1 Alfred Sauvy, La montée des jeunes, Paris, Calmann-Lévy, 1959.
2 Louis Cros, L’explosion scolaire, Paris, Comité universitaire d’information pédagogique, 1961.
3 Guy Saez, « Modernisation politique et culturelle, équipements et animation », in Geneviève Poujol (dir.), L’Éducation populaire au tournant des années soixante, Marly-le Roi, Document de l’Injep, no 10, 1993, p. 19.
4 Denise Barriolade, Laurent Besse et Arnaud Loustalot (dir.), Maurice Herzog, un septennat pour une politique Jeunesse et Sports (1958-1966), Paris, La Documentation française, 2013.
5 Cité par Joseph Franceschi, Les groupes de pression dans la défense de l’enseignement public, Paris, Librairies techniques, 1964, Documents, p. 328-329.
6 On suit sur ce point le dossier rassemblé par Laurent Besse, « Jeunesse et Sports enfin seuls ! Les rapports avec l’Éducation nationale », in Denise Barriolade, Laurent Besse et Arnaud Loustalot (dir.), op. cit., p. 44-45.
7 Cf. fin du chap. vi.
8 Robert Dader (1913-1983), ancien instituteur puis professeur de cours complémentaire, a été secrétaire général de la Fol de la Gironde de 1952 à 1958, et l’un des rapporteurs du congrès de Caen en 1957. La même année, il est élu au bureau national, et il devient secrétaire général-adjoint en 1958 (cf. notice par Jacques Girault dans le Maitron).
9 Henri Fauré (1899-1993), agrégé de mathématiques en 1928, est professeur à Alger puis à Paris, où il est responsable local du SPES (ancêtre du Snes) lors de la création de ce syndicat en 1937. Il est nommé proviseur à Rodez en 1938. Suspendu en 1943 pour 6 mois par Vichy, on le voit ensuite proviseur à Angoulême, puis inspecteur régional de la Jeunesse et des Sports à Caen de 1945 à 1948, avant de devenir proviseur du lycée Montaigne de Bordeaux, sa ville natale, entre 1948 et 1958, période pendant laquelle il préside aux destinées de la Fol de la Gironde (de 1950 à 1956). Rapporteur du congrès de 1956 sur la question de l’éducation permanente, il devient vice-président national l’année suivante. Nommé proviseur du lycée Carnot à Paris en 1958, il y prendra sa retraite en 1965. Son mandat de président de la Ligue prend fin en 1971.
10 Motion adoptée par le congrès de Rennes, AL, octobre 1960, p. 12.
11 Henri Fauré, « La générosité ne paie pas », AL, décembre 1959, p. 1.
12 Henri Fauré, « La résistance est un bloc », AL, janvier 1961, p. 3.
13 De nombreux articles relèvent ces thèmes en 1960 et 1961.
14 Cf. le témoignage d’Edmond Vandermeersch, École, Église et Laïcité, souvenirs autour de la loi Debré (1960-1970), Paris, L’Harmattan, 2008.
15 Edmond Vandermeersch, op. cit., p. 28-30 ; Bruno Poucet, La liberté sous contrat. Une histoire de l’enseignement privé, Paris, Éditions Fabert, 2009, p. 93. L’attitude du Sgen est d’ailleurs identique sur ce point à celle des syndicats de la Fen.
16 Voir notamment : « Échec à l’aumônerie dans le Maine et Loire », et « Une lettre loyale » à Ribérac (Dordogne), AL, décembre 1961, p. 3-5 et p. 8 ; articles identiques en janvier et février 1962. Voir aussi : Jean-Marie Swerry, Aumôniers catholiques dans l’enseignement public, Paris, Le Cerf, 1995, p. 122-123.
17 Les articles contre la loi Debré sont moins abondants dans Pourquoi ? à partir de 1964. Relevons la synthèse de Pierre Calmette à la veille de l’échéance du renouvellement des contrats simples : « La loi Debré », Pourquoi ?, juin 1968, p. 40-52.
18 Guy Brucy, Histoire de la Fen, Paris, Éditions Belin, 2003, p. 235.
19 Pourquoi ?, avril 1964. Sont cités notamment : Mmes Anne Philippe, Germaine Montero, Ludmila Tcherina, le docteur Lagroua Weill-Hallé ; MM. Jean Rostand, Jean Guéhenno, Jean-Paul Sartre, Jean Cassou, Jacques Prévert, Yves Montand, Henri Jeanson, Jean Effel, Roger Ikor, Jean-Louis Bory, Vladimir Jankelevitch, etc. L’Alerte est présidée par l’ancien ministre radical (de la IVe République) Michel Soulié.
