1 M. Van Der Linden, « Enjeux pour une histoire internationale du Travail », Le Mouvement social, no 241, 2012, p. 3-29.
2 Les notices biographiques des militants cités figurent dans le Maitron. Le cheminement, des fiches aux fichiers, consiste à intégrer plusieurs variables : état-civil, origines sociales, situation familiale, profession, lieu d’implantation, période de la vie militante, participation à des grèves et congrès, adhésion à un parti, un syndicat ou un mouvement (associatif, culturel, sportif, caritatif).
3 A. Prigent, Les instituteurs des Côtes-du-Nord sous la IIIe République (Laïcité, amicalisme et syndicalisme), Les Sables-d’Or, Éd. Astoure, 2005.
4 L’endogamie sociale dévoile le poids des rencontres professionnelles dans les parcours de vie individuels. Pour une comparaison avec les milieux ouvriers chrétiens, cf. É. Bélouet, « Le couple jociste », in B. Duriez, É. Fouilloux, A.-R. Michel, G. Mouradian, N. Viet-Depaule (dir.), Chrétiens et ouvriers en France, 1937-1950, Paris, Éd. de l’Atelier, 2001, p. 86-99.
5 Le même phénomène est repéré pour les carrières ecclésiastiques. S. Gicquel, Prêtres de Bretagne, Rennes, PUR, 2008.
6 Max Hébert, directeur de l’EN, conduit chaque année les promotions à la Société des nations (SDN) à Genève.
7 Le terme de « collaboration » est utilisé dans les années 1930.
8 A. Prigent, Mondes du travail et syndicalismes dans les Côtes-du-Nord (1944-1984). Espaces, pratiques, cultures et représentations, DEA, université Rennes 2, 2004.
9 En 1937, cette instance qui représente les 15 000 syndiqués, très concentrée sur ses bases briochines, sans doute par souci d’efficacité du fonctionnement de la structure syndicale, n’intègre pas l’élargissement spatial des implantations locales mises en place autour des trois Unions locales (UL) de Lannion, Guingamp et Dinan.
10 L’augmentation de la moyenne d’âge par rapport à 1939 (44,8 ans en 1945 contre 39,3 ans en 1939) souligne simplement le vieillissement de la cohorte.
11 Christian Le Guern (1906-1963), électricien, responsable du syndicat CGT de la compagnie Le Bon en 1936, représenta la CGT au CDL. Proche de la SFIO, il est élu secrétaire général de l’union départementale CGT en 1945. Son père, ami des Louis Guilloux (père et fils), est secrétaire de la région du PCF avant sa mort en 1924.
12 A contrario, dans la même séquence, l’UD de la CFTC connaît un profond changement de génération (seuls 2 des 10 membres du bureau de 1945 étaient en responsabilité en 1939).
13 Certains témoignages font état de problèmes de couples malmenés par des relations extra-conjugales.
14 Lors de la manifestation contre la venue de Ridgway en juin 1952, Saint-Brieuc connaît probablement la plus violente manifestation de son histoire.
15 D. Bensoussan, Combats pour une Bretagne catholique et rurale. Les droites bretonnes dans l’entredeux-guerres, Paris, Fayard, 2005.
16 Abbé Vallée, La parabole du forgeron, Paris, SPES, 1938. Critique de fond du système stalinien, ce petit fascicule concède une véritable reconnaissance/fascination à la force militante communiste, comparée à celle des premiers chrétiens.
17 En décembre 1936, l’UD est forte de 3 000 adhérents répartis au sein de six UL (Saint-Brieuc, Lannion, Guingamp, Lamballe, Dinan et Tréguier).
18 La CFTC, au sein de laquelle les femmes et les jeunes filles sont majoritaires, profite d’une syndicalisation qui s’opère dans des champs spécifiques féminins : personnel hospitalier, commerce et comptabilité, habillement et brosseries.
19 Marie Kergroas, après avoir milité à l’UD (période d’apostolat social), devient sœur Visitatrice des sœurs Saint-Vincent-de-Paul (des Filles de la Charité).
