1 Actuelle départementale 23.
2 Ces matériaux provenaient notamment de l’ancien couvent et de son église. Pour beaucoup d’acquéreurs de biens nationaux, revendre au détail les éléments qui les composaient (mobilier intérieur, pierres, bois de charpente…) fut une manière de rentabiliser leur mise de fonds.
3 Yorik Mignot, Le village du Haut-Maine à la fin du XVIIIe siècle : composition et morphologie à partir du premier cadastre, master 1, Université du Maine, F. Pitou (dir.), 2004, 121 pages.
4 L’actuelle « Maison de Louis-Simon » en est un parfait exemple. Ce bâtiment à étage construit au XVIe siècle a été très remanié au fil du temps. Originellement, les murs de la façade étaient plus hauts d’environ 70 cm. La base de la cheminée de l’étage révèle que le sol primitif de cette pièce était situé une quinzaine de centimètres plus haut que l’actuel. Au dessus, existait un grenier avec un toit à deux pentes plus pointu (dossiers d’étude préalable à la réhabilitation, années 1990).
5 Aujourd’hui propriété de l’association Les Amis de Louis Simon, cette maison est ouverte au public : http://amisdelouissimon.fr/
6 Cette maison existe toujours. Mais, propriété privée, elle ne se visite pas.
7 Contrairement à la maison basque qui arbore fièrement au-dessus de la porte d’entrée, sa date de naissance ou le nom de la famille (Christian Aguerre, Maison basque, Anglet, Atlantica, 2003, 105 pages)
http://pays-de-la-loire.maisons-paysannes.org/dpt/sarthe/p-h-o-t-o-s-maisons-paysannesde-la-sarthe/
8 Alain Rocheron, « Les toits dans le Haut-Maine », Maisons paysannes de France en Pays-de-La-Loire, délégation de la Sarthe, 2014 :
http://www.maisonspaysannesdelasarthe.fr/sites/maisonspaysannesdelasarthe.fr/files/pdf/FICHE % 20TOITURES % 2025-4-14. pdf
9 Ce piqueur en ardoises se nomme Michel Pageot.
10 Croisée : châssis de fenêtre, généralement en forme de croix, divisé ou non par une ou plusieurs traverses. Au temps de Louis Simon, les croisées villageoises ont adopté la vitre. On voit en 1759 les frères Boutteville « marchands vitriers à La Flèche » être « témoins requis et appelés » pour un acte notarié dressé à La Fontaine. Leur présence est un indice – parmi d’autres – de l’existence d’un marché villageois de la vitre (minutier Pillot, 16 septembre 1759, résultat des habitants de La Fontaine Saint-Martin).
11 « Etant sorti dans le jardin pour des besoins », ms 64.
12 S. Bertin et les Guides Habitants des Amis de Louis Simon, Le chanvre en Sarthe, op. cit..
13 Si la maison rurale du Maine « s’est très tôt dotée d’un four, c’est qu’en ce pays fortement individualiste, le seigneur a renoncé de bonne heure au privilège coûteux de son four banal » écrivait Anne Fillon (« Modestie des écarts, fierté des bourgs : l’architecture de l’espace rural », Vieilles maisons françaises, La Sarthe, au pays des manoirs, demeures à vivre, architecture villageoise, n° 154, 1994, réédité dans Fruits d’écritoire…, op. cit., p. 102-108).
14 Serger : tisserand de laine.
15 « Quoi que nous fussions tous dans la même Chambre », ms 63. Il devait en aller de même l’année précédente, lorsqu’un petit frère de 7 ans vivait encore (A. Fillon, Louis Simon étaminier, op. cit., vol. 2, p. 492).
16 Ms 39.
17 Un lit, une armoire, deux coffres, une huche (ms 54).
18 Ligron est un des centres potiers les plus anciens de la Sarthe (Lucette Combes-Mésière, Gil Galbrun-Chouteau et Gilles Kervella [dir.], Potiers et Faïenciers de la Sarthe, Le Mans, La Reinette, 2002, 536 pages, p. 248-277). On y trouve mention de potiers dès le début du XIVe siècle. Au XVIIIe siècle, les potiers y sont riches et utilisent des émaux onéreux dont l’oxyde de cobalt (Philippe Durand, Céramiques du Maine, Le Mans, Cénomane, 1986, 108 pages, p. 21-52). L’« espace faïence » de Malicorne présente d’intéressantes poteries de Ligron à usage utilitaire : http://www.espacefaience.fr/
19 « Je me cacha vite dans la Ruelle du Lit », ms 23.
20 Courtepointe ou courte-pointe : type de couverture composée d’au moins deux épaisseurs de tissu enfermant un rembourrage de coton, de laine ou de duvet, maintenu en place par des motifs brodés, piqués d’un tissu à l’autre. On trouve parfois l’expression « couverture piquée ».
21 Pour une étude plus complète sur ce sujet, voir Anne Fillon, « Comme on fait son lit, on se couche. 300 ans d’histoire du lit villageois », Populations et cultures, Études réunies en l’honneur de François Lebrun, 1989, réédité dans Fruits d’écritoire…, op. cit., p. 109-126.
22 « Elle trouva le livre dans son armoire sur une planche du milieu », ms 63.
23 Point de Hongrie : type de tapisserie brodée sur canevas double fil, très résistante et appréciée dans la décoration des intérieurs (garniture des sièges, habillage des murs).
24 Signe de la renommée durable de ce souverain, peut-être renforcée ici par imitation de la ville voisine où marchands et négociants honoraient Louis XIV qui avait été à l’origine de la création de la juridiction consulaire du Mans (1710). En témoigne un bas-relief en médaillon placé en bas de l’escalier monumental de l’hôtel du cirier Leprince, place des Halles au Mans.
