Le raffinage du sucre et ses conséquences environnementales : les cas de La Rochelle et d’Orléans, xviie- xixe siècle
p. 195-206
Texte intégral
1Industries agro-alimentaires apparues à l’époque moderne, les raffineries de sucre sont des établissements spécialisés dans la confection de pains de sucre, constitués de fins cristaux transparents, élaborés à partir de sucre de canne1. Il s’agit là de la seconde étape d’une chaîne opératoire qui débute dans les habitations-sucreries, établies principalement dans les colonies françaises de l’arc antillais (notamment en Martinique, en Guadeloupe et à Saint-Domingue), où la canne à sucre est transformée en sucre brut (moscouade) composé de gros cristaux bruns mêlés à une partie liquide appelée mélasse. Pour augmenter les profits de l’économie française, les colonies sont chargées d’envoyer ce produit semi-fini en métropole où il subit une seconde opération destinée à en éliminer les impuretés physiques et chimiques. Les premiers établissements de raffinage apparaissent en France au milieu du XVIe siècle (notamment à Rouen, Marseille et Dieppe), mais c’est véritablement dans les années 1670, lorsque la canne commence à être cultivée de manière intensive dans les territoires antillais sous l’impulsion de Colbert, que le raffinage du sucre se développe en métropole2.
2Ces raffineries de sucre, établissements industriels créés exclusivement en milieu urbain, ne constituent pas à ce jour un objet d’étude en soi, bien qu’elles aient profondément modifié le visage des villes portuaires dans lesquelles elles ont vu le jour. Les érudits et historiens modernistes soulignent volontiers l’essor commercial généré par cette activité, symbolisé par l’ascension des négociants propriétaires de raffineries, mais les données renseignant ces manufactures sont superficielles puisque seules les répercussions économiques sont prises en compte. Du côté de l’archéologie, les vestiges de cette industrie sont difficilement repérables dans le tissu urbain en raison des reconversions et destructions qui ont suivi la disparition de cette activité, et les couches archéologiques associées aux époques récentes sont globalement peu prises en compte lors des opérations urbaines. Les céramiques de raffinage, indispensables à l’élaboration de sucre en pain, ont bénéficié de premières études lors de l’avènement de l’archéologie moderne3, puis de recherches plus approfondies avec le développement de l’archéologie préventive4. Les sources lacunaires et dispersées qui documentent ces manufactures offrent cependant quelques pistes de réflexion pour cerner la réaction des citadins et instances municipales après l’émergence et le développement du raffinage du sucre. Étudier les répercussions de cette nouvelle activité urbaine nécessite de présenter les lieux où elle s’est implantée ; nous prendrons comme exemple les villes de La Rochelle et d’Orléans, importants pôles de raffinage maritime et fluvial, avant d’examiner les dispositifs déployés par les autorités face à ces industries polluantes.
Le raffinage du sucre ou l’apparition d’une nouvelle industrie urbaine à l’époque moderne
Les raffineries de sucre de La Rochelle et d’Orléans, XVIIe-XIXe siècle
3À La Rochelle, les raffineries de sucre existent depuis l’extrême fin du XVIe siècle et sont alimentées par les navires portugais en provenance du Brésil5 tandis que le raffinage orléanais n’émerge que dans les années 1660-1670, parallèlement au développement d’une économie sucrière dans l’archipel antillais. À partir des années 1670, le sucre brut devient la première marchandise, en volume, débarquée à La Rochelle et malgré une position géographique particulièrement désavantageuse par rapport à Bordeaux et Nantes qui sont en fond d’estuaire de fleuves, la ville détient ce trafic jusqu’à la veille de la révocation de l’édit de Nantes : dans les années 1710-1725, la ville compte une vingtaine d’établissements, effectif atteint à Orléans seulement dans les années 1780. Malgré ce qu’affirme l’historiographie6, toutes les raffineries de sucre ne ferment pas soudainement et simultanément leurs portes au cours de la période révolutionnaire en raison de la pénurie de sucre brut. Si l’industrie du raffinage disparaît effectivement à La Rochelle, Orléans compte encore vingt-neuf établissements en 17967 alimentés au gré des prises de corsaires, de la contrebande et des confiscations de stocks existants8. Le Blocus continental et les différents dispositifs mis en place par le gouvernement pour encourager la production de sucre indigène ne portent pas non plus un coup fatal aux raffineries orléanaises qui sont encore dix-neuf en 18109 ; elles cessent progressivement leurs activités à partir de la fin des années 1810, le dernier établissement étant mis en vente en 185610.