20 Cette cause ne fait pas l’unanimité à la Ligue. Elle est cependant défendue par le Centre laïque d’action féminine et une majorité de responsables masculins, semble-t-il, dans les débats des instances dirigeantes (voir AL, numéros d’avril et d’octobre 1961 ; débat au conseil général des 27 et 28 avril 1963, Archives Ligue).
21 Sur l’expérience de l’Isère, voir AL, décembre 1961, et Pourquoi ?, avril 1966.
22 Le fait est signalé par Florence Rochefort, « Le rôle laïcisateur du Planning familial », in Christine Bard et Janine Mossuz-Lavau (dir.), Le Planning familial – Histoire et mémoire 1956-2006, Rennes, PUR, p. 62.
23 Un débat à ce sujet entre Pierre Chambre et Henri Tavoillot est publié dans Pourquoi ?, avril 1967.
24 Témoignage de Philippe Nottin, mars 2015.
25 « Une heureuse initiative de la Ligue : les débats du Récamier », AL, avril 1962, p. 7. Le premier débat réunissait Jean Bruhat, maître assistant d’histoire à la Sorbonne, Roger Quilliot, professeur agrégé, Jacques Fauvet rédacteur en chef adjoint du journal Le Monde, et Dominique Wallon, président de l’Unef. Les deux premiers cités sont, respectivement, de sensibilité communiste et socialiste.
26 Rapport d’activité de Robert Dader, AL, octobre 62, p. 12.
27 Extrait du communiqué du Bureau, 3 octobre 1962.
28 « Le temps du mépris », éditorial du président Fauré, AL, décembre 1962, p. 2.
29 Rapport d’activité de Robert Dader, 1965, Pourquoi ? suppl. juin 65, p 15.
30 Fauré aurait fait la déclaration suivante devant le bureau de la Ligue du 15 juillet 1965 : « Toutefois si les partis politiques qui soutiennent l’action du Cnal et ceux-là seulement décident de s’unir et envisagent de porter leur choix sur le président de la LFE, il appartiendrait aux instances de la Ligue, après consultation des organisations du Cnal, de dire si elles acceptent que leur président se lance dans un combat périlleux, certes, mais que dans ces conditions il ne refuserait pas » (Archives Ligue).
31 Henri Fauré, ouverture d’un débat sur « La crise actuelle de la démocratie », le 5 mars 1962, Cahier de l’éducation permanente, no 26, 1962, p. 6.
32 Pour des compléments sur ce qui suit : Jean-Paul Martin, « La Ligue de l’enseignement entre opposition de principes et accommodements pratiques », in Denise Barriolade, Laurent Besse, Arnaud Loustalot (dir.), op. cit., p. 199-212.
33 Robert Dader, « L’Éducation nationale, un grand ministère ? », AL, mai 1962, p. 8.
34 Voir notamment : Robert Dader : « Cette loi dont on parle tant…. », AL, juin 1961, p. 8-9 ; « Une loi-programme discutable », AL, septembre 1961, p. 18-19 ; « Problèmes d’équipement », AL, octobre 1962, p. 10.
35 Sur l’histoire du Fonjep : Laurent Besse, Construire l’éducation populaire : Naissance d’une politique de jeunesse (1958-1970), Paris, La Documentation française/Fonjep, 2014.
36 Françoise Tétard, Le Fonjep, une cogestion aux multiples visages, Paris, Fonjep/Injep, 1996, p. 80.
37 Alphonse Theeten, « S’adapter ou disparaître », AL, mars 1961, p. 6.
38 Alphonse Theeten (1902-1989), instituteur, est l’un des premiers adhérents de l’Union des amicales laïques du Nord, fondée en 1924, dont il sera secrétaire général (1938-1963), puis président (1968-1974) lorsqu’elle devient la Flasen (Fédération laïque des associations socio-éducatives du Nord). Vice-président national de la Ligue (1954-1967), il quitte définitivement sa fonction de vice-président délégué en 1971.
39 La loi « congé cadres jeunesse » du 29 décembre 1961 accorde un congé non rémunéré de six jours par an pour la formation de cadres et d’animateurs pour les jeunes âgés de moins de 25 ans. Considérée comme insuffisante par les associations, elle offre néanmoins des possibilités appréciables, elle s’accompagne souvent de bourses de stage.
40 Motion d’éducation populaire adoptée au congrès de Toulouse, AL, sept 1961, p. 30.
41 C’est l’époque où la Ligue s’intéresse de près aux élections sociales et essaie de soutenir des listes ; un intérêt pour le mouvement familial se manifesta aussi.
