194 Sur la vie dans les couvents : Renée Bons, Les communautés religieuses de femmes au temps de la Réforme catholique et des Lumières : évolution de l’infrastructure conventuelle, du recrutement, et de la vie des moniales, sur une terre de l’ouest, le Haut-Maine et l’Anjou Fléchois, thèse, Université du Maine, J.-M. Constant (dir.), Villeneuve d’Ascq, PU du Septentrion, 2 vol., 1997, 897 pages.
Sur la vie au prieuré de La Fontaine (ainsi qu’à Notre-Dame de Bonlieu, près de Château-du-Loir) : Alizée Charpentier, Deux petits monastères féminins du sud Maine à la fin de l’Ancien Régime, Master 1, Université du Maine, S. Granger (dir.), 2011, 190 pages.
195 Outre l’abbatiale et les bâtiments d’habitation et de service, reconnus « bons, solides et bien entretenus », cet espace conventuel est ainsi décrit dans l’inventaire dressé en octobre 1790 : « un parc entouré de murs qui compose l’enclos des dames, consistant en un jardin, Bosquet, Bois de haute futaye, terres labourables et un petit pré le tout de la contenance d’environ seize arpens compris les cours et emplacement des Bâtiments » (An : F 19/611/2, voir partie IV, documents complémentaires). Voir fig. n° 19 à 22.
196 Ms 22, 24, 30, et 40-41.
197 Ms 52.
198 « Hé bien tu fais bien, c’est un bon Enfant mais je croiais que tu ne l’aimais plus » (ms 49). On remarque le tutoiement de l’abbesse à sa tourière.
199 « Le gas ne manqua pas daller la saluer a la porte de leglise mais il ne pû l’ammener et il n’osa aller au tour », ms 32.
200 Mlle de La Gallissonnière se réfugie au prieuré de La Fontaine en 1773 pour y faire le deuil de sa mère. Elle écrit être « toujours a merveille dans mon couvent, la vie tranquille que j’y maine devrait ce me semble retablir ma santé ». Elle se félicite de l’amitié de l’abbesse : « Elle me comble d’honnêtetés, elle se fait servir dans les appartemens, je mange avec elle… » En retour, la jeune femme fait fournir au couvent du gibier, lapins, pigeons et des bouteilles de vin blanc de la cuvée 1770 (Ad Sarthe : E 336).
201 Le détail de ses terres est donné par l’inventaire du 25 octobre 1790 (An : F 19/611/2, voir partie IV, documents complémentaires).
202 L’inventaire de 1790 indique « que la communauté est composée de onze religieuses de chœur, d’une sœur converse et d’une autre sœur qui étoit prête de faire ses vœux ». Avec le personnel de service (voir plus loin), cela fait encore, en tout, 31 personnes (An : F 19/611/2).
203 Le château des Perrais est situé à moins de 10 km de La Fontaine. Pendant la guerre de Sept ans, Michel-Armand de Broc avait dirigé la défense des côtes de Bretagne et repoussé les Anglais à Saint-Cast (1758). Ensuite, mandaté par le roi et Choiseul pour mettre un terme à la fronde du parlement de Bretagne, il avait fait arrêter La Chalotais le 11 novembre 1765 et l’avait conduit en personne en détention au château du Taureau. Ce fidèle et obéissant serviteur de la monarchie avait été amplement récompensé par de confortables pensions. Cette aisance nouvelle avait permis d’ajouter au château des Perrais un grand corps de logis principal avec sa façade sur la cour d’honneur (Daniel Laulanné, « Parignéle-Polin : deux marquis pour le château des Perrais », La Vie mancelle et sarthoise, n° 426, 2012, p. 14-18). En somme, le frère de l’abbesse faisait figure de héros, et son prestige devait rejaillir sur ceux qui portaient son nom. Le village sans doute y était sensible.
204 Femme de tête et de cœur, habile et instruite, Louise-Marie-Madeleine de Broc avait pris ses fonctions à la tête du Couvent en décembre 1745 (Ambroise Ledru, Histoire de la maison de Broc, Fleury et Dangin, Mamers, 1898, 755 pages).
205 Après la messe, « nous fûmes saluer Madame l’abbesse qui était dame de paroisse », ms 52.
206 L’épisode se place en 1746 (ms 7).
207 Ms 49, 52 et 68.
208 Ms 51 et 56.
209 Fin 1763, « la Veuve Peslier, tourière » assiste à l’inhumation d’un domestique du couvent. Cette veuve avait donc précédé dans ce poste Catherine Houdayer, futur premier amour de Louis Simon (Ad Sarthe : BMS La Fontaine Saint-Martin 1762-1792, vue 16/163, 15 octobre 1763).
