Bâtardise, violence et normes de comportement au xvie siècle
Bastards, Violence and Patterns of Behaviour in the 16th century
p. 369-380
Résumés
Les bâtards n’étaient plus nombreux au XVIe siècle : ils sont environ 1 % des criminels à avoir bénéficié du pardon royal, d’après les lettres de rémission. Outre des comportements qu’ils avaient en commun avec les légitimes masculins, trois sortes de violences étaient générées par leur statut : certains ne manquaient pas de réagir à l’insulte « fils de putain » ; d’autres étaient animés par une frustration à l’égard de leurs consanguins légitimes patrilatéraux, père, demi-frère, cousins ; quelques-uns purent commettre des méfaits comme s’ils étaient déliés des normes de l’honneur.
There were no more many illegitimate people in France in the 16 th century: they are only 1% among the criminals who got a letter of remission from the king. Their violent behaviour was sometime the same as the noble legitimate younger brothers’ one. Their inferior status used to cause three kinds of specific violence. Some of them reacted to the insult “whore’s son”. Several kept a frustration alive towards their patrilateral relatives, father, half-brothers or cousins. A few commited misdemeanours as if they were not concerned by code of honour.
Texte intégral
1La situation sociale des bâtards au XVe siècle est volontiers décrite comme paradoxale. Ils ont mauvaise renommée, mais jouissent d’une reconnaissance au sein de la société, ceux notamment qui sont issus de nobles et qui accèdent à des charges. « Pour les uns, le bâtard est partie de la lignée et en garde le prestige ; pour les autres, il suscite une réticence proche de l’opposition que révèle l’injure1. » L’idée que les bâtards font partie d’une maison noble est exprimée en effet par un discours généralisé, celui de l’héraldique, puisque les bâtards portent des armoiries semblables à celles de leur père avec une simple brisure ; celle-ci pendant longtemps d’ailleurs n’a même pas exprimé le fait de bâtardise, la barre n’en devenant que tardivement la marque2. C’est parce qu’elles reconnaissaient leurs bâtards comme des éléments ayant leur place en leur sein que les grandes maisons aristocratiques, à cause du contexte de basses eaux démographiques et faute de disposer de fils légitimes en nombre suffisant, leur faisaient exercer des charges de haut niveau. Cette ambivalence, comme le remarque Claude Gauvard, est liée à une ambiguïté longtemps persistante quant à la définition du mariage et aux difficultés que provoque la monogamie. Au tournant des XIVe-XVe siècles, le mariage n’allait pas de soi pour tout le monde ; dans le Songe du vergier, « le chevalier défend la thèse selon laquelle il est chose plus profitable à une bonne “policie” qu’un homme ait plusieurs femmes qu’une seule3 ». La monogamie, en effet, a l’inconvénient de rendre plus difficile la reproduction des lignées, surtout en un temps de mortalité élevée4. La reconnaissance de plusieurs sortes d’union, ou la reconnaissance d’un droit des bâtards5 à hériter et succéder, auraient été des moyens successoraux, des moyens de remédier à la fragilité des lignées et de palier leur extinction quand font défaut les fils légitimes. Il y eut là sans doute la principale contradiction entre la classe seigneuriale et l’Église. C’est l’Église qui l’a emporté ; sa définition du mariage s’est imposée, et son effort pour encadrer la société a été parachevé pendant la première moitié de l’époque moderne, mais ces liens entre la bâtardise, les types d’union et l’enjeu de reproduction des lignées se retrouvent au XVIe siècle.
2C’est au XVIe siècle en effet que je me propose ici d’observer les bâtards, les stéréotypes dont ils étaient l’objet ainsi que leurs comportements. Il s’agit donc d’observer des individus parvenus à l’âge adulte ou, au moins, à celui de la jeunesse6. Je souhaite tenter d’identifier des normes de comportements qui seraient déterminées par la spécificité de leur statut. J’utilise des sources diverses, Journal, Mémoires, mais les sources les plus riches restent les lettres de rémission, ces actes royaux par lesquels le souverain accorde son pardon à des criminels qui lui en ont fait la requête. J’utilise donc principalement cinq corpus de lettres de rémission qui couvrent trois espaces et qui ont l’intérêt surtout de couvrir tout le XVIe siècle : le domaine royal en 14877, en 1531-15338 et 1565-15689, le duché de Bretagne (1516-1586)10, enfin l’Anjou (1580-1600)11. Ces corpus sont fondés sur des registres dont les lettres de rémission ont toutes été transcrites (et toutes l’ont été exhaustivement). C’est grâce à cette exhaustivité des transcriptions qu’il est possible d’y identifier tous les bâtards et d’en mesurer une fréquence (voir le tableau 1). Étant donné la faiblesse des effectifs de cette population particulière, le corpus breton, par l’importance du travail collectif de dépouillement qui y a été consacré, est particulièrement utile. Quant au corpus angevin, il présente l’intérêt de prolonger l’observation jusqu’à la fin du siècle alors que, on le sait, la série du Trésor des chartes s’interrompt en 1568. Comprenant 1 754 lettres de rémission, cet ensemble a permis de réunir un sous-corpus de trente bâtards.
