1 APP, BA, 1536, cité dans Robert J.-L., op. cit., p. 85.
2 Rebérioux M. « Le socialisme et la Première Guerre mondiale (1914-1918) », art. cit.p. 611.
3 Ibid., p. 625.
4 Sur les lectures de l’événement faites en Occident, voir « L’Europe et la Révolution russe », in M. Ferro (dir.), La Révolution de 1917, Paris, Albin Michel, coll. « Bibliothèque de l’évolution de l’Humanité », 1997, p. 289-335.
5 « L’appel aux peuples du monde entier » proclamé par le Conseil des députés, ouvriers et soldats de Petrograd le 27 mars 1917 est reproduit dans Cachin M., Carnets, 1906-1947, t. II : 1916-1920, op. cit., p. 77-78. Message de paix, la demande faite par le Conseil des députés, ouvriers et soldats de Petrograd « appelle les peuples d’Europe à agir d’une façon décisive avec elle faveur de la paix ».
6 Voir sur ce point, Lejeune D., « Les missions de la SFIO dans la Russie de 1917 », Revue historique, novembre-décembre 1987, p. 373-396.
7 Cité dans Ferro M., op. cit., p. 295. Les carnets secrets de Marcel Cachin sont également une source passionnante et très riche sur les missions socialistes envoyées en Russie en 1917. Voir Cachin M., Carnets, 1906-1947. t. II : 1916-1920, op. cit.
8 Tout au long de son séjour, il s’attache d’ailleurs à bien distinguer les idées personnelles qu’il développe en tant que socialiste et la position d’homme d’État qu’il doit revêtir en tant que représentant du Gouvernement français. Dans une conversation avec Milioukov lors d’une rencontre le 27 avril 1917, il explique très clairement cette position : « En ce qui me concerne personnellement, j’insiste […] sur la distinction entre mes idées personnelles, que j’ai pu être amené à lui exprimer l’autre jour, surtout en présence des camarades socialistes et aussi pour que nous fussions bien honnêtes l’un envers l’autre et d’autre part la conduite que m’impose ici ma qualité de représentant du Gouvernement français. » Voir Sinanoglou I., art. cit., p. 114-115.
9 Lors du premier voyage d’Albert Thomas en Russie, il rencontre Paléologue qui relate : « Sa culture classique, son désir de plaire, l’importance de la discussion et l’intérêt historique de la scène communiquent à son exposé et même à sa personne une vertu singulière de rayonnement », cité dans Paléologue M., La Russie des Tsars pendant la Grande Guerre, 19 août 1916 – 17 mai 1917, Paris, Plon, 1922, p. 258. Les relations entre les deux hommes se révèlent néanmoins beaucoup plus tendues lors de la deuxième venue d’Albert Thomas en 1917.
10 Voir sur ce point, Schaper B. W., op. cit., p. 128-129 et Loucheur L., op. cit., p. 30.
11 Eugène Petit, docteur en droit, fait pendant l’été 1917, la liaison entre Albert Thomas et Kerenski et servira d’informateur de première importance sur la situation en Russie jusqu’en mars 1918. Albert Thomas lui demande personnellement de le tenir informé de l’évolution de la situation en Russie par une lettre du 16 novembre 1917. AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 406.
12 Cité, Ferro M., op. cit., p. 297.
13 Sinanoglou I., art. cit., p. 115. Il ajoute : « Je suis très désireux de maintenir l’alliance. Je ne suis, quant à moi, ni un doctrinaire, ni un marxiste. Je n’ai jamais été le moins du monde germanophile. »
14 Notes d’Albert Thomas du 24 avril 1917, Sinanoglou I., art. cit., p. 100.
15 La perspective était également envisagée par l’ambassadeur Paléologue. Voir sur ce point, Sinanoglou I., art. cit., p. 89-90, mais aussi Paléologue M., op. cit., p. 339. « Je reconnais que le jeune tribun du Soviet est particulièrement éloquent. […] Il faut donc aller l’entendre dans un de ces meetings populaires où il pérore chaque nuit, comme jadis Robespierre aux Jacobins. » Dans ses notes, Albert Thomas note les propos de Kerenski qui relatent les événements révolutionnaires russes : « Ce sont, dit-il, des scènes de la première Révolution qu’il vient de vivre, un patriotisme du genre de celui de 1792 et qui lui attestent que déjà ces sentiments nouveaux sont la réalité », ibid., p. 102.