210 Office : tel est en effet le terme flatteur utilisé par la Saint-Louis pour dire la fonction de la jeune servante. Il est vrai que la tourière se distinguait des domestiques ordinaires en étant responsable des échanges du couvent avec l’extérieur. Non loin de là, une dépendante d’une autre maison monastique utilise elle aussi la notion d’office : l’organiste d’un couvent angevin se proclame « officière organiste » dans une requête de 1790 (Sylvie Granger, « Deux Organistes aux destins voisins : Marie-Claude Renault-Bainville [1724-1803] & Jeanne-Marie Bertrand-Jannot [1738-1804] », AHRF, 2011, n° 4, p. 3-27).
211 « Elle n’avait que 30 F sur lequel elle devait un Ecu », ms 54.
212 Ainsi du moins le présente la Saint-Louis pour le valoriser aux yeux de Louis (ms 21). Bien que Chapeau ait été réduit au rang de domestique de l’abbesse à cause de la perte de son bétail à deux reprises, la Saint-Louis suggère qu’il a conservé le rang social et l’honorabilité d’un laboureur.
213 Le temporel du couvent comprenait 4 maisons, 1 moulin et 21 fermes, soit un peu plus de 400 ha de terres réparties sur 14 paroisses (dont 43 ha sur La Fontaine, presque 130 sur Roëzé, 48 sur Cérans…), selon l’abbé Charles Girault, Les biens d’Église dans la Sarthe à la fin du XVIIIe siècle, préface de Georges Lefebvre, Laval, Goupil, 1953, 494 pages, p. 196-198. A. Charpentier, Deux petits monastères féminins…, op. cit., qui a étudié minutieusement l’inventaire de 1790, nuance et précise ces chiffres (voir partie IV, documents complémentaires).
214 La correspondance de Mlle Barrin de La Gallissonnière évoque la vie au Couvent de La Fontaine et ses petits plaisirs : « fricasser ensemble », déguster de la confiture de groseille avec du sucre acheté à Sablé, aller chercher au château de Pescheseul des robes de couleur une fois le deuil terminé, et du genièvre pour les sœurs qui pratiquent la pharmacopée (Ad Sarthe : E 336).
215 Ms 60. Marie-Anne Duclos avait été la dernière organiste du prieuré de La Fontaine. En 1790, elle y recevait un « traitement de 200 livres, outre le logement, la nourriture, blanchissage & c » (An : F19/611/2). Elle avait succédé peu avant à Marie-Ursule Gaignot (1718-1794), ancienne organiste, qui en 1790 est à la retraite. Celle-ci, recueillie par la famille de Broc, mourra au château des Perrais le 4 février 1794. Au moment du démantèlement des bâtiments du prieuré, les orgues, selon Raoul de Linière, auraient été transportées dans l’église du Lude (Maurice Vanmackelberg, « Le buffet d’orgue du Lude vient-il du Prieuré de La Fontaine-Saint-Martin ? », La Province du Maine, janvier-juin 1986, p. 70-82).
216 En 1790, l’inventaire détaillé du couvent énumère le personnel suivant : outre l’aumônier et les deux organistes, « il y a dans la maison un jardinier, un boulanger, un pourvoyeur et deux laboureurs et sept filles soit pour les services de la maison soit pour celui de m[adame] l’abesse » (An : F 19/611/2). Le récit de Louis Simon confirme cet inventaire, en faisant émerger seulement la structure d’encadrement : le premier bouvier « conducteur du domaine » (le père Chapeau), le maître des jardiniers (Trotté), l’approvisionneur (Fleur), ainsi que le second bouvier, François Bouruet, cousin de Patoy, qui sera remplacé par Jean Chapeau, frère de Nannon, peu après l’incident du 22 juin 1766.
217 La levée : longue langue de terre surélevée qui était close de murailles, ce qui donnait au manoir délabré un caractère de « château du village ». Elle fut démolie par Benjamin Aubery avant le milieu du XVIIe siècle (A. Fillon, Louis Simon étaminier…, op. cit., p. 14).
218 « Il paraît que c’est M. Dorvaulx le grand père a celui que j’ai vû et qui était de mon âge qui les a fait venir de Bordeaux parce qu’on les nomme sapins de Bordeaux… », ms 67.
219 « Ces sols très perméables sont peu propices à la culture, à l’exception du pin maritime qui a trouvé en ce lieu les éléments favorables à son développement. Il a été introduit par l’homme vers les années 1640 mais a souffert de certains hivers vigoureux et lors de l’hiver 1709 les plantations furent presque complètement détruites » […] « Ce genre de culture a pris depuis un demi-siècle » confirme dans ses notes en 1798 l’érudit manceau Négrier de La Crochardière (Médiathèque du Mans : ms 21A, Observations sur la ville du Mans, tome III, p. 299).
