1 C’est le cas en Angleterre des Ligues pour l’abolition des droits sur les blés (fondée en 1846), ou pour la réforme électorale. En France, dans la période d’émergence de la Ligue de l’enseignement, naissent aussi une Ligue de décentralisation, et diverses Ligues de la paix.
2 Avant 1914, les relations entre les deux Ligues sont apparemment peu nombreuses, malgré la présence de pluri-appartenances individuelles, en raison, semble-t-il, de l’hétérogénéité des environnements politiques. Cf. Emmanuel Naquet, Pour l’Humanité. La Ligue des droits de l’homme de l’affaire Dreyfus à la défaite de 1940, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014.
3 Nous ne reviendrons pas ici sur les rapports entre la Ligue et la franc-maçonnerie, qui ont été examinés au fil des chapitres précédents, en fonction des sources disponibles. La dénonciation de la « maçonnique » Ligue commence, on l’a vu, dès 1868. Elle se poursuit tout au long de la période et même au-delà à travers de nombreuses publications anti-maçonniques émanant d’adversaires catholiques ou conservateurs, notamment, celles de Paul Nourrisson (Le club des jacobins sous la IIIe République, 1900), l’abbé Tourmentin (La Ligue de l’enseignement-une mise au point, 1919) ou d’un certain A. G. Michel (La France sous l’étreinte maçonnique, 1935).
4 Voir surtout les travaux de Raymond Huard, depuis son article « La genèse des partis démocratiques modernes en France » (La Pensée, no 201, octobre 1978, p. 96-119) jusqu’à sa contribution à l’ouvrage : Serge Berstein et Michel Winock (dir.)., L’invention de la démocratie. 1789-1914, Paris, Éditions du Seuil, 2002.
5 Gérard Baal, Le parti radical de 1901 à 1914, thèse d’histoire contemporaine, université Paris-I, 1991, p. 375.
6 Raymond Huard, La pré-histoire des partis : le mouvement républicain en Bas-Languedoc1848-1881, Paris, Presses de la FNSP, 1982. Voir aussi : Maurice Agulhon, Le cercle dans la France bourgeoise. Etude d’une mutation de sociabilité, Paris, Armand Colin, 1977.
7 Kathrine Auspitz, The Radical Bourgeoisie : The Ligue de l’Enseignement and the Origins of the Third Republic (1866-1885). London, New-York, Cambridge : Cambridge University Press, 1982.
8 Voici la citation complète de cette phrase emblématique, extraite d’un discours de Macé au congrès de 1885 : « Il y a huit jours, je suis allé à Sens présider la réunion d’une société de la Ligue. M. Paul Bert était avec moi, il me rappelait que, quand la République a été proclamée en 1870, partout où il y avait une société d’instruction, le parti républicain s’était trouvé organisé de lui-même » (BLFE, 1885, p. 196).
9 Voir le chapitre ii.
10 Cette assertion est confirmée par les travaux de Gérard Baal (op. cit.), qui relève parmi les structures de base du parti, la présence d’orphéons, de fanfares républicaines et de sociétés du Sou des écoles… Les statuts du parti prévoient que celui-ci est composé de « comités, ligues, unions, fédérations, sociétés de propagande, groupes de libre-pensée, loges, journaux et municipalités ».
11 Ainsi une thèse consacrée aux partis politiques fait-elle la part du feu, en discutant en conclusion des « avantages et inconvénients » des partis : Léon-Ernest Jacques, Les partis politiques sous la IIIe République, Paris, Sirey, 1913.
12 Propos de Dessoye au congrès de 1905, BLFE, 1905, p. 609.
13 Déclaration du secrétaire général de la Fédération, au VIIe congrès (Feurs, juin 1913), Archives de la Fol de la Loire.
14 Discours de clôture de Dessoye au congrès d’Aix-les-Bains, BLFE, 1913, p. 197.
15 Communication sur l’enseignement par les fêtes au congrès d’Amiens, BLFE, 1904, p. 409.
16 Voir le rapport de l’historien Charles Seignobos sur les conférences populaires, BLFE, 1895, p. 549-556.
17 Jacques Perriault, Mémoires de l’ombre et du son : une archéologie de l’audio-visuel, Paris, Flammarion, 1981.
18 Il s’agit de lectures collectives à plusieurs voix pour donner le goût de lire. Avec la méthode Bouchor, la lecture tend à évoluer vers le jeu dramatique. Cf. Noé Richter, La lecture et ses institutions (1700-1918), Le Mans, Bibliothèque de l’université du Maine, 1987, p. 238-241 et 259-260.
19 BLFE, 1882, p. 547.
20 Reproduction d’un article de l’Avenir du Loiret, BLFE, 1882, p. 547-551.
21 René Leblanc (1847-1917), fils de vigneron, nommé instituteur dans un village haut-marnais en 1867, devient ensuite agrégé de physique de l’enseignement secondaire spécial, puis inspecteur général en 1890. La même année, il entre au conseil général de la Ligue où il siège jusqu’à sa mort (avec de brèves interruptions). Il s’occupe particulièrement des questions d’enseignement professionnel, notamment agricole, et de tout ce qui relève de l’enseignement scientifique à l’école et dans l’éducation populaire. Fondateur de la revue Après l’école, destinée aux cours d’adultes, il est l’auteur de très nombreux manuels de chimie et de physique pour l’école primaire, ainsi que sur l’enseignement professionnel et agricole.