16 L’Humanité, 2 mai 1917.
17 « Ni annexion, ni contribution – est ma pensée personnelle et […] il faudra quelque temps pour aménager l’adhésion du Gouvernement français qui, d’ailleurs, l’Alsace-Lorraine étant acceptée, peut être facilement obtenue », Sinanoglou I., art. cit., p. 103.
18 Voir sur ce point, ibid., p. 111. Et Ferry A., op. cit., p. 184. « Thomas a trouvé là-bas des papiers compromettants pour Briand et pour la France. Notre Gouvernement s’était fait promettre, par la Russie, la rive gauche du Rhin. »
19 Cachin M., Carnets, 1906-1947, t. II : 1916-1920, op. cit., p. 69.
20 Voir sur ce point, les carnets de Paléologue mais aussi les carnets de Marcel Cachin : l’ambassadeur se montre plus que sceptique quant à la capacité d’auto-mobilisation de « l’âme slave », comme il la nomme à l’envi, dans le sens de la poursuite de la guerre. « Paléologue […] pense que la Russe est destinée à la décomposition lente. C’est un pays d’idéalisme, d’Orient, d’imagination non constructive, mais destructive. Quand des hommes comme nous allons les voir, nous leur donnons un peu d’énergie par notre contact. Nous leur faisons l’effet d’une piqûre de sérum. Mais cela ne dure pas. La Russie est file de l’Orient nomade, anarchique et son mal essentiel est la maladie de la volonté. » Cité dans ibid., p. 200.
21 Paléologue M., op. cit., p. 311.
22 Cachin M., Carnets, 1906-1947. t. II : 1916-1920, op. cit., p. 194.
23 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 406, note politique du 27 juillet 1917.
24 Sinanoglou I., art. cit., p. 101.
25 « La fraternisation entre Allemands et Russes devient un véritable danger national. Les cas se multiplient de tous côtés. Il y a une illusion fondamentale dans l’esprit des Russes : ils espèrent amener un amoindrissement de la force allemande. Leur espoir sera déçu », Sinanoglou I., art. cit., p. 125.
26 Rebérioux M., « Le socialisme et la Première Guerre mondiale… », op. cit., p. 625.
27 Huysmans C., « Préface », Comité organisateur de la conférence socialiste internationale de Stockholm, Stockholm, Tidens Förlag, 1918, p. iii, cité dans Sinanoglou I., art. cit., p. 105.
28 Sinanoglou I., art. cit., p. 104. Albert Thomas se réfère ici à la déclaration du Conseil national de la SFIO au sujet des conditions de paix, votée le 14 juillet 1915, faisant mention du principe du droit des populations à disposer d’elles-mêmes et « à faire retour à la nation dont elles ont été brutalement séparées ».
29 Ibid., p. 105.
30 Ferro M., op. cit., p. 298.
31 Sinanoglou I., art. cit., p. 122-123.
32 Témoignage de Ceretelli, cité dans Ferro M., op. cit., p. 365.
33 Bourgin H., Le Parti contre la Patrie, op. cit., p. 213.
34 Cachin M., Carnets, 1906-1947, t. II : 1916-1920, op. cit., p. 179. Voir aussi sur ce point Ferry A., op. cit., p. 183 : « Je me suis laissé dire que les dépêches de Thomas témoignaient d’un certain flottement. À Paris, dans les Conseils de ministres, il était plus nationaliste que Poincaré ; à Saint-Pétersbourg auprès des Soviets, il fut indécis même sur la question de l’Alsace-Lorraine. »
35 Les discours de Marcel Cachin et Marius Moutet qui emportent l’adhésion du Conseil sont reproduits dans L’Humanité du 28 mai 1917.
