Chapitre 18eme. De la mort de mes père et mère

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Chapitre 18^eme. De la mort de mes père et mère

p. 157-162

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1Après les vendanges de 1780, mon père retourna seul a ardenay, il y passa une partie de l’hiver occupé a faire des plans, abattre des bois et faire approcher les materiaux pour batir les deux pavillons défaillans a son chateau. il avoit assés d’appartemens et plus qu’il n’en falloit pour loger sa famille et un certain nombre d’amis. il ne fit donc cette entreprise que pour satisfaire le desir quil avoit de rendre sa maison réguliere et le besoin de se procurer des greniers et emplacemens qui luy manquoient pour serrer ses fruits et grains de ses fermes à moitié et des terres quil faisoit valoir. dès que la cessation des gelées permit aux maçons de manier la truelle, mon père mit la main à l’œuvre, au moyen des sages précautions qu’il avoit prises, ne manquant ny d’ouvriers ny de matieres, son batiment fut promptement elevé et couvert avant la fin de juillet 1781. cette prompte execution fut l’effet de sa surveillance exacte et trop active pour notre malheur. ne voulant pas pe

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1 Trois témoignages de moralité sur Jean-Baptiste-Jacques Leprince nous sont parvenus. Le premier est du chanoine Nepveu de la Manouillière (t. II, p. 17) : « sa figure, fort expressive, révèle un esprit calme, pénétrant ».
Le second est écrit vers le milieu du XIX^e siècle par charlotte Amélie de Caillau, comtesse de Beauregard, cousine issue de germain et héritière de mademoiselle de Biard dans ses « notes sur les familles qui ont possédé la terre d’Ardenay » : « sa probité bien connue, son intelligence éclairée et son inépuisable bienfaisance le rendaient extrêmement recommandable ».
Le troisième est une lettre de l’ingénieur Chaubry à M. Leprince père, en réponse à une demande de fonds de charité effectuée auprès de l’Intendance pour les travaux du chemin d’Ardenay à Soulitré (décembre 1777). Elle est accompagnée d’une note manuscrite de M. de Limay de l’Intendance de Tours : « Le mémoire joint ici m’a été remi par M. Perronet. J’espère que M. Chaubry ne peut mieux faire que d’engager M. Leprince à présenter requête à M. l’Intendant, en lui offrant de contribuer de ses fonds, ce qui est le meilleur moyen pour obtenir. M. Leprince est très charitable et ne peut faire un meilleur usage des fonds qu’il destine aux pauvres que de les joindre à ceux de charité que M. Ducluzel lui ordonneroit d’après ses offres » (Archives privées du château d’Ardenay – dossier n° 17).

2 « Le 18 septembre 1781, M. Leprince, négociant pour la cire, est mort âgé de 71 ans ; il laissa plusieurs enfants. L’aîné demeure dans la rue des Quatre-Roues ; le dernier demeurant avec les père et mère ; il faisait du commerce de tout. On ignore comment sont les affaires de la maison : il est sûr qu’il y a plusieurs enfants, quatre garçons et une demoiselle mariée depuis longtemps à M. du Rancher » (Mémoires de Nepveu de la Manouillère, op. cit., t. II, p. 17).

3 Marie Desportes et Jean-Baptiste Leprince moururent dans leur hôtel de la place des Halles, paroisse de Notre-Dame de la Couture.

4 Marie Desportes n’avait pu surmonter la disparition de son très cher époux. N’ayant plus de goût pour les choses de la vie, elle se laissa aller et se coucha (syndrome de glissement). Sa position couchée entraîna un encombrement pulmonaire, une infection urinaire et des escarres qui finirent par l’emporter.

5 Leprince de Malessard et Leprince de Beaufond.

6 Dans ses Mémoires, Nepveu de la Manouillère évoque une succession plutôt embrouillée : « Il y a deux enfants à Paris qui avaient fait la banque et qui avaient mal fait leurs affaires ; je crois même que les créanciers ont perdu. Ils vont sans doute avoir la succession de M^me Leprince », t. II, p. 46. L’action entreprise par le juge de Montfort est consignée dans la minute du 23 août 1782 intitulée « Scellé au château d’ardenay » (Justice du marquisat de Montfort, AD Sarthe – B 4936).

7 François Le Chanteur des Locheries.

8 Jacques Hulot.

9 Maître Fouassier (probablement un membre de la belle famille de Leprince de Beaufond) et son confrère conseiller du roi notaire au châtelet de Paris.

10 Un petit morceau de papier déchiré et épinglé sur le troisième feuillet de la minute avait servi au juge pour faire son adition des frais de procédure qui montaient à 51 £ 7 s. 6 d.

11 En réalité, le cousin Chesneau Desportes avait du engager tout son crédit de conseiller à la sénéchaussée et siège présidial du Mans et s’engager à porter lui-même cette procuration à Monsieur de La Rozelle.

12 La minute mentionne « qu’il ne suffit pas a un fondé de procuration de ce qualifier procureur d’un absent pour empêcher une apposition de scellé mais quil faut encore avoir cette procuration a la main revetue de ses formallités, et estre en ce cas de lexiber sur le champ ; que d’un autre côsté la procuration que mondit sieur Leprince annonce semble enthérieure de près d’un an au decez de laditte dame Leprince que de telles procuration sont prématurée supposant touttefois quelle existe ».

13 Dans la coutume du Maine, la plus égalitaire de France, l’aîné fait les lots et c’est le plus jeune qui tire le premier. Cette précaution oblige donc l’aîné à établir des lots égaux. Dans la pratique, le plus jeune peut céder son « droit de choix ». Voir J.-M. Constant (sous la direction de), Gens d’Ouest, Laboratoire d’histoire anthropologique du Mans, Le Mans, 2001, l’article d’Anne Fillon, « La coutume égalitaire : élément majeur de l’identité du Maine », p. 19-51.

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Leprince d’Ardenay, J.-B.-H.-M. (2008). Chapitre 18eme. De la mort de mes père et mère. In B. Hubert (éd.), Mémoires d’un notable manceau au siècle des Lumières (1‑). Presses universitaires de Rennes. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.43249

Leprince d’Ardenay, Jean-Baptiste-Henri-Michel. « Chapitre 18eme. De la mort de mes père et mère ». In Mémoires d’un notable manceau au siècle des Lumières, édité par Benoît Hubert. Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2008. https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.43249.

Leprince d’Ardenay, Jean-Baptiste-Henri-Michel. « Chapitre 18eme. De la mort de mes père et mère ». Mémoires d’un notable manceau au siècle des Lumières, édité par Benoît Hubert, Presses universitaires de Rennes, 2008, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/books.pur.43249.

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