Éclaircissements du numéro 41 au numéro 63. Les États Généraux : l’impossible monarchie « nationale »
p. 355-360
Texte intégral
1Couverture des États Généraux, le 5 mai 1789, provoque une modification de la présentation du journal (n° 41) : désormais le titre est surmonté d’un bandeau affichant le cri de ralliement immémorial des rois de France, « Montjoie-Saint Denis ». C’est une façon d’inviter tous les patriotes du Tiers à se regrouper autour de Louis XVI pour imposer et faciliter l’élaboration de la Constitution qui devra assurer à la Nation bonheur, gloire et prospérité. On entre dans une ère nouvelle et Mangourit se réjouit de voir enfin se concrétiser la monarchie qui va l’incarner, confondant tous les ordres dans l’exaltation de la Nation et substituant à la hiérarchie nobiliaire et à la pyramide des privilèges la plénitude du titre unique de citoyen. Le Héraut, sans abandonner totalement la Bretagne, veut restituer à ses lecteurs la ferveur des débats versaillais et leur permettre d’assister au triomphe de l’intérêt général qui allait prévaloir sur les passions particulières.
2Euphorique, Mangourit trouve que tout est bien, dans cette aube prometteuse de tous les possibles, voulue par un roi juste et bon, secondé par un premier ministre philosophe. Même les costumes imposés à chaque ordre trouvent grâce à ses yeux, alors que celui du Tiers irrite la plupart des députés par son allure ridicule, son austérité étriquée qui les transforme en tabellions de village.
3La célébration des ministres et du roi suit une sorte de crescendo du n° 43 au n° 45. Ce dernier, véritable panégyrique de Louis XVI assimilé au « centre raisonnable » de la Nation, car la Raison doit l’emporter sur « l’agitation confuse de l’imagination » qui s’est amplifiée depuis quelques mois. Alors qu’elle était divisée depuis deux siècles par le terrible combat que le despotisme livrait à l’anarchie, la Nation est enfin réunie ! Grâce à Louis, Versailles de « château des conquérants » est devenu le « temple de la Liberté », et l’on voudrait faire le bonheur de la Nation sans lui ! Il aurait pu combler le déficit par une politique d’expédients financiers imposés militairement : il a choisi la manière généreuse et pacifique de la consultation préalable et certains parlent encore de despotisme.
4Signalons au passage, dans le n° 44, une analyse socioprofessionnelle des députations, très moderne de conception et particulièrement intéressante pour ce qui est du Tiers État qui comporterait 40 laboureurs propriétaires, 76 négociants, 39 administrateurs, 122 juges ordinaires, 14 juges royaux extraordinaires, 169 avocats, 15 médecins, 36 bourgeois, enfin 14 membres étrangers au Tiers par leur naissance ou leur état.
5Mangourit se prononce donc pour une monarchie appuyée par le Tiers et souhaite que, sans tarder, le roi impose le vote par tête, vœu général de la Nation. Le vote par ordre ferait prévaloir l’intérêt des privilégiés, diviserait le Tiers dont la déception aboutirait à instaurer le règne de la vile populace. Déjà certains s’interrogent en voyant les intérêts de la Nation la plus prestigieuse d’Europe confiés à des curés de campagne et à des procureurs. Les malintentionnés s’agitent pour faire échouer la seule entreprise capable d’assurer le triomphe de la Raison et la prospérité de la Nation.
6Dès le numéro suivant (n° 46), l’enthousiasme de Mangourit fléchit, comme en témoigne ce qui pourrait être la manchette de sa une : « L’Assemblée est en stagnation ». Certes, il commence par une sorte de palmarès, en date du 22 mai, en énumérant cinquante-six noms, ceux de députés que l’opinion a retenus pour leur talent oratoire et la pertinence de leurs interventions. Parmi ceux-ci, neuf députés bretons, dont les rennais Lanjuinais et Le Chapelier, et aussi Cottin, le maire de Nantes. Ajoutons un authentique laboureur, le « père Gérard », de Montgermont, aux portes de Rennes : Louis XVI, intéressé par son allure et son costume, Ta gratifié de quelques mots dans les antichambres de Versailles qui ont suffi à en faire la coqueluche des badauds parisiens et versaillais. Mais apparemment Mangourit ne connaît pas les origines de sa notoriété !