42 Robert Dader, Rapport d’activité du congrès de 1962, AL, octobre 1962, p. 8 et p. 9.
43 Dans les années 1950-1960, il est aussi responsable national à la Formation, dont le service siège pendant un temps à Périgueux.
44 La Foevet (Fédération des œuvres de vacances de l’enseignement technique) devient la Foeven en 1965 ; les associations régionales Arovet se transforment progressivement en Aroeven du fait de leur extension à toute l’Éducation nationale.
45 En 1966, le rapport d’activité note que leur implantation est freinée par le caractère instable et individualiste du milieu étudiant et par la concurrence des groupements politiques (supplément à Pourquoi ?, no 26, juin 1966, p. 6).
46 Robert Escarpit (1918-2000), agrégé d’anglais, professeur de littérature à la faculté des lettres de Bordeaux, est surtout célèbre par les billets d’humeur qu’il a fait paraître régulièrement dans Le Monde pendant trente ans, de 1949 à 1979. C’est aussi un militant laïque. Il préside la Fol de la Gironde au début des années 1960 et il tient un moment dans l’Action laïque des chroniques d’inspiration un peu comparables à celles qu’il rédige pour Le Monde. Auteur d’un ouvrage doctrinal, très marqué par le combat contre la loi Debré, École laïque, école du peuple, Paris, Calmann-Lévy, 1961 (dédié à Henri Fauré), il est également le fondateur et le directeur du premier IUT tertiaire créé en France en 1967 à Bordeaux, dans le domaine de la communication et de l’animation socio-culturelle. Dans les années 1980, il occupera diverses fonctions électives dans la région bordelaise, élu sur des listes du Parti Communiste (Notices de Jean-Pierre Augustin dans Geneviève Poujol, Madeleine Romer, Dictionnaire biographique des militants : de l’éducation populaire à l’animation culturelle, Paris, L’Harmattan, 1996 ; et dans Le Maitron).
47 Cas de Charles Roynette en Seine-et-Marne, au témoignage de Michel Morineau, à qui il mit le pied à l’étrier en 1967 pour devenir responsable (salarié) des clubs de jeunes dans le département.
48 Alain Godin, La LFEEP de 1945 à 1978, mémoire de maîtrise d’histoire, université Paris XIII, 1978, p. 184-185. Parmi les responsables, on compterait un quart d’étudiants, un quart d’enseignants, le reste se répartissant entre ouvriers, employés et ruraux. La date de ce recensement des clubs n’est pas indiquée.
49 « Beauregard sur l’avenir », La Ligue a cent ans, Pourquoi ?, sept.-oct. 1966, p. 9-12.
50 Exemple : le chantier d’Agnielles en Bochaîne, village abandonné des Hautes-Alpes, organisé pour la première fois en 1967 sous la responsabilité de la fédération de Seine-et-Marne, dans une ambiance autogestionnaire et totalement mixte (il n’y a même pas de dortoir unisexe…). Les jeunes du chantier participent à l’animation des fêtes de villages alentour (chorale, danses populaires). L’idée était de faire de ce village un centre international de rencontres d’été – ce qui a failli marcher (témoignage de Michel Morineau).
51 Celle-ci deviendra Animateur-Information à partir de 1971. Cette publication est annexée à Pourquoi ? en 1976.
52 L’intervalle entre les congrès sera porté à 3 ans à la fin des années 1970. Cette règle est toujours en vigueur.
53 René Grosso, Histoire de la Fédération des œuvres laïques de Vaucluse, Avignon, Éditions de la Fol de Vaucluse, 1981, p. 461 et 464-465.
54 « Pour une nouvelle organisation de la fédération départementale », AL Loire, octobre 1965.
55 On s’appuie librement ici sur les remarques d’André Jourdes, « Petite histoire des évolutions de l’affiliation collective et des caractéristiques des adhérents individuels au sein de la Ligue de l’enseignement », document interne dactylographié, 2015.
56 Mathias Gardet, « Les clubs Unesco entre ordre lycéen et mouvement de jeunesse », in Jean-Paul Martin et Nicolas Palluau (dir.), Louis François et les frontières scolaires, Rennes, PUR, 2014, p. 97-109.
57 Voir le débat au Conseil général des 29-30 avril 1961, à la suite d’un rapport de Paul Fahy, « Notre attitude devant le développement des maisons de jeunes et des organismes communaux » (Archives Ligue).
58 Gilbert Nicolas, Le Cercle Paul Bert de Rennes (1909-2009), École, laïcité et République, Rennes, Éditions Apogée, 2009, p. 68.