Fréquences, identité, modes de vie
Concubinage et bâtards aristocratiques
3Les archives de La Trémoille fournissent une opportunité d’observer une relation de concubinage au niveau de la plus haute aristocratie et avec une précision trop rare. Au jeune Louis III de La Trémoille, la mort de son père quand il a vingt ans, en 1542, a donné une grande liberté. Destiné très tôt au mariage avec une Montmorency, il commence par se donner une relation de concubinage avec une fille d’une honnête famille de la ville de Thouars, sans doute fille d’un officier, laquelle lui donne plusieurs enfants. Une telle conduite n’était plus tout à fait anodine car elle a mis durablement le jeune homme en conflit avec sa mère. Par ailleurs, il n’était pas pensable de renoncer à une alliance Montmorency ; la perspective de son propre mariage devenant proche, Louis marie sa concubine en 1548 en trouvant un gentilhomme qui l’accepte grâce au don d’une seigneurie, laquelle, à la différence d’une dot, sera un bien commun aux heureux conjoints. Ainsi mariée, son ancienne concubine élève leurs trois enfants et lui écrit pour lui donner des nouvelles de leur santé12. Il les fait légitimer par le roi dès 1551, puis, en 1554, il donne à chacun une seigneurie13 (l’aîné a alors une dizaine d’années). Un fils et la fille réussissent à se marier. Le fils s’exprime avec un très grand respect envers son père quand, vers l’âge de trente ans et en raison de calomnies, il a « ce malheur si grand de estre en ses mauvaises grasses ». Vers celui de cinquante ans, il a l’occasion d’être fondé de pouvoir de son demi-frère, le duc.
4Ce cas présente deux aspects importants qui sont liés. Voici donc, dans les années 1540, une relation de concubinage, empreinte probablement de sentiments amoureux partagés et qui a duré plusieurs années. L’homme traite sa concubine avec respect et dignité (ce qui n’était pas le cas de tous les maris envers leur épouse14). Il s’est occupé de l’établir dignement, c’est-à-dire en y renonçant lui-même – ce qui n’était pas toujours le cas15. Quant aux bâtards qui, la chronologie le montre, ne sont pas adultérins, le père utilise tous les moyens légaux pour les reconnaître, les faire légitimer et les établir. Des bâtards issus de la noblesse riche ont d’ailleurs réussi à fonder des lignées16. Or Louis III n’a eu qu’un seul fils légitime. En cas de défaut de celui-ci, de mort prématurée par exemple, la perpétuation de la lignée ducale aurait sans doute été compromise, malgré l’existence d’un fils bâtard légitimé. Le comportement attentif de Louis III laisse à penser que l’obligation de monogamie restait, un siècle et demi après le Songe du vergier, une contrainte fâcheuse.
Un procès de disparition
5Des niveaux sociaux inférieurs sont éclairés par les corpus de rémissions. Treize criminels et dix victimes y sont des bâtards, tous des hommes. Sauf un Breton qui a cambriolé son propre père, tous sont impliqués dans des affaires d’homicide. En outre, les récits des crimes mentionnent sept bâtards qui apparaissent comme des tiers. À côté de ces trente hommes, une seule bâtarde est mentionnée à titre de tiers ; fille de noble, elle est donnée en mariage à un des fidèles domestiques de son père, un barbier.
6Ce dépouillement précise combien minime est alors la proportion des bâtards dans les affaires de violence comme sans doute aussi dans l’ensemble de la population. Leur fréquence est de l’ordre de 1 % des suppliants dans les corpus qui s’échelonnent de la fin du XVe siècle au premier tiers du XVIe siècle, tant à l’échelle de la France qu’à celle de la Bretagne. Le détail de variation des fréquences, entre 0,7 % et 1,5 %, n’est guère significatif : ces variations tiennent à la grande diversité qui préside à la formation des corpus de rémission. Il est notable, en revanche, qu’au cours de cette première période, les criminels soient plus nombreux que les victimes.
7Bientôt les bâtards se raréfient. Dès les années 1565-1568 et pour l’ensemble du royaume, ils restent à la même fréquence parmi les victimes mais deviennent très rares parmi les suppliants (0,4 %). Ils disparaissent du corpus breton dès les années 1550, ainsi que dans le corpus angevin de la fin du siècle.
