1 Le thème général de cet événement, « Terre des Hommes », se déclinait en dix sections qui, selon le catalogue, regroupaient, de manière à en souligner l’universalité, « les thèmes fondamentaux de l’intérêt humain » : l’Homme, l’Homme et les travaux, l’Homme et les jeux, l’Homme et l’amour, l’Homme et la nature, l’Homme dans la cité, l’Homme et ses conflits, l’Homme et son idéal, l’Homme visionnaire et l’Homme et l’infini. Terre des Hommes. L’Exposition Internationale des Beaux-Arts, cat. exp., Montréal, 28 avril-27 octobre 1967, p. xviii.
2 Winthrop O. Judkins, Terre des Hommes, cat. exp., p. 292.
3 Ibid.
4 Parmi les nombreux travaux qui retracent les grands jalons de cette conquête, mentionnons la synthèse de Tom Crouch, Wings. A History of Aviation from Kites to the Space Age, New York et Londres, W. W. Norton & Company, 2003. Plus récemment, Tom Crouch a publié Lighter than Air. An Illustrated History of Balloons and Airships, Baltimore, The John Hopkins University Press in association with The Smithsonian National Air and Space Museum (Washington), 2009.
5 Germain Seligman, Roger de La Fresnaye, avec le catalogue raisonné de l’œuvre, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1969, p. 52, 155-156.
6 Éric Hild, Roger de La Fresnaye, cat. exp., Saint-Tropez, Musée de l’Annonciade ; Troyes, Musée d’art moderne Donation Pierre et Denise Levy, 1983, n. p.
7 Laura Morowitz, « La Conquête de l’air. The “right” brothers : les frères Wright ou les frères Kapferer ? », dans Françoise Lucbert (dir.), Roger de La Fresnaye (1885-1925). Cubisme et tradition, cat. exp., Le Mans, musée de Tessé ; Barcelone, Musée Picasso/Paris, Somogy, 2005, p. 82-93.
8 Voir particulièrement Christopher Green, Cubism and its Enemies. Modern Movements and Reaction in French Art, 1916-1928, New Haven et Londres, Yale University Press, 1987 ; Kenneth Silver, Vers le Retour à l’ordre. L’avant-garde parisienne et la Première Guerre mondiale, 1914-1925 (1989), Paris, Flammarion, 1991 ; David Cottington, Cubism in the Shadow of War : the Avant-Garde and Politics in Paris, 1905-1914, New Haven et Londres, Yale University Press, 1998.
9 Laura Morowitz a formulé ces dernières hypothèses dans sa communication « Quelques découvertes sur le tableau La Conquête de l’air » prononcée au colloque du Mans, Roger de La Fresnaye (1885-1925). Cubisme et tradition, université du Maine, 19-21 janvier 2006. Elle les a développées et étayées dans un essai à paraître : « Regarder vers le haut. La Conquête de l’air et le futur de l’homme », dans Françoise Lucbert et Yves Chevrefils Desbiolles (dir.), Par-delà le cubisme. Études sur Roger de La Fresnaye, suivies de correspondances inédites du peintre, Rennes, Presses universitaires de Rennes, parution prévue en 2016. Pour un aperçu de l’histoire de la conquête de l’air voir Tom Crouch, op. cit., 2003. Quant aux débats sur l’antériorité ou non de la France dans cette course, voir Claude Carlier, Le Match France Amérique. Les débuts de l’aviation, Paris, Économica, 2003.
10 A. Lawrence Rotch, The Conquest of the Air or the Advent of Aëral Navigation, New York, Moffat, Yard & Co., 1909, p. 181. Pour la diffusion de l’ouvrage de Rotch, voir notamment le bref compte rendu que lui consacra le Bulletin of the American Geographical Society, vol. 42, no 11 (1910), p. 862.
11 « Thus they [the dirigible balloons] can fulfill important functions until they are supplanted by heavier-than-air machines, for it is probable that the conquest of the air will be completed by apparatus of this type. » Ibid., p. 124 et aussi : « The dirigible balloon has probably nearly reached the limits of its development, and, although its size and speed may be increased with advantage, it will not come into general use on account of the cost of construction, operation, and maintenance », ibid., p. 181.