25 Tapis de Bergame : Bergame est une ville de Lombardie dans le nord de l’Italie, sous la domination de Venise, très ancien centre textile (A. Fillon, Louis Simon étaminier…, op. cit., vol. 1, p. 114). Contemporaine du jeune Louis Simon, la 4e édition du dictionnaire de l’Académie (1762), explique que par métonymie une Bergame est une « sorte de tapisserie fort commune & de peu de valeur, nommée ainsi à cause de la ville de Bergame, d’où sont venues les premières tapisseries de cette sorte ». Le dictionnaire de Richelet (1680) précisait que cette tapisserie était grise ou rouge.
26 Carreaux de faïence blanc à décor bleu : des faïences imitant les carreaux de Delft furent fabriquées en Allemagne, Angleterre, Belgique et dans le nord de la France.
27 Coco : fruit du cocotier « gros comme un melon & quelquefois davantage » explique le Dictionnaire de l’Académie (1762) qui donne précisément parmi ses exemples d’utilisation du mot « un chapelet de coco », preuve de la banalité de cet objet.
28 Crucifix en cire : la collection privée d’outils de ciriers Lemarchand, au Mans, conserve plusieurs moules de ces christs en cire destinés à être fixés sur des croix en bois (Bérengère Grignon, Cire et ciriers du Mans aux XVIIe et XVIIIe siècles, nouvelles approches, Master 1, Université du Maine, S. Granger et B. Hubert [dir.], 2015, 211 pages).
29 Ms 55. Le Dictionnaire de l’Académie (1762) traduit l’adjectif ménager, ménagère, par « qui entend le ménage, l’épargne, l’économie ».
30 Voir en complément : Anne Fillon, « Les objets mobiliers et le vêtement dans les maisons rurales aux XVIIe et XVIIIe siècles », Histoire, Images et Imaginaires, fin XVe siècle-début XXe siècle, 1998, réédité dans Fruits d’écritoire…, op. cit., p. 91-101.
31 Il convient de garder à l’esprit cette remarque essentielle d’Anne Fillon afin de ne pas schématiser abusivement les processus en imaginant que c’est la route qui, seule, a ouvert les villages au progrès, caricature simpliste assez fréquemment répétée.
32 Droguet : trame de laine et chaîne de fil de chanvre, plus tard de coton. Louis Simon appelle le droguet la « serge sur fil » : « le peuple nétait habillé que de serge sur fil » (ms 66).
33 Breluche ou berluche : droguet de fil de chanvre et de laine (voir ms 66).
34 Pinchinal ou péchinal : grosse étoffe de laine non croisée.
35 Trémière : tissu croisé de laine foulée.
36 Sarrau : « Espèce de souquenille que portent les paysans, les rouliers & les soldats » dit le Dictionnaire de l’Académie de 1762, c’est en fait une sorte de tunique ou de blouse, ample et sans forme marquée, qui sert de vêtement de travail à de larges catégories de population.
37 Toile barrée : toile de chanvre écrue tissée avec des rayures brunes ou noires (voir ms 66). Le notaire utilise aussi le mot de tirtoile.
38 Oripeaux : vêtements défraîchis, démodés, voire usés mais qui ont conservé un reste de splendeur (au singulier, le mot oripeau désignait aussi une étoffe ou une broderie brillante de faux or ou de faux argent).
39 Voir l’analyse du tableau dans Joël Cornette, Le Repas des paysans des frères Le Nain, Paris, Armand Colin, collection « Une œuvre, une histoire », 2008, 80 pages.
40 Indienne : étoffes initialement importées des comptoirs des Indes, d’où leur nom. Ces toiles peintes, Indiennes ou Perses, aussi nommées madras, pékin, gougourans, damas ou cirsacs ont été strictement interdites au XVIIe siècle, puis la prohibition est levée en 1759 par un décret de Louis XV. Nantes devient alors la capitale de l’indiennage. Oberkampf les popularise en France dans sa manufacture de Jouy-en-Josas à partir de 1760 (Serge Chassagne, Christophe-Philippe Oberkampf, un entrepreneur capitaliste au Siècle des lumières, Paris, Aubier-Montaigne, 1981, 347 pages).
D’autres manufactures d’indiennes se développèrent à Marseille, Mulhouse, Rouen etc. (Le Musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse expose des collections d’indiennes : http://www.musee-impression.com/collection/xviii.html/).
41 « Une juppe de ciamoise a grande et petite rayure », ms 29.
42 Casaquin : corsage ajusté, à basques recouvrant plus ou moins le haut de la jupe.
43 Toile d’Orange : voir ms 66. Johann Rudolf Wetter (1705-1767), arrivé en France à 14 ans, fut dès les années 1720 associé de la maison de commerce Binder, Wetter & Cie à Marseille. Là, il fonda en 1744 la première fabrique d’indiennes de la ville, liquidée en 1755. En 1757 il crée une manufacture de toiles peintes à Orange, qu’il dirige jusqu’en 1767, produisant des « toiles d’Orange » d’excellente qualité qui étaient très prisées (Serge Chassagne, Le Coton et ses patrons, France 1760-1840, Paris, Éditions Ehess, 1991, 764 pages).
44 Voir Serge Chassagne, La manufacture de toiles imprimées de Tournemine-lès-Angers (1752-1820), thèse, Université de Rennes, 1970, Paris, Klincksieck, 1971, 382 pages.
45 Louis XI, qui avait fait de la Touraine sa terre d’élection, s’était installé au château du Plessis-Lès-Tours. C’est donc à Tours qu’il avait implanté cette manufacture de soie que Lyon avait refusée. Seize ouvriers venus de Lyon, pour la majorité des Italiens, s’étaient alors installés à Tours dans l’Hôtel de la Clarté-Dieu, rue Maufumier (actuellement rue de Constantine) sous la direction de Macé Picot. L’association Tours Cité de la Soie a publié dans sa revue La Gazette les actes de ses colloques « La soie en Touraine » tenus en 2002, 2004 et 2006 : /http://tourscitedelasoie.blogspot.fr/p/publications.html/.
46 Un autre type de source a été interrogée à ce sujet par une jeune chercheuse qui aurait enthousiasmé Anne Fillon : Éva Guillorel, « Littérature orale et étude socioculturelle du vêtement d’Ancien Régime : l’apport de la chanson en langue bretonne », Les costumes régionaux entre mémoire et histoire, J.-P. Lethuillier (dir.), Rennes, PUR, 2009, p. 249-260.
