1 Les apports des travaux du Comité d’histoire parlementaire et politique (CHPP) et de la revue Parlement[s] sont précieux dans ce domaine.
2 G. Le Béguec, L’entrée au Palais-Bourbon : les filières d’accès privilégiées à la fonction parlementaire (1919-1939), thèse, université Paris X, 1989.
3 Les liens entre parlementarisme et socialisme, démocratie et socialisme sont au cœur de plusieurs colloques. Cf. actes du colloque « Les socialistes et la France, cent ans de socialisme (1905-2005) », Recherche Socialiste, no 31-32, 2005, p. 1-224 ; N. Castagnez (dir.), « Socialistes au Parlement », Parlement[s], no 6, 2006, p. 1-156.
4 A. Wahl, « Les députés SFIO de 1924 à 1940, essai de sociologie », Le Mouvement social, no 106, 1979, p. 25-44 ; P. Hamon, Le groupe socialiste de l’Assemblée nationale (1973-1981), thèse, université Paris I, 1986 ; A. Collovald, « La République du militant. Recrutement et filières de la carrière politique des députés », in P. Birnbaum (dir.), Les élites socialistes au pouvoir, 1981-1985, Paris, PUF, 1985, p. 37-52 ; G. Morin, « Jalons pour l’établissement d’une prosopographie des élus socialistes (1905-1971) », in J. Girault (dir.), L’implantation du socialisme en France au XXe siècle. Partis, réseaux, mobilisation, Paris, Publications de la Sorbonne, 2001, p. 80-95 ; G. Morin, « Figures de parlementaires socialistes, 1905-1986 », Parlement[s], no 6, 2006, p. 108-121 ; N. Castagnez, Les socialistes en République, Rennes, PUR, 2004 ; N. Castagnez, « La notabilisation du PS-SFIO sous la IVe République », Vingtième siècle, no 96, 2007, p. 35-46.
5 B. Dumons, G. Pollet, « Élites locales et représentation nationale. L’exemple des parlementaires maires socialistes de la France du Sud Est (1884-1940) », in J. Girault (dir.), op. cit., p. 167-186.
6 D. Hanley, « Les députés socialistes », Pouvoirs, no 2, 1982, p. 55-66.
7 N. Castagnez, « Discipline partisane et indisciplines parlementaires », Parlement[s], no 6, 2006, p. 40-56.
8 Pour une synthèse sur l’implantation socialiste à l’échelle régionale, cf. F. Prigent, Les réseaux socialistes en Bretagne au XXe siècle, Rennes, PUR (à paraître).
9 Sept socialistes ont exercé les deux mandats.
10 Le volume des annexes de notre thèse, qui regroupe l’intégralité des biographies des élus, est d’ailleurs conçu en complément de ces analyses prosopographiques.
11 Les 3 employés élus avant 1932 (commis de marine, commis PTT, représentant de commerce puis directeur des entrepôts coopératifs de France) sont renforcés par un groupe de 7 employés qui siègent entre 1936 et 1956 (les mêmes, plus un commis de marine, deux contrôleurs PTT, un économe d’hôpital, un dessinateur aux chemins de fer).
12 Depuis 1997, le quart des parlementaires appartient au groupe des cadres supérieurs et ingénieurs (12 élus).
13 Depuis 1997, une résurgence partielle de ces ancrages sociologiques distingue les Côtes-d’Armor, qui se dotent de parlementaires paysans (Jean Gaubert, Yannick Botrel).
14 L’expression « secteur public » s’impose lors des transformations de la société après 1945, ouvrant la voie à la surreprésentation des engagements militants dans la fonction publique. Remise en cause de l’interdit de politisation qui frappe les professions liées à l’État, cette réalité est déterminante dans les matrices d’adhésion au syndicalisme et au socialisme en Bretagne.
15 La professionnalisation du monde politique, loin des racines grecques du misthos (indemnité compensatoire accordée à celui qui exerce une charge publique) accentue le fossé entre les espaces numériquement majoritaires du monde du travail (secteur privé, classes populaires) et le champ de la représentation politique (surreprésentation des professions liées à l’État). Dans l’opinion publique comme dans certaines pratiques d’élus, le mandat politique tend à devenir un métier politique.
16 R. Lefebvre, F. Sawicki, « Le peuple des socialistes. Ressorts sociaux et partisans d’une invisibilisation », in F. Matonti (dir.), La démobilisation électorale, Paris, La Dispute, 2005, p. 69-96 ; R. Lefebvre, F. Sawicki, La société des socialistes, Bellecombe-en-Bauges, Éd. du Croquant, 2006 ; R. Lefebvre, « Le socialisme et les catégories populaires », Recherche socialiste, no 19, juin 2002, p. 7-20 ; T. Barboni, « Vers un parti de professionnels : Réflexions sur les transformations du PS » et R. Lefebvre, « Les logiques de professionnalisation du PS : de l’énarque au militant », Recherche Socialiste, no 33, 2005, p. 41-64 et 65-76.