4À La Rochelle comme à Orléans, la zone portuaire est largement investie par cette activité puisque de nombreux établissements sont aménagés de part et d’autre des axes desservant les infrastructures portuaires. Entre 1706 et 1795, trente-deux raffineurs, et autant d’établissements de raffinage, sont mentionnés dans les sources archivistiques rochelaises11, mais faute d’indices suffisants, il est impossible de réduire cet effectif alors que différents propriétaires se sont succédés pour exploiter un même établissement de raffinage (cahier couleur, fig. 7). Le quart de ces mentions concerne des établissements érigés dans l’axe principal permettant d’accéder au port, formé par les rues Saint-Yon, du Temple et des Cordouans. Dans la rue Saint-Yon, le négociant Merle possède un établissement en 1723 ; en 1743, les frères Besnard exploitent une manufacture, tout comme les associés Chamois & Fleuriau et en 1781, le négociant Vivier met en vente l’établissement qu’il possède. Dans la rue du Temple, le négociant Besnard possède une raffinerie en 1708, et en 1753 le marchand-confiseur Changeur est propriétaire d’un établissement. Dans la rue des Cordouans, le négociant Gilbert exploite une manufacture entre 1722 et 1743, et le négociant-raffineur Laferchou est signalé en 1753. Le canal de la Verdière (1731-1738) et le canal Maubec (1735), qui encadrent le port, sont également prisés par les raffineurs : le premier permet d’accéder au port en évitant le chenal fréquemment envasé tandis que le second établit une liaison avec l’arrière-pays par la ville de Marans et la Sèvre niortaise. À Orléans, les tout premiers établissements de raffinage, créés à la fin du XVIIe siècle par la famille Vandebergue, investissent les abords du port de Recouvrance, là où sont déchargées les barriques de sucre brut et de sucre terré acheminées depuis Nantes par les bateliers de la Loire. Au début du XVIIIe siècle, quatre raffineries fonctionnent aux abords du port, dans les rues de Recouvrance et des Charretiers et deux ateliers supplémentaires s’installeront dans la rue du Cours aux Ânes, prolongement de la rue des Charretiers, à la fin du siècle12 (cahier couleur, fig. 8).
5À La Rochelle comme dans la cité ligérienne, ces manufactures occupent des emplacements stratégiques : la proximité des infrastructures portuaires favorise l’acheminement rapide et peu coûteux des matières premières jusque dans les manufactures. Néanmoins, tous les entrepreneurs n’ont pu s’établir au plus près du port et de nombreux centres sont disséminés au cœur des villes, dans des quartiers qui semblent moins stratégiques, jusque dans des zones périphériques. À La Rochelle, le quartier de la ville neuve situé au sud du canal Maubec, urbanisé au début du XVIIe siècle et correspondant à la zone la plus pauvre et la plus peuplée de la ville, accueille quelques établissements au cours du XVIIIe siècle13. Des raffineries apparaissent dans les faubourgs clairsemés d’Orléans, le long des axes desservant les portes de la ville et le long des berges du fleuve, dès le début du XVIIIe siècle ; elles bénéficient ainsi de plus larges possibilités pour leur extension. Ainsi, à La Rochelle comme à Orléans, les raffineries de sucre sont dispersées dans l’ensemble du tissu urbain et donc implantées à faible distance d’habitations dont les occupants désapprouvent la présence.
Les répercussions environnementales : une dégradation des espaces urbains ?
6Rares sont les témoignages qui permettent, pour l’heure, d’examiner directement le discours des citadins vis-à-vis de ces nouveaux établissements urbains, mais une sentence promulguée par la municipalité orléanaise en 1775 rappelle les désagréments quotidiennement subis14.
7Les habitants protestent d’abord contre les incendies susceptibles de s’y déclarer et risquant de se propager jusqu’aux maisons riveraines qui sont parfois de « vielles masures dont la construction en bois et la vétusté feroient craindre l’incendie de tout le quartier15 ». En effet, les employés allument et entretiennent les fourneaux de la halle aux chaudières, tous les jours, pour pouvoir clarifier le sucre. L’étuve dédiée au séchage des pains de sucre est également chauffée, grâce à un coffre d’étuve où le feu est entretenu à une température constante d’une cinquantaine de degrés, pendant plusieurs jours entre chaque fournée. Dans les temps frais, les greniers, où sont entreposées les formes à sucre le temps de la cristallisation du sucre, sont chauffés à l’aide de poêles pour accélérer l’écoulement de la partie liquide du sucre à l’extérieur des céramiques, dans les pots à mélasse. Cette peur des incendies est si prégnante que la municipalité d’Orléans en vient à déclarer que si les raffineries « se sont accrues, c’est parce que leur voisinage étant à craindre, les propriétaires des maisons voisines ont mieux aimé vendre [leurs maisons] aux raffineurs que de se voir exposés à être brulés16 ».