7Malgré ce coup de chapeau aux députés de talent, notre journaliste déplore le boycott choisi par le Tiers pour imposer le vote par tête car il paralyse et accentue les divisions de l’Assemblée : « Et la Nation, depuis dix-huit jours, languit comme l’enfant nouveau-né, dont la vie est incertaine : était-ce donc là ce que devait opérer l’heureux rapprochement des Français ? »
8Rappelons, à ce propos, l’enchaînement des événements que commente Mangourit. Pour rester l’arbitre entre les ordres et ménager les intérêts de la Noblesse, le roi n’a pas voulu, d’emblée, imposer le vote par tête. La Noblesse et le Clergé vont donc gagner les salles qui leur sont réservées et refuser de rester siéger avec le Tiers dans la salle des Menus Plaisirs, où s’était tenue la cérémonie d’ouverture afin d’effectuer en commun la vérification des pouvoirs. La situation se bloque malgré les tentatives de conciliation tentées par des commissions ad hoc. Finalement, au bout d’un mois et demi de vaines négociations, et alors que quelques curés l’ont rejoint, le Tiers décide, le 17 juin, de se proclamer Assemblée Nationale, d’opérer la vérification des pouvoirs de ses députés et de commencer, sans attendre que le roi se prononce sur l’issue du conflit, de travailler à la Constitution que les Français attendaient de leurs députés. Le 20 juin, le roi courroucé par l’initiative du Tiers, ferme la salle où il se tenait. Les députés, après avoir erré dans Versailles, se réunissent dans une salle de jeu de paume pour prêter le serment solennel de ne pas se séparer avant d’avoir donner la Constitution que la Nation exige. Le roi n’accepte pas l’auto-proclamation du Tiers et veut imposer son arbitrage lors de la séance royale du 23 juin. Necker, en désaccord avec le roi, refuse d’assister à la cérémonie. La volonté royale de ne pas reconnaître l’Assemblée Nationale et de maintenir le vote par ordre lorsque les intérêts des privilégiés seront concernés, apparaît comme une insulte à la Nation et le Tiers refuse d’obéir aux ordres du roi... Le rêve d’une « monarchie nationale » s’écroule définitivement et la publication du Héraut de la Nation s’interrompt dans les premiers jours de juillet. Interruption sans doute liée à la disgrâce de Necker et à l’évidence du coup de force militaire choisi par la cour et les frères du roi pour dissoudre des États Généraux paralysés et en finir ainsi avec l’intolérable outrecuidance de ces procureurs et avocats qui sont autant de démagogues voulant l’abolition pure et simple de la monarchie.
9Du n° 46 au n° 57, c’est-à-dire du 20 mai au 16 juin, Mangourit tente de croire encore à une possible alliance entre le Tiers et le roi. En attendant, il revient sur les événements de Rennes pour contester la version qu’en donnent les comptes rendus de la Noblesse (nos 46, 49, 51). On continue (n° 47) d’instruire le procès de l’injustice de la répartition fiscale entre Noblesse et roturiers. On s’inquiète des dispositions despotiques de la cour (n° 48) quand on voit le ministère confier la répression des émeutes frumentaires, dues au renchérissement des grains et du pain, à la justice expéditive de tribunaux d’exception (cours prévôtales). Dans ce même numéro commence l’analyse d’une brochure, L’Orateur des États Généraux, qui incarne, aux yeux de Mangourit, la politique du pire voulue par nombre d’aristocrates, c’est-à-dire l’alliance objective et trouble entre la réaction nobiliaire et l’agitation démagogique. On y prétend que le roi n’est que le subdélégué de la Nation, qu’il ne faut lui accorder comme subside que ce que les provinces n’auront pas localement dépensé des impôts qu’elles auront elles-mêmes prélevés. Pour séparer le roi de son peuple, constate Mangourit, il faut inciter la canaille à la violence et au pillage aux cris de Vive le Tiers et M. Necker ! C’est déjà ce qu’on avait fait, dans le faubourg Saint-Antoine, lors du saccage des maisons des sieurs Rébillon et Henriot, à la veille de l’ouverture des États Généraux ! Il s’agit de convaincre le roi, devant ces excès de la populace et la surenchère des discours démagogiques, que le salut de la monarchie réside uniquement dans l’appui de la Noblesse contre les violences de la rue et le délire démocratique de certains. Et Mangourit, impuissant, de dénoncer la réalisation méthodique de ce plan ! Le découragement l’envahit face à l’inaction du roi que la mort du dauphin ne saurait totalement expliquer. (nos 51, 52). Il ne croit pas aux commissions de conciliation car la Noblesse n’en démordra pas ! C’est au Clergé à se prononcer en faveur du Tiers et au roi d’imposer l’opinion majoritaire ! Dans le n°53, on aborde la question du sort des militaires et de la discipline à la prussienne que rejettent les soldats. N’est-ce pas plutôt aux officiers nobles qu’il faudrait imposer une discipline ? Dans le climat de violence spontanée ou provoquée que suscitent les désordres frumentaires, la question de la répression militaire devient fondamentale et l’armée un enjeu majeur du rapport de force entre la Noblesse, le Tiers État et le roi.