12 L’exposition Avion, aviateur, aviation. Cent ans de fascination (1908-2008), dont j’ai assuré le commissariat scientifique, a été présentée au Musée de Tessé du Mans du 11 novembre 2008 au 22 février 2009. Elle a été organisée par les Musées du Mans dans le cadre des célébrations commémorant le centenaire des vols de Wilbur Wright au Mans.
13 Françoise Lucbert, Avion, aviateur, aviation. Cent ans de fascination 1908-2008, cat. exp., Le Mans, Éditions Cénomane/Musées du Mans, 2008, p. 5.
14 Fernand Léger, « L’Esthétique de la machine, l’objet fabriqué, l’artisan et l’artiste », (Sélection, 3e année, no 4, février 1924, p. 373-382) ; cité d’après Fonctions de la peinture, Paris, Gallimard, 1996, p. 101.
15 Cette anecdote connue a été rapportée par plusieurs historiens de l’art, sans que ceux-ci n’aient remis en cause la date de 1912, habituellement avancée. Voir notamment le témoignage du Corbusier, cité dans le catalogue de l’exposition Fernand Léger, Paris, Centre Georges Pompidou, 1998, p. 70. Jyrki Siukonen a raison de s’interroger sur la pertinence de retenir cette date tardive pour la visite d’une exposition aérienne par les trois amis ; il est plutôt tenté de le faire remonter à la Première Exposition Internationale de Locomotion Aérienne, tenue au Grand Palais en octobre 1909. Jyrki Siukonen, Uplifted Spirits, Earthbound Machines : Studies on Artists and the Dream of Flight, 1900-1935, Helsinki, Suomalaisen Kirjallisuuden Seura, 2001, p. 69-71 et 180-183.
16 Filippo Tommaso Marinetti, cité par Giovanni Lista, Le Futurisme, Paris, Terrail, 2001, p. 146. Giovanni Lista a analysé l’intérêt des futuristes italiens pour l’aviation dans le catalogue de la remarquable exposition organisée par Alain Mousseigne au Musée des Abattoirs de Toulouse : « Vue aérienne et aéropeinture futuriste », La Conquête de l’air. Une aventure dans l’art du XXe siècle, cat. exp., 2002, Milan, 5 Continents Éditions, p. 88-115.
17 Fort de 348 pages, cet assez curieux roman-poème fut écrit en français en 1911 et parut l’année suivante chez l’éditeur parisien Sansot. Ce que Marinetti annonçait en sous-titre comme un « roman politique en vers libre » était une véritable charge contre le pape en même temps qu’un violent pamphlet contre l’empire austro-hongrois (qui possédait alors Trieste et le Trentin). Cette œuvre phare de la littérature futuriste est demeurée relativement peu commentée, même si elle a fait l’objet d’une étude attentive par Michel Décaudin en 1985 : « Un roman en vers de Marinetti : Le Monoplan du Pape », Littératures, no 9-10, printemps 1985, p. 269-276.
18 Le motif revient en effet dans des œuvres de nature très différente : la toile Une Ville (1911), conservée à Paris au Musée national d’art moderne et présentée lors de l’exposition Avion, aviateur, aviation… (cat. no 6) peut représenter le courant primitiviste auquel souscrivait Gontcharova au début des années 1910, tandis que l’œuvre intitulée Aéroplane au-dessus d’un train (1913, huile sur toile, Musée des Beaux-Arts de Kazan), témoigne plutôt de ses préoccupations cubo-futuristes.
19 Voir surtout Germain Seligman, op. cit., p. 25-52 et Françoise Lucbert (dir.), op. cit., 2005, p. 29, 38-45, 58-80.
20 Germain Seligman, op. cit., p. 52.
21 Extrait d’une lettre de Roger de La Fresnaye à Georges de Miré, datée « Meulan – dimanche 4 août – le soir », conservée à Paris, au Musée des lettres et manuscrits, dossier 63461. (Je remercie Estelle Gaudry pour avoir mis cette lettre à ma disposition). L’allusion à ces essais permet de penser que la lettre date de 1912 dans la mesure où c’est en janvier 1913 que l’État réceptionnera les deux premiers hydroaéroplanes, immatriculés N1 et N2, commandés à Nieuport. La Fresnaye parle d’ailleurs précisément de cette commande dans une note faisant office de post-scriptum à cette même lettre : « ⊗détails à l’intention du grand-père. Deux Nieuports : amphibies de 100 chev. chacun ont été commandés par l’état ».