8L’hostilité des citadins envers ces manufactures résulte également des odeurs qui s’en dégagent. Les fumées de charbon de bois et de terre qui s’échappent des cheminées incommodent car elles altèrent l’air respirable, air qui circule déjà bien difficilement dans les quartiers densément urbanisés de ces deux villes. Les riverains dénoncent les dégradations occasionnées par ces fumées qui « pénètrent les appartements et en détériorent les meubles », à l’instar de celles émanant d’autres industries17. Les vapeurs délétères qui s’échappent des baies ouvertes de la halle aux chaudières et qui résultent de la cuisson d’un mélange de sucre brut, d’eau de chaux, de sang de bœuf et de blancs d’œufs, sont durement condamnées. Les émanations nauséabondes provenant de la cuitte du sang sont d’ailleurs abondamment décriées depuis les années 1700-1710, lorsque les blancs d’œufs, utilisés en très grande quantité lors de la clarification du sucre, sont remplacés par le sang de bœuf dans presque toutes les villes abritant des raffineries de sucre18. Les odeurs provenant de la préparation de l’argile destinée au terrage des pains de sucre sont jugées malsaines. Eau et argile, dans les mêmes proportions, sont mêlées dans une cuve jusqu’à l’obtention d’un mélange homogène, laissé au repos jusqu’à ce que la terre se dépose au fond du bac et que l’eau ne soit plus trouble ; celle-ci est alors évacuée et remplacée par une eau propre, à nouveau mélangée à l’argile et ce procédé est répété pendant une huitaine de jours, jusqu’à ce que l’eau ne prenne plus ni la couleur ni le goût de la terre. La stagnation et la fermentation de l’eau dans le récipient « dégage[nt] une odeur infecte et une vapeur mordicante qui a la force de dissoudre le plomb des vitres » ; l’eau usagée, rejetée dans les ruisseaux des rues grâce aux rigoles aménagées dans les cours des manufactures, affecte également l’état sanitaire de la ville étant donné qu’elle s’y écoule lentement en raison de sa densité.
9Au début du XIXe siècle, la crainte d’incendies émanant des raffineries de sucre n’est plus aussi prégnante que sous l’Ancien Régime. En effet, l’ordonnance du 14 janvier 1815, qui complète la classification des établissements inclus dans le décret du 15 octobre 1810 destiné à réglementer la pollution des établissements industriels, ne les place pas dans la première classe, qui concerne les industries susceptibles de provoquer des incendies, mais dans la seconde. Ce sont désormais les répercussions sanitaires des raffineries qui sont pointées du doigt : fumées, buées et mauvaises odeurs qui s’en échappent sont leurs principaux inconvénients19. L’activité polluante des raffineries de sucre s’est d’ailleurs aggravée dans la première décennie du XIXe siècle en raison de l’utilisation de nouveaux substituts au sang de bœuf, eau de chaux et blancs d’œufs traditionnellement employés lors de la clarification. Le raffineur Guillon propose le charbon de bois, en 180320 ou en 180521, mais d’autres succédanés sont bientôt recherchés car, en plus d’une action décolorante variable, le charbon végétal présente le désavantage de diminuer la quantité de sucre cristallisable22.
10En 1810, les propriétés du charbon animal sont jugées supérieures, pour la cristallisation du sucre et la décoloration des cristaux, par le chimiste montpelliérain Figuier et l’année suivante, le pharmacien Derosne encourage l’utilisation de ce substitut auprès des raffineurs. Le noir animal semble largement diffusé dans les raffineries de sucre en 181323 et les riverains dénoncent le méphitisme et l’insalubrité des exhalaisons qui se dégagent des manufactures lorsque le sucre est clarifié à l’aide de cette substance24. D’ailleurs, pour d’évidentes raisons économiques, les raffineurs se lancent rapidement dans la fabrication de noir animal : des os animaux sont dégraissés, fractionnés et placés dans des marmites hermétiques disposées sur des fourneaux construits au sein des manufactures, où ils sont mis à cuire. L’odeur désagréable qui se dégage de cette calcination se répand évidemment dans le voisinage qui y est fréquemment confronté et qui dénonce activement ce procédé.
11Source d’empoisonnement et d’insécurité pour les citadins, l’avènement de cette industrie suscite la réaction des autorités locales. L’encadrement de cette activité est difficile à saisir en raison de sources lacunaires et éparpillées du fait qu’il ne s’agit pas d’une corporation. Si les archives rochelaises et orléanaises n’offrent pas le même type d’informations, les données exhumées se complètent et mettent en lumière quelques-uns des dispositifs édictés par les édiles.
