1 J.-P. Besse, T. Pouty, Les fusillés. Répression et exécutions pendant l’Occupation (1940-1944), Paris, Éd. de l’Atelier, 2005.
2 C. Pennetier, J.-P. Besse, T. Pouty, D. Leneveu (dir.), Dictionnaire des fusillés (1940-1944), Paris, Éd. de l’Atelier, 2015.
3 Les condamnés des tribunaux italiens et Sections spéciales françaises puis les guillotinés par les cours martiales de Vichy (milice et groupes mobiles de réserve) figurent dans le Dictionnaire des fusillés.
4 Deux autres corpus ont été identifiés à la fin du Dictionnaire des fusillés : les femmes exécutées hors de France ou en France sans condamnation, et les suicidés morts sous la torture, sans garantie d’exhaustivité. Les femmes condamnées à mort en France étaient déportées en Allemagne et guillotinées hors du regard français, ou envoyées dans les camps de concentration. Les suicidés et morts sous la torture étaient destinés au peloton d’exécution et il ne serait pas juste de les séparer des fusillés. Plusieurs figurent dans le corpus des fusillés car suicidés dans les heures qui précèdent la fusillade, pour ne pas laisser aux nazis le droit de décider de leur mort. Les sources les mentionnent bien souvent comme fusillés.
5 Notons la place centrale de la Loire-Inférieure dans la politique des otages du IIIe Reich (Châteaubriant et Nantes) ainsi que la proximité géographique avec la zone du débarquement faisant de la Bretagne la première région libérée après la Normandie.
6 Ces exécutions relevant des crimes de guerre.
7 B. Biger, J.-P. Sudre, Les fusillés du Finistère (1940-1944), Master, UBO, 2011 ; R. Thouanel (dir.), Les fusillés de La Maltière, Saint-Jacques-de-La-Lande, Mairie de Saint-Jacques-de-La-Lande, 2012 ; G. Haudebourg, Nantes 1943. Fusillés pour l’exemple, Niort, Gestes, 2014 ; C. Pennetier (dir.), Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social (1940-1968), Paris, Éd. de l’Atelier, 2006-2016.
8 A. Prigent, S. Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Cahiers de la résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011, p. 1-192. Nous tenons ici à saluer la ténacité déployée par Serge Tilly qui y est pour beaucoup dans la qualité et la précision de ces notices.
9 Les trois résistants décapités à Cologne (Allemagne), relevaient de la même logique répressive, même si, en réalité, il s’agit d’une répression particulière des victimes de la déportation.
10 Signalons l’écart entre le recensement fait à partir des fonds de la Direction des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC) de Caen, exploités par Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty (59 fusillés), et l’étude effectuée à partir des fonds costarmoricains (50 fusillés). Le différentiel porte sur un groupe de résistants de la région de Morlaix, condamnés à mort par le tribunal militaire allemand de Saint-Brieuc, fusillés dans un endroit inconnu et dont les corps n’ont jamais été retrouvés.
11 Quinze personnes exécutées, nées dans le département, n’ont que peu de liens avec les Côtes-du-Nord. A contrario, la diaspora costarmoricaine, vivant dans d’autres départements, garde des liens parfois très étroits avec sa région natale.
12 Sinon, ces fusillés seraient comptabilisés trois fois.
13 J. Sainclivier, « Les paysans ou les mal-connus de la Résistance », in R. Frank, J. Gotovitch (dir.), La Résistance et les Européens du Nord, Bruxelles, CEGES, 1994, p. 340-350 ; J. Sainclivier, « Essai de prosopographie comparée des dirigeants de la Résistance intérieure et extérieure française », in L. Ouzou, R. Frank, D. Peschanski, D. Veillon (dir.), La Résistance et les Français : villes, centres et logiques de décision, Paris, CNRS, 1995, p. 331-338.
14 Pour une synthèse sur cette période, cf. C. Bougeard, La Bretagne de l’Occupation à la Libération, Rennes, PUR, 2014.
15 Une seule exécution a lieu dans les Côtes-du-Nord, celle d’Ange Dubreuil, le 5 décembre 1940. Père de 8 enfants, Jean-Marie Kerandel, 57 ans, est fusillé le 28 juin 1940 dans le Finistère pour avoir molesté un aviateur allemand abattu avant l’armistice.
16 L’héritage familial se convertit, après 1945, en ressource militante fondamentale. C’est le cas, dans les milieux communistes de Joseph Thoraval, à Lanrivain, par exemple.