47 Ces guêtres en tissu épais s’appellent tricouse ou tergouse (Trésor du parler cénoman…, op. cit., p. 349).
48 Capot : manteau à capuchon, ou capuchon seul, porté autrefois dans les campagnes.
49 Camisole : en général, il s’agit d’un vêtement court ou long et à manches, qui se portait sur la chemise. Dans le contexte ici, nous rencontrons une variante : court vêtement de nuit porté par les femmes sur la chemise de jour. Molleton : Tissu de laine doux, chaud, moelleux, légèrement foulé, ressemblant à une flanelle épaisse.
50 Couleur aurore : couleur bien attestée au XVIIIe siècle dans le domaine de la mode, qui se réfère à la couleur du ciel au lever du jour.
51 Gaze : étoffe légère, ajourée et transparente, faite de fins fils de coton, lin, laine ou soie.
52 Bagnolet, bagnolette, bagnole : coiffe ronde de femme aux XVIIe et XVIIIe siècles, en mousseline et dentelle. Le terme de « bagnolette » est celui le plus couramment utilisé au XVIIIe siècle (Dictionnaire de Trévoux, 1743-1771).
53 Au XIXe siècle, « un bagnolet » devient en argot un chapeau de femme démodé, et ridicule. Le bagnolet est très à la mode, à Paris, dans les années 1720-1740. On commence à se moquer de cet article dans les chansons du Pont-Neuf de la seconde moitié du siècle au moment où les villageoises des provinces commencent à l’adopter. Ces chansons taquines atteignent les campagnes du Maine grâce aux livrets de colportage. Paris dicte déjà les modes (Trésor de la langue française, Dictionnaire de la langue du XIXe et du XXe siècle [1789-1960], t. IV, p. 14).
54 Il faut attendre la Révolution pour voir l’établissement d’une manufacture de savons au Mans grâce à l’association du cirier Leprince de Claircigny et d’une demoiselle Paris, blanchisseuse à Pontlieue. Produisant des savons pour le linge et d’autres pour les soins corporels, la société est dissoute en 1794 à cause des dégâts occasionnés par le passage des Vendéens au Mans.
55 La coiffe est, avec les mouchoirs de cou, la principale coquetterie de la femme. Les plus humbles les font dans de vieux draps tandis que les femmes de marchands se permettent la toile de Picardie et les bourgeoises osent la mousseline (colinettes). On trouve aussi des cornettes (pour mettre avec les déshabillés) et la « grande coiffe d’étamine noire », sans doute une coiffe de deuil, fréquente dans les inventaires féminins (Michèle Baudrier, Les coiffes de la Sarthe, de l’usuel à l’élégance, photos Gilles Kervella, Le Mans, La Reinette, 2004, 191 pages). Fresnay-sur-Sarthe (dans le nord du Haut-Maine) possède un musée de la coiffe : http://michelletard.wix.com/museedelacoife.
56 On sait que depuis le XVIIIe siècle, le sens de ces mots a glissé au fil de la journée. Le déjeuner est alors le repas qui au matin rompt le jeûne de la nuit (dé-jeûne). Le dîner est le repas de milieu de journée. Le souper est le repas du soir.
57 Dans son traité d’agriculture (1761), le baron de Douglas, au château du Ronceray à Marigné-Laillé (26 km à l’est de La Fontaine) aborde le sujet de l’alimentation des gens de la campagne : « Nos paisans ne vivent que de pain de la moindre espece de grain, de soupe qui a entrevû le beurre ou l’huile […] Cest generallement sa nourriture d’un bout de l’anné a l’autre […] leur pauvreté ne leur permet pas un meilleur ordinaire » (Rachel Marie, Charles Douglas, seigneur du Ronceray et physiocrate, maîtrise, Université du Maine, J.-M. Constant et A. Fillon [dir.], 1998, 83 pages, p. 61).
58 Ms 7.
59 Ms 54.
60 Ms 52. Une partie de ce pain fut probablement consommée immédiatement durant le festin de noces par les 24 convives.
61 Sa mie est plutôt foncée ou bise, ferme et compacte (Michel Figeac [dir.], L’Ancienne France au quotidien, Paris, Armand-Colin, 2007, 590 pages, p. 386-388).
62 Cochon nourritureau : jeune porcelet né et élevé (nourri) à la ferme. Ailleurs on trouve nourrain, neurin, norin…
63 Pots de garlande : pots en grès destinés au stockage de la viande de porc. M. Lachiver, Dictionnaire du monde rural…, op. cit., indique qu’en Bresse la garlande est le repas de cochonnaille de la Saint-Antoine.
64 Ms 51.
65 Sydney Watts, « Boucherie et hygiène à Paris au XVIIIe siècle », RHMC, t. 51, n° 3, 2004, p. 79-103.
66 Ms 10.
67 Le poisson d’eau douce, transporté dans des bascules (bateaux dont la cale était constituée de viviers) puis au détail dans des baquets, était vendu vivant aux consommateurs parisiens. Cette chaîne de l’eau faisait du poisson d’eau douce un aliment onéreux, même s’il était bien moins réputé que le poisson de mer (Reynald Abad, Le Grand Marché. L’approvisionnement alimentaire de Paris sous l’Ancien Régime, Paris, Fayard, 2002, 1 030 pages ; et du même auteur La conjuration contre les carpes, Paris, Fayard, 2006, 252 pages).
Pour le Haut-Maine : Damien Foulard, Pêcher dans le Haut-Maine pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle : l’exemple de la Sarthe, du Mans à Sablé, DEA, Université du Maine, A. Fillon (dir.), 1997, 76 pages.
68 Ms 25. À cette période de l’année, la morue est également appréciée en ville : « Il est arrivé chez le Sieur Bonhommet, hôte rue du Mûrier [Le Mans], de très-belles morues à cinq sols et demi la livre, des harangs, et du merlu à 8 sols la livre. Il s’en vendra jusqu’à Pâques » (Affiches du Maine, n° 7, lundi 14 février 1785).