8Il ne s’agit pas là d’un effet de source, car ce phénomène de disparition converge avec un autre, celui aux emplois dans les compagnies d’ordonnances17. Dans la décennie 1490 et comme précédemment, il y avait encore 4 % de bâtards parmi les hommes d’armes et les archers, tandis que dans la période 1530-1570, il n’y en a pratiquement plus parmi les hommes d’armes, et seulement 0,3 % parmi les archers. Dans ces compagnies, on observe une subite raréfaction des bâtards après la décennie 1530, puis leur quasi-disparition après les années 1560. Une affaire de vengeance dans la Marche en 1565 en est significative ; pour se mettre à l’abri de la justice, les hommes ayant pris part à un assassinat vindicatoire ont pris des emplois militaires conformément à la hiérarchie de leurs statuts : le noble vengeur, son frère et un autre dans une compagnie d’arquebusiers à cheval (le vengeur comme lieutenant !), un autre comme homme d’armes, leur serviteur enfin dans une compagnie de gens de pied ; seul le bâtard fait exception18. Ainsi, dans les deux observatoires que sont la rémission et les emplois militaires, la chronologie de disparition est la même.
Le mode de vie des bâtards aux niveaux sociaux inférieurs
9Les lettres de rémission nous renseignent aussi sur leur naissance, leur identité et leur mode de vie. Sur treize suppliants criminels, neuf au moins sont fils d’un noble, et probablement deux ou trois autres (« Lorens, avoué19 bastard de La Grandaisiere », « Charles, avoué de La Marche »). Parmi ces bâtards issus de nobles, un seul exerce une fonction, Pierre de Gimel : frère du lieutenant d’une compagnie d’ordonnance, il est protonotaire du pape. Un seul suppliant est fils d’un notable roturier et citadin.
10Un seul fils de prêtre apparaît quand on élargit l’observation à tout le corpus, y compris celui des tiers, ni suppliants ni victimes, et très tôt, en 1487. Peu après, sous Louis XII, une douzaine de légitimations de fils de prêtres a été relevée dans les registres de chancellerie, laquelle ne paraît pas s’émouvoir de leur bâtardise20.
11Leur nomination prend des formes diverses que l’on observe bien dans le corpus breton. Le type le plus fréquent est sans doute qu’on les appelle du nom de la terre paternelle (« Jehan, avoué bastard et naturel de la maison de Cabatoux » ; Jehan de La Couldre, « advoué bastart de Raoul Louaysel sieur de La Couldre »). Certains bâtards de nobles portent le patronyme de leur père (« Pierre Doguet, avoué bastard de feu Jehan Doguet seigneur de Cleys »). D’autres, en revanche, portent un nom qui ne fait aucunement référence au père, comme « Jullien Du Verger […], fïlz bastard de feu Guillaume Ginguené Merialays ») ; s’agit-il ici du nom de la mère ou de celui d’une terre21 ? De ce type relève le citadin de Fougères, « Jehan de La Barre, filz bastard de maître Michel Le Bascle, sieur de La Cormillaye ». Un quatrième type est représenté par un personnage qui semble ne porter ni patronyme ni prénom mais seulement un sobriquet, « Fierabras, filz bastart de Jacques de Beaumanoir, seigneur du Boys de La Mothe », sur lequel nous reviendrons. Aucun de ces personnages ne porte le titre d’écuyer ni même celui de « noble homme ». Il est très douteux que la noblesse de leur père leur ait été transmise. La société situe toujours les bâtards à un rang bien inférieur à celui de leur père, et quand c’est à la petite noblesse qu’appartient celui-ci, la plus nombreuse, les bâtards sont ravalés dans la roture.
12Jeunes, les bâtards issus d’un père noble étaient d’abord des serviteurs. Jehan de La Couldre, âgé de 15 à 16 ans, est envoyé par son père porter des armes à d’autres nobles, qui alors lui ordonnent de les servir à table ; il dîne ensuite avec les serviteurs (il est ensuite emmené dans une expédition punitive). Le fils du notable citadin, à 18 ans, est serviteur salarié de son père. Plusieurs autres, qui portent épée et vont à cheval, sont à la fois domestiques, compagnons et clients de leur père ou de leur frère. Roturier sans doute, un certain Daniel a longtemps été cuisinier dans un riche manoir, jusqu’à ce qu’il soit tué par le maître d’hôtel qui lui fait des reproches d’ordre professionnel ; il s’agit plutôt d’un conflit du travail.
13Un mode de service plus inattendu est exercé par le fils d’un très petit noble breton, Julien du Verger ; musicien de vingt ans en 1533, il s’est « adonné de luy mesmes a sonner de pluseurs et divers instrumentz, au moyen de quoy a esté recuilly, aymé et estimé entre les gens qui de luy ont congnoissance, hantant et fréquentant les bonnes et honnestes maisons et compaignyes des et puix le temps de sa premiere congnoissance ». Il est sans doute significatif que ce bâtard, qui ne porte aucun des noms de son père, éprouve le besoin de dire qu’il a été « recueilli » et « aimé ». Un jour de marché à Monfort au moment de Noël, avec sa doucine, une sorte de hautbois, « et pour complaire a pluseurs bons personnaiges et leur donner passe temps, ne cessa de sonner celuy jour ». Ça ne l’empêche pas de donner des coups d’épée quand, dans une taverne, il se sent injurié, puis de tuer celui qui lui aurait volé son instrument.
