1 « Socialisme et catholicisme semblent à la veille de s’allier pour tenir en échec la Révolution et ses principes » écrit Spuller (Au ministère de l’Instruction publique, deuxième série, Paris, Hachette, 1895, avant-propos, p. cxxvi). L’imputation par la presse républicaine d’une inspiration socialiste aux Encycliques sociales pontificales est, à l’époque, un lieu commun.
2 Dans un retentissant article de La Revue des deux mondes de janvier 1895, qui provoque une polémique intellectuelle fameuse.
3 Nous empruntons cette expression à Agnès Thiercé, Histoire de l’adolescence (1850-1914), Paris, Belin, 1999, dont l’analyse rejoint pleinement la nôtre (voir les chapitres v et vi, qui traitent en détail de l’action de la Ligue).
4 Discours de L. Bourgeois à l’ouverture du congrès de Bordeaux, BLFE, 1895, p. 301.
5 Ibid., p. 301-302.
6 Discours de Léon Bourgeois, prononcé en tant que président du Conseil, BLFE, 1896, p. 17.
7 Léon Bourgeois, discours au congrès de Nantes, BLFE, 1894, p. 260 et p. 265.
8 Ibid., p. 263.
9 Cité par BLFE, 1896, p. 67.
10 Édouard Petit, Autour de l’éducation populaire, Paris, Félix Juven, 1907, p. 2-3.
11 Édouard Petit (1858-1917), d’origine israélite par sa mère (son second prénom est Moïse), fut admissible à l’ENS, avant de passer l’agrégation de l’enseignement secondaire spécial. C’est un défenseur de l’enseignement « moderne », opposé au monopole du secondaire « classique ». Il a enseigné dans divers lycées de province (Laval, Nîmes) avant de rejoindre la capitale en 1886, et d’y passer une thèse de doctorat ès lettres. Il sera nommé inspecteur général hors cadre de l’enseignement primaire en 1898, et inspecteur général en titre en 1900. Nous avons déjà pu apprécier le rôle éminent qu’il a joué comme historiographe de Jean Macé. Mais ses multiples fonctions à la Ligue, dans l’éducation populaire, et dans le mouvement mutualiste (il a eu un rôle important dans la fondation de la Mutualité française) ne l’ont pas empêché d’écrire de nombreux autres ouvrages historiques, notamment plusieurs biographies. Travailleur infatigable, il décédera lors d’une tournée d’inspection des œuvres postscolaires. Il était également franc-maçon et radical. (Sur Édouard Petit : notice dans Guy Caplat [dir.], Les inspecteurs généraux de l’instruction publique. Dictionnaire biographique 1802-1914, Paris, INRP et CNRS, 1986 ; Jean Bennet [dir.], Biographies de personnalités mutualistes, XIXe -XXe siècles, Paris, Mutualité française, 1987.)
12 Discours de Poincaré au Congrès du Havre, in L’Éducation populaire, documents officiels, Paris, Librairie de la France scolaire, 1895, p. 178-179.
13 Discours d’ouverture du congrès de Rouen, BLFE, 1896, p. 323-324.
14 Les références au modèle anglais fourmillent dans les congrès de la Ligue et ailleurs. Un livre souvent cité, L’Éducation populaire des adultes en Angleterre, Paris, Hachette, 1896 (préface de Ferdinand Buisson), fait connaître les principales expériences de ce pays (cours du soir, extension universitaire, bibliothèques, University Settlements, institutions polytechniques, etc.).
15 Camille Ferdinand-Dreyfus, « L’École républicaine et le patronage féminin » Revue politique et parlementaire, août 1901, p. 272-273. Camille Ferdinand-Dreyfus (1849-1915) a été député de Seine-et-Oise (1880-1885) et il sera élu sénateur en 1909. Il est membre du conseil général de la Ligue à partir de 1901. Il s’intéresse beaucoup aux questions d’assistance. Son épouse fait partie du comité des dames, qu’elle préside entre 1906 et 1909.
16 Jean-Paul Martin, « Entre philanthropie et féminisme : le comité des dames de la Ligue de l’enseignement (1901-1914) », in Florence Rochefort (dir.), Le pouvoir du genre. Laïcités et religions 1905-2005, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2007, p. 47-63.
17 Elle le présidera à nouveau de 1909 à 1912, après l’intermède de Mme Ferdinand Dreyfus.
18 Eugénie Risler (1850-1920), issue d’une famille de la haute bourgeoisie protestante alsacienne, a épousé Jules Ferry en 1875. Libre-penseuse comme lui, de 18 ans sa cadette, elle lui a survécu 27 ans, en s’engageant activement dans diverses œuvres sociales et féministes. Elle a été vice-présidente de la Ligue de 1907 à 1914.