22 Le site du ministère de la Défense comporte plusieurs renseignements sur l’histoire de l’hydraviation. Voir aussi l’article de Robert Feuilloy, « Les débuts de l’aviation maritime (1910-1914) » (février 2010) sur le site [http://www.academie-air-espace.com/upload/media/feuilloy.swf].
23 Dans une autre lettre à Miré, La Fresnaye parlait en ces termes du paysage propre à la région parisienne : « J’avais été un peu ces temps-ci aux environs de Paris, et je m’étais peu à peu imbu de la douceur particulière de l’Île de France. » Même si le peintre livrait ici son impression des environs du village de La Ferté sous-Jouarre, qui lui inspira une série de paysages en 1910-1911 (Seligman no 92 à no 98), il éprouvait ce sentiment à l’égard de toute la région, comme l’atteste un autre passage de la même lettre : « Je te parlais donc de l’Île de France ; de ces maisons blanches au toit d’un gris rosé-brunâtre qui se rapproche de plus en plus avec le temps de la couleur de la terre. La verdure elle aussi est grise ; l’athmosphère [sic] est plus doucement transparente qu’ailleurs et contribue à harmoniser encore. Une belle rivière [la Marne] coule mollement dans le fond des vallées, portant doucement toute une vie paisible et lente. » Lettre de Roger de La Fresnaye à Georges de Miré, « Beauvernay, samedi soir [été 1910 ou 1911] », Paris, musée des lettres et manuscrits, dossier 63461.
24 Germain Seligman, op. cit., p. 52, se demande même si La Fresnaye « n’est pas monté en avion à l’occasion de certaines de ses visites » à son frère. L’hypothèse est plausible mais pour l’instant impossible à prouver par des sources de première main.
25 Selon Stéphane Tison, que je remercie ici pour sa judicieuse remarque, l’aérostation demeura en vogue dans les élites jusqu’à la Grande Guerre. La place non négligeable qu’elle occupait encore dans les expositions et démonstrations aéronautiques montre qu’elle était toujours significative, et ce tant dans les milieux spécialisés (industrie, armée, etc.) qu’auprès du grand public. Sur la question de l’aérostation à la Belle-Époque, voir Luc Robène, Dominique Bodin et Stéphane Héas, « Le bonheur est dans les airs. L’aérostation : 1880-1914 », Terrain, no 46, mars 2006, p. 123-136.
26 L’attribution de la toile, acquise avec d’autres œuvres attribuées à Goya par le comte de Chaudordy auprès de Federico de Madrazo, est contestée par plusieurs spécialistes. Voir en particulier Juliet Wilson-Bareau, « Goya and the X Numbers : The 1812 Inventory and Early Acquisitions of ‘Goya’ Pictures », Metropolitan Museum Journal, vol. 31 (1996), p. 166. Le Musée des Beaux-Arts d’Agen, à qui le comte de Chaudordy a légué l’œuvre, a consacré une exposition (À la redécouverte des Goya d’Agen) aux cinq Goya de sa collection entre juin et septembre 1997. À défaut du catalogue – visiblement non publié – se rapporter au bref compte rendu de l’exposition par Marie-Dominique Rouillet, « La Chronique des Arts », Gazette des Beaux-Arts, no 1544, septembre 1997, p. 2-3.
27 L’exploit devait se solder par un accident. Sur le tableau de Carnicero, voir la documentation accessible en ligne sur le site du Museo nacional del Prado. Sur le peintre, consulter le catalogue de l’exposition monographique : Antonio Carnicero, 1748-1814, cat. exp., Madrid, Museo Municipal, 1997.
28 Sur la manière dont ce tableau se rattache à l’intérêt de l’époque pour les sciences, voir Carlos M. Madrid Casado, « La representación de la Técnica y de la Ciencia entre los siglos XVI y XVIII en la colección del Museo del Prado », LLULL, vol. 33, no 72, semestre 2010, p. 269-287. Plus largement, voir Isabelle Mornat et Frédéric Prot, « Recreo y cienca : la vulgarisation scientifique en question », dans La Réception des cultures de masses et des cultures populaires en Espagne : XVIIIe-XXe siècles, textes réunis par Serge Salaün et Françoise Étienvre, publication par articles sur le site du CREC, [http://crec.univ-paris3.fr], no 6 (mis en ligne en avril 2009), p. 359-385.