220 Louis Simon évoque la hausse du prix du bois de chauffage et des fagots (ms 67). À une quinzaine de km de là, dans le Belinois aux paysages comparables à ceux de la région de La Fontaine, outre le bois de pin, on utilisait aussi pommes de pin et même aiguilles : « … les sapinières produisent encore des sapinettes qui sont des espèces de feuilles qui se détachent de l’arbre pour faire place aux nouvelles, sans qu’il y paroisse, l’arbre conservant toujours sa verdure ordinaire. Ces sapinettes dont la terre est couverte sont d’une très grande ressource pour tous les pauvres du canton, ils les ramassent avec des râteaux et s’en chauffent. Les sapins produisent encore des pommes dont on se chauffe pareillement après en avoir tiré la graine… » (Archives Sciences et Arts : XVIII, A, 4, dossier Rottier de Madrelle, comte de Belin). Tout près de là, l’inventaire après décès du bordager François Boussard (18 septembre 1790) fait apparaitre « 50 bourrées [= fagots] de bois de chauffage de sapin estimé avec un petit tas de sapinette, 2 livres 10 sols » (Ad Sarthe : 4E 153/41, mn. Fouineau, Saint-Gervais-en-Belin). À comparer aux 30 sols payés pour 100 « bons fagots » dans la jeunesse du grand-père de Louis, au tout début du XVIIIe siècle (ms 67).
221 Ms 66.
222 Sur les relations entre château et village : Anne Fillon, « Les villageois et le château dans le Maine au XVIIIe siècle », Château et pouvoir, Crocemc et Lahmans, 1996, réédité dans Fruits d’écritoire …, op. cit., p. 251-266.
223 Ms 58-59.
224 René Plessix, « Le clergé du Maine et le changement matériel aux XVIIIe et XIXe siècles : quelques exemples », ABPO, 1987, n° 94-4, p. 487-496 ; Alex Poyer, « Vicaires, desservants, habitués et chapelains dans le diocèse du Mans au XVIIIe siècle », La Province du Maine, 1988, n° 90, p. 51-70 ; Pierre Foucault et Alex Poyer, Prêtres et fidèles sarthois dans la tempête, Collectif républicain de commémoration 1789 en Sarthe, 1989, 64 pages ; Nicole Mallet-Coindre, Les curés du Maine au XVIIIe siècle, maîtrise, Université du Maine, J.-M. Constant et A. Fillon (dir.), 1994, 124 pages.
Non loin du Maine, Anne Fillon avait aussi encadré des travaux sur le clergé villageois du Perche : Gérard Plommée, Un curé d’une paroisse rurale du Perche sous le règne de Louis XV, Pierre Bouley, prêtre à Saint-Ouen-de-la-Cour de 1738 à 1768, maîtrise, Université du Maine, J.-M. Constant et A. Fillon (dir.), 1995, 144 pages ; et, du même : « Pierre Bouley, curé du Perche sous le règne de Louis XV à Saint-Ouen-de-la-Cour, de 1738 à 1768 », BSHAO, n° 118/12, 1999, p. 5-38.
225 Charles d’Angennes de Rambouillet (1530-1587), évêque du Mans de 1556 jusqu’à sa mort.
226 Sophie Cohen, L’image de Sainte Barbe conservée dans le haut-Maine (XVIIe-XVIIIe siècles) et dans la Sarthe (XIXe siècle), maîtrise, Université du Maine, M. Ménard (dir.), 1997.
227 Fabricier : celui qui est chargé d’administrer la fabrique paroissiale, on dit aussi fabricien, procureur de fabrique, ou encore marguillier.
228 A. Fillon, Louis Simon étaminier…, op. cit., vol. 2, p. 294-295, à partir du minutier Pillot, année 1750.
229 Ms 3.
230 Saint-Sulpice est une abbaye bénédictine qui avait été fondée au début du XIIe siècle par le moine Raoul de la Fustaye à la demande du duc de Bretagne, dans les profondeurs de la forêt de Rennes.
231 L’abbé Olivier-Marie Semelle est repéré à Laval au Québec entre 1743 et 1747 où il devient le premier curé de l’église paroissiale Saint-Vincent-de-Paul
(http://www.musiqueorguequebec.ca/orgues/quebec/lavalsvp.html).
Comment ne pas imaginer l’esprit du jeune Louis vagabondant à l’évocationpar le curé Semelle, des coutumes indiennes Mi’kmaq et Malécites ? Au récit des rivalités et des guerres entre peuples indiens et des combats entre les indiens alliés aux Français contre les Anglais ? En 1769, après le décès du curé Semelle « on trouvera dans ses affaires un Rituel du Diocèse du Québec et ce que le notaire appellera ‘‘une grande discipline pour nègres du Canada”, c’est-à-dire tout simplement un bâton [ou un fouet ?] utilisé par les planteurs » (A. Fillon, Louis Simon étaminier…, op. cit., vol. 2, p. 295, à partir du minutier Pillot, 21-23 septembre 1769).
232 Galettoire ou galettière : poêle sans rebord ou à rebord très bas sur laquelle on fait cuire les galettes de sarrasin (Larousse du XIXe siècle). Le Trésor du Parler cénoman donne la forme galettoère.
233 Boudinoire ou boudinière : entonnoir pour faire du boudin.
234 Le Canada connaissait le thé avant la conquête des Britanniques. L’intendant François Bigot, intendant de la Nouvelle-France à partir de 1748, offrait thé, café et chocolat à ses convives. Est-ce auprès de lui qu’Olivier-Marie Semelle avait pris ses habitudes raffinées ? (J.-F. Bosher et J.-C. Dubé, « Bigot, François », Dictionnaire biographique du Canada, 2000).