59 Intervention de Claudius Buard, président de la Fol de la Loire, annexée au compte-rendu du conseil général des 29-30 avril 1961 (Archives Ligue).
60 Interventions de Dader devant le « groupe Daussy » où se prépare le Fonjep, rapportées par Françoise Tétard, Le Fonjep, une cogestion aux multiples visages, op. cit., not. p. 22-23 et 30.
61 Deux militants venus de la Dordogne. Le premier est secrétaire national, le second responsable du service formation.
62 Jean Naudin, instituteur à Girancourt (Vosges), MAD, conduit dans son village une expérience de pointe d’animation socio-culturelle (cf. sur cette expérience : L’Animateur culturel, novembre 1965, et brochure « Étude du milieu et animation », Les Cahiers de l’éducation permanente, no 54, 1972).
63 Le passage sur les AP synthétise des informations et l’analyse données par Claude Sageot, La LFEEP et ses animateurs professionnels, mémoire de sciences sociales, option travail social, université de Strasbourg, 1980.
64 Alain Godin, op. cit., p. 180-181.
65 Françoise Tétard, « Le « soixante-huit » des mouvements de jeunesse et d’éducation populaire, de l’occupation du Fiap à la création du Cnajep », in Geneviève Poujol (dir.), Éducation populaire : le tournant des années 70, Paris, L’Harmattan, 2000, p. 33-34.
66 Alain Godin, op. cit., p. 139-140.
67 Cette expression s’impose au sein du mouvement au lendemain du congrès de 1973 (voir AI, janvier 1974). Elle sert notamment de titre à un film, largement diffusé en interne, pour introduire des discussions sur le sens de l’action socio-culturelle dans les associations de base, et sa dimension politique. Le congrès de 1975 devait être « le temps des réponses ».
68 Paul Fahy (1922-2012), instituteur issu de l’École Normale de Vesoul, puis maître de cours complémentaires, a été résistant, membre de l’état-major des FFI en Haute-Saône. Après guerre, Il exerce de nombreuses responsabilités localement dans les organisations laïques (Sni, Ligue, Cemea, Pep, FFC, JPA…). Il est élu au conseil général de la Ligue pour la première fois en 1959 et siégera au CA sans discontinuer jusqu’en 1984. Secrétaire général adjoint en 1963, Il devient secrétaire général en 1969 et le reste jusqu’en 1978. Il est ensuite brièvement président (1978-1980). Il sera président de la Mission Laïque Française de 1984 à 1995 (notice de J. Girault au Maitron).
69 Jean Grenier (1907-1991) est un homme du sérail. Instituteur du Puy-de-Dôme à la Libération, il est aussi correspondant régional de la Ligue pour l’académie de Clermont-Ferrand. Il devient ensuite inspecteur départemental de l’EN en Haute-Vienne, puis dans l’Allier. Il est membre des instances dirigeantes de la Ligue depuis 1950. En 1971, il en était le plus ancien vice-président. Il n’accepte alors la présidence que pour une courte période (article nécrologique, E&D, no 24, 16 mars 1991).
70 Jean Grenier quitte la présidence en 1973. Il est remplacé par Jean Debiesse (1907-1978), professeur agrégé de physique, docteur-es-sciences, résistant, devenu successivement inspecteur d’académie du Finistère (1945-1947), directeur adjoint de l’Instruction publique (1947-1951), directeur de cabinet du Haut-Commissaire à l’énergie atomique Francis Perrin (1951-1953), directeur du centre atomique de Saclay (1953-1971). Lorsqu’il devient président de la Ligue (dont il a été membre du conseil général de 1946 à 1957, puis du CA en 1971), il est IG de l’Éducation nationale (notice nécrologique, Pourquoi ?, novembre 1978, p. 2-3). Son décès en 1978 oblige à faire appel pour le remplacer (pour une courte période) à Paul Fahy qui vient de quitter le secrétariat général. La situation se normalise à l’arrivée de Pierre Delfaud en 1980, qui demeure en fonction jusqu’en 1990. Pierre Delfaud (né en 1945), fils de militants connus de la Ligue en Dordogne, est passé par les cercles laïques d’étudiants dont il a été le président. Il est alors professeur de sciences économiques à l’université de Bordeaux I (cf. Pourquoi ?, sept.-oct. 1980).
71 Clément Pieuchot (1935-2001), instituteur (non issu de l’EN) a été secrétaire général permanent de la Fol du Cher (1962-1969), avant d’être secrétaire national (1969-1978), puis secrétaire général adjoint (1978-1980). Après avoir été battu par Jean-Louis Rollot pour le poste de secrétaire général de la Ligue, il sera encore secrétaire général de la Fol des Hauts-de-Seine (1983-1990), puis président de Médias-Télévision-Télespectateurs (renseignements communiqués par son fils, M. Laurent Pieuchot).