Exemples de dispositifs mis en œuvre pour encadrer les établissements de raffinage : législations en vigueur et pratiques avérées
Des municipalités attentives à la limitation des nuisances industrielles sous l’Ancien Régime
12L’implantation des raffineries de sucre est soumise au XVIIIe siècle à une enquête préliminaire, dite de commodo incommodo25, menée par les autorités municipales et encadrée par l’autorité royale26. Chaque entrepreneur doit adresser au lieutenant de police une requête précisant la rue dans laquelle il projette d’établir une raffinerie de sucre et le nombre de chaudières qu’il envisage. Après lecture, le lieutenant de police la transmet au procureur du roi qui fixe une date pour visiter les locaux et en informe le lieutenant de police qui la communique au raffineur. Ledit jour, une commission composée d’un représentant de l’autorité royale, d’un greffier de police et de deux spécialistes du bâtiment (architecte, charpentier, maçon ou entrepreneur) se rend sur les lieux afin de déterminer si les risques d’incendies peuvent être évités. Au cours de cet examen, la pièce destinée à accueillir la halle aux chaudières fait l’objet d’une attention toute particulière : sa situation par rapport aux maisons contiguës, ses dimensions et l’épaisseur de ses murs sont systématiquement vérifiées ; les autorités recommandent son installation dans un corps de bâtiment isolé pour éviter que le feu ne se propage aux alentours en cas d’incendie. Lorsque la configuration des lieux ne permet pas de respecter cette règle, le raffineur doit consolider, en érigeant un contre-mur, le pan de mur sur lequel il projette d’établir les chaudières et fourneaux de sa manufacture, et ceci, avant la visite des autorités de manière à ce que les spécialistes du bâtiment puissent en garantir la sécurité. Les autorités surveillent également l’épaisseur des murs de la future étuve parce qu’elle est généralement placée dans une construction qui n’est pas isolée et qui jouxte parfois des maisons en bois. Toutes ces informations sont consignées dans le procès-verbal de visite dressé par le greffier de police et au terme de l’inspection, la commission accorde ou refuse l’autorisation demandée par l’entrepreneur.
13Cette procédure, appliquée tout au long du XVIIIe siècle, semble d’abord avoir été mise en place pour prévenir les risques d’incendies : lorsque ces risques sont écartés, les raffineurs obtiennent systématiquement l’autorisation nécessaire pour ériger une manufacture, indépendamment de l’emplacement projeté dans la ville. Les autorités ont d’ailleurs encouragé l’insertion des raffineries de sucre comme en témoigne l’exécution rapide de cette procédure administrative : dans les trois quarts des cas, la visite est réalisée au plus tard quinze jours après la réception de la requête par le lieutenant de police, et dans les autres cas, le délai d’attente varie d’un à trois mois et demi.
14La réponse des autorités aux nuisances générées par les raffineries de sucre ne peut être abordée que partiellement sous l’Ancien Régime en raison d’archives lacunaires. Au nom de la sûreté publique, le corps de police d’Orléans interdit, le 25 juillet 1775, l’implantation de toute nouvelle raffinerie de sucre intra muros et seules celles déjà établies à l’intérieur de l’enceinte peuvent continuer à être exploitées27. La municipalité semble avoir décidé de les exclure du cœur de la ville dans les années 1730, après les ravages causés par un incendie émanant de l’une de ces manufactures, en 1734, dans le quartier de Recouvrance. Pour contrer l’installation des établissements frauduleux, la municipalité bénéficie du concours des citadins, très sensibles à l’apparition de nouvelles odeurs désagréables. Par exemple, la manufacture érigée clandestinement par Brice Brotonne, marchand chandelier et épicier, dans sa maison rue des Carmes, est rapidement dénoncée par les propriétaires des maisons attenantes ; après le procès-verbal des experts, réalisé à la demande de l’intendant Barentin (1747-1760), un arrêt du Conseil ordonne, en 1756, la destruction de l’établissement, et trois ans plus tard, le raffineur érige une manufacture dans le faubourg Madeleine, après en avoir obtenu l’autorisation28.
15Si la municipalité semble contrôler, de manière efficace, l’implantation de ces établissements au fur et à mesure qu’ils apparaissent à Orléans, ce règlement est en réalité un moyen de réaffirmer son autorité face à un raffineur récalcitrant. Le 1er juin 1775, le raffineur Lebrun devient locataire d’une maison intra muros située dans la rue Croix par Dieu, dans laquelle il souhaite transférer son atelier de raffinage, établi dans trois maisons contiguës du faubourg Madeleine. Les administrateurs de l’Hôpital général, propriétaires des parcelles voisines, s’opposent rapidement à ce projet, craignant que les lieux ne deviennent inhabitables en raison des désagréments causés par le raffinage du sucre, et les édiles interdisent le transport des ustensiles et matières à raffiner jusque dans la nouvelle maison louée, malgré l’expiration du bail des maisons du faubourg Madeleine. Le raffineur en réfère alors à Trudaine qui, pour régler ce conflit, charge l’ingénieur d’Orléans d’établir un rapport sur les éventuels préjudices liés à l’implantation d’une raffinerie dans ce quartier de la ville29. Comme quatre raffineries y fonctionnent déjà et que l’établissement projeté est isolé des propriétés de l’Hôpital par un jardin, Trudaine soutient le raffineur. L’opposition farouche de la municipalité à ce transfert se traduit, les jours suivants, par un arrêté prohibant l’implantation de toute nouvelle raffinerie de sucre à l’intérieur de l’enceinte. Le 12 août 1775, une ordonnance royale autorise le raffineur à établir une manufacture dans la rue Croix par Dieu et trois jours plus tard, il est fait « inhibitions et défenses à toutes personnes, de quelque qualité et condition qu’elles soyent et sous quelque prétexte que ce puisse être, notamment aux maires et échevins et administrateurs de l’Hôpital général de ladite ville [d’Orléans], de troubler ni inquiéter ledit sieur Lebrun dans l’exploitation de ladite raffinerie ». Cette affaire révèle la possibilité de contrer l’encadrement de la municipalité en adressant un recours à une instance supérieure.