29 Paul Keen démontre à quel point le ballon habitait l’imaginaire populaire autour de 1780 : « The ‘Balloonomania’ : Science and Spectacle in 1780s England », Eighteenth-Century Studies, vol. 39, no 4, été 2006, p. 507-535. Keen étudie le cas de l’Angleterre, mais ses conclusions peuvent s’étendre à toute l’Europe. Pour une réflexion approfondie sur le phénomène en France, voir Michel Delon et Jean M. Goulemot (dir.), Cahiers de Littérature française V, sous le thème Ballons et regards d’en haut, Paris, L’Harmattan et Bergame, Sestante, juin 2007. Parmi ces études, celle d’Alberto Castoldi, « Avatars de Montgolfier », p. 45-67, fournit un répertoire représentatif d’images de la montgolfière sur la longue durée. Le recueil comprend aussi plusieurs contributions sur la représentation du thème en littérature, dont ceux de Michel Delon (« Transports aériens », p. 69-79) et de Catriona Seth (« Envols en vers », p. 121-142), très utiles pour situer la portée du ballon dans l’imaginaire des auteurs du XVIIIe siècle. Sur un plan plus strictement historique, se rapporter aux travaux de Marie Thébaud-Sorger : L’Aérostation au temps des Lumières, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2009et Une Histoire des ballons. Invention, culture matérielle et imaginaire, 1783-1909, Paris, Éditions du patrimoine – Centre des monuments nationaux, 2010.
30 Il faut toutefois demeurer prudent dans l’analyse des titres d’œuvres dans la mesure où, c’est un fait connu, un grand nombre d’entre eux ont été ajoutés a posteriori par des collectionneurs, des conservateurs de musées ou des historiens de l’art. Pour une mise au point historique sur la titrologie, voir Pierre-Marc de Biasi, Marianne Jakobi et Ségolène Le Men (dir.), La Fabrique du titre. Nommer les œuvres d’art, Paris, CNRS éditions, 2012.
31 Francesco Guardi (1712-1793), Ascensione di un pallone, Venezia, 1784, crayon et lavis sur papier (The Late Miss Lucy Cohen Collection) – œuvre reproduite avec le titre erroné de Ascent of a Montgolfier Balloon dans l’article de Feliks Topolski, « Contemporary Comment and Caricature », The Burlington Magazine, vol. 83, no 484, juillet 1943, p. 164-168.
32 Ana Hontanilla a souligné l’association entre l’aérien et l’irrationnel dans certains caprices de Goya : « The Airy and the Irrational : Elaborating on the Meanings of the Petimetra from a Selection of Goya’s Caprichos and the Spanish Periodical El Censor », Decimonónica, vol. 5, no 1, hiver 2008, p. 48-70.
33 Dès les premiers vols de ballons, Benjamin Franklin avait déjà parfaitement envisagé l’usage militaire de l’aérostat. La première utilisation militaire du ballon remonte au 2 juin 1794 alors que le capitaine Coutelle, à la tête de la première compagnie d’aérostatiers depuis le mois d’avril, vole dans le ballon captif l’Entreprenant au siège de Maubeuge. La présence de ce type de ballons fut décisive, au temps des guerres de la Révolution, notamment lors du siège de Charleroi et pendant la bataille de Fleurus. Sur l’utilisation militaire des ballons aux XVIIIe et XIXe siècles, voir Tom Crouch, op. cit., 2009, p. 54-59.
34 Rodger Fleming, dans sa récente interprétation de ce tableau comme un « anti-skyscape » (« Skycapes and Anti-skyscapes : Making the Invisible Visible », dans David Nye et Sarah Elkund (dir.), The Anti-Landscape, Amsterdam, Rodopi, 2013), prend ce fait pour acquis, ce qui ne devrait pas forcément aller de soi…
35 1818-1825, huile sur toile, 116 x 105 cm, Madrid, Museo nacional del Prado. De savantes analyses ont définitivement enlevé la toile à Goya pour l’attribuer à un de ses suiveurs, probablement Asensio Juliá (1760-1832). Le Musée du Prado a mis en ligne un dossier très fouillé sur l’œuvre et sa nouvelle attribution : Manuela Mena Marqués, « El Coloso y su atribución a Goya » (janvier 2009), [www.museodelprado.es/investigacion/estudios/emel-colosoem-y-su-atribucion-a-goya].