72 Michel Morineau (né en 1946) sera le premier secrétaire national permanent des années 1970-1980 à ne pas être un enseignant d’origine. Issu d’un milieu catholique très modeste – ses parents étaient « gens de maison » ou domestiques –, il a songé à se faire prêtre avant de devenir employé de banque. C’est sa passion pour le théâtre qui l’a conduit de manière inopinée à contacter la Ligue, où il se trouvera toujours sur des chantiers d’innovation (clubs de jeunes, mouvement urbain, formation professionnelle continue…) avant de jouer un rôle clé dans l’aggiornamento de la laïcité au cours des années 1980-1990. Devenu ingénieur du Cnam, il a été salarié de la Ligue – et à ce titre animateur du syndicat maison CGT – avant d’être élu au CA. Après une expérience de trois ans comme secrétaire général de la Fol du Val-de-Marne (1981-1984), il devient secrétaire national à la culture et à la laïcité en 1984 : un poste qu’il quittera en 1994 pour reprendre une fonction de chef de service technique (où il continue en fait à s’occuper des mêmes questions) jusqu’en 2001. Un peu en délicatesse avec Jacqueline Costa-Lascoux, nouvelle présidente de l’organisation, il abandonne alors le centre confédéral pour devenir président de la Fol de l’Yonne puis de l’Urfol Bourgogne, et il crée Les Entretiens d’Auxerre, où il réside, qui sont devenus des rendez-vous intellectuels annuels incontournables. Il a occupé la fonction d’adjoint au maire d’Auxerre, chargé de la Culture de 2002 à 2014. Il est vice-président du Conseil Économique et Social Régional de Bourgogne depuis 2005.
73 Ainsi le président Fauré est sifflé pendant son discours final sur la grande scène de spectacle de Bourges 70, des trublions qui veulent lui répondre voient les micros coupés… au grand dam de la salle qui proteste avec véhémence (témoignage de Michel Morineau, juillet 2014).
74 Pour les cas étudiés, on observe des phénomènes de ce genre en Vaucluse, Seine et Marne, ou au Cercle Paul Bert de Rennes. Dans l’Aveyron, Pierre Tournemire, alors âgé de 20 ans, aidé de quelques jeunes, fait élire en 1969 une direction fédérale représentative des associations locales, évinçant les membres de droit qui en avaient fait jusqu’alors uniquement un « petit parlement laïque » (témoignage).
75 Extrait de la résolution du congrès de Bordeaux (1971), cité dans : LFEEP, « Pour une politique laïque de l’éducation permanente – Textes fondamentaux », document dactyl., 1980, p. 17.
76 Clément Pieuchot, « La Ligue en 1976. Où en est l’éducation populaire ? », AI, suppl. à Pourquoi ?, no 112, février 1976, p. 98-127.
77 Selon les termes de Pierre Tournemire, La Ligue de l’enseignement, Toulouse, Milan, 2000, p. 41.
78 Est-ce parce qu’il appartient davantage à des militants d’origine chrétienne et à la « deuxième gauche » ?
79 Avec notamment sur ce point le no 98 de juin 1974 portant tout entier sur « le sexe et l’amour », qui contient un article remarquable pour l’époque sur l’information sexuelle au lycée et le droit à l’homosexualité.
80 Paulette Lacaze, « 1975, année internationale de la femme. Une éducation en miettes », Pourquoi ?, janvier 1975, p. 6-11. Paulette Lacaze est alors la seule femme à siéger au CA de la Ligue à côté de 35 hommes !
81 Philippe Nottin (né en 1942), fils d’un instituteur laïque militant et adepte des méthodes Freinet, a découvert son intérêt pour l’éducation sexuelle pendant sa scolarité secondaire au lycée expérimental de Montgeron. Parallèlement à ses études de médecine, il s’engage aux Cemea pour expérimenter auprès des jeunes des actions de verbalisation sur la sexualité. Il rencontre la Ligue d’abord à travers les cercles laïques d’étudiants, avant d’être désigné au CA national en septembre 1968, dans la vague de renouvellement des cadres qui fait suite au mouvement de Mai. Depuis lors à travers les vicissitudes de sa vie professionnelle, il n’a cessé de participer à l’activité du mouvement, où il est devenu un spécialiste attitré des questions sexuelles. C’est aussi un franc-maçon engagé.