69 Ms 57 et 61.
70 Épinette : cage en osier, quelquefois en bois, « où l’on met une volaille pour l’engraisser », explique la Nouvelle Maison rustique de Liger (1736).
71 Priscillia Bonhommeau, Les poulardes de Mézeray, maîtrise, Université du Maine, A. Fillon (dir.), 1992.
72 Au Mans, à Angers, et aussi à Paris, entre autres villes.
73 Une poularde coûtait environ 3 livres.
74 Sa production était très dépendante de la situation de l’élevage local et du calendrier de vêlage des vaches.
75 Ms 57.
76 Vers 1770, Marie-Charlotte-Éléonore Barrin de La Gallissonnière, pensionnaire au couvent de La Fontaine, réclame qu’on lui ramène de La Flèche du brie et du gruyère (Benoit Hubert, Correspondance de Monsieur de La Gallissonnière, seigneur de Pescheseul, 1758-1776, maîtrise, Université du Maine, J.-M. Constant et A. Fillon [dir.], 1988, 114 pages, p. 34). Le fromage importé demeure, bien entendu, une curiosité « exotique » pour les villageois et hors de leurs moyens financiers.
77 « Elle inventa de faire des fromages quelle vendait un sou la livre ou la potée de lait deux liards et on faisait le fromage soi même », ms 67.
78 Jean-Robert Pitte, « Le pays aux 265 fromages », L’Histoire, n° 85, 1986, p. 24-31. Paru également dans La cuisine et la table, Fayard-Pluriel-L’Histoire, 2012, p. 63-78. Voir aussi Pierre Brunet (dir.), Histoire et Géographie des fromages, Actes du colloque de Caen (18-20 septembre 1985), Cahiers du cervir, n° XI, 1987, 344 pages.
79 Le 23 décembre 1772, M. de La Gallissonnière adresse un billet à Maître Chevallier, son procureur fiscal à Parcé « Gillière [mon domestique] vous remettra deux vieux lapins pour la mariée, et deux jeunes pour vous et madame Chevallier, avec un choux et de la salade pour Nanette ». Si le château est une vitrine des modes vestimentaires, culturelles et des bonnes manières, il est aussi un vecteur privilégié dans la transmission des modes alimentaires (Ad Sarthe : E 336).
80 Buon : terme utilisé dans la région de La Flèche pour désigner un récipient en terre cuite (Trésor du parler cénoman …, op. cit., p. 88).
81 François Boucher réalise en 1761 la gravure intitulée « Le vinaigre » pour « Les cris de Paris ».
82 Ms 67. Voir Benoit Hubert, « Truffle, patate, pomme de terre ou pois de terre dans le Haut-Maine dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Culture nouvelle, culture identitaire ? », La Terre dans tous ses états, S. Bertin et B. Hubert (dir.), Colloque Louis Simon, 19 octobre 2013, actes à paraitre.
83 La noblesse éclairée et physiocrate s’empare activement de l’étude de la pomme de terre dès la fondation du bureau du Mans de la Société royale d’agriculture (1761). En 1772, Mme de Sougé (épouse Montesson à Douillet-le-Joly) présente le résultat de ses expériences dans le nord du Maine. Au château du Gros-Chesnaye à Fillé (14 km de La Fontaine), M. Daniel de Beauvais, receveur des tabacs au Mans, promeut dès 1773, avec succès, la variété de patate irlandaise (Benoit Hubert, « Les fondateurs du Bureau d’Agriculture du Mans [1761-177] : enthousiasmes et tâtonnements », Les 250 ans de la Société d’Agriculture Sciences et Arts de la Sarthe, colloque 14 mai 2011, SASAS, 2013, p. 9-66).
84 Ms 67.
85 Le négociant Leprince se réserve les productions d’asperges et d’artichauts de son jardin potager (Archives privées du château d’Ardenay : dossier n° 27, contrat avec Levasseur, jardinier d’Ardenay, 25 janvier 1779).
86 Ms 48.
87 Pourtant, les Affiches du Maine regorgent d’annonces demandant ou proposant des cuisinières sachant pâtisser : « Une fille âgée de 25 ans, ayant de bons certificats, desireroit trouver une place soit en ville ou en campagne : elle sçait bien la cuisine, la pâtisserie, lire, écrire, coudre et repasser… » (n° 25, lundi 20 juin 1785).
88 1765 et 1766 (ms 24).
89 Cette méthode se développa durant les XVIIIe et XIXe siècles dans le Val de Loire entre Saumur et Chinon, concernant les pommes plutôt côté Anjou et les poires côté Touraine. Dans cette région de viticulture, les fruits tapés furent une aubaine après les ravages du phylloxéra dans les vignobles. Se conservant toute l’année, ils avaient un débouché tout trouvé : la marine marchande, les fruits permettant d’équilibrer l’alimentation des marins au long cours et de lutter contre le scorbut.
90 Ratafia : liqueur spiritueuse composée d’eau-de-vie, « dans laquelle on a fait infuser soit des cerises, soit des abricots, soit des pèches & c, avec du sucre et de la cannelle » explique le Dictionnaire de l’Académie. Liquoriste et vinaigrier de son état, Mathieu Teisseire, originaire du sud-ouest de la France, avait créé en 1720 à Grenoble une distillerie fabriquant des boissons à base de fruits et de plantes dont le célèbre ratafia.
91 « Vingt livres de nos cerizes/Font quinze pintes de jus/Mettez pour qu’elles se confisent/Neuf pintes d’Eau de vie dessus… » (A. Fillon, Les Trois Bagues…, op. cit., p. 338).
92 Les inventaires des maisons riches à la campagne laissent parfois apparaître des pains de sucres de forme conique allongée au sommet arrondi que l’on débitait avec une râpe.
