1 Porté par Bernard Lachaise, le programme de l’Agence nationale de la recherche (ANR) Gaulhore a mobilisé entre 2008 et 2011 une équipe de chercheurs, à l’origine de colloques, de séminaires mensuels, de publications dans des revues scientifiques, d’ouvrages collectifs sur le gaullisme.
2 F. Audigier, B. Lachaise, S. Laurent (dir.), Les gaullistes. Hommes et réseaux, Paris, Nouveau Monde Éd., 2013.
3 Préface d’E. Roussel, in A. Pompidou, Georges Pompidou. Lettres, notes et carnets, Paris, Robert Laffont, 2012.
4 L. Fouchet, J’ai rendez-vous avec toi. Mon père de l’intérieur, Paris, Éd. Héloïse d’Ormesson, 2014.
5 A. Brot, À la recherche d’Edmond Michelet : d’après les souvenirs de sa fille aînée, Magnanville, Le Passeur, 2014.
6 E. Michelet, La querelle de la fidélité, Paris, Fayard, 1971, p. 58.
7 Agrégé de droit et résistant, Jean Foyer (1921-2008) est garde des Sceaux dans le gouvernement de Georges Pompidou (1962-1967).
8 J.-M. Mayeur, Le Rassemblement du peuple français, 1947-1953, Paris, A. Colin, 1997.
9 Collectif, Edmond Michelet, homme d’État, 2000. Edmond Michelet, un chrétien en politique, Brive, Les compagnons de la fraternité E. Michelet, 2000.
10 Exposition présentée à l’été 1999 au Conseil général de Corrèze et au CEM de Brive.
11 Certaines contributions des colloques et journées d’études sont mises en ligne sur [http://www.museemichelet.brive.fr].
12 L’étude du lien entre gaullisme et prosopographie est particulièrement intéressante à exploiter du point de vue du parcours en politique des acteurs gaullistes pour la période qui nous intéresse surtout ici, la République gaullienne.
13 La journée d’étude sur le Fonds Edmond Michelet (16 novembre 2013, Brive, ville où se trouve le musée Edmond Michelet) a été l’occasion de faire connaître au public la profusion de sources de/sur Edmond Michelet, figure politique nationale.
14 On citera l’extrait de la lettre adressée au général de Gaulle, le 26 février 1965, CEM, 4 EM 1096_ 0009 : « C’est par la voie de la presse que j’ai appris que vous ne me jugiez pas digne du poste que (du moins l’avais-je cru comprendre) vous m’aviez laissé espérer à mon départ de la place Vendôme. L’indéfectible, et si vous le permettez, l’affectueux attachement que je vous garde m’autorise à solliciter de votre bienveillance une mesure de faveur : celle de ne pas m’imposer l’humiliation d’assister à l’installation du Président que vous m’avez préféré. » (En l’occurrence, il s’agit de Gaston Palewski dont Elisabeth Yverneau-Glasser a produit une thèse [non-publiée].) Plus loin dans sa lettre, il se présente à son interlocuteur comme un « serviteur devenu […] très inutile ». La correspondance privée d’Edmond Michelet à sa femme, Marie, est très instructive des formes d’amertume exprimées partiellement par l’ancien ministre du général de Gaulle : « Voici le chef de cabinet de Roger Frey à qui j’ai répondu laconiquement que personnellement, j’ai toujours joué le jeu d’équipe, mais n’ai pas été récompensé ! » (Arch. familiales Edmond Michelet, lettre du 3 septembre 1968).
15 Parmi les importantes sources mettant en lumière les liens étroits entre Michelet et de Gaulle, surtout pendant la traversée du désert de ce dernier dans les années 1950, on conseillera entre autres la lecture d’un très instructif mémoire confidentiel sur les questions de politiques intérieures et extérieures adressé par Edmond Michelet au général de Gaulle (sans date ; probablement fin 1951), CEM 4 EM 503.