16Une autre solution, quoique difficilement réalisable, avait été suggérée par M. Roger, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées d’Orléans, qui proposait de regrouper tous les établissements dans un quartier excentré de la ville, en bordure du fleuve et constitué de maisons de peu de valeur pour que les incendies y soient moins dommageables. Le secteur retenu était délimité à l’est par la rue de Recouvrance, au sud par la Loire, à l’ouest par l’enceinte de la ville et au nord par les rues Saint-Laurent, Croix de Bois et du Chat qui Pêche, et faisait déjà figure de quartier sacrifié car quatre établissements y fonctionnaient30. Ce projet ne fut pas retenu et, coup du sort ou non, de nouvelles raffineries apparaissent par la suite à l’intérieur de l’enceinte, mais l’état lacunaire des archives ne permet pas d’aborder la réaction des édiles orléanais. En 1782, les associés Dufour et Culembourg exploitent une manufacture dans la rue Bourgogne31, et M. Cochy, ancien employé d’une manufacture de la ville, s’établit à son compte rue Coin Notre-Dame, vraisemblablement à partir de 178532. La vente des biens ecclésiastiques, au titre des biens de la nation, entraîne l’implantation de trois nouvelles raffineries intra muros, l’une à l’emplacement du cloître Saint-Pierre-Empont, rue de l’Imprimerie et les deux autres sur les terrains de l’ancien couvent de la Visitation, rue Bannier.
La protection des raffineries par les autorités municipale et préfectorale dans la première moitié du XIXe siècle
17Face à ces échecs répétés pour exclure les raffineries de sucre du cœur la ville, la municipalité édicte un certain nombre de dispositifs pour restreindre les nuisances imposées au voisinage ; néanmoins, seuls ceux de la première moitié du XIXe siècle sont connus, grâce aux quelques arrêtés préfectoraux conservés pour cette période. Pour atténuer les détériorations matérielles causées par les raffineries de sucre, les autorités municipales sollicitent l’exhaussement des cheminées des manufactures pour « garantir une évacuation au-dessus des habitations tout en limitant les possibilités de retombées sur les habitations voisines33 ».
18Néanmoins, le délai d’exécution des aménagements ne correspond pas toujours à une volonté d’améliorer la qualité de vie du voisinage. Par exemple, en juin 1839, M. Chavannes obtient l’autorisation nécessaire pour exploiter une ancienne raffinerie de sucre érigée dans la rue des Charretiers34 ; en septembre 1841, les propriétaires riverains rédigent une pétition faisant état des dommages résultant des émanations des différentes cheminées de la manufacture. La municipalité dépêche dans les semaines suivantes un ingénieur-voyer qui préconise d’élever les conduits de cheminées de quelques mètres, mais comme aucun arrêté officiel n’oblige l’entrepreneur à exécuter ces travaux, rien n’est fait. En août 1842, six riverains adressent une nouvelle fois leurs récriminations au maire qui relance, quelques jours plus tard, le raffineur en lui accordant un sursis de deux mois35. Puis c’est une ordonnance, promulguée le 22 mai 1843, qui le rappelle officiellement à l’ordre en exigeant l’exhaussement des cheminées de la manufacture, mais comme la situation n’évolue pas au cours des années suivantes, il est finalement mis en demeure, le 18 juillet 1849. C’est vraisemblablement l’année suivante, près de dix ans après les premières plaintes, qu’il s’exécute puisqu’en mai 1850, un arrêté préfectoral l’autorise à établir une chaudière à vapeur cylindrique dans sa manufacture, permission qui n’est accordée que parce que le raffineur a modifié la hauteur des conduits de cheminée de son établissement36 ; le besoin de cette chaudière à vapeur est probablement à l’origine des rectifications effectuées. Aucune donnée ne permet d’évaluer la hauteur atteinte par les nouveaux aménagements mais quelques années plus tôt, ce raffineur exploitait une manufacture rue des Francs Bourgeois et avait obtenu l’autorisation d’y établir une chaudière à vapeur à condition d’exhausser ses conduits de cheminées de cinq mètres de manière à ce que la partie supérieure de la souche de la cheminée soit située à dix-huit mètres du sol37. Cet exemple montre que les autorités insistent peu auprès des raffineurs pour qu’ils limitent rapidement les dommages qu’ils causent.