14Trois suppliants Bretons sont mariés et chargés d’enfants. Il était donc possible à des bâtards de fonder un foyer, mais peut-être était-ce une spécificité de cette province où la très petite noblesse n’était pas très éloignée des élites roturières. De Charles de La Marche, « pouvre homme chargé de femme et enffant », on sait seulement qu’il aide à calfater un navire. Il n’est rien comme un récidiviste pour nous donner des éléments de biographie de longue durée. Jehan, « avoué […] de Cabatoux », était déjà marié vers l’âge de 22 ans et fréquentait les tavernes avec sa femme et sa propre mère quand, pour cause d’ivresse, il a commis un premier homicide dont il a été pardonné en 1518. En 1531, il est maintenant chargé de femme et d’enfants. Il demeure à la maison de Coetfrec, se déplace à cheval et accompagne les gentilshommes de la maison à la chasse22 ; partageant le mode de vie de la noblesse, sans doute était-il un domestique de la maison. Un bâtard breton seulement mentionné et vendant du vin au détail en 1498 était peut-être marié ; tenir une taverne était une activité fréquente dans la noblesse au début du XVIe siècle23.
Les bâtards dans la violence
La violence ordinaire
15Remarquons d’abord que les bâtards n’étaient pas fatalement entraînés dans les mécanismes de violences : sept sont mentionnés dans des récits d’homicides sans s’y trouver impliqués. En second lieu, ils n’échappaient pas aux modalités de la violence ordinaire qui étaient celles de l’ensemble de la population masculine. Une bonne moitié de nos suppliants disent avoir été entraînés dans une querelle et un affrontement selon les modalités habituelles et bien connues : soit la succession injure-démenti-usage d’une arme, soit une louable intervention pour séparer des querelleurs. Très ordinaires sont les actes de violence de notre récidiviste, Cabatoux ; étant jeune, il devient violent quand il a trop bu et, en cette circonstance, sa femme lui faisant des remarques de bon sens, il lui donne des coups d’épée (des coups du plat, cela va sans dire). Ce sont les aléas de la convivialité dans une taverne et d’une mauvaise rencontre en chemin qui lui font tuer deux hommes à treize ans d’intervalle.
16Les bâtards qui étaient domestiques de leur demi-frère noble l’accompagnaient et l’assistaient fidèlement dans les affrontements contre ses ennemis. En 1567 en Quercy, le bâtard ne fait qu’accompagner son frère qui tue son ennemi. Dans deux affaires en 1567 en Auvergne et dans le Maine, ce sont les bâtards qui sont tués. Dans le second cas, ce sont deux bâtards d’un même seigneur qui s’en prennent à un écuyer et l’un d’eux est tué. Cette assistance prêtée à l’aîné noble d’une fratrie ne diffère guère de celle que lui fournissent ses cadets légitimes. Il est patent ici à nouveau que les bâtards font partie de la maison noble.
17À ceci près que dans le dernier cas, les deux bâtards sont qualifiés de « gens de mauvaise vie et mal famez ». Certes, c’est un mot malveillant puisque c’est leur ennemi qui l’affirme, mais quand les frères de l’ennemi sont nobles et légitimes, ils ne sont pas qualifiés ainsi. Les bâtards sont victimes d’un stéréotype, d’une stigmatisation.
La réactivité aux injures
18Le statut de bâtard était néanmoins gros de violences spécifiques. Il fallait d’abord endurer des insultes récurrentes. Bâtard était une insulte dès le XIVe siècle. Le Breton qui calfate un navire, quoiqu’assagi par une vie de famille, finit par tuer son compagnon ouvrier qui l’a traité de « bâtard » en public. L’injure fils de putain aussi fuse très vite. En 1548, Vieilleville, le futur maréchal de France, gentilhomme loué pour sa vertu, assimile « bâtard » et « fils de putain », même à propos d’un personnage comme le bâtard de Bueil24 dont on peut penser qu’il était né d’une concubine et non d’une prostituée. Cette injure consiste donc à assimiler la mère concubine à une prostituée, alors que, nous l’avons vu, un La Trémoille considérait sa concubine avec respect. Né lui aussi sans doute d’une concubine était Pierre, fils d’Amaury de Bréhant, un noble breton cadet de famille, et d’une mère roturière. Amaury a eu plusieurs fils et il est probable que ce fut de la même femme puisque Pierre se mit à affirmer que ses parents étaient mariés. Quand son cousin patrilatéral l’a traité de « fils de putain », il a aussitôt démenti et les deux hommes ont tiré leur épée. Impliquant le refus de reconnaître une dignité à la relation de concubinage et de prendre en compte cette dernière comme type d’union, cette injure appliquée à un bâtard témoigne du triomphe de l’institution matrimoniale ecclésiale, du moins aux yeux des enfants légitimes.