235 L’inventaire après décès du curé Semelle, en 1769, comporte « une vielle avec sa boîte ». C’est probablement l’instrument dont Louis Simon dit avoir joué : le curé lui prêtait ses livres, pourquoi pas sa vielle ? C’est là un point important car dans les inventaires villageois de l’Ouest, contrairement aux régions du Centre, on trouve rarement trace de cet instrument.
236 Joseph Clottereau ne ressemble pas à bon nombre de ses confrères tels les curés Froger de Mayet, Colombet de Saint-Denis-sur-Sarthon, Lambert de Montfort ou celui de Beaumont Pied-de-bœuf qui œuvrent pour encourager le progrès agricole et le bonheur de leurs ouailles. Dans bien des cas l’élan agronomique insufflé par la Société royale d’agriculture était relayé par les curés des villages. Dans la Touraine voisine, les curés proposent même de ne percevoir leurs droits qu’à la 33e gerbe pendant les dix premières années, puis à la 21e gerbe pour les dix années suivantes pour les terres nouvellement défrichées (Archives Sciences et Arts : Reg. 1, séance 45, 25 mai 1762, p. 143. Pour un exemple de curé éclairé : Anne Fillon, « Éléonor Froger, Curé des Lumières », État et Société en France au XVIIe et XVIIIe siècles, Mélanges offerts à Yves Durand, Paris, PUPS, 2000, 551 pages, p. 223-240, réédité dans Fruits d’écritoire, op. cit., p. 310-332).
237 Ad Sarthe : G 404, f° 385 et G 405, f° 78, résignation de Pierre René Clottereau en faveur de son frère Joseph, 22 juin 1779. Saint-Jean-de-la-Motte, village situé à 7 km en droite ligne au sud de La Fontaine, est une paroisse deux fois plus importante : 313 feux contre 144 en 1774, et 1 426 habitants contre 591 en 1791.
238 Mansigné se trouve à 9 km au sud-est de La Fontaine. Sur ce village : Stéphane Poussin, Notables et villageois de Mansigné au XVIIIe siècle, maîtrise, Université du Maine, A. Fillon (dir.), 1990, 171 pages.
239 Ms 56.
240 Martine Taroni a montré que seuls 19 % des curés sarthois sont réfractaires lors du serment de 1791. Elle insiste sur l’importance de ceux réputés « probablement réfractaires » (15 %) et « ambigus » (12,5 %). Une grande majorité des positions « ambigües » se transformeront ensuite en hostilité au serment (Martine Taroni, Souvenirs d’un nonagénaire, François-Yves Besnard [1752-1842], Un curé aux prises avec la Révolution, thèse histoire, Université du Maine, J.-M. Constant [dir.], 2 vol., 247 et 393 pages, vol. 2, p. 185-195, « Un débat passionnant : les chiffres du serment »).
241 Isabelle Gaumont, Recherches sur les « petites écoles » rurales dans le Haut-Maine sous l’Ancien Régime, maîtrise, Université du Maine, J.-M. Constant et A. Fillon (dir.), 1990, 142 pages.
242 Les fonctions de sacristain et de chantre se transmettent souvent de père en fils dans les paroisses villageoises. Pour un exemple très proche de La Fontaine : Gil Galbrun-Chouteau, « Les Guéhéry ‘‘sacristes héréditaires” à Courcelles-la-Forêt », Cahier fléchois, n° 17, 1996, p. 3-18. Et, dans le nord du Maine : A. Lecler, Être sacristain dans un village du Haut Maine au XVIIIe siècle…, op. cit.
243 Régine Bamas, Les auberges de campagne dans le nord-ouest du Haut-Maine, maîtrise, Université du Maine, J.-M. Constant et A. Fillon (dir.), 1996, 193 pages.
244 Le parrain de Marie-Perrine Le Boul est Pierre-Gaspard de Clermont, marquis de Gallerande (1682-1756). Le château de Gallerande était situé sur la paroisse de Luché-Pringé, distante de 11 km et demi de La Fontaine. Voir Léon Marlet, « La maison de Clermont-Gallerande », RHAM, t. 40, 1896, p. 5-49 ; et Franck Poivet, Le regard d’un noble du Maine sur son temps : Louis-Gaspard-Joseph, comte de Clermont-Gallerande, maîtrise, Université du Maine, J.-M. Constant et A. Fillon (dir.), 1995, 107 pages.
245 Martial Simonnet de Kermarec-Traurout, fin connaisseur de la noblesse bretonne, indique que Perrine Grout (1705-1748), mariée le 12 novembre 1724 à Saint-Malo avec François de La Bouëxière (1692-1739), était la fille de Nicolas Grout de Beauvais, armateur.
246 Ms 23-24. Nuit fermée : nuit noire.
247 Vallon-sur-Gée se trouve à 25 km au nord de La Fontaine. On est ici un peu au-delà de la zone de voisinage habituel du village.