19 Ferdinand Dreyfus, art. cit., p. 283.
20 C’est-à-dire les rapports d’Édouard Petit ; voir aussi l’ouvrage de Maurice Pellisson, Les œuvres auxiliaires et complémentaires de l’école en France, Paris, Imprimerie nationale, 1903.
21 Pour des précisions : Jean-Paul Martin, « La Ligue de l’enseignement et la réforme des cours d’adultes au tournant du XXe siècle », in Françoise Laot et Emmanuel de Lescure (dir.), Pour une histoire de la formation, GEHFA, Paris, L’Harmattan, 2008, p. 19-36.
22 Amédée Thalamas (1867-1953) est à l’époque professeur d’histoire au lycée Condorcet. Franc-maçon, radical, il devient célèbre en 1904 pour avoir provoqué un scandale, en tenant devant ses élèves des propos prétendument insultants pour la mémoire de Jeanne d’Arc. Il sera élu député radical en 1910 et deviendra ultérieurement vice-recteur de la Corse et directeur général de l’enseignement en Indochine. Membre du conseil général de la Ligue de 1899 à 1913, il est l’auteur de rapports dans plusieurs congrès.
23 Ferdinand Buisson, discours de clôture du congrès d’Angers, BLFE, 1906, p. 443-444. Buisson continue ensuite d’être un animateur essentiel du débat sur la réforme de l’enseignement, en rédigeant en 1908-1910 diverses propositions de loi.
24 Édouard Petit, De l’École à la Cité. Études sur l’éducation populaire, Paris, Alcan, 1910, préface et p. 90.
25 Rapport d’Édouard Petit pour l’année 1908-1909, cité par BLFE, 1909, p. 528.
26 Ibid.
27 Édouard Petit, Revue de l’enseignement primaire du 3 juillet 1910.
28 Édouard Petit, cité par BLFE, 1908, p. 129.
29 Selon les contemporains, il est souvent difficile de les distinguer des Petites A.
30 Jean-Paul Martin, « La Ligue de l’enseignement, la loi de 1901 et le champ politique républicain », in Claire Andrieu, Gilles Le Béguec, Danielle Tartakowsky (dir.), Associations et champ politique. La loi de 1901 à l’épreuve du siècle, Paris, Publications de la Sorbonne, 2001, notamment p. 470-472.
31 Ce thème est récurrent dans la correspondance échangée par Adrien Duvand (1848-1907), membre du conseil général et important dignitaire maçonnique, avec les responsables de sociétés où il doit venir faire des conférences (Papiers Duvand, Bibliothèque historique de la Ville de Paris).
32 Félix Comte sera un des fondateurs en 1904 de l’Union des instituteurs laïques patriotes, qui veut combattre le pacifisme au sein de l’enseignement primaire.
33 Il s’agit de Mmes Jules Ferry, Wickham (épouse du trésorier de la Ligue Georges Wickham), et Coulon (sœur de Camille Pelletan et épouse d’un vice-président du Conseil d’État, Georges Coulon).
34 Les 8 ministres sont : Louis Barthou, Maurice Berteaux, Léon Bourgeois, Arthur Dessoye, Maurice Faure, Paul Guieysse, Maurice Lebon, Louis Ricard. Barthou et Bourgeois ont été présidents du Conseil.
35 Elles font l’objet notamment de deux rapports (Aveyron et Bador) au congrès de Lyon en 1902 qui discutent de différentes formes possibles de fédérations (BLFE, 1902, p. 878-892).
36 Jean-Paul Martin, « Entre philanthropie et féminisme : le comité des dames de la Ligue de l’enseignement (1901-1914) », art. cit., notamment p. 55-57.
37 Le règlement intérieur stipule que « le congrès se compose […] de toutes personnes, mêmes non-membres de la Ligue, qui approuvent son esprit et son but et sont présentés par deux membres de sociétés » (BLFE, 1903, p. 31).