36 Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 422.
37 « Le Conseil national […] accueille l’initiative des camarades russes, s’y associe pleinement joint à eux pour demander la réunion de l’Internationale […] décide en même temps l’envoi d’une délégation à Stockholm apportant dans les conférences préparatoires les vues de la section française pour une action commune destinée à préparer la paix selon les principes formulés par le gouvernement révolutionnaire et les socialistes de Russie », L’Humanité, 29 mai 1917.
38 Becker J.-J., 1917 en Europe. L’année impossible, Paris, éditions Complexe, 1997, p. 134.
39 Ibid., p. 137.
40 Bourgin H., Le Parti contre la Patrie, op. cit., p. 218-221.
41 Dans un télégramme envoyé à Alexandre Ribot le 14 juin 1917, Albert Thomas commente la situation russe : « La volonté de paix du peuple russe est tout à fait profonde […] Les révolutionnaires ont raison de dire que la révolution a été faite non seulement contre le tsar mais contre la guerre », Sinanoglou I., art. cit., p. 184-185.
42 Roth F., « Le retour des provinces perdues », in S. Audoin-Rouzeau et J.-J. Becker (dir.), op. cit., p. 1064.
43 Sinanoglou I., art. cit., p. 188.
44 Sur les discussions entre Albert Thomas et le Soviet russe, voir Sinanoglou I., art. cit., p. 155-156.
45 Ibid.
46 Ibid., p. 189.
47 Sinanoglou I., art. cit., p. 188.
48 Voir les articles de L’Humanité de l’été 1917 et notamment « Discours d’Albert Thomas aux ouvriers de Kiev » du 6 juin 1917, « La conférence internationale : Albert Thomas et le Soviet », le 18 juin 1917 et « Le discours d’Albert Thomas à Champigny. La conférence de Stockholm et l’adhésion du Parti socialiste français », du 14 août 1917.
49 Hubert-Rouger, L’action socialiste au Parlement (1914-1919), Paris, Librairie du parti socialiste et de l’humanité, 1919, p. 15.
50 « Un article d’Albert Thomas dans le “Social Demokraten” », L’Humanité, 22 juin 1917.
51 Ibid.
52 Voir sur ce point Duroselle J.-B., La Grande Guerre des Français, Paris, Perrin, 1994, p. 278-312.
53 Thomas A., Le parti socialiste et la politique nationale, discours du 12 août 1917, devant l’union des sections socialistes de la 2e circonscription de Sceaux (Seine), Paris, Grasset, p. 11 [archives OURS].
54 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 406, note politique du 27 juillet 1917.
55 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 309, note d’Albert Thomas au lieutenant Hubert du 18 août 1917.
56 Voir sur ce point un texte intéressant d’Albert Thomas, sa préface à l’ouvrage de Lloyd George, La Victoire en marche, reproduit dans L’Humanité du 11 septembre 1916.
57 Audoin-Rouzeau S. et Becker A., 14-18, retrouver la guerre, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 2000, p. 137.
58 Renaudel P., « La liberté du Monde », L’Humanité, 16 mai 1917.
59 Bourgin H., Le Parti contre la Patrie, op. cit., p. 237.
60 Becker J.-J., 1917 en Europe. L’année impossible, op. cit., p. 139.
61 Note du 22 mai 1917, Ribot A., op. cit., p. 139.
62 Schaper B. W., op. cit., p. 150.
63 Motion Renaudel, citée dans Thomas A., « Le parti socialiste et la politique nationale », art. cit., p. 24.
64 Ibid., p. 28-29.
65 Schaper B. W., op. cit., p. 148.
66 Des rumeurs de démission de sa part ont effectivement cours durant tout l’été.
67 Bourgin H., Le Parti contre la Patrie, op. cit., p. 241.
68 Schaper B. W., op. cit., p. 152.
69 Note du président de la République du vendredi 7 septembre 1917 reproduite dans Poincaré R., Au service de la France, 1917, l’année trouble, t. 9, Paris, Plon, 1932, p. 277.
