1 J. Le Bihan, « Les fonctionnaires intermédiaires dans la France du XIXe siècle. Le point sur chantier en cours », Shisô, no 1032, 2010, p. 113-142. Pour une recension de près de 500 travaux à dimension prosopographique, cf. [http://prosopography.modhist.ox.ac.uk]. Pour une synthèse et un point historiographique sur la méthode prosopographique, cf. P. Nabonnand, E. Picard (dir.), Biographie et prosopographie, Nancy, Presses universitaires de Nancy, 2012 (tout particulièrement C. Lemercier et E. Picard, « Quelle prosopographie ? », p. 605-630). De même, le site [http://prosopographie.hypotheses.org] se pense comme un espace de discussion autour de la méthode prosopographique. Pour une vue synthétique des débats autour de la prospographique, cf. C. Charle, « Prosopography (collective biography) », International Encyclopedia of the Social and Behavioral Sciences, Elsevier, 2001, vol. 18, p. 12236-12241.
2 P. Levillain, « Les protagonistes : de la biographie », in R. Rémond, Pour une histoire politique, Paris, Le Seuil, 1996, p. 121-160. Ainsi, la figure de l’homme providentiel a été l’objet de réflexions poussées dans la culture politique française.
3 B. Courbot, « Base de données prosopographique : de la conception à la réalisation », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, t. 108, vol. 4, 2001, p. 19-29 ; H. Millet, Informatique et prosopographie, Paris, CNRS, 1985. Le recours aux techniques informatiques (analyse par régression, modèles statistiques des analyses factorielles), proche parfois du mythe positiviste, implique une maîtrise d’outils pointus par des non-spécialistes.
4 Figure de style littéraire qui consiste à faire parler un personnage dans un récit, la prosopopée provient du terme grec prosopôn (« ce qui est en face de la vue », par référence aux masques des acteurs de théâtre). Un personnage est identifié sur scène par sa face, assimilée à une figure reconnaissable et par extension à un rôle social assigné. Ce retour à l’étymologie éclaire la portée heuristique des proposographies.
5 C. Nicolet, « Prosopographie et histoire sociale. Rome et Italie à l’époque républicaine » et A. Chastagnol, « La prosopographie, méthode de recherche pour l’histoire du Bas-Empire », Annales ESC, vol. 25, t. 5, 1970, p. 1209-1228 et 1229-1235. L’insistance des recherches sur les corps constitués à Rome compense le laminage des figures individuelles par le temps. La vie du groupe social, faisceau commun d’expériences individuelles, s’apparente à une biographie. Les limites sont soulignées sur « cette supposée méthode qui n’apporte rien de nouveau sur la manière de mener une enquête. En revanche, c’est un objet particulier d’étude, une approche nouvelle d’une réalité déjà questionnée » (J. Maurin, « La prosopographie romaine : pertes et profits », Annales ESC, vol. 37, t. 5-6, 1982, p. 824-836).
6 Collectif,Prosopographie des élites françaises (XVIe-XIXe), guide de recherche, Paris, 1980 ; Collectif, « Prosopographie et genèse de l’État moderne », ENBS, no 30, 1986 ; J.-P. Genet, G. Lottes, L’État moderne et les élites (XIIIe-XVIIIe), apports et limites de la méthode prosopographique, Paris, Publications de la Sorbonne, 1996.
7 É. Anceau,Les députés du Second Empire. Prosopographie d’une élite du XIXe siècle, Paris, Champion, 2000 ; C. Charle, Intellectuels en Europe au XIXe siècle. Essai d’histoire comparée, Paris, Le Seuil, 1998 ; C. Charle, « Du bon usage de la biographie sociale comparée ou les trois âges de la biographie collective », in M. Dreyfus, C. Pennetier, N. Viet-Depaule (dir.), La part des militants, Paris, Éd. de l’Atelier, 1996, p. 51-72 ; J. Kocka, Les bourgeoisies européennes au XIXe siècle, Paris, Belin, 2000.
8 J.-M. Mayeur, « La prosopographie des élites : état de la question », in S. Guillaume, Les élites de fin siècle, Bordeaux, MSHA, 1992, p. 123-125.
9 S. Defois,Les avocats nantais au XXe. Socio-histoire d’une profession, Rennes, PUR,
10 J. Duma, « À propos des élites : approche historiographique », Cahiers d’histoire, no 73, 1998, p. 13-18.
11 [http://lamop.univ-paris1.fr] (séminaire dirigé par Hélène Millet sur les études prosopographiques médiévales). La journée d’études du Comité d’histoire parlementaire et politique (CHPP) en décembre 2008 visait à mieux saisir les usages de cette méthode dans le champ du politique. Cf. F. Audigier, D. Colon, F. Foggaci (dir.), Les partis politiques, nouveaux regards. Une contribution au renouvellement de l’histoire politique, Bruxelles, Peter Lang, 2012.
12 J. Sainclivier, « Essai de prosopographie comparée des dirigeants de la Résistance intérieure et extérieure française », in L. Douzou, R. Frank, D. Peschanski, D. Veillon, La Résistance et les Français : villes, centres et logiques de décision, Paris, CNRS, 1995, p. 331-338.