82 Témoignage de P. Nottin, mars 2015.
83 Robert Lafont, « Langues régionales et laïcité », AL, mai 1960, p. 12-14 ; Pierre Hélias, « Blancs et rouges en Basse-Bretagne », AL, juin-juillet 1960, p. 16-18 ; Pierre Hélias, « Folklore et Laïcité », AL, mars 1962, p. 14-15.
84 Ces thèmes ont été approfondis lors des journées d’études sur La Ligue de l’enseignement et la pluralité culturelle : du folklore à la diversité (juillet 2015), dont les actes sont à paraître.
85 Voir notamment : Sur la France, Paris, NRF Gallimard, 1968 ; La revendication occitane, Paris, Flammarion, 1974.
86 Langue dominante, langues dominées, Paris, Edilig, 1982, avec un long chapitre introductif de Robert Lafont.
87 Pierre Tournemire (né en 1948), s’est engagé à la Ligue à l’âge de 16 ans à travers la création d’un club de jeunes à Villefranche-de-Rouergue et il entre au CA de la Fol de l’Aveyron en 1966. Dès cette époque, encore lycéen, il décide que sa carrière professionnelle sera d’être « détaché aux œuvres » : pour cela, une fois le bac en poche, il devient instituteur remplaçant en 1968 (ce qui était possible à l’époque), et obtient son premier détachement à la Fol en tant que responsable des clubs de jeunes. Il sera aussi secrétaire général adjoint (non permanent) de cette fédération (1971-1975). Après le service militaire (1969-1970) et deux années d’exercice comme instituteur, il est titularisé (1974) et mis à disposition de la Ligue. Il y exerce d’abord des responsabilités au niveau de la région Midi-Pyrénées, devient secrétaire général de la Fol de Haute-Garonne (et président de l’Urfol) entre 1982 et 1992. Élu au CA national de la Ligue en 1982, au bureau en 1983, au SN de 1984 à 1988, vice-président de 1988 à 1992, il devient Secrétaire général adjoint à partir de 1992, refusant toutefois d’être candidat au poste de secrétaire général lorsque l’occasion s’en présente l’année suivante. Comme SGA, il jouera souvent un rôle de conciliation, exerçant une influence discrète mais certaine. Il est notamment chargé de l’organisation du réseau et des activités vacances, et surtout de l’animation idéologique : responsabilité du mensuel Les idées en mouvement (1993-2010), et de la laïcité à partir de 1995. À ce titre, il marquera fortement l’évolution de la Ligue au tournant du siècle, présidant notamment la Commission islam et laïcité (1997-2000), puis tenant la plume lors de l’écriture des textes fondamentaux. Homme de débat, aimant la confrontation des idées, il n’hésite pas à aller sur le terrain. Il a été aussi le rapporteur de deux congrès (1992, 2001). Retiré de ses fonctions de permanent national en 2009, il redevient vice-président. Il préside toujours le Comité national laïcité. Pierre Tournemire a eu divers engagements politiques : à la SFIO (1965-1968), au PCF (1974-1978), et il est adhérent de base du PS depuis 1986. Francmaçon, il a été initié au GODF en 1982.
88 Pierre Tournemire, « Curieusement le régionalisme », Pourquoi ?, février 1979, p. 38-40.
89 Guy Gauthier, « Région et culture », Pourquoi ?, sept.-oct. 1979, p. 16-22.
90 Jean Richard, « L’école et les dialectes », Pourquoi ?, mai 1981, p. 4-14. Cet article est le dernier de la série consacrée aux « langues de l’hexagone » et en propose à sa manière une conclusion destinée à être méditée par un grand mouvement d’éducation populaire. Il s’appuie notamment sur les sciences humaines pour montrer d’une part l’utilité pédagogique du bilinguisme, et d’autre part la persistance des dialectes populaires, sous des formes parfois insoupçonnées. « Ce faisant, conclut-il, on établira au sein de la nation française des liens communautaires fondés sur la tolérance et le respect des différences. »
91 Les articles les plus documentés apparaissent néanmoins en retrait, et argumentent toujours – contre les sociologues – en faveur de l’idée que l’école républicaine continue d’assurer tant bien que mal la promotion sociale populaire, cf. Pierre Démaretz, « L’école du peuple, un siècle d’avenir », Pourquoi ?, avril 1981, p. 15-28.
92 Cela explique que le no de juin 1968 de Pourquoi ?, préparé avant les événements de mai, consacre son plus long article à un bilan de la loi Debré !
93 Le Père jésuite Edmond Vandermeersch, qui devient secrétaire général adjoint de l’enseignement catholique en 1964, est représentatif de ce courant. Cf. son témoignage, École : Église et laïcité. Souvenirs autour de la loi Debré (1960-1970), Paris, L’Harmattan, 2008.