70 Ribot A., op. cit., p. 197.
71 Ibid.
72 Note du dimanche 9 septembre : « Nous décidons, Thomas et moi, d’aller voir Painlevé au ministère de la Guerre. […] Painlevé parle déjà de prendre Ribot avec lui ; protestations de Thomas : il faut faire un cabinet d’union nationale et surtout mettre des jeunes gens énergiques. » Loucheur L., op. cit., p. 42.
73 Ibid., p. 99.
74 Poincaré R., op. cit., p. 280.
75 Ibid.
76 Ibid. « Il ne s’agit pas, lui dis-je, de former un ministère de Défense républicaine, mais de Défense et d’ Union nationales.
– C’est, me répond-il, tout à fait mon avis.
– Il ne faut pas se mettre à la merci des socialistes et j’ajoute que pour Stockholm, le refus des passeports devra être maintenu.
– Entendu, dit Painlevé. Mais s’ils demandent des passeports pour la Russie ?
– Eh bien ! Ne vous engagez à rien. Dites que vous examinerez la question avec les alliés le moment venu.
– Entendu. »
77 Loucheur L., op. cit., p. 44. Note du 11 septembre.
78 Ibid., p. 44-45.
79 Ribot A., op. cit., p. 197-198.
80 Andler C., La vie de Lucien Herr, Paris, libraire François Maspero, 1977, p. 275.
81 Ribot A., op. cit., p. 197-198.
82 Sur l’attitude de Painlevé durant ce remaniement ministériel, voir Annizan A.-L., op. cit., p. 505-512.
83 Sembat M., Les Cahiers noirs. Journal 1905-1922, op. cit., p. 668 : « Je tombais en pleine crise Ribot-Painlevé – retrait d’Albert Thomas : j’ai écrit cela dans “L’histoire d’une gaffe”. Selon Christian Phéline qui annote et commente les cahiers noirs de Marcel Sembat, cet article reste à identifier. On n’en trouve pas trace ni dans L’Humanité, ni dans la Lanterne. »
84 Renaudel P., « Erreur de méthode », L’Humanité, 13 septembre 1917.
85 Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 468.
86 Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 469.
87 Annizan A.-L., op. cit.
88 Becker J.-J., « Unions sacrées et sentiment des responsabilités », in S. Audoin-Rouzeau et J.-J. Becker (dir.), op. cit., p. 205.
89 Brochure de la SFIO, Les socialistes et la guerre, Paris, librairie de l’Humanité, 1916. p. 10-11 [archives OURS].
90 Ibid., p. 13.
91 Ibid., p. 12.
92 « Le retard de la conférence de Stockholm doit nous permettre de préciser dès maintenant l’à prendre contre les Alliés et en marquant très nettement notre attitude de bataille, à détruire ainsi dès le premier jour beaucoup de préjugés contre nous. C’est en tout cas le moyen de lutter contre la thèse minoritaire pour la paix de compromis. » Note politique du 26 septembre 1917, AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 406.
93 Thomas A., « Programme de guerre », L’Humanité, 17 septembre 1917.
94 Hubert-Rouger, L’action socialiste au Parlement (1914-1919), op. cit., p. 5 [archives OURS].
95 Thomas A., « Programme de guerre », ibid.
96 Les socialistes et la guerre, op. cit., p. 10-11.
97 Voir sur ce point, l’article d’Albert Thomas, « À la section », L’Humanité, 24 septembre 1917, sur son passage à la section socialiste de sa commune et son discours au congrès de la fédération de la Seine et « Au congrès coopératif », L’Humanité, 1er octobre 1917 et « Espérances ouvrières », L’Humanité, 24 octobre 1917.