13 J. Pascal, Les députés bretons de 1789 à 1983, Paris, PUF, 1983.
14 Projet Gaullisme, hommes, réseaux (Gaulhore) de l’Agence nationale de la recherche (ANR) coordonné par Bernard Lachaise (cf. [http://www.gaulhore.fr]). F. Audigier, B. Lachaise, S. Laurent (dir.), Les gaullistes. Hommes et réseaux, Paris, Nouveau monde, 2013.
15 G. Lévi, « Les usages de la biographie », Annales ESC, no 6, 1989, p. 1325-1336 ; C. Ginzburg, Le fromage et les vers, L’univers d’un meunier frioulan du XVIe siècle, Paris, Aubier, 1980.
16 Dossiers individuels élaborés suivant le même moule, il ne faut pas perdre de vue que ces sources monographiques sont à questionner dans leur temps, selon des paramètres multiples.
17 Une remarque, à partir de nos travaux de thèse, pour illustrer cette idée : les rapports des préfets sur les élus socialistes par exemple nous apprennent au moins autant sur les caractéristiques du corps étatique que sur l’implantation des élus socialistes.
18 F. Prigent, Les réseaux socialistes en Bretagne des années 1930 aux années 1980, thèse, université Rennes 2, 2011.
19 Le terrain de recherche des réseaux socialistes pluriels appréhendés sur le temps long à l’échelle d’une région s’apparente à un travail de fourmi pour recenser les militants, de façon classique en élaborant des dictionnaires multiples : par lieux, par périodes, par noms, par filières. Point aveugle de cette démarche, la dimension infinie du corpus des militants socialistes, quête sans terme, démultiplie les enjeux de délimitation des individus repérés et retenus dans l’étude. La tâche fastidieuse mais éclairante qui consiste à croiser systématiquement les sources pour chaque militant se double d’une mise à jour complexe des données par type de réseaux et par dossier d’archives. L’accumulation du nombre de fiches individuelles devient paradoxalement la problématique centrale et l’obstacle étourdissant de la décomposition et de l’interprétation de ces réseaux. Le recours à la théorie des échantillons thématiques, constitués à partir de critères préalables au dépouillement puis ajustés en fonction de l’intérêt et de la portée des documents trouvés, réduit considérablement les effets indirects des traitements statistiques sur des milliers de militants. En filigrane se profile une interrogation qui pèse sur l’orientation des analyses proposées. Quelle est l’unité des sources ou des informations relatives à des individus sélectionnés en raison de leur profil proche ?
20 F. Prigent, « Des combats, des figures. Au fil du Maitron en Bretagne », Place Publique, Rennes, no 5, mai 2010, p. 136-139.
21 Un colloque s’est tenu en décembre 2010 sur les enjeux de la prosopographie dans le Maitron. B. Groppo, C. Pennetier, B. Pudal (dir.), « Le mouvement ouvrier au miroir de la biographique », Matériaux pour l’histoire de notre temps, no 104-105, 2011, p. 1-71 ; C. Le Digol, « La prosopographie. Quelques commentaires sur une méthode inconnue », in C. Pennetier, B. Pudal (dir.), Le sujet communiste. Identités militantes et laboratoires du « moi », Rennes, PUR, 2014, p. 227-240.
22 Plus de 300 entretiens oraux ont été effectués avec l’ensemble des parlementaires, conseillers généraux ou régionaux, secrétaires fédéraux encore vivants, ayant occupé des responsabilités depuis les années 1960. Le cadre de l’entretien, la façon de poser la question et la relation établie avec le sujet (différente selon les milieux d’origine) perturbent la nature de la réponse, à analyser dans une typologie collective.
23 Ainsi, les devenirs militants des dirigeants de la JOC, véritable diaspora bien connue en amont, ou l’approfondissement d’une analyse localisée du politique à travers le personnel des élus locaux du Morbihan ont été l’objet de croisement de données de recherche fructueux avec des chercheurs (Éric Bélouet, Christophe Rivière).
24 M. Dreyfus, C. Pennetier, N. Viet-Depaule (dir.), op. cit.
25 Cf. Introduction.
26 D. Bensoussan (dir.), « Bretagne en politique », Parlement[s], hors-série no 10, 2015, p. 1-213.
27 Cf. par exemple N. Dugales, Y. Fournis, T. Kernalegenn (dir.), Bretagne plurielle. Culture, territoire et politique, Rennes, PUR, 2007 ; J.-M. Le Boulanger, Être breton, Quimper, Palantines, 2013.
28 Pour une tentative convaincante de dictionnaire thématique, cf. J.-C. Daumas, A. Chatriot, D. Fraboulet, P. Fridenson, H. Joly (dir.), Dictionnaire historique des patrons français, Paris, Flammarion, 2010.
29 P. Nabonnand, E. Picard (dir.), op. cit., actes du colloque de la Maison des sciences de l’homme de Lorraine (26-28 novembre 2009) intitulé « Définir, classer, compter : l’approche prosopographique en histoire des sciences ».