38 PV de la séance du conseil général du 14 mars 1907 (compte rendu dactylographié).
39 L’universitaire Alphonse Aulard (1849-1928) a surtout acquis sa célébrité intellectuelle comme historien de la période révolutionnaire. Il occupe la chaire d’histoire de la Révolution française à la Sorbonne, créée par le conseil municipal de Paris depuis 1886. Il est aussi très engagé comme radical, sur des bases anticléricales et sociales affirmées, mais ne semble pas avoir été franc-maçon. Il sera président de la Mission laïque française (1906-1912). Vice-président de la Ligue, il siège officiellement au CG jusqu’à son décès. Un véritable culte lui sera rendu dans les années 1950, sous l’impulsion probable d’Albert Bayet, qui était son gendre (voir particulièrement Albert Bayet, « Alphonse Aulard, un grand historien républicain qui fit œuvre de vérité », AL, janvier 1952, p. 1-2 ; Georges Belloni, « La leçon d’Alphonse Aulard », novembre-décembre 1953, p. 7-8 ; voir aussi Georges Belloni, Aulard, historien de la Révolution française, Paris, PUF, 1949, préface de A. Bayet).
40 Sur la création et l’évolution de cet établissement qui finira par devenir un lycée d’État de jeunes filles (mais qui était encore appelé « La Ligue de l’enseignement » après la Seconde Guerre mondiale) : Jean-Paul Martin, « La Ligue de l’enseignement au Levant et en Algérie (1867-1887) », in Patrick Cabanel (dir.), Une France en Méditerranée. Écoles langue et culture française, XIXe-XXe siècles, Paris, Créaphis Éditions, 2006, not. p. 139-144.
41 Celui-ci est vivement dénoncé par les catholiques ralliés. Cf. G. Goyau, L’École d’aujourd’hui, première série, Paris, Librairie académique Perrin, 1899.
42 Cité par Jean-Marie Mayeur, La vie politique sous la Troisième République 1870-1940, Paris, Point-Seuil, 1984, p. 169.
43 Cité par BLFE, 1897, p. 167.
44 BLFE, 1897, p. 120-139.
45 Comme le dira Édouard Petit (BLFE, 1897, p. 244).
46 Rappelons que la loi Goblet de 1886 a prévu que la laïcisation du personnel des écoles publiques (c’est-à-dire le remplacement des congréganistes par des laïques) se fasse dans un délai de 5 ans pour les instituteurs, et sans limite précise pour les institutrices. Dans les faits, le rythme des laïcisations sera variable, mais il tend à devenir un enjeu politique dans les périodes de tension, comme d’autres accommodements destinés à acclimater l’école laïque auprès des populations catholiques (maintien provisoire des crucifix, possibilité pour les instituteurs de dispenser le catéchisme à titre privé, etc.).
47 Étienne Jacquin (1852-1922), est un magistrat qui a exercé des fonctions dans des cabinets ministériels. Successivement directeur du personnel au ministère de la Justice (1881-1884), directeur des Affaires criminelles et des grâces (1884-1889), il devient ensuite conseiller d’État au tour extérieur. Il est nommé secrétaire général de la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur en décembre 1895 par le gouvernement Léon Bourgeois, un poste qu’il occupe lorsqu’il devient président de la Ligue en 1898. En 1902 il sera entraîné dans les remous de l’Affaire Humbert ; sans être inculpé dans le scandale politico-financier impliquant les époux Humbert (qui sont ses amis intimes), il devra donner sa démission de conseiller d’État et abandonner la présidence de la Ligue.
48 Jean-Marie Mayeur, op. cit., p. 183.
49 Paul Guieysse (1841-1914), polytechnicien, ingénieur-hydrographe de la Marine, mathématicien et égyptologue, entre au conseil central de la Ligue des droits de l’homme pendant l’Affaire Dreyfus, tout comme Buisson. Député du Morbihan, président de la société des « Bleus de Bretagne », il s’intéresse à de nombreux problèmes sociaux dans une optique solidariste. Il est membre du conseil général de la Ligue à partir de 1896 et en sera vice-président puis censeur.
50 Le secrétaire général Étienne Charavay, archiviste-paléographe, avait été appelé en 1894 comme expert en écriture auprès des tribunaux pour identifier l’auteur du fameux bordereau. Son expertise fut accablante pour le capitaine Dreyfus. Cinq ans plus tard, de nouveaux documents ayant été produits, il reconnut son erreur lors de la révision du procès et désigna Esterhazy comme l’auteur du bordereau. Ce revirement entraîna de vives attaques des antidreyfusards qui l’affectèrent profondément et accélérèrent probablement sa mort, quelques jours après sa déposition devant le conseil de guerre de Rennes, en 1899. Il est remplacé comme secrétaire général de la Ligue par Léon Robelin.