94 Pour l’enseignement catholique, les participants sont le secrétaire général Jean Cuminal, son adjoint Edmond Vandermeersch, et un ou deux représentants de l’Unapel ; du côté laïque, il s’agit de Jean Cornec, président du Cnal et président de la FCPE, de Clément Durand, ancien secrétaire général du Cnal, et du secrétaire général en titre, Michel Lasserre.
95 Un entretien avec Michel Lasserre, Pourquoi ?, mai 1970, p. 25-28. Michel Lasserre est l’époux de Monique Lasserre, responsable du service formation à la Ligue.
96 Selon le titre donné par Bruno Poucet à son chapitre sur les années 1970 (La liberté sous contrat, op. cit.).
97 Par exemple cet extrait de Pourquoi ? de mars-avril 1971 : « l’école que défend la hiérarchie catholique et avec elle le gouvernement d’une république qui devrait pourtant ne reconnaître ni subventionner aucun culte, est en réalité une école de classe, une école privilégiée pour enfants privilégiés » (p. 10).
98 Georges Bru « Une nouvelle réforme ébranle l’Église », Pourquoi ?, janvier 1970, p. 20-27. La question sous-jacente de cet article consacré aux débuts du pontificat de Paul VI est celle-ci : la lutte des catholiques de progrès contre un appareil rétrograde avortera-t-elle ?
99 Congrès de Clermont-Ferrand, 1969.
100 Les versions de 1969 et 1977 sont publiées dans : LFEEP, textes fondamentaux, p. 15-16 et p. 39-53 (recueil dactylographié, Archives Ligue). Celle de 1976 (« Pour une politique socio-culturelle laïque et démocratique au niveau local ») a été publiée dans AI, no 43, mai 1976, suppl au no 115 de Pourquoi ?, p. 97-111. Voir aussi : Michel Tricot, op. cit., p. 118-119. Les citations qui suivent combinent ces diverses sources.
101 Par la suite, elle se contente de parler de représentants des usagers « organisés en association loi de 1901 ou dans des groupes informels, ou inorganisés » (1976) ; ou « des représentants des associations existants dans la commune » qui seraient désignés par les associations elles-mêmes, on pourrait y adjoindre des personnalités qualifiées (1977).
102 Dans un second temps, la Ligue récuse cette possibilité et proclame en 1976 : « Pas de gestion municipale directe des activités socio-culturelles. »
103 Le texte de 1977 indique qu’il s’agit simultanément de « garantir la laïcité de l’action municipale et le pluralisme des associations locales ».
104 Par ex. : Clément Pieuchot, « Service public et cogestion », Pourquoi ?, avril 1978, p. 17-25.
105 Jean-Louis Rollot, « Associations et militants laïques dans le combat pour l’éducation permanente au niveau local », Pourquoi ?, juin 1980 (document présenté au congrès de Metz).
106 Le seul élément significatif publié par la revue de la Ligue est une discussion réunissant le président du Cnajep (Alain Barrau) et des représentants de divers mouvements (« Le Cnajep vu par… », Pourquoi ?, janvier 1979, p. 26-35). Cela montre qu’il y a dialogue, certes… Mais le secrétaire national à la vie associative (Jean-Louis Rollot) est muet sur la qualité des relations avec les autres associations, c’est Monique Mitrani, qui au nom des Guides de France, affirme que « l’habitude de travailler ensemble facilite la rencontre de deux mondes, laïc et confessionnel, en pleine transformation ».
107 C’est le numéro de sept.-oct. 1972, consacré entièrement à l’opération Vivre en ville. Il contient une description du matériel de campagne, et des analyses théoriques de haut vol sur l’urbanisation avec des approches sociologiques, architecturales, philosophiques et politiques.
108 Selon le témoignage cité de Michel Morineau.
109 Elle y demeure jusqu’à sa retraite en 1994.
110 Réalisé par Jacques Zimmer dans le cadre de l’Oroleis de Paris.
111 Claude Sageot, op. cit.
112 Les évaluations de C. Sageot varient entre 80 et 130 postes suivant le nombre de Fol considérées ; il estime que seulement un tiers des Fol environ sont employeurs d’AP. Témoignage de Monique Lasserre (2014).
113 Telle nous paraître être l’optique d’un texte de Clément Pieuchot, « Les animateurs », Pourquoi ?, mars-avril 1975, p. 2-8.
114 « Bénévole… auxiliaire ou militant », éditorial, Pourquoi ?, janvier 1976.