22 BLFE, 1892, p. 67-68.
23 Pierre Kahn, De l’enseignement des sciences à l’école primaire. L’influence du positivisme, Paris, Hatier, 1999.
24 BLFE, 1892, p. 70-71.
25 BLFE, 1892, p. 66 et 1883, p. 316.
26 On pense à ceux évidemment nombreux qui ont dû se lancer dans de vastes fresques historiques sur la science, en opposant l’esprit des Lumières à l’obscurantisme de l’Église.
27 Charles Seignobos, Rapport sur les conférences au congrès de Bordeaux, BLFE, 1895, p. 552.
28 Cf. Christophe Granger, « La petite lanterne du progrès. Instituteurs et éducation populaire aux marges de Paris (1890-1914) », Vingtième Siècle, revue d’histoire, 2012/4, no 116, p. 69-80.
29 Léon-Ernest Jacques, op. cit., p. 417.
30 BLFE, 1904, p. 344.
31 Monique Vial, « Les débuts de l’enseignement spécial en France ; les revendications qui ont conduit à la loi du 15 avril 1909 créant les classes et écoles de perfectionnement », in Monique Vial, Evelyne Burguière, Les institutions de l’éducation spécialisée, Paris, INRP, 1985 (réédition d’un cahier du Cresas de 1979).
32 Comme l’a bien vu Frédéric Mole, « Au congrès d’Angers (1906) : république triomphante ou inachevée ? », La Ligue de l’enseignement, un objet politique à identifier, des origines à nos jours, actes de la journée d’étude du 16 mai 2012 à l’université Louis Lumière Lyon 2, Ligue de l’enseignement, 2012, p. 20-23. Voir aussi Frédéric Mole, L’école laïque pour une République sociale. Controverses pédagogiques et politiques (1900-1914), Rennes-Lyon, PUR et INRP, 2010.
33 Jean-Paul Martin, « La Ligue de l’enseignement et la réforme des cours d’adultes », in Françoise Laot et Emmanuel de Lescure (dir.), Pour une histoire de la formation, GEHFA, Paris, L’Harmattan, 2008, p. 19-36.
34 Déclaration de Dessoye au congrès de Toulouse, BLFE, 1900, p. 146.
35 Adrien Duvand (1848-1907), est un journaliste qui a collaboré à de très nombreux organes républicains depuis la fin du Second Empire et a tenté vainement une carrière politique au début du XXe siècle dans la région stéphanoise (il appartient à l’Alliance républicaine démocratique). Élu au CG de la Ligue en 1894, il en est vice-président de 1900 à sa mort. Il a atteint les hauts grades maçonniques (il est 33e) et a été membre du Conseil de l’ordre et du Grand Collège des rites du GODF. Sa correspondance, déposée à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, est une source remarquable pour l’étude de la sociabilité républicaine de l’époque.
36 Gérard Baal, Histoire du radicalisme, Paris, La Découverte, 1994, p. 47.
37 Rapport Lasserre au congrès de Bordeaux, BLFE, 1895, p. 420-21.
38 Jules Cabouat, Le droit d’association et la République, Caen, E. Lanier, 1901.
39 Ce propos est émis lors d’un débat où Macé refuse catégoriquement de faire pression sur les députés ligueurs pour relayer un vœu de la Ligue.
40 Célestin Bouglé, La Démocratie devant la Science, Paris, Félix Alcan, 1904, p. 154-157.
41 Léon Bourgeois, discours de clôture du congrès de Rouen, BLFE, 1896, p. 388.
42 « La souveraineté du citoyen ne consiste pas seulement à mettre le jour du vote un morceau de papier dans une boîte : le véritable souverain est celui qui d’un bout à l’autre de l’année fait lui-même ce qu’il croit utile dans son pays » (BLFE, 1886, discours de clôture du congrès de Rouen).
43 Jacques Chevallier, « L’Association entre public et privé », Revue du droit public et de la science politique, 1981, no 4, not. p. 891-895 ; Pierre Rosanvallon, Le modèle politique français. La société civile contre le jacobinisme de 1789 à nos jours, Paris, Le Seuil, 2004, p. 75 et suiv.
44 Cité par Maurice Pellisson, Les œuvres auxiliaires et complémentaires de l’École en France, Paris, Imrpimerie nationale, 1903, p. 127.
45 Pierre Rosanvallon, op. cit., p. 381.
46 BLFE, 1898, p. 477-478.
47 Jacques Chevallier, « L’association entre privé et public », art. cit.
48 Texte reproduit dans Jean-Michel Ducomte, Jean-Paul Martin, Joël Roman, Anthologie de l’éducation populaire, Toulouse, Privat, 2013, p. 85-89.
49 Chloé Gaboriaux, « La loi de 1901, faute de mieux. Les républicains face à l’association au tournant du XXe siècle », The Tocqueville Review/La Revue Tocqueville, vol. xxxii, no 2, 2011, p. 53-65.
50 Jean-Paul Martin, « La Ligue de l’enseignement, la loi de 1901 et le champ politique républicain », in Claire Andrieu et alii (dir.), Associations et Champ politique. La loi de 1901 à l’épreuve du siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2001, p. 470-471.
51 Nous en reparlerons au chapitre vi.
52 Un vœu est adopté en ce sens au congrès de 1909.