnalités, rubrique littéraire ou cuisine, etc.). Elle publie en juin 2016 son numéro 33, à l’occasion du congrès des 150 ans de la Ligue (renseignements communiqués par Charles Conte).
99 Philippe Auzet, « Demain en France, chantier d’expressions », communication à la journée d’études La Ligue de l’enseignement et la pluralité culturelle – Du folklore à la diversité, à paraître.
100 Voir les interventions respectives de Mahjouba Galfout et Bernard Criner sur ces deux manifestations, ibidem.
101 Sur l’histoire de la Fol de La Réunion : Nathalie Sévilla, La Fédération des œuvres laïques et l’Usep : vecteurs des valeurs républicaines à la Réunion, DEA d’histoire contemporaine, université de La Réunion, 1999.
102 Témoignage du président de la Fédération, Luçay Permalnaïck, à la Journée d’études La Ligue de l’enseignement et la pluralité culturelle – Du folklore à la diversité, 2015, à paraître.
103 Intervention de Patrice Boyer, responsable de la Fédération, à l’AG de la Ligue de 2015. Entretien avec Frédéric Salvan, président de la Fédération (novembre 2015).
104 Selon le mot de Pascal Hébert, secrétaire général de la Fédération de la Ligue de Nouvelle-Calédonie, communication à la journée d’études La Ligue de l’enseignement et la pluralité culturelle – Du folklore à la diversité, 2015, à paraître.
105 Les actes en sont publiés sous le titre Quelle place pour la morale ?, Paris, Desclée de Brouwer, 1996. L’ouvrage fait appel comme intervenants à des philosophes et théologiens chrétiens de grande notoriété, notamment protestants (Olivier Abel, France Quéré, Paul Ricoeur), et à des scientifiques (Axel Kahn) ou des juristes (Catherine Labrusse-Riou).
106 Gilles Manceron, « À quoi sert l’année Clovis », IEM, avril 1996.
107 Guy Gauthier, IEM, mars 1997, p. 4-5.
108 Dominique Lecourt, Claude Nicolet, Michelle Perrot, Émile Poulat, Paul Ricoeur, Aux sources de la culture française. Préface de Roger Lesgards, postface de Guy Gauthier, Paris, Éditions La Découverte, 1997. Manque la contribution de Marcel Gauchet qui avait participé à la journée d’études.
109 IEM, janvier 2000, p. 14.
110 Vers un humanisme du IIIe millénaire. Réflexions pour un humanisme laïque renouvelé, Paris, Le Cherche Midi Éditeur, 2000. L’ouvrage est dirigé par Roger Lesgards qui y rédige une longue présentation et une conclusion, il réunit douze contributions sur les sujets les plus divers.
111 En tant que responsable de la fédération de la Ligue de la Somme et de l’Urfol Picardie, Vincent Peillon était un des organisateurs en 2005 du colloque d’Amiens sur la morale laïque.
112 Marcel Gauchet était l’un des intervenants. Les actes – enrichis – de ce colloque sont publiés sous la direction d’Eric Favey et Guy Coq, Pour un enseignement laïque de la morale, Toulouse, Éditions Privat, 2014.
113 Contribution de la Ligue suite à l’audition de ses représentants par la mission de l’Éducation nationale sur la morale laïque, le 3 décembre 2012, cité in Éric Favey, Guy Coq (dir.), op. cit., p. 195.
114 Yves Palau, « La Ligue de l’enseignement depuis les années 1980 : nouvelle réflexion sur la laïcité et position dans l’espace politique », in Jean Baudouin et Philippe Portier (dir.), La Laïcité, une valeur d’aujourd’hui ? Contestations et renégociations du modèle français, Rennes, PUR, 2001.
115 Extrait du courrier adressé aux membres de la commission Laïcité et Islam par Michel Morineau et Pierre Tournemire, daté du 26 août 1997.
116 La Ligue a cependant tenu à affirmer à cette occasion qu’elle soutenait l’action de l’Observatoire, sans forcément approuver toutes les positions des responsables de cet organisme y compris lors de l’incident qui avait été à l’origine de sa mise en cause, à savoir la réaction du rapporteur général Nicolas Cadène à un propos d’Élisabeth Badinter réclamant le droit de se déclarer islamophobe : « Si, en disant qu’il faut ne pas avoir peur d’être traité d’islamophobe, on veut signifier qu’on demeure libre de critiquer la religion musulmane comme cela a été fait en son temps avec la religion catholique quand celle-ci prétendait à la supériorité du Droit Canon sur le Droit Civil, alors il n’y a pas de problème. Mais il faut s’exprimer en veillant à ne pas servir ceux que l’on combat et ne pas risquer de solidariser avec eux des croyants sincères, parfaitement respectueux des principes républicains mais qui se sentent agressés par ces propos » (circulaire de Jean-Marc Roirant du 10 février 2016, aux responsables des fédérations et des unions régionales, Archives Ligue).