248 Ms 43. Sur Mathurin Guilmaux voir plus haut « Une hydropisie de poitrine : Aux grands maux, les petits remèdes » et plus bas dans « La Plume du notaire », le texte n° 2.
249 En 1786, « l’année que nous fûmes demeurer au Plat d’Eteim il fut une si grande abondance de vin… ». Et c’est en 1797 que le couple Simon quitte l’auberge : « nous retournâmes dans notre maison en 1797 » (ms 58).
250 Pour plus de détails sur cette histoire rocambolesque : A. Fillon, Les Trois Bagues…, op. cit., p. 250-251.
251 Linon : toile fine et transparente, en lin ou en coton, utilisée en lingerie fine.
252 À la campagne, on nomme quand même « ciriers » les chandeliers qui ne travaillent que la graisse animale (suif) et non la cire d’abeille.
253 Poivre de muscade : noix de muscade râpée ou moulue. Le terme de « poivre » est employé comme terme générique pour désigner les épices à moudre. La noix de muscade était aussi utilisée dans la pharmacopée traditionnelle contre les problèmes respiratoires et rhumatismaux.
254 Les campagnes ravagées par de terribles épidémies de peste bovine recouraient à la pratique empirique des médecins de bestial des villages ou aux connaissances animalières des maréchaux. Le Bureau d’agriculture du Mans recrute à partir de 1763 deux candidats, dont les études étaient financées par l’État, pour suivre les cours de l’école royale vétérinaire créée par Claude Bourgelat à Lyon en 1761.
255 Outre son utilisation comme épice, les propriétés antiseptiques et anesthésiques des clous de girofle permettaient d’affronter les douleurs dentaires. On trouvait facilement des clous de girofle dans les bonnes épiceries du Mans ou de La Flèche (D. Audibert, Épiciers de l’Ouest…, op. cit.).
256 « Elle a Eté ansevelir plusieurs pauvres morts et Encorre allet elle quêter les linges » (ms 53). Les linges quêtés par Anne Chapeau sont essentiellement le drap pour servir de linceul.
257 Voir fig. n° 14.
258 Ms 66, 8, 33-34, 37, 44.
259 « Le fermier de la Segrêrie qui Etait aussi le Cabarettier pris le parti de Patoy, Comme Etant de même profession » (ms 33).
260 La Vézanne : rivière née sur le territoire de La Fontaine Saint-Martin, elle se dirige d’abord vers le nord, puis effectue un changement de direction progressif vers l’ouest, pour se jeter dans la Sarthe 17 km plus loin, à Malicorne (voir Céline Bouron, Moulins et meuniers dans le minutier des notaires de Malicorne, 1750-1794, maîtrise, Université du Maine, J.-M. Constant et A. Fillon [dir.], 1996, 76 pages).
261 Rouir le chanvre : faire macérer la plante textile pour faciliter la séparation de l’écorce filamenteuse d’avec la tige. On fait rouir le chanvre dans un routoir ou rouissoir.
262 Ms 18.
263 Querdray : écho de la prononciation locale de « Cœur de Roy ».
264 Voir fig. n° 14.
265 Ms 73 et 76. L’épisode du caporal bordelais ne se trouve pas dans les mémoires de Louis Simon mais dans le registre d’état civil de La Fontaine Saint-Martin, le 4 germinal an VII [24 mars 1799] (A. Fillon, Louis Simon étaminier…, op. cit., vol. 2, p. 554-555).
266 Ms 65.
267 Ms 61.
268 Ces pierres et d’autres voisines comme La Table de Vignolles ou La Pierre Potelée, ont été attribuées aux anciens celtes par les dictionnaires anciens (J.-R. Pesche, Dictionnaire, t. VI, p. 191-195 ; Le Paige, Dictionnaire, t. I, p. 430-431). Les pierres Mère et fille ont donné lieu malicieusement au premier portrait féminin dressé par S. Bertin et S. Granger, dans Femmes en Sarthe…, op. cit., p. 10-11. Dans son univers onirique, André Souday, conteur et poète d’aujourd’hui, invite les marcheurs à une randonnée parmi elles (André Souday, « La lande des Soucis : des alignements de menhirs sur le sol sarthois ? » L’insolite en Pays vallée du Loir, Recueil de légendes et autres curiosités, p. 36-37, 2006,
http://fr.calameo.com/read/001130698c771ce92a3cd).
269 Ms 2 et 67. Voir fig. n° 15.
270 « Après avoir visité mes amis, je me remis à faire de l’étamine » (ms 17) ; « je la remerciai poliment et m’en allai faire de l’étamine » (ms 22). Cette dernière mention est particulièrement significative de la pluriactivité villageoise : lorsqu’il a été hélé par la Saint-Louis, Louisot revenait de l’église paroissiale (ms 21) où, sans doute, il venait d’effectuer son travail de sacristain. Aussitôt rentré à la maison-atelier, il se remet à son métier à tisser.