10Rien ne bouge jusqu’au n° 56 qui fait état d’une première motion de Sieyès, en date du 10 juin, proposant aux privilégiés qui estiment être d’abord des députés de la Nation avant que d’être des représentants de leur ordre, de rejoindre sans plus tarder la députation du Tiers pour constituer une Assemblée active et œuvrer ensemble aux réformes tant attendues. Le ralliement d’un petit nombre de curés poitevins (n°57) laisse espérer à Mangourit qu’une dynamique unitaire va peut-être s’instaurer. En attendant, il publie de larges extraits des délibérations de la municipalité de Rennes et d’une lettre à M. de Villedeuil, ministre en charge de la Bretagne. Il faut inciter l’évêque de Rennes à quitter Versailles, où l’Assemblée des nobles bretons de Saint-Brieuc l’avait envoyé défendre ses positions, pour revenir dans son diocèse. Il y ajoute des extraits des Mémoires de la Princesse Palatine sur les péripéties de la Fronde assez semblables aux événements de mai-juin 1789. Tous ces textes sont aussi un aveu de la relative faiblesse d’une information qui visiblement reste tributaire des publications imprimées sans que Mangourit n’ait jamais suivi, en personne, les délibérations des États Généraux.
11C’est dans le n° 58 qu’apparaît, sans aucun commentaire, la fameuse motion, proposée par Sieyès le 17 juin, de proclamer la députation du Tiers, grossie de quelques curés, Assemblée Nationale. Mangourit se borne à constater qu’immédiatement la dite Assemblée, outre la vérification des pouvoirs de ses députés et la justification de sa décision, se préoccupe activement de « la misère publique causée par la disette des grains ».
12Le serment du Jeu de Paume est brièvement évoqué dans le n° 59 et Le Héraut y voit surtout l’annonce de la guerre civile, s’étendant longuement sur les circonstances qui ont précédé et suivi la séance royale du 23 juin. L’aristocratie a répandu d’innombrables rumeurs prédisant l’arrestation des patriotes les plus notoires et affirmant que la reine se mettait sous la protection de la Noblesse. L’absence de Necker à la séance royale indispose Mangourit qui n épilogue pas sur le contenu du discours du roi, mais veut croire à un ultime retournement de la conjoncture politique, dans la mesure où le bain de sang attendu par les aristocrates au soir de la séance ne s’est pas produit. Le peuple est allé protester aux grilles du château, mais Gardes suisses et Gardes françaises n’ont pas créé l’irréparable et donc tout n’est pas perdu ! Et Mangourit de développer Limages de ces « volcans antiques » dont les irruptions terribles furent la condition d’une fertilité future, « dès que leurs feux se sont éteints ». Une thématique similaire est reprise dans le n° 60 : c’est dans les épreuves que depuis trois siècles la Nation française a forgé son destin. Necker a couronné cette marche éprouvante en rendant au roi sa liberté véritable et aux Français leur dignité... Et Necker n’était pas là, le 23 juin ! La Nation, en la personne de ses représentants fut consternée, mais le roi parti, l’abbé Sieyès formula la réalité du nouveau rapport de force : rien n’a changé car nous tenons nos pouvoirs de la Nation et n’avons plus à obéir aux ordres d’un maître. Visiblement Le Héraut de la Nation ne croit plus guère à sa monarchie nationale si du moins le roi, mal entouré, s’obstine à n’écouter que les conseils dangereux d’une Noblesse aveuglée par ses préjugés. Le numéro s’achève en donnant l’occasion à Mangourit de s’esbaudir une fois de plus aux dépens d’une de ses têtes de turc favorites : Duval Dépremesnil, toujours aussi imbu de son génie et de la destinée qu’il se promet !
13Dans le n° 61, on se félicite de l’attitude du bas Clergé qui rejoint en masse les rangs du Tiers et l’on célèbre le patriotisme des 47 nobles qui ont fait de même. Le numéro se termine par une évocation imagée du Palais Royal devenu le centre de l’effervescence parisienne...
14L’ordre du roi « à la majorité de la Noblesse » et à la « minorité du Clergé » de rejoindre « l’Assemblée des États Généraux » – et non l’Assemblée Nationale (n° 62) ! Le Héraut glisserait vers un modérantisme conservateur ? –, fait espérer encore une évolution favorable d’autant qu’une nouvelle irruption du Peuple dans les cours du château laisse craindre le pire, mais l’apparition du roi et de la reine à l’un des balcons a suffi pour apaiser la foule. Cependant, estime Mangourit, la puissance du taureau populaire est libérée et les régiments étrangers qui affluent seront « brisés en un instant », si le peuple incontrôlable le décide. C’est dire que Mangourit s’interroge également sur ce que signifient véritablement ces régiments et donc sur la possible duplicité de l’entourage royal et sur l’attitude du roi lui-même.