117 Voir son « Code de la laïcité » publié sur le site laïcité-laligue, et repris dans une partie de son ouvrage Laïcité, Laïcité(s), Toulouse, Privat, Le Comptoir des idées, 2012.
118 La Laïcité et La loi de 1905 aux Éditions Milan dans la collection Les Essentiels.
119 Hayat El Mountacir, Guide pratique de la laïcité, Ligue de l’enseignement – Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, s. d. (2005).
120 Joël Roman, Identités et laïcité. Les dynamiques de l’engagement social en questions, hors série de La Revue de la CFDT, novembre-décembre 2005, 72 p. Le groupe Social Plus réunissait la Ligue, la CFDT et la Fédération des centres sociaux.
121 Voir en particulier E&D, du 16 décembre 1989, p. 5-7.
122 « Débat à propos d’un mémento », IEM, décembre 1994, p. 13-14. Ce dossier reproduit l’article de Christian Eyschen paru dans La Raison de septembre-octobre 1994, qui reprend le procès courant contre la Ligue accusée de faire le jeu des religions et de préconiser la laïcité « ouverte », et publie la réponse de Jean Boussinesq.
123 Notamment lors du centenaire de la loi de 1905, et dans un dossier sur les droits de l’homme (« liberté de conscience et liberté religieuse », décembre 2008, p. 11), etc.
124 Avec des interventions de chaque organisation et d’invités extérieurs, dont Jean Baubérot, Philippe Portier, directeur du GSRL et le juriste Patrice Rolland. Les actes sont publiés sous le titre Laïcité et libertés publiques, Éditions Libres Pensées, juillet 2015, 110 p.
125 Le Cidem est né de la collaboration de la LDH et de la LFE pour répondre d’abord à la problématique de l’anti-racisme, autour de l’organisation des « semaines d’éducation contre le racisme ». Celles-ci ont été vivaces, jusqu’au début du XXIe siècle, mais se sont ensuite essoufflées. En 1999, les premières assises de la vie associative, lui offrent l’opportunité, avec l’appui du gouvernement Jospin, de se relancer en organisant une campagne de promotion de l’« esprit civique », qui devient « grande cause nationale » en 2000. Puis en 2001 le Cidem prend le relais du Centre d’information civique, créé au début de la ve République, pour inciter s’inscrire sur les listes électorales et à participer au vote. Ces nouveaux champs d’action sont l’occasion d’un élargissement des soutiens à 11 associations et syndicats (dont la Confédération des maisons de jeunes, les centres sociaux, ATD-Quart Monde, les mouvements scouts…). Le Cidem devient également partenaire du MEN en 2003 pour l’éducation à la citoyenneté (mise en place de « parcours civiques » dans les établissements scolaires, en relation avec la commémoration de grands événements). Il participe en 2005 à la création du Forum civique européen, et depuis 2008, son action intègre une forte dimension européenne, à travers le programme « L’Europe pour les citoyens ». Mais, avec la présidence Sarkozy, l’attribution des campagnes sur l’incitation au vote lui échappe. Les dernières années voient une sorte de retour aux origines, avec un resserrement des liens autour des deux Ligues (renseignements communiqués par Cédric Bloquet, secrétaire général du Cidem).
126 Le collectif laïque comprend la plupart des obédiences maçonniques et des associations comme : Chevalier de la Barre, comités Laïcité/République, Egale, la Fédération nationale des délégués départementaux, l’Ufal, etc.
127 Ainsi, le 9 décembre 2014 lors d’un débat organisé par la fédération de Paris dont les autres intervenants sont Jean-Michel Ducomte, président de la Ligue et Jean-Pierre Dubois, président de la LDH. Rappelons que Catherine Kinztler était présente au démarrage des Cercles Condorcet. Elle avait accepté aussi en 2007 de participer au comité de patronage du site « La laïcité à l’usage des éducateurs ».
128 En particulier lors de l’affaire Baby Loup et au moment du dixième anniversaire de la loi de 2004.