51 Cf. les diverses contributions réunies dans : Gilles Manceron et Emmanuel Naquet (dir.), Être dreyfusard hier et aujourd’hui, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009.
52 Certains vœux des congrès invoquent de telles expressions, notamment en 1899. En 1898, le congrès de Rennes avait salué celui des bourses du travail qui se tenait au même endroit.
53 BLFE, 1898, p. 433.
54 Conférence d’Aulard, « L’enseignement secondaire et la République », BLFE, 1899, p. 179-198.
55 BLFE, 1900, p. 183-184.
56 Rapport de Dessoye au congrès de Caen le 1er août 1901, BLFE, 1901, p. 657.
57 Intervention au congrès de Toulouse, BLFE, 1900, p. 148.
58 Vœu adopté au congrès de Caen, BLFE, 1901, p. 745.
59 Le rapport de Dessoye au congrès de 1900 pointe déjà la question : « Nous voulons espérer que […] nous ne serons pas amenés, par la force des choses, à reconnaître vaines toutes tentatives de distinction entre les congrégations autorisées et celles qui ne le sont pas » (BLFE, 1900, p. 685).
60 Jean-Paul Martin, « La Ligue de l’enseignement, le combisme et la loi de 1905 », in Jean Baubérot et Michel Wieviorka (dir.), De la séparation des Églises et de l’État à l’avenir de la laïcité, coll. « Les Entretiens d’Auxerre », Paris, Éditions de l’Aube, 2005, p. 96-106.
61 Gérard Baal, « Combes et la république des Comités », Revue d’histoire moderne et contemporaine, avril-juin 1977, p. 260-285.
62 Discours de Buisson au congrès d’Amiens, septembre 1904, BLFE, 1904, p. 387.
63 BLFE, 1902, p. 407.
64 Louis Capéran, L’invasion laïque, de l’avènement de Combes au vote de la Séparation, Paris, Desclée de Brouwer, 1935, p. 250.
65 L’identification monopole/socialisme n’a pourtant rien d’absolu. Il y a des partisans du monopole qui ne sont pas socialistes (de nombreux radicaux), tandis que beaucoup de socialistes (dont Jaurès) repoussent la thèse du monopole.
66 Voir le texte de la motion de Lyon qui contient encore d’autres conditions, BLFE, 1902, p. 592-593.
67 Au congrès du parti radical de Lyon en octobre 1903, Buisson se fait battre, et la thèse du monopole d’État à tous les degrés de l’enseignement l’emporte largement. Même tonalité au congrès parisien de La Libre-pensée (en décembre), au Grand Orient, etc.
68 André Thévenin, La Mission laïque française à travers son histoire, 1902-2002, Paris, Éditions de la Mission laïque, 2002.
69 André Lanfrey, Les catholiques français et l’École (1902-1914), Paris, Éditions du Cerf, 1990.
70 C’est le cas du philosophe Célestin Bouglé dans une conférence intitulée « Pour ou contre le monopole de l’enseignement », prononcée devant une assemblée de la Ligue à Toulouse au cours de l’hiver 1903-1904 (cf. Célestin Bouglé, Solidarisme et Libéralisme, Paris, Cornély, 1904).
71 On revient là-dessus plus loin, dans le cadre de la problématique du patriotisme.
72 Circulaire du 1er décembre 1906 aux préfets (réduisant à une formalité annuelle la déclaration préalable nécessaire pour l’exercice du culte catholique) ; loi du 2 janvier 1907 (sur le transfert des biens d’Église aux départements et aux communes) ; loi du 28 mars 1907 (dispensant le culte catholique des formalités de la déclaration préalable et confirmant la situation du clergé comme « occupant sans titre juridique » des églises).
73 BLFE, 1907, p. 618-621.
74 Albert Thibaudet, Les Idées politiques de la France, Paris, Librairie Stock, 1932.
75 BLFE, 1904, p. 374-375.
76 BLFE, 1904, p. 383.
77 Le fait est exact. Voir le chapitre ii.
78 BLFE, 1904, p. 383.
79 REP, numéro du 9 octobre et du 16 octobre 1904.
80 Aulard se trouve ici aux côtés de Buisson pour la suppression de la devise, tandis que Hauser et Bouglé veulent la maintenir.
81 Lucien Le Foyer (1872-1952), avocat, est à l’époque vice-président de l’Association La Paix par le Droit. Il entre au conseil général de la Ligue en 1903 et y restera jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Il est brièvement député radical-socialiste de la Seine en 1909-1910. Franc-maçon, il est membre de la Grande Loge de France.