271 Ms 2.
272 Jacques Savary des Brûlons (1657-1716), inspecteur général de la Douane sous le règne de Louis XIV, est l’auteur du Dictionnaire universel du commerce publié à titre posthume en 1723.
273 Sur la famille Véron : Gabriel Fleury, François Véron de Forbonnais. Sa famille, sa vie, ses actes, ses œuvres, 1722-1800, Mamers, 1915 ; François Dornic, L’Industrie textile dans le Maine et ses débouchés internationaux (1650-1815), Le Mans, éditions Pierre-Belon, 1955, 316 pages.
274 Une douzaine de grands négociants manceaux teignaient, apprêtaient et commercialisaient les pièces d’étoffes tissées par des étaminiers dispersés (homework). Au Mans, selon F. Dornic, les métiers étaient au nombre de 132 en 1692, 383 en 1759-1769 et 338 en 1780.
275 Sur le mur latéral de son hôtel construit en 1725-1728 à l’angle des rues de la Barillerie et Marchande, ancien faubourg Saint-Nicolas du Mans, le négociant Véron du Verger, petit-fils de l’inventeur de l’étamine, fait installer un grand cartouche en bas-relief signé F. Chevalier. Il représente une sirène surgissant des flots et au second plan un navire, symbole du commerce international de l’étamine vers l’Espagne, les Antilles, l’Amérique du Sud. Il marquait par là aux yeux du public l’insolente réussite de ces négociants dont certains parvenaient à acquérir châteaux et charges anoblissantes (Sylvie Granger, Françoise Grenier, Franck Miot, Le Mans Ville d’art et d’histoire, Le Guide, Musées, Monuments, Promenades, Paris, Monum-Éditions du Patrimoine, 2006, 144 pages, p. 102).
276 René Plessix, « Les bilans de faillite déposés à la Juridiction Consulaire du Mans (1753-1789) », ABPO, 1988, n° 95-3, p. 247-275. Pour appréhender le contexte économique global : Guillaume Daudin, Commerce et prospérité, La France au XVIIIe siècle, préface de F. Crouzet, Paris, PUPS, 2005, 610 pages. Deux des six plus importantes familles de négociants en étamine ont été étudiées par Philippe Laborie, Approche de deux familles de grands négociants du Mans sous l’Ancien Régime. Les Fréart et les Garnier, maîtrise, Université du Maine, A. Fillon (dir.), 1990, 217 pages.
277 Étaim : fil de laine plus ou moins fin, prêt à être tissé.
278 Le peignage de la laine est une opération longue et pénible qui se fait avec deux peignes face à face. Pour faciliter le glissement, il faut huiler la laine, mais aussi chauffer les peignes.
279 Carrie pour ourdir : la carrie qui dans son sens habituel est le baldaquin carré des lits anciens peut aussi désigner tout bâti rectangulaire menuisé (Trésor du Parler cénoman, p. 93). Dans ce contexte, il s’agit du cadre de bois sur lequel on tend les fils de chaîne. Ourdir : Préparer ou disposer sur l’ourdissoir, les fils de la chaîne d’une étoffe, d’une toile,
280 Claie à battre : l’expression « battre la laine » signifie l’étendre sur la claie et l’y ouvrir à grands coups de baguette, pour qu’elle puisse être peignée ou cardée (Littré).
281 Ms 4.
282 « Il me mis donc au métier d’étaminier vers l’âge de quinze ans », ms 6.
283 Ms 45.
284 « Je travaillais avec lui dans la même Boutique », ms 6-7. Les métiers sont installés dans ce que nous pourrions appeler l’atelier, la pièce froide de la maison, à côté de la « chambre à feu ».
285 Les îles : sans doute Saint-Domingue, où les émigrés du Maine étaient nombreux. Voir Christian Bouyer, Au temps des isles, Paris, Tallandier, 2005, 287 pages ; et Alexandre-Stanislas de Wimpffen, Haïti au XVIIIe siècle, Richesse et esclavage dans une colonie française, édition du Voyage à Saint-Domingue du baron de Wimpffen (1797), présentée et annotée par Pierre Pluchon, Paris, Karthala, 1993, 318 pages.
286 Ms 3-4. Habitation : l’habitation coloniale ne se résume pas à la maison des maîtres mais comprend l’ensemble des bâtiments, domestiques et industriels, ainsi que les terres, les cultures, les esclaves, le bétail et tous les ustensiles nécessaires à la vie sur l’exploitation (Christophe Charlery, « Maisons de maître et habitations coloniales dans les anciens territoires français de l’Amérique tropicale », In Situ, Revue des patrimoines, t. 5, Le patrimoine rural [1re partie], 2004).
287 Pour l’ensemble du voyage de Louis Simon, voir ms 9 à 16 et fig. n° 36.
288 Ms 12.
289 Avec la haute lice, les fils de chaîne sont tendus verticalement. Le métier à tisser a été révolutionné par Jacques de Vaucanson qui met au point vers 1757 le métier à tisser basse lice. Par la suite il sera amélioré par Joseph-Marie Jacquard (1752-1834).