19Certains bâtards assumaient pourtant cette injure avec un calme olympien. En voici un qui n’est pas le requérant d’une rémission et qui est seulement mentionné dans le récit d’un autre, ce qui exonère cet épisode de la suspicion qui doit peser habituellement sur ces récits. Il est issu d’une petite noblesse déjà aisée : son père, Jehan Doguet seigneur de Cleys, tenait en 1480 80 livres de revenu noble et était domestique du comte de Laval. Traité de « fils de putain » dans une taverne bretonne en 1526, et bien qu’il soit « puissant homme » dans le sens physique du terme, il assume l’injure sans la démentir mais en faisant une réponse du tac au tac et sans finalement entrer dans la rixe.
Déliés des normes de l’honneur ?
20Selon certains, les bâtards ne respectaient pas la vertu des femmes. En 1548 à Bordeaux où vint loger l’armée venue réprimer les séditions au sujet de la gabelle, la femme d’un conseiller au Parlement se plaignit à Vieilleville de « quelque violence que l’on avoit voulu faire la nuict precedente » chez sa sœur, accusant les gens du comte de Bueil-Sancerre et principalement le bâtard de Bueil « qui voulut rompre la porte de la chambre » des deux filles de la maison « pour leur faire desplaisir ». Vieilleville n’hésite pas à généraliser : il ne le faut « trouver estrange, car avec un fils de p…, il n’y a jamais paix ny seureté pour les filles d’honneur en telles choses, à cause du crève-cœur qu’il a que toutes les femmes ne ressemblent à sa mère25 ».
21Vieilleville n’était pas seul à assimiler bâtard et violeur. En 1487, dans un village des Lannes en Gascogne, deux factions s’opposent : il y a six ans, un Guixaner a tué des enfants de Pierre de Pietz. Le bâtard qui nous intéresse, fils de prêtre, semble du parti des Guixaner. Ni suppliant ni victime, il est tout de même entré chez la femme de Jehan de Pietz et tenta de la violer, sans doute moins pour un motif de satisfaction sexuelle que pour agresser le mari, l’épouse étant ici instrumentalisée. Puis il est battu par un oncle et un cousin du mari qui ainsi vengent ce dernier, et il fait alors appel aux malfrats du pays, qu’il connaît, pour se venger lui-même ; finalement un Guixaner est tué. Le viol d’une épouse est un acte assez rare ; il est probable que le bâtard a été poussé à le commettre, et que c’est en raison de son état de bâtard qu’on l’a choisi pour cet office.
22Il n’y a pas que l’honneur des femmes que certains bâtards ne respectent pas. Leur mauvaise renommée consistait notamment dans le fait qu’on les considérait comme déloyaux. En 1567, pendant la deuxième guerre de religion, un marchand, chef du corps de garde d’une porte de ville, étant sous la menace de l’arme du fils de son ennemi, un officier, c’est parce que ce fils est un bâtard qu’il craint d’être tiré « par derriere26 ». Revoici enfin « Fierabras, filz bastart de Jacques de Beaumanoir seigneur du Boys de La Mothe ». Le père était un riche et vieux seigneur (mineur en 1480, le revenu de ses fiefs était alors de 2 000 livres monnaie bretonne), qui avait été capitaine d’une compagnie d’ordonnance du duché de Bretagne. En janvier 1532, un cousin par alliance vient à se présenter parce qu’il a su que ce riche seigneur est mécontent de lui, si bien que ce qui suit n’a sans doute pas été prémédité. Le seigneur lui déclare ouvertement son hostilité, non sans rappeler que leur parenté par alliance est dissymétrique27. On est à cheval ; comme, au terme de séquences successives de rudes paroles, le cousin s’en va et a « le doz tourné », le bâtard le rattrape et lui donne « ung coup d’estoc par derriere », puis le seigneur lui donne « un coup d’estoc par devant » qui lui passe « oultre le corps ». Il est exceptionnel qu’un riche et puissant seigneur tue lui-même, ce qui montre que cet épisode improvisé a basculé dans une anormalité où la « pulsion du moment » a été cette fois déterminante.
23À cette époque, les deux principes du duel, le consensus pour combattre et l’égalité du nombre des combattants, étaient loin d’avoir été assimilés par toute la noblesse, on le voit encore à la génération suivante28, mais un coup par derrière n’est pas un beau fait. Le père et un autre noble ayant assisté à la scène ont fait enregistrer leurs lettres de rémission par la chancellerie du duché de Bretagne ; quand on ne connaît que ces deux enregistrements, on se demande si le bâtard a été lui-même pardonné. En fait, non seulement le père et ce compagnon, mais même le bâtard ont chacun obtenu des lettres de rémission, non de la chancellerie du duché mais « en France », de la Grande Chancellerie. Celle du bâtard a été enregistrée dans le Trésor des chartes, tandis que celles du père et du compagnon l’ont été à la chancellerie ducale, en vue de leur entérinement dans une juridiction bretonne29. Les trois textes suivent fidèlement une même trame, pas toujours au mot près mais le plus souvent ; celui du compagnon noble est un peu abrégé tandis que les versions du père et du fils restent très proches dans le détail. Le père et son bâtard ont donc préparé leurs requêtes de concert. Ce seigneur n’avait pas de descendance légitime ; on peut supposer qu’il avait de l’affection pour son fils et quelque douleur à songer qu’il ne soit pas son successeur.