115 Roger Impens, rapport général du congrès de Bordeaux, juillet 1971, AI, octobre 1971, p. 11.
116 Pourquoi ?, sept.-oct. 1976, p. 10.
117 Sur les débats de l’AG de Carcassonne : AI, sept.-oct. 1974, p. 8-17.
118 Sur 1607 mandats exprimés ; il y a eu 20 abstentions et 28 refus de vote (AI, octobre 1975, p. 19).
119 Déclaration de Lucien Jacquart au congrès de Nîmes, AI, octobre 1975, p. 11.
120 P. Fahy, « Après le congrès de la Ligue », Pourquoi ?, novembre 1975, p. 4.
121 C’est le communiste René Justrabo, de la Côte d’or, qui présente au congrès le texte minoritaire et sa fédération bloque ses 17 mandats en sa faveur (sur le parcours peu commun de ce militant qui a d’abord milité dans les rangs du Parti Communiste Algérien, a été maire de Sidi Bel Abbès et député à l’Assemblée algérienne, voir la notice parue au Maitron). Un autre communiste, Jean Déan, de la Seine-Maritime défend le texte majoritaire. Les socialistes se divisent pareillement. La plupart des fédérations qui votent le texte minoritaire semblent cependant issues du Sud-Ouest et du Massif central.
122 Pourquoi ?, mars 1979, p. 4-13.
123 Tel est le sens d’un article émanant du cercle laïque de Dreux, reproduit dans : AI, suppl. à Pourquoi ? octobre 1977, p. 102-104.
124 « Les associations de la Ligue », supplément à Pourquoi ?, novembre 1979.
125 AI, suppl. à Pourquoi ?, février 1978, p. 93-95. Voir les documents publiés en annexe du mémoire de Claude Sageot, op. cit.
126 Voir les remarques de Jean-Louis Rollot, « Associations et militants laïques dans le combat pour l’éducation permanente au niveau local », Pourquoi ?, juin 1980. L’autocritique est réitérée une vingtaine d’années plus tard. Cf. IEM, « Associations/municipalités : la nouvelle donne ? », février 1995, p. 9.
127 Chiffres cités par Clément Pieuchot, « Vie associative : le renouveau ? », Pourquoi ?, janvier 1979, p. 19.
128 La première, réalisée en 1973 par la société RPS-Conseil, porte sur 2 400 associations, celles qui ont répondu à un questionnaire, et non sur un échantillon représentatif qui aurait été trop complexe à élaborer (Résultats publiés dans un dossier, Archives Ligue). La seconde enquête est menée en 1979 dans la perspective d’une réflexion en interne au congrès de Metz (1980), par deux cabinets spécialisés (la Ségeste pour la constitution de l’échantillon, le cabinet AID pour le traitement informatique) ; l’échantillon étudié est de 1662 associations ; l’accent est mis sur le fonctionnement fédératif et la démocratie interne ; l’essentiel des conclusions a été publié sous le titre « Les associations de la Ligue », dans un supplément à Pourquoi ?, novembre 1979, 16 p.
129 Ce qui ne signifie pas l’inexistence de telles préoccupations auparavant.
130 Pierre Tournemire, La Ligue de l’enseignement, Toulouse, Éditions Milan, p. 43.
131 Jean-Louis Rollot « Des associations volontaires pour la démocratie », Pourquoi ?, mars 1981.
132 Clément Pieuchot, « Vie associative : le renouveau ? », Pourquoi ?, janvier 1979, p. 24-25.
133 François Coursin, « Les associations laïques luttent pour une autre politique », Pourquoi ?, mai 1981. Il y avait à ce moment 1185 postes de MAD officiellement inscrits au budget pour les œuvres post et péri scolaires.
134 Il a succédé à Paul Fahy en 1978.
135 Pourquoi ?, novembre 1980.
136 Sur le canton de Monflanquin (Lot-et-Garonne) où se déroule une animation globale en milieu rural, conduite notamment par Claude Pons : « Monflanquin : un village en milieu rural ou de l’éducation populaire au contrat de pays », Pourquoi ?, juin 1979, p. 5-16 ; « L’éducation permanente dans le Monflanquinois », Pourquoi ?, juin 1981, p. 28-41. Sur Vandoncourt, petit village du Doubs, où le maire élu en 1971, Jean-Pierre Maillard-Salin, conduit une expérience d’esprit autogestionnaire : « Vandoncourt, village sans chef » Pourquoi ?, janvier 1981.
137 Supplément à Pourquoi ?, novembre 1979, p. 13.
138 Comme l’ont remarqué deux experts avisés, Michel Amiot et Michel Freitag, Rapport sur l’étude de l’administration centrale de la Jeunesse et des Sports, t. II, Paris, École pratique des hautes études, dactyl., 1968.