17 Parmi les 7 enseignants du supérieur, selon des statuts évolutifs et variés (assistants, maîtres auxiliaires, chargés de cours, maître de conférences, professeurs d’université, inspecteurs généraux), plus de la moitié des élus enseignent très peu, aspirés par les responsabilités politiques.
18 La distribution dans le temps dévoile pourtant des différences : une faiblesse avant 1945, une généralisation entre 1945 et 1981, une norme depuis 1981. Au regard de la prégnance des enjeux de la laïcité, spécifiques en Bretagne, la rareté des enseignants au sein des premières figures de la SFIO avant 1945 surprend un peu dans ce corpus réduit.
19 Entre 1945-1973, la mise en avant des enseignants se généralise en deux temps. La sélection des figures éminentes entre 1945-1956 se vérifie largement auprès de ces cadres partisans, occupant une place majeure dans l’organigramme fédéral. L’accélération du phénomène, réelle entre 1956-1973, intègre d’anciens responsables syndicaux (SNI, FEN, SNET). La mutation dans le mouvement de généralisation des enseignants parlementaires date des années décisives d’émergence du PS (1973-1981). La présence des anciens SFIO et PSU contraste avec le profil des nouveaux leaders du PS, disposant d’une qualification supérieure et de positions universitaires ou de ressources dans l’Éducation Nationale, tandis qu’un groupe cohérent dans les trajectoires militantes de professeurs du secondaire tend à émerger, achevant de se substituer aux instituteurs, la sociologie de l’imaginaire collectif des professeurs de français et histoire, ou dans les directions. Le maintien en responsabilité de la génération (10 élus) ayant accédé aux filières parlementaires en 1981 au plus tard stabilise et normalise cette réalité sociale.
20 Les professeurs de lycée, élus sur une séquence historique plus ancienne, dispose donc d’un statut social plus élevé. Centre de gravité des sections PS, les professeurs d’enseignement général dans le secondaire émergent clairement dans les années 1980, phénomène prolongé dans les années 1990 et amplifié avec retard lors de la féminisation du groupe PS.
21 Dont 3 responsables syndicaux à l’échelle départementale ou régionale.
22 Les trajectoires d’Antoine Mazier, Yves Dollo, Yves Allainmat, Jean Beaufort, Danielle Bousquet ou Jean Natiez sont significatives.
23 Dont Pierre-Yvon Trémel, Philippe Tourtelier et Ronan Kerdraon.
24 Quarante-sept députés appartiennent à la petite fonction publique (PTT, EDF, SNCF, hôpitaux, douanes).
25 Parmi ces élus (Marie Jacq, Jean Peuziat, Annick Le Loch), il y a deux femmes, ce qui n’est pas anodin dans les rapports croisés classe politique/genre/mondes du travail.
26 Plus Charles Josselin et Ronan Kerdraon.
27 Les données entre parenthèses correspondent aux suppléants qui siègent entre 1981 et 1986 : Clément Théaudin, Jacques Floch, Gilbert Le Bris, Jean Gaubert.
28 B. Lachaise, « Itinéraires des parlementaires gaullistes de la IVe République », Parlement[s], 2007, no 7, p. 47-63 ; A. Collovald, « Une politique de la fidélité. La construction du groupe parlementaire UNR 1958-1962 », Politix, no 10-11, 1990, p. 53-69 ; J.-M. Mayeur, J.-P. Chaline, A. Corbin (dir.), Les parlementaires de la IIIe République, Paris, Publications de la Sorbonne, 2003 ; M. Dogan, « L’origine sociale du personnel parlementaire français élu en 1951 », in M. Duverger (dir.), Partis politiques et classes sociales en France, Paris, Armand Colin, 1955, p. 291-328. R. Cayrol, J.-L. Parodi, C. Ysmal, Le député français, Paris, Presses de la FNSP, 1973 ; O. Costa, E. Kerrouche, Qui sont les députés français ? Enquête sur des élites inconnues, Paris, Presses de Sciences Po, 2007.
29 P. Harismendy, « Les parlementaires bretons des débuts de la IIIe République (première approche prosopographique) », Kreiz, 1999, p. 145-157 ; P. Harismendy, « Les parlementaires des Côtes-du-Nord. Perspective cavalière » et F. Naud, « Représentants, députés, sénateurs de Loire-Inférieure », in J.-M. Mayeur, J.-P. Chaline, A. Corbin (dir.), op. cit., p. 97-106 et p. 107-122 ; J. Pascal, op. cit.
30 Y. Aucante, A. Dézé, Les systèmes de partis dans les démocraties occidentales. Le modèle du parti cartel en question, Paris, Presses de Sciences Po, 2008.