24Le bâtard et les parents et amis charnels du père requièrent la rémission du roi « en l’honneur et reverance de la benoiste passion de notre sauveur et redempteur Jehsu Crist », comme si, sans cette motivation religieuse et la circonstance du vendredi saint, ces coups n’étaient pas pardonnables. Fierabras précise avoir agi parce que le cousin avait « voulu oultrager sondit pere », notamment par un démenti ; il s’est donc comporté en fidèle de son père, mais fidèle à sa façon, au moyen d’un coup par derrière. Il défend l’honneur de son père mais les normes ordinaires de l’honneur ne s’appliquent pas à lui. Ce faisant, il trouve la compréhension et de son père, et du roi. Est-il excessif de conclure qu’un domestique bâtard pouvait servir d’exécuteur de basses œuvres ?
Frustration et rébellion
25À l’égard de leur parentèle paternelle, bien des bâtards éprouvaient en revanche une frustration, tant leur étaient niés à la fois le statut, l’héritage et la dignité, et cette frustration était grosse d’animosité ou d’agressivité. Il n’en résultait pas toujours des meurtres, mais cette animosité était plus répandue que ce que l’on pourrait penser à partir des seules sources criminelles. C’est ce que suggère un incident relativement mineur comme le Journal de Gouberville a l’intérêt d’en révéler. Le demi-frère du gentilhomme normand rêve de sortir de sa condition, comme le suggère le fait qu’il s’embarque sur un navire corsaire en juin 1558. Pourtant son frère l’aime au point de faire en sorte qu’il reste auprès de lui. Mais le bâtard garde une blessure intérieure. Un an plus tard, il va jusqu’à mettre la main à la dague contre son frère ; se contenant, ce qui est d’ailleurs une belle négation de la fameuse réaction de « pulsion » de Norbert Elias, il tourne sa rage contre un domestique et lui donne un grand coup d’épée, du plat sans doute, mais non sans lui couper une côte (15-08-1559). Quatre mois plus tard, il suffit que Gouberville plaisante sur son futur « château » pour qu’il se trouve « fort offensé » (11-12-1559)30.
26Plus grave, l’hostilité mène au fratricide. En Normandie, Françoys de Clercy, bâtard, n’habite pas dans la maison seigneuriale des frères de Clercy mais il rôde alentour car il a conçu de la haine à l’égard du cadet, c’est du moins ce qu’affirme ce dernier, suppliant d’une rémission, lequel d’ailleurs porte le même prénom que lui ; lors d’une rencontre, il suffit d’une question interprétée comme une injure pour provoquer un combat à l’épée dans lequel le bâtard est tué.
27La frustration du bâtard pouvait même le retourner contre son père. À Fougères, le fils du citadin était serviteur salarié de son père, mais son oncle paternel le haïssait et l’a fait chasser sans aucun gage. Il s’est vengé en cambriolant son père. Du moins cette vengeance à l’égard du père ne s’est-elle pas portée sur le terrain de la violence. Son père, en effet, était la seule personne dont un bâtard fils de noble ou de notable pouvait espérer quelque appui.
28Le cas de Bréhant, que nous avons déjà rencontré, étend cette hostilité à des cousins germains. Il est particulièrement significatif parce que le bâtard conteste ce statut, et le conteste en raison d’une contestation aussi du statut de l’union de ses propres parents. Avant le concile de Trente, une union conjugale conclue sans la publicité souhaitable pouvait être un mariage valide, si bien qu’à la génération suivante, le fils pouvait affirmer que ses parents s’étaient mariés, tandis que ses cousins, fils de son oncle paternel, avaient intérêt à nier la réalité de ce mariage, au moins en pays de droit coutumier puisque celui-ci leur promettait un héritage collatéral. En Bretagne habitent ensemble deux frères nobles, aîné et cadet, François et Nicolas de Bréhant31 ; leur père avait, en 1480, 150 livres de revenu noble, et ils sont assez aisés pour être soldats d’une compagnie d’ordonnance. Un dimanche de juin 1515, lors d’une danse printanière, ils rencontrent un cousin germain qu’ils disent être bâtard. C’est l’aîné, en effet, qui s’est occupé des obsèques du père du cousin, son oncle, du bien duquel il a déjà hérité. Le cousin se comporte de façon agressive, « fierement et en maniere effrenée, sellon sa faczon et gestes […] disant qu’il danceroyt en son ranc comme les autres ». Le cadet l’injurie (« Que vieult ou que serche ce filz de putain ! »), l’autre dément et le combat s’engage « incontinent », l’aîné rejoint son frère et les légitimes tuent leur cousin, « de coups de taille seulement » il est vrai. Le cousin contestait sa filiation (c’est-à-dire non la relation de descendance, mais sa représentation, son statut), et s’était mis à affirmer que son père avait épousé sa mère. Le doute juridique sur la filiation résulte directement du doute sur la réalité du mariage des parents, en ce temps où un mariage pouvait être à la fois clandestin et valide.