93 La production de miel est un élément normal de la polyculture vivrière des ruraux. Discrète et dispersée, l’apiculture est peu visible dans les archives, où elle n’apparait que par le biais des « vaisseaux de mouches à miel » (ruches) possédés en co-propriété par deux associés. Le bureau du Mans de la Société royale d’agriculture s’intéresse particulièrement à l’apiculture entre 1763 et 1765 afin de faire diminuer les droits excessifs portant sur le miel du Maine exporté en Bretagne ; cette démarche avant tout fiscale fut couronnée de succès et les efforts consentis par les fermiers généraux se révélèrent considérables. On essaya aussi de stimuler la production en promouvant de nouveaux types de ruches, comme la ruche à tiroirs en 1764, et surtout plusieurs modèles en bois dont les inventeurs angevins envoyèrent les prototypes au Mans pour tenter de remplacer les ruches de paille jusqu’ici utilisées par les paysans (Archives Sciences et Arts : reg. I, p. 288, séance 75 [8 mars 1763], p. 473, séance 109 [21 février 1764], p. 537, séance 119 [26 juin 1764] et reg. II, p. 28, séance 134 [29 janvier 1765]).
94 Le village de Clermont-Créans à 10 km au sud de La Fontaine, tout près de La Flèche. Sur la production de vin dans cette région, voir : Benoit Musset, « Huit siècles de viticulture dans la Sarthe (XIIe-XXe siècle) : d’une culture contrainte à une culture choisie », Des vignes, des vins, des hommes. La viticulture en Sarthe du XIIIe au XXe siècle, Le Mans, Sarthe, 2012, p. 12-35.
95 Ms 58.
96 L’enquête de 1748 parle déjà du vin de volier (issu des treilles des jardins domestiques), produit dans le Belinois (une quinzaine de km à l’est de La Fontaine) et plus largement au sud du pays manceau. Il s’agit d’un vin sans doute très acide (sauf les premières semaines quand la fermentation n’est pas achevée), peu chargé en alcool et à faible durée de conservation.
97 Le Larousse du XIXe siècle indique aussi que, par opposition au « gros cidre », qui est resté de pur jus de pomme, le « petit cidre » est caractérisé par une adjonction d’eau au moment de la fabrication.
98 Ms 90.
99 À part bien sûr au château ou dans les maisons des notables, comme chez l’oncle Bruneau, curé de Spay dont l’inventaire après décès en 1788 révèle une habitude de ce breuvage. Voir le catalogue de l’exposition : Thé, Café ou Chocolat ? L’essor des boissons exotiques au XVIIIe siècle, 26 mai-27 septembre 2015, Musée Cognacq-Jay, à Paris, http://www.museecognacqjay.paris.fr/. Les paysans du Maine semblent en tous cas en retard sur ceux de Picardie éclairés par Hervé Bennezon, La vie en Picardie au XVIIIe siècle : Du café dans les campagnes, Paris, Les Indes savantes, 2012, 397 pages.
100 L’engouement des élites était réel. En Anjou, à Ingrandes-sur-Loire, M. de La Chesnaye (associé au Bureau d’agriculture d’Angers) avait fait venir du Pérou des pieds de théiers qu’il cultivait en pleine terre et qu’il multipliait par graines et boutures. Il jugeait cette variété plus précoce et productive que celle originaire des Indes (Archives Sciences et Arts : Correspondance avec Véron du Verger, reg. I, 31 octobre 1765, p. 216).
101 Brigitte Maillard, « L’air, l’eau, la ville et le médecin au XVIIIe siècle », Images et imaginaires dans la ville à l’époque moderne, Cl. Petitfrère (dir.), Tours, PU François-Rabelais, 1998, p. 95-110.
102 Ms 7.
103 Ms 63.
104 « Elle l’avait aimé parce quelle avait eu une maladie Etant a servir Ensemble chez un cousin d’elle et quil en avait eut de grand soins » (ms 26).
105 « Ma femme Esuya une grande maladie mais grace a Dieu, a l’aide des Remedes, elle en Echapa » (ms 58).
106 Ms 59, 65 et 75.
107 Ms 6 et 64.
108 Ms 16-17. Le retour surprise de son frère avait été un grand choc : « je la surpris tant quelle eu de la peine a me parler ».
109 Le mémorialiste évoque à deux reprises la mort de son fils (ms 58 et 64). En revanche, il ne mentionne pas celle de Perrine-Louise, le 17 septembre 1776, « sans doute parce que ce n’est qu’un poupon d’un an, avec laquelle il communique encore peu, et qu’il n’est pas d’usage de s’étendre sur le départ d’un tout petit enfant » (A. Fillon, Louis Simon étaminier…, op. cit., vol. 2, p. 499).
110 Scarlett Beauvalet, La Population française à l’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècle), Démographie et comportements, Paris, Belin, 2008, 400 pages.
111 François Lebrun estime que certaines des « pestes » des deux premiers tiers du XVIIe siècle sont des épidémies « pures » survenant en dehors de toute période de disette ou de cherté. C’est le cas de la dysenterie de 1779, qui ravage l’ouest de la France alors que les récoltes de 1778 et 1779 sont bonnes et que le pain est à bas prix (François Lebrun, « Les crises démographiques en France aux XVIIe et XVIIIe siècles », Annales ESC, 1980, n° 35-2, p. 205-234).
112 L’enfant est mort en naissant, le 1er février 1776, après avoir été ondoyé « par Michelle Mauboussin, sage-femme ordinaire […] demeurant en ce bourg ». Le père, 47 ans, et la mère, 29 ans, meurent tous deux le 9 février 1776, la seconde peut-être aussi des suites de ses couches (Ad Sarthe : BMS Parigné-le-Pôlin 1753-1777, vues 170-171/186).
113 Ad Mayenne : BMS Château-Gontier, Hôtel-Dieu, sépultures 1743-1792, vue 87/269. De La Chesnaie, où résidait le jeune homme, à Azé, avant Château-Gontier, il y a environ 65 km en droite ligne. Voir plus bas, dans « La Plume du notaire », le texte n° 2.
