1 La commission était composée de MM. Merruau, Président et Rapporteur ; Michal, Inspecteur général, Directeur du service municipal ; de la Galisserie, Ingénieur en chef ; Alphand, Ingénieur en chef ; Tronchon, Directeur du Service de la Voirie, Deschamps, Chef de la Section du Plan de Paris ; Lepage, Inspecteur-Voyer divisionnaire ; Lesueur, Inspecteur-Voyer divisionnaire ; Claret, Chef du Bureau des Alignements.
2 On comprend sous ce terme générique de voies non-seulement les rues, ruelles, boulevards, avenues, routes, chemins, sentiers, passages, impasses, quais, mais aussi les places, carrefours, squares, ronds-points, etc. Les ponts seuls, dont le nombre est de 25, ne sont pas comptés ici, quoiqu’ils servent essentiellement à la circulation publique, parce qu’ils n’entraient pas dans le cadre des questions posées à la Commission.
3 Dezobry, Rome au siècle d’Auguste, tome Ier, livre XIV, page 346.
4 Martial indique ainsi aux acheteurs la boutique de son libraire :
Ne tamen ignores ubi sim venalis et erres
Urbe vagus tota ; me duce certus eris :
Libertum docti Lucensis quære Secundum
Limina post pacis, Palladiumque forum
(Lib. I, epig. III.)
5 « Paris renfermait, en 1292, 35 paroisses, ou 39, en comptant Saint-Sulpice, Saint-Médard, Saint-Marcel et ses deux succursales ; 352 rues, ruelles et culs-de-sac ; 10 places et carrefours ; 25 portes et 3 ponts »
(Géraud, Paris sous Philippe-le-Bel, page 626.)
Il existe peu de renseignements authentiques sur Paris avant le XIIIe siècle. Les rues dont on a trouvé l’indication précise dans les documents, remontant au XIIe siècle, ne sont qu’au nombre de 17. (Revue archéologique, 14e année, 1re partie, page 266).
En 1383, le territoire de la ville agrandie fut divisé en 16 quartiers. Les guerres étrangères et civiles comprimèrent longtemps l’essor de Paris. Ce n’est qu’en 1642 qu’un 17e quartier put être ajouté aux autres ; soixante ans après, en 1702, la ville comprenait 20 quartiers ; enfin, elle a eu 12 arrondissements et 48 quartiers du commencement de ce siècle à l’année 1859 ; elle renferme aujourd’hui 20 arrondissements et 80 quartiers.
6 Sauval, Antiquités de Paris, tome Ier, page 107.
7 Revue archéologique, 14e année, 1re partie.
8 Dezobry et Bachelet, Dictionnaire général de Biographie et d’Histoire.
9 On cite parmi les enseignes célèbres plusieurs de celles que les imprimeurs et les libraires faisaient graver sur le titre des livres qu’ils publiaient. Celle d’Henri Estienne représentait un arbre émondé et greffé, avec une banderole flottant dans les branches, et portant la devise : Noli altum sapere, sed time. Celle de Sébastien Gryphe, de Lyon, était un griffon enlevant d’une de ses pattes un globe ailé avec la devise : Virtute duce, comite Fortuna ; Nivelle était rue Saint-Jacques : Aux Cigognes ; Didot avait la Bible d’Or, quai des Augustins. (Revue archéologique, 14e année, 2e partie, page 733.)
10 Fontanon, 1611, tome Ier, page 952.
11 Mercier, Tableau de Paris, chap. LXVI.
12 C’était le rappel de mesures plus anciennes. L’ordonnance dont parle Mercier a été rendue sur la demande des six corps de marchands, le 17 septembre 1761.