20 C. Bougeard, « Le syndicalisme ouvrier en Bretagne du Front Populaire à la Seconde Guerre mondiale » Le Mouvement social, no 158, 1992, p. 59-88.
21 Roger Ruelleu (1923-2013) est secrétaire général de l’UD-CGT (1949-1951). Au moment de son décès, il n’a été fait aucune mention à son activité militante.
22 Comme les chefs de bataillon Guillaume Le Verge ou Louis Le Meur.
23 Collectif., De la nuit à l’Aurore, des lycéens dans la guerre, Saint-Brieuc, Association Lycée Anatole Le Braz de Saint-Brieuc, 1995.
24 Soixante-deux instituteurs costarmoricains ont appartenu aux exécutifs de la section SNI entre 1945 et 1965. Onze d’entre eux ne semblent pas avoir fait un choix partisan (17,7 % du corpus). Par rapport aux années 1930, le reflux de l’influence de la SFIO est très net : 15 à la SFIO, au Parti socialiste unifié (PSU) ou au Parti socialiste (PS) ensuite, soit 29,4 %. Plus de la moitié (56,4 %) fait le choix du PCF (deux transferts du PSU vers le PCF dont François Le Merle). Réductrices, ces données amplifient le fait majoritaire (scrutin de liste, refus de siéger dans un bureau) et masquent les ruptures et distanciation avec le PCF, en particulier après 1956.
25 Métallurgiste, Jean Prual (1921-1985), militant de la JOC et de la CFTC à la Libération, est membre du bureau de l’UD-CGT (1952-1958) et du comité de la fédération du PCF des Côtesdu-Nord (1957-1971). Il est adjoint au maire de Saint-Brieuc (1962-1977). L’engagement d’enseignants du secondaire est à souligner (Henri Pinault à Dinan, Geneviève Fraisse à Saint-Brieuc).
26 Arch. dép. Côtes-d’Armor, 1W13, rapport sur l’apostolat ouvrier, 16 mars 1954. Dans un livre consacré à l’abbé Vallée, daté de 1948, l’auteur le présente comme le premier « prêtre-ouvrier » de France.
27 Arch. de l’Évêché de Saint-Brieuc et de Tréguier, Libelles politiques et religieux, Rennes, Presses bretonnes, 1950.
28 « Les bruits sur les prêtres-ouvriers nous ont atteint au plus profond de nous-mêmes car nous appartenons par tout notre être à cette classe ouvrière et à ce mouvement ouvrier ». Arch. de l’Évêché de Saint-Brieuc et de Tréguier, appel signé le 4 mars 1954.
29 Anne et Jean Audigou, Anne-Marie et Pierre Dupoirier, Gisèle et Paul Frésil, Jacqueline et Louis Laurent, Jean Le Faucheur, René Le Fort, Anne Le Gal, Jacqueline et Paul Léon.
30 Comptable, Joseph Riot (1918-1997), militant de la JOC, est secrétaire général de l’UD-CFTC des Côtes-du-Nord (1949-1952). Il adhère à l’Action travailliste qui joue un rôle important dans les recompositions politiques des milieux démocrates-chrétiens.
31 Ajusteur, responsable de la JOC et de l’ACO, militant de la CGT, Michel Cadoret (1928-2009) devient secrétaire général de l’UD-CFTC (1955-1964) puis de l’UD-CFDT (1964-1971). Militant du PSU puis PS, il est conseiller municipal de Saint-Brieuc (1977-2001).
32 Futur évêque de Troyes en 1967, il connaît Michel Cadoret, enfant, lorsqu’il fréquente l’école des sourds. Notice de F. Le Moigne Dictionnaire des évêques de France au XXe siècle, Paris, Cerf, 2010.
33 Secrétaire de la section du SNI (1947-1949), Sylvestre Guillou (1913-1986) milite au PSU.
34 Secrétaire de la section du SNI (1960-1975), Maurice Renault (1929-2005) est membre du bureau national du SNI (1963-1966) et de la direction de la fédération du PCF (1959-2000).