114 En 1785 deux chanoines de la cathédrale du Mans, les abbés Duperrier du Mourier et Desportes de Linières, suivent l’enseignement du précurseur abbé de l’Épée, auteur de La véritable manière d’instruire les sourds et muets de naissance confirmée par une longue expérience, Paris, Nyon l’aîné, 1784, 154 pages (Affiches du Maine, 3 janvier 1785). Sans étude spécifique, il est difficile d’évaluer le rayonnement de ce type d’action dans le Haut-Maine à la fin de l’Ancien Régime.
115 Ms 17 et 59. Inversement, Anne Chapeau avait réussi à échapper à une « grande maladie » en 1782 « a l’aide des Remedes » (ms 58). La médecine fait ce qu’elle peut : le registre paroissial d’Aillères [aujourd’hui Aillères-Beauvoir] près de Mamers (nord de la Sarthe) livre une annotation éclairante du curé : « La dysenterie a commencé dans ces païs dès octobre et a continué jusqu’à la fin de 1767 à faire beaucoup de ravage. Mr Vetillard, médecin du Mans, est venu par ordre du Roy remédier à cette contagion ; il a arrêté en grande partie le cours du mal en purgeant ses malades avec l’ypecacuana de la doze d’un gros dans un verre de vin blanc. Ensuite une seconde purgation avec la manne et le catholicum, puis force lait pour breuvage » (Ad Sarthe : BMS Aillères, 1700-1792, vue 231). À côté des médecins, des ecclésiastiques s’improvisent thérapeutes (Alex Poyer, « Médecine empirique et clergé : deux ecclésiastiques ‘‘guérisseurs” au XVIIIe siècle dans le Haut Maine », ABPO, 1987, n° 94-4, p. 421-430).
116 Ms 54 et 57.
117 Le 22 juin 1766, après avoir lavé la blessure du faux ami Coubard avec l’eau d’un fossé, « on pila de la Résine et on en mis dans la playe et fut bientôt guérit » (ms 36).
118 Ms 6 et 14.
119 « Les images des saints thérapeutes, saint Sébastien, auquel on joint saint Roch et sainte Barbe, atteignent 22 % du total des saints » représentés dans les retables du Maine (Michèle Ménard, Une histoire des mentalités religieuses aux XVIIe et XVIIIe siècles, Mille retables de l’ancien diocèse du Mans, Paris, Beauchesne, 1980, 467 pages, p. 322). Voir aussi Françoise Froger, Les cultes et les pèlerinages aux Saints guérisseurs dans quelques paroisses de la Sarthe de la fin du XVIIe siècle jusqu’à nos jours, maîtrise, Université du Maine, J.-M. Constant et A. Fillon (dir.), 1982, 119 pages.
120 Ms 36. Comme la scène se situe fin juin, il est très tôt.
121 « Étant un jour dans son jardin vers midi » (ms 63).
122 « Ils partirent donc quatre hommes et une fille vers quatre heures du soir et furent du côté de La Flèche » (ms 33).
123 Ms 30 et 43. La population n’attend pas de la scansion du temps par les cloches la précision mathématique d’une horloge.
124 Alain Corbin, Les Cloches de la terre, Paysage sonore et culture sensible dans les campagnes au XIXe siècle, Albin Michel, 1994, 359 pages ; Éric Sutter, « Code et langage des sonneries de cloches en Occident », Patrimoine Campanaire, Revue francophone de campanologie, Supplément au n° 54, 2007 :
(http://campanologie.free.fr/pdf/Code_et_langage_des_cloches.pdf).
125 Jean-Pierre Gutton, Bruits et sons dans notre histoire, Essai sur la reconstitution du paysage sonore, Paris, PUF, coll. Le Nœud Gordien, 2000, 184 pages.
126 « Elle Etait née le 2 mars 1741 et moi le 14 du même mois et même année elle avait donc 9 jours plus que moi », ms 26.
127 Ms 56.
128 « Setait un dimanche de carême aprés vêpres » (ms 19) ; « Setait un Dimanche premier des avents après vêpres » (ms 23) ; « le Dimanche suivant qui Etait le jour de la Pentecôte » (ms 31) ; « le dimanche qui Etait le jour de St Pierre » (ms 39) ; « le jour de la St Louis » (ms 43) ; « Langevine suivante » (ms 44) ; « la premiere semaine des Avent » (ms 47) ; « Le troisième Dimanche des Avent », « le dernier Dimanche des avant » (ms 48)…
129 La thèse de Michèle Ménard montre que dans les retables du diocèse du Mans, les scènes de nativité sont bien plus nombreuses dans le Haut-Maine que dans le Bas-Maine. Le thème de l’adoration des mages l’emporte d’ailleurs sur celui de l’adoration des bergers (Mille retables…, op. cit., p. 259-271).
130 Ms 24.
131 Ms 48.
132 Le terme de Chandeleur vient de « fête des chandelles », lui même traduit du latin festa candelarum. Il s’agit pour les fidèles de célébrer le fait que pour eux « Jésus est lumière », ainsi que la pureté de la vierge Marie.
133 Le Dictionnaire de la police de Fréminville définit, en 1756, le charivari comme « un bruit confus fait par des gens de bas étage […] avec des huées et des cris, pour faire injure à quelqu’un qui se marie et qui épouse une personne de grande disproportion d’âge, et particulièrement lorsque ce sont de secondes noces » (François Lebrun, « Un charivari à Rennes au XVIIIe siècle », ABPO, 1986, n° 93-1, p. 111-113).
134 Ms 90.
135 Ms 25.
136 Nicole Pellegrin, Les Bachelleries, Organisations et fêtes de la jeunesse dans le Centre-Ouest, XVe-XVIIIe siècles, Poitiers, Société des Antiquaires de l’Ouest, 1982, 400 pages.
137 Ms 17.
138 Le jour de la Saint-Louis 1766, « comme sétait le jour de l’assemblée Mademoiselle Jamin ne manqua pas de venir avec sa mère… » (ms 43).