15Le n° 63 donne plus nettement l’impression d’une fréquentation effective des séances de l’Assemblée des États Généraux – encore et toujours ! – qu’il rapporte par le menu : protestations de plusieurs bailliages nobles contre le vote par tête, protestation des gardes du roi exaspérés par les besognes de basse police dont les accable leur chef de corps. L’autre volet politique du moment, c’est le Palais Royal, à Paris, devenu une sorte de forum permanent où le peuple de la grande ville commente les événements et s’arroge le droit d’intervenir physiquement dans l’élan d’une sorte de contagion passionnelle, détestable aux yeux de Mangourit, car susceptible de toutes les manipulations. Il constate que cette agitation s’ajoute aux émeutes suscitées par la faim des plus miséreux et entraîne un désordre permanent dans Paris qui peut être exploité politiquement par les aristocrates. Hier, on fouette publiquement une fille qui avait craché sur le portait de Mirabeau, aujourd’hui on décide d’aller délivrer en force cinq grenadiers des Gardes françaises, jetés en prison par leur colonel, le duc du Chatelet, pour insubordination ! Le duc, adulé, il y a cinq mois, par la foule pour avoir réclamé le vote par tête, est maintenant considéré comme un abominable aristocrate voué aux gémonies. Les députés de l’Assemblée, sollicités pour amnistier les dits grenadiers, ont répondu que cette affaire regardait le pouvoir exécutif et qu’il fallait s’en remettre au roi ! Mangourit se réjouit donc que cette affaire ait permis de mieux préciser les compétences respectives des deux pouvoirs et prouve que l’Assemblée n’est pas uniquement préoccupée de déconsidérer le roi, comme le soutiennent les aristocrates !
16L’Assemblée semble décidée à jouer la carte d’une sorte de cohabitation, mais qu’en est-il de la cour et du roi ? La séance royale a été ressentie par Le Héraut comme un coup de despotisme avorté et la cour n’entend pas rester sur cet échec ! L’arrivée massive, aux abords de Paris, de régiments mercenaires (suisses, allemands), confirme bien que Necker a perdu toute influence et que les désordres parisiens servent de prétexte pour tenter un coup de force sur l’Assemblée.
17La « monarchie nationale » est bien morte et la Raison a connu une défaite majeure ! Mangourit est une des victimes de la disgrâce de Necker et son silence est, d’une certaine manière, le signe que désormais le royaume peut être livré à toutes les tentations de l’activisme extrême. La réaction, battue en Bretagne, ne l’est pas à Versailles où le roi semble avoir choisi son camp et refuse le partage du pouvoir que l’Assemblée lui propose.
18On va vers des luttes intestines que l’étranger pourra utiliser et l’Angleterre prépare déjà sa revanche ! Insistons sur cet ultime aspect qui nous paraît être une des apports particulièrement original du Héraut de la Nation, sous les auspices de la Patrie : il témoigne de l’importance de ce qui est déjà une forme de nationalisme, exaltant la gloire du royaume. Tous les événements du printemps 89, en Bretagne et ailleurs, ont été vécus comme la promesse d’un élan national autour de la monarchie, permettant au roi de disposer au mieux de toutes les richesses du royaume pour disputer aux autres puissances l’hégémonie en Europe. C’est aussi se souvenir que la convocation des États Généraux et la remise en cause du privilège ont été dues, avant tout, à la conjoncture diplomatique et militaire : la revanche sur l’Anglais avait coûté cher et Londres, désormais, allait s’acharner à nous rendre la pareille.
19Le Héraut de la Nation témoigne du passage pour beaucoup de patriotes de 1789, du patriotisme monarchique d’Ancien Régime, entremêlant fidélité dynastique et absolutisme de Raison, à un Jacobinisme de la déception, issu du refus des Bourbons d’aller jusqu’au bout de la logique absolutiste pour pactiser avec la souveraineté nationale. Le Héraut permet de dater et de comprendre une rupture qui est avant tout conscience de la nécessité fondamentale d’affirmer la primauté de la réalité nationale confondue avec le triomphe de la raison politique. Rupture pour mieux assurer la continuité : Mangourit et son Héraut apparaissent comme une illustration magistrale de la thèse de Tocqueville affirmant la pérennité profonde, par-delà le traumatisme collectif de la Révolution, de la dynamique unitaire de l’État-Nation.
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Aux origines idéologiques de la Révolution
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