36 L’année suivant le terrible incendie du zeppelin Z 129 Hindenburg (le 6 mai 1937), où périrent 35 personnes, Jacques Mortane brossa un portrait historique de ce qu’il appelait à juste titre Les Dirigeables tragiques (Paris, Éditions Baudinière, 1938).
37 Le concours avait été lancé en 1784 par le comte d’Angiviller, alors directeur des Bâtiments du roi de France. Il faut en remarquer la contemporanéité par rapport aux événements commémorés. Mais le projet fut finalement abandonné dès l’année suivante. Voir l’article ancien, mais comportant certaines analyses pénétrantes, de Preston Remington, « A Monument Honoring the Invention of the Balloon », The Metropolitan Museum of Art Bulletin, nouvelle série, vol. 2, no 8, avril 1944, p. 241-248.
38 Le Monument des Aéronautes de Frédéric-Auguste Bartholdi (1834-1904) a été inauguré en 1906 sur la Place des Ternes à Paris puis fondu en 1942. Une maquette en bronze de ce monument disparu est conservée au Musée Bartholdi à Colmar.
39 Dans son étude phare Théorie du nuage. Pour une histoire de la peinture (Paris, Le Seuil, 1972, p. 318), Hubert Damisch note d’ailleurs une résurgence du nuage dans la peinture cubiste. Il donne l’exemple des tours Eiffel de Robert Delaunay ou de La Noce de Fernand Léger, mais il aurait très bien pu citer La Conquête de l’air de La Fresnaye. Ce dernier a traité les nuages comme de petites sphères blanches, bien denses et bien volumétriques, en fonction du principe de Cézanne qu’il connaissait et appliquait : « Traiter la nature selon le cône, la sphère, le cylindre. »
40 Ce motif a été abordé dans une perspective comparée par Helen Rosenau, « The Sphere as an Element in the Montgolfier Monuments », The Art Bulletin, vol. 50, no 1, mars 1968, p. 65-66. L’article esquisse des parallèles entre les monuments à Montgolfier imaginés au XVIIIe siècle (dont celui de Clodion) et l’architecture idéaliste d’Étienne-Louis Boullée ou de Claude-Nicolas Ledoux.
41 Claude Roger-Marx, « Roger de La Fresnaye, peintre des sentiments héroïques », Jardin des arts, no 59 septembre 1959, p. 708. Je souligne.
42 Vojtěch Jira-Wasiutyński a systématiquement étudié les représentations de ballons par Redon dans ses fusains et ses lithographies des années 1880 : « The Balloon as Metaphor in the Early Work of Odilon Redon », Artibus et Historiae, vol. 13, no 25, 1992, p. 195-206. Voir également les travaux de Barbara Larson sur Redon et particulièrement son ouvrage The Dark Side of Nature. Science, Society, and the Fantastic in the Work of Odilon Redon (Refiguring Modernism), University Park, Pennsylvania State University Press, 2005.
43 Christoph Asendorf, Super Constellation. L’influence de l’aéronautique sur les arts et la culture, Paris, Éditions Macula, [1997] 2013, p. 78.
44 Jules Verne, Cinq Semaines en ballon. Voyage de découvertes en Afrique par trois Anglais, illustrations par MM. Riou et de Montaut, Bibliothèque d’éducation et de récréation, Paris, J. Hetzel et Cie, 1863. Les quatre autres « romans de l’air », publiés chez le même éditeur et plusieurs fois réédités sous ce titre générique, furent : De la Terre à la Lune. Trajet direct en 97 heures 20 minutes (1865, 41 dessins et une carte par De Montaut), Autour de la Lune (1870, 44 dessins par Émile Bayard et A. De Neuville gravés par Hildibrand) ; Hector Servadac. Voyages et aventures à travers le monde solaire (1877, dessins de P. Philippoteaux, gravés par Laplante) et Robur-le-Conquérant (1886, 45 dessins par Benett), dont le premier titre devait être La Conquête de l’air.