139 Dans un cabaret, on peut manger et boire à table. Lieux de conversation, de rencontre et de jeux, les cabarets se situent au dessus des tavernes, réputées pour être mal fréquentées, et où on ne sert que du vin à emporter ou à consommer debout. Quant aux auberges, trois fois moins nombreuses que les cabarets, elles s’installent sur les lieux de passage et sont pourvues d’une enseigne au dessus de leur porte car elles s’adressent aux voyageurs plus qu’à une clientèle de proximité comme le cabaret. Au XVIIIe siècle, beaucoup d’auberges font aussi office de relais de poste et assurent le service des diligences. En France à la veille de la Révolution, on comptait environ 1 400 relais, installés tous les 16-20 km (Jean-Christophe Lefebvre, Histoire de l’Hôtellerie, Publibook, 2011, 412 pages)
140 Boire bouteille : boire un coup (voir ms 28). Si l’on considère que la bouteille de vin ne se répand qu’au milieu du siècle, on peut penser que cette expression était assez nouvelle pour les villageois de La Fontaine (Jean-Robert Pitte, La bouteille de vin : histoire d’une révolution, Paris, Tallandier, 2013, 320 pages).
141 Louis-François Simon apprécie « surtout ceux qui avaient de l’éducation et de l’esprit », ms 7.
142 « À quelque cents mètres de la route qui court de Malicorne-au-Maine à La Fontaine Saint-Martin, non loin de la route monotone et droite de La Flèche au Mans, au centre d’étangs, de bois, de bruyères et de pins, isolé dans l’ancienne forêt du Mans, la tache du formidable château éclatait par sa blancheur et semblait dans son site solitaire, mais accueillant et sans tristesse, quelque nouveau château perdu de la belle au Bois-Dormant » (Paul Cordonnier-Détrie, Le château de Courcelles-au-Maine, chez l’auteur, à Buffard, Guécélard, 1927), 2 tomes, 102 et 206 pages.
143 Suisse du roi : le père du garde du marquis de Broc appartenait aux Gardes suisses ou Cent-suisses de La Maison du Roi et portait un uniforme rouge rehaussé de bleu. Le Musée des Gardes Suisses est situé à Rueil-Malmaison :
http://www.rueil-tourisme.com/FR/visite-musee-des-gardes-suisses_10878.html/
144 Le piqueux : le piqueur, celui qui pique à la queue des chiens lors de la chasse, qui se lance à leur suite, les serre de près pour les diriger.
145 L’Invincible est un vaisseau de ligne de 110 canons de la marine royale française, construit en à peine un an pendant la mobilisation navale causée par la guerre d’Amérique, et lancé le 20 mars 1780 à Rochefort.
146 Jean-Eustache Frécinne est attesté comme chantre basse-contre ou basse-taille à la cathédrale du Mans à partir de 1761 jusqu’à son décès le 6 janvier 1778. Il était réputé pour sa voix puissante et son goût de la dive bouteille. Selon le journal de Nepveu de La Manouillère, il allait « chanter partout où il croyoit estre regalé ». Où avait-il donc été chanter avant de s’attabler dans cette auberge villageoise ? Peut-être au prieuré…
147 Ms 19 et 39.
148 La ronde est essentiellement soutenue par le chant collectif des danseurs eux-mêmes. Elle est par là doublement symbole de la cohésion de la communauté villageoise. Le chalumeau, instrument à vent de perce cylindrique à anche simple, est l’attribut obligé du berger d’Arcadie dans les chansons pastorales dont la société dominante du XVIIIe siècle s’est engouée (voir à ce sujet : Les Musiciens de Saint-Julien, François Lazarévitch [dir.], À l’ombre d’un ormeau, Brunettes et contredanses au XVIIIe siècle, Alpha productions, Alpha 115, 2007, CD et livret documentaire). La ronde finale du Devin du Village de Jean-Jacques Rousseau (1752) chante : « Allons danser sous les ormeaux, galans prenez vos chalumeaux ».
149 Ces figures imitées des élites sont celles des contredanses dont la vogue ne cesse de s’étendre. Il s’agit d’une forme de danse collective, presque toujours pour carrés de huit danseurs, à figures très variées, sur des musiques souvent jouées au violon. De Paris, la contredanse gagne progressivement au cours du XVIIIe siècle les villes des provinces, puis certaines campagnes (Jean-Michel Guilcher, La Contredanse, Un Tournant dans l’histoire française de la danse, [1969], Bruxelles, Complexe/Centre National de la Danse, 2003, 238 pages). Les souvenirs de Louis Simon montrent que les villages du Maine sont atteints dès ces années 1760.
150 Parcé : village d’Anjou (rattaché à la Sarthe en 1790) situé à 22 km en droite ligne à l’ouest de La Fontaine.
151 Menuet : quand il est dansé à deux, il garde un caractère assez cérémoniel et on peut le considérer comme l’unique survivant des Belles Danses du siècle précédent (Naïk Raviart, « Le bal français, du début du règne de Louis XIV à l’aube de la Révolution », Histoires de bal, vivre, représenter, recréer le bal, Paris, Cité de la Musique, 1998, p. 19-54). Toutefois les menuets pour quatre et les contredanses en pas de menuet se multiplient, et cette pratique s’étend très largement au XVIIIe siècle, y compris dans des milieux modestes, en ville du moins (Sylvie Granger, « Le Bal dans les villes de province [seconde moitié du XVIIIe siècle] », Analyse Musicale, n° 69, 2012, p. 73-79).
152 Allemande : les danses appelées « Allemandes » qui deviennent à la mode au cours des années 1760 sont des danses à deux, constituées de nombreux tours sur soi-même ou l’un autour de l’autre et de passes sous les bras, bras que l’on croise et décroise de multiples manières, parfois complexes. Ce n’est pas une contredanse. (Alain Riou et Yvonne Vart, Principes d’Allemandes, par Mr. Dubois, de l’Opéra, Étude critique et structurale, fac-similé et retranscription, reconstitution, Lyon, Révérences, 1991, 80 pages).
153 Le « Musée de la Boule, Maison de la Pétanque » à Marseille en présente l’historique et toutes les variantes régionales (http://www.museedelaboule.com/boule_fort.htm).
