1 On pourrait l’affiner puisque la JEC fut jusqu’en 1965 éclatée en plusieurs structures qui ne se sont unies que progressivement. B. Giroux, La Jeunesse étudiante chrétienne des origines aux années soixante-dix, Paris, Cerf, 2013.
2 B. Barbiche, C. Sorrel (dir.), « La Jeunesse étudiante chrétienne 1929-2009 », Chrétiens et sociétés Documents et mémoires, no 12, 2011, p. 93-248. Pour la période qui nous intéresse, il renferme 731 notices biographiques.
3 Elle a été réalisée en deux temps. À la fin des années 1970, d’anciennes militantes ont conçu un questionnaire qui a été diffusé auprès des anciennes adhérentes et militantes de la JECF et dont j’ai retenu 182 réponses. Elles représentent près de 46 % de l’échantillon étudié et sont conservées à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC). Les autres proviennent de la relance de cette enquête au début des années 2000, par l’équipe nationale de la JEC auprès des anciens militants de la JECF et de la JEC masculine. Ils sont conservés par la direction nationale de la JEC. Les deux enquêtes donnent un total de 391 réponses. Pour une présentation complète du corpus et des résultats de l’enquête, cf. B. Giroux, op. cit., p. 599-644.
4 Déplorant également l’absence de données à propos des anciens jacistes, Jacqueline Sainclivier a tenté de cerner, pour la même période, le rôle des militants de la JAC dans les mutations syndicales et politiques de l’ouest de la France. J. Sainclivier, Jacistes et renouveau politique et syndical de 1945 à la fin des années 70, in B. Waché (dir.), Militants catholiques de l’Ouest. De l’action religieuse aux nouveaux militantismes XIXe-XXe siècles, Rennes, PUR, p. 105-120.
5 Il existe bien des branches pour l’enseignement technique mais dont le succès fut limité.
6 La branche universitaire de la JEC disparaît à partir de 1966 pour être intégrée à la Mission étudiante.
7 Terme emprunté à J.-M. Donégani, « Itinéraire politique et cheminement religieux. L’exemple des militants au Parti socialiste », Revue française de sciences politiques, vol. 29 (4-5), 1979, p. 702.
8 Né en 1944, maire PS de Nantes (2012-2014) et député de Loire-Atlantique (1997-2002).
9 Né en 1947, maire PS de Lorient (1981-1998), député du Morbihan (1978-1993 et 1997-2007), président du Conseil régional de Bretagne (depuis 2004), secrétaire d’État (1991-1992) et ministre depuis 2012.
10 Cf. infra.
11 F. Prigent, Les réseaux socialistes en Bretagne des années 1930 aux années 1980, thèse, université Rennes 2, 2011, p. 566-570.
12 C’est le cas de Jacques Alési, né en 1925. Responsable de la JEC pour le lycée de garçons de Rennes en 1942-1943 puis membre de l’équipe fédérale d’Ille-et-Vilaine en 1944-1945, avant de participer à la direction nationale en 1948-1951. À l’issue de son militantisme, il devient enseignant et conseiller municipal de Creil de 1977 à 2001, sous l’étiquette communiste et républicain. Réponse au questionnaire de la JEC, Archives de la JEC.
13 Sur les 204 députés MRP issus des trois élections législatives de 1945-1946, 17 sont passés par la JEC. F. Bazin, Les députés MRP élus les 21 octobre 1945, 2 juin et 10 novembre 1946. Itinéraire politique d’une génération catholique, vol. 1, thèse, IEP Paris, 1981, p. 51-54.
14 P. Loncle, L’action publique malgré les jeunes : Les politiques de jeunesse en France de 1870 à 2000, Paris, L’Harmattan, 2003, p. 157-160 ; P. Le Galès, Politique urbaine et développement local : une comparaison franco-britannique, Paris, L’Harmattan, 1993, p. 163-164 ; O. Galland, M.-V. Louis, Jeunes en transit. L’aventure ambiguë des foyers de jeunes travailleurs, Paris, Économica, 1984, p. 36.
15 Ces traits sont tempérés, il est vrai, par le militantisme à l’UNEF, où les conflits entre courants obligent à l’initiation tactique.
16 On trouve ici l’origine de l’aversion de la plupart des anciens jécistes vis-à-vis du PCF. Patrick Rimbert a expliqué la brièveté de son passage au PCF par son refus de quitter « une Église pour une autre » (J.-L. Violeau, « Patrick Rimbert. Le stratège », Place publique, no 29, 2011, p. 140) ; C. Grignon, « Sur les relations entre les transformations du champ religieux et les transformations de l’espace politique », Actes de la recherche en sciences sociales, no 16, septembre 1977, p. 3-34.
17 É. Fouilloux, « Les catholiques mendésistes (1953-1956) », in F. Bédarida, J.-P. Rioux (dir.), Pierre Mendès-France et le mendésisme. L’expérience gouvernementale (1954-1955) et sa postérité, Paris, Fayard, 1985, p. 71-86.
18 Né en 1938, député des Côtes-d’Armor (1973-1978, 1981-2002), député européen (1979-1981), secrétaire d’État puis ministre délégué (1985-1986, 1997-2002), sénateur (2006-2008).
19 Inversement, c’est en s’inscrivant dans la même ligne politique – chrétienne-démocrate – que Jean-Yves Cozan accède en 1978 au poste de conseiller général d’Ouessant, succédant à son mentor André Colin, ancien président de l’ACJF.
20 Le militantisme à la JEC dans les années précédant Mai 1968 a aussi pu transmettre une expérience religieuse que certains anciens ont ensuite projetée dans un groupuscule d’extrême gauche. D. Hervieu-Léger, De la mission à la protestation L’évolution des étudiants chrétiens, Paris, Cerf, 1973 ; J. Pagis, « La politisation d’engagements religieux. Retour sur une matrice de l’engagement en Mai 68 », Revue française de sciences politiques, vol. 60, 2010/1, p. 61-89.
21 J.-B. Legavre, « Du militant à l’expert en communication politique : l’institutionnalisation inachevée d’une position locale singulière. Le cas de la mairie de Rennes », Politix, no 7-8, vol. 2, 1989, p. 80-90.
22 Le maire socialiste de Rennes (1977-2008), Edmond Hervé, né en 1942 dans une famille de métayers bretons, a ainsi témoigné d’un certain complexe vis-à-vis de militants issus de l’UNEF ou de la JEC, d’extraction sociale supérieure, dans ses premières années de militantisme politique. J. Hardy, Devenir un homme politique. Le cas Edmond Hervé, DEA, université Rennes 1, 1978, p. 48.
23 Jean-Yves Cozan (1939-2015) est député centriste du Finistère (1986-1997).
24 Née en 1951, conseillère régionale Union pour un mouvement populaire (UMP) (2010-2014).
25 Né en 1947, député européen Rassemblement pour la République (RPR) entre 1994 et 1999.
26 F. Prigent, op. cit.
27 F. Sawicki, Les réseaux du parti socialiste : sociologie d’un milieu partisan, Paris, Belin, 1997.
28 P. Le Goïc, « Catholiques de gauche et socialistes dans le Finistère », in C. Bougeard (dir.), Un siècle de socialismes en Bretagne. De la SFIO au PS (1905-2005), Rennes, PUR, 2008, p. 237-253.
29 H. Le Bras, E. Todd, Le mystère français, Paris, Le Seuil, 2013.
30 M. Weber, Le savant et le politique, Paris, Plon, 1995, p. 183.