98 Le début de l’année 1917 avait d’ailleurs vu une complexification des tendances au sein du parti. Une tendance centriste, prête à jouer les bons offices entre majorité et minorité voyait ses rangs grossir. Animée par Cachin, Bedouce, Sellier et quelques autres, elle était désormais forte de nouvelles têtes, comme Marcel Sembat et Léon Blum, ce dernier souhaitant d’ailleurs de plus en plus restaurer l’unité du parti en sacrifiant le poste de Thomas. Voir sur ce point, Candar G., Jean Longuet, un internationaliste à l’épreuve de l’histoire, op. cit., p. 157 et Berstein S., Léon Blum, Paris, Fayard, 2006, p. 163-164.
99 Candar G., Jean Longuet, un internationaliste à l’épreuve de l’histoire, op. cit., p. 164.
100 Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 425.
101 Voir sur ce point l’article d’Albert Thomas « Ce que les socialistes entendent par gouvernement de guerre », L’Humanité, 30 octobre 1917. Dans cet article, il évoque son « devoir de solidarité ministérielle » à l’égard des cabinets auxquels il a appartenu et entend réaffirmer la légitimité de son action passée.
102 Schaper B. W., op. cit., p. 163.
103 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 406, note du 26 septembre 1917.
104 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 406, note du 26 septembre 1917.
105 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 406, note préparatoire au congrès de Bordeaux, sans date.
106 « Le Testament d’un Soldat socialiste, lettre de Madame Dessal », L’Humanité, 4 octobre 1917.
107 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 406, note du 5 octobre 1917.
108 Voir sur ce point AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 406, note du 26 septembre 1917, « il faudrait montrer comme dans le pays même, l’idée des républicains qui cherchent le Gouvernement fort dans un gouvernement homogène de gauche, rejoint l’idée de quantité d’hommes qui n’ont pas de parti politique, mais qui souhaitent également un gouvernement fort ».
109 Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 427.
110 Andler C., op. cit., p. 275.
111 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 406, note pour le congrès de Bordeaux.
112 « Ce que les socialistes entendent par gouvernement de guerre. Un discours d’Albert Commentry », L’Humanité, 30 octobre 1917.
113 Ibid.
114 Andler C., op. cit., p. 273-274.
115 Berstein S., op. cit., p. 173.
116 Voir sur ce point, Bock F., op. cit., p. 282-288.
117 Andler C., op. cit., p. 277.
118 Loucheur L., op. cit., p. 46. Note du 15 novembre 1917. « Je vais voir Thomas et je lui conseille de calmer son parti et d’essayer de marcher quand même avec le Tigre. »
119 Hubert-Rouger, La France socialiste, op. cit., p. 476.
120 Sur l’attitude des socialistes face à Clemenceau, voir, Candar G., « Les socialistes contre Clemenceau, tout contre », in R. Ducoulombier (dir.), Les socialistes dans l’Europe en guerre, op. cit., p. 205-217.
121 Ibid., p. 208.
122 Thomas A., « Formules nouvelles », L’Humanité, 15 novembre 1917.
123 Camelle C., « Le socialisme et le pouvoir », L’Humanité, 20 novembre 1917. Dans un article de la même veine du 27 novembre 1917, il posait à nouveau la question de la participation ministérielle dont la guerre a fondamentalement renouvelé la problématique : « Et alors, la question qui se pose aux socialistes est de savoir si leur action, en faveur de la classe ouvrière, peut s’exercer plus utilement et efficacement au sein même des conseils de gouvernement ou au dehors. […] Dans cette refonte de toute notre vie politique, économique et sociale, avons-nous intérêt à participer au pouvoir gouvernemental, ou bien devons-nous agir à côté ? »
124 Voir sur ce point, Hubert-Rouger, L’action socialiste au Parlement (1914-1919), op. cit., p. 8-9. Le 16 novembre 1917, Clemenceau devient président du Conseil et Albert Thomas l’interpelle, soulignant que les socialistes voient une paix durable seulement dans l’organisation de la SDN. Sur la nécessité d’une politique de clarté dans la définition des buts de guerre, voir également le discours d’Albert Thomas prononcé à Toulouse, le 17 décembre 1917, AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 238.