19La manière dont est administrée la production du noir animal au sein des raffineries de sucre d’Orléans est un autre exemple qui illustre tout à fait ce phénomène. Comme évoqué plus haut, par l’ordonnance du 14 janvier 1815, les raffineries de sucre intègrent la seconde classe du décret impérial du 15 octobre 181038 tandis que la production de noir animal est placée dans la première39 ; d’un point de vue juridique, la teneur de cette ordonnance aurait dû protéger les citadins de la fabrication de noir animal. Comme presque tous les raffineurs de la ville se consacrent à cette pratique40, ceux qui possédaient des établissements intra muros auraient dû cesser cette production ou transférer leurs manufactures dans des zones isolées où ces nuisances n’auraient eu qu’un faible impact sur le voisinage. Les faits semblent pourtant attester du laxisme des autorités par rapport à cette activité polluante : les riverains de la manufacture de M. Colas Desfrancs, rue de Recouvrance, appuyés par le commissaire de police, dénoncent le méphitisme des évaporations qui se dégagent lors de cette fabrication, mais le préfet du Loiret estime ces plaintes insuffisantes pour l’interdire et requiert l’avis des médecins, qu’il juge être les seuls capables d’examiner le degré d’insalubrité de ces exhalaisons41.
20Malgré les pollutions qu’elles occasionnent et les plaintes dont elles font l’objet, les raffineries de sucre sont protégées par les autorités et aucun transfert n’est exigé par la municipalité ou la préfecture du Loiret. Néanmoins, les raffineurs fabriquant du noir animal étaient probablement soumis à certaines restrictions puisqu’en décembre 1817, un particulier est autorisé à établir un four pour en fabriquer à condition de n’en produire qu’à partir de minuit ou une heure du matin « pour éviter la mauvaise odeur que ce charbon répand42 ». Ce droit est, pour la première fois, contesté aux raffineurs deux ans plus tard : la municipalité prend enfin, en août 1819, le parti des citadins en reconnaissant que les quartiers où « il exist[e] des raffineries de sucre [sont] infestés par la mauvaise odeur des fourneaux dans lesquels ces raffineurs brûlent le noir43 ». « Se persuadant qu’il y a cause d’ignorance de la part de ces manufacturiers, & ne voulant pas exercer envers eux toute la rigueur de la loi avant de les avoir prévenus d’une manière spéciale », le maire choisit de ne pas sanctionner les propriétaires de raffineries et réclame simplement la destruction des fours utilisés pour la production de noir animal44. L’efficience de cet arrêté reste malaisée à définir étant donné qu’aucune clause ne stipule la vérification ultérieure des prescriptions exigées.
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21En se greffant sur un tissu urbain préexistant et déjà bien défini, l’industrie du raffinage a transformé les villes portuaires dans lesquelles elle s’est établie. Face à cette nouvelle source de nuisances et de dangers, les municipalités ont mis en place une réglementation spécifique pour régir l’implantation de cette industrie et préserver la sécurité urbaine. Pour autant, les autorités municipales et les représentants de l’État – intendants sous l’Ancien Régime et préfets au XIXe siècle – n’ont pas hésité à privilégier cette nouvelle activité urbaine aux multiples retombées économiques, au détriment des citadins et de leurs nombreuses protestations. D’ailleurs, si dès l’Ancien Régime les édiles prennent fréquemment le parti des raffineurs, ce phénomène s’accentue nettement dans la première moitié du XIXe siècle.
Notes de bas de page
1 Delsalle P., La France industrielle aux XVIe, XVIIe, XVIIIe siècles, Gap, Ophrys, 1993, p. 48.
2 Duhamel du Monceau H.-L., L’art de raffiner le sucre, Luxembourg, Connaissance et Mémoires européennes, 2000 : reproduction en fac-similé de l’édition de 1764, s. l, s. n. ; Bondois P.-M., « Les centres sucriers français au XVIIIe siècle », Revue d’histoire économique et sociale, t. XIX, 1931, p. 27-76 ; Bondois P.-M., « L’industrie sucrière française au XVIIIe siècle : la fabrication et les rivalités entre raffineries », Revue d’histoire économique et sociale, tome xix, 1931, p. 316-346 ; Meyer J., Histoire du sucre, Paris, Desjonquères, 1989 ; Mintz S., Sucre blanc, misère noire : le goût et le pouvoir, Trad. fr. de Ghani Rula, Paris Nathan, 1991 ; Le sucre, de l’Antiquité à son destin antillais, Actes du 123e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Section d’histoire des sciences et des techniques, Section d’histoire moderne et contemporaine, Antilles-Guyane, 1998, Paris, CTHS, 2000 ; Eadie É. (dir.), La route du sucre du VIIIe au XVIIIe siècle, Martinique, Ibis Rouge Éditions, 2001 ; Airiau J., Le sucre en France de 1945 à 1995 (de la Libération à la libéralisation du marché mondial), thèse de doctorat d’histoire sous la direction de Dominique Barjot, université Paris 4, 2004, 4 vol.