290 Ms 10 et 13. La ville de Berg-op-Zoom était célèbre pour le siège qu’elle avait subi en 1747 de la part des Français lors de la guerre de Succession d’Autriche. Seize ans plus tard, la population était-elle encore hostile aux Français ? Louis Simon explique sa décision de ne pas continuer dans cette direction par les rivalités professionnelles mais aussi par le climat du nord : « joint a cela lhivert était proche, il faisait grand froid dans ce pays la ». Il ne dit mot des différences linguistiques qui auraient pu être un autre obstacle.
291 Ms 12.
292 An : fle, 12, 1372. Manuscrit cité et étudié par F. Dornic, L’industrie textile dans le Maine…, op. cit., p. 150-159.
293 Le plomb du bureau de marque : au sortir du métier, les pièces de tissu étaient examinées au bureau de marque dont relevait leur lieu de production ; reconnues de bonne qualité, les étoffes étaient marquées d’un plomb, après acquittement des droits (Claude Cailly, « Rapports sociaux de production dans la proto-industrie étaminière du Maine et du Perche aux XVIIIe et XIXe siècles », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, n° 103, 2008, p. 75-102).
294 Ces deux fonctions l’exemptant l’une et l’autre des charges de paroisse (voir ms 68).
295 Cribleur de blés : voir ms 67 et note afférente.
296 Voir plus bas dans « La Plume du notaire », le texte n° 2.
297 Ms 7.
298 Voir plus bas dans « La Plume du notaire », le texte n° 14.
299 Ms 54.
300 La peste bovine est venue d’Asie à six reprises de 1712 à 1872 ravager le gros bétail d’Europe occidentale dont elle anéantissait chaque fois 80 à 90 % (François Vallat, « Les épizooties en France de 1700 à 1850. Inventaire clinique chez les bovins et les ovins », Histoire et sociétés rurales 1700-1850, t. 15, 2001, p. 67-104 ; et, du même, Les bœufs malades de la peste, La peste bovine en France et en Europe [XVIII-XIXe siècle], Rennes, PUR, 2009, 360 pages).
301 Saint-Quentin-lès-Beaurepaire : village du Baugeois, au nord de l’Anjou, à 25 km au sud de La Fontaine Saint-Martin. C’est le lieu de naissance d’Anne Chapeau.
302 Lottie : une parcelle.
303 Fromenteau ou fromental : terre qui convient à la culture du froment. Théoriquement le fromental s’oppose au ségala où l’on cultive le seigle (M. Lachiver, Dictionnaire du monde rural…, op. cit., p. 830).
304 Clotteau ou clotiau : petit clos, petit champ, petite parcelle près des bâtiments (Trésors du parler cénoman …, op. cit., p. 108).
305 Arbres entés : arbres greffés.
306 Ms 2.
307 Le modèle de montre le plus répandu alors est la montre de poche (ou de gousset), le gousset étant le nom de la petite poche du gilet prévue à cet usage. Généralement attachées au gilet par une chaîne ou un ruban, les montres sont souvent pourvues d’un couvercle. Le remontoir et la molette de réglage de l’heure se trouvent à douze heures, dans l’anneau. Les montres-bracelets sont alors essentiellement destinées à la clientèle féminine.
308 Ms 17, 60, 65.
309 Ms 56.
310 Marie-Anne Duclos est née le 25 novembre 1759 paroisse Saint-Vénérand à Laval. Fille d’un tisserand, elle doit son apprentissage musical à ses frères, plus âgés qu’elle de 7 à 10 ans, et tous trois organistes. Avant d’arriver au prieuré de La Fontaine à une date inconnue, pour remplacer la précédente organiste, Marie-Ursule Gaignot, devenue trop âgée, Marie-Anne Duclos avait commencé à jouer très jeune, tenant l’orgue de la petite collégiale Saint-Michel de Laval après le décès de son frère aîné François en novembre 1772.
Pour découvrir sa biographie : http://philidor.cmbv.fr/ark:/13681/1hdkx5xyrvgnzebqi6j6/not-455459
311 Sur la bourgeoisie de village : A. Fillon, Les Trois Bagues…, op. cit., p. 45-46.
312 Ms 6-7.
313 « Qu’est ce que tu veut faire en prenant un tisserand ? », ms 30.
314 Ms 58-59.
315 Ms 22.
316 Ms 31 et 48.
317 Sur le monde de la domesticité : Jean-Pierre Gutton, Domestiques et serviteurs dans la France de l’Ancien Régime, Paris, Aubier-Montaigne, 1981, 255 pages ; Claude Petitfrère, L’Œil du maître : maîtres et serviteurs de l’époque classique au romantisme, Paris, Complexe/Presses universitaires de France, (1986), rééd. 2006, 251 pages.
318 « Seul le célibat constitue un véritable empêchement, et la condition de journalier sert aussi de refuge à ceux qui ne se sont pas mariés » (A. Fillon, Les Trois Bagues…, op. cit., p. 42).