125 Andler C., op. cit., p. 275. Dans la biographie, B. W. Schaper accrédite la thèse de la responsabilité personnelle de Thomas et Renaudel dans l’impossibilité de former un ministère Clemenceau auquel les socialistes participeraient. Les antagonismes de personnes étaient bien trop forts. Voir Schaper B. W., op. cit., p. 167-171.
126 Voir sur ce point, L’Humanité du 26 octobre 1917, « Moutet et Thomas définissent la paix du droit ».
127 Schaper B. W., op. cit., p. 171.
128 Voir sur ce point les articles d’Albert Thomas dans L’Humanité, « La vérité », du 3 décembre 1917 et « Agissez vite » du 16 décembre 1917, mais aussi « Aux socialistes de Russie », du 19 décembre 1917 sur un appel signé par la commission administrative permanente du parti, contre l’éventualité d’une paix séparée.
129 Rebérioux M., « Le socialisme et la Première Guerre mondiale (1914-1918) », art. cit., p. 633.
130 Ibid., p. 635.
131 Thomas A., « Des passeports pour Petrograd », L’Humanité, 3 janvier 1918.
132 Quelques jours auparavant, lors de la séance du 18 février 1918, le Conseil national approuvait à une large majorité une résolution favorable aux initiatives internationales du BSI présentée par Thomas. Sembat M., Les Cahiers noirs. Journal 1905-1922, op. cit., p. 688.
133 Rebérioux M., « Le socialisme et la Première Guerre mondiale (1914-1918) », art. cit., p. 635.
134 Conversation entre Thomas, Renaudel, Dubreuilh et Mistral entre Boulogne et Londres pour la conférence interalliée du 21 février. Citée dans Cachin M., Carnets, 1906-1947, t. II : 1916-1920, op. cit., p. 254.
135 Idem, p. 265.
136 Selon l’analyse de Audoin-Rouzeau S. et Becker A., op. cit., p. 128-129. « Rien ne serait plus faux que d’imaginer, après les ruptures, finalement limitées, de l’année 1917, un processus continu d’effritement des consensus nationaux. La chronologie plus fine des consentements réserve en effet des surprises. Sur le terreau de l’acceptation initiale ont ainsi surgi bien des remobilisations nouvelles, même et surtout au cours de la dernière année de la guerre. 1918 est à cet égard l’année d’un investissement renouvelé des sociétés belligérantes. »
137 Ibid., p. 128.
138 Thomas A., « Pas de maximalisme », L’Humanité, 15 février 1918.
139 Thomas A., « La condition ouvrière », L’Humanité, 16 février 1918.
140 Thomas A., « Traités nuls », L’Humanité, 18 mars 1918.
141 Voir sur ce point différents articles d’Albert Thomas dans L’Humanité : « À propos de l’Article de Vorwarts », du 16 mars 1918, « Socialisme de France, socialisme d’Allemagne », du 4 avril 1918 et « La force du Socialisme Allié » du 5 avril 1918.
142 Thomas A., « Pour l’intervention en Russie », L’Humanité 8 juillet 1918 et « Hâtez-vous », L’Humanité du 12 juillet 1918.
143 Sur ce point, voir Candar G., Jean Longuet, un internationaliste à l’épreuve de l’histoire, op. cit., p. 170-171.
144 Thomas A., « Pas de maximalisme », L’Humanité, 15 février 1918.
145 Thomas A., « Le Conseil national », L’Humanité, 29 juillet 1918.
146 Ligou D., op. cit., p. 300.
147 Voir sur ce point, Billard Y., « Des impénitents de l’Union sacrée : les 40 de la France libre », in R. Ducoulombier (dir.), Les socialistes dans l’Europe en guerre, op. cit., p. 73-83.