3 Régaldo-Saint-Blancard P., « Les céramiques de raffinage du sucre : typologie, technologie », Archéologie du midi médiéval, t. IV, 1986, p. 151-168.
4 Dossier « Sucré, salé », Archéopages, no 31, janvier 2011 ; programme collectif de recherche, dirigé par Sébastien Pauly et intitulé « Les céramiques de raffinage dans les ports atlantiques : interactions économiques en métropole et avec les Antilles entre le XVIe et le XIXe siècle ».
5 Delafosse M. (dir.), Histoire de La Rochelle, Toulouse, Privat, 1985, p. 256.
6 Debal J., Orléans : une ville, une histoire. Tome 2, De 1598 à 1998, Orléans, X-Nova, 1998, p. 95 ; Sucre brun, sucre blanc, histoire d’un négoce, Orléans, Ville d’Orléans [Exposition. Orléans, Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier, 7-23 septembre 2007], p. 57.
7 Arch. mun. Orléans, 6 F 2, Rapport d’expert. Estimation du loyer des raffineries de sucre dans la commune d’Orléans, 27 décembre 1796 (7 nivôse an V).
8 Brançon D., Viel C., « Le sucre de betterave et l’essor de son industrie : des premiers travaux la fin de la guerre de 1914-1918 », Revue d’histoire de la pharmacie, volume 87, no 322, 1999, p. 238.
9 L’émergence du sucre indigène est retardée par la réapparition du sucre colonial sur le français en 1810, produit connu, d’un prix de revient inférieur et surtout de bien meilleure qualité. La production du sucre de betterave se développe progressivement dans les années 1830, grâce au soutien financier du gouvernement, à l’essor du machinisme et à la mise en œuvre de nouveaux procédés, et s’impose véritablement dans la seconde moitié du XIXe siècle (Brançon D., Viel C., art. cit., p. 241).
10 Journal du Loiret, 24 février 1856, p. 4.
11 Quatre autres exploitants sont mentionnés au cours de cette période mais la localisation de établissements n’a pu être précisée : Arch. mun. La Rochelle, EE ARCHANC 36. Milices provinciales, 1743 ; Arch. mun. La Rochelle, EE ARCHANC 37. Milices provinciales : 1745-1769 ; Arch. mun. La Rochelle, FF ARCHANC 148, liasse 314. Raffinerie de sucre, La Rochelle ; Arch. mun. La Rochelle, HH ARCHANC 16, liasse 144. Raffineries de sucre, La Rochelle.
12 Arch. dép. Loiret, CC 92. Rôle de capitation, 1695 ; Arch. dép. Loiret, CC 114. Rôle de capitation, 1782 ; Arch. mun. Orléans, 6 F 2, Rapport d’expert : estimation du loyer des raffineries situées dans la commune d’Orléans, 21 décembre 1796.
13 Faucherre N., « Les fortifications de La Rochelle, place de sûreté », Actes du colloque Coligny, les protestants et la mer (Rochefort, La Rochelle, 3-4 octobre 1996), Paris, PUF, 1997, p. 184.
14 Arch. dép. Loiret, 2 J 354. Extraits des registres du Parlement. Arrêt de la cour du Parlement portant homologation d’une sentence rendue en la police d’Orléans le 25 juillet 1775 concernant les raffineries, 3 août 1775.
15 Arch. nat., F12 1501. Dossier « Affaire Lebrun, Orléans », 1775. Sans titre, 15 août 1775.
16 Arch. nat., F12 1501. Dossier « Affaire Lebrun, Orléans », 1775. Mémoire pour servir de réponse au placé présenté par ledit sieur Lebrun, s. d.
17 Guillerme A., La naissance de l’industrie à Paris. Entre sueurs et vapeurs : 1780-1830, Seyssel, Champ Vallon, 2007, p. 274.
18 Arch. nat., F12 1501. Lettre de M. Gresseau, lieutenant général de Police de La Rochelle, 7 septembre 1708.
19 Macarel L.-A., Manuel des ateliers dangereux, insalubres ou incommodes ou recueil de la législation et de la jurisprudence en cette matière, précédé de notions préliminaires, Paris, Bureau de l’administration du « Recueil des arrêts du Conseil d’État », 1827, p. 184-185.
20 Derosne C., « Rapport fait par M. Derosne sur le prix proposé pour la fabrication du charbon animal avec d’autres matières que les os, et pour la revivification du charbon animal qui a déjà été employé », Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, t. 220, 1822, p. 309.
21 Bousquet M., « Notice historique et statistique sur le commerce du noir animal résidu de raffinerie de sucre, depuis son origine jusqu’à nos jours », Société historique de Marseille. Répertoire des travaux de la société de statistique de Marseille, t. 9, 1846, p. 91.