45 La Presse, 3 mai 1863, cité dans ABCdaire œuvres complètes Jules Verne, p. 1096.
46 Cette gouache de petit format, conservée en main privée, a été présentée lors de la rétrospective Lyonel Feininger, cat. exp., New York, Whitney Museum of American Art et Montréal, Musée des Beaux-Arts, 2011. Le MoMA conserve une gravure tirée de cette composition : Lyonel Feininger, Die Stadt am Ende der Welt, 1910, eau-forte et pointe sèche, 32,9 x 44,8 cm. New York, The Museum of Modern Art.
47 Ces deux genres étaient encore présents dans les arts plastiques, autant qu’en littérature, au théâtre et au cinéma. Frank Kessler a récemment étudié la résurgence de la féerie dans l’œuvre cinématographique de Georges Méliès, en particulier dans son film Le Voyage dans la lune (1902) : « A Trip to the Moon as Féerie », dans Matthew Solomon (dir.), Fantastic Voyages of the Cinematic Imagination, Albany, State University of New York Press, 2011, p. 115-128.
48 José María Sert : Fantaisie orientale, 1930, maquette pour la salle à manger du baron Becker, Bruxelles, huile sur toile, 82 x 92,5 x 154,5 cm, Barcelone, Museu Nacional d’Art de Catalunya et Divan oriental, 1944, salon de musique de Juan March, Palais March, Palma de Majorque. Ces deux œuvres sont reproduites dans José Maria Sert. Le Titan à l’œuvre (1874-1945), cat. exp., Paris, Petit Palais, 2012, p. 136 ; p. 169 et suiv.
49 Max Beckmann (1884-1950), Paysage avec ballon, 1918, pointe sèche, 23,2 x 29,2 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art.
50 Marcel Duchamp (1887-1968), Rotorelief no 9. Montgolfière, 1935, disque en carton imprimé en lithographie offset, diam. 20 cm. Paris, Musée national d’art moderne. Jyrki Siukonen, op. cit., p. 72-75, fournit une interprétation intéressante de cette œuvre.
51 Man Ray (1870-1976), Reproduction d’une maquette de montgolfière, 1925 ?, photographie, négatif gélatino-argentique sur supportplaque de verre, 9 x 6 cm. Paris, Musée national d’art moderne.
52 Germain Seligman, op. cit., p. 212.
53 À vrai dire, il serait plus juste de faire le rapprochement avec les œuvres « métaphysiques » de Giorgio de Chirico, peintre avec lequel Roger de La Fresnaye eut du reste l’occasion d’exposer. Voir Françoise Lucbert (dir.), op. cit., 2005, p. 145-146.
54 Robert Delaunay, Hommage à Blériot, 1914, huile sur toile, 250 x 251 cm. Bâle, Kunstmuseum.
55 Winthrop O. Judkins, op. cit., p. 292.
56 Il est intéressant de relever la proximité temporelle entre la préparation d’Expo 67 et le vol, en 1966, du vaisseau spatial Gemini VIII commandé par l’astronaute américain Neil Armstrong (1930-2012).
57 Le 14 octobre 2012, l’Autrichien Felix Baumgartner (1969-) a réussi l’exploit de franchir le mur du son, sans propulsion, à bord d’un gigantesque ballon stratosphérique rempli d’hélium. Ce record a été battu le 24 octobre 2014 par l’informaticien américain Alan Eustace, un haut dirigeant de l’entreprise Google, dont le ballon a atteint 41 419 mètres, c’est-à-dire 2 374 mètres de plus que celui de Baumgartner.
58 Françoise Lucbert, op. cit., 2008, p. 25 et suiv.
59 J’ai eu l’occasion de présenter l’impressionnant Avion de Jean-Luc Poivret (1983, glycérophtaliques et peintures sur pièces d’avion Nord-Atlas, 300 x 400 cm. Toulouse, Musée des Augustins, en dépôt aux Abattoirs) lors de l’exposition Avion, aviateur, aviation… au Mans (Françoise Lucbert, op. cit., 2008, p. 76-77). Quant à Kiefer, il s’intéresse depuis longtemps à ce thème, comme l’attestent par exemple L’Ange de l’histoire (1989, techniques mixtes avec plomb et pavot, Berlin, Museum für Gegenwart) ou sa série Melancholia (1990-1991), composée de quatre avions en plomb et verre de format monumental. Je remercie Laura Morowitz et Thierry Petit pour leur relecture attentive de ce texte.