148 Discours du 12 août 1917, cité dans Schaper B. W., op. cit., p. 152.
149 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 362, note du 14 août 1918. Sur ce point, voir aussi l’article d’Albert Thomas dans L’Humanité, du 21 novembre 1917 « Notre tâche » dans lequel il exhortait le Gouvernement et les commissions parlementaires à réfléchir sérieusement à l’idée d’une Société des Nations. Pour y aboutir « on a tort d’opposer la préparation de la paix à la conduite vigoureuse de la guerre ».
150 Thomas A., « Avant-propos », in B. Constant (dir.), L’esprit de conquête, Paris, librairie Bernard Grasset, 1918.
151 Article de Marcel Sembat sur la préface d’Albert Thomas à L’esprit de conquête, AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 244.
152 Thomas A., « Préface », in I. Tchernoff (dir.), Les nations et la Société des Nations dans la politique moderne, Paris, F. Alcan, 1919, p. xxv.
153 Sur les idées de paix développées par Albert Thomas dès 1918 le menant au BIT, voir Guieu J.-M., « Albert Thomas et la paix, du socialisme normalien à l’action internationale au BIT », Les cahiers Irice « Albert Thomas, société mondiale et internationalisme », no 2, 2008, p. 65-80.
154 Guieu J.-M., « Albert Thomas et la paix, du socialisme normalien à l’action internationale au BIT », art. cit., p. 75-76.
155 Lefranc G., Le mouvement socialiste sous la Troisième République : 1875-1940, Paris, bibliothèque Payot, 1936, p. 212-213.
156 Thomas A., édito de L’Information ouvrière et sociale, du 7 mars 1918, cité dans Schaper B. W., op. cit., p. 176-177.
157 Ibid., p. 177.
158 Sur ce point, voir Schaper B. W., op. cit., p. 176-181.
159 Édito d’Albert Thomas dans L’Information ouvrière et sociale du 17 juillet 1919, cité dans Biard J.-F., Le socialisme devant ses choix : la naissance de l’idée de plan, Paris, Publications de la Sorbonne, 1985.
160 Discours au monument de Champigny du premier décembre 1918, cité dans Rebérioux M. et Fridenson P., « Albert Thomas… », art. cit., p. 72-73.
161 La volonté de Thomas de voir l’État prendre le contrôle des centrales hydro-électriques suscite par exemple l’opposition des milieux patronaux et de la droite de la Chambre. Lazarovici F., « Itinéraire d’un majoritaire, Albert Thomas », in V. Chambarlhac et R. Ducoulombier (dir.), Les socialistes français et la Grande Guerre, op. cit., p. 50.
162 C’est ainsi que se définissait La France libre, fondée par Compère-Morel en 1918, cité dans Prochasson C. et Rasmussen A., Au nom de la Patrie, les intellectuels et la Première Guerre mondiale (1910-1919), Paris, La Découverte, 1996, p. 242-245.
163 Nous tirons cette expression de l’ouvrage de Ducoulombier R., Camarades !, op. cit., p. 358.
164 Sur la conquête de la majorité par la minorité longuettiste, voir Candar G., Jean Longuet, un internationaliste à l’épreuve de l’histoire, op. cit., p. 171-177.
165 Lefranc G., op. cit., p. 212-213.
166 Sembat M., Les Cahiers noirs. Journal 1905-1922, Paris, Viviane Hamy, 2007, p. 709-710.
167 Voir sur ce point, Prochasson C. et Rasmussen A., Au nom de la Patrie, op. cit., p. 238-246.
168 Thomas A., « Démocratie ou bolchévisme », L’Humanité, 9 novembre 1918. L’article fait suite au vote à la CAP ayant refusé l’intervention en Russie, à une courte majorité de 11 voix contre 10.
169 Blum L., « Il faut s’entendre », L’Humanité, 15 novembre 1918. Voir aussi la réponse de Thomas A., « Oui, il faut s’entendre », L’Humanité, 16 novembre 1918.