17 En arrivant à Paris en février 1940, Georges Brassens prend pension chez sa tante, voisine et amie de Jeanne Le Bonniec, la sœur de Georges Le Bonniec. Il se lie d’amitié avec Michel Le Bonniec, le fils de Georges Le Bonniec. Requis pour le Service du travail obligatoire (STO), il y échappe, caché par Jeanne Le Bonniec. Deux chansons incontournables du répertoire de Georges Brassens font explicitement référence à la famille Le Bonniec : « Mourir pour des idées » et « Jeanne ».
18 Sur la mémoire de ces fusillés, cf. D. Guyvarc’h, « Les 50 otages dans la mémoire nantaise », in C. Bougeard (dir.), Bretagne et identités régionales pendant la seconde guerre mondiale, Brest, CRBC/UBO, 2002, p. 381-392.
19 F. Prigent, « Socialistes résistants, résistants socialistes : formes, engagements, trajectoires », in L. Capdevila, P. Harismendy (dir.), L’engagement et l’émancipation, études offertes à Jacqueline Sainclivier, Rennes, PUR, 2015, p. 187-198.
20 Secrétaire fédéral de la SFIO, Albert Vinçon (arrêté le 4 février 1942) est fusillé le 27 novembre 1942 au Mont-Valérien (avec Maurice Daniel, conseiller d’arrondissement et Jean Chauveau, tous deux arrêtés le 16 mai 1942, ainsi que René Ross). Cf. F. Prigent, « Albert Vinçon, socialiste nazairien fusillé au Mont-Valérien le 27 novembre 1942 », Place Publique, no 53, p. 130-134.
21 Secrétaire de section et conseiller municipal de Paramé en 1935, Isidore Le Roux (1886-1943), chef technicien, démissionnaire de son mandat d’élu en mars 1941, résistant FN (organisation mise en place par un groupe des Jeunesses socialistes) est fusillé au Mont-Valérien le 2 décembre 1943.
22 R. Thouanel (dir.), op. cit.
23 J. Sainclivier, La Résistance en Ille-et-Vilaine (1940-1944), Rennes, PUR, 1993, p. 74 et suiv.
24 Le 13 août 1943, lors du « procès des seize », la seconde génération des FTP est jugée par les Allemands en dehors de toute assistance d’avocat français.
25 Sachant que leur situation matrimoniale est moins bien connue : cinq sont mariés et deux célibataires.
26 Curieusement le sigle est féminisé en Section de protection anti-communiste (SPAC) par tous les acteurs et/ou victimes de l’époque originaires des Côtes-du-Nord. À Nantes ou à Rennes, on parle du SPAC (service). Ces brigades spéciales chargées de la répression étaient officiellement appelées SRMAN.
27 Il est difficile d’évaluer les conséquences des aveux obtenus sous la torture. Ces pratiques, couplées au retournement de cadres, permettent le démantèlement d’une partie des structures du Parti communiste clandestin.
28 F. Prigent, « Socialist and communist networks and representatives in Brittany: a comparison on the Twentieth Century (1920-1989) », Twentieth Century Communism, a Journal of International History, no 8, 2015, p. 41-61.
29 Ouvrier agricole de Bubry, arrêté en décembre 1943, il est fusillé au polygone de Vannes en février 1944 avec quatre de ses camarades.
30 Par exemple, 24 personnes sont fusillées à Penmarch le 21 avril 1944.
31 A. Prost (dir.), « Pour une histoire sociale de la Résistance », Le Mouvement social, no 181, 1997 ; L. Douzou, Faire l’histoire de la résistance, Rennes, PUR, 2010.
32 J. Sainclivier, La Résistance en Ille-et-Vilaine (1940-1944), Rennes, PUR, 1993. Jacqueline Sainclivier a effectué une étude systématique des 1 396 dossiers des Combattants volontaires de la Résistance (CVR). À la Libération, les résistants ont constitué des dossiers CVR afin de prouver leur appartenance à la Résistance trois mois avant le débarquement du 6 juin 1944.
33 Pour une analyse plus fouillée de ce concept, cf. par exemple F. Prigent, « D’Émile Goude à Jean-Yves Le Drian : les réseaux des parlementaires socialistes bretons au XXe siècle », Cahiers du CEVIPOF, no 58, 2014, p. 34-55.
34 Une comparaison entre les fusillés des deux guerres mondiales aurait-elle un sens ?
35 Pour une comparaison des mémoires socialiste et communiste des fusillés, cf. F. Prigent, « Les Comités départementaux de libération (CDL) en Bretagne au prisme de l’histoire socialiste », in G. Morin et al. (dir.), De la Résistance à la restauration de la légalité républicaine : le rôle des socialistes français au regard de l’Europe, (à paraître).