22 Ibid.
23 Derosne C., « Rapport fait par M. Derosne… », art. cit., p. 318.
24 Arch. mun. Orléans, 5 J 331. Établissements insalubres, industries alimentaires, sucre. Lettre du préfet du Loiret au maire d’Orléans, 7 août 1817.
25 Fressoz J.-B., « Circonvenir les circumfusa. La chimie, l’hygiénisme et la libéralisation des “choses environnantes” : France, 1750-1850 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, no 56-4, 2009, p. 55.
26 Les fonds orléanais sont totalement silencieux sur cette procédure et seules les archives rochelaises permettent d’aborder ces enquêtes. Arch. mun. La Rochelle, FF ARCHANC 148, liasse 314. Raffinerie de sucre, La Rochelle ; Arch. mun. La Rochelle, HH ARCHANC 16, liasse 144. Raffineries de sucre, La Rochelle.
27 Arch. dép. Loiret, 2 J 354. Arrêt de la cour du Parlement portant homologation d’une sentence rendue en la police d’Orléans le 25 juillet 1775 concernant les raffineries, 23 août 1775.
28 Bloch C., Soyer J., Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Archives civiles, série C. Administration provinciales, Tome 1, Intendance de la généralité d’Orléans et Assemblée provinciale de l’Orléanais, Orléans, Imp. Paul Pigelet et fils et Cie, 1927, p. 69.
29 Arch. nat., F12 1501. Dossier « Affaire Lebrun, Orléans, 1775 ». Rapport de l’ingénieur d’Orléans sur la raffinerie que le sieur Lebrun se propose d’établir dans la rue de la Croix par Dieu, 15 juillet 1775.
30 Ibid.
31 Arch. dép. Loiret, CC 114. Rôle de capitation, 1782. Numéros 2728 et 2729.
32 Arch. dép. Loiret, CC 114. Rôle de capitation, 1782. Numéro 4038 ; Arch. mun. Orléans, 6 F 2. Rapport d’expert. Estimation du loyer des raffineries situées dans la commune d’Orléans, 27 décembre 1796 (7 nivôse an V).
33 Baret-bourgoin E., La ville industrielle et ses poisons : les mutations des sensibilités aux nuisances et pollutions industrielles à Grenoble, 1810-1914, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 2005, p. 170.
34 Arch. mun. Orléans, 5 J 331. Industries alimentaires, sucre. Arrêté préfectoral, 12 juin 1842.
35 Arch. mun. Orléans, 5 J 331. Industries alimentaires, sucre. Lettre adressée au maire d’Orléans par les habitants, 2 août 1842 ; Lettre de la mairie d’Orléans à M. Chavannes, 8 août 1842.
36 Arch. mun. Orléans, 5 J 331. Industries alimentaires, sucre. Arrêté préfectoral, 14 mai 1850.
37 Arch. mun. Orléans, 5 J 331. Industries alimentaires, sucre. Lettre du préfet du Loiret au maire d’Orléans, 6 janvier 1836.
38 Comme évoqué plus haut, les raffineries de sucre intègrent la classe des « établissements dont l’éloignement des habitations n’est pas rigoureusement nécessaire mais dont il importe néanmoins de ne permettre la formation qu’après avoir acquis la certitude que les opérations qu’on y pratique seront exécutées de manière à ne pas incommoder les propriétaires du voisinage ni leur causer des dommages » (Macarel, L.-A., Manuel des ateliers dangereux, op. cit. p. 184-185). Ces dispositions concernent peu les raffineries de sucre d’Orléans car aucun nouvel établissement n’est créé après les années 1810 : seules d’anciennes manufactures sont remises en activité, ce qui nécessite, au préalable, une autorisation de la municipalité lorsque les établissements ne fonctionnent plus depuis plus de six mois (Arch. mun. Orléans, 5 J 1. Lettre de M. Montalivet au préfet du département, 22 novembre 1811 ; Arch. mun. Orléans, 5 J 331. Industries alimentaires, Sucre, An X-1850. Arrêté préfectoral, 12 juin 1839).
39 Macarel, L.-A., Manuel des ateliers dangereux, op. cit., p. 266-275.
40 Arch. mun. Orléans, 5 J 331. Industries alimentaires, sucre. Lettre du préfet du Loiret au maire d’Orléans, 7 août 1817.
41 Ibid.
42 Arch. mun. Orléans, 5 J 330. Industries chimiques, noir animal. Lettre du maire d’Orléans à M. Bauchelou, 8 décembre 1817.
43 Arch. mun. Orléans, 5 J 330. Industries chimiques, noir animal. Lettre du maire d’Orléans, 7 août 1819.
44 Arch. mun. Orléans, 5 J 1. Arrêté de la mairie d’Orléans, 6 août 1819.
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