29On aura remarqué la récurrence de plusieurs conflits entre deux frères légitimes qui habitent ensemble et leur consanguin bâtard. Dans la hiérarchie des consanguins nobles, le cadet se trouve en une position intermédiaire entre l’aîné, qui jouit d’un partage avantageux, et le bâtard qui est déshérité. Dans les quelques cas que nous avons vus, toujours le cadet légitime fait le même choix ; bien que lui-même lésé par l’inégalité du partage noble, il se bat avec son frère aîné, qui l’héberge, contre son demi-frère ou son cousin illégitime.
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30Pour conclure, il est très excessif d’affirmer qu’antérieurement à l’édit des tailles de 1600, « les bâtards de nobles ne font l’objet d’aucune discrimination » et que la société les « accepte pleinement32 ». Il y a là une illusion d’optique due à la restriction de l’observation aux seuls niveaux aristocratiques. Dès la première moitié du XVIe siècle en fait, les bâtards, qui ne paraissent pas moins nombreux que précédemment, gardent leur mauvaise renommée. Entre les décennies 1530 et 1560, les emplois militaires se sont fermés à ceux des nobles, ce qui les a refoulés dans des tâches domestiques obscures. Passé le deuxième tiers du siècle, les bâtards parvenant à l’âge adulte se font rares. Cette évolution est à la fois un aspect et une conséquence d’un procès de moralisation auquel ont participé les Réformes religieuses.
31Il s’avère que les bâtards impliqués dans des affaires de violence étaient très majoritairement fils de nobles. Ils restent souvent l’objet de stéréotypes stigmatisants. Un aspect important des violences qu’ils commettent ne diffère pas de celle de l’ensemble de la population masculine. Un autre aspect est analogue à celle des cadets légitimes qui suivent et assistent leur frère aîné. Deux comportements cependant, même si nous n’avons pu les observer chacun que dans un cas unique, nous semblent sinon des caractéristiques des bâtards en général, du moins une conséquence directe de leur statut : un certain déliement des règles de l’honneur, dans certaines situations, et une tendance à la rébellion contre le père ou des consanguins légitimes.
32Les bâtards pouvaient-ils constituer une menace pour la famille ? Un bâtard pouvait être une menace à l’égard seulement de ses consanguins légitimes dont il enviait les avantages successoraux. D’un autre côté, nous avons vu plusieurs pères nobles prendre soin de l’établissement de leurs enfants bâtards (La Trémoille) ou garder avec leur fils une proximité de vie que l’on devine étroite (Beaumanoir). Quand, faute de fils légitimes, de tels pères voyaient venir l’extinction de leur lignée, les prescriptions juridiques imposées par l’Église, la monogamie et l’exclusion successorale, devaient leur paraître très douloureuses.
Annexe
ANNEXES
Tableau 1. – Fréquences des bâtards dans les lettres de rémission.
Tableau 2. – Bâtards (suppliants/victimes/tiers) mentionnés dans les lettres de rémission.
Notes de bas de page
1 Gauvard C., De grace especial. Crime, État et société en France à la fin du Moyen Âge, Paris, Publications de la Sorbonne, 1991, p. 593 et 722. Sur les carrières des bâtards, Harsgor M., « L’essor des bâtards nobles au XVe siècle », Revue historique, t. 514, 1975, p. 319-354.
2 Bouly de Lesdain L., « Les brisures d’après les sceaux », Études héraldiques, t. 1, Paris, 1978, p. 1-39.
3 Gauvard C., De grace especial, op. cit., p. 593 et p. 574.
4 Nassiet M., Parenté, noblesse et États dynastiques, Paris, Éditions de l’EHESS, 2000.
5 Goody J., L’évolution de la famille et du mariage en Europe, Paris, Armand Colin, 1985, p. 81.
6 Tout autre est la problématique à propos des nouveau-nés illégitimes, qui étaient susceptibles de susciter des gestes comme l’infanticide ou l’abandon. Les femmes enceintes d’un enfant illégitime avaient parfois recours à l’avortement ou l’infanticide, comme l’illustrent deux rémissions que nous avons présentées ailleurs (Nassiet M., La violence, une histoire sociale, France, XVIe-XVIIIe siècles, Seyssel, Champ Vallon, 2011, p. 160-162).
7 AN, JJ 217. Morineau V., Le crime pardonné d’après les lettres de rémission en 1487, mémoire de master, université d’Angers, 2009.