82 Ferdinand Buisson « Les instituteurs et la politique », Le Radical du 31 décembre 1907 (cité dans La Foi laïque, p. 219).
83 Cité par la REP, 1906, p. 201.
84 Jean-Paul Martin, « Ferdinand Buisson et la Ligue de l’enseignement », in Laurence Loeffel (dir.), Ferdinand Buisson, fondateur de la laïcité, militant de la paix, Amiens, CRDP, Académie d’Amiens, 2004, p. 19-35.
85 Arthur Dessoye (1854-1927), associé à la direction de la Ligue depuis le début, a rédigé, comme on l’a vu, la première biographie importante de Macé. Propriétaire en Haute-Marne, où il fonde des sociétés d’instruction dans l’arrondissement de Langres, il est aussi publiciste. Il a été le fondateur et le directeur pendant un séjour de quelques années en Bretagne de La Dépêche de Brest. Son élection comme député de la Haute-Marne, marque son entrée en politique active. Il exercera ce mandat jusqu’en 1919. Sa « carrière » de ministre de l’Instruction publique n’a duré que trois jours, en 1914.
86 Cité par Gérard Baal, Le Parti radical de 1901 à 1914, thèse d’État en histoire, université Paris 1, 1991.
87 Adolphe Carnot, frère de l’ancien président de la République Sadi Carnot, est l’héritier d’une longue dynastie républicaine. Ingénieur, il a fait toute sa carrière dans le corps des Mines, dirigeant l’École, puis nommé inspecteur général.
88 Élu au conseil général de la Ligue en 1905, après avoir soutenu le Bloc, Barthou est typique de ces anciens républicains modérés (il avait été ministre de l’Intérieur de Méline), passés à la Défense républicaine. Il siège toujours à la direction de la Ligue lorsqu’il devient président du conseil (entre mars 1912 et novembre 1913) et intervient, comme invité, à la tribune du congrès d’Aix-les-Bains.
89 Léon Robelin (1866-1938), est fondateur dans les années 1880 d’œuvres sociales et philanthropiques à Longjumeau (commune dont il sera maire). Journaliste, il dirige un moment un journal en Seine-et-Oise. Il est secrétaire, puis censeur de la Ligue (1897-1900) avant d’en devenir secrétaire général, un poste qu’il occupera jusqu’en 1924. Il est candidat de l’ARD aux législatives de 1902 à Paris, mais n’est pas élu. Il semble avoir rejoint ensuite le parti radical. Il deviendra commandeur de la Légion d’honneur, pour son rôle à la Ligue et aussi dans la mutualité (il préside même la FNMF de 1921 à 1923). Sur Robelin : notice dans J. Bennet (dir.), Biographies de personnalités mutualistes XIXe -XXe siècles, op. cit.
90 BLFE, 1905, p. 619-620.
91 Discours de clôture de Dessoye au congrès de Marseille en 1909, BLFE, 1909, p. 194.
92 On ne saurait dire si ce souhait s’est concrétisé.
93 Il s’agit de procurer aux soldats réconfort moral, distractions et assistance. Le banquier philanthrope Edmond Goudchaux (1844-1907) a été dans sa jeunesse un des fondateurs du Cercle messin. Il est membre du conseil général de Ligue de 1899 à sa mort.
94 Rappelons que la loi de 1889 avait établi un service militaire de trois ans ; celui-ci n’est plus que de deux ans dans la loi de 1905, avant d’être rétabli à trois ans en 1913.
95 Voir l’article « Préparation militaire » du Nouveau Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire, Ferdinand Buisson (dir.), Paris, Hachette, 1911.
96 Voir le chapitre précédent.
97 Bernard Dubreuil, « La fédération catholique et la République (1898-1914) », in Pierre Arnaud (dir.), Les Athlètes de la République, op. cit., p. 205-221.
98 Charles Cazalet (1858-1933), issu d’une famille de négociants en vin, a été conseiller municipal et adjoint au maire de Bordeaux dans les années 1890, à ce titre fondateur de nombreuses œuvres sociales. Il est le président inamovible de l’USGF de 1896 à 1930.
99 BLFE, 1909, p. 466.
100 Bernard Maccario, « Gymnastique, sport et éducation populaire. Le combat de la Ligue de l’enseignement » in Pierre Arnaud (dir.), Les Athlètes de la République, op. cit., notamment p. 192.