16 J. Foccart, Foccart parle, Paris, Fayard/Jeune Afrique, 1995.
17 C. de Gaulle, Mémoires d’espoir, Le renouveau, 1958-1962, t. 1, Paris, Plon, 1970, p. 296.
18 La correspondance de Michel Debré témoigne des relations tendues entre les deux hommes. « Il parait […] que vous connaissez P. H. Simon. Si peu ! Si vous m’en croyez et si vous avez quelque amitié pour moi, ne croyez plus ce Tartufe ! Je l’ai dit à Fauvet hier soir : “l’humiliation de Descartes” est un article indigne. Quand je pense aux deux mois d’efforts pour reconstruire République et démocratie, lire les quelques lignes infâmes écrites par un homme loin de tout, qui n’a pas lu les textes et sans doute ne les lira jamais ! Vraiment ce Simon est indigne. Il entrera à l’Académie vue la double bénédiction de l’Église et du parti communiste. Mais il aura mon mépris. Ne le voyez plus ! » Lettre de Michel Debré (non datée, entre juin 1958 et janvier 1959), CEM, 4 EM 183_ 0003. « Puis-je vous préciser que mon absence aux déjeuners que vous organisez n’est désobligeante pour personne ? Mon rôle est terminé ou si vous le préférez suspendu pour un délai indéterminé – ce qui revient à peu près au même ! […] Et cessez de critiquer Foyer ! C’est un des rares qui soient restés amical à mon égard. Et il a d’immenses qualités ! Enfin il est gaulliste. » Lettre de Michel Debré, 26 mars 1964, CEM, 4 EM 1108_ 0032.
19 G. Le Béguec, « Edmond Michelet et la sortie du désert », Espoir, no 172, 2013, p. 88.
20 P. Viansson-Ponté, Les gaullistes. Rituel et annuaire, Paris, Le Seuil, 1963, p. 155.
21 Ibid.
22 Y.-M. Hilaire, « Edmond Michelet et les prisonniers de guerre allemands », in Collectif, Edmond Michelet, homme d’État, op. cit., p. 119-125.
23 J.-M. Mayeur, « La rupture entre le MRP et le RPF », in Collectif, De Gaulle et le RPF (1947-1955), Paris, A. Colin, 1998, p. 604-612.
24 R. Branche, « Edmond Michelet, le ministre de la Justice et la torture », in Collectif, Edmond Michelet, homme d’État, op. cit., p. 169-174.
25 G. Pervillé, « De l’Algérie française à l’Algérie des deux peuples », in N. Lemaitre, J.-M. Mayeur, H. Say (dir.), Edmond Michelet, un chrétien en politique, Paris, Lethielleux, 2011, p. 103-117.
26 O. Dard, « Ministre de la Justice à l’heure de la guerre d’Algérie », in N. Lemaitre, J.-M. Mayeur, H. Say (dir.), op. cit., p. 119-138.
27 Cette forme d’aversion engagée par Edmond Michelet au RPF à propos de son degré d’implication dans l’organisation partisane gaulliste correspond d’abord aux interprétations personnelles de ses échecs électoraux successifs avec l’étiquette RPF lors des législatives en Corrèze (juin 1951), des législatives partielles dans la Seine (juin 1952).
28 Lettres de Jacques Baumel, 30 juillet 1952, 24 septembre 1952, 2 novembre 1952, Arch. de la Fondation Charles-de-Gaulle, dossiers RPF 484 B-Baumel.
29 Lettre à son épouse, le 31 mai 1968 : « [Michelet prétend vouloir se retirer définitivement de la vie politique] Il faudra pendant quelques jours apaiser les râleurs […] qui crieront à l’ingratitude etc. etc. On leur fera comprendre que l’ingratitude est, parfois, la nécessaire vertu des rois et de ceux qui leur ressemblent comme de Gaulle. Et voilà ! » Arch. familiales Edmond-Michelet.
30 Parmi ces échecs politiques personnels, on note la défaite aux municipales (1947) et aux législatives (1951) à Brive, en Corrèze ; le refus d’être « parachuté RPF » en Ille et Vilaine (1951) ; la campagne échouée pour la succession du député Pasteur Vallery-Radot lors de législatives partielles de la Seine (1952) ; l’amertume de ne pas être désigné par de Gaulle à la présidence du Conseil constitutionnel (1965).
31 Par son éducation catholique sociale, les engagements militants de sa jeunesse (conférences de Saint-Vincent de Paul, ACJF, Equipes Sociales, Cercle Duguet, etc.), son tempérament et sa formation intellectuelle (Charles Péguy, Georges Bernanos, François Mauriac), Michelet est d’abord un homme de réseaux et de cercles humains, associatifs et interpersonnels. André Malraux précise cette dimension collective, populaire et horizontale chez Edmond Michelet : « Il a représenté un type humain qui a joué un rôle considérable dans notre histoire, et que pourtant personne n’a incarné complètement […] : l’homme d’action qui veut l’accord de l’Histoire et de la Foi, à travers le peuple. » (cité in E. Michelet, op. cit., p. 10).
32 E. Michelet, op. cit., p. 73.