1 A. Le Moigne, Marine et ouvriers de la construction navale à l’arsenal de Brest (1918-1970). Du paternalisme d’Etat à la mondialisation économique, un mouvement syndical partagé entre pragmatisme et idéologie, thèse, UBO, 2015.
2 La mort d’Édouard Mazé, le 17 avril 1950, lors du conflit du bâtiment, s’apparente au dernier épisode violent de l’histoire sociale brestoise.
3 Loi du 12 décembre 1893 sur la presse et loi du 18 décembre 1893 sur les associations de malfaiteurs.
4 La première liste de suspects finistériens fut publiée en février 1894 puis complétée au 31 décembre de la même année.
5 Parmi les listes étudiées, nous avons privilégié les séries complètes, à savoir celles du 31 décembre 1894, du 31 octobre 1896, du 1er janvier 1912, de juin 1924 et enfin du 3 mai 1935.
6 Créé en 1886 par le général Boulanger pour lutter contre l’espionnage, le carnet B était géré par le ministère de l’Intérieur. Initialement destiné à la surveillance des étrangers, il fut progressivement étendu à tous les individus susceptibles de troubler l’ordre public ou de s’opposer à la mobilisation nationale. J.-J. Becker, Le carnet B, Paris, Klincksieck, 1973.
7 Il sert de base à l’établissement des inventaires de « suspects » communistes devant être internés préventivement à la suite de l’interdiction du PCF en septembre 1939.
8 Le syndicat « rouge », premier syndicat de l’arsenal de Brest créé le 1er mai 1900.
9 Le 13 août 1897, une circulaire du ministre de l’Intérieur indiquait aux préfets « qu’il n’y avait plus lieu de tenir compte d’instructions qui n’avaient été données que pour répondre aux exigences d’une situation particulière ». Arch. dép. du Finistère 4 M 335.
10 Création du syndicat confédéré en mai 1923 à l’arsenal de Brest.
11 Radiation qui intervint quelques jours seulement après la victoire du Cartel des gauches aux élections.
12 À l’exception de trois ou quatre femmes généralement qualifiées d’alcooliques et/ou d’hystériques, ces deux considérations étant généralement associées.
13 Gaston Couté est un chansonnier libertaire et pacifiste du début du XXe siècle. Extrait du Fondeur de canons : « Pour gagner mon pain/Je fonds des canons qui tueront demain/Si la guerre arrive/Que voulez-vous, faut ben qu’on vive ! »
14 J.-J. Becker, A. Kriegel, « Les inscrits au Carnet B – Dimension, composition, physionomie politique et limite du pacifisme ouvrier », Sociétés Savantes, t. 3, 1966, p. 365.
15 Les jumeaux Gosselin, les trois frères Kerdraon, de même que les trois Goavec, pour ne citer que quelques exemples.
16 Cf. la notice Maitron de Marie Miry réalisée par A. Prigent.
17 Cf. la notice Maitron rédigée par J. Maitron et G. Davranche.
18 Des pinardiers livraient du vin en vrac et l’arsenal se chargeait de son conditionnement pour le ravitaillement des équipages. L’atelier de tonnellerie était particulièrement important dans le fond de l’anse du Salou que l’on appelait également « anse de la Tonnellerie ».
19 Perquisitions effectuées les 31 décembre 1893 et 1er janvier 1894 : 4 à Lambézellec et 4 à Brest (Meunier, Hamelin, Prétéquin, Bizien, Poher, Simonnet, Demeule et Guérenneur, tous de l’arsenal). Cf. V. Bouhey, Les anarchistes contre la République de 1880 à 1914, thèse, université Paris X, 2006, Annexe XIX.
20 Rapport du 16 décembre 1893. Arch. dép. du Finistère 4 M 335. De nombreux suspects trouvaient refuge à Lambézellec en raison de l’impossibilité pour la police brestoise, à cette époque, de les poursuivre dans les communes suburbaines.
21 Révision de l’état des anarchistes du département du Finistère au 1er janvier 1912.
22 Quarante sur quarante-six étaient encore en activité dans l’établissement. Les six autres étaient retraités ou avaient été limogés.