13 Au XVIe siècle, les noms des quartiers de Paris firent l’objet d’une ordonnance de Henri III, qui est citée avec raison par M. Leroux de Lincy, dans son Histoire de l’Hôtel de Ville, comme un document très curieux. Les 16 quarteniers engagés dans la Ligue avaient donné leurs propres noms aux 16 quartiers de la ville, le roi rendit une ordonnance, datée de Chartres, le 1er août 1588, pour restituer aux quartiers de Paris leurs antiques dénominations. Voici cette pièce, tirée des registres de l’Hôtel de Ville, vol. XII, H, 1789, fol. 185 : « Le quartier que l’on voulait appeler de Carrel se nommera dorénavant de Sainte-Geneviefve ; – celuy de Huot se nommera Sainct-Severin ; – celuy de Guerrier, de Notre-Dame ; – celuy de Dunès, de Sainct-Esprit ; – celuy de Foix, de Sainct-Jehan ; – celuy de Choilly, de Sainct-Gervais ; – celuy de Parfaict, de Sainct-Anthoine ; – celuy de Charpentier, du Temple ; – celuy de Vasseur, de Sainct-Martin ; – celuy de Beausse, le Sépulchre ; – celuy de Bourlon, Sainct-Jacques de l’Hospital ; – celuy de Lambert, de Sainct-Eustache ; – celuy de Canaye, de Sainct-Honoré ; – celuy de Parlan, de Sainct-Germain-de-l’Auxerrois ; – celuy de Durantel, Sainct-Jacques-de-la-Boucherie ; – celuy de Bourgeois, des Saincts-Innocents. »
14 Les rues Babille, Boudreau, Boucher, de Buffault, Chauchat, Caumartin, de la Michodière, de Vannes, de Varenne, du Fourcy, Daval, Delatour, de Viarme, Estienne, Le Peletier, Martel, Mercier, Richer, de Sartine, Taitbout, Trudon, toutes formées de 1760 à 1786, ont pris le nom de magistrats municipaux contemporains. (Louis Lazare, Dictionnaire des Rues de Paris.)
15 Le théâtre de la Comédie-Italienne, Opéra-Comique, fut ouvert un 1783 ; les rues environnantes furent appelées : de Marivaux, Favart, Grétry.
16 Registres de la Commune, tome XXXIII page 13, 145, arr. 421e. Voici la citation complète : Le Conseil général, informé qu’au mépris de la loi, il existe, dans plusieurs rues de Paris, des monuments du fanatisme et de la royauté ; considérant que tout acte extérieur d’un culte quelconque est interdit par la loi ; considérant qu’il est de son devoir de faire disparaître tous les monuments qui alimentaient les préjugés religieux et ceux qui rappellent la mémoire exécrable des rois ;
Arrête que, dans huit jours, les gothiques simulacres des rois de France qui sont placés au portail de l’église Notre-Dame seront renversés et détruits, et que l’Administration des travaux publics sera chargée, sous sa responsabilité, de lui rendre compte de l’exécution du présent arrêté ;
Arrête, en outre, que la statue de la Vierge, qui est placée au coin de la rue aux Ours, sera remplacée par le buste de Marat ;
Arrête, de plus, que toutes les autres effigies religieuses qui existent dans les différents quartiers de Paris seront enlevées, que les marbres, bronzes, etc. sur lesquels sont gravés les arrêts du Parlement contre les victimes du fanatisme et de la férocité des prêtres seront également anéantis.
« Le Conseil général invite les sociétés populaires à désigner tous les monuments de la barbarie, et charge les comités révolutionnaires de leur totale destruction. »
17 Élouin, Trébuchet, Labat, Dictionnaire de Police, au mot : Noms des Rues.
18 En 1757, M. Gohier de Neuville, Conseiller, demeurait rue Basse-du-Rempart, n° 8 ; puis, comme des constructions s’élevaient chaque jour dans la zone de numérotage où était située sa demeure, on voit d’année en année son numéro changer, tantôt en s’abaissant, tantôt en s’élevant. En 1767, trois Conseillers, ses collègues, prenaient aussi des numéros à leurs maisons : M. Legrand de Vans était rue Basse-du-Rempart, n° 13 bis ; M. Gohier de Valcourt, rue du Faubourg-Saint-Martin, vis-à-vis Saint-Laurent, n° 9 ; M. Leboullenger de Chaumont, rue Neuve-sainte-Anne (actuellement rue du Faubourg-Poissonnière), n° 13.
19 Voltaire, Lettres inédites, tome II, page 410, lettre 901.
20 M. Binet, proviseur du collège royal du Bourbon (lycée Bonaparte), que les lettres ont perdu à la fin de 1812, nous apporta, quelques mois avant sa mort, les vers suivants qu’il avait composés en 1807, et dans lesquels il explique fort ingénieusement le mécanisme du numérotage des rues de Paris :
Dividit hanc urbem duplici nota picta colore;
Nigra fugit flumen, sequitur rubra fluminis undam
Partitis numeris : par dextra, imparque sinistra
Limina designat ; numerus dum crescit eundo,
Idem decrescens reditum indicat ordine verso.
(De La Tynna, Dictionnaire des Rues de Paris, page 23.)