154 Ms 41.
155 C’est le cas de Julien Jupin, tailleur de pierre, accusé d’être responsable de la grossesse de Françoise Drouet, couturière de Vallon-sur-Gée en 1751 (A. Fillon, Les Trois Bagues…, op. cit., p. 264.
156 M. Foisil, Le Sire de Gouberville… op. cit., p. 147-172.
157 En complément, voir : Anne Fillon, « Le rayonnement de La Flèche sur les campagnes environnantes au XVIIIe siècle », La Province du Maine, 1995, réédité dans Fruits d’écritoire…, op. cit., p. 277-284.
158 Ms 8 et 29.
159 « Le mercredi lendemain de St Jean, Coubard fut au marché de La Flèche… », ms 37.
160 Le marché du vendredi au Mans se tenait place des Halles (c’est-à-dire place de la République actuelle).
161 À l’exception du père Chapeau partant pour La Flèche de grand matin le 22 juin 1766 et disant à Patoy croisé en chemin : « je ne serai pas longtems à mon voyage », ms 32.
162 Est-ce à un pèlerinage que fait allusion le villageois « qui servait la messe ordinairement » au couvent lorsqu’il prie Louis Simon « d’aller la servir en sa place » le dimanche 22 juin 1766 « parce quil avait un voyage afaire » (ms 32) ?
163 Ms 4 et 8.
164 Ms 8. Plus précisément, il s’agit de la « campagne » et non de la « guerre » de Hanovre. L’été 1759 vit les troupes françaises menacer le Hanovre, dont le souverain était aussi depuis 1714 roi de Grande-Bretagne.
165 Jonathan R. Dull, La Guerre de Sept Ans. Histoire navale, politique et diplomatique, Les Perséides, 2009, 536 pages.
166 Le registre de son régiment indique que Joseph Sassier y était entré le 25 décembre 1734 (Arch. de la guerre : 1 YC 1022, Compagnie de Dalichoux). Il n’appartient donc pas du tout à la génération de Louis Simon. Profitant d’un congé de semestre, donné le 14 novembre 1759, il vient au pays régler la succession de son père. La scène relatée par le mémorialiste a donc pu avoir lieu juste après le passage de Sassier au pays, début 1760, à moins que Louis n’ait rêvé antérieurement de le rejoindre, sur la foi de nouvelles épistolaires dont on parlait au village (A. Fillon, Louis Simon étaminier…, op. cit., vol. 1, p. 211-213).
167 Régiment d’infanterie, créé en 1574, commandé par le colonel Aubéry de Vastan de 1748 à 1761.
168 La bataille de Minden, épisode décisif de la guerre de Sept Ans, s’est déroulée le 1er août 1759. Les armées britanniques et leurs allées, le Brunswick-Lunebourg (ou Hanovre) et le royaume de Prusse, vainquirent la France et ses alliés, dont le duché de Saxe.
169 Ms 8. La scène se passe « vers mon âge de vingt ans », donc en 1761 ou environ.
170 Faire son tour de France : voir D. Roche, Humeurs vagabondes…, op. cit., p. 972-974, « Compagnons, compagnonnages, mobilités ».
171 Voir la carte du périple de Louis Simon, fig. n° 36, et la reconstitution proposée d’un carnet de bord de son voyage (partie IV, documents complémentaires).
172 Voir le plan du village au XVIIIe siècle reconstitué, fig. n° 17.
173 Ms 19.
174 Ms 23-24.
175 Ms 36.
176 Voir cahier iconographique n° 17 et n° 21.
177 Ms 33.
178 Ms 26.
179 Le sol ingrat de Foulletourte produisait du seigle, du carabin (blé noir) et de l’avoine. La lande était aussi très présente (Le Paige, Dictionnaire…, op. cit., t. I, p. 156-157).
180 Chemin « mansais » : ancienne voie romaine reliant Le Mans à Évreux.
181 Une synthèse très claire : Anne Fillon, « Village », Dictionnaire du Grand Siècle, F. Bluche (dir.), Paris, Fayard, 1990, réédité en version augmentée dans Fruits d’écritoire…, op. cit., p. 57-66.
182 Ms 68.
183 Signe de l’intérêt d’Anne Fillon pour cette institution, elle avait dirigé des travaux à son sujet : Alain Leroux, La Communauté d’habitants et la fabrique dans le Haut-Maine au XVIIIe siècle, maîtrise, Université du Maine, A. Fillon (dir.), 1991 ; ou Karine Gardères, La fabrique de Roëzé au XVIIIe siècle, maîtrise, Université du Maine, A. Fillon (dir.), 1996, 72 pages.
184 Ms 69.
185 Ms 43.
186 Ce « parler » rustique est aussi utilisé par la noblesse. M. de La Gallissonnière écrit depuis Paris à son procureur fiscal de Parcé : « Dogueré a fourni […] quatre cent cinquante une livre de viande suivant lestat que m’en a envoyé la Bruneau… » (Ad Sarthe : E 334, 13 juin 1767).
187 Par exemple : en 1761, au Mans, François Tourette, dit Gibodan, est nommé tuteur des enfants de François Beury et Julienne Rousseau (Ad 72 : B 778).
188 Signalons aussi « La France, jardinier au couvent » qui, le 15 octobre 1763, assiste à l’inhumation d’un autre domestique de la maison, en compagnie d’ailleurs d’Étienne Lemer, le mari de la future confidente de Nannon (Ad Sarthe : BMS La Fontaine Saint-Martin 1762-1792, vue 16/163).
189 Voir la base de données sur les militaires reçus à l’Hôtel des Invalides (1673-1796) : http://www.geneactes.org/hoteldesinvalides/historique.html/
190 Cette Marie Lemer, née Marie Allançon (A. Fillon, Les Trois Bagues…, op. cit., p. 223), est la confidente de Nannon Chapeau en 1765-1766 : « elle hazarda de confier son secret à une femme mariée à un jardinier nommé Lemer ou St Louis… » (ms 20).
191 Ms 52.
192 Ms 51.
193 Ms 21.