35 Résistant FTP, Jean Le Bars (1915-1988), cheminot, est secrétaire de l’UD-CGT (1945-1949).
36 Catalan, actif durant la guerre d’Espagne, José Yusté (1917-1998), ouvrier carrier, est secrétaire de l’UD-CGT (1959-1983), membre du comité fédéral du PCF (1959-1974) et conseiller municipal de Saint-Brieuc (1965-1971).
37 Inspecteur des PTT, Jean-Roger Perennez (1912-2001) est une figure de la CGT et du PCF en Algérie, dans la Sarthe et dans les Côtes-du-Nord. Interné à Châteaubriant et évadé du camp de Voves, il est membre du CDL d’Ille-et-Vilaine et maire-adjoint de Rennes (1945), puis conseiller municipal du Mans (1950-1953).
38 Robert Daniel (1926-1988) est secrétaire de l’UD-CGT (1962-1988) et dirigeant fédéral du PCF (1953-1988).
39 Trois femmes, dont Marie Guéguen élue au titre de la CGT, siègent au conseil municipal de Saint-Brieuc après les élections du 29 avril 1945.
40 Arch. dép. des Côtes-d’Armor, 500 J 152. L’Aube nouvelle, no 8, 3 novembre 1944 ; F. Prigent, « Les femmes dans les milieux de gauche (syndicats et partis) dans les Côtes-du-Nord de la Libération aux années 1968 : prosopographie, réseaux, militances », Sens Public, 2009, p. 1-15.
41 C. Bougeard, « La CGT dans les Côtes-du-Nord, des années 1920 au milieu des années 1950 », Annales de Bretagne et des pays de l’ouest, no 102, 1995, p. 115-143.
42 Cf. F. Prigent, Les réseaux socialistes en Bretagne des années 1930 aux années 1980, thèse, université Rennes 2, 2011.
43 Trois d’entre eux détiennent un mandat municipal, les statuts de la CGT interdisant le cumul des fonctions syndicales et politiques.
44 Marcel Desnos, Jean Gauvin, Roger Huon, Pierre Kergroas, Jean Mack, Eugène Rahuel (cousin germain de l’abbé Vallée), Joseph Riot.
45 Trésorier de l’UD-CFTC (1952-1961), Émile Boutbien (1921-2011) est adjoint au maire de Saint-Brieuc (1962-1965). En mars 1965, l’essentiel des militants de l’AT et de l’Action familiale et sociale, issue du MRP, figure sur la liste Boutbien, dont 8 militants CFTC : Fernand Durand, Paul Héger (conseiller général MRP), Roger Huon, Pierre Kergroas, Robert Person, Alice Hervé (née Zanon), Mlle Elisa Lefort, Jean Mack. Appuyée par l’ancien maire Raoul Poupard, cette liste qui obtient près de 35 %, reçoit l’appui au second tour de la liste gaulliste conduite par le directeur de l’usine Sambre-et-Meuse, Jean Cottarel (16 %). Au second tour, la liste d’union des gauches (PCF, PSU, SFIO) d’Yves Le Foll l’emporte avec 51,3 %. Dans la majorité municipale siègent plusieurs responsables de la nouvelle CFDT, dont Michel Cadoret. Arch. dép. Côtes-d’Armor 1192 W 11.
46 M. Hearn, H. Knowles (dir.), « Struggling for Recognition: The individual in Labour History », Labour History, no 87, 2004, p. 1-193.
47 J. Marttila, « Monopolizing the Property of Skill: A Prosopographic Analysis of a Finnish Ironworks Community », International Review of Social History, no 57-03, 2012, p. 417-446.
48 B. Groppo, C. Pennetier, B. Pudal (dir.), « Le mouvement ouvrier au miroir de la biographique », Matériaux pour l’histoire de notre temps, no 104-105, 2011, p. 1-71.