23 En 1908-1909, une scission intervint au sein du syndicat CGT de l’arsenal entre les libertaires, conduits par Pengam et Vibert, hostiles à l’intrusion de la politique dans l’organisation, et les socialistes unifiés, menés par Émile Goude. Deux syndicats « rouges » cohabitèrent alors quelques mois avant de fusionner.
24 Né le 20 février 1890 à Brest, Edmond le Bris suivit les pas de son père, ouvrier à l’arsenal. Après avoir milité dans divers cercles et associations libertaires (Jeunesse syndicaliste, néo-malthusiens) dans les années 1910, il fut inscrit au carnet B du Finistère en 1911. Il remplaça François Dravalen au secrétariat général de l’Union départementale en avril 1920. Cf. la notice Maitron d’Edmond Le Bris.
25 Il avait coupé deux fils télégraphiques.
26 Ministre de l’Intérieur du gouvernement Poincaré II (15 janvier 1922-1925 – mars 1924).
27 Extrait de la circulaire du 10 février 1922. J.-P. Deschodt, « La preuve par le carnet B », Les cahiers du Centre de recherches historiques, no 45, 2010, p. 183.
28 Dont 46 inscrits au carnet B.
29 Dont 21 inscrits au carnet B.
30 Arch. dep. du Finistère 4M344, Surveillance des suspects, 1916-1930
31 Cf. la notice Maitron sur J.-L. Rolland rédigée par G.-M. Thomas.
32 De nombreux socialistes des années 1890 avaient également été radiés à la suite de l’unification de la SFIO en 1905.
33 L’agitation communiste qui avait touché le sud du département au cours des années 1920 n’était plus d’actualité.
34 En outre, la menace représentée par les personnels de l’arsenal n’était sans doute plus aussi avérée que par le passé. Au moment de la mobilisation de 1939, ils n’étaient plus que 17 ouvriers classés dangereux sur le carnet B du Finistère, dont seulement 4 anarchistes et 13 communistes, sur 75 inscrits.
35 La simple mention « ouvrier à l’arsenal » ou « ouvrier du port » sans précision quant à l’atelier ni à la spécialité.
36 Cf. la notice Maitron rédigée par G. Davranche.
37 Le plateau des Capucins comptait trois nefs principales : la fonderie, la chaudronnerie et les « Machines », atelier de mécanique qui abritait plusieurs centaines de machines-outils.
38 Entre la création du premier syndicat en 1900 et 1923, le poste de secrétaire général de l’organisation ne fut partagé qu’entre ces deux ateliers. L’influence parfois coercitive que certains dirigeants purent exercer sur les ouvriers explique également l’implication particulière de certains chantiers. Par exemple, Victor Pengam était tôlier à la 19e compagnie des Bâtiments en fer et Jean-Claude Vibert était mouleur à la fonderie des Capucins. Suite à la scission et à la création du syndicat confédéré en 1923, la représentation de l’Artillerie navale, atelier du leader Charles Berthelot, augmenta également au sein de la CGT de l’arsenal.
39 Cf. la notice Maitron de Jean-Claude Vibert.
40 Pyrotechnie dépendant de l’arsenal et située au Relecq-Kerhuon où existait un fort noyau communiste.
41 Dont Jean-Claude Vibert qui aurait opté pour le communisme après une longue réflexion. Cependant, de l’avis des autorités, ce choix aurait été motivé par la profonde animosité qu’il éprouvait pour Émile Goude, figure de la SFIO brestoise, plus que par conviction personnelle.
42 Arch. dep. du Finistère 1M193, Événement d’août 1935, rapport de l’État-major de la IIe légion maritime, 28 août 1935.
43 Cf. A. Le Moigne, « août 1935 à Brest – Un souffle révolutionnaire aujourd’hui oublié », Mémoires de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, t. XC, 2012, p. 191-213.
44 Notamment de la part des autorités maritimes qui, à partir de 1923 eurent en charge l’élaboration des notices concernant les travailleurs de l’arsenal. Dès lors, à la hantise permanente du sabotage et de l’espionnage se rajouta la tentation de recenser les ouvriers les plus enclins à revendiquer, même si leur combat était essentiellement professionnel.
45 A. Siegfried, Tableau politique de la France de l’ouest sous la IIIe République, Genève, Slatkine, 1980, p. 202