21 Cependant divers moyens d’indiquer au lecteur des écriteaux la direction des rues par rapport à la Seine ont été proposés. La Commission en a fait l’examen attentif. Celui qu’elle aurait préféré, si elle avait jugé que l’emploi d’un procédé quelconque fût véritablement nécessaire, eût consisté à placer, au dessus de chaque inscription des rues parallèles au fleuve, sur la plaque même, une flèche blanche, dirigée dans le sens du cours de la Seine. Les rues perpendiculaires ou obliques auraient été dépourvues de ce signe, et, au selon que les numéros s’y seraient accrus à partir de la gauche ou de la droite des rues parallèles, on eût reconnu aisément si l’on se trouvait sur l’une ou l’autre rive.
22 Dans ce nombre ne sont pas compris les noms des voies privées, passages, impasses, cités, etc. qui devraient être aussi changés, si l’on veut rendre impossible toute confusion d’adresses.
23 Ainsi on connaît à Londres : Saint-John’s street, Saint-John’s road, Saint-John’s gardens, Saint-John’s mews, Saint-John’s park, Saint-John’s place, Saint-John’s terrace, Saint-John’s villas ; ou bien encore Malborough place, Malborough road, Malborough row, Malborough hill, Malborough terrace, Malborough mews. On pourrait multiplier sans fin ces exemples.
24 Voici la liste des 23 King-streets que mentionnent les guides à Londres : King-street Aldgate (E. C.) ; King-street, Bermondsey (S. E.) ; King-street, Camden town (N. W.) ; King-street, Cheapside (E. C.) ; King-street, Clerkenwell (E. C.) ; King-street, Covent-garden (W. C.) ; King-street, Timsbury (E. C.) ; King-street, Golden square (W.) ; King-street, Grosvenor square (W.) ; King-street, Hackeney road (N. E.) ; King-street, High Holborn (W. C.) ; King-street, Hoxton square (N.) ; King-street, Kensington (W.) ; King-street, Lambeth (S.) ; King-street, Long-acre (W.) ; King-street, Poplar (E.) ; King-street, Portman square (W.) ; King-street, Saint-James (S. W.) ; King-street, Sevendials (W. C.) ; King-street, Soho (W.) ; King-street, Spitalfields (N. E.) ; King-street, Stepney (F.) ; King-street, Tower hill (E.).
25 La rue de la Chaussée-d’Antin a souvent changé de nom : elle s’est appelée d’abord Chemin de l’Égout de Gaillon, puis Chemin des Porcherons, Chemin de la Chaussée-d’Antin, rue de l’Hôtel-Dieu, rue de la Chaussée-d’Antin, rue Mirabeau, rue du Mont-Blanc, rue de la Chaussée-d’Antin.
26 Toutefois pour ne pas contrarier des habitudes déjà prises, on a cru devoir conserver cette désignation de boulevard pour quelques grandes avenues transversales récemment ouvertes.
27 Friedland, Wagram, lnkermann, Péking, etc., qui rappellent des victoires ; Alesia, qui n’existe plus, et n’éveille qu’un souvenir scientifique ; Téhéran, qui exprime, par l’intermédiaire de l’ambassade de Perse, le désir, tout amical pour la France, de prendre place dans la nomenclature des rues de Paris, sont des noms que la Poste peut voir sans embarras s’inscrire sur la façade de nos voies publiques.
28 Les noms nouveaux proposés ont été choisis dans les diverses catégories indiquées selon la proportion suivante : Victoires, traités, 23 ; souverains, princes, 6 ; vocables d’églises, saints, prélats, prédicateurs, 37 ; hommes d’état, magistrats, jurisconsultes, 40 ; maréchaux, généraux, marins, 78 ; philosophes, poëtes, historiens, érudits, 35 ; peintres, sculpteurs, 39 ; architectes, 10 ; compositeurs-musiciens, 18 ; artistes dramatiques, 2 ; mathématiciens, astronomes, 20 ; chimistes, physiciens, géologues, 21 ; ingénieurs, 20 ; inventeurs, industriels, 10 ; médecins, 16 ; naturalistes, agronomes, 13 ; territoires parisiens, provinces, cours d’eau, 43 ; divers 74 ; en tout 505, dont 444 noms nouveaux donnés à d’anciennes voies dont la dénomination a été changée, 61 attribués à des noies nouvelles.
* Les chiffres entre crochets carrés indiquent les pages du rapport imprimé ; les notes sont celles du rapporteur.