170 Prochasson C., Les intellectuels, le socialisme et la guerre, 1900-1938, op. cit., p. 241.
171 Voir sur ce point, Blum L., La réforme gouvernementale, Paris, Grasset, 1936.
172 Voir sur ce point, Hohl T., « Des réformistes aux blumistes : socialistes au temps du Front populaire », in X. Vigna, J. Vigreux et S. Wolikow (dir.), Le pain, la paix, la liberté. Expériences et territoires du Front populaire, Paris, Éditions histoire sociale, 2006, p. 41-52.
173 En juillet 1917, Léon Blum écrivait à sa compagne : « Longue conversation intéressante. Renaudel déçu par Thomas (que j’ai attaqué à fond) et lié à lui presque malgré lui. La large collaboration ministérielle toujours souhaitée et préparée, mais avec peu de chances de succès. En attendant, le groupe assez disposé à retirer Thomas. J’y ai poussé de toute ma force. » Cité dans Berstein S., op. cit., p. 164.
174 Ibid., p. 170.
175 Candar G., Jean Longuet, un internationaliste à l’épreuve de l’histoire, op. cit., p. 175.
176 Prochasson C. et Rasmussen A., Au nom de la Patrie, op. cit., p. 242.
177 Ducoulombier R., Novembre 1918, op. cit.
178 Le Temps, 21 mai 1915.
179 Il n’est néanmoins pas épargné par la critique dans la presse, lorsqu’il s’exprime en faveur de Stockholm – position dont nous avons bien montré qu’elle est parfaitement conditionnée et qu’elle est, dans l’esprit de Thomas, l’instrument au service d’une paix française du droit. Voir la caricature dans La Griffe du 24 août 1917, AN, fonds Albert Thomas, annexe, 94 AP 356.
180 Ducoulombier R., « L’antiréformisme de la minorité de guerre », Mil neuf cent, revue d’histoire intellectuelle, « Le réformisme radical. Socialistes réformistes en Europe (1880-1930) », no 31, 2012/1, p. 55-71. Le sentiment de la guerre comme une supercherie dirigée par des chefs éloignés de la réalité du conflit des tranchées se retrouve chez certains militants socialistes. Ainsi le jeune Henry Dispan de Floran écrivait à sa mère le 27 juillet 1915, « quant aux chefs du parti socialiste, ils peuvent se préparer à une jolie culbute. [Par] tous les soldats appartenant au parti et avec qui j’ai pu causer, ils sont tout simplement considérés comme des traîtres dont il faudra faire justice au retour ». Cité dans Ducoulombier R., art. cit.
181 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 360, article du Times du 30 novembre 1915.
182 En couverture de l’ouvrage.
183 Sur la question de la chasse aux embusqués et de l’imaginaire lié à l’embuscomanie, voir Ridel C., op. cit.
184 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 155, lettre envoyée au sous-secrétaire d’État le 20 novembre 1915. On pourrait ainsi multiplier les exemples. Dans une autre lettre sans date (reçue probablement après septembre 1917 puisqu’elle est adressée à Thomas en tant que député), un mutilé de guerre lui adresse ces mots : « Il est incompréhensible de voir votre nom sur les affiches des anciens combattants vous qui êtes resté bien tranquille dans vos pantoufles pendant que nous recevions les pruneaux. Vous êtes risible mon cher député. »
185 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 155, carte postale envoyée au sous-secrétaire d’État le 16 octobre 1915.
186 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 155, lettre sans date.
187 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 362, dossier « Campagne de la vie chère (1918-1919) ».
188 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 362, article de presse de L’Avenir du Châtillonnais, 17 juillet 1919.
189 AN, fonds Albert Thomas, 94 AP 362, article de presse du Réveil de l’Auxois, 18 novembre 1919.
190 Frossard au congrès de Tours, Kriegel A., Le congrès de Tours, op. cit., p. viii-ix.