319 Prisée : dans ce contexte, le mot désigne le cheptel initial installé sur une exploitation par le propriétaire, sans aucune mise de fond du nouveau locataire. Ce cheptel est soigneusement évalué (prisé) par le contrat de bail, qu’il soit passé devant notaire ou sous seing privé. À sa sortie, le locataire doit rendre un cheptel strictement équivalent.
320 Annie Antoine, Fiefs et villages du Bas-Maine au XVIIIe siècle, Mayenne, Éditions Régionales de l’Ouest, 1994, 539 pages.
321 Ou au moment où, quarante ans plus tard, il le raconte…
322 La pratique du sohatage, possession partagée de matériel (souvent la charrue) entre plusieurs cultivateurs, est parfois mentionnée par Pesche au tournant du premier tiers du XIXe siècle dans les campagnes sarthoises, où elle demeure encore rare. Le verbe correspondant est sohater.
323 Après son mariage avec la cousine germaine de Louis Simon, Louise Soyer, fille du meunier, en septembre 1766.
324 Ainsi, le père d’Anne Chapeau est-il désigné comme « métayer au lieu et metterie de l’Argentrie » dans l’acte de baptême de sa fille (Ad Maine-et-Loire : Saint-Quentin-les-Beaurepaire, BMS 1668-1753, vue 201/227).
325 À une quinzaine de km à l’ouest de La Fontaine (voir ms 28, en note).
326 La Châtre : prestigieuse famille de noblesse chevaleresque qui posséda le château de Malicorne de 1703 à 1792, succédant aux Beaumanoir de Lavardin. L’un des oncles d’Anne Chapeau était « aumonier de Mr de la Châtre » (ms 48), c’est-à-dire de Claude-Louis-Raoul de La Châtre (1745-1824) qui, lorsque Louis et Anne se marient, est capitaine des carabiniers. Influencés par la littérature, les châtelains de Malicorne voient la vie des champs sous les traits les plus séduisants ; on célèbre en vers et en prose les délices de la campagne, accompagnés au clavecin, à la harpe et au violon. L’été, quand M. de La Châtre revient sur ses terres du Maine, des pièces de théâtre (de Sedaine par exemple) sont jouées dans la cour du château et associent les villageois aux festivités. Les oncles Bruneau, prêtres de Malicorne, qui assistent peut-être à ces fêtes, racontent-ils ces pratiques insolites de la grande noblesse aux deux amoureux ? (Sébastien de La Bouillerie, « Le théâtre du château de Malicorne en 1777 », RHAM, t. 27, 1890, p. 235-246.)
327 Ajoutons que la Révolution a tenté, par esprit d’égalité, d’effacer la hiérarchie des métiers de la terre : laboureur, bordager, closier, journalier en les appelant tous « cultivateur ». Si le mot s’impose dans les documents administratifs et fiscaux, l’usage des termes anciens dans la langue orale se perpétuera jusqu’au XXe siècle (Paul Bois, Paysans de l’Ouest, Paris, Flammarion, coll. Champs, 1971, p. 189 ; voir aussi Max Frey, Les transformations du vocabulaire français à l’époque de la Révolution [1789-1800], Paris, PUF, 1925).
328 Anne Fillon, « La coutume égalitaire : élément majeur de l’identité du Maine », Gens de l’Ouest, Contribution à l’histoire des cultures provinciales, J.-M. Constant (dir.), Lhamans, 2001, 546 pages, p. 19-51.
329 A. Fillon, « Claude Cohergne, l’inclassable villageois », Gens de l’Ouest…, op. cit., p. 41-43 ; et Les Trois Bagues…, op. cit., p. 46-47. Voir aussi plus bas, dans « La Plume du notaire », le texte n° 2.
330 Le Trésor du parler cénoman propose plusieurs représentations de loges, dessinées par Paul Cordonnier-Détrie (p. 226).
331 Vivant à moins de vingt kilomètres de La Fontaine, au château du Plessis à Saint-Gervais-en-Belin, Marin Rottier de Madrelle, comte de Belin, évoque ces logistes dans son discours de réception à la société royale d’agriculture du Mans (1782) : « [...] Il vint des années de disette. Le pain était fort cher et par conséquent la misère très grande. Plusieurs familles périssaient dans ces espèces de déserts faute de secours étant trop éloignées des villes et des bourgs et logés pour la plupart dans des chaumines à moitié couvertes de pailles et de bruyères, entourées de gazons entassés les uns sur les autres. Il y existe encore de ces malheureux qui n’ont qu’un lit garni de paille soutenu par des pieux enfoncés en terre, sans linge et sans autre couverture que leurs haillons ; ils ne sortent de ces tristes habitations que pour mendier leur vie avec tous leurs enfants presque nus […] » (Archives Sciences et Arts : xviii, A, 4, dossier Madrelle).
Voir aussi Véronique Piffre, Sans feu ni lieu, sans foi ni loi ? Les logistes, maîtrise, Université du Maine, J.-M. Constant et A. Fillon (dir.), 1995, 106 pages.