1 Le ministère de la Construction retient le seuil de 500 logements en 1962. Pierre George parle de 800 logements dans son Dictionnaire de géographie (George, 1970).
2 Même si cette forme urbaine s’est diffusée ailleurs en Europe, notamment vers les anciens pays de l’Est, elle demeure par son ampleur une spécificité française.
3 Comme le rappelle Jean-François Lasnier, le coup de grâce à la mixité sociale dans les grands ensembles a été porté par la loi de 1977 sur l’accession à la propriété (Lasnier, 2000).
4 Le Monde, 15 juillet 1982.
5 Chiffres fournis par le Dictionnaire de l’habitat et du logement pour la période 1982-1998.
6 Si le tabou de la démolition est tombé, les statistiques ne sont pas encore très accessibles. Ce n’qu’à partir de 2006 que le ministère de l’Équipement fournit dans ses publications annuelles sur le logement social le chiffre des démolitions : 10 600 pour 2003, 12 700 pour 2004 et 13 100 pour 2005.
7 Loi du 13 décembre 2000.
8 Compte tenu des chiffres annuels publiés pour les deux premières années de la période (12 700, 2005 : 13 100) nous sommes probablement bien en deçà des objectifs, même si le nombre de quartiers conventionnés augmente fortement au cours de la période (voir encadré ci-dessus).
9 Parce qu’elles n’avaient pas coûté plus d’un million lors de leur construction au début des années 1960.
10 Indiquant le montant de la subvention de l’ANRU pour Angers (223 millions d’euros), la CCI souligne qu’il s’agit d’une « opportunité pour l’industrie du bâtiment et des travaux publics » (L’Anjou économique, 2005).
11 L’Anjou économique, 2005.
12 Ce qui représente le niveau atteint à Angers, où le parc social est de taille sensiblement inférieure.
13 À Vénissieux, la presse parle de « boîtes hermétiques », de « tours fantômes », de « gratte-ciel bricolés et hideux », d’une « lèpre urbaine », de « tours inhumaines » (Plassard, Mesnard, 2000, p. 168).
14 Comme on peut le lire dans le dossier « Oser la déconstruction » de la revue Diagonal, « il est clair que cette technique (de la déconstruction) est non seulement plus fiable quant à la précision du tri mais aussi de nature à répondre aux objections faites aux traumatisantes démolitions à grand spectacle » (Diagonal, 2000, p. 50).
15 Il faut 4 mois pour déconstruire une barre LOPOFA au Grand Pigeon à Angers.
16 À Angers, le parti a été adopté de grillager les chantiers, de sorte que les habitants puissent suivre les opérations.
17 Dans ce cas-là, les bailleurs parlent d’immeubles qui « fonctionnent bien ». En l’occurrence, on nous a parlé d’un « immeuble de rêve » qui a pourtant été démoli pour laisser place à la « coupure verte ».
18 Permanence « Hamon tour’ne la page » : entretien collectif avec des habitantes ayant déménagé (avril 2007).
19 À Verneau, 80 % des locataires relogés ont demandé à rester dans le quartier et 60 % ont pu y être relogés, soit dans les immeubles anciens, soit dans de nouvelles constructions. Aux tours Hamon, c’est le même pourcentage de 80 % de demandes pour être relogés au plus près, les reconstructions n’étant pas encore opérationnelles (chiffres Angers Habitat).
20 Ibid.
21 Alors que dans la cité Verneau et dans les tours Hamon on trouve des T3 autour de 250 euros par mois, charges comprises, les opérations les plus proches construites dernièrement sont à plus de 400 euros pour la même catégorie de logement (source : Angers Habitat, 2006).
22 Séminaire groupe « patrimoine » de l’UMR ESO (Nantes, 27 mars 2006).
23 Ces conflits ont été évoqués respectivement dans le Journal du dimanche (16 mai 2004), sur le site d’AC ! [www.ac.eu.org] (11 octobre 2005), et dans Libération (8 mai 2006). La coordination s’exprime sur le site [http://antidemolition.blogspot.com/].
24 Si l’on en croit les chiffres publiés par l’ANRU, la démolition ne remporte pas tout à fait succès escompté puisqu’en avril 2006, deux ans après le début du programme, on enregistre 79 000 démolitions pour 160 000 réhabilitations, alors que les deux nombres sont censés à terme s’équilibrer au niveau de 200 000.
25 Cf. Le Monde, 6 décembre 2005, p. 3. Cette prise de position est intéressante chez quelqu’un qui a pu par ailleurs exprimer un certain rejet de l’urbanisme des grands ensembles dans le cadre de Banlieue 89.
26 Lyon, le 24 avril 2001.
27 Alors que l’on cherche au contraire aujourd’hui à protéger les principaux témoins du Mur de l’Atlantique, qui font d’ailleurs l’objet d’un processus d’artialisation et de patrimonialisation.
28 Chiffres Ministère de la culture (2000).
29 Le grand ensemble est labellisé depuis 2003 « patrimoine XXe siècle ».
30 Cette proposition n’a finalement pas été retenue, l’immeuble ayant été jugé trop dénaturé par sa réhabilitation.
31 Beaulieu constitue l’envers du quartier voisin de Monchovet, celui de la Muraille de Chine où l’on a pratiquement tout démoli. Il faut dire que d’emblée il y a eu une forme de sélection sociale qui a été opérée par l’office HLM, avec notamment une concentration beaucoup plus forte d’immigrés d’origine algérienne à Monchovet (Tomas, 2004, Kaddour, 2005).
32 Par exemple dans Monnier, Klein (dir.), 2002.
33 Dans le cadre de l’Unité de Firminy, c’est la convergence entre une revendication locale et un intérêt national et international, qui avait rendu possible la patrimonialisation.
34 Et encore, nous avons vu qu’à Firminy-Vert, ce sont les classes moyennes qui se sont mobilisées.
35 En Grande-Bretagne, ce type d’évolution est avéré : c’est le cas par exemple dans le grand ensemble de Park Hill (Sheffield) protégé en 1998, où la plupart des logements doivent être vendus après réhabilitation. La ville souhaite faire de cette « icône moderne » un lieu à la mode (Beard, 2001).
36 Même si les habitants dans leur ensemble expriment leur fierté d’accueillir des visiteurs lors des Journées du patrimoine. Nous retrouvons là cette ambivalence soulignée par S. Bresson (2006).
37 Les auteurs de cette analyse parlent de « patrimonialisation tranquille » à propos de ces immeubles : cette temporalité de la reconnaissance et de l’appropriation n’est pas forcément celle des grands ensembles inscrits dans la logique de la démolition.