101 Georges Brun, « Le sport et l’éducation physique », rapport au Congrès de Tourcoing, BLFE, 1910, p. 457.
102 Emile Rocheron et Edmond Goudchaux, « Union des éducateurs civils et militaires », BLFE, 1907, p. 95-96.
103 Voir le débat au congrès de Besançon, sur le vœu de M. Cabouat, BLFE, 1907, p. 427-430.
104 Intervention de Dessoye au conseil général, le 8 mars 1911 (PV de la réunion).
105 Cf. quelques ouvrages publiés sous la houlette de Léon Bourgeois : Solidarité, Paris, A. Colin, 1896 (plusieurs fois réédité et augmenté) ; Essai d’une philosophie de la solidarité, Paris, Félix Alcan, 1902 (avec Alfred Croiset) ; La politique de la prévoyance sociale, Paris, Charpentier, 1914.
106 Léopold Mabilleau (1853-1941), universitaire, philosophe, directeur du Musée social en 1897, nommé titulaire de la chaire de prévoyance et d’assurance sociale du Cnam en 1900, entre la même année au conseil général de la Ligue.
107 Rapport de Louis Bonnin sur l’enseignement professionnel, BLFE, 1902, p. 875.
108 « Les professions féminines ; du choix d’une carrière et du travail au foyer », BLFE, 1904, p. 573-582 ; « Le travail de la femme au foyer », BLFE, 1905, p. 626-634 ; « Le travail de la femme au dehors », BLFE, 1906, p. 565-579.
109 Voir le long débat qui éclate au congrès de Biarritz sur ce point, BLFE, 1905, p. 455-463.
110 Jean-Paul Martin, « Entre philanthropie et féminisme : le comité des dames de la Ligue de l’enseignement (1901-1914) », art. cit.
111 La Ligue souhaite qu’en cas de déplacement d’office, « l’instituteur ait le droit de faire appel de cette décision devant le Conseil départemental et de se faire défendre par un avocat » (congrès de 1898) ; la nomination des instituteurs doit être faite par les inspecteurs d’académie et non par les préfets (congrès de 1899) ; le congrès de 1903 « considérant que le projet dit “Projet des Amicales” prévoit des traitements qui n’ont rien d’exagéré et que, d’autre part, il donne satisfaction aux membres de l’enseignement primaire, émet le vœu qu’il soit voté dans son intégralité », etc.
112 Un vœu sur l’égalité de traitement est néanmoins adopté à l’unanimité en 1910, mais il est imposé à la direction, en partie sous la pression du comité des dames.
113 En 1907, par exemple lors d’un grand débat à la Chambre à propos de la révocation de l’instituteur syndicaliste Marius Nègre (auteur d’une lettre ouverte adressée à Clemenceau au nom du Comité central pour la défense du droit syndical des fonctionnaires), Dessoye approuve la mesure par son vote.
114 Le lien entre le refus de s’impliquer dans les œuvres et le progrès de la thématique syndicaliste est manifeste dans de nombreux articles de la Revue de l’Enseignement Primaire.
115 Nous revenons sur la guerre scolaire dans le passage qui suit.
116 Arthur Dessoye, « La responsabilité des membres de l’enseignement et la campagne cléricale », Discours prononcé à la Chambre des députés le 27 décembre 1907, Défense laïque, Paris, Fasquelle Éditeur, 1912, p. 56-68.
117 Albert Bayet, Leçons de morale, Paris, Édouard Cornély, 1902. L’ouvrage a fait scandale obligeant Charles Bayet, directeur de l’enseignement primaire à l’époque, à désavouer son propre fils.
118 Il s’agit en fait d’une seconde guerre des manuels, la première, plus brève, ayant suivi l’adoption de la loi du 28 mars 1882.
119 Maurice Gontard, L’œuvre scolaire de la Troisième République. L’enseignement primaire en France de 1876 à 1914, Toulouse, INRDP-CRDP, 1976, p. 178-182.
120 Briand, auteur d’un projet de loi sur l’obligation scolaire en janvier 1907, ou Ferdinand Buisson, penchent dans ce second sens.
121 « L’obligation scolaire et le projet Dessoye » REP, 15-01-1911.
122 REP, 12-07-1908 (éditorial).
123 BLFE, 1911, p. 139.
124 Le Rappel du 2 août 1911, cité dans Ferdinand Buisson, La Foi laïque, Paris, Hachette, 1912, p. 304-305.
125 BLFE, 1912, p. 253. Émile Glay deviendra secrétaire général de la Ligue dans les années 1930 (voir chap. vi).
126 BLFE, 1914, p. 31.