8 AN, JJ 246.
9 AN, JJ 263b, 264, 265 et 266. Nassiet M., Les lettres de pardon du voyage de Charles IX (1565-1566), Paris, Société de l’Histoire de France, 2010. Bertolino-Laugery C., Les lettres de pardon du roi de France de 1567, mémoire de master, université d’Angers, 2010.
10 AD, Loire-Atlantique, B 23 à B 49. Nassiet M., « Une enquête en cours : les lettres de rémission enregistrées à la chancellerie de Bretagne », Enquêtes et Documents, CRHMA, no 29, 2004, p. 121-146 ; id., « Brittany and the French Monarchy in the sixteenth century : the evidence of the letters of remission », French History, vol. 17, no 4, 2004, p. 425-439. Pohu F., Le pardon en Bretagne. Justice, violence et société en Bretagne au temps des guerres de religion, mémoire de master, université d’Angers, 2014.
11 Il s’agit ici d’un registre d’entérinement (BM, Angers, ms. 363. Nassiet M., Guerres civiles et pardon royal en Anjou [1580-1600]. Lettres de pardon entérinées par le présidial d’Angers, Paris, Société de l’Histoire de France, 2013).
12 La Trémoille, Chartrier de Thouars. Documents historiques et généalogiques, Paris, 1877, p. 306-308.
13 Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest. Table des manuscrits de d. Fonteneau, Paris, Poitiers, 1839, p. 406.
14 Nassiet M., La violence, op. cit., p. 243-246.
15 Ibid., p. 147.
16 On connaît le cas de la maison de Castelbajac dont une branche a été fondée par un bâtard dans la première moitié du XVIe siècle (et dont le fils, marié, fut pardonné d’un homicide). Nassiet M., Les lettres de pardon du voyage, op. cit., rémission de 1565, no 15.
17 Nassiet M., La violence, op. cit., p. 204.
18 AN, JJ 266 fo 73v.
19 Avoué semble signifier « reconnu comme » (voir infra la note 25 sur le bâtard de Bueil). Quant au substantif advoultre qu’on trouve dans la Coutume de Bretagne de 1539 (art. CCCCLVIII), on ne sait s’il désignait spécifiquement les bâtards adultérins.
20 L’un d’eux est prêtre, un autre bachelier in utroque, un autre notaire (René de Maulde de la Clavière, Les origines de la Révolution française au commencement du XVIe siècle, Paris, Leroux, 1889, p. 168).
21 On sait seulement que ce bâtard continuait d’habiter dans la paroisse de son père et de sa famille paternelle. Guillaume Ginguené Merialays tenait un revenu noble de 20 livres monnaie en 1480 et est cité lors de la réformation de 1513. On ne lui connaît pas de descendance légitime (AD, Loire-Atlantique B 36. Nassiet M., Noblesse et pauvreté. La petite noblesse en Bretagne, XVe-XVIIIe siècles, Rennes, Société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, 1993, p. 65-66).
22 AD, Loire-Atlantique, B 33, fo 222v. B 35, no 27, séance du 26 juin.
23 Nassiet M., Noblesse et pauvreté, op. cit., p. 83-84 et p. 434-435.
24 Mémoires de la vie de François de Scepeaux sire de Vieilleville, collection complète des Mémoires relatifs à l’Histoire de France, t. 26, éd. M. Petitot, Paris, Foucault, 1822, p. 271-272.
25 Ibid. Notons que l’auteur utilise l’expression « advoué fils » dans le sens de « reconnu par » (« il print le comte de Sancerre par la main, et lui ayant fait entendre les insolences de son advoué fils… »). Le mot ne peut signifier « bâtard adultérin » car le bâtard de Bueil, d’ailleurs légitimé, ne l’était pas ; son père en effet, étant un cadet, s’était marié tardivement, en 1534 (Père Anselme, Histoire des grands officiers de la Couronne de France, t. 7, Paris, 1726-1733, p. 851).
26 AN, JJ 266, fo 16r.
27 Pour ce que cet épisode révèle sur une alliance hypogamique, Nassiet M., Parenté, op. cit., p. 94-95.
28 Nassiet M., Les lettres de pardon, op. cit., p. xxv-xxvi.
29 Rémission du bâtard, AN, JJ 246, fo 58 v. Rémissions du père et du compagnon noble, AD, Loire-Atlantique B 34, fo 108r et 109v.
30 Symon de Gouberville a été légitimé en 1578 (Gilles de Gouberville, Le journal du sire de Gouberville, 4 vol., Bricqueboscq, Les Éditions des champs, 1993, t. 4, p. 22).
31 AD, Loire-Atlantique, B 23, fo 211v. Marquis de Bréhant, Généalogie de la maison de Bréhant, Paris, 1867, p. 112-113.
32 Bourquin L., Beauvalet-Boutouyrie S., Brian I., Le Gall J.-M. et Pitou F., Dictionnaire historique de la France moderne, Paris, Belin, 2005, p. 50.
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